Crédits : Rien de rattaché à un nom propre n'est à moi.
Note : Bonjour! Ce que vous vous apprêtez à lire est un OS, mais il est bien plus long que prévu, et le gentil petit fait finalement plus de 12 600 mots :3 Je le posterai donc en deux parties, ce qui n'est pas plus mal étant donné la chronologie, et la seconde viendra soit cette nuit, soit demain matin au plus tard :) [La seconde partie est la plus concernée par le rating, la première aurait pu passer avec un T je pense :3 ]
Cet OS se situe vers la toute fin de leurs années de lycée (l'année scolaire terminant fin mars, à un mois et demi près). Il contient aussi trois points de vue différents : deux internes et un omniscient, il n'est cependant pas difficile de s'y retrouver et c'est clairement délimité =)
Et donc voilà, je vous souhaite une bonne lecture!
(Pour rappel ou pour ceux qui ne suivent que la vf, Nigo est le "nom" du chien (numéro 2) que trouve Kuroko et qui devient donc le sien.)
Nigo ne grandit pas
Partie Une
Hier, il m'est arrivé une drôle d'aventure. Et, pour être honnête, je n'ai toujours pas tout à fait compris ce qui m'est arrivé à partir du moment où un grand dadais, tellement haut qu'il pouvait certainement toucher le ciel, a décidé de me ramener chez lui.
Vous y verrez peut-être mieux que moi, alors laissez-moi vous raconter. Je compte sur vous pour m'expliquer, parce que je n'ai jamais vu mon petit maître dans de tels états. Il ne me lâche plus d'une semelle depuis ce matin, et j'ai déjà pris deux bains. J'ai même pensé un moment qu'il allait pleurer lorsqu'il m'a retrouvé…
A ce propos, je m'appelle Tetsuya no.2. Et celui qui est en train de me serrer contre lui comme il serrerait sa peluche fétiche, c'est celui qui est mon maître depuis bientôt trois ans.
x-x-x
Depuis quelques jours, je n'ai plus le droit d'avoir une grosse balle. Ils ne m'en donnent plus que des petites. Et tout cela sur ordre de la femelle qui semble être l'alpha de la meute, parce que j'ai accidentellement crevé celle que j'avais jusque-là. Mais je ne l'ai pas fait exprès ! D'habitude, mes crocs glissent dessus, et c'est amusant parce que ça fait un drôle de bruit. Et puis, ça me donne un défi impossible à relever ! Seulement voilà, cette fois-là, j'ai réussi et la chef m'a puni en conséquence. Comme si ma canine ne me faisait pas déjà assez mal à cause de la balle, il a fallu qu'elle me gronde… Je le savais que c'était pas bien ce que j'avais fait, je ne comprends pas pourquoi elle a pensé devoir en rajouter. Même mon petit maître m'a fait des remontrances, et je lui fais le museau depuis. Si je tiens bon, j'aurai peut-être une nouvelle balle.
Lassé de les voir courir partout et s'amuser alors que je n'en ai pas le droit, je décide d'aller faire un tour en dehors du gymnase. Le soir est déjà tombé, et je sens le vent frais de l'hiver passer à travers ma fourrure, ça faisait longtemps. Aujourd'hui, je ne porte rien pour la protéger mais d'habitude mon petit maître m'habille de façon à montrer, d'après ce qu'il m'a répété à chaque fois qu'il me passait le tissu, que je suis la « mascotte » de leur meute. Je ne sais pas trop ce que ça signifie, mais c'est plutôt agréable. Ils sont tous gentils avec moi, me donnent des caresses et des friandises tous les jours, ce qui fait grogner mon petit maître car, apparemment, il doit me faire courir tous les matins à cause de cela (c'est du moins ce que je déduis de nos séances de courses plus intenses qui suivent une journée pleine de sucreries). Mais j'aime courir et j'aime les friandises, alors je ne m'en prive pas. Il n'y en a qu'un dans la meute qui ne m'a encore jamais touché, et je vois bien qu'il a peur de moi. Je l'avoue sans honte, ça fait du bien à l'égo de se voir craint, et je n'hésite pas à l'embêter un peu en l'acculant, parfois. C'est tellement drôle de voir cet humain, le plus grand de tout le groupe, ressentir une telle peur à mon approche.
