- Cet OS a été entièrement réécrit pour le faire passer du passé au présent en termes de narration. Je serais tentée de dire que juste la forme change mais pas le fond, cependant, j'ai rajouté des passages, en ai changé d'autres, bref, je vous conseille de relire le début, la partie qui a le plus changée -

Bien le bonsoir, amis lecteurs !
Quelques précisions s'imposent avant de commencer votre lecture. Dans «Les mesures inimaginables», j'ai choisi de parler quelque fois de la vie privée d'Haymitch, un de mes personnages préférés. Comme l'histoire se passe du point de vue de Katniss, il n'y avait aucune raison que je décrive plus que nécessaire ces histoires que j'évoque au gré de quelques chapitres. Mais j'avais quand même sacrément envie de les approfondir, d'où la naissance de cet recueil de moments de vie, directement inspiré de ma fiction principale. Ce qui ne devait être qu'à la base un défouloir en rating M s'est en fait révélé être beaucoup plus dense que prévu, mais il faut dire qu'Haymitch mérite amplement qu'on se penche sur son cas !

Pour les nouveaux lecteurs arrivés ici par hasard, je ne peux que vous conseiller de lire «Les mesures inimaginables», ma fiction d'origine d'où je tire cette histoire, mais ce n'est en rien obligatoire pour lire et comprendre le premier chapitre. Pour le(s) suivant(s) en revanche, cela va se compliquer.

Et à tous les lecteurs confondus, les histoires qui vont suivre couvriront plusieurs années, je précise en début de paragraphe à quel moment l'action de déroule pour ne pas vous perdre en route.
Je vous souhaite à tous une bonne lecture !

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Une femme importante


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60ème Hunger Games - Juin 2445

Pour une fois, Haymitch attend avec un peu d'impatience la moisson des Hunger Games.
Parce qu'elle a dit ce qu'il ne fallait pas, l'ancienne hôtesse du Douze a été remerciée par les autorités. Il faut dire que, vexée de devoir s'occuper d'un district aussi pauvre et dénué d'intérêt, qui n'a pas eu un seul gagnant depuis neuf ans, et révoltée par le système de tributs de carrières qui raflent de plus en plus la victoire avec une facilité et une cruauté déconcertante, Memna Rhode[1] a laissé éclater sa colère et son dépit dans des termes pouvant être associés à de la trahison.
Haymitch a toujours su que cette femme était une parfaite idiote, dès la première fois qu'il l'a vue monter sur scène pour piocher son nom. Travailler avec elle les années qui ont suivies n'ont pas vraiment arrangé les choses. Cela dit, jamais il n'a pensé qu'elle serait capable de faire une si grossière erreur. Et pourtant...
Sa mise à pied a été immédiate après les cinquante-neuvièmes Hunger Games, et personne ne sait ce qu'elle est devenue. Emprisonnée, exécutée ? Il s'en moque royalement, elle n'est plus dans ses pattes, et c'est le plus important.

Ce matin, il attend avec une curiosité grandissante l'arrivée de la nouvelle hôtesse. Une tradition séculaire et non-officielle du Capitole voulant que le successeur soit toujours plus ridicule que le prédécesseur, il a hâte de vérifier par lui-même la véracité de cette rumeur. Un peu de changement dans le cauchemar annuel des Jeux ne lui fera pas de mal, en particulier s'il peut se moquer à loisir de la prochaine hôtesse. Entre Champions, pendant les Jeux, ils font leurs propres paris, et les sommes peuvent atteindre des records ! L'enjeu est simple mais mène à des débats interminables pour couronner le vainqueur : Qui sera l'hôte ou l'hôtesse le plus ridicule de l'année ? C'est leur façon à eux de s'amuser et s'enrichir aux dépens des gens du Capitole, leur rendre la monnaie de leur pièce, eux qui organisent la mort d'enfants terrorisés comme un spectacle.

Pestant contre le décorum, il sort de son placard sa tenue d'apparat, qui n'est qu'un pantalon beige classique et une chemise parfaitement repassée, encore dans sa housse de protection haute technologie, ramenée du Capitole après la fin des Jeux de l'année précédente. Mais c'est toujours mieux que ses tenues habituelles, et puis c'est propre, différence de taille avec ses vêtements de tous les jours.
Onze mois sur douze il pourrait crever dans son salon sans que cela n'alerte personne, mais le peu de temps où il est dans la lumière, il ne faudrait tout de même pas qu'il ait l'air d'un gros dégueulasse !
Haymitch se contemple quelques secondes dans le miroir craquelé de sa salle-de-bain.

- Pauvre type...

