Chapitre 1 : un rude métier

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Disclaimer : My Hero Academia ne m'appartient évidemment pas, c'est une œuvre de Horikoshi Kohei, qui fait un travail magnifique !

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Dans cette histoire, Bakugo est né sans Alter, et nous le retrouvons alors qu'il est devenu policier, bien après les évènements du canon, auxquels il n'a pas participé (à part la fameuse scène de l'attaque du Gluant, où il a été sauvé par Deku), et qu'il a suivis de loin dans les médias. Je reste en style indirect libre, la narration se fait toujours en suivant la façon de voir de Bakugo (personnellement je n'ai rien contre Deku, qui est adorable, mais va se faire traiter de tous les noms, forcément).

La manière dont Bakugo utilise ici des explosifs pour pallier à son manque d'Alter ne fonctionne pas vraiment (en tous cas ça devrait plutôt lui arracher les bras que de lui permettre de combattre). Mais ça passe dans le manga où on peut émettre la même critique, alors je me le permets XD (et puis, que serait Lord of Explodo-Kills sans explosifs, franchement ?)

Aussi, je ne connais pas bien les grades des policiers au Japon, sans oublier que les rôles sont forcément chamboulés dans un monde où les héros font une partie du travail, donc je suis restée sur le fait que Bakugo est un officier et appelé comme tel, sans plus de détails.

Les noms japonais des personnages originaux et des lieux viennent de mes idées idiotes traduites par Google translate, donc c'est sans doute complètement n'importe quoi XD


Le souffle court, Bakugo Katsuki continue à courir jusqu'à l'extrême limite de ses forces. Ce salopard est là, juste devant lui, et il est hors de question de le rater. Il entend, au-dehors, un message embrouillé venant d'un mégaphone. Merde ! Ça, ça ne peut être que l'arrivée des héros, et les policiers qui font un barrage aux civils. Il lui reste très peu de temps.

L'immeuble en construction dans lequel il traque sa proie offre peu de cachettes, mais d'innombrables échappatoires, et le vilain a un Alter Ressort, il bondit là où Kakugo crache ses poumons à force d'enfiler les escaliers. La bonne nouvelle, c'est qu'il ne peut pas s'échapper, une fois au sommet il sera coincé. Mais coincé au sommet, ça veut dire que n'importe lequel de ces stupides héros ailés n'aura plus qu'à le cueillir comme une pomme bien mûre, et ça c'est hors de question. Bakugo Katsuki ne va certainement se laisser souffler sa cible aussi facilement.

Il arrive au sommet de la partie bétonnée. Plus d'escaliers, le vilain se contente de sauter d'une poutrelle d'acier à l'autre, sans doute certain que ce stupide policier sans Alter qui le traque va rester bloqué. Et bien ça, c'est sous-estimer gravement l'officier Bakugo, et c'est une erreur que les criminels n'ont jamais l'occasion de commettre deux fois.

Il a déjà l'explosif dans la main. Il a beaucoup d'explosifs différents, selon les besoins, mais celui-ci est son préféré : nitroglycérine. La main protégée par un gant épais, il claque la fragile ampoule de verre contre le sol.

La boule de feu qui en résulte aurait dû simplement le rejeter en arrière, le brûlant grièvement au passage. Mais Bakugo maitrise parfaitement l'art d'utiliser la puissance des explosifs à son propre avantage, et dans le même mouvement il a déjà commencé à sauter, tandis que la main protégée encaisse l'essentiel de l'énergie qui le propulse. D'un bond inhumain, il franchit la distance qui le sépare de la poutrelle et atterrit les deux pieds en avant sur la poitrine du vilain. Surprise, connard.

Bakugo le rattrape avant qu'il ne tombe et commence à l'attacher - des bandes ultrarésistantes, du même genre que celles utilisées par les héros, bien plus efficaces que les stupides menottes règlementaires. Bandes qu'il attache à la poutrelle elle-même, histoire que son gros saucisson ne s'échappe pas, et que les héros qui viendront le chercher galèrent un peu. Après tout, pourquoi leur faciliter le travail ? Quand eux attrapent un vilain et laissent les policiers le boucler, ils ne pensent jamais à leur faciliter la vie.