Une sauterelle me passe devant le museau et, avant même d'y penser, je bondis après elle. C'est plus fort que moi, il faut que je l'attrape ! Elle finit néanmoins par m'échapper en plongeant dans un massif de fleurs que je n'ai pas le droit d'approcher. Une odeur alléchante prend alors le relais dans ma curiosité. Ça sent le sucre chaud et le beurre, je n'ai jamais eu droit à une friandise de cette odeur-là ! Je la suis, j'ai bon espoir d'amadouer l'humain qui la transporte pour en obtenir un peu.
Je termine de traverser la cour de ce qu'ils appellent « lycée » (encore un mot que répète mon petit maître chaque matin) et me retrouve devant la grande porte. L'odeur vient d'un peu plus loin… Je continue ma route en évitant de penser au sort qui m'attend lorsque je reviendrai car c'est certain, ils vont se fâcher. Mais que valent leurs remontrances face à un fumet si délicieux que j'en bave d'avance ?
J'aperçois mon objectif de l'autre côté de la rue. Un crissement de pneus suivi d'un coup de klaxon manque de me tuer d'une attaque, et je cours me réfugier sur le trottoir d'en face. Je suis tellement paniqué que mes pattes ne répondent plus de rien, et je me heurte à celles d'un animal qui, n'appréciant probablement pas, me grogne après.
Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et m'aperçois que l'espèce en question n'est autre qu'humaine. Et pas n'importe quel spécimen ! C'est celui qui détient mon sésame. Je lève les yeux face à cet individu anormalement grand, et lui me regarde en fronçant les sourcils. Et je sais qu'il ne s'agit pas d'une bonne nouvelle, car c'est ce qu'ils font souvent avant de me réprimander.
A ma grande surprise, il s'accroupit et tend une patte vers moi. Je me méfie un peu et recule d'un pas, ma queue se logeant entre mes postérieures. Ça va, je reconnais ta supériorité, tu es immense de toute façon. Il semble hésiter, me regarde de côté et pose sa patte sur son genou. Il jette un œil à droite, puis à gauche, puis m'observe à nouveau.
« Tu vas bien ? T'as failli y passer, mon vieux. »
Je réponds à ses aboiements que je devine inquiet par un jappement, puis m'assied. Il n'a pas l'air bien méchant, et je n'ai pas oublié les sucreries. Je me mets à battre de la queue presque automatiquement tandis qu'il se met à fouiller dans mon cou, m'arrachant un sursaut. Il me semble qu'un seul de ses doigts est aussi grand que ma tête ! D'ailleurs, je leur trouve une teinte peu ordinaire, ils ont l'air plus foncé que ceux de ma meute.
« Tu viens d'où, d'abord ? T'as pas de collier. »
Je penche la tête sur le côté pour l'amadouer un peu plus, et il me donne une caresse rassurante. Je pense que je tiens le bon bout. Enfin, jusqu'à ce qu'il ne me soulève en passant sa grande patte sous mon corps. Désorienté par le geste inattendu, je me mets à me débattre sans y réfléchir et tombe par terre. Heureusement pas de très haut, mais un couinement m'échappe malgré tout.
« T'es un sacré diable, toi. »
Je me relève et secoue la tête quand une douleur me prend dans l'arrière-train. Je ne suis peut-être pas si bien tombé que ça. Parfois (seulement parfois), je me dis qu'être un chat doit avoir du bon…
Un bruit de papier froissé attire mon attention que je focalise à nouveau sur l'humain gigantesque. Celui-ci fouille dans son paquet de friandises, et il sort un morceau de quelque chose qui m'a l'air tout à fait délicieux. A nouveau, je jappe pour lui signifier que j'adorerais goûter un peu de ce qu'il tient, et il me sourit en s'accroupissant de nouveau. Et je sais qu'un sourire chez un humain, c'est bon signe.
Ma queue s'agite d'elle-même alors qu'il me tend le mets sucré que j'attrape du bout des crocs. Ma canine me fait encore mal, il vaut donc mieux ne pas se montrer trop pressé.
Mais ! Attendez ! Elle est où ma friandise ? J'allais la manger, et elle a disparu ! Je pose mes deux pattes avants dans la sienne et fouine, mais je suis formel : le morceau s'est volatilisé. Machinalement, je lèche le sucre restant sur le bout des griffes de cet humain qui émet un son très agréable, un son qui signifie qu'il est heureux. Je l'entends souvent, dans la meute. Un rire.
