Disclaimer : Aucun perso de la série LTM ne m'appartient, je ne gagne toujours pas d'argent... ... eeet... Voilà :D


Et Dieu créa Lightman !

(Suddenly I See - KT Tunstall)

— Dr Lightman ?

Le concerné interpellé par deux fois n'était autre que le patron incontesté des lieux. Celui-ci n'accordait aucune attention à son invité depuis plusieurs minutes de conversation qui était devenue à force un long et plombant monologue. Apparemment, l'expert en mensonge semblait être préoccupé par tout autre chose que par les paroles de son bavard interlocuteur. D'un seul coup, il reprit contact avec la réalité et se retourna en direction de l'homme de 50 ans portant son plus beau costume et des lunettes rectangulaires au bout de son nez.

— Excusez-moi, quoi ?

— Je vous disais que c'était une très bonne idée d'avoir invité tous vos investisseurs dans votre agence pour visiter vos locaux!

Cal réussit enfin à assimiler le contexte global de la situation et déclara avec des gestes évasifs de ses mains: — Oui enfin… C'était pas vraiment mon idée… mais bon c'est tout comme !

— Heu...que voulez-vous dire ?

— Oh c'est parti d'une idée vague d'un employé puis... j'ai rajouté trois petits truc et... Voilà !

Il arbora un immense sourire et ouvrit ses bras en grand pour présenter l'ensemble des bureaux légèrement décorés. Ce Dr Lightman n'était pas très loquace pour un expert en langage soit disant "corporel". L'homme au cheveux grisonnant resta sur sa fin et lâcha un simple:

— Ah ?

Une seconde plus tard, un jeune homme brun affublé d'un costume, avec une coupe de champagne à la main, s'incrusta entre les deux hommes.

— Bonsoir !

— Bonsoir ! le salua l'homme à lunettes. Il inclina sa tête vers Lightman et quémanda avec plus ou moins de discrétion: — Qui est-ce ?

Cal haussa ses sourcils, pinça ses lèvres et répondit:

— J'sais pas !

Bon sang il n'arrêtait jamais... Le brun leva ses yeux au ciel, empoigna la main de l'invité et se présenta de lui-même:

— L'employé à l'idée vague !

— Oh ! C'est vous ! s'exclama-t-il joyeusement.

— Eli Loker ! ajouta l'homme à l'honnêteté radical. Il dévia son regard sur son patron et vit qu'il ne lui accorda toujours aucune attention. Et cela depuis le début de la soirée, voir depuis son premier jour de travail. Las, il retourna son regard sur sa nouvelle connaissance pour l'écouter s'enthousiasmer:

— George Zalenki ! Vous avez eu une bonne idée jeune homme !

— Et l'unique..., marmonna Cal entre ses dents.

Loker fusilla Lightman du regard qui l'occulta complètement alors qu'un peu plus loin quelque chose sembla toujours éveiller sa curiosité.

— Merci ! Vous êtes le premier à me le dire !

L'expert en mensonge tiqua à ces paroles et pesta de manière ironique:

— Vous voulez peut-être aussi un chocolat en récompense ?

— Heu...à vrai dire une augmentation mirait mieux ! rétorqua Eli.

— Ouais bah rêver pas trop mon vieux...

— Je crois qu'avec vous cela fait longtemps que j'ai arrêté de rêver...

— Bah au moins, comme ça, vous n'êtes jamais déçu ! répliqua son patron du tac au tac. Sa coupe de champagne au bord des lèvres, Loker siffla amer:

— Oh et je suppose qu'il ne me reste plus qu'à vous dire merci alors ?

— Mais de rien ! D'un geste rapide, Cal subtilisa la flûte de champagne des mains de son employé. Celui-ci, complètement médusé, le regarda s'en aller avec l'objet volé.

— Hey mais...!

Cal s'éloigna à vue d'œil en déclarant fortement:

— L'abus d'alcool est dangereux pour la santé !

— C'était mon premier verre !

— C'est le premier le plus dangereux croyez en mon expérience !

Lightman se fondit dans la foule en abandonnant Loker avec son amertume. À ses côtés, Zalenki s'était pleinement amusé de cet échange et constata tout sourire:

— Dites-moi... C'est qu'il prend soin de vous vôtre patron !

— Mouais..., marmonna Eli pas vraiment convaincu.

Pendant que Loker songea à trouver un meilleur emploi, Cal, un verre de champagne à la main, s'était mis en quête de s'approcher d'une sublime jeune femme blonde avec une longue robe rouge lui épousant parfaitement ses formes. Il se glissa rapidement à ses côtés après l'avoir vu jeter plusieurs regards circulaire.

— On s'ennuie ?

La blonde ria de sa répartie bien que le regard de son interlocuteur n'était pas concentré sur sa personne.

— On peut dire ça ! répondit-elle avec un grand sourire. L'expert en mensonge serra sa main pour les convenances et se présenta:

— Cal Lightman !

— Jennifer Smith !

— Anglaise ? demanda-t-il implicitement.

— Mon père mais je suis née ici ! Et vous ?

— Dieu et mon droit ! ajouta-t-il comme si cela voulait tout dire.

— Oh anglais de pure souche !

— Yep ! Il engouffra ses deux mains dans les poches de son pantalon de costume et jeta un regard furtif derrière l'épaule de la belle blonde.