C'est sa façon quotidienne de saluer son reflet à chaque fois qu'il passe devant. Il ne s'aime pas. Il ne s'aime plus.
Et pourtant, il a été un beau jeune homme, avant, il y a tellement longtemps... Avec son physique typique de la Veine et cet air rebelle, il lui était facile de se faire des amis et de séduire les filles. La séduction a d'ailleurs été quelques mois un de ses passe-temps favoris. Il y repense parfois avec nostalgie. Ça n'allait pas bien loin, mais lui permettait d'occuper ses journées après l'école, et d'oublier un peu la vie rude du Douze jusqu'à ses quatorze ans. Jusqu'à cette année où son père est mort dans un coup de grisou. La fin de l'école ne signifiait plus alors les sorties entre amis mais le début des responsabilités. Il devait s'occuper de la maison et de son petit frère pendant que sa mère se tuait dans les mines, pour ramener à peine de quoi éviter de mourir de faim. Un scénario d'une banalité navrante pour les habitants du Douze.

Halisse est arrivée cette année-là, en même temps que le malheur. Elle venait de la ville, elle était la petite-fille du vieux cordonnier. Elle n'était pas riche, mais le petit commerce de son grand-père lui permettait de mieux survivre que les autres. Elle n'était ni son amie, ni même une camarade d'école à qui il aurait parlé de temps en temps.
Elle était de la ville, lui de la Veine, alors, ils ne se parlaient pas. Pire, il se moquait d'elle, la traitait de fille de riches, de petite bourgeoise, comme les autres. Pourtant, ce n'était pas le cas. La seule chose qu'elle avait de mieux que les autres était ses chaussures parfaitement entretenues, mais c'était déjà trop pour lui et ses amis qui avaient besoin de trouver un coupable sur lequel déverser leur frustration, un autre coupable que le Capitole, ce mystérieux ennemi qu'il était dangereux de critiquer.

Mais alors qu'il perdait son père, que ses plus proches amis étaient incapables de le soutenir, elle était venue vers lui, avec la certitude absolue qu'elle saurait trouver les mots qu'il fallait. Et elle les avait trouvés. Mieux que tous les autres, c'était elle qui l'avait aidé à se relever. Parce qu'elle était orpheline – sa mère était morte de maladie, son père l'avait suivie peu après, ravagé par le chagrin – elle savait, elle comprenait Haymitch. Elle ne lui avait pas dit que ce serait facile, plus tard, que ça irait mieux rapidement, comme les autres. Non, elle était venue vers lui, dans la cour d'école, quelques jours après le décès de son père, et elle lui avait dit tout de go que ça allait être dur, horriblement douloureux, que cette douleur serait psychique autant que physique, qu'il allait être terrassé par le manque, mais qu'il allait survivre, parce qu'il n'avait pas le choix, et qu'elle l'aiderait. Ce n'était pas une proposition, c'était une constatation. Elle l'aiderait, qu'il le veuille ou non.
Et il l'avait voulu, de toutes ses forces. Parce qu'elle avait réponse à tout, elle était toujours là pour l'aider, l'aider à ses devoirs, l'aider à entretenir la maison, l'aider à mettre des mots sur son manque et sa douleur, à consoler son petit frère qui ne comprenait pas où était son papa.
Et un jour, alors qu'il pensait que c'était impossible, elle l'avait fait rire. Autour de la cuisinière familiale qui avait traversée des générations de misère, elle avait essayé de lui apprendre à cuisiner. Ses maigres connaissances et capacités dans le domaine l'avaient vite affligée, et son expression consternée lui avait arraché un rire, qui s'était transformé en fou-rire incontrôlable. Cela avait été libérateur, dévastateur, terriblement apaisant, et dès que le rire s'était éteint, ils s'étaient embrassés.

L'amour d'Halisse, c'était comme le printemps qui revenait plus tôt, c'était une renaissance. C'était leur secret qu'ils gardaient jalousement comme un trésor. C'était l'amour, le premier, avec toute la force des sentiments que l'on éprouve à quatorze ans. Avec elle, il n'était plus l'homme de la maison, l'unique compagnon de sa mère, le grand-frère adulé d'un gamin sans repère, il était juste Haymitch. Un adolescent amoureux avide de l'affection qu'elle lui donnait.
Dans les rares moments d'intimité qu'ils arrivaient à s'octroyer, enlacés sur un lit, les joues rouges de s'être caressés avec timidité et maladresse, ils se promettaient que dès qu'ils seraient majeurs, ils se marieraient et fonderaient leur famille tout en prenant soin de leurs parents respectifs. C'était un beau projet qui leur mettait du baume au cœur quand le moral était bas. Ça ne remplissait pas l'estomac mais le cœur, et c'était mieux que rien. Non, c'était mieux que tout.