« Hahaha ! Allez, j't'emmène. Tu m'as l'air perdu t'façon. »
Il me soulève à nouveau, cette fois-ci de ses deux pattes, et je me laisse faire malgré le fait que je ne sois absolument pas habitué à une telle hauteur.
« Cet idiot n'pourra pas dire que j'ai oublié la Saint Valentin c'te fois. »
Je l'entends grogner entre ses babines, mais sa voix est celle d'un humain content. Alors je suis content et aboie aussi, approbateur, cela semble lui plaire.
« Au moins t'as l'air d'accord, toi. »
Il gratouille doucement mon museau et je ferme les yeux de bien-être. Bientôt, nous montons dans l'un de ces longs véhicules bruyants et toujours plein de monde dans la journée. D'ailleurs, dans ces moments-là, mon petit maître me laisse me réfugier dans son sac pour me protéger.
A ce propos… où allons-nous ? Il risque de s'inquiéter ! Il faut que je retourne là-bas…
Je me mets à aboyer et à me tortiller sur les genoux de l'humain foncé pour lui échapper, et celui-ci semble me gronder.
« Hey, tiens-toi tranquille. … Ho ! »
Ses réprimandes m'importent peu cependant, mais il finit par me punir en m'enroulant dans le long tissu qu'il portait autour du cou. Et je dois admette que le stratagème a l'effet escompté puisque je ne parviens plus à bouger. Sauf ma queue. Mais c'est plutôt inutile pour le moment. Je décide de capituler, ça ne sert pas à grand-chose de continuer à se fatiguer après tout. En plus, j'ai l'impression de connaître l'odeur qui imprègne le dit tissu…
Un moment dont je ne saurais définir la durée plus tard, m'étant finalement assoupi dans la chaleur que me communiquait ce grand dadais enleveur de chiens, nous passons la porte d'une maison dans une maison. La dernière fois que j'avais vu ça, c'était chez l'ami de mon petit maître qui a peur de moi. Et je ne peux pas m'empêcher de trouver ça stupide, même si cela fait bien longtemps que j'essaie de ne plus m'interroger sur la logique de cette espèce pour le moins insolite.
« C'est moi ! » aboie celui qui me porte toujours.
« Bienvenue, Aominecchi ! Tu en as mis du t-… »
Un spécimen tout aussi grand mais surtout beaucoup plus clair avec un air de déjà-vu se montre et me dévisage. Je crois qu'il est un peu perplexe, au moins autant que moi. Il nous passe devant pour fermer la porte et se retourne vers nous.
« Daiki, qu'est-ce que c'est ? »
Il nous pointe du doigt, et je regarde l'humain qui me tient. Que nous veut-il, je m'interroge.
« Cadeau d'Saint Valentin. Prends-le que j'me déchausse, et ça aussi. »
Je passe dans les pattes du nouveau venu, suivi (pour mon plus grand bonheur) du sac de friandises. Ignorant la tension musculaire que je sens chez l'humain clair, je me mets à renifler le sachet. Avec un peu de chance, je pourrai peut-être y passer le museau… Mais mes espoirs tombent en miettes aussi sec lorsque mes pauvres oreilles subissent une attaque sonore de haut niveau.
« Tu as enveloppé ce chien dans mon écharpe ?! »
Je vois l'autre lever les pattes, apparemment un peu gêné puisqu'il détourne les yeux. Je suppose qu'il veut qu'on lui gratte le ventre. Il faut accepter de se coucher pour ça, le grand. Même si je te comprends, ça ne doit pas être facile de s'avouer dominé quand on est le plus imposant. Cependant, le clair ne lui accorde pas la moindre caresse et se contente de m'emmener dans une autre pièce. Je dois admettre que l'inverse m'aurait étonné, je n'ai encore jamais vu d'humain en gratouiller un autre. Leur espèce semble ne pas réagir comme la mienne dans leurs contacts sociaux, les aboiements seraient apparemment leur unique moyen de communication (il est vrai qu'ils en ont tant de différents que je ne parviens pas encore à les décrypter). Et les ballons leur unique jeu. Pour être honnête, je perds espoir en ce qui concerne leur avenir.
Le clair s'assied dans un canapé (j'adore les canapés, c'est un objet dont je retiens le nom) et retire le tissu dans lequel je suis prisonnier en fronçant les sourcils. Il a l'air un peu en colère.
