Lexie ouvrit la porte, se soustrayant avec soulagement, à cette pluie incessante, qui la harcelait depuis qu'elle était rentrée. La jeune fille claqua la porte derrière elle, trahissant son arrivée. Tranquillement, elle pendit son manteau trempé à la patère, déposa son sac en bandoulière par terre et se déchaussa. Elle gagna ensuite la cuisine. Sa petite famille se trouvait là, et Lexie eut un sourire.
- Voilà notre grande travailleuse, sourit-Susan, sa mère. Tu sors de plus en plus tard de l'université, ajouta-t-elle en regardant la pendule.
Lexie jeta un bref coup d'oeil à la pendule également. Il était 19 heure 30.
- Je pourrais être ici beaucoup plus tôt, si j'avais une voiture, maugréa-Lexie, avec une fausse mauvaise humeur.
Aussitôt qu'elle eut prononcé cette phrase, ses parents échangèrent un coup d'oeil comme.. amusés.
- Quoi ? s'exclama-Lexie ayant intercepté le coup d'oeil.
- Rien, fit-Susan en haussant les épaules.
L'étudiante tira une chaise, et s'assit à coté de sa grande soeur Molly, qui semblait plongée dans de la paperasse. Finalement, Thatcher, son père, s'affairait avec sa mère pour préparer le repas.
- Vous avez faim ? demanda-Thatcher.
Après un repas satisfaisant, Lexie alla déposer son sac dans sa chambre, et s'installa immédiatement au bureau. Ce n'était pas rien, d'être étudiante en médecine, à la Harvard Medical School. En sortant du lycée, Lexie avait immédiatement su qu'elle voulait faire médecine, et grâce à sa fabuleuse mémoire photographique, son dossier scolaire en béton, et le fait qu'elle et sa famille vive à Boston, elle avait pu intégrer cette université très cotée Il lui restait encore du chemin à parcourir, avant d'être médecin, mais la jeune fille était déterminée, et convaincue qu'elle pouvait y arriver.
Cependant, ce rêve et ces études requéraient une grosse dose de travail, et chaque soir, après le repas, Lexie se concentrait, et, assise à son bureau, elle étalait de grandes planches d'anatomie, ses cours, et bossait. Et sa famille avait pris l'habitude de ne pas l'interrompre.
Pourtant, à peine une demie heure après qu'elle eut commencé à travailler, son père poussa la porte entrebâillée.
- Lex', tu peux venir un moment ? demanda-t-il avec un sourire. On a quelque chose, dont on doit te parler.
Sans lui laisser l'occasion de le questionner, il repartit. Lexie se leva, sourcils froncés. Que pouvaient-ils donc bien avoir à lui dire ? Ne savaient-ils pas qu'elle n'aimait pas trop être dérangée quand elle était concentrée ?
Un brin inquiète, Lexie entra dans la cuisine. Susan était assise à la table, Thatcher debout, appuyé contre le mur.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-la jeune fille, déroutée par le comportement inhabituel de ses parents.
- Lexie, on veut d'abord te dire qu'on es très fiers de toi, commença-Thatcher.
Un bref sourire fut esquissé par la jeune fille, ravie du compliment, mais ne comprenant pas où ils voulaient en venir.
- On a quelque chose à te dire, répéta-Susan. Mais d'abord, on a quelque chose pour toi.
- Je suis un peu perdue, avoua-Lexie.
Thatcher enfoui sa main dans la poche de sa veste, et en sortit une petite boîte fermée par un noeud. D'un geste rapide, il la lança à Lexie, qui l'attrapa de la main gauche, perplexe.
- D'accord, j'ai oublié que c'était mon anniversaire aujourd'hui ? s'exclama-t-elle ironiquement.
- Nous avons simplement quelque chose d'un peu délicat à t'annoncer, expliqua-Susan. On espère que ce petit cadeau que tu attends depuis tellement longtemps arrivera à te changer les idées, après qu'on t'aura annoncé ce qu'on doit t'annoncer.
- C'est si terrible que ça ? s'exclama-Lexie. Vous me faites peur, là. Quelqu'un est mort ? Molly va se marier ?
Thatcher éclata de rire.
- Voyons, Lexie, ta soeur n'est pas en âge de se marier..!