Mais les projets n'ont pas leur place à Panem. Les cinquantièmes Jeux de la Faim étaient arrivés vite, trop vite. La veille, ils avaient même franchi le pas et fait l'amour pour la première fois. On ne savait jamais. Le jour qui précédait la Moisson était toujours rythmé par les "on ne sait jamais". Ils avaient déjà peur, alors ça, finalement, ce n'était rien à côté de l'angoisse qu'ils refusaient de se montrer l'un à l'autre. Ça avait été très rapide, bien sûr, et un peu désespéré, mais aussi doux, intense, inoubliable. Ca les avait faussement consolés, à moitié rassurés. Ils s'étaient dit que c'était impossible que tout bascule, pas maintenant. Ils avaient voulu y croire, au moins une nuit.
Et le jour s'était levé sur leurs espoirs. Haymitch avait supplié le ciel pour qu'Halisse soit épargnée. Le ciel l'avait écouté. Une jeune fille de la Veine et une de la ville avaient été tirées au sort, Halisse était saine et sauve. Mais comme on ne pouvait décemment pas laisser deux adolescents être heureux et s'aimer, le nom d'Haymitch avait été pioché. Il avait réussi à conserver son air flegmatique naturel mais il était détruit à l'intérieur.
Halisse était venue lui dire adieu en essayant de garder son calme, et ne lui avait pas fait promettre de revenir. Haymitch avait compris. Pour ce à quoi ça servait, les promesses et les serments ! Parce qu'elle refusait de s'en remettre aux promesses, elle pensait forcer le destin, conjurer le sort. Elle avait prié pour qu'il ne soit pas pioché, il était un Tribut. Si elle le pensait bientôt mort, peut-être gagnerait-il ?
Et il avait gagné.
Mais pas à cause de la volonté d'Halisse de ne pas y croire, non, mais parce qu'il avait tué. Les jours entiers qu'il avait passé en soins intensifs après les Jeux lui avait permis de réaliser, de réfléchir. Comment l'aimer quand par amour pour elle, il avait commis des meurtres ? Comment la toucher à nouveau, alors qu'il avait du sang sur les mains ?
Il ne le sut jamais.
Parce qu'il avait gagné, déjouant tous les pronostics, essayant d'être plus malin que les autres, elle avait été sacrifiée. Il était revenu pour elle, et on la lui avait arrachée, pour le punir. Elle, sa mère, son frère...
Panem l'avait condamné à être malheureux seul.

Ces souvenirs douloureux lui arrachent un cri, et son poing s'écrase dans le miroir qui se craquèle encore plus. Sa main se met à saigner.
C'est la même chose chaque année. Chaque nouvel Hunger Games ramène à la surface ce qu'il essaye de noyer dans l'alcool.
La nouvelle hôtesse a intérêt à être un sacré numéro qui lui changera les idées !

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L'hôtel de justice grouille de monde. Partout où se porte le regard on ne voit qu'une couleur : le blanc. Les Pacificateurs sont partout, sécurisant les alentours avec une précision risible. Franchement, qu'y a-t-il à craindre du Douze ?
Haymitch est affalé dans un fauteuil bancal aux accoudoirs rappés qui a dû être beige, dans le temps de sa splendeur. Enfin, c'est la couleur qu'il pense reconnaître sous la couche gris cendre qui recouvre le meuble, qui finit par tout recouvrir dans le Douze.
A l'agitation soudaine, il comprend que le train vient d'arriver. L'hôtesse ne devrait pas tarder à passer le pas de la porte de l'hôtel de ville. A cet instant, elle vient sûrement de sortir de la gare, et Haymitch se plait à imaginer son expression déconfite et déçue devant le district dont elle vient d'obtenir la charge. Il donnerait cher pour le voir, mais n'irait pas jusqu'à l'accueillir sur le quai de la gare, il ne faut pas non plus pousser.
Il jette un coup d'œil à la fenêtre et tressaille. Les enfants commencent déjà à arriver, habillés comme pour se rendre à leur propre enterrement. L'hôtesse ne devrait plus se faire attendre.
Ah ! Il entend des portes claquer les unes après les autres et des claquements de talons qu'il ne connait pas résonner contre le vieux parquet. Sa nouvelle collègue, à n'en pas douter.

- Oh, je sens que cela va être une grande, grande, grande journée !

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Effie Trinket est au-delà de toutes ses espérances ! Le mot ridicule ne semble même pas assez fort pour la décrire. Physiquement, elle est la quintessence même du Capitole, ce qui ne suffirait pas à lui garantir une victoire aux paris des Mentors en temps normal, mais dès qu'elle ouvre la bouche, son potentiel se démultiplie. Il l'entend babiller avec le pauvre maire Undersee qui semble vouloir trouver un endroit où se cacher, et le nombre d'âneries qu'il compte dans une seule de ses phrases met ses compétences en arithmétique à rude épreuve, c'est dire !
Mieux encore, elle a visiblement l'esprit plein d'espoirs et d'idées pour faire sortir du lot le district dont elle a hérité et dont elle ne connait que ce qu'elle en a vu à la télévision, c'est à dire rien. La rapide découverte du Douze dans toute sa décrépitude qu'elle a entraperçu entre la gare et l'hôtel de ville ne l'a visiblement pas encore démotivée. Il la voit, au bout du hall, se dandiner dans sa tenue aux couleurs si criardes que ses rétines en souffrent, analyser le bâtiment, proposer déjà des changements pour lui donner un air plus festif, autant de suggestions tellement ridicules qu'il est certain d'en voir tiquer un Pacificateur.
Et c'est délectable à voir, car Haymitch sait qu'elle tombera d'autant plus haut quand la réalité la rattrapera, et il sera là pour la regarder s'écraser.

