Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle histoire !
Résumé : Après un malentendu, Tony, blessé et trahi par ceux qu'il appelait ses amis, laisse tout derrière lui. Il s'en sortira bien mieux seul. Tout le monde fini toujours par l'abandonner. Pepper, les avengers, les gens qu'il a juré de protéger…
Se réfugiant chez un jeune ami et sa famille, Tony va essayer de se retrouver, de découvrir l'homme derrière l'armure, les caméras et les attentes. Comme tant d'années auparavant, lorsqu'il avait à peine dix ans.
Disclaimer : Tony et Bruce ne m'appartiennent pas… Les autres non plus. Mais je les veux bien pour noël.
Identité
Chapitre 1
Sans procès
Thor s'affala dans le canapé en soupirant bruyamment. La journée avait été longue et il n'avait pas encore eu le temps de quitter son armure pour des vêtements plus confortables. Et si lui, le dieu du tonnerre, se sentait aussi fatigué, il n'osait pas imaginer comment devaient se sentir ses compagnons. Ce n'étaient que des humains après tout, génétiquement améliorés ou non.
Clint était étendu sur le dos, près de lui, prenant presque toute la place. Les jambes relevées contre le dossier du fauteuil et la tête tournée en un angle étrange pour regarder la télévision, il semblait confortablement installé malgré une position qui aurait du être incroyablement incommodante.
« Je suis claqué, j'ai mal partout…J'ai faim. » Gémit l'archer, faisant sourire Thor. Zappant d'une chaîne à l'autre, l'archer continua de se plaindre. « Et pourquoi des rats ? Les grands méchants siphonnés n'ont vraiment plus d'imagination de nos jours. Quitte à faire des robots, pourquoi pas de mignons petits chatons ? Ça nous changerait au moins. Des rats… Ça me rappelle un épisode des tortues ninjas que j'ai vu l'autre jour… »
« Je préfère des rats. » Le coupa Natasha tout en acceptant la tasse de café que lui proposait Steve. Elle remonta ses jambes sur le fauteuil pour se lover dans le confort du meuble. « Au moins on sait à quoi s'en tenir. Des chatons me mettraient vraiment mal à l'aise. » Aux regards de ses compagnons, elle rajouta : « Si quelque chose pouvait me mettre mal à l'aise bien sûr. »
« Bien sûr » Répéta Clint, moqueur.
Le dernier scientifique fou à la mode avait été pris d'une envie soudaine de lancer une armée de rats de métal sur la ville. Et pas de petits rats. Ceux-ci devaient bien faire la taille de rottweilers. De quoi semer la panique dans les rangs du Yankee Stadium, bondé pour l'une des plus grandes rencontres de la saison. Le président assistait au match et les avengers avaient logiquement pensé qu'il était la cible des robots. Ils avaient mis le chef d'Etat à l'abri et avaient évacué les spectateurs tout en essayant de se débarrasser des créatures monstrueuses. Ce qui s'était avéré bien plus compliqué que ce qu'ils pensaient, les robots ayant une fâcheuse tendance à s'autodétruire. Dès qu'ils recevaient un coup fatal, ils explosaient en libérant de violentes impulsions sismiques qui avaient causé d'importants dégâts un peu partout dans New-York. L'invasion du stade était en réalité une diversion pour laisser le temps à d'autres robots de s'attaquer simultanément aux trois plus grandes banques de la ville. Grace à Jarvis, les avengers avaient pu se rendre compte du subterfuge et se séparer pour essayer de couvrir le plus de terrain possible.
Ce qui, sans le Hulk avait été bien plus difficile que d'habitude. Bruce avait pris quelques semaines de vacances pour retourner aider les villages du tiers monde qui l'avaient abrité lorsqu'il était encore un fugitif. Avec l'aide de Tony, il avait emporté avec lui des dizaines de caisses de médicaments et de vivres.