Lorsqu'il termine, je ne sens plus mon corps et je deviens incapable de me tenir debout. Au moins, ça a le mérite de le faire rire. Alors je suis content. J'aime les humains heureux, ils ont une odeur très agréable, légère et contagieuse. Lorsque l'un l'est, les autres autour de lui le deviennent, et moi aussi. Je crois que je peux sentir ma queue remuer de joie.
« Ce chien me dit quelque chose… Tu l'as trouvé où ? »
Le clair me soulève à hauteur de ses yeux et me regarde de haut en bas, puis de bas en haut. Je ne suis pas bien certain de ce qu'il me veut, alors je jappe et laisse pendre ma langue. La femelle alpha de ma meute me gratouille toujours la tête quand je fais ça. Lui me sourit, puis fronce à nouveau les sourcils avant de tourner la tête vers le foncé lorsque celui-ci l'interpelle.
« Dans la rue. Y'avait personne et il a pas de collier alors j'l'ai pris. M'regarde pas comme ça, il est propre ce cabot ! Tiens, jette un œil à ses pattes arrières, j'crois qu'y s'est fait mal tout à l'heure. »
On me retourne sur le dos, chose que j'apprécie moyennement lorsqu'on m'y force sans me demander mon avis, et je me retrouve à me faire manipuler sans vergogne. Bon, certes, il est plutôt doux et ne se montre pas avare en câlins sur mon ventre. Je lui lèche les doigts tout en me détestant d'être aussi faible et corruptible.
« -A première vue il a rien… Mais tu sais Daiki, je doute que ce soit un chien perdu.
-L'était tout seul. » Un bruit d'eau se fait entendre, et je frissonne imperceptiblement à l'idée désagréable d'être touché avec des pattes mouillées ou, pire, de prendre un bain. Des caresses un peu plus appuyées me rassurent, et je décide d'essayer d'attraper cette patte entre les miennes afin de divertir l'humain.
« Mais il est propre. Et bien nourri, visiblement. Son maître devait pas être loin… Tu l'as trouvé où exactement ? »
Il ne me regarde toujours pas alors que je lui mordille les griffes. Ça commence à devenir vexant, je m'ennuie moi !
« -Près de Seirin, j'suis passé à la pâtisserie dont avait parlé Kagami.
-T'es allé aussi l- Seirin ?! »
Décidément, je n'aime pas les aboiements du clair. Il semble être du genre très excité, il n'arrête pas de hausser la voix. Mon petit maître, lui, ne l'a jamais haussée, sauf une fois. Mais nous étions dans un endroit où tout le monde aboyait fort après d'autres humains qui jouaient avec une balle. Il ne devait pourtant pas être trop en colère ce jour-là, puisque eux ne se sont pas fait confisquer leur ballon.
Non sans mal, je me retourne sous son regard que je devine intrigué et rejoins le sol. Je vous passerai le fait que je m'y étale plus qu'autre chose, n'ayant pas encore tout à fait retrouvé toutes mes sensations.
« Je sais d'où je connais ce chien ! C'est celui de Kurokocchi ! »
J'ignore pourquoi, mais je sens comme un grand étonnement planer dans la pièce. Je ne m'en préoccupe pas et m'approche de la table où repose le sachet de friandises et m'assied devant en couinant, museau en l'air et langue pendante. Imparable, je le sais.
« Tetsu a un chien ? »
Le foncé comprend ma requête et arrache un nouveau morceau avant de me le tendre. Je l'attrape du bout des crocs avant de le laisser tomber par terre. J'ose espérer que ce sont ses mains qui sentent le savon, et non pas ma sucrerie. Je jette un coup d'œil suspicieux à l'humain qui hausse un sourcil avant de se relever et d'aller rejoindre l'autre vers le canapé. Je renifle ma friandise une dernière fois afin d'évincer tout doute, et… Mais ce n'est pas vrai ! Où est-elle passée encore ? Je couine mon mécontentement, mais m'aperçoit rapidement que plus personne ne m'écoute.
« -Hmm, il m'avait dit qu'il l'avait trouvé dans la rue. Mais c'était pendant notre premier inter-lycée. Le jour de notre premier match l'un contre l'autre d'ailleurs…
-Haaa ? C'est quoi cette tête ?
-…De la nostalgie ? Tu m'as plus regardé avec des yeux aussi fiévreux depuis ce jour-là !
