Note de l'auteure, bluemoonmaverick : ça fait longtemps maintenant que j'avais envie d'écrire un tag à l'épisode Sous la glace mais il y a déjà tellement de très bonnes histoires à ce sujet que j'avais peur de faire doublon. Alors j'ai essayé de faire quelque chose qui, je l'espère, sera un peu différent ; l'histoire est racontée en flashbacks. S'il vous plaît, dites-moi si la sauce prend.
Comme toujours, j'adresse mes remerciements à ma beta MidKnight Rider.
Ndt : et moi les miens à bluemoonmaverick pour sa gentillesse et ses supers histoires. Sans oublié son enthousiasme quand je choisis de traduire un de ses textes ou quand je lui pose des questions pour optimiser les traductions :p Thank you so much bluemoonmaverick!
Notes de traduction : Je fais d'avance mes excuses aux puristes de la version française mais j'ai opéré un petit changement au niveau des pronoms. Je ne sais pas vous mais la première fois que j'ai vu cet épisode, j'ai été choquée par l'utilisation du vouvoiement ; d'une part entre Thera, Jonah, Karlan et Tor ; d'autre part entre Brenna et eux. Parce que je ne sais pas si vous avez remarqué mais tous les ouvriers se tutoient sauf eux, et Brenna tutoie tout le monde également sauf eux. Moi, ça me paraît carrément pas normal. Surtout venant de quelqu'un qui essaie de leur faire croire qu'ils ne sont pas différents des autres travailleurs. Pour ma part, il s'agit là d'une mauvaise traduction qui n'a pas pris en compte la situation particulière de l'équipe.
Je ne suis pas une experte mais quand même... C'est comme le fait que Sam et Daniel soient si proches l'un de l'autre (en VO ça crève l'écran, j'vous jure !) et qu'ils continuent malgré tout de se vouvoyer après 10 ans... C'est pas ridicule, franchement ?
Tout ça pour dire que dans cette traduction, Thera, Jonah, Karlan et Brenna se tutoient, comme tout le monde autour d'eux. J'espère que vous n'en serez pas trop gênés ! Que ce soit le cas ou pas, d'ailleurs, n'hésitez pas à me faire savoir ce que vous en pensez !
Et rassurez-vous, j'ai conservé le vouvoiement dans les dialogues au sein du SGC afin de rester fidèle à ceux qui ne regardent qu'en Français.
Dernière chose : j'ai traduit « nightsick » par « mal de nuit » (tout comme « seasick » désigne le « mal de mer »). Je trouvais ça plus naturel et surtout moins lourd que « syndrome de l'obscurité ».
Comme toujours, ceux qui préfèrent lire/commenter en anglais, l'histoire originale est ici : s/9051258/1/Reflections-on-a-Broken-Surface
Désolée pour tout ce blabla XD
Bonne lecture !
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Chapitre 1
Sam franchit l'horizon des évènements et posa un pied sur la rampe en métal ; aussitôt, elle leva une main devant ses yeux afin d'atténuer la lumière efflorescente et crue. La salle d'embarquement, se rappela-t-elle. Elle était dans la salle d'embarquement du SGC.
C'est là qu'elle était supposée être, elle le savait, c'était chez elle, mais elle ne put s'empêcher de ressentir une soudaine appréhension. Bien que la planète d'où elle revenait était en plein âge de glace, la température ici lui sembla étrangement plus froide. Cernée par le béton et l'acier, elle chercha désespérément la chaleur d'un brasero avant de se rappeler qu'un chauffage aussi grossier n'était pas nécessaire au sein de cette structure : ici, la climatisation maintenait une température constante de 22 degrés.
Elle avait froid malgré tout et se sentait un peu perturbée. Son regard trouva immédiatement l'homme qui marchait à ses côtés le long de la rampe mais elle dut se retenir d'attraper sa main. Il n'était pas Jonah et ils ne pouvaient se tenir la main. Plus maintenant.
Un homme chauve et bien portant les interpella depuis le pied de la rampe.
« Bon retour parmi nous, Colonel », dit-il.
Lorsqu'il se tourna pour s'adresser à elle, Sam se sentit immédiatement réconfortée.
« Major. »
Major. Le titre avait une étrange consonance, si formelle, pourtant elle savait que c'était le bon. Elle était le Major Samantha Carter de l'Armée de l'Air des Etats Unis, et l'homme qui se tenait face à elle n'était pas Homer ; c'était le Général Hammond, commandant de cette base et – se souvint-elle avec une clarté soudaine – son parrain, même si aucun d'eux ne le mentionnait ouvertement en ces lieux.