— Et sans vous paraître intrusive que faites vous dans la vie ?

L'expert en mensonge resta muet mais donna son verre à Jennifer pour pointer du doigt l'enseigne de sa société au bout du couloir. Elle tourna sa tête et comprit le message.

— Oh..., marmonna-t-elle quelque peu mal à l'aise. Honteuse, elle massa légèrement son front et soupira: — Et voilà Jen'... tu as encore fais une bourde...

— Ne vous inquiétez pas ! La plupart des gens qui sont ici ne savent même pas qui je suis ! Ils sont juste là pour les petits fours ! la rassura-t-il avec une pointe d'ironie.—Ce que je comprends parfaitement, vu le prix qu'on y a mis !

La blonde gloussa et songea que cette nouvelle connaissance commença réellement à lui plaire. Lightman le comprit vite et s'était empressé d'ajouter : — Si vous ne me croyez pas, regardez l'homme chauve qui discute avec Rosie O'Donnell !

La blonde s'amusa de la comparaison et l'interrogea:—Vous trouvez qu'elle lui ressemble ?

— Ouaip surtout la façon dont elle tient en laisse Mr Propre ! Quoiqu'il en soit depuis le début de leur conversation l'homme ne s'intéresse pas du tout à ce qu'elle lui raconte ! Il n'a fait que lancer des regards vers la table de nourriture et de ses sei... Charmes féminin ! se rattrapa-t-il avec des mouvements de ses mains.

— Ses charmes féminin..., répéta la blonde rieuse.

— Ou son "décolleté" si vous préférez ! réitéra-t-il, d'un plissement de ses yeux en mimant des guillemets sur le mot utilisé.

— Je vois, souffla-t-elle amusée.—Et vous en avez d'autre d'exemple de ce genre ?

— Oh, vous avez juste à demander ! Cal pivota sur lui-même et pointa avec son index un autre "couple" discuter. — L'homme avec la moustache qui parle avec la rousse ! Il la drague mais tout ce qu'elle veut c'est se barrer le plus vite possible !

Smith resta suspicieuse face à cette conclusion.

— Comment pouvez-vous le savoir ?

— Elle a emprisonné son coude droit en le grattant. Ce qui signifie qu'elle voudrait appeler le premier chauffeur de taxi pour rentrer chez elle !

— Je comprends ! ria Jennifer.

L'expert en mensonge s'apprêtait à lui donner un autre exemple de l'étendue de ses talents lorsque sa mâchoire se crispa à l'attention d'un détail qui ne lui plût pas du tout mais vraiment PAS du tout... Smith remarqua sa colère et plaisanta:

— Vous avez vu Rosie embrasser Mr Propre ?

— Pire que ça..., murmura-t-il pour lui-même. — Venez !

Il emprisonna le bras de son invitée pour la guider activement à travers la foule jusqu'à l'amener devant un couple en pleine conversation. L'un était un bel homme brun qualifié d'étalon et l'autre une magnifique femme aux yeux bleus, habillée d'une sublime robe noire fendue au niveau de ses genoux. Il suffisait de baisser son regard pour contempler à loisir ses jambes de déesses… De son habituel savoir vivre, Cal s'imposa abruptement entre les deux adultes:

— Hey Gillian !

— Cal ! répondit-elle, légèrement surprise par l'arrivée impromptue de son collègue. D'une petite moue de sa bouche, le nouveau venu dévisagea le beau brun avec un fort scepticisme. Au premier abord, il semblait être… un abruti ! Comment pouvait-il le savoir ? Il l'avait vu sur son visage. Vous ne le croyez pas ? Attendez…

— Tu nous présentes pas ?

— Heu...Si tu veux...Cal je te présente Michael Turner. Il est l'un de nos principaux actionnaires !

— Dr Lightman !

Turner présenta sa main avec un sourire charmeur. Un battement. Cal la regarda d'abord avec indifférence puis l'accepta sans grand enthousiasme. Une fuyante poignée de main qui ne pouvait pas passer inaperçu même aux yeux des plus novices dans le domaine. Gillian omit le geste et tourna son regard sur la jeune blonde. Elle l'analysa rapidement pour obtenir une première impression. Grande, blonde, charmante... En somme, toutes les qualités que son meilleur ami adulaient chez une femme. Seul le caractère restait à décrypter.

— Et toi, tu ne nous présentes pas la ravissante jeune femme à ton bras ?

Cal remarqua le sourire purement social de Gillian et s'excusa ironiquement:

— Oh oui ! J'en oublie mes bonnes manières !

— Elles sont rares, mais il est vrai que de présenter les femmes qui t'accompagnent, ça, tu n'oublies jamais de le faire, dit-elle aigrement.

Elle ponctua sa réplique d'une gorgée de sa coupe de champagne et lança un regard lourd de sens à son collègue. Il esquissa un simple sourire en réponse. D'un pincement de lèvres, il se retourna vivement vers Jennifer et la présenta d'une manière des plus théâtrale:—Gillian je te présente…

Il s'arrêta un instant dans ses propos dû à une paralysie de mémoire momentanée.

— Tu nous présentes ? répéta la psychologue alors que son ami semblait avoir quelques difficultés à finir sa phrase. Un ange passa. Il fronça ses sourcils comme s'il essayait de se souvenir de quelque chose de très lointain. Une trop longue pause au goût de la blonde qui comprit que Lightman venait de complètement oublier son nom. Dépitée, elle décida de se présenter d'elle-même:

— Jennifer Smith !