-Si c'est qu'ça, le problème peut s'régler… »
Je retourne vers les deux humains qui commencent à devenir bruyants dans l'espoir de pouvoir prendre part au jeu (car ils ont l'air de s'amuser), et prend conscience de quelque chose qui n'est vraiment pas banal chez leur espèce. Le foncé est en train de gratouiller le ventre du clair ! Quand je dirai ça à Mimi, la petite chienne que je croise tous les matins lorsque je retrouve la meute en compagnie de mon petit maître, elle ne me croira jamais…
Je décide de pousser l'analyse, espérant grappiller quelques informations sur un tel comportement. Pourquoi ces êtres agiraient-ils ainsi lorsqu'ils sont en si petit nombre plutôt qu'au milieu des autres ? Est-ce que leur besoin de domination serait aussi peu affirmé ? Je m'assieds au pied de la petite table d'où n'émane malheureusement aucune odeur alléchante, juste en face d'eux pour mieux observer leurs interactions et y comprendre quelque chose. Qui sait, mon petit maître sera peut-être fier de moi si je parviens à un quelconque résultat ?
x-x-x
(Aomine se place contre le dossier du canapé et, un sourire moqueur sur les lèvres, encadre le visage du blond de ses grandes mains. Ce dernier soupire d'aise sous la douce chaleur qu'elles lui communiquent avant de tourner légèrement la tête pour les effleurer de baisers légers. Un petit goût de sucre qu'il apprécie particulièrement se fait sentir, et il écarte l'une de ces mains des siennes pour en lécher le bout des doigts avec gourmandise. Le plus jeune lui lance un regard interrogateur auquel il répond par un autre, plus suggestif.
« Quelqu'un est d'humeur joueuse ce soir… » lui murmure Aomine en effleurant le haut de son oreille, amenant de délicieux frissons à fourmiller dans le creux de son dos.
Par réflexe, Kise tente d'arrêter le souffle tiède en plaquant sa propre épaule contre sa joue, s'attirant un rire railleur suivit d'une série de baisers papillons contre sa tempe dont les mèches dorées encombrantes sont écartées par une main sombre. Une autre part s'égarer le long du pull orangé à grosses mailles avant d'aller se glisser en-dessous.
Ou tout du moins essayer.
« Bordel, t'as combien d'couches là-d'ssous ? » finit par grommeler le bleuté dont l'impatience est mise à rude épreuve par un débardeur serré. Il s'y prend finalement à deux mains pour tenter de, sinon déloger, suffisamment relever le vêtement perturbateur pour le laisser atteindre son objectif. Amusé, Kise le laisse faire en passant ses bras derrière la nuque de son compagnon penché derrière lui pour lui faciliter l'accès.
« Ahalala~ » laisse échapper l'aîné d'un air taquin. « Aominecchi n'est définitivement pas doué de ses mains dès qu'on sort du basket~ »
Pour toute réponse, Aomine se contente d'inspirer profondément avant de tirer d'un coup sec sur le bas du tissu pour entraîner aussi bien débardeur que pull à quitter leur propriétaire afin d'enfin exposer sa peau claire.
« Héééé mais ça fait mal ! » gémit Kise en plaquant une main sur son oreille percée.
« T'avais qu'à m'aider. » répond l'autre d'une voix presque irritée avant de balancer les fameuses 'couches' quelque part au hasard derrière lui pour, enfin, parcourir de la pulpe de ses doigts le ventre tiède. Il en sent les muscles se tendre quelque peu, les nerfs probablement choqués par la différence de température qu'il leur impose à ce contact.
Le blond se cambre légèrement en arrière, autant pour inciter son compagnon à le caresser davantage que pour pouvoir atteindre de ses lèvres rosées les veines jugulaires pulsant sous la peau au teint mat, point qu'il sait particulièrement sensible chez son cadet. Ce dernier réagit d'une pression plus prononcée contre ses flancs qu'il remonte d'un geste lascif pour redessiner les côtes à peine visibles sous la peau blanche.
Un petit bout de langue humide et mutin vient chatouiller le lobe d'Aomine tandis qu'il se penche davantage pour laisser une marque violacée entre l'épaule et le cou de porcelaine.
« Hmm… Daiki, c'est pas bon pour mes shoots, ça… » souffle alors l'aîné contre son oreille en lui laissant une sensation de froid là où sa bouche venait de se divertir.