- Qu'est-ce que tu en sais ? Les choses ont l'air plutôt sérieuses avec Eric.
- Ce n'est pas ça, conclut-Susan. Allez, ouvre ton présent.
Lexie jeta un énième regard perplexe à ses parents, puis ouvrit la petite boîte. Elle regarda sa paume, où étaient à présent posées des clés toute neuves de voiture. Elle leva un regard ébahi sur ses parents, n'en croyant pas ses yeux.
- Une voiture ? s'exclama-Lexie, n'osant toujours pas y croire.
- Depuis le temps que tu en réclames une, plaisanta-Susan.
- Tu te plains toujours de la demie-heure de marche entre ici, et l'université, appuya-Thatcher.
- Ah mais oui ! c'est juste génial, comme cadeau ! fit-Lexie. Merci beaucoup.
Thatcher et Susan échangèrent un regard. Lexie déposa la boîte et les clés sur la table, et croisa les bras sur sa poitrine. Elle n'avait pas tellement envie d'aller voir la voiture, ses parents l'avaient trop fait stresser sur cette grande nouvelle !
- Alors, cette nouvelle ?
- Lexie, commença-Thatcher. Tu sais, je n'ai pas toujours été avec Susan..
- Papa, je ne suis pas une enfant, le coupa-Lexie. Je n'en suis plus une. Tu peux me parler presque comme à une adulte !
- On espérait que la voiture allait t'occuper un peu plus l'esprit..grommela-Susan.
Thatcher fut plus direct.
- Tu as une soeur.
Lexie regarda son père, bouche bée. Elle ne s'attendait certes pas à une réponse aussi franche, et à une nouvelle de ce genre là.
- Une..soeur ? répéta-Lexie. Vous voulez dire, une autre soeur que Molly ?
Lexie était assise sur le bord d'un trottoir. A ses côtés, une grosse valise noire, et son sac à dos. La nuit tombait, sur Seattle, et la jeune femme n'avait toujours pas d'endroit où dormir. Elle avait été dans de nombreuses agences de location, visité des tonnes d'immeubles. Elle avait cru pouvoir tout gérer ici, et elle pensait qu'elle n'aurait eu que l'embarras du choix, pour son logement. Mais ça avait l'air plus complexe que ça, ici. Lexie était "trop jeune", et "une cliente trop à risque", d'après les nombreux propriétaires, qui avaient peur qu'elle "ne paie pas les loyers".
La jeune femme n'avait pas de fiche de paie à leur fournir en justificatif, et elle n'avait aucun documents de ses parents. Aussi, on lui refusait toujours la location d'immeubles et maisons. Lexie saisit son portable, et son père décrocha à la première tonalité.
- Oui, Lex ? fit-il. Tu es bien installée ?
- M'en parle pas, grommela-Lexie. Je n'ai pas pu me décrocher un seul appartement ! Ils ne veulent pas, je n'ai pas de fiche de paie, ou quoi que ce soit..
- Tu es dans la rue ? s'inquiéta-son père.
- T'inquiète pas, papa, soupira-Lexie.
- Il est 19h30, Lexie ! Où-vas tu dormir ?
- C'est justement ce que je me demandais...avoua-Lexie. Je n'ai pas les moyens de me payer un hôtel..
Il y eut un moment de silence, au bout du fil, traduisant le moment de réflexion de Thatcher.
- Va-te prendre une chambre d'hôtel, conseilla-Thatcher. Je t'enverrais un peu d'argent demain.
- Mais papa...! s'exclama-Lexie. Je vous avais promis que j'étais indépendante, que je ne vous ferais pas de souci..
- Lexie, ça va, ce n'est qu'un peu d'argent, relativisa-Thatcher. Ah, je savais que j'aurais dû venir avec toi !
- Papa, je vais bien ! s'exclama-Lexie. Je vais aller à l'hôtel. Je te rappelle demain ?
- A demain, prends soin de toi.
- Promis.
