Chapitre 1

Premier jour dans une nouvelle ville, dans ma nouvelle vie… En sept jours, tout ce que je croyais sûr, toute ma vie avait été chamboulée. Qu'allais-je devenir ? Cette question tournait en boucle dans ma tête sans que je ne sois capable d'y apporter une quelconque réponse. Rien de mieux qu'un dépaysement pour recommencer à neuf, disaient-ils. Voilà un dicton qui s'apparentait bien à ma vie et que je comptais bien suivre à la lettre à partir de maintenant. J'avais donc hâte, malgré ma situation actuelle, de voir si ce dicton disait vrai. Partir de Forks dans l'état de Washington, une ville où on voyait le soleil seulement quelques jours par année et où on pouvait compter l'arrivée et le départ des habitants sur les doigts d'une seule main et se retrouver à Los Angeles, en Californie, là où le soleil régnait en maître et où, pour une fois, j'allais peut-être être capable d'avoir une vie privée…

_Les passagers du vol 207 en direction de Los Angeles sont priés de se présenter au terminal B pour l'embarquement. Attention, je répète,…

Posant mon crayon dans mon fidèle journal avant de le fermer et de le ranger dans mon sac, je me dirigeai vers le terminal B, la peur au ventre. C'était quand même la première fois que je prenais l'avion… M'installant dans mon siège de première classe, papa oblige, j'attendis le décollage de l'avion. J'étais tellement nerveuse que je ne remarquai même pas mon voisin de siège s'installer à côté de moi. Je prêtai donc une oreille distraite aux consignes de sécurité dites par l'hôtesse de l'air. Lorsqu'enfin l'avion s'ébranla pour le décollage, je m'accrochai à la première chose que j'eue sous la main et ce fut la main de mon voisin que je serrai à tel point que je crus voir ses doigts virés au bleu. Retenant ma respiration, j'attendis que mon calvaire cesse enfin.

_Mademoiselle ? Est-ce que vous allez bien ? me demanda-t-il.

Lorsque j'entendis cette voix s'adresser à moi, je tournai brusquement la tête pour m'apercevoir que la voix en question appartenait à un homme… Et quel homme ! Des cheveux courts en bataille comme s'il venait d'avoir la meilleure baise de sa vie, des yeux verts dans lesquels on avait envie de se perdre, des lèvres qu'on avait envie d'embrasser et le reste… Bien qu'il fût assis, ça me semblait tout aussi bien. Ce gars était un véritable dieu grec…

_Mademoiselle ? demanda-t-il de nouveau.

Lorsqu'il m'appela pour la seconde fois, je sortis enfin de mon état d'hébétude avant de rougir sous son regard scrutateur. Bha quoi ? Je venais de me faire prendre en pleine séance de matage…

_Est-ce que vous allez bien mademoiselle ? M'entendez-vous ? dit-il d'une voix inquiète.

_Oui… Désolée. Ça va…, lui répondis-je d'une petite voix.

_Dans ce cas, peut-être pourriez-vous relâcher ma main ? dit-il d'un ton amusé.

Je remarquai alors que le truc que j'avais attrapé lors du décollage était en fait la main de mon magnifique voisin. Lâchant précipitamment sa main, mes joues prirent une teinte rouge foncée comme à chaque fois que je me retrouvais dans une situation embarrassante. Détournant la tête, j'essayai de m'expliquer tant bien que mal.

_Désolée… Vraiment, je suis désolée… Je ne voulais pas vous voler votre main comme ça. C'est juste que c'est la première fois que je prends l'avion et comme j'ai le vertige et…

En plus des rougeurs, j'avais tendance à m'emmêler dans mes mots dans ce genre de situation et j'étais vraiment en train de paraître pour une véritable idiote devant de dieu grec. C'est à ce moment que je lui découvris une nouvelle qualité en plus de son incroyable beauté. Celle de venir en aide aux jeunes filles en détresse puisqu'il m'empêcha de m'emmêler encore plus dans mes mots.

_Ne vous excusez pas, dit-il en me faisant un sourire charmeur. J'aime bien venir en aide aux jeunes filles en détresse en leur prêtant ma main. Robert Pattinson pour vous servir…

Il me tendit de nouveau sa main et je ne pus que rougir avant de la saisir et de me présenter à mon tour.

_Kristen Stewart, la demoiselle en détresse. Enchantée de vous rencontrer.

Son regard passa d'inquisiteur à surpris comme s'il avait attendu une certaine réaction de ma part et que j'avais réagi complètement à l'opposé… Vraiment étrange comme réaction. Comment voulait-il que je réagisse en connaissant son identité ? C'était un mec comme un autre même s'il était beaucoup plus beau que les autres.

_Enchanté également. Est-ce que je peux te tutoyer ? Après tout, nous ne sommes pas aussi vieux que ça pour en rester au vouvoiement et après votre baptême de l'air, on est plus proche, dit-il en me faisant un clin d'œil.

_Ça me va très bien. Alors qu'est-ce qui t'amène à L.A. ?

Je regrettai tout de suite ma question quand je le vis se crisper dans le siège à côté de moi. Quoique la réponse fût, on pouvait voir à quel point il était mal à l'aise de me la dire.

_Désolée… J'ai été trop indiscrète… Tu as pas besoin de me répondre tu sais. J'essayais juste de faire la conversation pendant les quelques heures que nous devrons partager côte à côté…

_Est-ce qu'on peut convenir de quelque chose ensemble ? Voyant que je ne répondais pas, il continua. Arrête de t'excuser. Ça fait quoi ? Dix minutes qu'on se connaît ? Et je ne suis même pas capable de compter le nombre de fois où tu t'ais excusé. Et pour répondre à ta question, j'habite à L.A. et j'y travaille aussi. Je retourne donc en ce moment chez moi parce que mon travail m'amène souvent à l'extérieur et j'ai hâte d'y être enfin…

_Et tu travailles dans quoi exactement ?