« Je sais. » Ses mains remontent encore et ses doigts viennent taquiner les mamelons sensibles avec douceur. Kise glisse l'une des siennes dans les cheveux sombres et étouffe un soupir contre les lèvres chaudes du plus grand qui murmurent : « C'est juste pour ce soir. »
« Et qu'as-tu prévu pour ce soir, Aominecchi~ ? » demande l'autre sur le même ton. Il n'obtient cependant aucune réponse et se laisse entraîner dans un bien étrange baiser. Son nez contre le menton du bleuté et une main dans la nuque tannée, il glisse sa langue sur les lèvres déjà moites pour se faufiler entre elles et venir rencontrer une amante adorée afin d'échanger quelques douces caresses érotiques dans une danse sensuelle connue d'elles seules.
Ils profitent quelques instants de cette impression de goûter à l'autre tandis que leurs doigts se retrouvent pour se lier en un chuchotement amoureux muet, leur promettant une soirée qui ne sera constituée que de leurs deux corps unis par un sentiment plus intense encore que la fièvre qu'ils partageront dans leur étreinte.
Lorsqu'Aomine brise finalement le baiser, ce n'est que pour souffler contre les lèvres brillantes du blond : « Et si j'te laissais choisir le programme cette fois ? »
Kise sourit, d'un sourire dont toute l'espièglerie se retrouve dans ses yeux d'ambre alors que des mains sombres se frayent un chemin jusqu'à la ceinture de son jeans pour la défaire avec l'aisance due à l'habitude. Les doigts agiles font sauter le bouton et s'apprêtent à faire glisser la fermeture quand ils se retrouvent emprisonnés par d'autres à la peau plus claire. Le blond les porte à nouveau à sa bouche, embrassant chaque phalange comme s'il s'agit du plus précieux des trésors avant d'attraper le majeur entre ses lèvres pour le suçoter avec gourmandise. Il sait que le bleuté aime cette sensation, il sait qu'il aime le voir jouer avec ses mains qui deviennent pourtant ses plus grandes rivales dès lors qu'il s'agit de basket, tout comme ces hanches souples et réactives qui semblent encore plus puissantes lorsqu'elles se meuvent dans la pénombre.
Aomine regarde faire son aîné avec fascination, immanquablement hypnotisé par les lèvres délicatement colorées qui enserrent son doigt comme s'il s'agissait d'un bâtonnet sucré, ou encore une friandise d'un tout autre genre. Il peut sentir sa langue râpeuse titiller les jointures où sa peau se fait légèrement plus fine, envoyant de piquantes décharges électriques remonter le long de son bras pour aller se loger dans la chaleur de ses reins.
« Ryôta… » articule-t-il d'une voix qui se fait légèrement rauque au fur et à mesure que des images de la nuit à venir se forment dans son esprit. Il va le dévorer jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus une once d'énergie… Ou se laisser engloutir lui-même, peu importe.
Les yeux dorés le fixent un instant et le mannequin relâche sa prise en un 'pop' malicieux avant de jeter un regard autour de lui.
« La cuisine… ça fait longtemps, non ? »
Aomine hausse un sourcil devant l'air sincèrement curieux de son petit-ami avant de soupirer, puis sourit tel un vilain petit diable.
« Alors amène-toi. »
Il attire aussi sec son aîné contre lui par le bras après s'être redressé, sans se préoccuper du fait que celui-ci râle à propos de son pantalon qui lui glisse de la taille. Quelques enjambées plus tard, il l'attrape sans ménagement par les hanches à présent presque entièrement dénudées pour le hisser sur le plan de travail étroit de la petite cuisine de leur appartement. Le contact entre la peau fraîche de ses phalanges précédemment prises en otage par cette bouche plissée en une moue boudeuse contre celle plus tiède du blond lui semble le brûler, et il ne la serre que davantage, espérant y imprimer sa marque.
« Et que comptes-tu faire maintenant, Aominecchi~ ? » lui susurre l'autre avec amusement.
Le cadet le regarde droit dans les yeux et tire avec une douceur maquillée de brutalité sur la cravate de l'uniforme de Kaijô que Kise se plaît à porter n'importe quand. Il devait avoir compris qu'il aimait jouer avec celle-ci, pense Aomine.
Puis, à nouveau près des lèvres tant adorées, il répond d'une voix grave dont son compagnon sent les vibrations jusque contre sa bouche entrouverte : « Punir un peu ce garçon trop dévergondé. »
Kise se met à rire et affiche un air faussement penaud. « Ne soyez pas trop dur, mon impérial seigneur. »
L'autre se contente de sourire d'un air mauvais et termine de faire descendre le jeans le long des longues jambes à la peau blanche tout en embrassant les cuisses qui s'entrouvrent un peu plus sur son passage.
