Bonsoir, chère lectrice!

Oui, je suis pas naïve au point de penser qu'il y a des lecteurs masculins, mais, s'il y en a, je vous remercie deux fois plus infiniment que les autres de lire cette fic (la rareté fait la qualité, que voulez vous). Les filles, je vous remercie une fois infiniment (en plus, je suis même pas sûre qu'il y ait des gens qui lisent alors... disons une virgule cinq fois infiniment)

Bref, il s'agit d'une fiction sur un couple que j'aime bien, Mayuri Kurotsuchi et Uryu Ishida. C'est assez violent, je pense, et je ne met pas de Lemon dedans (sans compter que si lemon il y a, ce seras un rape-lemon) mais je l'ajouterais peut être dans une fiction à part, "élixir citron" ou quelque chose comme ça.

Bien, voyons voir, que reste t il à préciser? Ah oui, l'univers et les personnages ne sont pas à moi.

Bonne lecture


Uryu courait. Il ne savait absolument pas ce qui lui arrivait, mais, pendant que son brillant esprit analysait la situation, son corps, non sans une certaine logique car poursuivi par l'Effaceur, courait.
Il pesta contre un caillou mal placé qui lui avait fait perdre sa concentration. Il ne savait pas comment rentrer sur Terre, mais il était légèrement devant le shinigami qui l'avait traqué, qui, lui aussi, paniquait devant le train infernal, et il savait qu'il pourrait tirer profit de cette situation dès qu'ils arriveraient au bout du Dangai. Il se savait rapide. Son point faible, c'était l'endurance, et sur le moment, courant depuis un temps qui lui semblait interminable, les poumons enflammés et les jambes comme du plomb, il regrettait de ne pas en avoir plus.

"Pourquoi ce fichu passage est il si long?
Encore quelques minutes...
Résiste, corps, résiste.
C'est la sortie, là bas? C'est loin...
Enfin!"

Il accéléra. L'autre derriere lui aussi.
Trente mètres. Vingt mètres. Dix mètres.
La lueur se rapprochait. L'Effaceur aussi.
Sa jambe se déroba, retenue par un aléa du relief. Pourquoi le sol n'était il pas plat?
Il chuta. Près de lui, le shinigami s'arrêta, le regarda. Hésitation, il aurait aimer fuir, mais sa mission...? Uryu tenta de se relever, sans succès. Un deuxième puis un troisième essai furent tout aussi inutiles; Ses jambes refusaient obstinément de le porter. Le shinigami attrapa son col, le releva de force puis le poussa devant lui. Pourquoi? Uryu se sentit courir, la lueur tout près, l'Effaceur autant.

Il invoqua son arc, puisant jusque dans ses dernières forces.
Il plongea dans la lumière, sortant du passage, enfin!
S'écroula à quatre pattes sur l'herbe, essoufflé, son arc toujours en main.
Le shinigami pareil. C'est à croire qu'il avait décidé de le laisser fuir.
Ah non. Il se remit debout et s'avança vers lui. Uryu, par un ultime effort de volonté, en fit autant en se dirigeant vers l'exact opposé du portail maintenant refermé.
Derrière, il se mit à courir. Uryu banda son arc, sentant les particules d'énergie spirituelle investir son corps jusque dans ses doigts.
Plutôt agréable.
Il tira.

L'autre esquiva souplement, dégaina son zanpakuto, évita une seconde salve de flèches et continua à courir. Uryu eut la vague idée de saisir une seele shneider, idée qu'il abandonna rapidement.
Hirenkyaku!
Utilisant cette technique, il fonçait approximativement vers le seireitei qu'il voyait au loin. C'etait son unique point de repère et il comptait bien s'y accrocher.
Un coup d'œil derriere son épaule lui apprit que le shinigami ne le suivait pas, ou alors pas assez vite. Il eut un rire de soulagement et ralentit lorsqu'il ne le vit plus.
Il venait d'arriver près d'un torrent. Il but un peu et s'assit contre un tronc pour remettre de l'ordre dans ses pensées. Pourquoi cette traque?

oOo
Flash back
Uryu rentrait du lycée. L'air était frais et un léger vent soufflait, mais il ne s'en rendait presque pas compte. Ce sur quoi il focalisais ses pensées, c'était sur l'individu qui le suivait depuis trois jours. Un shinigami, cela ne faisait aucun doute, mais totalement inconnu. Il n'en avait pas parlé au autres et n'avait pas l'intention de le faire, après tout, il était capable de s'en occuper tout seul.
Arrivé chez lui, il ouvrit doucement la porte, tentant de trouver les cameras dissimulées dans l'appartement. Il y en avait des nouvelles chaque jour, particulièrement dans la salle de bain et sa chambre. Il enfila rapidement sa tenue de quincy et, sans croiser personne, partit faire un tour en foret. Loin des gens.
Ce n'était pas qu'il éprouvait le besoin d'être seul même si lorsque c'était le cas c'était ici qu'il venait. L'inconnu l'avait suivi. Il se tourna vers sa silhouette, dissimulée entre deux arbres. Presque invisible.
Presque.
-Bonjour.

-Qui es tu?
Pas de réponse.
-Hey, attends!
L'inconnu s'était mis à courir, et Uryu en fit autant. Il aurait pu lui tirer, à ce moment précis, une flèche spirituelle dans le dos qui aurait réglé le problème définitivement. Mais il ne l'avait pas fait, par simple curiosité.
Et peut être parce qu'il était trop fier pour faire une chose aussi lâche.
Il invoqua son arc tout de même, par prudence.
L'autre avait brusquement dégainé, puis uryu avait été ébloui par un éclair de lumière bizarre. Une seconde avant qu'il ne retrouve la vue, il se sentit pris à la gorge par deux mains larges, entendu le son cristallin d'un sabre, et l'air s'était encore refroidi. Son arc avait disparu.
Ils étaient dans le Dangai.
Il se dégagea de la prise de son adversaire et saisi seele.
En face de lui, l'autre avait écarquillée les yeux, avait pris sa manche et entrainé à sa suite. Ahuri, Uryu avait jeté un œil par dessus son épaule et aperçu le Kototsu.
Le mot survie commençait à se frayer un chemin dans son esprit.