Il esquiva la question en m'en posant une autre, mais je n'insistai pas.

_Toi, qu'est-ce qui t'amène dans la cité des anges ? me demanda-t-il.

Sa question m'amena loin dans mes pensées et je remontai à quelques jours plus tôt… Je n'en revenais toujours pas à quel point ma vie avait changé en l'espace de ces quelques jours…

Maman… Pourquoi m'as-tu abandonné ? Tu n'avais pas le droit de me faire ça…

Je me retrouvais donc dans une chambre d'hôpital au chevet de ma mère, extrêmement malade. Pour tout vous dire, elle était mourante, atteinte d'une leucémie et les médecins ne pouvaient malheureusement plus rien pour elle…

_Ma chérie… Promets-moi… Elle inspira avant de tousser parce que c'était très difficile pour elle.

_Maman, ne parle pas… dis-je, les larmes coulant sur mes joues. Garde tes forces… Les médecins trouveront certainement quelque chose pour te guérir…

_Écoute-moi… Je veux que tu me promettes… Promets-moi que même si je ne suis plus à tes côtés, tu vivras ta vie à fond… Promets-le-moi…, dit-elle en toussant de plus en plus.

_Je te le promets, maman… je le ferai… Mais ne me quitte pas… J'ai besoin de ma mère…, lui dis-je en pleurant de plus en plus.

_Je ne te quitte pas, mon bébé… Je serai toujours avec toi… Là… Elle pointa mon cœur. Je n'ai presque plus de forces alors laisse-moi partir ma chérie…

_D'accord Maman… N'oublie jamais que je t'aime… Je lui pris la main et déposai un baiser dans ses cheveux.

_Je t'aime aussi ma puce… N'oublie pas… Et sur ces derniers mots, elle s'éteignit.

Ma tête tomba sur son lit et je pleurai toutes les larmes de mon corps avant que les médecins n'arrivent et n'apporte le corps, maintenant sans vie de ma mère…

Toujours perdue dans mes pensées, je ne remarquai pas que Robert essayait d'attirer mon attention. Surtout, je ne remarquai pas que les larmes coulaient maintenant sur mes joues.

_Kristen, est-ce que ça va ? Robert ne semblait manifestement pas où se mettre. Il semblait très mal à l'aise.

_Désolée, ça va… oups… Désolée… Pffff… C'est juste que j'ai pas vécu des trucs très roses ces derniers jours et c'est la raison qui m'amène à L.A. chez moi « Papa », dis-je en crachant le dernier mot.

_Tu n'as pas besoin de m'en parler si tu ne veux pas… Après tout, je ne suis qu'un étranger. Il me fit un sourire contrit.

_Non, ça va… Je lui racontai alors l'histoire en gros.

_Ah ouais… Je suis vraiment désolé… Avoir su, je n'aurais jamais posé la question… Je voyais qu'il se sentait vraiment mal à l'aise.

_Tu ne pouvais pas savoir, mais merci… Je lui fis un petit sourire.

Nous étions maintenant tous les deux mal à l'aise et plus personne n'osait parler. L'hôtesse de l'air se mit alors à déambulé dans les corridors afin de nous avertir d'attacher nos ceintures puisque nous allions atterrir sous peu à LAX, l'aéroport de Los Angeles. Au moment de l'atterrissage, ma peur revint et Robert le remarqua immédiatement en me tendant de nouveau sa main avec un sourire. Je ne me fis pas prier pour la lui tenir tant et aussi longtemps que l'avion ne fut pas posée.

Une fois descendus, j'allai vers l'endroit où nous récupérions nos bagages quand je vis que Robert ne me suivait pas et qu'il essayait d'attirer mon attention.

_Kristen… Kristen !

Je retournai vers lui en fronçant les sourcils puisqu'il s'était caché dans un petit coin à l'abri des regards.

_Peux-tu bien m'expliquer ce que tu fais ici ? Les bagages sont là-bas…

_En fait… Il passa sa main dans ses cheveux, mal à l'aise, en les ébouriffant un peu plus. Hum… Je m'en vais par là… Il pointa une petite porte dissimulée. Alors je voulais te dire au revoir tout de suite.

_Et pourquoi passerais-tu par là ? lui demandai-je perplexe.

_Je ne peux pas t'expliquer ça, maintenant, mais peut-être qu'un jour tu comprendras. J'ai vraiment été ravi de faire ta connaissance. Peut-être qu'on se recroisera un jour, mais je pense pas quand tu auras appris la vérité sur moi, dit-il, peu sûr de lui.

_Eh… D'accord. Je comprends vraiment pas, mais bon. Au revoir alors et peut-être, à la prochaine. Je l'espère en tout cas. Tu es mon prince sur son fidèle destrier, dis-je avec un petit sourire.

_Et toi, tu es ma demoiselle en détresse. Il jeta un coup d'œil par-dessus mon épaule avant de me regarder d'un regard apeuré. Je dois vraiment y aller alors à bientôt. Il m'enlaça avant de partir par la porte.

_Bye…

Je ne comprenais toujours pas la drôle de scène qui venait de se passer, mais je décidai de passer par-dessus… Peut-être qu'il était agoraphobe. J'haussai les épaules et allai récupérer mes bagages avant de me diriger vers la sortie où un des valets de mon père m'attendait. M. Stewart n'allait quand même pas se déplacer lui-même pour venir récupérer sa fille… Trop occupé. Je soupirai avant de le suivre et de m'installer dans la limousine.

Adieu petite vie tranquille et bonjour Los Angeles…