« Mon Général », répondit vivement Jack.
Le Général Hammond poursuivit.
« J'ai assigné SG-3 à la coordination de l'évacuation des autochtones. Je veux que vous et le Major Carter alliez à l'infirmerie afin que le Dr. Fraiser vous examine. Le Dr. Jackson et Teal'c y sont déjà. Nous ferons un débriefing quand vous aurez fini.
« Oui, Mon Général », répondit à nouveau Jack.
Sam se demanda comment il faisait pour retrouver si facilement l'usage des formalités militaires. Elle baissa les yeux sur ses propres mains. Elle-même n'était pas sûre d'y parvenir aussi aisément.
Tandis qu'ils rejoignaient déjà la sortie, Hammond les rappela.
« Et, Jack ? »
Ils se retournèrent tous les deux.
« Mon Général ? »
« C'est bon de vous revoir. »
Il sourit largement, regardant tour à tour les deux officiers.
« Tous les deux. »
Avant de répondre, Jack regarda brièvement Sam mais son expression restait indéchiffrable.
« C'est bon d'être de retour, Mon Général », dit-il.
oOoOoOo
15 jours plus tôt
Elle plissa les yeux aussitôt après les avoir ouvert et leva le regard sur un visage amical encadré de cheveux bruns.
« Thera… »
La femme souriait et le soulagement était perceptible dans sa voix.
« C'est bon de te revoir. »
« Où suis-je ? » demanda Thera, la voix râpeuse.
« Tu es au centre médical de l'usine. Tu te rappelles de moi ? »
Son prénom lui revint presque instantanément.
« Brenna ? »
« C'est ça. Tu as eu le mal de nuit, Thera », dit Brenna avec un froncement de sourcils. « On s'est fait du souci pour toi. »
« Je… Je me sens bien. »
Thera se redressa sur le lit de camp et le regretta immédiatement. Sa tête cognait. Elle se frotta le front du bord de la paume.
« Je ne me rappelle pas ce que je fais ici. »
« Pas étonnant. Tu venais d'être transférée des mines quand tu es tombée malade. Tu es probablement plus désorientée que la plupart de ceux qui contractent le mal de nuit. Ne t'inquiète pas. Les souvenirs vont revenir. »
Brenna se leva et tapota l'épaule de Thera.
« Concentre-toi seulement sur ta guérison. Je suis impatiente de voir mon nouvel ingénieur de retour au travail. »
Avec un dernier sourire, elle se détourna et quitta la pièce.
Thera se rallongea sur le petit lit et fixa le plafond. Quelque chose ne tournait pas rond. Elle savait qu'elle avait été récemment assignée au groupe de travail 4-B de la division des ingénieurs de l'usine thermale. Elle savait également qu'elle avait passé quelque temps dans les mines mais au-delà de ça, elle avait du mal à se rappeler quoique ce soit de sa vie. Evidemment, la perte de mémoire était un effet secondaire du mal de nuit et c'était temporaire. Elle était sûre que lorsqu'elle reprendrait une activité normale, le reste de sa mémoire reviendrait tout seul.
Elle laissa échapper un long soupir. Rien ne vaut le présent, pensa-t-elle. Elle se rassit et, chassant son mal de tête, chercha un docteur qui pourrait l'autoriser à retourner au travail.
oOoOoOo
Jonah essayait de se concentrer sur ses jauges mais son attention ne cessait de s'égarer vers la femme aux cheveux courts et blonds qui travaillait sur le panneau de contrôle principal. Quelque chose chez elle lui était familier, presque comme s'il la connaissait, peut-être même de façon intime. Or c'était impossible. Même après le mal de nuit, il était certain de pouvoir se souvenir d'une femme aussi belle.
Il donna un petit coup de coude à son collègue Valik afin d'attirer son attention.
« C'est qui ? » demanda-t-il.
Valik suivit le regard de Jonah.
« Elle est nouvelle, comme toi. Fraîchement arrivée des mines, je crois. Tu ne la connais pas ? »
Jonah secoua la tête sans cesser de regarder la jeune femme. Elle était grande, fine et, bien que ce soit difficile à dire, elle semblait cacher quelques formes sous sa grosse veste orange. Sa peau claire paraissait douce et même de là où il se tenait, Jonah pouvait voir le bleu saisissant de ses grands yeux.
Valik regarda son ami et gloussa.
