Hello everyone ! Ma première fanfic' qui j'espère vous plaira... je reprends tous mes chapitres un à un avant d'aller plus loin dans cette aventure pour les rendre un peu plus cohérents (et parce qu'en relisant on trouve toujours un tas de défauts, gnagnagna). Enfin bref, j'ai un peu d'ambition pour cette fanfic' qui va être longue, pleine d'aventures et de love, parce que j'aime bien ça, ouais, j'avoue ! Il va donc y avoir du Stiles, beaucoup de Stiles, et du bordel monstrueux à Beacon Hills *rire maléfique*.
N'hésitez pas à laisser des commentaires, ça fait plaisir, c'est gratuit et en plus ça fait pas grossir ! Bref, que des avantages quoi :)
Enjoy ! :D
Abigaëlle éteignit le contact de sa moto, bloqua la béquille d'un coup de talon et retira son casque. Le lycée de Beacon Hills vers lequel s'écoulait un flot d'élèves peu pressés de s'y engouffrer se dressait devant elle. Le ciel était parfaitement dégagé. La journée semblait idéale mais la jeune fille ne pouvait faire taire les grondements de son ventre ni atténuer les crampes qui lui saisissaient tout le corps, et encore moins faire descendre la satanée boule qui lui bloquait la gorge depuis que son réveil avait sonné ce matin. Pour la énième fois en dix ans, elle se sentait toujours aussi mal. Le changement n'avait jamais été son fort.
Elle prit de longues minutes à descendre de son engin, à effacer quelques traces de saleté par-ci par là et vérifia même cinq ou six fois que ses phares fonctionnaient ; tout était bon pour gagner du temps. Elle ne voulait pas y aller. Elle en avait assez d'être la nouvelle partout où elle allait. Cela lui donnait l'impression d'être dans un mauvais film romantique, les rencontres extraordinaires et palpitantes en moins. En fait, elle rejouait sans arrêt le même navet sans charme. Elle se sentait capable de vomir si on lui demandait encore une fois de se présenter devant toute une classe curieuse et amusée. A quoi bon ? De toute façon elle leur mentait à chaque fois. « Je m'appelle Abigaëlle, j'ai atterri dans votre charmante ville parce que mon oncle essaie désespérément de trouver un endroit sur terre où je pourrais enfin cesser d'avoir des visions de gens décédés, ravie de faire votre connaissance » n'était décidément pas une bonne entrée en matière. Avec un tel discours elle ferait fuir les gens plus que d'habitude.
Le flot d'élèves diminuait, l'heure approchait. Abigaëlle prit une profonde inspiration et trouva le courage de traverser la rue pour se mêler aux autres. A peine eut-elle fait trois pas qu'une sorte de destin maléfique la rattrapa. Il y eut un bruit de frein et elle fit un bond d'un mètre en arrière.
-Hé, fais gaffe ! hurla-t-elle à l'intention de la Jeep qui venait de s'arrêter à quelques centimètres d'elle. La portière s'ouvrit mais Abigaëlle fonça dans le bâtiment ; ses nerfs étaient à vif, et la dernière chose qu'elle voulait était de se mettre en colère après quelqu'un. Son rapide tour au secrétariat ne contribua pas à lui remonter le moral :
-Vous auriez du venir vingt minutes plus tôt mademoiselle, j'ai des papiers à vous faire signer pour votre inscription !
Abigaëlle promit de revenir après ses cours, prit l'emploi du temps que la grosse femme lui tendit et machinalement, elle se rendit dans sa salle de classe. L'avantage d'avoir éclusé de nombreux lycées était qu'elle ne se perdait plus nulle part. La salle d'histoire était tapissée de fresques de toutes les époques ; M. Yukimura lui parut aussitôt sympathique. Cependant, elle savait qu'elle n'échapperait pas au moment fatidique. Quand tout le monde se fut assis, le professeur lui fit un signe aimable et elle se dirigea à pas extrêmement lents vers le tableau. A hauteur de la dernière table, un courant froid la traversa. Elle entendit une sorte de râle qu'elle savait être la seule à pouvoir entendre. « Pas maintenant », pensa-t-elle fermement. Elle se planta ensuite devant ses nouveaux camarades avec l'horrible impression qui lui était désormais habituelle d'être un légume incapable du moindre mouvement. Sa bouche finit par combattre la paralysie et émietta quelques mots dépourvues de la moindre émotion :
-Je m'appelle Abigaëlle Carange et je viens de Blumport. Mon oncle et moi avons déménagé parce qu'il recherche du travail.