Assis sur la poutrelle à côté du criminel capturé, Bakugo se permet une pause, satisfait. De sa position il voit ses collègues au sol qui gèrent la foule, et à l'intérieur du cordon, deux héros qui le regardent. Il se permet de leur faire un petit signe de la main moqueur. Alors, les pros, on a peur des hauteurs ? On a besoin d'aller chercher un Alter volant ? Bande de nazes.

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Ils ont fini par avoir un collègue avec un Alter volant. Tsukuyomi, le héros à la tête d'oiseau, qui utilise Dark Shadow, l'ombre démoniaque. Celle-ci le fait léviter jusqu'à la poutrelle de Bakugo, qu'il salue sobrement :

« Bonjour, officier. Je vois que le suspect a été capturé. Des informations particulières à transmettre ?

— Non, dégage juste ce merdeux de là. Il a un Alter Ressorts, l'essentiel c'est de ne pas le laisser rebondir sur une surface.

— Je vois. Avez-vous besoin d'aide pour redescendre ?

— Je suis capable de me démerder.»

Le héros hoche la tête et entreprend de détacher le vilain de sa poutrelle, en veillant à garder ses mouvements entravés. Si Bakugo avait su que ce serait lui qui viendrait, il n'aurait sans doute pas fait les liens aussi pénibles à enlever, mais il ne fait pas un geste pour l'aider. Il n'a rien contre Tsukuyomi, qui fait son boulot correctement, reste toujours poli, ne s'offense jamais de son insolence et ne le sermonne pas lorsqu'il fait le travail des héros à leur place. Tant que les civils sont protégés et les vilains arrêtés, le héros à tête d'oiseau se fiche bien de qui récolte les lauriers, et Bakugo le respecte pour ça. Sans aller jusqu'à lui faciliter la vie en collaborant efficacement. Non, l'officier déteste les héros, tous sans exception, et il travaille seul. Arrêter un vilain avant les héros est son unique satisfaction dans la vie.

Il commence à redescendre à son tour, utilisant les poutrelles et les échelles des ouvriers, puis à nouveau les escaliers. Pas la peine de se dépêcher pour le retour sur terre, il sait très bien ce qui l'attend et n'est pas pressé.

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Une fois en bas, le vilain est déjà embarqué dans un fourgon, la foule se disperse, mais les médias sont là. Ah, et les héros envoyés sur place sont restés. Bakugo grimace en reconnaissant Ingenium. Ce stupide héros a des moteurs dans les mollets, une personnalité psychorigide et une voix de prédicateur. Se faire engueuler par lui sans pouvoir lui balancer une ampoule de nitro dans la gueule est un calvaire. Et bien sûr, il se lance dans un sermon à chaque putain de fois qu'ils se croisent :

« Officier Bakugo ! À nouveau vous avez enfreint le règlement d'arrestation des criminels dotés d'Alter ! C'est aux héros de...

— Quel putain de règlement, est-ce que j'ai utilisé un putain d'Alter ? Qu'est-ce qu'il y a, la putain de police n'a pas le droit d'arrêter des criminels maintenant ?

— C'est beaucoup trop dangereux de laisser un...

— Est-ce que tu serais en train de me traiter comme un putain de civil, Balai-dans-le-cul ?

La dispute se serait vraiment envenimée si elle n'avait pas été interrompue par un rire franc. Bakugo tourne la tête et s'aperçoit que, focalisé sur Ingenium, il a négligé de regarder qui était l'autre héros envoyé sur place. Fatale erreur, puisqu'il s'agit de Red Riot, le héros à l'Alter de durcissement. Il aurait dû s'en douter, les anciens camarades de classe de ce petit minable de Deku ont tendance à travailler ensemble, même aujourd'hui, alors qu'ils sont tous passés professionnels depuis six ans. Bakugo suit la carrière de Red Riot depuis sa première apparition médiatique, durant le festival sportif de Yuei, et connait son Alter et son style de combat sur le bout des doigts. Mais ce n'est que depuis qu'il travaille comme policier qu'il a pu le rencontrer et découvrir son caractère.