— C'est ça ! confirma-t-il d'un geste de la main avec un immense sourire comme si cela allait pouvoir changer quelque chose. Une situation des plus gênantes que Gillian déguisa avec le même sourire forcé. Le bal des hypocrites...

— Enchanté !

— De même ! retourna la blonde, sans pouvoir contrôler le léger soubresaut à son épaule gauche. Un geste furtif que la psychologue discerna avec mépris.

— Maintenant que tout le monde connait son petit noms, dites nous en un peu plus sur vous Monsieur…? Cal plissa ses yeux et fixa le brun dans l'attente d'une rapide réponse. Il voulait le déstabiliser mais, malheureusement, Michael ne se démonta pas:

— Turner !

— Rhaaa...Moi et la mémoire des noms ! balaya-t-il, d'un geste las de sa main suivi d'une petite moue rapide de sa bouche pour serrer ses dents. Une expression habituelle chez Lightman qui était égale à une autre:"cause toujours tu m'intéresses". Imperturbable, Turner continua son jeu de gendre idéal.

— Et bien...que dire de moi…

Impatient, Cal s'exaspéra de sa lenteur:

— Ouais, bon on s'en fiche ! Vache, tigre, mouton, cheval, cochon ! Mettez ces animaux dans l'ordre de vos préférences !

— Quoi ? s'interloqua Mike.

Ce type était vraiment très étrange. D'ordinaire les personnes qu'il rencontrait lui posait plutôt des questions sur sa réussite professionnelle ou sa voiture de luxe achetée toutes options… Excepté pour ce petit anglais sous prozac prêt à sévir s'il n'obtenait pas sa réponse. Les mains dans les poches, Cal continua de le fixer avec insistance. Toujours sans réponse, Lightman, plus qu'exaspéré par la lenteur d'esprit du type, s'agaça:

— Et bah allez y ! C'est pas très compliqué quand même !

— Je bah..., balbutia Turner en voyant son interlocuteur s'impatienter.—Cochon, vache...mouton et cheval.

— Mouais...C'est bien ce que je pensais..., marmonna-t-il, en se balançant d'avant en arrière avec ses pieds et une nouvelle moue de sa bouche. Perplexe, l'actionnaire l'interrogea :

— Et qu'est-ce que cela signifie ?

— Rien d'important…, réfuta-t-il. Il pencha étrangement sa tête sur le côté et réclama avec une fausse complaisance:—C'est quoi vôtre nom déjà ?

— C'est pas vrai..., soupira Gillian épuisée par son comportement. — Excusez-le… Il a surement dû prendre une coupe de champagne de trop.

Elle posa une main sur l'avant bras du brun qui, plus qu'heureux de ce contact, offrit un magnifique sourire à Gillian. Cal remarqua le geste et contracta sa mâchoire au maximum. Le mot "abruti" résonna à ce moment là plusieurs fois dans sa tête. Toujours pas convaincu ? L'expert mensonge continua de le dévisager et souhaita vite couper court à ce moment de flottement entre les deux êtres:

— Et vous nous aviez dit que vous faisiez quoi dans la vie ? J'ai oublié!

— En fait je ne vous l'ai pas encore dit… mais je suis avocat dans la société Zalenki&Co.

— Ooh ! Un avocat ! Mais cela explique tout ! Simple petite question… je n'ai jamais compris pourquoi on devait lever la main droite en promettant de dire toute la vérité et rien que la vérité ? Parce qu'en soit, vous conviendrez que cela est impossible ! Un être humain ne peut pas dire toute la vérité, c'est absurde ! Je vous pose cette question car mon ex-femme, qui est avocate, n'a jamais voulu me répondre ! Elle m'a juste dit qu'elle espérait ne jamais devoir m'interroger à la barre ! Elle n'a pas dû prier assez fort… Enfin bref ! Alors ?

— Vous voulez une réponse historique ou le fond de ma pensée ?

— Bah j'sais pas je…

À quoi il jouait ?! Gillian se désespéra de plus en plus de la piètre manière de communication "verbal" de Cal. S'il voulait que l'agence coule dans la journée s'était la manière moyen de faire partir tous les actionnaires un par un. Elle devait reprendre les choses en main et faire comprendre à son ami de changer de tactique.

— Cal tu veux bien laisser tranquille, s'il te plait.

Elle appuya son regard. Cal haussa ses sourcils et se défendit:

— Quoi ? J'essaye juste de faire un peu connaissance...

— Oui, mais je pense que tes questions embêtent M. Turner…

— Oh ! s'exclama-t-il faussement embarrassé. Il posa une main sur l'épaule de l'homme et ajouta: — Je vous ai offensé ?

— Non ça va, ne vous inquiétez pas. Je pense être assez blindé avec tous les fous que je défends.

Lightman s'approcha avec rapidité de l'avocat et l'interrogea:—Vous croyez ?

Une proximité soudaine et oppressante qui dilatèrent les pupilles de peur du brun. Turner resta immobile. Cal le fusilla du regard comme un chasseur face à sa proie. Sérieusement, ce gars ne pouvait s'être échappé que d'un asile ?! Voyant l'air ahuri de Turner, Foster songea à détourner l'attention de Cal et proposa avec un sourire figé:

— Et si tu nous en apprenais un peu plus sur ton amie.