Les avengers avaient donc du se débrouiller sans le bon docteur pour cette fois.
Tony avait fini par déceler le point faible des robots, un point minuscule entre leurs omoplates de métal. Mais même avec cette information, tout n'était pas joué. Seuls Tony, Clint et Natasha étaient capables d'assez de précision pour toucher l'endroit en question et désarmer les machines. Natasha et Thor s'étaient occupés d'un site, Clint et Steve d'un autre et Tony du dernier.
Certains rats étaient programmés pour exploser près des banques afin de percer le mur, créant à chaque fois de mini tremblements de terre. Les immeubles alentour avaient soufferts. Et l'un d'entre eux s'était même effondré. Les pertes humaines n'avaient pas pu être évitées. Quant à l'immeuble qui s'était écroulé, il fallait remercier le match de baseball et le soleil en ce jour de weekend car peu de personnes étaient présentes à l'intérieur lors du drame. Le bilan aurait pu être bien pire.
« Eh ! Regardez, ils parlent de nous. » Clint augmenta le son et se redressa sur son siège pour mieux voir l'écran. Les images des avengers sauvant la vie des milliers de spectateurs du stade défilèrent à l'écran, commentées par la journaliste. Puis des images plus sombres. Des immeubles abîmés, des rues sens dessus dessous, des cadavres de machines terrifiantes, des hommes et des femmes ayant perdu biens et être aimés dans l'effondrement de l'immeuble.
« Ces images sont autant de drames qui rendent notre ville plus soudée dans l'adversité. Mais celles qui vont suivre, ces images-là, ne disparaîtront pas avec le temps. Des images de trahison. Le héros de New York, le playboy milliardaire s'est finalement montré sous son véritable jour. Voici en exclusivité la scène choc filmée au cœur du chaos. »
Les avengers portèrent toute leur attention sur la télévision et une tension s'installa dans la pièce. A l'écran ils pouvaient clairement voir Iron Man se diriger vers l'immeuble qui était en train de s'écrouler. Il fonçait droit, droit vers la fillette de quatre ou cinq ans qui miraculeusement indemne, tendait ses petits bras vers le héros rouge et or. Et soudain, alors qu'il était si près de l'enfant, Iron Man bifurqua, évitant un morceau de mur et s'éloignant alors que l'immeuble s'effondrait sur la petite fille.
« Aujourd'hui, Iron Man a laissé une enfant mourir. » Ponctua gravement la journaliste.
« Merde… Stark. » Jura Clint en brisant le silence inconfortable qui s'était installé.
« Eh bien ! Vous en faites une tête les enfants. Quoi ? Une gamine flippante est sortie de l'écran ? »
Essuyant ses cheveux encore humide avec la serviette posée sur ses épaules, Tony mit l'humeur maussade de ses compagnons sur le compte de la fatigue. Ils avaient tous des raisons d'être épuisé après tout. Vêtu d'un jogging noir et d'un t-shirt rouge propres, il fut pris au dépourvu lorsque ses amis dirigèrent vers lui des regards emplis de reproche.
« Quoi ? J'ai déjà sorti des blagues bien pires. Quelqu'un est mort ? » Il commençait à se sentir particulièrement gêné ainsi scruté et il dut se retenir de ne pas faire demi-tour.
« Bon sang Tony. » Bégaya Steve. « Comment tu peux… Pourquoi ? Je ne te croyais pas capable de faire une chose aussi… »
« Abjecte. » Termina Natasha, le regard noir.
Steve s'était levé et était à présent dangereusement près de Tony, son regard désapprobateur le toisant de toute sa hauteur. L'ingénieur fit un pas en arrière.
« Oh là. Du calme. Je ne comprends pas. » Perdu, Tony fronça les sourcils en essayant de déchiffrer les expressions de ses équipiers. Ils étaient en colère. Contre lui ?