Lexie raccrocha. Elle eut une minute de lassitude. Elle avait passé sa journée, depuis qu'elle avait atterri, à sillonner la ville à la recherche d'un toit. Sans qu'elle comprenne pourquoi, sa mémoire se mit à l'emmener à ce jour, ou ses parents lui avaient annoncé qu'elle avait une soeur. Une demie-soeur. Cela semblait il y a tellement d'années...à bien y réfléchir, c'était il y a plusieurs années..et maintenant, Lexie était diplômée, et s'apprêtait à débuter son internat, dans le même hôpital que cette soeur inconnue. Lexie secoua la tête, n'ayant aucune idée de pourquoi elle pensait subitement à cela..Peut-être parce qu'elle était dans la ville où Meredith Grey habitait. La jeune femme se leva, et appela un taxi qui passait. Le taxi poursuivait sur sa lancée, mais il finit par s'arrêter, et faire une marche arrière jusqu'à Lexie. La jeune femme mit rapidement ses bagages dans le coffre, puis s'engouffra à l'intérieur du taxi. Elle aperçut un homme, déjà assis sur la banquette arrière.
- Oh, je suis désolée, s'excusa-Lexie. Je ne pensais pas que le taxi était occupé..
- Ce n'est rien, c'est moi qui ai demandé au chauffeur de s'arrêter, fit-l'homme, avec un geste vague de la main.
- C'est..gentil, fit-Lexie un peu étonnée. Merci. Je vais aller..dans l'hôtel le plus proche du Seattle Grace, l'..
- L'hôpital, acquiesça-le chauffeur. Ça marche.
- Vous êtes hypocondriaque ? s'enquit-l'homme assis à côté d'elle, amusé.
- Non, répondit-Lexie, en esquissant un sourire.
- Pourquoi voulez-vous un hôtel près du Seattle Grace alors ? s'enquit-l'autre.
- Il me semble que ça me regarde, répondit-Lexie, en jetant un coup d'oeil évasif à son voisin.
Celui-ci sembla avoir une moue déçue, mais Lexie, ayant tourné la tête, ne fut pas sûre. Le taxi se faufilait adroitement dans la circulation, enfilait les boulevards, tournait au coin des rues.
- C'est la première fois que vous venez à Seattle ? demanda-l'homme.
Lexie lui jeta un bref coup d'oeil.
- En quelque sorte, admis-t-elle. Et vous ?
- Oh, non, répondit-il en secouant la tête. J'ai fais souvent quelques petits voyages et séjours ici. Mais aujourd'hui, c'est du sérieux..! J'arrive de New-York, et je déménage ici. J'ai un nouveau job..
Lexie détailla le bavard d'un peu plus près. Il n'avait rien d'un harceleur, ou de ce genre de mecs, que Lexie évitait comme la peste. Il était même plutôt beau à regarder. Après une inspection plus minutieuse, Lexie rectifia sa pensée : il était magnifique. Tout chez lui était beau, son visage, ses cheveux, ses expressions du visage, et même les mots qui sortaient de sa bouche. Lexie secoua la tête, comme un chien qui s'ébroue. Elle n'était pas ici pour les hommes. Elle était ici pour ses études, pour son internat, la médecine, le boulot, et rien d'autre ! Ce n'était pas parce qu'elle était sortie diplômée première de sa classe qu'il fallait qu'elle prenne tout pour acquis. Elle allais devoir bosser dur !
Aussi, la jeune femme détourna le regard de l'homme, de toute façon bien trop vieux pour elle. Le taxi se rangea alors devant un hôtel.
- Voilà, annonça-le chauffeur. A ma connaissance, c'est l'hôtel le plus proche de l'hôpital, qui est à une dizaine de minutes, par tramway.
- Merci, fit-Lexie.
Elle fouilla dans son portefeuille, et paya le chauffeur, qui avait descendu ses valises sur le trottoir. Lexie ouvrit la porte, et l'homme se pencha alors avec un sourire.
- Au fait, je m'appelle Mark.
- Enchantée Mark, sourit-Lexie, en s'extirpant hors du taxi.
- Vous étiez censée me dire votre nom ! s'exclama-Mark.
- Ah oui ? fit-mine de s'étonner Lexie, avec un grand sourire. Bonne soirée.
Mark eut une moue de déception. Lexie secoua la tête, amusée, puis adressa un signe de tête au chauffeur, avant d'entrer dans l'hôtel. Elle fut soulagée, lorsqu'elle s'assit sur son lit, dans sa petite chambre du sixième étage. Elle écarta les rideaux, et jeta un oeil dehors. Pour sa plus grande joie, elle voyait les petits carrés lumineux, qu'étaient les chambres du Seattle Grace. La jeune femme avait hâte que l'internat commence (dans une semaine à peine).