« On semble bien pressé… Un garçon dévergondé, j'te dis. »
Il continue à suivre le chemin dessiné par les muscles éprouvés par la tension montante dans le corps de son aîné, due à la même excitation qui avait commencé à prendre possession de ses sens à peine quelques minutes plus tôt. Le bout de ses doigts se glisse ensuite sous les élastiques du boxer enserrant les jambes qui pendent dans le vide, endolories par le bord du meuble, mais ne vont pas plus loin et partent finalement enlacer les flancs toujours découverts. Ils sont bientôt suivis par une bouche désireuse d'en goûter toujours plus qui trace un sillon de baisers ardents sur son ventre à mesure qu'une main brune force son corps à se cambrer davantage vers l'arrière. Le nez du plus jeune effleure la naissance d'une toison blonde qui se perd dans la barrière élastique du sous-vêtement restant, arrachant un soupir de frustration pas tout à fait feinte aux deux adolescents.
« T'es encore bien trop habillé à mon goût. »)
x-x-x
Ils ont des contacts comme je n'en ai jamais vu entre deux humains, et cela me rassure quant au sort de leur espèce. Je crois qu'ils partagent une sorte de jeu, car je peux sentir l'odeur de leur cœur qui bat plus fort. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens heureux en les regardant. Alors je les suis lorsqu'ils bougent, m'assieds encore au pied de la grande table et poursuis mes observations.
Le foncé est en train d'inspecter le clair et le renifle, ce qui est bon signe. Même seulement à deux, ils forment déjà une bonne petite meute finalement, toute en équilibre. Elle ne demande qu'à être complétée, et je leur proposerais bien de les intégrer à la mienne. Notre femelle alpha ne devrait pas refuser, elle apprécie les recrues qui possèdent de la force, et je peux voir qu'ils en ont rien qu'à leur taille immense.
C'est tout naturellement que, ravi à cette idée d'accueillir de nouveaux membres au sein de notre groupe, je jappe de bonheur en remuant la queue.
Ce que je n'avais pas prévu, c'est que cela ferait sursauter le plus petit des deux et qu'il se cognerait la tête dans la porte du meuble entrouverte au-dessus de lui. Quelle idée, aussi, de s'asseoir là sans prendre le soin de la fermer. Ils n'ont aucun instinct de survie, ces humains.
Le plus grand caresse la tête de l'autre qui couine. Je reconnais que ça doit être douloureux, j'ai moi-même un problème avec les portes qui se referment avant que je ne termine de les franchir. Mais comme j'ai moi aussi toujours des caresses ensuite, la douleur finit par s'envoler, ce qui me conforte dans l'idée qu'il s'agit bien là d'une espèce des plus étrange, capable de choses que je ne saurais pas faire.
En revanche, ce regard de colère que me lance le foncé, je peux le reproduire. Mais mon instinct, ainsi que l'odeur piquante de ce grand mâle, me poussent plutôt à baisser les oreilles pour me repentir. Je m'aplatis au sol, penaud, même si je pense au fond de moi que ce n'est pas de ma faute (ils n'avaient qu'à fermer cette porte !).
« Laisse-le Daiki, je me suis pas assommé non plus. Et puis il y est pour rien… »
Le foncé grogne brièvement, et je consens à me coucher sur le côté pour lui donner entière satisfaction quant à mon degré de soumission, non sans réticence je l'avoue. Après tout, ce n'est pas lui mon petit maître. Sauf que je sais reconnaître un dominateur quand j'en ai un en face de moi même si je n'y aurais pas cru tout à l'heure lorsque nous sommes entrés ici, alors je préfère jouer le jeu sur son territoire.
« -J'vais envoyer un texto à Tetsu pour lui dire que j'lui ramène son clebs demain.
-ça, c'est une bonne idée. »
Le dominant retourne vers la porte et fouille dans le vêtement qu'il portait quand nous étions dehors avec sa grande patte. Mon vieux, tu ferais mieux de te servir au moins de tes yeux, sinon de ton museau, ou tu ne… Bon, très bien, les humains m'impressionnent définitivement. Comment a-t-il fait pour retrouver quelque chose juste avec ses doigts ?
