Rated :M, French, UA, Angst & Hurt/Comfort , chapers: , words: , [Matt, Mello]

Disclaimer :

L'univers et les personnages de cette fic sont la propriété de Tsugumi Oba et Takeshi Obata.

NA :

Ma première fic ! elle part un peu dans tous les sens mais j'espère que ça plaira à quelqu'un XD

Les personnages principaux sont OOC, car j'aime bien donner ma propre interprétation de leur relation Mwahahaha…

Il s'agit d'un UA sort of. Je ne suis pas encore sûre pour le rating mais je mets M au cas où :3

PS: Désolée pour la mise en page, je ne suis pas encore habituée au site et je galère un peu T^T et je n'ai pas encore de bêta donc faite comme si vous n'aviez pas vu toutes les horribles fautes de grammaires XP

Warning : y aura sûrement du yaoi et peut-être des thèmes perturbants dans la suite de l'histoire donc âmes sensibles

s'abstenir ^^


"L names Mello as one of his chief candidates for succession due to a nasty look in his eyes rather than anything related to grades."


8h00: Réveil.

J'émerge douloureusement des limbes de mon sommeil et la fatigue qui s'abat immédiatement sur mes épaules, me rappelle que je n'ai dormi que deux à trois heures tout au plus. Les cernes sur mon visage en témoignent et je m'empresse de les dissimuler derrière les épais verres de mes goggles qui ne sont jamais bien loin. L'éclat orangé apaise instantanément la brûlure trop crue de la lumière extérieure sur ma rétine. Je regarde avec irritation les rayons de soleil qui pénètrent dans la chambre par la fenêtre.

Je soupire résigné, chaque matin est une torture.

Je me redresse lentement en essayant d'ignorer les cris de douleur qui se propagent dans tout mon corps et jette un coup d'œil sur le lit d'à côté...Vide. Puis j'entends le bruit de la douche sur ma droite et pendant une bonne minute, je fixe la vapeur blanche qui s'échappe par la porte de la salle de bain. La chaleur moite émanant de cette pièce, contraste avec mes os gelés et me sors peu à peu de ma torpeur. Je profite du léger regain d'adrénaline pour finir de me lever complètement. J'attrape les premiers vêtements que je trouve (une chemise rayée, un jean délavé et une paire de tennis pour changer) et fauche également des gants au passage sans me soucier de la chaleur qu'il fait au-dehors. Je les enfile à la va-vite, sort soigneusement ma PSP de sa cachette (sous les lattes du plancher) pour la glisser dans la poche arrière de mon jean, ramasse mon sac de cours jeté au pied de mon lit et m'éclipse le plus silencieusement possible.

9h00:Début des cours : Physique.

En rentrant en classe après avoir sauté le petit-déjeuner, je me dirige par automatisme au fond de la salle de cours aux allures d'amphithéâtre. Je n'accorde qu'un rapide coup d'œil aux élèves qui m'entourent. Comme d'habitude, Blanche-Neige est assis au premier rang, plongé dans la résolution d'un puzzle aussi immaculé que lui. Linda est assise derrière et j'aperçois de ma place surélevé l'esquisse qu'elle fait de l'albinos. J'avoue que c'est assez réussi, même si je ne vois pas l'intérêt d'immortaliser cette scène d'un ennui mortelle. J'abandonne mon observation de la salle de cours et reprend mon activité préférée -qui est de me dédier corps et âme à ma PSP chérie- jusqu'à l'arrivée du professeur.

Au risque de passer pour un malade mental, je dois dire que j'aime assez les cours de physique. Pas la matière ni le professeur qu'on soit clair, mais c'est un des seuls cours que je n'ai pas en commun avec lui. Puisqu'à cette heure et à sa demande, il suit une option avancée de physique quantique, et je peux profiter pleinement du calme et de la tranquillité que son absence procure. On pourrait se demander pourquoi Near, en tant que n°1 ne suit pas également ce cours avancé. La raison est simple. Il est majoritairement suivi par les anciens de la Wammy et on ne peut pas dire que ces derniers soient des tendres avec les plus jeunes ... Maintenant faite le calcul : petit-albinos-je-sais-tout vs génies-pré-ados-accrocs à la compétition et on obtient "pudding de Near". C'est pourquoi, Roger à jugé préférable pour l'intégrité du futur successeur de L , qu'il suive les cours normaux, loin de la menace des grands et de sa Némésis.