oOo

Bon, dans les faits, il avait peu d'indices sur les raisons de sa présence ici, mais il devrait bien s'en contenter. Sur Terre, c'était le vendredi soir, et il espérait être de retour avant les début des cours, lundi. Et si il avait le temps de faire ses devoirs, ce serait bien aussi, mais...
...Il n'avait vraiment pas envie de mendier le passage par le seikamon aux shinigamis.
Tant pis, Il retrouverais ce type, le vaincrais puis le forcerais à rouvrir le dangai.
Le type en question reparu quelques minutes plus tard, épargnant à Uryu la tache de le chercher. Il se leva et invoqua son arc, puis le combat commença.
Très vite, Uryu se rendit compte que, même s'il avait sous estimé son adversaire, celui ci n'avait pas la moindre chance. Il se contentait de courir, de fuir devant les salves de flèches, se rapprochant à peine de lui.
-Illumine, Karuibatsu!
"Karui... Un zanpakuto? Merde!"
Uryu fut ébloui par la lumière qui s'échappait de l'arme. Pourquoi n'avoir pas pris en compte cette attaque? Quel idiot! Son arc disparu. Il sentit quelques chose de fin et pointu s'enfoncer dans sa peau, juste à la base de son cou.
Il vacilla et tomba à genoux.
Quelque chose coulait dans ses veines et transformait peu à peu son corps en un champs de souffrance.
Sa chair était en feu.
Douleur.

oOo

Lorsque sa vue revint approximativement, l'autre, debout devant lui, le fixait tranquillement, une seringue à la main.
-Tu sais, le pouvoir de mon zanpakuto, Karuibatsu, C'est de faire perdre la vue aux seules personnes que je choisis, et de faire disparaitre leur moyens de combat. Par exemple, Si j'utilise ce shikai sur un adversaire en bankai, je bénéficierais non seulement d'une faille de plus ou moins courte durée dans sa défense, mais aussi son bankai retourneras à son état originel, un simple katana. En plus, comme ton reiatsu est faible, l'attaque dure plus longtemps.
-J'avais c-compris... merci, fit Uryu qui se démenait pour se lever de nouveau et combattre. Je... Aaah!
-Tu ne devrais pas essayer de bouger, ni de parler. Le produit fera bientôt son effet.
"Je vais mourir?" Il tenta de nouer des fils de reiatsu autour de ses membres. "Je dois bouger. Je dois me battre!"
La douleur s'accrut
-Cesse de t'agiter. Je viens de t'expliquer que Karuibatsu avait neutralisé ton énergie spirituelle et ta capacité à en puiser autour de toi pour le moment, Abruti.
-Que...
Uryu haletait. Il tomba à plat ventre dans l'herbe, aux pieds de son adversaire.
-Par... Le... La fierté de...
Il hurla. Son corps se convulsa puis, dans un dernier éclair de souffrance, il fut avalé par l'abime.

oOo

L'homme vida le contenu d'une fiole dans une éprouvette. Le venin qu'il venait de créer pour son zanpakuto lui avait couté des dizaines d'heures de travail et la santé mentale de deux de ses subordonnés. En temps normal, il aurait été heureux d'avoir réalisé cette quintessence de souffrance et de tourments.
Il ne ressentais qu'un rien de satisfaction.
Quelque chose lui manquait.
Quelque chose lui manquait atrocement.
Et lui, la capitaine le plus intelligent et le plus savant de tout le gotei treize, souffrait de ce manque.
C'était inadmissible!
Il se leva et balaya son plan de travail d'un geste rageur. Le fruit de son travail se brisa à terre.
Comment un être aussi inférieur pouvait lui manquer à ce point?
Il écrasa copieusement les débris de verre sous son pieds, puis gifla à tout hasard sa vice capitaine qui était venue voir ce qui se passait.

oOo

L'inconnu se pencha sur Uryu. Le garçon respirait. Il poussa un soupir de soulagement. Il préférait ne pas savoir ce que lui aurait fait subir le capitaine si son précieux bagage avait été endommagé. C'était l'utilité du produit qui pouvait le neutraliser sans abimer son corps.
Il sourit et souleva sa proie en la plaignant mentalement.
Elle était étrangement légère.

oOo

Lorsqu'on lui avait annoncé le retour du shinigami qu'il avait envoyé à sa recherche, un grand sourire sadique avait illuminé son visage, et il avait ressenti un certain bonheur pervers. Ainsi qu'une pointe de... De? D'appréhension? Impossible. Il était le capitaine de la douzième division, après tout.
Il sentait la présence du garçon, il le savait là, les bactéries qu'il avait greffé dans son corps ne pouvaient pas mentir, alors quoi?
Il était allé à la rencontre de Buruasu, son envoyé, qui tenait le corps fragile et délicat entre ses bras, d'une manière protectrice qui avait tout de suite agacé le capitaine. Il avait réclamé l'objet de sa mission, et l'autre incapable avait hésité, une pointe de pitié dans les yeux.
Il avait hésité!
Mieux que ça, il avait envisagé pendant une seconde de ne pas lui obéir. Cela se voyait sur son visage. Il avait envie de sauver le jeune homme, peut être même, qui sait, de le garder pour lui?
Mayuri lui arracha des mains avec un regard rageur, se promettant de s'occuper de son cas un de ces jours.

oOo

Uryu sentit sa conscience réintégrer doucement son corps. Il ne bougea pas, n'ouvrit pas les yeux. Il fit abstraction de son mal de tête et se concentra sur l'odeur suave de l'endroit ou il était.
Drôle d'odeur.
Encens, sang, métal, et autre chose aussi.
Il l'avait déjà sentie, il en était sûr. Ou?
Il semblait être allongé sur une surface moelleuse et tiède. Sa main gauche était en contact avec un tissus doux, du velours ou de la soie, l'autre main repliée sur son ventre, une matière glaciale fermée autour de son poignet.

-Quincy, mon garçon, vous êtes réveillé!
"Cette voix... Oh, non"
-Quincy! Quincy, Quincy, Quincy...
Ses yeux papillonnèrent puis s'ouvrirent et fixèrent un plafond bleu nuit.
-Quincy! Je le savais, ma drogue ne pouvait pas faire effet plus de quatre heures! En plus, vous avez froncé les sourcils à votre réveil, oh, pas longtemps, une fraction de seconde, mais assez pour que je le sache! Quincy, quincy, quincy...
Uryu tourna la tête, mais l'homme, qui faisait à présent une petite danse de la victoire, n'était pas du tout celui auquel il s'attendait.
Déjà, il avait la peau... Normale. Ni blanche, ni noire, et il n'avait cet espèce de coiffure bizarre qu'il avait la dernière fois qu'il l'avait vu. Lorsqu'il avait vaincu l'espada Szayel Apporro Grantz. Ni le haori de capitaine, ni même l'étrange ornement violet qu'il portait autour du cou.
Non, devant lui se dressait un homme... presque normal. Vêtu d'un kimono noir, les cheveux bleus jusqu'au omoplates, les yeux...
Ah, les yeux. Les yeux doré.
Donc, la voix lui appartenait bien.
Mais comment faisait il pour avoir cette apparence? Humain, jeune, assez... Assez beau? N'importe quoi!
...