Malheureusement, cette candeur idiote et pleine de bonne volonté a son revers de médaille. Effie parle, beaucoup, vraiment beaucoup, elle n'est là depuis que cinq minutes et ne lui a même pas été présenté qu'elle le fatigue déjà. Et elle a de toute évidence en tête de se faire d'Haymitch un allié de poids en gagnant ses bonnes grâces, s'il en juge par sa démarche conquérante et pleine d'un charme écœurant quand elle vient se présenter à lui la main tendue.

- Je suis Effie Trinket, la nouvelle hôtesse du Douze !
- Enchanté...

Le ton tout sauf aimable qu'il utilise en guise d'alarme ne l'arrête pas. De toute évidence, ils n'ont pas les mêmes codes sociaux.

- Vous êtes Haymitch Abernathy !
- Sans blague ? Merci pour l'information !
- Oh je vois, vous êtes un grincheux n'est-ce pas ? [2]
- C'est pas grave, vous avez l'air d'avoir de l'enthousiasme à revendre...
- En effet, et vous ne gâcherez pas ma motivation !
- Pas encore, mais ça viendra...
- Quelle présomption ! Non, vous ne viendrez pas à bout de l'énergie que je vais investir dans ma mission !
- Une mission ? Tirer au sort des enfants pour les envoyer mourir loin de chez eux, c'est l'idée que vous vous faites d'une mission ?

Elle lui lance alors un regard hautain et va vérifier la bonne tenue de sa perruque avant de rentre en scène pour son instant de gloire.
Pendant sa petite présentation et avant de devoir la rejoindre, Haymitch siffle un énième verre d'alcool en quelques gorgées. Il sait parfaitement que son addiction à la boisson devient un problème de plus en plus sérieux mais il s'en fiche. Il met au défi n'importe qui de voir mourir deux enfants du Douze chaque année en se sentant de plus en plus minable, coupable, et impuissant.
Personne ne peut supporter ça, à part les habitants du Capitole.

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66ème Hunger Games – Juin 2451

- Je ne comprends pas comment je fais pour perdre depuis autant d'années, vous avouerez qu'elle est toujours aussi ridicule ! ronchonne Haymitch en posant son verre sur la surface lustrée d'une table basse.
- Certes, Haymitch, mais on se lasse de tout, et Effie est fidèle à elle-même depuis des années maintenant, ça commence à devenir monotone ! réplique Chaff, le mentor du Onze, avec ennui.
- Je confirme, l'attrait de la nouveauté est passé. Tu as gagné deux années de suite Haymitch, laisse la victoire aux autres, acquiesce la jeune Cecelia, mentor du Huit. Ou mise sur un autre cheval !
- Vous pourriez être plus sympa quand même, mes tributs sont plus mauvais d'années en années, je suis toujours aussi seul dans ma mission de mentor, si je n'ai même plus cette consolation !
- Aucun de tes tributs catastrophiques ne pourra effacer l'image de Barsine Ionie[3] ! rétorque Chaff.

Haymitch éclate de rire et accepte sa défaite. Il faut bien admettre que l'hôtesse du Six a fait très fort cette année en débarquant avec une reproduction d'Hovercraft – le Six étant le district des transports – perchée sur sa perruque. Peut-être Effie voudra-t-elle la recopier et ornera-t-elle ses cheveux d'un charriot de mineur l'année prochaine ? Mais il ne faut pas être trop optimiste !
D'ailleurs, l'hôtesse du Douze rejoint le petit groupe pour satisfaire sa curiosité :

- De quoi parlez-vous ?
- C'est très mal poli de déranger les gens, surtout avec ce genre de question Effie ! s'offusque Haymitch.
- Oui, parce qu'évidemment, vous êtes un modèle de bonne manière, n'est-ce pas ?
- Toujours !

Haymitch ponctue sa réponse d'un rot sonore qui scandalise Effie et fait hurler de rire ses camarades. L'hôtesse laisse échapper une exclamation outrée suivi d'un froncement de nez dégouté, puis elle se tourne vers Chaff.

- Chaff, je sais que ce n'est pas mon rôle de vous rappeler ce genre de choses, mais je crois que votre tribut est en train de mourir.

Celui-ci penche la tête pour jeter un œil à l'écran que cache la silhouette d'Effie et hausse les épaules :

- Ah oui, tiens.

Puis il sert une autre tournée de verres à Cecelia et Haymitch comme si de rien n'était. Effie est bien sûr de nouveau choquée et se permet de lui faire la leçon, exactement ce que je cherche Chaff. Elle tombe dans le panneau à chaque fois, c'est consternant !

- Vous devriez tout faire pour que cela n'arrive pas, enfin ! piaille-t-elle.
- Et vous, vous devriez vous occupez de vos fesses !

C'en est trop pour Effie qui lui tourne le dos dans une parfaite arabesque, et, le dos tendu de contrariété, s'éloigne en faisant claquer ses talons.

- J'ai faim... se plaint Chaff.