« Dis pas ça comme si ça arrivait jam-… Hé ! Tu vas où ? »
Je sursaute, surpris par l'intonation soudaine de ses aboiements, occupé que j'étais à regarder l'objet dans ses mains. C'est, semble-t-il, un jouet très populaire, voire indispensable pour eux. Je crois bien qu'ils en ont tous un, et je mentirais si je disais que je n'en aimerais pas un moi aussi. Ça fait souvent du bruit, et il y en a de toutes sortes. En revanche, ce que j'aime moins, ce sont les sons aigus continus qu'ils émettent en permanence mais desquels je me suis accommodé, à les entendre depuis ma naissance.
« Dans la chambre, t'as envie de continuer pendant que ce chien nous regarde, toi ? »
Je remarque que le clair se dirige vers une autre pièce, plongée dans l'obscurité celle-ci. Serait-ce un lit ? Il est vrai qu'il doit être un peu tard, je le sens à mon estomac. Je me relève aussi sec et fait bruyamment comprendre que j'apprécierais de la nourriture qui ne s'évaporera pas avant que je ne la mange !
« Nan, pas avec ces yeux-là, c'est sûr... 'Tain, sérieux, r'garde-le. »
Je crois que le grand dadais a saisi ce que je voulais, puisqu'il s'approche de moi pour me soulever. Alors, qu'y a-t-il au menu, chef ?
« -On dirait Tetsu ! Sérieux, Ryô, re-
-Oui, oui, je sais. » Je crois que le clair s'agace, il fronce le museau. « Maintenant, file lui un truc à manger et rejoins-moi. »
Nous nous déplaçons vers le réfrigérateur (un autre mot bien connu de mon répertoire), et je jappe de contentement avant de lécher la patte de mon bienfaiteur qui me tient contre lui. Il apprécie, il rit.
« -Et tu te laveras les mains aussi, Daiki, ou tu poseras pas un seul doigt sur moi, d'accord ?
-Ouais, bien sûr. » Il souffle ensuite dans mon oreille, ce qui ne me plaît pas vraiment. « Une vraie princesse, hein le chien ? »
Je me contente de lui lancer un regard pour le dissuader de refaire cela, et il ouvre la porte du réfrigérateur pour en sortir quelque chose que j'identifie à l'odeur comme du poisson. Héhé, repas exceptionnel ce soir !
L'instant d'après, j'ai le museau dans une boîte en plastique et je dévore ma pitance. L'une de mes oreilles se redresse à un son inconnu qui ressemble à celui de ces jouets que les humains affectionnent tant, mais je ne relève pas la tête pour autant. De toute façon, l'heure n'est pas au divertissement.
« Alors comme ça tu t'appelles Nigo, hein ? Enchanté. »
Je le regarde finalement, directement alerté par mon nom. Je remarque que son objet bruyant brille dans sa main, et il renifle en me grattant entre les oreilles.
« J'ai rassuré ton maître, va. J'vais te préparer un lit, et dodo. »
Lit, dodo. Ça aussi, ça me parle. Cela signifie qu'ils vont aller dormir et que je ne les verrai pas jusqu'à ce que le soleil se lève. Je remue la queue pour faire bonne figure et replonge dans mon repas.
Fin de la partie une
Note : « Ne soyez pas trop dur, mon impérial seigneur. » Kise s'amuse ici à ainsi désigner Aomine en raison du second caractère qui compose le nom du lycée de ce dernier (Tôô) : 皇 [ô] et qui, s'il sert à beaucoup de choses, désigne avant tout quelque chose d'impérial (ça va de l'empereur jusqu'au trône en passant par la famille impériale).
[inutile de lire la suite si les kanjis ne vous intéressent pas :) ] Bref, ça c'était pour la petite explication, et c'est là que ça devient drôle : la première entrée correspondante dans le grand dictionnaire Daijien pour ce caractère propose 皇/黄 (qui se lisent tous deux 'ô' ou 'kô'). Le second, sans doute beaucoup l'auront remarqué, c'est le caractère de 'jaune', soit le premier qui compose le nom de Kise. Alors, certes, c'est sans aucun doute une coïncidence. L'auteur le fait exprès, mais là c'est plus de l'extrapolation, c'est carrément du forage x) Enfin bon, je trouvais ça drôle alors je voulais partager ma petite découverte à deux balles :3 [merci de votre patience XD]
J'avoue que j'ai du mal à adapter le caractère des personnages en circonstance avec cet OS, j'espère néanmoins qu'il vous plaira :) [il m'en a donné des nuits blanches XD]