La classe demeura silencieuse et Yukimura leva un sourcil.
-Ça a le mérite de bien résumer, dit-il avec un sourire amusé. Prenez place mademoiselle, vous et Lydia resterez à la fin du cours pour que vous puissiez récupérer les cours manquants.
Une très jolie blonde vénitienne aux yeux brillants d'intelligence acquiesça avant de replonger dans son dessin. Abigaëlle alla prendre place au deuxième rang, à côté de la fenêtre. Sur la table était inscrites quelques citations particulièrement stupides dont Abigaëlle passa l'heure suivante à colorier les lettres. Elle connaissait le programme par cœur. Son seul réel souci était les langues étrangères, l'anglais en particulier.
-Tu crois vraiment que c'est une bonne idée d'attendre ? Derek va finir dingue s'il passe un jour de plus enfermé chez lui…
-On n'a pas le choix, si Kate le trouve, elle lui fera la peau.
Les deux garçons à sa gauche avaient profité d'un moment d'agitation dans la salle pendant lequel le professeur s'était mis à imiter un gladiateur entrant dans une arène pour chuchoter quelques mots. La jeune fille garda les yeux rivés sur sa table pour ne pas se faire remarquer.
-Et si elle n'était pas assez forte pour ça ?
-Scott… elle a deux Berserkers sous son contrôle et on ne s'est toujours pas en quoi elle s'est transformée. J'ai confiance en toi mais tes crocs et tes griffes ne pourront rien contre ces trucs.
Le premier soupira et se renfrogna. Son ami lui frappa l'arrière du crâne et lui adressa un sourire moqueur.
-Fais pas la tête, tu sors avec Alison ce soir, non ?
L'autre se tourna alors avec un regard rêveur vers la brune à sa gauche. Abigaëlle fronça les sourcils. Elle avait bien entendu les mots « tuer », « crocs » et « griffes, mais elle n'eut pas le temps de se poser d'autres questions : la sonnerie la tira de ses pensées et un immense brouhaha s'ensuivit. La jeune fille alla retrouver Yukimura à son bureau.
-Je te donne ce que j'ai sous la main, lui dit-il en lui tendant quelques feuilles, pour le reste je te laisse voir avec Lydia. Ah, et je sais que tu as d'excellentes notes en histoire mais essaie quand même de rester concentrée, d'accord ?
-Bien sûr, répondit-elle.
Quand Lydia et elle quittèrent la salle, un petit groupe les attendait dehors composé d'une jeune fille typée asiatique avec un style un peu détonnant, la jolie brune avec qui devait sortir le brun au regard calme, et son ami qui semblait montrer quelques signes d'hyperactivité. Elle aurait pu éprouver une sympathie directe et sincère envers eux si elle n'avait pas entendu leur étrange conversation au préalable. Au lieu de cela, elle ressentait une curiosité mêlée –elle devait se l'avouer- d'une certaine crainte. Lydia fit les présentations :
- Voici Kira, Alison, Scott et… Stiles, qu'est-ce qui t'arrive ?
Le jeune homme hyperactif s'était soudain figé.
-Euh…je crois que c'est toi que j'ai failli écraser ce matin, balbutia-t-il d'un air gêné en s'adressant à Abigaëlle. La Jeep, c'était moi…
La jeune fille s'attendait à tout sauf à ça, et resta muette quelques secondes devant le regard désolé de Stiles.
-C'est oublié, finit-elle par dire, c'est moi qui devrait être désolée de t'avoir crié dessus, j'étais un peu sur les nerfs ce matin…
-Et puis c'était de ma faute, reprit Scott, je l'ai forcé à décrocher son téléphone.
-Bon, maintenant que c'est réglé on pourrait peut-être aller manger ? proposa Lydia.
Abigaëlle déclina l'invitation : elle avait rendez-vous avec la grosse dame antipathique du secrétariat pour remplir des papiers.