Mayuri kurotsuchi, qui avait cessé de s'amuser avec ses "quincy, quincy, quincy", se tourna vers lui, et le fixa pendant quelques secondes. Uryu détourna les yeux et observa la pièce ou il se trouvait.
Les tentures pendues au murs trahissaient un certain faste. La pièce était à dominante bleue, avec par endroit du violet, du noir et de l'or. Il était allongé sur un divan large et spacieux, et la manche droite de sa tenue avait été arrachée jusqu'à l'épaule. Le bracelet métallique, ou la menotte, qu'il portait au poignet tinta lorsqu'il se redressa.
-Où...
-Vous êtes chez moi, jeune quincy!
-Tu es...
-Oho, tu me tutoies? Oui, pourquoi pas, après tout.
-Je...
-Je suis désolé de te recevoir en de telles circonstances, je voulais juste te voir.
"Hein? Me voir?"
-Pourquoi je...
-Oh, je t'expliquerais tout plus tard. Tu as mal à la tête non?
Il sorti un carnet de sa poche.
-Suis... attaché?
-Quincy, Quincy...
-Je...
-Dis moi, tu as mal à la tête?
-Oui, mais...
-Ne t'inquiète pas, ça passeras dans moins d'une heure.
-Que...
-Sinon, je te donnerais un antidote, mais je ne suis pas sûr des effets qu'il pourrait avoir sur ton organisme, alors...
-Qu'est ce que...
-Bien, dis moi, Buruasu ne t'as pas brutalisé?
-Que je... fais ici?
-Question fort intéressante. Tu n'as pas deviné?
-Mais...
-Alors, il ne t'as pas blessé?
-Non, mais...
-Zut, je cherchais un prétexte pour le tuer.
-Comment?
-Tu n'as pas entendu? Je veux le tuer, mais il me faut une raison.
Le mal de tête d'Uryu se dissipait peu à peu.
Il se tut et essaya de réfléchir.

Mayuri s'était assis sur un fauteuil et dévorait le Quincy des yeux, en attendant éventuellement de le dévorer autrement.
Lorsqu'il s'était rendu compte de l'attirance qu'exerçait l'humain sur lui, il avait envisagé plusieurs solutions, le tuer, le faire disparaitre, l'amocher à tel point qu'il fasse peur même à lui.
Il avait finalement décidé de l'enlever, en se justifiant à sa conscience avec l'excuse fallacieuse "juste faire des expériences".
A la seconde ou il avait envoyé son mercenaire à sa recherche, il avait compris que non.
Ce n'était pas grave.
Il avait eu ce qu'il voulait. Et il comptait en obtenir bien plus.
Et puis, rien ne l'empêchait de faire en parallèle une ou deux séries de test.

"Visiblement, c'est lui qui m'a fait enlever... Je ne sais pas pourquoi, mais je m'y attendais un peu. Et pour des raisons que... Je prefere ne pas savoir. Par contre, je pensais me réveiller sur une table d'opération, voire ne pas me reveiller du tout, decoupé en petits morceaux dans des bocaux. Mais je suis là, dans cette pièce luxueuse... Ah tiens, je ne vois pas de porte. Enfin bon, tant que je suis dans ici, attaché comme ça, je suis totalement en son pouvoir... Merde. Je n'arrive toujours pas à invoquer mon arc. Mes seele schneider ne sont plus à leurs place et de toute façon je ne pourrais pas les utiliser... J'imagine que ce bracelet doit aussi bloquer mon reiatsu. J'ai toujours ma croix quincy? Oui.
Bon, verification de l'etat general terminée. pourquoi je suis là?

Non, je ne l'ai pas deviné.
Il doit y avoir d'autres indices.
Il voulait juste me voir... ça veut dire quoi, ça?
Oh, non
C'est pas vrai. C'est pas possible"