« Oublie, mon frère. Vous jouez vraiment pas dans la même cour. »
Jonah haussa les épaules.
« Qui sait… ? » marmonna-t-il.
« Oh, je sais », répondit Valik. « Ecoute, elle est ingénieur. C'est un cerveau. Nous ne sommes que les muscles. En plus, Aron a essayé de lui parler tout à l'heure et il n'a même pas réussi à attirer son attention. »
Jonah prit la mouche.
« Oui, hé ben j'ai rencontré Aron et je suis sûre que sa technique laisse à désirer. »
« Arrête, Jonah. Elle est comme tous les autres. Elle croit qu'elle vaut mieux que nous, qu'on est inférieurs à elle. Tu devrais laisser tomber tout de suite, avant de te ridiculiser. »
Valik retourna à son travail ; pour lui, le sujet était clos.
Jonah fit de même et reprit la surveillance de ses jauges, même s'il continuait malgré tout à jeter des regards furtifs à la femme qui travaillait sur le panneau de contrôle. Il savait qu'habituellement les ingénieurs ne se mêlaient pas aux opérateurs mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était différente.
oOoOoOo
Thera commençait tout juste à s'habituer au panneau de contrôle quand, sans prévenir, une alarme se mit en marche, précipitant les ingénieurs comme les opérateurs vers la source du problème. Elle examina le panneau avec attention, son doigt suivant la carte lumineuse du labyrinthe de tuyaux courant à travers le complexe. En moins d'une minute, elle identifia le problème. Elle tapa l'image.
« La voilà », dit-elle pour elle-même.
Elle cria en direction des opérateurs :
« La valve eau ! Le problème se situe au niveau de la valve eau, à la jonction 182 ! »
Jonah la regarda pendant quelques secondes, fasciné, avant de réaliser que le problème qu'elle venait de souligner était dans sa zone de contrôle. Se reprochant son inattention, il passa rapidement à l'action, suivant le tuyau désigné jusqu'à la jonction où se trouvait la soupape. Il commença aussitôt à tourner la valve dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, la forçant à relâcher la pression qui grimpait dans le tuyau.
C'est seulement lorsqu'elle parla qu'il remarqua que Thera l'avait suivi.
« Je ne suis pas sûre que ça suffise », dit-elle derrière lui, le faisant sursauter.
Il se cogna au tuyau au-dessus de sa tête.
Il fit les gros yeux et se frotta le cuir chevelu. Il détestait les surprises, même lorsqu'elles étaient aussi attirantes que celle-ci.
« Ça va marcher », grogna-t-il en continuant de tourner la valve.
« Non », insista-t-elle, « ça ne marchera pas. Laisse-moi faire. »
Sur ces mots, elle tenta de le contourner pour atteindre la soupape.
Il lui bloqua aussitôt l'accès. S'il y avait bien une chose qu'il détestait plus que les surprises, c'était que l'on doute de ses compétences. Il commençait à penser que Valik avait raison sur elle, après tout.
« Ecoute, Barbie, je sais ce que je fais. »
Il ne savait pas du tout d'où venait ce nom-là mais pour une raison inconnue, cela le fit sourire avec suffisance.
Pourtant, son glorieux sourire disparut tandis qu'une seconde alarme se mettait en route, plus forte encore que la première.
« Apparemment pas », rétorqua-t-elle astucieusement, les mains sur les hanches.
Elle ne savait pas pourquoi mais le fait qu'il l'ait appelé Barbie la rendait furieuse.
Il fit volte-face, le visage à quelques centimètres à peine du sien.
« Hé, tout était sous contrôle avant que tu ne débarques ici ! »
« Très bien. Alors bonne chance. »
Elle tourna les talons et commença à s'éloigner. Elle savait que c'était totalement irrationnel mais le fait qu'il n'ait pas confiance en son jugement la contrariait beaucoup. C'est probablement pour cette raison qu'elle s'arrêta non loin pour lui crier par-dessus son épaule :
« Et je ne m'appelle pas Barbie ! »
Jonah ouvrit la bouche pour répondre mais à ce moment précis, une troisième alarme se déclencha.
« D'oh », marmonna-t-il à voix basse tandis qu'il se tournait frénétiquement vers la valve cassée.
A suivre…
[ « D'oh », pour ceux qui ne connaissent pas, est une des expressions favorite de Homer Simpsons – qui l'utilise très souvent quand il est contrarié… Et on sait à quel point Jack aime cette série ^^ ]