Cela fonctionna. Cal regarda son invitée et la présenta avec un grand enthousiasme:—Mais si tu veux ! Alors comme tu peux le voir elle est aussi charmante, qu'éblouissante!

Après sa petite introduction, il fixa la blonde avec un immense sourire placardé sur son visage. Une chose qui ne manqua pas de faire contracter la mâchoire de son associée. Elle ne savait pas pourquoi mais un sentiment de haine se dégageait d'elle à chaque fois qu'elle posait son regard sur cette "Jennifer Smith".

— Je pense que ça, je l'avais déjà remarqué..., maugréa-t-elle pour elle-même. Jennifer effleura le bras de l'expert en mensonge et répondit mielleusement :

—Vous me gênez Cal…

Lightman lui adressa un sourire des plus séducteur et répliqua avec la même intention:—Oh mais je sais reconnaître la vérité lorsque je la vois devant mes yeux…

Un haut le cœur submergea la pauvre Gillian qui sollicita rapidement Jennifer afin de clore cet échange devenu nauséeux:

— Et sinon que faites vous dans la vie Mme Smith ?

— Oh je suis journaliste ! Nous faisons en quelque sorte le même métier, on cherche la vérité !

— Oui enfin… vous pouvez tout aussi la déformer que la créer, réfuta la psychologue, d'un petit rictus en coin. Smith se contrôla pour garder son sourire et enchaîna:

— Mais je vérifie toujours mes sources Dr Foster. Et sachez que pour moi la vérité doit toujours être dites sans être déformée car elle pourra toujours un jour ou l'autre vous retomber dessus.

— Même si elle blesse les personnes qui la concerne ?

— La vérité est ce qu'elle est.

Le mot "trainée" résonna dans la tête de Gillian. C'était peut-être grossier venant d'elle, mais avant d'être la douce psychologue, elle était une femme ! Et comme toute femme, elle haïssait toute celle qui se présentait comme meilleure que d'autres. La classe ne se gagnait pas, c'était naturelle. Et cette journaliste n'avait rien de cela. Exacerbée, elle serra son poing discrètement pour contrôler sa rage interne. Cal capta le geste et sourit un plus si c'était possible. Gillian le remarqua puis commença à le regarder avec suspicion. Un laps de réflexion plus tard, elle comprit que tout cela n'était qu'un jeu à la Made in Lightman. Il s'était joué d'elle depuis le début. L'appât de sa blonde siliconée n'avait que pour but de la faire rager. Elle se maîtrisa. D'un sourire en coin, elle songea que s'il voulait la guerre, il allait l'avoir ! Cette fois-ci, il ne s'en sortirait pas vivant…

Elle passa une main séductrice dans ses cheveux, et souffla:—Et si nous parlions un peu plus de vous Michael...

"C'était quoi ça ?!" Cal cramponna ses poings dans les poches de son pantalon. L'avocat dévora la psychologue du regard avec un sourire séducteur et demanda:

— Que voulez vous savoir ma chère ?

— Si je vous dit "tout", je pense que cela prendrais un peu trop de temps.

Turner ria légèrement et répondit: — Mais vous savez, si vous voulez discuter de moi on pourrait le faire toute la nuit…

Le décryptage de ce message caché plus qu'extravagant s'élucida rapidement dans l'esprit de Gillian. Face au regard envieux de Turner, elle ravala vite sa surprise pour garder le contrôle de la situation. Cal, irrité par le rentre dedans à peine déguisé de ce m'as tu vu d'avocat, attrapa avec rapidité le verre de Jennifer pour en boire une gorgée. La psychologue savait qu'elle venait de prendre un avantage considérable dans cette course aux expressions. Et c'est avec un sourire mutin qu'elle s'empressa de clouer une bonne fois pour toute son ami au pilori.

— Si vous pensez qu'une seule nuit pourrais suffire…

Cette simple phrase eut pour effet de faire étouffer Cal qui était en train d'avaler son liquide alcoolisé. Spectatrice de la première heure, Gillian esquissa un fin sourire à ce résulta et entreprit de prendre un ton faussement inquiet pour dissimuler son amusement:

— Ça va Cal ?

L'homme en question passa une main sur sa bouche pour essuyer le liquide perlant de celle-ci et ancra son regard sombre dans celui pétillant de sa collègue. Ce coup là, il ne l'avait pas du tout vu venir. Il s'apprêta à baragouiner des choses incompréhensibles en voyant l'expression faciale de sa collègue qui n'avait rien d'attentionné. Se pourrait-ce que… Il plissa ses yeux de suspicion, et analysa le langage non-verbal de son amie qui se maitrisait pour ne pas éclater de dire. Il n'arrivait pas à le croire, elle était entrée dans son jeu et elle avait réussi à le déstabiliser avec un coup magistral ! Elle voulait jouer avec lui ? Très bien mais c'est lui qui gagnerait, il avait toujours gagné à la fin...

— Oui, c'est juste que j'ai avalé trop rapidement, répondit Cal. Il reprit contenance et continua avec plus d'assurance: — Au fait Jen ! Il s'arrêta dans sa phrase lorsqu'il reprit avec un mine concernée:—Vous permettez que je vous appel Jen ?

