Titre : Dix Petits Serpents, couplet 1
Fandom : Harry Potter, post-tome 6
Disclaimer : L'univers de HP appartient à J.K.Rowling qui a tous les droits dessus, merci à elle de nous laisser faire mumuse avec car ces comptines et leurs illustrations ne prétendent nullement à être autre chose qu'un amusement de fan.
Personnages : Théodore Nott, le trio Gryffondor et autres
Genre : angst, angst et hmmm... angst (âmes sensibles s'abstenir)
Rating : K+ (PG-13)
Note : version longue (un peu plus de 500 mots) d'une drabble écrite pour le thème « comptine » de la communauté Frenchdrabble.
O'o'O
Dix petits serpents
Jouaient dans un champ.
L'un d'eux s'écarta
Pour savoir de quoi
Est fait le soleil,
Là-haut dans le ciel ;
Ses yeux il perdit.
Théodore Nott n'aimait pas ce qu'il ne comprenait pas. Le monde recelait bien trop d'inconnu à son goût. Tout finirait par prendre forme un jour ou l'autre, jusqu'à lui révéler même son vrai visage, comme l'étrange attitude de Malefoy tout au long de l'année écoulée. L'incompréhensible devenait hypothèses, qui, fuyantes, incertaines, se transformaient peu à peu en théories, en expériences, en faits. La lettre de son père, froissée et défroissée tant de fois, gisait toujours sur son lit, promettant monts et merveilles à qui pourrait donner la position actuelle de son ex-camarade. Oui, tout finissait par apparaître sous son vrai jour, même ce très grand mystère dont son père parlait avec révérence, à voix basse, entre les lignes, même l'incroyable résurrection du Seigneur des Ténèbres.
Hermione Granger n'aimait pas ce qu'elle ne comprenait pas. L'inattendu la mettait mal à l'aise. Oh, elle l'affrontait, le regard clair, lorsqu'il surgissait tel un Epouvantard : elle relevait le défi, livres en main, concoctant aussitôt un plan pour, sinon forcer la chance elle-même, du moins tirer Ron ou Harry de tous les pièges où ils fonçaient les yeux fermés. Mais il y avait des surprises plus subtiles, des surprises qu'on ne pouvait vaincre et qui la tenaient éveillée la nuit, lui susurrant sans fin ses erreurs à l'oreille. Elle les détestait. Elle les détestait d'autant plus qu'elles la faisaient se détester elle-même. Après avoir reconnu l'écriture de son ancien camarade d'Arithmancie et survolé les quatorze feuillets qui détaillaient comment anéantir un Horcruxe selon trois techniques éprouvées, puis, à la lecture du bref post-scriptum, détruit tout ce qui pouvait se briser dans sa chambre de Square Grimmaurd, elle dévala les escaliers sous les yeux éberlués de Ron pour sortir s'acheter un stock entier de Potions du Sommeil. Elle envoya Coq porter un message à Lupin le soir même. Voldemort utilisait souvent les loups-garous pour toutes ses basses œuvres. Elle forcerait la chance, elle la forcerait.
Harry Potter n'aimait pas ce qu'il ne comprenait pas. Il avait toujours détesté qu'on le maintienne dans l'ignorance. Il en avait assez des secrets. Le monde semblait déborder de secrets ces derniers temps. Il ne supportait plus de devoir taire aux autres le sujet de leurs recherches. Il ne supportait plus de ne pas oser demander à Remus ce qu'il faisait, craignant le pire en silence. Il ne supportait plus que Hermione pleure la nuit en prétendant qu'il n'en était rien au matin ni que Ron se cache de lui pour lire frénétiquement la rubrique nécrologique de la Gazette, jour après jour. Lorsque Tonks apparut dans la cheminée de la cuisine en hurlant de venir tout de suite, que Remus avait enfin localisé Nott, il exigea des explications. Ils finirent par trouver Théodore Nott dans la maison de son père, ligoté à une chaise, les yeux crevés.
(refrain)
Baguette en bois, baguette en or, si je déçois, je suis mort.
À suivre…
O'o'O
Remarque :
La comptine, refrain compris, n'est pas une comptine existante ; c'est une comptine originale que j'ai créée de toute pièces pour cette fic. Cependant, l'idée vient d'Agatha Christie qui s'était elle-même inspirée, ce me semble, d'une vieille comptine anglaise pour Dix petits nègres (génial classique du roman policier, lisez-le si vous ne le connaissez pas déjà !)