De toute façon, ça ne change rien pour cet enfoiré. Quand on est un génie de son calibre, pas besoin de cours pour comprendre la physique quantique; lire la version pour les nuls suffi. Honnêtement, je n'ai jamais vu Near réviser ou poser des questions sur un sujet et ça ne l'empêche pas d'avoir les meilleures notes de tout l'institut. Quand je dis que c'est un enfoiré. Pas que les notes me concerne tant que ça, mais disons que par le principe de cause à effet, si Near n'était pas aussi doué, je n'aurai pas à servir si souvent de punching-ball pour un certain blond au complexe d'infériorité démesuré. Alors oui, moi aussi, comme tout le monde ici, je ne peux pas m'empêcher de ressentir de la rancœur voir de la haine pour ce petit être imberbe, ce robot à l'apparence humaine.

Mais tout ça mise à part, j'ai discuté une ou deux fois avec l'albinos et il m'a fait l'effet d'un chic type au fond. Du moins ce qui s'en rapproche le plus dans un orphelinat dédié à la vénération du grand détective L et à la compétition sans fin pour devenir son successeur. En bref, un orphelinat qui n'en a rien à carrer des troubles psychologiques d'enfants abandonnés et perdus, tant qu'ils sont capables de stocker un savoir encyclopédique dans leur petite boites crâniennes…

Home sweet home.

Tandis que je suis plongé dans ces joyeuses réflexions, mes oreilles captent vaguement des bribes du monde extérieur, entre autre, le monologue monotone du vieux professeur de physique. Mes doigts ont leur vie propre et jouent distraitement avec la PSP planquée sous la table. J'ai bon espoir d'atteindre le level 100 avant la fin de la journée.

12h00: Réfectoire

Le repas à été plus animé que d'habitude. Comme je suis arrivé un peu à la traîne, il ne restait pas beaucoup de places libres parmi les orphelins de la Wammy. Heureusement, Linda est venue à mon secours et m'a offert de partager sa table. Derrière elle, ses amies se poussaient du coude et gloussaient en me jetant des regards racoleurs.

Réticent, je regarde encore une fois autour de moi et me résigne finalement à m'asseoir à leur table.

C'était ça ou me retrouver coincé avec Near et ses manies d'albinos anorexique... Et puis un peu de compagnie féminine ne fait pas de mal pour changer, surtout que cette fille semble m'apprécier pour une raison qui m'échappe. Comme en témoignent ses coups d'œil discrets et son sourire bienveillant tandis que je me chamaille gentiment avec les autruches qui lui servent d'amies.

J'avoue que je suis plutôt de bonne humeur à la fin du repas. Mais après les avoir salués, tandis que je m'éloigne lentement en direction de la sortie, j'entends cette phrase lancée sur un ton anodin :

"- Tu devrais passer à l'infirmerie pour ta jambe".

Mon corps se raidit en même temps que mon sourire idiot s'efface et je peste mentalement contre ma négligence.

Les femmes et leur maudit sens de l'observation. Depuis ce matin je faisais pourtant de mon mieux pour cacher mon boitement.

Je me retourne lentement vers Linda, le temps de plaquer un sourire sur mon visage, et en guise d'excuse je lui sors un mensonge minable, comme quoi j'ai trébuché dans les escaliers en jouant à la console. J'ajoute un rire niais à cette déclaration pour coller au personnage. Ses amies ricanent et me taquinent sur ma maladresse de geek tandis que l'expression de Linda me laisse entendre que mon numéro ne l'a pas convaincue. Je soupire intérieurement, elle n'est pas la 4eme dans la succession de L pour rien.

En sortant, je continue de me reprocher cette bourde. Voilà la raison pour laquelle je dois limiter mes interactions sociales : pour m'épargner ce genre de réflexions pénibles. Cependant, une infime partie de moi ne peut s'empêcher de rétorquer que je peux bien faire une exception pour Linda. La douceur de son regard me rappelle celui de ma mère. Personne ne me regarde plus comme ça depuis longtemps...

Je laisse échapper une grimace à cause de la douleur lancinante qui est revenu irriter ma jambe et j'avance tant bien que mal dans le couloir désert en essayant de chasser ces pensées inutiles de mon esprit.

13h00: Reprise des cours: Psychologie.

De retour en classe, je me replonge dans le jeu en laissant mes yeux vagabonder du côté de la fenêtre entrouverte.

Il fait beau aujourd'hui.

Le ciel bleu sans nuage et la verdure du parc se couvrent çà et là de minuscules bourgeons de fleurs. On est au début du printemps après tout. Pas que je sois particulièrement un grand promeneur ou un amoureux de la nature, ce qui est un euphémisme pour un agoraphobe. Mais j'aime observer le paysage à travers la fenêtre. Le monde extérieur, derrière la protection de la vitre (ou derrière mes goggles) a quelque chose de rassurant. Je me laisse même bercer par la brise qui vient me chatouiller les bras et délaisse un instant mon jeu tandis que mes yeux se ferment lentement. Mes nuits d'insomnie viennent me réclamer leur dû.