Haymitch fait un geste de la main, et un Muet sorti de nulle part lui apporte un plateau couvert de petits fours. Le mentor l'attrape et le pose en équilibre sur la table basse, à côté de la bouteille d'alcool qu'il a subtilisé à un autre Muet plus tôt dans la journée. Pendant qu'il mâche une bouchée au goût douteux, deux tributs s'entretuent sur un écran géant à moins de deux mètres de lui, mais la scène n'entame pas son appétit. Il faut apprendre à faire abstraction des images si on ne veut pas perdre dix kilos pendant les Jeux.
Haymitch, les autres mentors, les hôtes, les juges, les organisateurs et les sponsors sont rassemblés dans ce qu'on appelle le Forum[4]. Cet espace ultra privé est dévolu aux négociations entre sponsors et mentors et au suivi personnalisé des tributs. Les murs sont recouverts d'écrans de taille démesurée, reliés aux innombrables caméras de l'arène. Chaque tribut est suivi individuellement le long de son périple afin que chaque mentor puisse analyser son parcours et le vende au mieux aux mécènes généreux, seuls capables de changer le cours des jeux à coup de parachutes hors de prix. Un écran encore plus grand diffuse les passages les plus captivants : combats, alliances, morts...
Sa première année de mentor, Haymitch s'est senti cerné de toute part par les images, agressé, poursuivi. Les années suivantes, il a eu juste envie de vomir. A présent, il a l'habitude et n'y fait presque plus attention, sauf pendant la mort de ses tributs, qui en général, si elle n'arrive pas durant le bain de sang, est si rapide qu'il peut rapidement s'en désintéresser. C'est pourquoi la remarque de Chaff sur la mort de son tribut ne le choque pas outre-mesure.
Etre trop proche de ses tributs est le meilleur moyen de devenir fou.
S'attacher à ces enfants condamnés est le début des ennuis.

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67ème Hunger Games – Juin 2452

- Deux heures Haymitch, à peine deux heures ! C'est lamentable, j'ai honte, terriblement honte ! Nous sommes la risée des autres districts !
- Faut pas pousser voyons...

Haymitch essaye de dépasser Effie qui lui bloque la route dans le couloir qui relie le salon du douzième étage du centre d'entraînement à sa chambre, mais peine perdue, l'hôtesse l'en empêche.

- Poussez-vous, j'voudrais aller dormir...
- Aller cuver oui ! Les Jeux ont commencé depuis à peine deux heures et vous êtes déjà saoul, c'est répugnant !
- J'vous demande pas de me rendre des comptes sur votre vie privée, alors le faites pas vous-même, et poussez-vous de là j'ai dit !
- Alors c'est ça hein, vous allez aller paisiblement dormir alors que les tributs du Douze n'ont survécu que deux heures, couvrant leur district de honte !

C'en est trop pour Haymitch qui tend le bras et plaque Effie contre le mur, plus fort qu'il ne devrait, lui arrachant un cri de surprise.

- Taisez-vous, vous n'avez vraiment aucune idée de ce que vous dites, aucune éthique. C'est vous la honte du Douze, pas ces pauvres gosses qui sont en train de se vider de leur sang sous les yeux de leurs familles !

Effie écarquille les yeux et ses lèvres tremblent. L'attaque a porté, et pour la première fois, Haymitch voit un sentiment réel et spontané sur le visage de l'hôtesse. Un rire froid et mesquin s'échappe de sa bouche.

- Enlevez vos sales pates de moi Haymitch !
- Vous faites pas de soucis Effie, vous êtes pas mon genre !

Cette insulte la met visiblement en colère. Il hausse les épaules, porte la bouteille qu'il tient dans son autre main à sa bouche, boit une longue gorgée et se remet à marcher vers sa chambre. Il espère juste pouvoir se rouler dans sa couette, mordre l'oreiller, hurler à s'en briser la voix, et boire, boire pour ne surtout pas rêver de ce qu'il vient de voir.
Mais Effie ne l'entend pas de cette oreille.

- Alors c'est ça, vous n'essayez même plus de sauver vos tributs. Vous abandonnez dès le début...
- J'vous ai déjà dit de pas vous mêler de ma vie privée.
- Il faut bien que quelqu'un s'occupe de vous rappeler votre rôle !

Haymitch fait volte-face et se rapproche d'Effie, toujours contre le mur, se postant juste à quelques centimètres d'elle, l'empêchant de fuir. Il grogne presque :

- Vous ne savez rien de mon rôle, rien du tout. N'essayez pas d'imaginer ce qu'il se passe dans ma tête, vous en feriez des cauchemars ! Vous n'avez aucune idée de ce que je vis. Ne faites pas celle qui me comprend, quand vous, votre mission, c'est de faire la belle en piochant des bouts de papiers, et parader comme une oie au milieu de vos semblables ! Oh c'est facile, ça ne demande aucune réflexion. Vous le vivez bien, d'être une jolie marionnette à la tête creuse ?

Effie blêmit. De peur, de colère ? Il ne sait pas au juste, et il s'en fiche. Ses mots ont porté et atteint leur cible de plein fouet, et il s'en réjouit.