-Tu veux que je t'accompagne ? proposa aussitôt Stiles. Je pourrais te faire visiter le lycée au passage si tu veux.
-Pourquoi pas, répondit-elle alors sans réfléchir.
C'était idiot, elle ne se perdait jamais. Mais elle ne savait trop pourquoi, cette fois l'idée de se laisser guider lui était agréable. Les autres promirent de leur garder une place et ils partirent chacun de leur côté.
Stiles avait les mains constamment enfoncées dans ses poches comme s'il avait l'habitude de contenir des gestes regrettables. Il s'improvisa guide et se révéla être doué pour l'exercice. Pendant qu'il lui présentait les lieux en lui racontant toutes sortes d'anecdotes sur l'histoire du lycée, son regard glissait furtivement vers lui par moments, juste assez longtemps pour apprécier la jolie courbe de son nez sans se faire remarquer. Quand une de ses mains osait sortir de sa poche, c'était pour aller dans ses cheveux comme s'il aurait voulu en arracher quelques mèches. Abigaëlle se demanda pourquoi il semblait avoir si peu confiance en lui.
Après être sortie du secrétariat, ils prirent le chemin inverse pour se rendre à la cafétéria. Stiles se mit à lui poser quelques questions. Elle répondit assez vaguement mais étrangement, il lui était presque désagréable de ne pas pouvoir se confier avec plus de détails. Elle avait passé sa vie à omettre de raconter neuf dixièmes de son existence. C'était un exercice pénible. Pour une fois en la compagnie de Stiles, elle aurait voulu faire autrement. Ce garçon lui semblait être différent des autres.
Elle lui expliqua qu'elle n'avait pas connu ses parents et Stiles parut sincèrement désolé.
-Je ne les ai pas connus. Mon oncle a pris soin de moi presque depuis ma naissance, et depuis on déménage constamment. Et toi, depuis quand tu es ici ?
-Depuis toujours pour autant que je le sache, répondit-il. Scott, Lydia et moi nous connaissons depuis la maternelle, Alison est arrivée au lycée l'année dernière et Kira est presque aussi nouvelle que toi.
-Scott et toi avez l'air… complices, se risqua Abigaëlle en ne sachant pas trop où elle comptait aller en lui disant ça.
Stiles sourit et elle sentit chez lui une petite once de fierté quand il redressa la tête.
-Oui, il est comme un frère pour moi.
Abigaëlle se sentit étrangement touchée par cette déclaration. La lueur dans le regard du jeune homme lui rappela combien elle-même manquait cruellement d'un ami à qui elle pouvait parler, n'importe qui. Mais elle avait su qu'elle était condamnée à rester seule lorsque son don avait commencé à se manifester. Jour après jour, des entraient en contact avec elle et elle leur montrait la lumière pour qu'ils puissent partir. Cependant ce n'était pas aussi simple, voir les morts était un fardeau lourd à porter et elle n'en avait jamais parlé à qui que ce soit. Seul son oncle était resté auprès d'elle malgré ce pouvoir que tous les autres auraient considéré comme une malédiction. Abigaëlle avait fini par comprendre que c'en était une lorsqu'elle s'était vue obligée de quitter chaque endroit où elle commençait à se plaire. David, son oncle, avait contacté des médiums et autres exorcistes en tous genres dans l'espoir de connaître un endroit où sa nièce pourrait vivre plus tranquillement, sans être hantée à n'importe quel moment de la journée par un esprit perdu. Abigaëlle avait quand même fini par s'habituer à eux. Ils venaient, souvent en colère ou incroyablement mélancoliques, et la jeune fille les calmait afin qu'ils puissent trouver la paix. Elle les accompagnait jusqu'à la lumière et alors ils traversaient. Et ainsi de suite.
Ils arrivèrent enfin à la cafétéria. Après avoir rempli leur plateau ils se rendirent à l'extérieur où les autres les attendaient à une table à l'ombre d'un arbre.
-Puisque je te dis qu'il est gay !
-Impossible Scott, je reconnais un gay à cinquante kilomètres, et je te jure qu'Allan ne l'est pas.
-Ça se voit que tu n'es pas dans les douches avec nous à l'entraînement…
-Euh, Scott, Lydia ? Abigaëlle et Stiles sont revenus, peut-être qu'on pourrait passer à autre chose ? proposa Alison avec un sourire un peu gêné.