TOC TOC TOC

Trois coups distincts contre la porte m'empêchent de m'abandonner aux bras de Morphée; réveillant par la même occasion ou sortant de leur transe les autres élèves présents dans la salle. Sans attendre de réponse, la porte s'ouvre en grand, laissant paraître l'intrus qui n'est autre qu'un élève retardataire. Le professeur, interrompu dans son monologue, dévisage le nouvel arrivant avec une mine exaspérée. Celui-ci lui retourne un sourire narquois qui déclenche quelques gloussements dans la classe.

S'en suit quelques secondes d'un silence plat, où le vague espoir d'avoir enfin un peu d'animation effleure le visage de certains de mes camarades parmi les plus indisciplinés, tandis que d'autres, tout aussi conscient de ce qui va suivre mais moins sûr d'apprécier, préfèrent se replonger avec un regard las dans leurs pensées ou manuels scolaires. Difficile de leur en vouloir. Moi aussi, au début, son petit numéro m'avait bien amusé. Mais on était tous déjà trop habitués à ses entrées théâtrales.

- «Mello, pourrais-tu avoir l'obligeance de justifier ton retard ? » Demande le professeur.

L'interpellé prend son temps avant de répondre (ce qui n'est jamais bon signe avec lui) et lâche enfin d'une voix grave qui détonne avec ses traits délicats :

- « J'étais convoqué chez Roger, m'sieur, pour une sombre affaire de contrebande de cacao... Mais ne vous en faites pas, comme il n'y n'avait aucune preuve solide contre moi, j'ai été vite innocenté. La justice triomphe toujours, n'est-ce pas ce que l'on nous enseigne ici ?»

Et tandis qu'il parle, il sort nonchalamment une barre de chocolat de sa poche et se met à la manger cérémonieusement devant le regard consterné du professeur et celui goguenard de la plupart des élèves.

- « Bon, très bien, va t'asseoir...» Soupire enfin le professeur visiblement à bout de nerfs et voulant reprendre son cours s'en faire de vague.

Le dénommé Mello est sans doute de bonne humeur puisqu'il se contente d'un hochement de tête, et les mains dans les poches, toujours sa barre de chocolat dans la bouche, il se met à monter tranquillement les gradins en direction du fond de la salle. Autrement dit, dans ma direction...

Je garde obstinément les yeux baissés sur ma console tandis que je sens les battements dans ma poitrine s'affoler et je me mets à prier intérieurement (ce qui est stupide pour un athée) «Pourvu qu'il m'ignore, pourvu qu'il m'ignore...». Mais la tentation est trop forte et tandis qu'il s'approche je lève la tête une poignée de secondes justes le temps pour mes yeux de rencontrer les siens et je sais que ma prière a été vaine. Il n'a clairement pas l'attention d'arrêter le jeu maintenant. Après m'avoir lancé un rapide clin d'œil qui me fait frissonner de la tête au pied, il se retourne brusquement en direction du professeur et dit d'un ton indigné, sa voix prenant des inflexions haut perchées, faussement incrédules :

-" Et lui là, il a le droit de jouer en classe ? "

Shit.

Tous les regards se tournent sans surprise vers mon humble personne. Le professeur me dévisage même avec un petit air embarrassé. Il sait que c'est de moi qu'il parle (si le doigt ganté et vindicatif du nouvel arrivant, pointé dans ma direction, ne suffisait pas). Bien sûr, ils sont tous au courant de mon addiction pour les jeux vidéo et de ma fâcheuse tendance à ramener ma console en cours... Mais Hey, on est à la Wammy ! Chacun a ses petites manies et c'est une règle plus ou moins tacite entre génies de ne pas se charrier pour ça. Mais il est aussi de notoriété publique que le n°2 n'en a rien à foutre des règles et prend même un malin plaisir à les briser.

Ainsi donc, le vieil homme qui est d'ordinaire tellement blasé qu'il laisse couler, se retrouve acculé et mis devant ses responsabilités de professeur. Il se doit de donner l'exemple et faire preuve de son autorité en sanctionnant les élèves qui contreviennent au règlement... Au risque de perdre la face devant le démon blond. Et perdre la face devant Mello, c'est perdre le respect de tout les orphelins au grand complet. Sauf peut-être un, mais Near ne respecte personne. Pas même L, alors...