— Bien sûr Cal !

Gillian roula des yeux à la vue de la journaliste victime d'une micro-démangeaison à l'intérieur de son bras. Autant tout de suite lui sauter dessus pendant qu'elle y est…

— Je suis curieux de savoir pourquoi notre métier vous intéresse ? Vous conviendrez que cela n'est pas commun, argua t-il, d'un geste de la main pour appuyer ses propos.

— Et bien pour tout vous dire, c'est grâce à votre livre ! J'avais tout de suite été attirée par sa couverture... Le ton qu'elle avait employé avait été plutôt énigmatique. Bien qu'avec un expert comme Cal, cela ne le resta pas longtemps. Il se pinça la lèvre inférieure alors que Gillian soupira une nouvelle fois son énervement sous cette pluie d'indices corporels séductrices.

— Et maintenant que je l'ai devant mes yeux, je crois que je suis prête à relire la préface, souffla la blonde avec un brin de malice dans les yeux. Cal s'était quelque peu rapproché de son interlocutrice pour ne laisser que vingt centimètres entre leur deux corps.

— Vous verrez l'index n'est pas mal non plus ! dit-il de manière séductrice.

— J'espère que j'aurais le droit à une dédicace...

Les pupilles de Jennifer se dilatèrent de désir alors que l'expert en mensonge déplaça son regard sur l'ensemble de son visage. Un courant électrique sembla passer entre les deux protagonistes.

— J'pourrais vous le faire en deux exemplaires si vous le souhaitez…

— Hum-Hum !

Au raclement de gorge, Cal se recula vivement de la journaliste et se retourna en direction de son auteure. Il découvrit sans surprise l'air renfrogné de sa collègue. Il arbora un immense sourire et stipula avec des mouvements vague de ses mains:

— Excusez-moi ! Vous savez, lorsqu'on parle de chef-d'oeuvre je suis toujours ailleurs !

— Un chef-d'oeuvre rien que ça..., marmonna la psychologue pour ensuite déclarer: — Et vous Michael… Vous permettez que je vous appelle Michael ?

La psychologue venait, avec un immense sourire, de réutiliser le même phrasé que son ami, crispant sa mâchoire à ce fait.

— Vous pouvez aussi m'appeler Mike si vous le souhaitez ! répondit le brun, en déviant son regard au niveau du décolleté de son interlocutrice. Un vice qui n'eut que pour effet de faire grincer un peu plus les dents de Lightman.

— Très bien...Mike ! Alors vous aussi vous avez lu son livre ?

— Oui ! Et je dois dire que je l'ai trouvé très passionnant ! J'ai beaucoup aimé la façon dont vous appuyez vos décryptages corporel à l'aide de personnalités, qu'elles soient historique, politique ou tout simplement des stars !

Un petit rictus en coin se dessina sur les lèvres de l'avocat. Une preuve de plus que le livre de Lightman ne présentait aucun intérêt à ses yeux, ou bien était-ce pour son auteur ?

— Mais vous savez, j'aime tout ce qui concerne le langage corporel et cela sous toutes ses formes..., lança Cal avec un regard en biais pour Jennifer. Celle-ci intercepta le sous-entendu et passa sensuellement une main dans son cou accompagné d'un petit pincement de lèvres. L'expert en mensonge dériva après coup son regard de vainqueur sur sa meilleure amie qui le fustigea d'un regard assassin. Elle imagina tout de suite à quoi il pouvait penser: Lightman 1 - Foster - 0. Il n'allait pas gagner ! Pas cette fois-ci se jura t-elle devant le regard triomphant de son adversaire. Elle se retourna vers Turner et l'interrogea de manière très séductrice: — Et vous...Mike... Vous aimez tout ce qui concerne le langage corporel ?

— Bien plus que vous ne le croyez..., souffla l'homme avec un haussement subjectif de ses sourcils. Elle effleura le bras du brun et gloussa. Il n'en croyait pas ses yeux. Cal bouillonna sur place et marmonna entre ses dents:

— Oh seigneur...

— En plus d'être charmant vous avez de l'humour, je suis curieuse de savoir qu'elles sont les autres qualités que vous possédez…

Elle pinça encore ses lèvres.

— Je pense que si vous me laissez la nuit pour vous les montrer, vous allez être assez surprise…

— Vraiment…

Elle le fixa intensément et passa avec rapidité sa langue sur ses lèvres. Non mais dites lui qu'il rêvait ?! Les yeux de Cal s'agrandirent de stupéfaction. Elle allait beaucoup trop loin... Il reprit précipitamment contenance et s'exclama:

— OK ! Ce fut très sympa, mais je crois que là, j'en ai assez vu!

Il prit le verre de champagne de son amie, le but cul sec et le donna à Turner qui le regarda comme s'il était devenu complètement fou. Ce qui en soi était à moitié vrai…

— Il est bouchonné, c'est dégueulasse ! grimaça-t-il dégouté. Il dévisagea Michael toujours aussi interloqué et attrapa le bras de son amie dans le but de l'éloigner de ce pervers.

— Cal mais qu'est-ce que tu…, balbutia-t-elle. Elle ne termina sa phrase qu'il l'entraîna expressément un peu plus loin en entendant un cri de protestation de Turner:

— Hey mais vous allez où ?!

