Chapitre 1 : Souvenirs, hallucinations ou réalité ?
C'est comme des brides de souvenir, sauf que Severus est plus que conscient qu'en fait, c'est réel. Il est à demi conscient captant très furtivement son environnement avant de sombrer à nouveau. Paradoxalement enfermé dans le noir le plus complet il peut tous sentir, cette sensation d'attraction insupportable comme un transplanage, mais pire. Il y a la dureté contre son dos endolori, et d'autres souffrances, d'autres blessures. Peu importe il n'est plus maître de son corps. Il ne peut rien faire, et il est certain qu'à ce moment précis, son cœur cesse de battre, le transformant en un simple observateur de sa propre déchéance. L'expérience a beau avoir fait de lui un homme endurci face à la douleur, à la peur, à l'angoisse, aujourd'hui ce qu'il ressent est au-delà de tout, son corps gorgé d'adrénaline veut qu'il se relève en dépit de tout, mais son mentale est paralysé. C'est à ce moment qu'il aperçoit une ombre au-dessus de lui. Au péril d'un fort exercice de concentration il parvient à comprendre que ce n'est pas une hallucination. Quelqu'un à la tête penchée au-dessus de lui, il ne voit pas ses traits mais juste une silhouette floue, un visage fin, des cheveux courts. Et soudain il ressent le contact suivit d'une si lourde douleur qu'un gémissement s'échappe de ses lèvres. De toute façon, peut-être importe, il revient à la réalité et regarde ses deux mains pressées contre la plaie de son abdomen qui a gorgé de sang ses vêtements. Puis il entend le vacarme qui l'entoure, hurlements, gémissements, bruits sourds et au-dessus de tout ça, une voix, féminine, familière.
« Accrochez-vous ! »
Il serra la mâchoire de souffrance, pourtant soulagée, il est conscient, il a réussi à franchir cette barrière de l'inconscience, il est à nouveau là. Severus rejette sa tête en arrière et revient en terrain connu la douleur et la guerre qui fait rage autour de lui. La personne qui tente de lui venir en aide serre quelque chose autour de la plaie avant d'attraper son bras pour le passer autour de ses épaules. Des épaules fines, et une silhouette bien plus petite que la sienne. Pourtant il décolle du sol avec une force incroyable et est solidement soutenu par une main autour de sa taille. Se souvenant brièvement comment marcher il essaye de suivre le pas précipité de son alliée. Le blessée reconnait vaguement la remorque de l'une des voitures utilisées par les moldus. Son corps s'affaisse dans celle-ci et il perd contact avec son alliée mais entend une dernière fois sa voix retentir
« Emmène le Hershel ! »
Les secousses qui suivent, montre à Severus combien la course est effrénée, il se passe quelque chose, et tout le monde essaye de fuir. Fronçant les sourcils il sent le lien autour de sa taille se desserrer et le sang à nouveau gorgé sa chemise. Une voix d'homme le rappelle à l'ordre
« Tenez bon ! »
Il prend à peine le temps de noter que cette accent n'était pas celui d'un anglais avant de sombrer.