Le taxi poursuivit sa route, jusqu'au Seattle Grace. C'est là que Mark descendit. Il paya le chauffeur, puis, se dirigea d'un pas tranquille vers l'entrée de l'hôpital. Il repensa à cette jeune fille, plutôt jolie, du taxi, qui avait refusé de lui dire son nom. Trop dommage..
Mark entra dans le Seattle Grace, et se dirigea sans hésitation, vers le bureau de Richard Webber. Il frappa deux coups secs à la porte, et lorsqu'il entra, Richard se leva, avec un large sourire.
- Mark Sloan ! s'exclama-le chef de chirurgie. J'ai cru que tu ne te déciderais jamais à venir !
- Dr. Webber, sourit-Mark, en s'asseyant sur le fauteuil en face du bureau.
Richard Webber se rassit, content de voir cet homme en face de lui.
- J'ai cru que tu viendrais tenter d'arranger les choses plus tôt, avoua-Richard.
- J'ai cru aussi, acquiesça-Mark. Après le départ de Derek, je suis resté avec Addison, un bon moment.
- Je suis au courant de ça,annonça-Richard.
- Et quand Addison est partie...poursuivit-Mark. Je ne pouvais pas rester..
- Bienvenue parmi nous, sourit-alors Richard, en lui serrant la main.
Mark eut un sourire, et reçut la blouse que lui tendait Richard, accompagnée d'un badge, ainsi que d'un biper. Il toucha les inscription cousues sur le tissu de la blouse.."Mark Sloan".
- Merci...chef !
- Je te préviens, par contre, s'assombrit-Richard. Ne t'attends pas à un accueil chaleureux de la part de tous ici. Je ne suis pas certain qu'Addison et Derek t'accueillent à bras ouvert.
- Je sais gérer les ennuis, fit-Mark en haussant les épaules.
- Veillez à garder vos histoires personnelles hors de mon hôpital, cependant, ordonna-Richard.
- Autant que possible, acquiesça-Mark.
Le nouveau chirurgien au Seattle Grace se leva. Il était heureux d'être ici, même s'il savait qu'il aurait besoin d'un grande dose de patience, pour venir à bout de la colère de Derek. Après tout, il était son meilleur ami, non ? Les meilleurs amis ne se pardonnaient-il pas ? Du moins, c'est ce que Mark espérait.
« L'espoir fait vivre, à ce qu'il paraît. Mais ne vivre que d'espoir ? C'est impossible. Et parfois, il faut soit se battre contre la réalité, soit l'accepter. Espérer se faire pardonner, espérer arranger les choses, espérer réussir...toutes ces espérences ne valent rien si elles durent trop longtemps. »
Bonjour ! Bonsoir !..
Et oui, encore moi..j'aurais pu m'arrêter un peu plus longtemps, c'est vrai, mais j'ai un nouveau projet, dont vous venez de lire le premier chapitre. Premier chapitre qui était plutôt court, et peut être un peu rébarbatif..il était utile pour fixer le contexte.
Donc, quelques informations utiles, s'il vous prend l'envie de suivre ma fiction :
- Cette fiction commence environ début saison 4 de Grey's Anatomy, avec quelques changements, cependant : Mark et Lexie arrivent en même temps au Seattle Grace, donc les ennuis entre Derek-Mark-Addison ne sont pas encore résolus.
- Lexie n'a jamais rencontré Meredith, et c'est la première fois qu'elle met les pieds à Seattle.
- J'ai gardé les chirurgiens des débuts de saison, donc comme Burke (je vais le virer vite fais, pas d'inquiétudes! ), mais sont également présents Owen, Teddy, Arizona, Callie, bien qu'ils n'apparaissent que plus tard dans la vraie série.
- ...et évidement, les personnages, ou la base ne m'appartiennent pas. Disons plutôt, merci Shonda Rhimes !
Voilà, j'aimerais vos avis, sur ce premier chapitre, pour que je sache si je continue d'écrire, ou si ça n'intéresse pas du tout.