En dépit de son apparence monstrueuse lorsqu'il utilise son Alter, Red Riot est un adorable rayon de soleil, toujours souriant, toujours positif, et que les dieux aident Bakugo, toujours sexy comme l'enfer. Jamais l'officier ne l'a vu porter le moindre bout de tissu qui pourrait cacher son torse de plus en plus musclé au fil des années. Le regarder dans les yeux ne sert à rien, il a un magnifique regard cramoisi qui s'illumine dès qu'il voit quelqu'un à qui il pourrait parler, pur et innocent. Et un sourire lumineux, malgré les dents de requin qu'il exhibe sans le moindre complexe à tous ceux qui croisent sa route, souligné par la mentonnière bizarre qu'il porte sur le visage. Oui, Red Riot a le mauvais goût le plus voyant qu'un jeune héros ait jamais osé arborer, la preuve sa manière d'hérisser ses cheveux rouge pétard en une grosse masse de pointes, ou ses épaulières hideuses en forme d'engrenages tout aussi rouges. Mais ça ne change rien. Tout le monde l'aime. Même Bakugo n'arrive pas à le détester correctement.

Il faut dire que le héros rouge n'y met pas du sien :

— Bravo pour ta capture, Bakugo ! J'ai tout vu d'en bas, c'était génial ! Utiliser un explosif pour sauter, c'est super courageux et super viril ! T'as jamais peur de rien !

Bakugo et Red Riot se sont déjà croisé un certain nombre de fois, lorsqu'ils étaient sur la piste du même vilain. Le policier a toujours eu de sales manières et ne se privait pas d'insulter et tutoyer les héros dès qu'il les rencontrait. Red Riot ne s'en est jamais vexé. Au contraire, il semble trouver sa mauvaise humeur perpétuelle très drôle, et a profité du tutoiement pour le tutoyer à son tour, comme s'ils étaient amis. Il n'hésite pas à rabrouer l'officier lorsqu'il trouve qu'il dépasse les bornes, ni à le féliciter lorsqu'il a fait une action particulièrement spectaculaire. Bref, Red Riot a toujours traité Bakugo comme l'un des leurs, et le policier doit bien admettre qu'il est sensible à cette attitude chaleureuse.

Au lieu de continuer à s'engueuler avec Ingenium, Bakugo se renfrogne et hausse les épaules avant de marmonner :

— Pff, n'importe qui aurait pu le faire. Fallait pas rester cloués au sol, les minables.

À nouveau, Red Riot rit, et bordel comment peut-t-il avoir un rire aussi chaleureux. D'habitude, les rires rendent Bakugo fou de rage - il n'y entend que des moqueries. Mais pas celui-là. Comme si aucune intention maligne ne pouvait traverser l'esprit de bisounours de Red Riot.

— J'avoue, mais tu imagines si j'étais grimpé là-haut ? À tous les coups je serais tombé, j'aurais dû utiliser mon Alter pour ne pas m'éclater au sol, et tu imagines le cratère après ?

Bakugo se retient pour ne pas sourire. Oui, il imagine très bien Red Riot faire la météorite humaine. Bon sang, ce qu'il aimerait s'entrainer au combat contre lui. Le héros rouge peut encaisser des coups phénoménaux, et frapper si fort qu'il détruit les murs à coup de poing. Gagner, ou même tenir bon, face à un monstre pareil doit être extrêmement satisfaisant. Mais bien sûr, compliments ou pas, Red le considère comme un civil et ne s'autoriserait jamais à utiliser son Alter avec lui. Il reste un putain de héros.

L'officier coupe court et plante les deux héros sans les saluer, poursuivi par le sermon d'Ingenium de plus en plus remonté. Quelle plaie, ce type. Comme si le commissaire ne suffisait pas. Oh, Bakugo respecte la loi et le règlement intérieur de la police, il y a toujours veillé. Mais il ne respecte pas les ordres, le matériel règlementaire ni les consignes de sécurité. Ses réussites spectaculaires, sous les yeux de la presse avide de sensationnalisme, le protègent à peu près contre les sanctions disciplinaires. Mais il est en permanence sur le fil du rasoir, et il le sait très bien.

Il passe devant les journalistes en les ignorant - il laisse le commissaire gérer les communiqués de presse, une condition indispensable pour que ce fichu cabot lui fiche la paix - et salue ses collègues d'un signe de tête. Ils en font autant, froids et méfiants comme toujours. Aucun n'approuve ses méthodes, tous préfèrent laisser les héros combattre et arrêter les criminels impuissants derrière. Ils restent solidaires, aucun ne le laisserait seul en danger sans prévenir les renforts, mais Bakugo sait qu'il n'est pas aimé. Ce qui lui convient très bien. Il préfère travailler seul et à sa manière, les lâches qui lui servent de collègues ne feraient que le gêner.