-ça y est, tu as compris? demanda Mayuri qui avait suivi le débat intérieur du quincy.
-Je préfère pas, fit ce dernier en lui jetant un regard défiant.
-Oho, intéressant.
Il nota quelque chose sur son carnet et s'avança.
Uryu tenta de reculer, mais fut retenu par la courte chaine de son poignet, reliée au mur.
Lorsque le scientifique se pencha sur lui, tout le défi de l'attitude du garçon fut en moins d'une seconde remplacée par de la terreur.
Lorsqu'il pris délicatement son visage entre ses doigts, il détourna la tête
Lorsque, agacé, il lui saisit la nuque de son autre main, il l'attrapa et essaya de l'enlever de son visage
Lorsqu'il bloqua son torse sous un genoux pour l'empêcher de bouger, il mordit sa main.
Lorsqu'il le gifla, il se débattit.
Lorsqu'il s'excusa, il continua de débattre.
Lorsqu'il lui emprisonna les mains et les leva au dessus de sa tête, il comprit qu'il n'avait plus aucune chance de s'échapper, le capitaine étant clairement plus puissant que lui
-Q-Qu'est ce que... Tu...
-Quincy, mon garçon... Tu es si jeune. Faut il donc tout t'expliquer?
-A... Arrête...
-Pourquoi, Quincy? Je m'amuse bien.
-Je... Je ne veux p...
-Tss.
Il pressa brusquement ses lèvres contre les siennes. Uryu luttait pour se détourner, il gémit lorsque les doigts du scientifiques lâchèrent les siens et glissèrent vers son torse.
-Laisse moi tranquille! cria t il lorsque Mayuri se décolla enfin.
-Délicieux, Quincy.
Il avait l'air extatique.
Et il recommença. Sa langue força le passage et un gout étrange envahit la bouche d'Uryu. Il continuait à batailler mais son adversaire, qui défaisait à présent sa cape, ne semblait même pas s'en rendre compte.
-Hmmm mmmmmh m! Hurla t il, asphyxié.
Lorsque le scientifique le libéra enfin et qu'il put reprendre son souffle, il leva la main pour le lui porter un coup. Mayuri l'intercepta et noua ses doigts fins aux siens.
-Si tu continue à te débattre, je devrais te frapper, encore, et je ne veux pas faire ça.
-Fichez moi la paix, laissez moi partir, je ne veux pas, lâchez moi!
-Oh, tu me vouvoie de nouveau? Quelle tristesse. Je veux bien te laisser partir. Plus tard.
Assis à califourchon sur son ventre, il lui avait dénudé tout le torse, et jouait maintenant à tracer des lignes glacées sur sa peau laiteuse.
-Aurais tu peur? reprit il.
-Je n'ai pas peur de vous, fit le quincy entre ses dents serrées.
-Tes yeux disent le contraire.
Il s'approcha jusqu'à ce que son visage colle celui du quincy terrorisé.
-Tes yeux... Ont une très jolie couleur. Je me demande...
Il lui retira ses lunettes et tout devint flou.
-Tu es bien sans, aussi.
Uryu, qui essayait à la fois de récupérer ses lunettes et à la fois d'échapper aux lèvres du scientifique (des lèvres étrangement douces et brutales à la fois, dont il ne voulait vraiment surtout pas contre les siennes), réussi à basculer sur le côté, et il tombèrent tout les deux du sofa.
-Aïe, murmura t il, son bras attaché soumis à une position cruellement douloureuse.
Le scientifique, tombé sur le dos, grogna quelque chose d'inintelligible et se redressa.
-Tu es fou, Quincy!
-J'ai un nom... S'il vous plait, enlevez vous de mes genoux, j'ai mal au bras, cette chaîne est beaucoup trop courte et je ne peux pas bouger...
-Nan!
-Hein? Pourquoi?
-Je suis vexé.
-Mais... aïe, s'il vous plait, arrêtez au moins de bouger,mon coude est en train de se casser contre votre canapé...
Le bleu soupira, sortit une clef de sa poche et détacha le bracelet de la chaine.
-Euh? fit Uryu, surpris.
-N'espère pas trop, tu ne m'échapperas pas, répondit lil en le plaquant au sol.
Il l'embrassa.

Uryu paniquait. Il sentait les doigts glacés parcourir son torse et son ventre, il sentait une langue inconnue brutaliser la sienne, il sentait ses propres mains tenter de repousser le corps qui l'oppressait.
-Laissez moi...
-Plutôt mourir. Je te veux, je t'ai, quincy.
-pourquoi moi?
-Pourquoi pas toi? Je TE veux, je ne veux personne d'autre, tu es le seul que je désire.
Il s'attaquait désormais à son pantalon.
-Mais...
C'était dingue, il avait toujours crut le scientifique dénué de sentiments, et le voilà qui lui avouait son désir.
Bon, c'était bien joli, mais lui ne désirait qu'avoir la paix.
Assis à califourchon sur sa poitrine, le scientifique lui lança un regard qui lui donnait envie de le massacrer. Le genre de regards "laisse tomber, tu ne t'en iras pas avant que j'en ai fini"
Ce fut le cas.
Il ne s'abandonna pas.

oOoOoOoOoOoOo

-Tu m'en veux?
-A mort.
Les heures étaient passées. Le quincy traumatisé avait fini par s'endormir après que Mayuri l'ai laissé tranquille. Il venait de se réveiller. Il était recroquevillé sur son sofa, tournant le dos à la pièce, vêtu d'un kimono blanc et de ses lunettes. Le capitaine était assis sur un fauteuil, à quelques mètres de lui, et leur servait du thé.
-Tu devrais manger quelque chose, ou boire. ça te ferait du bien, fit il en souriant.
Le jeune homme déclina la proposition d'un geste de la main, plongé dans ses pensées noires. Il pressa sa tête contre ses genoux.
Il avait mal. Dans son corps, dans son âme, dans son cœur et jusqu'au tréfonds de tout son être.
-Merde... chuchota t il.
Il se sentait vide.

Mayuri s'approcha et mis la main sur l'épaule du brun qui frissonna de dégout et se prostra un peu plus.
-Merde..., répéta t il.
-Tu t'en veux?
-Tais toi, s'il te plait, tais toi, laisse moi tranquille...
La vérité, c'est que le scientifique, actuellement, ne lui déplaisait pas, voir même l'attirait. Une attirance noire, empreinte de douleur, de haine surtout, et de fascination. Il le haïssait.
L'être qui avait torturé et tué son grand père...
Quant à lui, sans identité, son âme et sa dignité piétinées et torturées... était abject.

Mayuri était peiné par l'état d'Uryu. Il n'avait pensé qu'à lui comme d'habitude et ne le regrettait pas, mais cette soirée, loin de le libérer de la fascination et du charme que brun exerçait sur lui, n'avait fait que renforcer ses sentiments à son égard. Le garçon était si vulnérable. Il adorait ça.
Il ne voulait pas le perdre.
Il ne voulait pas le quitter.
Il ne voulait pas le laisser partir, mais...
Mais...

Il soupira. Il avait versé des tranquillisants antidouleurs dans le thé.
-Bien, dit il en fourrant la tasse entre ses mains de force, tu devrais te rhabiller. Je ne te laisserais pas repartir avant que tu aie mangé quoi que ce soit.
Le garçon le regarda. Des sillons des larmes coulaient sur ses joues, mais il était toujours aussi beau. Peut être même un peu plus. Comment serait il avec le visage ensanglanté en plus de larmoyant? Mmmmh... délicieux.
-Oui, tu peux repartir, idiot, reprit mayuri. Je ne vais pas te garder ici toute la vie.
Uryu ne répondit pas et fixa ses mains. Il n'avait pas envisagé qu'il le laisse repartir, mais... Pour tout dire, il n'avait plus rien envisagé après cette soirée.
-Mais il faut que tu te nourrisses. Je ne tiens pas à avoir à disséquer ton cadavre avant longtemps.
Uryu frissonna. Il le détestait, oh, vraiment, il le détestait de toutes ses forces.
Et savoir qu'il l'attirait renforçait encore cette haine

Mayuri partit se changer. Son kimono noir fit place à son haori de capitaine. Il passa à son laboratoire pour donner quelques ordres à ses subordonnés.