« Et ça ! Tu ne comprends toujours pas ? » S'énerva Clint en lui montrant l'écran qui rejouait la scène qui avait tout déclenché. L'archer se leva et rejoignit Steve, jetant la télécommande en direction de Tony qui eut à peine le temps de l'esquiver. L'objet rata le scientifique et explosa au sol. Le génie sursauta mais ses yeux ne quittèrent pas le reportage.
« Oh. » Fut tout ce qu'il trouva à dire.
Son manque de réponse émotionnelle fut tout ce qu'il fallait pour faire éclater Natasha qui jusque-là avait essayé de rester en retrait. Elle bondit de son fauteuil et avec la grâce et la vitesse du prédateur, elle surgit devant Tony, le poussant brutalement des deux mains. L'inventeur recula de plusieurs pas sous la violence du geste. La veuve noire le regardait avec des yeux emplis de rage. Il réussit à se détacher des orbes noirs et examina les regards des autres avengers. Honte, déception, pitié. Ils avaient joué son procès. Sans avocat. Sans défense.
Sans confiance.
Tony sentit sa propre déception brûler en lui et se muer en quelque chose qu'il maîtrisait bien mieux. La colère.
« Alors quoi ? Taa-sha ? » Dit-il en détachant les syllabes d'un ton provocateur.
« Tony. » Intervint Steve d'un ton ferme pour endiguer toute escalade de violence.
« Steve. » Répondit Tony sur le même ton, un sourire narquois, dangereux, aux lèvres. Il se sentait acculé, trahi. Et sa tête lui faisait vraiment mal, l'empêchant d'ordonner ses pensées, de laisser la logique reprendre le dessus sur les émotions chauffées à blanc.
« Comment peux-tu arriver ici, tout sourire et propre sur toi, sans même une égratigne en faisant comme si rien ne s'était passé ? » Essaya de comprendre Clint, une grimace de dégout déformant ses traits. « Je te croyais meilleur que ça. »
« Il ne s'est rien passé. » Répondit Tony. Et c'était la réponse la plus honnête qu'il pouvait donner.
« Cette petite fille est morte. » Rappela sèchement Steve. Droit, moraliste Steve. Il lui donnait envie de vomir. Ou alors sa blessure à la tête était plus grave que ce qu'il pensait.
« Ce sont des choses qui arrivent. » Lâcha Tony en haussant les épaules, essayant de ne pas fuir les regards oppressants, de ne pas lâcher son masque. « Et Clint. Tu te permets de me faire la leçon ? Fais-moi rire. Combien d'enfants as-tu fais pleurer ? Hein ? En tuant de sang-froid pères et mères ? Et pourquoi pas un dommage collatéral ou deux ? »
Natasha refit une apparition dans son espace vital.
« Ne dis pas un mot de plus. » Siffla-t-elle dangereusement, protégeant Clint qui avait considérablement pâli.
Tony avait beau reculer, cherchant inconsciemment à se mettre en sécurité, la veuve noire était toujours sur lui. Il était pris au piège. Dans sa propre maison. Assailli par ceux qu'il appelait amis. Le souvenir d'un ami proche, d'un parrain, d'un père l'attaquant chez lui alors qu'il se sentait en sécurité refit surface. Il ne pouvait pas laisser le passé le submerger. Il devait s'échapper. Seulement, il ne parvenait pas à empêcher les mots provocateurs de jaillir hors de sa bouche.
« Et toi Na-ta-sha ? Combien de bambins au tableau de chasse ? » Sourit-il d'un sourire sans humour qui cachait bien mal son insécurité grandissante.
Il sentit le poing entrer en contact avec son nez avant même de le voir venir. Le choc l'envoya au sol et il fallut quelques secondes pour que la pièce s'arrête de tourner. Fichue commotion.
La serviette de bain était tombée un peu plus loin. Oubliée. Tony lécha le sang qui coulait dans sa bouche, se relevant, chancelant. Si seulement le monde pouvait s'arrêter de bouger, tout serait bien plus simple. Il avait mal partout et sa rencontre précipitée avec le sol n'avait rien arrangé.