-Ah, Abigaëlle ! s'exclama Lydia en se tournant vers elle. Tu tombes bien. Tu vois ce mec là-bas ? lui demanda-t-elle en pointant discrètement un garçon du doigt à une table voisine. D'après toi, gay ou pas gay ?
Un peu décontenancée, la jeune fille se prit quand même au jeu et observa quelques secondes les mimiques de la victime inconsciente de ce qui se disait derrière elle.
-Pas gay, mais je pense qu'il devra se trouver une fille qui aime les mecs efféminés.
Lydia fit un signe de victoire et afficha un air satisfait à Scott.
-Merci, je t'adore déjà. D'ailleurs, ce soir on va faire quelques boutiques avec Alison, ça te dirait de venir ?
-Oui, ça serait chouette ! répondit Stiles à sa place. Enfin je veux dire… si tu es d'accord, évidemment.
Abigaëlle hésita quelques instants malgré l'enthousiasme général. Elle songea à la tonne d'affaires qui lui restait à ranger dans sa nouvelle maison mais elle se ressaisit vite ; il y avait une éternité qu'elle ne s'était pas acheté quelque chose et sa garde-robe manquait cruellement de neuf. Un regard à son chemisier limé jusqu'au col la décida complètement. Elle accepta.
Pendant le reste du repas, elle passa son temps à les observer discuter entre eux, se taquiner, parler de leurs futurs devoirs, des entraînements. Elle ne put s'empêcher de remarquer l'incroyable façon qu'ils avaient d'être soudés les uns aux autres. Elle aurait pu se sentir de trop au milieu de cette petite bande mais au lieu de ça, elle eut l'impression pour la première fois depuis des lustres de s'être fait des amis. Elle apprit que les deux garçons jouaient à la crosse avec l'équipe du lycée, que Lydia avait gagné d'innombrables médailles en science, que Kira avait un sérieux penchant pour les filles blondes et que Scott était encore obligé de passer par la fenêtre pour rendre visite à Alison la nuit. Quand vint le tour de Stiles pour se définir en quelques mots, ce fut Scott qui parla à sa place :
-Mon meilleur ami est sorti avec Polly McGowen mais il a préféré la quitter le jour où elle a failli l'étouffer sous ses cent quatre-vingt kilos, balança-t-il avec un air moqueur.
Les autres se mirent à rire et Stiles lui envoya sa bouteille d'eau vide à la figure :
-Tu m'avais promis que tu garderais ça pour toi ! …Polly était une fille vraiment sympa en plus.
Même si elle riait, Abigaëlle ressentit soudain un sentiment d'attendrissement à son égard. Elle eut à ce moment-là la certitude que Stiles était vraiment différent des autres.
La journée passa étonnamment vite ; l'après-midi en chimie, elle se retrouva à côté d'Alison avec qui elle sympathisa aussitôt. La jeune brune était vive d'esprit, possédait un caractère calme et avait une façon adorable de chercher son petit ami du regard de temps en temps. Elles profitèrent des travaux pratiques pour discuter à travers leurs masques en plastique. Alison lui parla un peu des autres, mais Abigaëlle avait l'impression qu'elle se réservait sur certains sujets : elle commençait des phrases sans les finir, comme si elle voulait se garder de lui dire certaines choses. La jeune fille ne s'en offusqua pas. Elle savait plus que quiconque ce qu'était un secret et respectait parfaitement son silence.
-On ne dirait pas comme ça mais Lydia est vraiment une fille géniale, lui confia-t-elle. Kira est souvent dans la lune alors il ne faut pas que tu t'inquiètes si elle te semble distante à certains moments, Scott est souvent absent parce qu'il travaille en plus des cours, et Stiles est le type le plus fou mais le plus intelligent que je connaisse.
Elle fit basculer un liquide transparent dans la solution, ce qui produisit un petit nuage de vapeur bleue.
-Je suis vraiment contente de vous avoir rencontrés, avoua alors Abigaëlle en remuant doucement son philtre étrange. Je n'ai pas l'habitude de sympathiser aussi vite avec les autres. C'est vraiment chouette de votre part de m'avoir accueillie comme vous l'avez fait.