Je lâche un soupir résigné en voyant une lueur de détermination s'allumer dans le regard du vieil homme tandis qu'il se tourne vers moi.

Bilan :

Après un sermon de 10 minutes sur ma conduite inqualifiable, l'effet néfaste des jeux vidéo sur mes neurones et une pile de travail en plus à rendre en fin de semaine, j'ai dû me séparer avec un déchirement au cœur de ma console. Notant au passage que mon jeu affichait GameOvervu que je n'avais pas pensé à l'éteindre durant le "show de Kheel"... Adieu level 100.

Je n'ai pas besoin de tourner la tête pour savoir que mon voisin de derrière, tout juste installé, affiche un grand sourire moqueur dans ma direction. C'est en effet une des façons de décrire Mello : puéril.

Il y en a tellement d'autres encore...

Mais je n'y fais pas trop attention pour le moment et comme ma PSP a été confisquée jusqu'à la fin du cours, je me contente de tourner mon regard de nouveau vers la fenêtre.

Après tout, il fait beau aujourd'hui.

17h00: Affichage des rankings dans le hall.

Je suis encore 3eme.
Et enfin level 100 !

Il vaut mieux partir d'ici avant que la drama queen ne se pointe pour rejouer le drame habituel de l'éternel second et personne ici n'est assez idiot pour être dans les parages à ce moment-là...

Pourtant il y a quelques années, une vidéo a été postée anonymement sur le réseau de la Wammy, montrant un Mello hystérique, s'arrachant les cheveux et se roulant par terre tel un enfant capricieux, maudissant tous les albinos de la terre dans toutes les langues existantes (jusqu'en klingon), avec en fond sonore l'air de «The winner takes it all» d'ABBA qui venait renforcer le côté tragique de la scène .

La vidéo était devenue virale en quelques heures bien qu'elle est disparue tout aussi rapidement qu'elle était apparue. Par un heureux hasard, comme le blondinet ne se mélangeait pas avec la plèbe, il n'eu jamais vent de cet enregistrement. Et bien sûr personne n'avait été assez bête pour le lui raconter. Il était donc devenu une vedette sans même le savoir et les chanceux qui avaient vu de leurs yeux ce petit bijou s'empressèrent de le raconter avec le plus de fidélité possible aux autres. On le loua partout pour son interprétation très Shakespearienne et pendant plusieurs mois, Mello se demanda la raison des chuchotements et des rires qui accompagnaient ses pas. Mais il en conclut simplement que c'était le traitement naturel que les simples d'esprit rendaient aux êtres supérieurs.

En ce qui concerne l'auteur de la fameuse vidéo, nul ne pu remonter jusqu'à lui. En effet, il avait effacé toutes ses traces du système informatique de la Wammy, ce qui en soit consistait déjà en un exploit, ce dernier ayant été mis au point par L en personne. Et comme cette mystérieuse personne avait en plus osé ridiculiser Mihael Kheel sans même que ce dernier s'en aperçoive, il devint tout de suite le héros des nombreuses victimes du tyran blond, vengeur de la veuve et de l'orphelin.

Plusieurs hypothèses circulèrent parmi les génies sur l'identité de ce fameux vengeur masqué. Pour les uns, c'était évident que L en personne était intervenu pour mettre fin au règne de terreur instauré par Mello. Pour les autres, ça ne pouvait être qu'un coup habile de Near, pour entâcher la crédibilité de son rival, bien que ce dernier nia toute implication dans l'affaire, qui semblait par ailleurs le laisser indifférent.

Pour Matt, ce n'était que juste rétribution après que Mello est franchit la limite en bousillant sa précieuse PSP durant une de ses crises de colère.

20H00: Fin des cours

Je me suis réfugié au dernier étage pour fumer. Là au moins je sais que je ne serai pas dérangé. C'est une habitude que j'ai pris depuis mes 9 ans, la clope, je veux dire, depuis que je suis arrivé ici. C'est un des grands qui m'avais offert ma première cigarette est comme à l'époque, j'essayais de m'intégrer, je m'étais dit pourquoi pas. Bien sûr, j'ignorais que ça faisait partie de leur rituel de bizutage et ils m'avaient donné une bonne raclée après ça.

Étrangement, j'en garde un bon souvenir. C'était exactement le genre de contact humain dont j'avais besoin pour combler le vide qu'avait laissé la mort de mes parents.

Étendu dans l'arrière-cour de l'orphelinat, les vêtements déchirés et sales, des hématomes recouvrant chaque parcelle de mon corps, le nez cassé, une dent pétée et le visage en sang, je ne m'étais jamais senti aussi vivant.