oOo

"Il est parti. Il m'a laissé. Oh comme je le hais. Comme je me hais. Je suis faible, je n'ai pas su résister. Grand père, pardon. Je crois que je ne tiendrais plus. Vivement qu'il me laisse repartir. Je devrais peut être boire ce thé.
Oh, merde.
Je n'ai pas vu par ou il était parti. Je me demande ou est caché la porte.
Quel jour on est? Je ne veux pas qu'Ichigo, chad, Inoue et les autres s'inquiètent... Je ne veux pas qu'ils sachent.
Je me hais"

oOo

Lorsque Mayuri revint, Uryu s'était changé, avait bu et mangé. Il voulu l'étreindre, mais Uryu se refusa.
-Bien, il est temps de repartir chez toi, mon garçon.

oOo

Uryu ne se souvenait pas de son retour sur Terre. Il se souvenait juste de s'être réveillé sur son lit quelques minutes auparavant.
Il avait d'abord pensé à un rêve étrange, peut être causé par la fatigue occasionnée par ses révisions incessantes.
Il avait décidé de se doucher.
L'eau chaude lui coulait sur la peau comme un échappatoire.
C'est alors qu'il vit.
Oh, pas grand chose, une simple égratignure sur son épaule gauche.
Une simple griffure causée par un ongle, un simple ongle.
Un ongle bleu et long de dix centimètres.
Il se laissa tomber à genoux dans sa baignoire et hurla sa rage.

"C'est aussi simple que ça. C'est comme si rien ne s'etait passé, en fait."
C'est faux, bien sûr. Rien n'effacerais cette nuit qu'il avait eu avec le fascinant capitaine.
Fascinant?
Il se prit la tête entre les mains.
"Reprends toi, merde..."

Sa chambre. Lieu de sa solitude. Nid de son chagrin. De ses pleurs.
Ryuken bénéficiais d'un appartement de fonction à l'hôpital, qu'il ne quittait presque jamais.
Uryu avait grandi seul.
Il saisit sa trousse et chercha un taille crayon. Patiemment, il devisa la lame qu'il savait aussi coupante qu'un rasoir. Lorsque enfin il l'eut, il observa quelques secondes le petit outil brillant.
Si innocent.
"Ainsi, ce corps te fait envie, Mayuri?"
Il passa la lame sur la peau délicate de son poignet. Une mince trace rouge, glacée. Une deuxième. Plus profonde, moins douloureuse. Encore une, plus haut, plus sanguinolente. Une autre. Encore. Et encore.
Son bras était totalement charcuté.
Il avait compris. Il avait compris ce que son corps faisait.
Il allait détruire toute l'impureté qui logeait en lui.

Il perdait le contrôle.
L'hémorragie s'aggravait à chaque seconde, et son corps continuait de frotter la lame contre son poignet.
Il ne voulait pas mourir.
Il ne voulait pas mourir!

Il n'était pas mort?
Tiens, non.
Il se redressa. Il était toujours sur ses draps bleus et blancs, désormais tachés de sang.
Il sourit, malgré ses souvenirs qui lui revenaient peu à peu. Il avait vraiment eu peur. D'ailleurs, pourquoi...?
Il leva son bras pour l'observer. Il était bandé jusqu'au coude et ne lui faisait plus mal. Un petit mot était coincé entre deux pansements.

"Ne recommence jamais. J'avais raison, tu es très beau ensanglanté.
Sentiments,
Mayuri"

"Sentiments"?

Il froissa le papier entre ses doigts et le jeta dans sa corbeille à papier près de son bureau. Il attendit quelques secondes. Puis il soupira et alla le récupérer
"Pourquoi je pleure?"

Même si il n'avait plus mal, il tenait à garder ses bandages encore un peu. Juste pour se souvenir de ce qu'il s'était passé, pour se protéger, pour que ça n'arrive plus.
Il se fit un thé et déambula dans son appartement une partie de la journée. Il finit par s'atteler à ses devoirs, travailla jusque tard et s'endormit en serrant le mot de Mayuri dans son poing droit.
"putain, je suis définitivement malade. En plus, je me tape une psychose"

oOo

Le lendemain, c'était dimanche. Il pleuvait.
Il n'avait envie de rien. Il lava sa couette ensanglantée, commença à coudre un ensemble pour Inoue, abandonna vite, partit se balader.
"je crois que son "sentiment" m'a contaminé."
Il s'assit sur un banc, dans un parc, et regarda la pluie tomber pendant une bonne dizaines de minutes, puis kurosaki passa et le vit.
-Yo, fit il en lui mettant un parapluie au dessus de la tête.
-Bonjour, répondit il sans lever les yeux.
-ça a pas l'air d'aller... Je me trompe?
"Toujours à vouloir aider les autres... Tu es gentil Kurosaki, mais je ne veux pas de ton aide et encore moins de ta pitié"
Il haussa les épaules.
-Qu'est ce que tu t'es fait au bras? Dit il en avisant le pansement qu'Uryu s'empressa de cacher.
-Rien, je me suis brulé. Mais ça doit être cicatrisé maintenant.
-Mmmh, fit l'autre, dubitatif.
-Que faisais tu ici? demanda Uryu, soucieux d'éliminer ses soupçons
-J'etais parti faire un tour. Et toi?
-J'en avais marre de rester à l'appartement. Je m'ennuyais, donc je suis allé marcher.
-Sous la pluie?
-Toi aussi.
-Ouais. Et là, tu compte faire quoi?
-Je sais pas. Rester ici. J'ai tout mon temps.
-Viens à la maison...
-Hein?
-Chad va venir. On peut appeler Inoue et tous se retrouver. Mon père travaille et Yuzu est chez une amie. Karin fait ses devoirs, elle ne devrait pas nous déranger.
-D... D'accord.
Ichigo lui tendit la main pour l'aider à se lever, mais il déclina l'offre, ne désirant pas de contact physique. Le roux haussa les épaules et lui emboita le pas en silence.

Ils arrivèrent chez Ichigo en même temps que Chad et, comme prévu, Orihime les rejoignit dix minutes plus tard. Uryu, cependant, ne supportant plus le bruit et la joie manifeste des autres alors qu'il ne cherchait que silence et tranquillité, partit en moins d'une demi heure.
Il les quitta avec l'impression de fuir.