Alison parut heureuse d'entendre ça. Elles passèrent les quelques minutes de cours restantes à planifier quelques sorties pour la semaine prochaine pour lui faire découvrir la ville. Abigaëlle n'aurait pas pu être plus reconnaissante envers elle qu'en cet instant.
Après les cours, elle convint d'une heure avec Lydia et Alison pour se retrouver en ville, puis enfourcha sa moto et rentra chez elle.
-Oncle David ?
Un bruit sourd suivi d'un grognement de douleur lui parvint du salon. En arrivant dans la pièce, elle trouva son oncle sur le point de crouler sous le poids d'une armoire. Abigaëlle vint rapidement l'aider à remettre le meuble en place.
-Merci chérie, une seconde plus et j'étais mort étouffé… si un jour ça m'arrive, fais en sorte que ça ne se sache pas.
Il lui lança un clin d'œil et lui pinça la joue comme il avait l'habitude de faire depuis qu'elle était toute petite.
-Tu ne pouvais pas m'attendre pour t'occuper de tout ça ? dit-elle en passant son doigt sur une pile de livres poussérieux.
-Je voulais te faire une surprise, mais pour le salon c'est raté… par contre viens voir un peu ta chambre !
Il la mena en haut des escaliers et entra dans la première pièce à sa gauche. La jeune fille laissa échapper une exclamation de surprise en pénétrant dans la pièce entièrement aménagée : il avait pris soin d'accrocher des guirlandes lumineuses un peu partout, de sorte que sa nouvelle chambre ressemble à une sorte de cabane fantastique.
-Merci beaucoup, dit-elle en allant le serrer dans ses bras.
Il l'étreignit, puis l'écarta de lui pour la regarder.
-Ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu d'aussi bonne humeur, fit-il remarquer.
Elle lui résuma sa journée en lui parlant de ses nouveaux amis et son oncle parut plus qu'heureux d'entendre ça, mais un pli entre ses sourcils se creusa ensuite :
-Il y en a ici aussi ?
Abigaëlle soupira. Il parlait des esprits.
-Toujours pas de miracle, se contenta-t-elle de répondre. Et toi, le travail ?
-Eh bien ils sont tous vraiment très accueillants, mais il faut dire qu'ils ne sont pas très nombreux au poste de police. Je n'ai jamais vu un shérif aussi heureux d'embaucher un nouveau coéquipier.
-Comment ça se fait ?
-J'ai jeté un œil aux dossiers et ils ont un nombre impressionnant d'affaires non résolues. L'un d'eux, Parrish, m'a expliqué que cette ville était un peu spéciale. De nombreuses attaques d'animaux sauvages ont été recensées, des incendies inexpliqués, des disparitions… Bref, n'oublie pas de me prévenir si jamais tu sors et garde bien ton téléphone avec toi, d'accord ?
-Oui, Oncle David…
-Tu as toujours tes couteaux sur toi, hein ?
-Comme d'habitude, répondit Abigaëlle en commençant à lever les yeux au ciel.
-Retiens ce sourire amusé, répliqua son oncle en lui pinçant la joue, je te rappelle que tu dois m'accorder une heure ce soir pour t'entraîner !
-Oui chef ! Je serai de retour vers huit heures ce soir, je vais faire quelques boutiques avec Lydia et Alison.
-Ça marche.
Il s'arrêta un instant, pis reprit avec un sourire un peu las.
-J'espère vraiment que ça se passera bien ici. Tu mérites vraiment de te reposer après les années difficiles que tu as endurées…
-Elles ont été difficiles pour toi aussi, reprit Abigaëlle sans parvenir à refouler sa culpabilité.
-Mais c'est toi qui importe, Abi, toi seule. Tu es trop importante pour que je te laisse tomber.
-Trop importante pour qui ? murmura-t-elle avec soudain une once de désespoir dans la voix.
-Pour tous ces gens que tu parviens à libérer. Tu ne te rends pas compte du bien que tu fais autour de toi. Et puis tu es importante pour moi aussi, et ça, prend bien soin de ne jamais l'oublier.
La jeune fille ressentit une vague apaisante lui parcourir le corps. Elle alla enlacer son oncle, puis courut jusqu'à sa chambre pour aller se changer.