L'officier s'apprête à entrer dans sa voiture quand il est rattrapé par Red Riot, qui lui demande presque timidement :

— Heu, attends, Bakugo, est-ce que tu aurais encore une minute ?

— Quoi ? Le gars est arrêté, j'ai un rapport à faire, qu'est-ce que tu veux de plus ?

— Oh, ça n'a rien à voir avec le vilain, c'est juste... enfin, c'est plus personnel...

— Qu'est-ce que tu me veux ?

— C'est juste que je me demandais... Est-ce que ça t'intéresserait qu'on... je veux dire...

Il inspire un grand coup et semble reprendre courage. Plantant son regard droit dans les yeux de Bakugo, il lui déclare d'une voix forte :

— Je t'ai toujours beaucoup admiré, tu es fort et tu vas toujours droit au but sans crainte ! Et plus on se voit, plus je t'apprécie aussi en tant que personne ! Alors j'aimerais te demander si tu accepterais de dîner avec moi un soir ? Ce serait un honneur !

Il s'arrête là, les joues presque aussi rouges que ses cheveux, mais toujours déterminé. De son côté, Bakugo n'arrive pas à comprendre ce qui est en train de se passer. C'est quoi, cette invitation ? On aurait dit un défi de vieux film de yakuza ! Sans doute le genre préféré de ce ringard de Red Riot, mais quand même, où il veut en venir, ce...

L'officier comprend au moment où les autres policiers, plus loin, se mettent à ricaner. Red Riot est ouvertement gay, il l'a toujours assumé dans les interviews et s'est toujours engagé contre les discriminations. Il est en train de le draguer. Sans la partie séduction, est-ce encore de la drague ? En tous cas, il lui a fait une proposition, ouverte et claire, et Bakugo n'a absolument aucune idée de la manière dont il devrait réagir. Merde, il n'a pas été assez désagréable avec ce stupide rouquin ? Il aurait dû mettre un grand panneau clignotant au-dessus de sa tête marqué "Foutez-moi tous la paix, bande de connards" ?

Le pire, c'est qu'il ne serait pas vraiment contre. Il n'a jamais été intéressé par une relation sur le long terme, préférant se concentrer à sa propre amélioration, mais rien à faire, il se sent bien avec Red. Quelque chose en lui se détend. Passer une soirée avec quelqu'un qui l'apprécie ne lui ferait vraiment pas de mal au moral, et il faut bien avouer qu'être dragué par un canon pareil n'a rien de désagréable non plus. Peut-être même...

Le regard de Bakugo s'égare sur les bras musclés et le torse puissant de son interlocuteur, et il se sent d'un seul coup moins sûr de lui. Profitant de son hésitation, Red Riot lui donne une carte de visite tout en ajoutant d'une voix timide :

— Écoute, je comprends que tu n'as pas envie de décider tout de suite, mais tu peux m'appeler si ça te tente, d'accord ? Quand tu veux. Je... ça me ferait plaisir.

Encore indécis, Bakugo prend la carte. Il remarque qu'elle est au vrai nom du héros, Kirishima Eijirou. Un nom qu'il connaissait déjà, parce qu'il a mené son enquête de près sur tous les héros, dépassant largement ses prérogatives de policier. Mais là, c'est quasiment une présentation officielle, lui donnant le droit d'utiliser ce nom, et surtout lui faisant confiance pour ne pas le dévoiler.

Avec un grommellement qui veut tout et rien dire, le policier empoche la carte et monte enfin dans sa voiture. Il ne part cependant pas assez vite pour ne pas entendre les autres policiers compatir envers le héros rouge, en lui disant qu'il n'a aucune chance. Après tout, c'est bien connu que l'officier Bakugo déteste les héros, tous sans exception...


Coucou ! Je suis de retour avec une fic de 10 chapitres (si tout se passe comme prévu), publication tous les mercredis !

Minute pub : j'ai commencé un tumblr, qui pour l'instant parle essentiellement d'écriture et reblogue des citations de Pratchett. Mais si vous voulez faire un tour, il va reprendre toutes mes actualités d'écriture, que ce soit en fic originale ou fanfic. C'est sur www . tumblr blog / luma-az (en enlevant les espaces)

A bientôt !