— Si vous voulez tromper votre femme faites le avec la blonde. Elle n'attend que ça depuis le début ! cria Cal alors qu'il s'éloignait de plus en plus dans le couloir avec Gillian.

— Quoi ? Mais comment il sait que..., s'étonna l'avocat vite coupé par l'expert en mensonge qui proclama fortement juste avant de disparaître à un angle de couloir:

— La marque de votre alliance à votre doigt ! Vous devriez la sortir de votre poche de pantalon et la remettre !

À ce détail gênant, l'avocat massa mécaniquement son front puis emprisonna son annulaire gauche avec sa main droite. Et pendant que Turner tentait en vain de comprendre ce qu'il venait de se passer, Cal entraîna Gillian dans un couloir vide. Face à face. Elle l'interrogea d'un air ahuri:

— Je peux savoir ce qu'il t'a pris ?

— Je crois que c'est plutôt à moi de te poser cette question ! Franchement le "je suis curieuse de savoir quelles sont les autres qualités que vous possédez..." C'était totalement hors jeu !

— Ah oui et le "Mais vous savez, j'aime tout ce qui concerne le langage corporel et cela sous toutes ses formes..." C'était pas hors jeu ça ?! réfuta-t-elle avec un air offusqué.

— P'être mais... Il sembla chercher ses mots en effectuant des gestes de ses mains dans le vide puis lâcha:—Mais moi je n'ai pas dit venez "Je vous invite à dormir dans mon lit!"

— Quoi ? s'injuria-t-elle. Je n'ai jamais dit ça !

— T'as passé ta langue sur tes lèvres c'est tout comme !

— Et toi et tes allusions salaces sur ton livre tu crois que c'est mieux ?

— N'empêche que c'est avec ça que j'ai gagné !

— Hey ! Tu as voulu arrêter de ton propre chef en m'entrainant ici ! Donc par conséquent c'est moi la gagnante !

— Non mais je rêve ! Si j'ai arrêté c'était pour toi. J'ai bien vu que M. Clinton allait sauter sur toi !

— Oh tu vas me dire que c'est par pure altruisme que tu m'aurais sauvé d'un danger imminent ?

— Yep !

— J'hallucine ! Et quand ta blonde s'est grattée l'intérieur du bras, je l'ai laissé faire à ce que je sache !

— Tu sais qu'elle a un nom !

— Oh oui excuse moi : Jen ! l'imita Gillian légèrement acerbe. Lightman ria légèrement. La psychologue passa devant lui et soupira :

— J'abandonne…

Prête à partir, on la tira subitement en arrière pour être plaquée contre un mur du couloir. Elle rassembla ses esprits et réalisa que son collègue la gardait prisonnière en la retenant avec ses deux poignets de chaque côté de son corps. Elle tenta de se libérer de son emprise mais ses maigres efforts se soldèrent par un échec.

— Caaal libère moi tout suite sinon...

— Sinon quoi ?

Elle perçut un air de défit sur son visage alors qu'il ne cessa de faire un va et vient entre ses yeux et ses lèvres.

— Libère moi c'est tout !

— Je te libère à une seule condition…

Elle leva ses yeux au ciel.

— Dis toujours…

— Dis que… je suis le vainqueur !

— Alors là tu peux toujours rêver !

— Je n'avais pas prévu de passer ma soirée comme ça mais... tant pis!

— Parce que tu pensais la passer avec miss je drague tout ce qui bouge !

— Mmh j'adore quand tu fais ça..., souffla-t-il avec un léger pincement de lèvres. Qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant quand il était comme ça.

Toujours prise au piège, elle réclama lasse:—Faire quoi ?

Il la dévora du regard, approcha avec lenteur son visage du sien et souffla au creux de son oreille:

— Être jalouse…

Elle resta interdite. La sensation de son souffle chaud à quelques centimètres de son cou la laissa sans voix. Des tremblements se rependirent dans tout son corps, son souffle s'écourta… Que lui arrivait-elle ? Elle tenta de s'échapper de son emprise mais il l'en empêcha de nouveau.

— Laisse-moi partir, Cal..

— Ok ! Tu ne me dis pas que je suis le vainqueur mais je veux t'entendre dire que tu étais jalouse !

Il recula légèrement sa tête et ancra son regard devenu noir dans celui surprise de la femme. Toujours sans réponse, l'expert en mensonge s'impatienta et réitéra sa proposition:

— Alors ? Tu sais que je peux rester comme ça pendant des heures. Cela ne me dérange pas du tout…

La psychologue remarqua que le regard de son ami divagua, à certains moment, au niveau de son décolleté et soupira:—Ben voyons… Elle roula des yeux et ajouta:—Seulement si toi aussi tu le dis !

Cal prit un instant de réflexion avant de déblatérer d'une voix assurée:

— J'étais complètement jaloux. Dès que M. Crésus, qui soit disant passant abandonnerait sans hésiter père et mère pour un peu d'argent, avait posé son regard sur toi, je n'ai pas pu m'empêcher de m'interposer entre vous deux. Car depuis que je te connais une pulsion m'envahi à chaque fois qu'un imbécile s'approche de toi ! Et tu sais parfaitement pourquoi…

Gillian déglutit. Cal venait de rapprocher son visage du sien. Leur nez se frôla et leur souffle se mélangea… C'était elle ou la température dans le couloir avait dépassé les 40°C ? Lightman recula brusquement sa tête et crut entendre un grognement de protestation de la part de son amie. Il sourit, pencha sa tête sur le côté pour quémander:

— J'attends !