- Alors ça y est, le beau vernis que vous vous efforcez à conserver autour de vous craque hein ? Qu'est-ce que ça fait, Effie, de perdre ne serait-ce que quelques secondes votre précieux self-control ?

L'incertitude qui peignait les traits de l'hôtesse disparait et elle lui lance un regard écœuré.

- Vous me dégoutez...

Haymitch exulte de dominer Effie. Celle-ci s'efforce de donner une image impassible, mais il sait qu'elle a peur. Son regard balaye les alentours, cherche une issue de secours. Sa perruque est de travers, ayant souffert de se retrouver contre le mur, son cœur bat à un tel rythme qu'il l'entend presque, et son maquillage commence à couler sous ses yeux, en même temps qu'elle transpire d'angoisse. Elle doit se sentir traquée, comme un animal, comme tous ces pauvres tributs envoyés dans une arène meurtrière. Les rôles sont inversés, pendant quelques minutes, et ce pouvoir malsain excite Haymitch d'une étrange manière.
Il a fait bien des choses tordues, durant sa vie, mais la pulsion qui le prend l'étonne lui-même. Il efface le maigre espace qui le sépare de l'hôtesse et colle son corps contre le sien. Le dernier corps – et le seul – qu'il a frôlé est celui d'Halisse, et Effie n'a rien à voir avec sa défunte fiancée, le jour et la nuit. Mais là, c'est comme si ses années d'abstinence forcées le dévoraient, il a besoin de décharger sa colère, son désespoir, son dégoût, et pour la première fois, derrière le costume de clown de cirque d'Effie, il aperçoit une femme, juste une femme.
Il passe sa main le long du bras gauche de l'hôtesse et les poils blonds qui le recouvrent se dressent.
Il ricane et lui souffle au visage :

- Je vous dégoute, vraiment ?

Il a une furieuse envie de la prendre, là, contre le mur, voir son vrai visage, pendant quelques minutes, sa belle carapace céder sous ces coups de butoirs, la faire réellement perdre le contrôle d'elle-même, hurler sans pouvoir s'en empêcher. Pas qu'il ait de l'expérience en la matière, finalement, mais merde, c'est un homme, avec des besoins, elle est là, et il sent que s'avilir en baisant Effie Trinket contre le mur lui ferait paradoxalement du bien.
Ce n'est pas lui qui fait le dernier pas vers elle. Effie fronce les sourcils, visiblement septique, peu sûre de la bêtise qu'elle s'apprête à faire. Haymitch prend plaisir à l'encourager en lui murmurant à l'oreille :

- Allez Effie, vous en mourrez d'envie, avouez-le. Ecoutez cette petite voix qui vous pousse au vice avec moi, le vieux Champion alcoolique sale et mal élevé. Je suis sûr que ça vous tente, même si ça vous horrifie... Ça vous excite...

Il est clair qu'elle se sent déchirée entre l'envie qu'elle a de lui céder et les convenances qui règlent habituellement sa vie superficielle, Haymitch peut presque entendre ses pensées. Le mentor mérite-t-il qu'elle se laisse aller, elle qui ne connait pas la spontanéité ?
Le résultat de son questionnement est en sa faveur, puisqu'Effie attrape son visage, enfonçant dans ses joues ses ongles manucurés et plaque ses lèvres contre les siennes avec une force peu commune. Leurs dents s'entrechoquent et ils s'embrassent avec violence.
Il n'y a aucune tendresse dans cet échange, rien de romantique. Juste une pulsion sexuelle.
Haymitch passe ses mains sous les fesses d'Effie et la soulève pour mieux la plaquer contre le mur, laissant tomber au sol sa bouteille. Elle est très légère mais le tissu de sa robe verte glisse sous ses doigts. Elle crochète ses jambes autour de sa taille pour s'y attacher et les talons de ses chaussures à plateforme improbables se plantent dans les fesses d'Haymitch qui laisse échapper un cri de douleur mêlé d'excitation. Il enfonce sa langue dans la bouche d'Effie et lui mord la lèvre inférieure, goûtant à son sang et à son rouge à lèvre, mélange métallique et chimique qui l'échauffe plus encore.
Celle-ci gémit de douleur et se débat pour retomber sur ses pieds, la coiffure de travers, la main sur sa lèvre ensanglantée.

- Ma bouche ! Vous allez me défigurer, de quoi aurais-je l'air ?

Effie s'essuie les lèvres avec dégoût mais Haymitch ne lui laisse pas de répit et la plaque à nouveau contre le mur, capturant sa bouche dans la sienne. Elle ondule pour échapper à sa prise et lance des regards angoissés autour d'elle.

- Pas ici, il y a tout le personnel, je ne veux pas qu'on nous surprenne.
- On fait toujours attention à son image hein ? Même quand on craque ? Par définition, les Muets ne diront rien, vous le savez...

Il tend ses mains pour essayer de la déshabiller mais elle fait un pas de côté.

- Non, un styliste risque de débarquer, et vous ne voudriez pas que la rumeur court que vous culbutez l'hôtesse de votre district non ?

Un point pour elle.