"Inoue n'a pas remarqué mon pansement. Normal, il y avait Kurosaki. Heureusement, je n'aurais pas aimé voir son regard compatissant devant ma "blessure". Chad non plus, d'ailleurs. Lui, ça m'étonne plus. J'imagine que c'est encore grâce à Kurosaki. Pour une fois, je suis soulagé qu'il parle tant et qu'il prenne tant de place dans une conversation."

oOo

En entrant dans sa chambre, il s'attendait (espérait?) presque à le voir allongé sur son lit, lisant un livre en l'attendant.
Ce qui n'arriva pas, bien sur.
L'espoir est un amant volage.

oOo

Lundi. Il allait bien évidement devoir aller au lycée aujourd'hui. Il défit son pansement, constatant sans surprise qu'il ne restait aucune trace de ses "bêtises" de l'avant veille.
Il n'avait jamais eu aussi peu envie de voir du monde, et ça, ce n'était pas peu dire.
Tant pis.
Il ne prit même pas la peine de manger. Il n'avait pas faim.
Il se doucha, s'habilla, prit son sac et partit. Tout simplement.
Pourquoi les gens font ils toujours des manières sur ces choses simples de la vie?
Une fois au lycée, en avance comme toujours, il s'assit à sa table et ouvrit un livre pour avoir la paix.
-Cette page est elle donc si intéressante que tu éprouves le besoin de la lire encore et encore?
-Je... Hein?
Il avait presque hurlé en reconnaissant la voix étrange et nasillarde. Pas grave, il était presque seul dans la salle. En fait, les deux seules autres personnes dormaient sur leurs tables.
-Tss. Parles moins fort. Et si tu veux qu'on croie que tu lis vraiment, tournes la page de temps en temps, quincy.
-J'ai un nom, murmura t il.
-Je n'ai jamais eu la mémoire des noms.
-C'est bête.
-Tu m'en veux toujours?
-Tu ne peux même pas imaginer à quel point.
-C'est toi qui dit ça, après avoir tenté de te tuer il y a quarante huit heure?
-Au début, je ne comptais pas me tuer...
Deux élèves qui venaient d'entrer le regardèrent, choqués.
Uryu soupira, posa son livre et sortit une feuille. Il commença à écrire dessus avec application
"A la fin, je ne contrôlais plus du tout ma main. Elle me tuait d'elle même. Comment l'as tu su?"
-J'adore ton écriture, dis le shinigami, invisible aux yeux des humains.
Uryu soupira et tapota la feuille de son stylo.
-Tsss... Les cameras.
"Ah, oui, c'est vrai. Tu les enlèveras? Que fais tu ici?"
-J'avais envie de compagnie.
"De ma compagnie? Je suis flatté."
-Oui, de ta compagnie. Oho, je sens le reiatsu du shinigami remplaçant qui approche. J'y vais.
Il caressa son visage une seconde et s'éclipsa.
Uryu s'écroula sur sa table, le visage entre ses mains. "Comment c'est possible que... Après... Après... On en soit là à parler tranquillement?"
-Ishida? ça va?
Kurosaki Ichigo venait d'entrer en classe et de remarquer son compagnon d'armes en mode dépressif.
-Euh? ... bonjour, Kurosaki... Oui, je... Je crois que je manque de sommeil...
-Ouais, t'avais pas l'air en forme hier. Tu as déjà sorti une feuille? tu as marqué quoi? Je peux lire?
-non.
Il retourna la feuille au verso et fixa Ichigo qui ne répondit pas. Inoue et Tatsuki arrivèrent à ce moment, suivies peu après par Chad. Ichigo partit discuter avec eux, délaissant Uryu dont les pensées dérivèrent peu à peu sur une mèche de cheveux bleus et deux yeux dorés.
Il se mordit les lèvres et décida de ne se concentrer plus que sur le travail.

La pause de midi sonna.
-Oh, Ishida, tu manges avec nous?
-Kurosaki? Eh bien, c'est que... Je n'ai rien amené et...
-Il faut te nourrir, Ishida, si tu ne veux pas définitivement ressembler à un cure dent! Je te passerais du bento, aller, viens.
Inoue s'approcha. Elle inquiétait pour son ami. Il n'était pas du genre étourdi, en temps normal. Son visage s'était légèrement émacié durant le week end, juste assez pour que ça se remarque, il avait des cernes et un peu de sang tachait sa manche, même s'il ne l'avait sans doute pas remarqué.
-Ishida...
Évidement, Uryu céda.
-D'accord... Mais je n'ai pas vraiment faim.

oOo

Il avait réussi à paraitre normal toute la journée. il n'en revenait pas. C'était juste sidérant. Malgré tout, ses pensées reprenaient peu à peu du terrain...
Il sortit du lycée, salua les autres et se mit à courir.
Pour ne pas avoir à réfléchir. Pour ne pas penser à la personne qui l'attendait peut être chez lui. Pour avoir la paix.
il remarqua sans surprise que la porte était ouverte.
Il posa son sac dans l'entrée, se servit un verre et...
-Bonjour, Uryu.
-Ryu... Ryuken?
L'homme resta silencieux quelques secondes.
-Est ce si étonnant de voir ton père dans sa propre maison?
-N-Non, c'est juste que...
Il baissa les épaules. Son dernier espoir de voir Mayuri s'envolait. Dommage. Il aurait bien aimé pouvoir tirer tout ça au clair.
-De toute façon, fit l'homme en se levant, j'allais y aller. je venais juste récupérer quelques livres. Au revoir, Uryu.
Il passa la porte sans même accorder un regard à son fils qui ne broncha pas. Il était habitué à ce manque de sentiments. Il s'en fichait. Mais il était de nouveau seul.
Et sachant qu'il ne Le verrait pas...
Il passa dans sa chambre, et saisit son taille crayon.
Il ne pleurerait pas.

oOo

Quelques minutes plus tard, il appliqua un disque de coton imprégné de désinfectant sur son poignet sanglant.
Il avait réussi à s'arrêter à temps.

oOo

Le lendemain, un petit mot sur son oreiller lui annonçait;
"J'ai enlevé les cameras, mais je te rappelle que ça ne change rien étant donné que tu as toujours les bactéries de surveillance en toi.
Tu es vraiment intéressant, en train de dormir.
Tendresse."

"Tendresse"?
On lui avait changé le scientifique...?
Oui, Sans masque ni maquillage, sans coiffe ni haori, ce n'était plus le même homme. Aucune importance.
"Je le hais. Je le hais. Qu'est ce qu'il m'a fait, merde, et pourquoi me manque t il?"