Gillian détourna son regard de celui perçant de son ami et fixa un point invisible derrière son épaule.

— Je l'avoue, marmonna-t-elle, j'étais un peu jalouse quand l'autre blonde a commencé à te draguer ouvertement...

— Quoi ? Excuse-moi, je n'ai pas bien entendu ! Tu marmonnais et comme tu le sais j'me fais vieux…

— Arrête de mentir, tu as très bien entendu ! Laisse-moi partir maintenant !

— Répète-le plus distinctement et je te laisserai partir !

Elle roula des yeux une nouvelle fois. Il tenait le jeu depuis le début et cela commençait sérieusement à la rendre dingue. Quoiqu'il la rendait dingue depuis qu'elle le connaissait !

— Je… J'étais moi aussi jalouse depuis le départ ! T'es content ? Je peux partir maintenant ?

Cal arbora un sourire triomphant. La tête penchée, il passa avec rapidité sa langue sur ses lèvres et objecta:—Nope !

— Quoi ? s'injuria-t-elle. Je t'ai dit tout ce que tu voulais ! À toi de respecter ta part du marché !

— Je veux mon cadeau !

— Ton - cadeau ? répéta t-elle avec lenteur. Mais de quoi parlait-il encore ?

— Bah ouais, j'ai gagné et puisque c'est moi le vainqueur, j'ai le droit à ma récompense !

— Non mais je rêve ! Depuis quand c'est toi qui créer les règles ?

— Depuis que Dieu créa Lightman !

— Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?

— Oublie ! Alors mon cadeau ?

— Qu'est-ce que tu peux m'exaspérer...

— Je sais que t'aimes ça…

Elle lui jeta un regard blasé en songeant qu'il n'arrêterait pas son petit manège tant qu'elle n'obtempérait pas un minimum.

— Tu veux quoi ?

L'homme ne répondit pas, mais regarda avec insistance les lèvres de la jeune femme. Celle-ci remarqua ses yeux commencer à se dilater et là ça:—Alors là ! Tu peux toujours courir !

Cal libéra son amie mais garda une main contre le mur près de sa tête. Il approcha son visage et murmura:—Je veux mon cadeau, mais je veux que tu sois consentante. Donc je vais le faire mais tu peux me repousser à tout moment. C'est toi qui a les cartes en mains honey… Elle était complètement tétanisée. Il ne la lâcha pas du regard, frôla ses lèvres contre les siennes… — Tu peux partir quand tu veux… Elle ferma ses yeux d'appréhension. — Je ne t'oblige à rien…

Il posa une main sur sa joue. Le cœur de Gillian battait à tout rompre. C'était surréaliste ! Il posa avec lenteur ses lèvres contre les siennes. Elle sursauta légèrement à ce contact mais se reprit bien vite lorsqu'il se montra beaucoup plus insistant. Il désirait approfondir l'échange, mais il comprit assez rapidement qu'il semblait être le seul à le vouloir. Un poids emprisonna son cœur. Les émotions ne se commandaient pas… Cal se recula et s'imprégna de l'image de la femme avec ses yeux toujours clos. Il devait faire face. Il l'avait toujours fait.

— Tu es libre !

Elle ouvrit subitement ses yeux et découvrit l'expression quelque peu déçue de son ami. C'était elle ou elle avait cru apercevoir de la douleur dans ses yeux ?

— Tu as respecté ta part du marché, je respect la mienne !

Elle le regarda un instant puis, sans savoir pourquoi, elle marcha comme un automate vers le bout du couloir. Derrière elle, l'expert en mensonge resta sur place avec la tête basse. Qu'avait-il pensé ? Un simple jeu et toutes leurs règles balayées? Les pas de Gillian devinrent de plus en plus lourd avec ce sentiment de douleur qui la fouetta en plein cœur alors qu'elle s'éloignait peu à peu de lui… Serrait-ce…? Elle s'immobilisa, toucha ses lèvres du bout des doigts, ferma ses yeux puis, toujours dos à lui, demanda:—Et le perdant, il a le droit a un cadeau de consolation ?

Cal releva sa tête. Son cœur explosa dans sa poitrine. Gillian s'était retournée avec un large sourire. Il afficha la même joie et répondit:—Je pense que je peux faire preuve de générosité sur ce point là ! Seulement deux mètres les séparaient, mais chacun pouvait ressentir l'immense bonheur de l'autre.

— Tu aimeras ton prochain, un des préceptes les plus faciles que je puisse suivre !

— Et l'unique ! répliqua-t-elle souriante.

Cal ria. Les mains dans les poches, il s'approcha lentement pour se poster souriant devant elle. Ils se jaugèrent du regard. C'était à la fois tendre et ardent.

— Et pourrais-je recommencer à le respecter ?

— Hmm… Un petit sourire séducteur apparut sur ses lèvres. Elle toucha son torse du bout des doigts jusqu'à saisir sa cravate entre ses mains et le rapprocher de son corps. Sa bouche contre son oreille, elle souffla d'une voix suave: — Je crois que si tu ne le fais pas… C'est moi qui le fera…

La respiration de Cal s'emballa. Cette fille allait le tuer !