- Très bien, gronde-t-il.

Il attrape sa main et l'attire avec force vers sa chambre. Il donne un coup de pied dans la porte et y fait rentrer Effie qui manque de perdre l'équilibre tant il l'a tirée fort.
Quand il se tourne vers elle et la regarde de bas en haut, elle prend une expression hautaine pour finalement marcher vers lui et l'embrasser, le collant à son tour contre le mur avec une vigueur surprenante. Malgré ses ongles démesurément longs, déboutonner la chemise d'Haymitch ne lui pose aucun problème et elle pose ses mains froides sur son torse. Il a une furieuse envie de reprendre le contrôle mais se laisse faire quelques secondes pour apprécier les doigts qui courent sur ses flancs et dans son dos. Encore une fois, il n'y a rien de tendre. C'est juste sa peau contre la sienne, dans un désir primaire plus fort que la prudence.
Il la fait reculer et entreprend de lui enlever sa robe mais ne comprend pas comment faire, tellement le vêtement est compliqué et tortueux. Il y a des plis, des coutures, des boutons et des fermetures de partout. Il s'y énerve un temps, les mains moites, puis finit par accrocher ses doigts de part et d'autres du col de la robe et d'un grand coup, la déchire. Effie s'offusque :

- Haymitch, espèce de barbare ! Cette robe m'a coûtée une fortune !
- Rien à foutre.

Avec toujours autant de délicatesse, il tire un dernier coup et le vêtement lui reste dans les mains, laissant Effie au milieu de la chambre, en sous-vêtements bariolés. Il est étonné de constater que l'hôtesse du Douze n'a que très peu modifié son corps. Il en a vu, des monstres de foire, arborant des couleurs, des piercings, des tatouages improbables. Les habitants du Capitole sont capables d'orner leur corps de membres supplémentaires, queues, oreilles animales... Mais Effie est resté visiblement assez classique, certainement dû à son jeune âge, et son corps est seulement tatoué d'arabesques fleuries aux couleurs criardes sur ses hanches. Original, mais pas vilain. Son nombril est percé à plusieurs endroits et orné de bijoux de mauvais goût.
La voir à moitié nue, à sa merci, lui fait perdre le peu de sens commun qui lui reste. Il se débarrasse de sa chemise et déboutonne son pantalon qui chute autour de ses chevilles. Il avance vers Effie qui recule contre le mur du fond, et plonge ses lèvres dans son cou, laissant ses mains explorer le corps de la jeune femme. Il dégrafe son soutien-gorge pigeonnant d'une main et de l'autre attrape son sein droit qu'il malaxe en souriant :

- Je ne pensais pas trouver encore quelque chose de naturel chez vous...

Il ne la laisse pas répondre et enfonce sa langue dans sa bouche tout en pinçant ses tétons. Elle n'est pas en reste, cela le surprend de sa part. Les caresses pourtant peu douces que lui administre Haymitch lui arrachent des gémissements et elle passe ses mains dans les cheveux sales du mentor, tirant dessus, éloignant son visage du sien pour mieux y revenir et couler son corps contre le sien, son sexe contre celui, dressé, d'Haymitch.
Alors qu'elle se frotte à lui, il sent qu'il aurait du mal à se retenir s'il ne la prend pas là, maintenant.

- Assez joué fillette !

Il pose ses mains sur sa taille, et, d'un mouvement de bras, lui fit faire demi-tour, paume contre le mur. Puis il attrape sa culotte, trempée, qu'il baisse jusqu'à ses chevilles. Effie a de jolies fesses, rebondies et très blanches, et il passa ses mains dessus, appréciateur. Il laisse ses doigts glisser jusque dans son entrecuisse humide, se penche en s'appuyant sur elle et lui murmure :

- C'est le spectacle que vous aimez, hein Effie ? Je vais vous en donner du spectacle moi !

Elle laisse échapper une sorte de gloussement indéfinissable pendant qu'Haymitch retire son caleçon et l'envoie voler un peu plus loin d'un coup de pied en arrière.
Débarrassé de ce dernier vêtement, il attrape les hanches d'Effie, la force à cambrer son dos et la pénètre sans autre forme de procès. Effie gémit, de plaisir, de douleur, il l'ignore. Il ne sait pas si elle a eu une vie sexuelle en dehors de lui, ce soir, mais ce qui est sûr c'est qu'elle était foutrement étroite et que c'est bon. Il grogne de satisfaction alors qu'il entame un va-et-vient violent.
Effie est bruyante, et l'entendre hurler à cause de lui est si intense qu'il doit s'arrêter quelques secondes pour reprendre son souffle et se calmer. La réaction d'Effie ne se fait pas attendre.

- Eh bien, le spectacle est déjà fini ?