Le lendemain se passa exactement de la même manière, si ce n'est qu'il ne vit pas le scientifique le matin.

A vingt heures, il boucla ses devoirs.
A vingt heures trente, il avait jeté tout ce qu'il avait cuisiné. Pas faim.
A vingt et une heure, il avait commencé à penser.
A vingt et une heure quinze, de petites cicatrices vinrent s'ajouter aux autres sur ses bras. Presque de la provocation.
A vingt et une heure trente, il devina qu'Il allait surement venir.
A vingt et une heure quarante cinq, il était sorti, fuyant lâchement ses sentiments mêlés.
A vingt deux heures, il avait marché à travers la ville.
A vingt trois heures trente, il étais rentré.
A vingt trois heures trente cinq, il avait trouvé son appartement embaumé d'un parfum d'épice, de sang, de bois précieux et d'encens. Il avait aéré.
A vingt trois heure quarante cinq, il avait résisté à saisir sa lame.
A quatre heures, il s'était endormi.

oOo

Encore un jour à survivre. Encore un jour à faire semblant.
Encore un soir à fuir.
Encore une nuit à s'en vouloir.
"Ma vie est géniale..."

oOo

Dans son bureau de la douzième division, le capitaine Mayuri Kurotsuchi était de très mauvais poil.
Le seul être dont il avait viscéralement besoin le fuyait depuis des jours.
Et en plus, il s'acharnait à le narguer de sa minuscule lame de taille crayon.
Évidement, il aurait pu le retrouver, lui parler, le voir, le forcer à l'écouter s'il l'avait voulu.
Mais le quincy lui avait déjà fait une tentative de suicide, et il n'avait pas plus envie que ça qu'il recommence.
A cette occasion, il l'avait énormément étonné. En général, le garçon n'était pas pourvu d'un instinct de survie incroyable, mais en arriver là...
Il avait compris le dilemme.
Tout ça lui plaisait beaucoup.
Un sourire sadique perça son teint morose.

oOo

Une semaine était passée.
Lorsque vers minuit il revenait de ses fugues, l'étrange parfum du capitaine n'était plus là.
Ses cicatrices désormais, étaient causé par le manque.
Physique et psychologique.
Il aurait préféré mourir que de Lui avouer

oOo

Le temps passait.
Les besoins du corps étaient une chose fascinante, qu'il étudiait avec délectation depuis toujours. En se basant sur le sien, qu'il avait pensé connaitre de fond en comble. Eh bien, non! Son corps l'avait surpris durant son combat avec un espada au cheveux rose (comment s'appelait il, déjà?) à désirer celui du petit quincy. Il en avait fait abstraction quelque temps, puis, quand il avait commencé à passer toutes ses journées à observer le monde à travers ses yeux, il avait décidé de l'avoir. C'était tout simple. sauf que son esprit avait fini par être contaminé par cette attirance, goutant un sentiment aussi nouveau inintéressante. Ce n'était pas désagréable. Enfin, sauf quand l'objet de son sentiment se comportait comme il le faisait actuellement, sa peau de porcelaine en lambeaux et son âme en miettes.

A événements de crise, actions de crise.
Première étape.

oOo

Le mercredi, Uryu terminait les cours plus tôt.
Il était presque heureux. Il avait plaisanté avec Inoue, et probablement dissipé certain de ses soupçons le concernant.
Il ne voulait surtout pas qu'elle s'inquiète pour lui.
Sa joie se dissipait peu à peu alors qu'il rentrait chez lui.
De nouveau, seul.
Qu'allait il bien pouvoir faire pendant ce long après midi qui s'offrait à lui?
Il entra chez lui et reconnu tout de suite le parfum étrange et capiteux qui faisait frissonner ses narines. Sur la table basse du salon était posé un fin vase de verre bleu qu'il n'avait jamais vu auparavant. A l'intérieur du vase, un minuscule chardon d'un violet intense et une petite rose bleue tentaient de concourir avec la beauté de leur contenant.
Et y arrivaient très bien.
"Un chardon... évidement, c'est logique. Chercherait il à me voir?"

Il soupira.
C'était impossible. Juste impossible.
Aimer les hommes comme les femmes, en clair être bissexuel, ne lui posait pas de problèmes.
Il était ainsi.
Mais aimer cet homme-là...

Il ne savait pas s'il existait une entité supérieure veillant sur les hommes, mais, quoi qu'il fusse, il semblait lui en vouloir personnellement.

oOo

Nemu en avait marre.
Mais vraiment marre.
Bon, d'accord, elle devait obéissance et soumission absolue à son père et créateur.
D'accord, Elle avait été conçue dans le but de servir et de créer.
D'accord, l'idée de la fleur avait fait apparaitre de nouvelles traces sur les bras de l'amant de son père.
Alors d'accord, ce n'était pas spécialement une bonne idée.
D'accord, elle aurait pu se taire ce jour là.
D'accord, elle était d'un naturel calme, soumis et docile.
Mais bon.
ça commençait juste un peu à bien faire.
Mais bon.
Ce n'étais pas grave. Elle attendrait que ça passe.