— Tu me rends dingue !

Il la prit dans ses bras et se jeta sur ses lèvres. Les barrières brisées, il la plaqua contre un mur du couloir pour l'embrasser avec passion.

— Et Dieu créa Lightman hein ? dit-elle amusée alors que son nouvel amant l'embrassa sensuellement dans son cou. Il ancra son regard de braise dans celui rieur de sa compagne et ajouta:—Et encore tu n'as rien vu…

— Et bien... montre moi, Monsieur l'expert en langage corporel...

Cal l'embrassa avec fougue. Elle gémit de plaisir à ce contact et entoura son cou avec ses bras. Le baiser s'intensifiant, il décida de forcer le barrage de ses dents. Il mêla sa langue à la sienne pour s'enchaîner sur un baiser des plus langoureux qu'il n'est jamais existé. C'est sûr qu'après tant d'années de frustration ils n'allaient pas s'échanger que des petits baisers d'adolescents. Pendant que Cal montrait les talents que dieu lui avait donné… Dans la salle d'analyse l'ambiance était tout autre. En effet, en bon employé qu'il était Loker avait eu la délicatesse de faire le travail de son patron en proposant un tour des lieux au groupe d'actionnaires en visite.

— M. Loker, je dois dire que votre installation est vraiment pas mal du tout !

— Merci M. Zalenki ! Mais vous savez que cela est grâce à vous si nous pouvons nous permettre de posséder tout cet équipement technologique !

— C'est vrai ! renchérit Ria, aux côtés de son collègue. Et depuis qu'un homme est entré avec une arme à feu dans l'entreprise, nous avons pu intégrer un nouveau système de sécurité plus performant !

— Tel que de nouvelles caméras rotatives que nous avons installé un peu partout dans nos locaux. Celles-ci nous permettent plus particulièrement de voir dans chaque recoin de couloir !

— Vraiment ? Pouvez-vous nous en faire la démonstration ? demanda un actionnaire curieux.

— Bien sûr ! Et puis vous êtes aussi là pour ça !

Eli s'approcha d'un ordinateur, effectua quelques manipulations pour présenter divers plans des caméras en question.

— Comme vous le voyez, elles sont ultras performantes.

Eli se retourna vers le groupe d'investisseur en ajoutant:

— Elles enregistrent 24H sur 24. Nous pouvons ainsi sécuriser chaque niveau de l'agence. Par ailleurs, elles couvrent aussi les angles morts. Vous pouvez aussi constater que...

Le jeune homme s'arrêta subitement dans ses explications lorsqu'il remarqua les visages éberlués de ses invitées. Eli fronça ses sourcils d'incompréhension face aux bouches grandes ouvertes de certains actionnaires alors que d'autres lâchèrent de léger rire en chuchotant entre eux.

— Eli ! s'exclama Ria, en désignant d'un doigt tremblant les écrans derrière lui. Interrogatif, il pivota vers l'endroit indiqué et ouvrit à son tour sa bouche comme s'il avait put voir un ange tombé du ciel. En réalité, ce fut ses deux patrons en train de s'embrasser sauvagement dans un couloir de l'entreprise qui le perturba fortement.

— Oh-mon… dieu ! Il se précipita sur le clavier dans le but d'interrompre le visionnement du flux vidéo, mais dans la précipitation, il fit l'erreur de mettre le mode lecture en boucle de la séquence en question. — Merde,merde,merde ! En pleine panique, il appuya sur diverses touches du clavier pour tout annuler. Sans succès. Quelques secondes plus tard, des voix familières résonnèrent jusqu'à lui:

— Je dis juste qu'on a gagné tous les deux !

— C'est faux et tu le sais très bien Gill', c'est moi l'unique vainqueur dans cette histoire !

— Je suis désolée mais au mieux on est à égalité!

— Non!

— Et pourquoi cela Monsieur le mauvais joueur ?

— Parce que...Parce que c'est moi qui gagne tout le temps! réfuta Cal d'un geste de la main.

Gillian s'apprêta à répliquer quelque chose, mais Cal l'interrompit devant les visages livides de Loker et de Ria ainsi que ceux des actionnaires braqués sur leurs personnes.

— Quoi ? fit Lightman. Pourquoi vous faites cette tête là ? Vous avez vu Dieu ou quoi ?

Loker ouvrit et ferma sa bouche à plusieurs reprises. Il était mort, voir pire, il était viré! C'est alors que son visage s'illumina. Il pencha sa tête, regarda Lightman d'un œil intéressé et dit avec un sourire en coin:—Je crois que je vais enfin avoir une promotion… Cal plissa ses yeux de suspicion alors que son employé le regardait toujours avec un étrange sourire. Et c'est avec une immense joie que Loker songea: L'employé à l'idée vague: 1 - Lightman: 0

FIN*

Morale de l'histoire: Il faut être gentil avec ses employés car ils vous le rendront bien ! Au contraire de Cal ! Car vu le sourire de Loker, le chantage sur des duplications de cette séquence risque de faire vite grimper le montant de sa promotion... Et par ailleurs être mauvais joueur... C'est pas bien ! Quoique assez drôle dans cette histoire!

Ps: Histoire pour les frustrer de la tête de Loker dans 2 vérités et 1 mensonge lol