C'était comme si quelque chose en moi s'était réveillé. Appuyant sur le bouton Reset et faisant remonter à la surface toutes les émotions que j'avais réprimé depuis le deuil.

Le vide que je ressentais, avait était remplacé par un magma bouillonnant de vie, de rage, de joie, d'hystérie. J'avais éclaté de rire comme un fou et tousser à cause du sang dans ma bouche. Après un moment, je m'étais assis contre le mur de briques et j'avais vu à mes pieds la cigarette toujours allumée. Recouverte elle aussi de terre et de sang, abandonnée elle aussi sur le bord de la route. Je me suis senti soudain très proche d'elle. Nous avions une destinée semblable. Alors je l'ai ramassée et je l'ai remis dans ma bouche, en inspirant et exhalant doucement, je l'ai savouré le plus longtemps possible pour faire honneur à la fin de sa vie et au commencement de la mienne.

Le vieil homme qui ressemblait à Alfred dans Batman, dont plus tard, j'appris qu'il s'appelait Watari, m'avais dit en arrivant que désormais, je ne pouvais pas conserver le prénom que mes parents m'avaient donné pour des raisons que je n'avais pas comprise parce que je n'étais pas en état de les écouter.

Mais d'une certaine façon à ce moment-là, je compris. Je ne pouvais plus être Mail Jeevas. Au moins aux yeux du monde. Mail était mort et il ne restait plus que Matt.

Cet orphelin solitaire avec les goggles oranges, cheveux roux, vêtements rayés, toujours une PSP entre les mains et cet air détaché.

C'est ce jour-là que je suis né.

Depuis ce jour, fumer m'apaise.
Mais Mello ne me laisse pas fumer dans la chambre, alors je monte ici à l'étage.

20h59: Couvre-feu

Le couvre-feu sonne bientôt, je ne peux plus retarder le moment de rentrer…

21h00: Dortoir, Chambre N°13

Je suis de retour devant la porte du dortoir n°13, ma chambre... Notre chambre.
Comme d'habitude, j'hésite avant de rentrer. C'est ridicule, mais encore maintenant, je sens que j'ai besoin de m'y préparer mentalement. Ça fait presque six ans maintenant que je partage cette chambre avec lui. Et tout les soirs c'est la même histoire. À l'heure du couvre-feu, je me retrouve planté devant ma porte comme un idiot. Les yeux fermés et la main sur la poignée, les jointures blanches à cause de la tension dans mon corps. C'est plus fort que moi. C'est physique. Devant cette porte, je me tiens tremblant comme un noob devant la porte d'un donjon de niveau 100. Je sais la comparaison est pathétique, mais penser aux jeux à le mérite de me calmer un peu. Parce que je sais qu'une fois derrière cette porte, il faudra que je sois imperturbable devant tout ce que je pourrais voir ou entendre. Il faudra que je laisse ma volonté sur le seuil. Je ne serais plus Mail, je ne serais même plus Matt.

Juste son chien.

Quand je tourne la poignée, le beau temps, Linda, les cours, les jeux, mes pensées, la douleur, la lumière, tout est noyé par un tourbillon qui me donne le vertige et la nausée. Puis plus rien. Rien que du vide. Alors j'ouvre la porte.

... Il n'est pas là.

23h40 :
Impossible de dormir malgré la fatigue. Ça fait des heures que je suis allongé dans mon lit les yeux ouverts, à attendre... Quand j'entends enfin la porte grincer et s'entrebâiller légèrement.
23h43:
J'entends craquer le chocolat contre ses dents.
23H46 :
Je sens ses yeux sur moi, deux saphirs de métal froid qui scintillent dans l'obscurité et me perforent le dos.
23h50:
Il s'avance pensivement et s'assoit au bord de mon lit.
23H55:
Je sens son souffle chocolaté dans mon oreille quand il chuchote :

-"Je sais que tu fais semblant de dormir…"

Lorsqu'il saisit mon visage pour m'obliger à le regarder, je vois dans le reflet de ses yeux morts, mon masque d'indifférence se fissurer.

00h00: Une fois de plus, ils m'ont laissé seul dans le noir avec Lui.


NA:... Bouh ? XDD
Plus sérieusement, ne vous attendez pas à une suite chronologique de ce chapitre. Sa seule fonction est de placer le décor de l'histoire :3 Ah ! Et j'ai failli oublier (ce qui prouve bien que je suis une débutante XP), n'oubliez pas de reviewer si l'histoire vous a plu ! Ce serait très encourageant surtout que vous seriez mes tout 1er lecteurs et lire vos critiques constructives ou simplement votre avis serait bénéfique pour ma progression. ^^