oOo

-J'en ai marre!
Sortie des cours. Uryu mit quelques secondes à comprendre que ce cri lui était adressé et se retourna vers l'homme aux cheveux bleus qui le fixait.
Ils étaient juste devant le lycée et les gens les regardaient bizarrement.
Qui avait confié un gigai à cet irresponsable?
Remis de sa surprise, il prit le capitaine par le poignet et l'entraina à l'abri d'une ruelle.
Il n'avait pas pris la peine de masquer son énergie spirituelle, mais avec un peu de chance, Ichigo et les autres n'auraient pas eu le temps de la reconnaitre.
Les gens s'écartaient sur leur passage, regardant étonnés passer le capitaine souriant béatement et l'adolescent aux traits fatigué et agacé.
Ils bifurquèrent. Plus personne.
Uryu se tourna vers le capitaine, et...
... Se sentit brutalement plaqué au mur. il lâcha son sac lorsque les lèvres épicées s'écrasèrent sur les siennes. Des mains saisirent sa nuque, se perdirent dans ses cheveux.
Il le repoussa.
-A-Attends...
Le capitaine le regardait, tout de patience et de sadisme.
Brrr.
Uryu détailla l'homme, cherchant du courage.
Il était plutôt séduisant, pantalon de costard noir porté trop bas, dévoilant tantôt sa peau laiteuse tantôt un boxer noir, chemise ouverte d'un bleu nuit envoutant, haut noir orné d'un léger liseré bleu en bas.
Il rougit et compris qu'il ne réussirait pas à l'affronter. Il tenta de se défiler (il n'avait pas l'habitude de faire ce genre de choses, mais c'était VRAIMENT un cas particulier, là...)
-Je... J'ai cours...
-Tssss Ts Ts, Il est midi et tu n'as pas cours dans les deux premières heures de l'après midi, ta professeur est malade.
-Tu es bien tombé, à ce que je vois.
-Le hasard n'y est pour rien, petit quincy.
-... Oh. Je vois.
-Tu ne peux pas m'échapper, fit Mayuri en se collant un peu plus contre lui, souriant d'une manière qui fit pâlir Uryu.
-Vas t en, dit il en détournant le regard.
-Ts, tu es vexant, jeune quincy...
Uryu degagea ses bras et recula d'un pas.
-Pars. S'il te plait.
-Je te jure que je ne te laisserais pas t'enfuir.
-S'il te plait...
-Pourquoi? je te veux. Et je sais que je ne te laissa pas indifferent.
-Argument refusé.
Mayuri l'embrassa. Il rougit.
-Est ce que tu acceptes de m'ecouter maintenant ou je dois te kidnapper encore une fois?
-Je... Pas ici.
-Tu as honte?
-Non. Mais je prefererais que ça n'arrive pas aux oreilles des autres.
Mayuri haussa les epaules.
-Je promets une mort lente et douloureuse dans mes laboratoires à tout les gêneurs...
-Et puis, ce n'est pas très sympa ici...
-Je veux être avec toi. Je veux te parler. Chez toi?
-trop de solitude.
-Dans un hotel?
-Je suis mineur.
-Emprunter l'appart d'un de tes amis?
-Tu es fou?
-Dans ma chambre du Seireitei?
-Hors de question.
-D'accord. Je ne comptais pas te le dire, mais J'ai acheté un appartement pas très loin. Je n'ai pas encore eu le temps d'y passer, mais Nemu s'est occupé de le meubler.
-D'accord...
Il avait peur.

oOo

L'appartement était spacieux, lumineux et aéré, meublé sobrement de formes épurées et modernes. Toute la decoration était dans des tons bleus, violets et noirs.
-pourquoi acheter un appartement sur terre?
Haussement d'epaules.
Mayuri s'approchait lentement d'Uryu. Il l'enlaça brusquement, glissa une main sur sa taille...
-Je...
-Quincy, quincy, quincy... chantonna t il

-Quincy, quincy... Je te veux, je t'ai.
Uryu, coincé entre lui et le mur, tentait de reprendre pied.
-Arrete, je suis là pour discuter. Juste pour discuter.
soupir
-D'accord, quincy. Je t'écoute.
-Tu pourrais m'appeler par mon nom de temps en temps, mais bref.
-Je t'écoute.
-Déjà, lâche moi un peu et... Et... C'était pas toi qui voulais me parler?
-Je n'ai pas l'intention de te lâcher, ne t'inquiète pas.
-Tu crois que si j'essaye de m'enfuir par la fenêtre je meurs écrasé en bas?
-Tu es très contrariant parfois.
Il se décolla. Un peu.
-Bien, je veux d'abord t'annoncer que j'ai mis au point un mélange qui permettrait d'enlever certains événements de ta mémoire, donc...
-Pas question! Je refuse de...
-Je sais, je sais. La mémoire est une partie importante de l'être et en enlever une partie s'apparente à de la mutilation, et blablabla. C'est ce que m'ont dit les trois personnes sur lesquelles je l'ai testé. Ce n'était pas une proposition mais une menace, d'accord? Si tu continue à te conduire comme un irresponsable et à jouer avec ta vie, tu y passes.
-Mais...
-Chut. Ensuite, j'aimerais que tu m'expliques pourquoi tu me fuis comme ça en permanence.
Uryu s'autorisa un sourire.
-N'est ce pas évident?
-Eh bien justement, non.
-Je commence à croire que ton histoire des bactéries de surveillance, c'était du bluff. Mais bon. Tu n'as pas remarqué le genre de réaction que la moindre de tes apparitions dans ma vie entraine? Tu n'as pas remarqué la psychose et l'obsession que tu m'inspirais?
-Justement. pourquoi me fuir? tu ne fais que renforcer ça.
-Quelle autre solution?
-Qu'on se voie régulièrement.
-Impossible.
-Pourquoi?
-Parce que quels que soit mes sentiments à ton égard, ils restent dominés par la haine. Je te déteste, Mayuri Kurotsuchi.
Le capitaine baissa les yeux, vaguement peiné, mais souriant.
-Y aurais t il un moyen de me racheter? Je pensais pouvoir annihiler ma propre attirance envers toi, mais...
-... Disparaitre. Maintenant. Pour toujours.
Il détourna le regard, pour masquer sa haine et son chagrin. Mayuri réfléchit quelques secondes.
-J'accepte le défi.
-Ce n'est pas...
-Chut. Juste une seconde.
Uryu pensa à se dérober à lui.
Il ne le fit pas.
Il n'en trouva pas le courage.
Leurs lèvres s'unirent. Brusquement, désespérément, brutalement. Un baiser salé, furieux, haineux, infiniment triste surtout.
Uryu rouvrit les yeux. Il n'était plus là.
Il fouilla dans sa poche, y trouva un morceau de papier et un stylo.
Il posa le tout sur une table basse et se mit à écrire avec application
"Après tout, je n'ai jamais accepté de t'appartenir...
Uryu"
Puis il se leva, saisit son sac et partit.


... Voila.

J'ai passé pas mal de temps à la perfectionner et à la sculpter celle là. Si des choses vous plaisent pas, laissez une review... Et si des choses vous plaisent... Bah pareil.

J'hésite à écrire un deuxième chapitre. Si je le fait, il se termineras sans doute par un happy end ou un mort. Si vous voulez une suite, eh bah... Laissez une review, que j'ai pas l'impression d'avoir écrit pour rien. Et précisez si vous préféreriez une death fic ou un happy end, sachez que le sort d'Uryu et de mayuri dépend de vous (notez que vos avis sont surtout informatifs et que je n'en tiendrais pas forcement compte... Je sais, vous m'aimez pas)

Bonne nuit!