Haymitch a un rire froid et reprend ses mouvements, encore plus fort, et Effie doit s'accrocher aux rideaux épais qui encadrent la fenêtre de la chambre. Elle les déchire, et finirait sur le sol si elle ne se retenait pas au rebord de la fenêtre où elle casse un de ses ongles.
Finalement, Haymitch se retire, la retourne vers lui et la plaque sur le mur, pour mieux l'empaler sur son sexe, la pénétrer plus profondément. Il tient encore quelques minutes, le visage enfoncé dans la poitrine opulente de l'hôtesse qui gémit de plaisir, griffant les murs à a recherche d'un appui. Puis il jouit dans un spasme presque douloureux, manquant d'assommer l'hôtesse contre le mur.
Quand la pression retombe, il lâche brutalement Effie qui se laisse glisser le long du mur, le souffle court, décoiffée, entièrement nue à part ses pieds, elle n'a même pas enlevé ses chaussures. Pendant qu'elle cherchesa respiration, Haymitch lui jette un regard dégouté, qu'elle lui rend, et il attrape une bouteille d'alcool qu'il débouche avec les dents avant d'en boire la moitié d'une traite. Il renfile son caleçon puis se laisse tomber lourdement sur son lit, terrassé de fatigue.
Effie finit par se lever, dénouant ses muscles, et regarde autour d'elle à la recherche d'une tenue correcte pour rejoindre sa propre chambre. Elle attrape un peignoir brodé au chiffre du district Douze, l'enfile, et passe quelques minutes devant le miroir à replacer sa perruque et effacer les traces de maquillages qui ont coulé sous ses yeux.
Haymitch ricane devant le soin qu'elle accorde à son image alors qu'elle n'a que quelques mètres à faire pour se rendre dans ses quartiers.

- Ça sert à rien d'essayer de cacher les traces de ce qu'on a fait, les Muets sont muets, pas sourds, m'étonnerait fort qu'un seul d'entre eux vous ai pas entendu.

Effie ne prend même pas la peine de répondre et hausse les épaules en reniflant de façon méprisante. Elle replace une dernière mèche de ses cheveux dorés et se tourne vers son amant d'un soir. Son expression habituelle est de retour, et si elle n'était pas en peignoir, Haymitch aurait pu croire que rien ne s'est passé.

- Bien, ce qu'on vient de faire va rester entre nous, n'est-ce pas ?
- J'irai pas m'en vanter, donc je suppose que oui.
- Bien, n'en parlons plus, c'était une grossière erreur de parcours, et cela ne se reproduira pas, n'est-ce pas ?
- Certainement pas ! répond Haymitch, le visage dans l'oreiller, la voix fatiguée, pendant qu'il s'endord déjà.

Et forte de cette promesse, qu'ils briseront au moins une fois tous les ans à venir, Effie sort de la chambre, la tête haute, le pas rapide, se forçant déjà d'oublier ce regrettable faux pas dans sa carrière d'hôtesse de district qu'elle espère éclatante. Elle n'a pas besoin de s'envoyer en l'air avec ce Champion dégoutant pour se sentir vivre. Elle sait, au plus profond d'elle-même, que le futur lui offrira la reconnaissance à laquelle elle aspire, la célébrité après laquelle elle court depuis tant d'années.
Un jour, un tribut du Douze sortira vainqueur des Hunger Games. Un jour, elle sera une femme importante, elle existera aux yeux de quelqu'un d'autre qu'Haymitch Abernathy.

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Hum, hum... Bien, bien, bien, ben voilà, c'est fini !
Sérieusement, j'espère que vous avez passé un bon moment de lecture. A l'heure où je réécris ce chapitre, je réalise que pour la partie M, c'est très ressemblant au prochain chapitre, il faut croire que je manque d'imagination en M, ou alors qu'Haymitch est assez prévisible sur ce plan-là !
Je dois tout de même vous préciser qu'il n'y a, et il n'y aura jamais, aucune histoire d'amour entre Haymitch et Effie, juste une histoire de fesses, pure et simple, rien de plus. Mais il y a bien eu un commencement, et c'est cette première fois que j'ai choisis d'écrire, en partie.
Mon habituel lexique expliquant certains de mes choix, ou de mes délires :

[1] Memnon de Rhodes était le frère de Mentor, l'ami d'Ulysse dans la mythologie. C'est juste un clin d'œil à la complémentarité que peuvent former le duo Hôtesse/Mentor dans les Hunger Games.

[2] Et là j'ai la furieuse envie de faire répondre à Haymitch «merci Captain Obvious !».

[3] Barsine était une princesse Perse, qui épousa Memnon de Rhodes. Elle était la fille d'Artabaze, le satrape d'Ionie. Voilà pour la petite histoire pour trouver un nom d'hôtesse qui ne dépare pas du nom que j'ai donné aux autres.

[4] Inspiré des Forums (ou fora pour les puristes) Romains, les places publiques où se réunissaient les citoyens pour marchander et traiter d'affaires politiques et économiques. J'ai trouvé l'association d'idée de circonstance étant donné l'utilité du lieu.

Merci d'avoir pris le temps de me lire, j'espère avoir le plaisir de lire des reviews, ça fait toujours rudement plaisir, ça prend juste quelques minutes et je réponds toujours aux lecteurs possédant un compte sur ffnet.

Je vous retrouve bientôt dans «Les mesures inimaginables» !