C'est reparti pour une nouvelle fiction – même si je sais que j'en ai d'autres à finir, oui, oui –.

Les chapitres seront à peu près de la même taille que celui-ci et je pense que le nombre sera similaire à Shower Time. Le rating M est là pour une raison, vous vous doutez de laquelle. Concernant le rythme de publication… je ne vais pas trop m'attarder sur ce détail – ça évite les menaces de mort si je ne les tiens pas –. Mis à part ces quelques détails, je vous souhaite une bonne lecture, avant de vous dire à bientôt.


Disclaimer : Fairy Tail ne m'appartient pas.


I


« Pardon ? »

Il s'humidifie les lèvres et se penche en avant. Ses coudes se posent sur ses cuisses et ses mains se lient, ses doigts s'entrelaçant. Il baisse un peu la tête, se racle la gorge puis lève les yeux vers elle. Implorant et une légère moue peinte sur sa bouche parfaite, il est clair qu'il est en train d'utiliser tous ses atouts pour qu'elle craque.

Assise en face de lui, Erza se raidit. Sa jambe droite passe au dessus de la gauche et elle croise les bras, comme pour tenter de résister – chose inutile, malheureusement –. Il a été assez malin pour choisir un lieu public qu'elle apprécie, un petit café rétro où ils y servent de délicieuses infusions et des pâtisseries succulentes. Le charme de l'endroit est indéniable. Elle lui en veut pour ce côté calculateur qu'il lui arrive de posséder – parce que c'est déloyal –.

D'un soupir, elle replace une mèche écarlate derrière son oreille. Gerald se redresse un peu et elle aperçoit la commissure de ses lèvres qui frétille. La seconde qui suit, il ne se retient pas de sourire.

« Alors c'est oui ? » lance-t-il avec une lueur d'espoir.

Sa proposition – dite avec un ton désinvolte pendant qu'il prenait une gorgée de son café – n'est pas quelque chose qu'elle approuve et ça, pour de multiples raisons. La première est très simple.

« Je doute que Simon accepte que je m'absente pendant trois semaines avec toi.

- Pourquoi pas ? On peut dire que c'est pour un voyage.

- Je refuse de lui mentir. C'est mal et tu le sais.

- Il n'est pas non plus obligé de savoir le moindre de tes agissements, grogne le jeune homme. Et, techniquement, ce n'est pas vraiment un mensonge.

- Simon n'en reste pas moins mon compagnon je te rappelle. »

Il plisse les yeux et se penche en arrière pour s'appuyer contre le dossier du fauteuil. Leur discussion n'est pas interrompue par des bruits indésirables – ils sont installés sous une arche, près de la fenêtre qui donne une vue de la place centrale de la ville –. Elle prend sa tasse encore fumante qu'elle porte à ses lèvres, ferme les yeux sous la somptueuse saveur explosant dans sa bouche, puis les rouvre pour regarder son ami.

« Mais quelle idée tu as eu, aussi, de déclarer avoir une fiancée.

- J'ai paniqué, c'est tout. »

Gerald mordille l'ongle de son pouce en fixant le talon de sa botte. Elle sent son regard glisser sur son mollet puis sa cuisse, légèrement cachée par la jupe plissée qu'elle porte pour cette petite sortie imprévue, pour enfin remonter sur son buste recouvert d'un col roulé moulant. Son inspection finie, il émet un nouveau grognement en levant ses yeux d'un verts émeraude au plafond.

« Tu ne peux pas demander à quelqu'un d'autre de jouer ce rôle ?

- Non. Ça, ce n'est vraiment pas possible. »

Haussement de sourcil – le droit –.

« Je t'ai dit, j'ai paniqué et… et j'ai sorti ta description. »

Tout son corps est gelé.

« Avant que tu me poses la question, je ne peux pas avouer que c'est un mensonge. Si je fais ça, je vais me retrouver avec un tas de rendez-vous ou, pire encore, un mariage forcé. Je n'avais pas l'intention de t'entraîner dans cette histoire mais… Erza, c'est juste pour trois semaines. Avec de la chance ce sera même moins !

- Ils vont forcément découvrir un jour ou l'autre que tu as menti.

- Et si tu me laissais le côté stratégie, hein ?

- C'est sûr que tu es un merveilleux stratège pour avoir balancé sous la pression que tu es fiancé. Excuse-moi de ne pas être convaincue par ton… intelligence. »

La situation est délicate. Erza n'a aucune envie que Gerald soit embarqué dans un cauchemar familial mais être avec lui pendant trois semaines ? C'est long et elle doute que jouer la comédie sans trop se mouiller soit faisable. Et qu'est-ce qu'elle peut dire à Simon ? Qu'elle s'en va un peu pour être la fausse fiancée d'un bon ami ? Oui, oui, ce même ami pour qui elle a eu le béguin durant une majeure partie de sa scolarité.

« Je suis censé partir demain, dans l'après-midi. »

Les yeux de chien battu, le retour. Cette fois, bien plus suppliants. Est-ce qu'il se rend compte de ce qu'il lui implore depuis même pas trente minutes ?

« Je ferai absolument tout ce que tu veux.

- Comme effacer toutes les photos en traître que tu as osé prendre ?

- Toutes ?, répète-t-il.

- Toutes. »

Sa déception est palpable. Pourtant il hoche la tête, avec un air de plus en plus satisfait.

« Alors on se voit demain. Viens directement chez moi et tu n'es pas obligée de remplir beaucoup de valises. »

Il se lève et prend son manteau noir dans la main – tout ça après avoir tranquillement fini son café –. Erza l'observe faire, essayant de combattre ce sentiment de s'être faite avoir. Chose difficile, surtout avec cette aura victorieuse qui émane de lui.

C'est donc plus tard, en entrant la clef dans la serrure de son appartement, qu'elle se rend compte qu'elle aurait peut-être dû négocier quelque chose de mieux, surtout en pensant à la future discussion qu'elle allait avoir avec Simon.