Chapitre 1: L'aveu de Pétunia

Dans une chambre du 4, Privet Drive, en ce début de mois de juillet, un jeune garçon de 16 ans allongé sur son lit contemplait le plafond de sa chambre. Son regard ne trompait pas : de larges cernes et des yeux rouges. Il avait sans-doute pleuré toutes les larmes de son corps.

Harry Potter était un sorcier. Un jeune sorcier certes, mais qui avait vécu beaucoup de douloureuses épreuves. Il avait dû faire face à la plus difficile d'entre elles le mois précédent, pensait-il. Il tenait dans sa main un miroir, qu'il n'arrivait plus à lâcher. Quelquefois il se mettait à le contempler en murmurant : " Sirius."

Sirius était le nom de son parrain qui était mort sous ses yeux, assassiné par Bellatrix Lestrange. Lestrange... A chaque fois que Harry se souvenait de l'assassin de l'unique membre de sa famille avec qui il entretenait de bonnes relations, la colère pouvait se lire dans ses yeux et ses mains se crispaient, comme si elles étaient autour du cou de cette femme. Mais la douleur qui l'envahissait était devenue plus forte que la colère, et son corps redevenait inerte, comme si toute force l'avait abandonné.

Harry Potter vivait chez les Dursley, la seule famille qui lui restait. Malheureusement, dans sa douleur, Harry ne pouvait chercher aucun réconfort chez son oncle et sa tante, qui ne supportaient pas tout ce qui avait un lien avec la magie. Y compris leur propre neveu.

Son cousin Dudley, dont le tour de taille ne cessait de s'amplifier au cours de ces dernières années, ne lui était d'aucun soutien. Dudley était devenu la terreur du quartier, effrayant les enfants les plus jeunes pour le simple plaisir de voir la terreur sur leurs visages. Certaines plaintes commençaient à se faire entendre dans le voisinage, mais l'oncle Vernon et la tante Pétunia semblaient sourds face aux critiques sur leur fils chéri.

Mais c'était le dernier des soucis pour Harry. Au-delà du chagrin du à la mort de Sirius, Harry était lui-même en danger. Voldemort, le sorcier qui avait tué ses parents, chercherait à le tuer, il en était persuadé. C'était de SA faute, s'il était orphelin. C'était de SA faute si Sirius n'était plus là. Et à cause de lui il se retrouvait dans cette maison qu'il détestait et d'où il ne pouvait sortir au risque de se faire tuer. Mais qu'importe. Harry ne voulait pas sortir, fatigué par le chagrin et les soucis, il ne souhaitait que fermer les yeux et ne plus penser à rien.

Soudain un grand fracas se fit entendre au rez-de-chaussée. Harry sursauta. Il lui sembla qu'on venait de casser la porte d'entrée. Tendant l'oreille, il entendit un bruit sourd et soudain une voix d'homme hurla dans le couloir :

« OU EST-IL ? Dites-le-moi ? »

Harry se précipita sur sa baguette. On parlait de lui. C'était une attaque d'un mangemort, un disciple de Voldemort qui voulait amener Harry à son maître. Il s'approcha de la porte de sa chambre doucement. Pourquoi personne n'était là ? Pourquoi le professeur Lupin ou Maugrey Fol-Œil, n'étaient pas intervenus ? Harry savait qu'il était sous surveillance depuis l'année dernière, depuis que Voldemort était revenu. Alors pourquoi personne n'était intervenu ? Soudain, Harry se souvint. Il savait pourquoi personne n'était là :

« Mondingus... » Murmura Harry. « Encore ces satanés chaudrons... »

« OÙ EST HARRY, PETUNIA ? »

Serrant sa baguette, il ne lui restait qu'une seule possibilité : l'affrontement. Il ouvrit lentement sa porte et se dirigea vers la cuisine d'où provenaient les cris.

« HARRY ! » Hurlait l'homme.

« JE SUIS LA ! QUE... » Cria Harry en rentrant soudainement dans la cuisine. Mais Harry était sous le coup de la surprise. Un homme, un sorcier brandissant sa baguette vers les Dursley, le regardait mais il n'était pas seul. A côté de lui se trouvait quelqu'un que Harry connaissait. Un jeune garçon de 11 ans, se nommant Mark Evans, qui habitait à quelques pâtés de maisons de là, accompagnait l'homme qui semblait déjà plus calme en apercevant Harry. Mark sourit à Harry en l'apercevant.

« Enfin, Harry, tu es là ! J'ai appris ce qui c'était passé, et la mort de Sirius, il est temps que tu reprennes ta place. »

« Qui êtes-vous ? Ma place est ICI ! » Cria Harry.

« Certainement pas ! Dumbledore n'aurait jamais dû te laisser à ces moldus ! »

Harry était sous le choc. Pourquoi cet homme avait-il prononcé le nom de Dumbledore ?

« Pétunia, DIS-LUI ! » L'homme avait pointé sa baguette sur la tante de Harry, produisant quelques étincelles rouges.

« Attention, papa ! » Dit alors Mark qui pris le bras de son père pour le reculer un peu.

« PETUNIA ! Harry est en danger, Voldemort est de retour! Il doit venir avec moi! DIS-LUI QUI JE SUIS ! TU DOIS CESSER TA FONCTION DE GARDIENNE DU SECRET ! »

Harry était déboussolé. Sa tante serait une gardienne de secret, comme Queudver l'avait été pour ses parents. Elle qui refusait tout lien avec la magie gardait le secret d'un sorcier et le sorcier devant lui avait osé prononcer le nom de Voldemort. La tante Pétunia était pétrifiée. Elle ouvrit la bouche doucement.

« Je...je ne... je ne peux pas ! JE NE VEUX PAS ! »

« DIS-LE PETUNIA ET N'OUBLIE RIEN ! » Cria le père de Mark dont la baguette semblait vibrer de fureur en produisant de plus en plus d'étincelles. La tante Pétunia était pétrifiée et regarda son fils et son mari d'un regard désolé.

« Dis quelque chose, Pétunia ! N'importe quoi ! » Dit nerveusement l'oncle Vernon transpirant à grosses gouttes, «Sinon, il va tous nous tuer ! »

La tante Pétunia se retourna alors vers son agresseur et des larmes commencèrent à couler sur ses joues.

Harry ne savait plus quoi penser. Malgré la menace que représentait ce sorcier armé, il ne brandissait plus sa baguette avec la même vigueur. Il était sous le choc, et ne savait plus comment agir face à ce qu'il avait entendu. Il était partagé entre la méfiance et l'envie d'en savoir plus. Cette envie de connaître ce secret qui semblait si difficile à avouer pour la Tante Pétunia.

« PETUNIA ! »

« D'ACCORD, D'ACCORD ! » Cria Pétunia.

Elle se retourna alors vers son fils et son mari et leur dit :

« Je suis désolée. Je...je...je sais que ça va être dur d'entendre ça pour vous. Je pensais que je n'aurais jamais eu besoin de vous le dire. Je... »

Pétunia se retourna vers son agresseur, soupira profondément et ferma les yeux comme si tout ce qui allait sortir de sa bouche allait détruire tout sur son passage.

« Voici Neil Evans, mon frère. »

Le temps sembla alors s'arrêter.