Il nargua Natasha d'un sourire. La veuve noire semblait tout à fait prête à remettre ça. Il ne l'avait jamais vu aussi remontée.
Steve attrapa fermement le bras de l'espionne pour l'empêcher d'agresser à nouveau Tony.
Se tenant à distance, Thor observait la scène, le visage impassible. Est-ce que lui aussi le condamnait sans même se poser de question ? Est-ce que c'était tout ce qu'il était pour ces gens qui vivaient sous son toit et mangeaient à sa table ?
Tony se redressa et oublia la douleur. Il ferma toutes ses émotions inutiles, laissant le masque qu'il n'aurait jamais dû laisser tomber reprendre sa place. Son regard avait perdu tout doute. Il était à nouveau froid et calculateur. Puisque c'est ainsi qu'ils le voyaient, c'est ainsi qu'il serait.
Les portes de l'ascenseur sonnèrent dans le couloir et les pièces de l'armure rouge et or volèrent vers leur créateur. L'armure s'assembla autour de Tony, le protégeant de toute menace.
Natasha sortit son arme et la pointa vers lui comme si elle s'attendait à ce qu'il dirige ses propulseurs contre elle. Alors c'était comme ça ? Les émotions le submergèrent à nouveau, pour une fraction de secondes, avant que la visière de l'armure ne se referme sur son visage.
Natasha avait eu le temps de voir. La trahison, la peine, la douleur. Elle sentit son estomac se serrer soudainement et une suée froide glisser le long de sa nuque. Elle baissa son arme mais c'était trop tard.
La porte fenêtre s'était ouverte et Iron Man s'était envolé vers l'horizon.
oOo
Tony savait que prendre ainsi la fuite faisait de lui un lâche mais que pouvait-il faire d'autre ? Ils ne l'écouteraient pas. Et quand bien même, c'était trop tard. Il ne pouvait pas supporter le mépris, la déception, les jugements. Il était mieux tout seul. Il l'avait toujours dit. Iron Man ne travaillait pas en équipe. Non. Il était mieux tout seul…
« Monsieur ? Puis-je suggérer l'hôpital le plus proche ? » S'inquiéta Jarvis.
« Elle m'a à peine effleuré, J. Ce n'est rien. »
« Je ne parle pas de cela, monsieur. »
« Je sais. Je vais bien, ne t'inquiète pas. Emmène-moi quelque part… En sécurité, d'accord ? J'ai besoin de fermer les yeux quelques minutes. »
Ses paupières se fermèrent sur le monde qui tournait, tournait. Et dans sa tête la même phrase tournait, tournait : « Iron Man a laissé une enfant mourir. »
Il pouvait laisser les larmes couler maintenant.
oOo
Tony était parti mais il reviendrait. Il bouderait un peu sans doute mais il reviendrait.
Toutes les chaînes de télévision ne parlaient que d'une chose : Iron man, le tueur d'enfants. Thor avait écouté, en silence, les commentaires des journalistes, des témoins et de tous les autres. Puis il s'était levé et, sans regarder ses compagnons d'armes, avait simplement dit « Ils sont si prompts à juger. » Puis il était parti, laissant les trois avengers qui restaient à leurs coupables réflexions. Un à un ils avaient quitté la salle commune à la recherche de la solitude de leurs quartiers.
Il ne restait plus que Natasha. Elle avait depuis longtemps éteint l'écran mais elle ne pouvait pas s'empêcher de rester là, à réfléchir. Jusqu'à ce que ses paupières se ferment d'elles-mêmes pour lui signifier qu'il était temps d'aller se coucher.
Alors qu'elle traversait la pièce, un objet par terre, attira son attention. La serviette blanche de Tony. Abandonnée. Blanche… Natasha ramassa la serviette et se figea. En son milieu, le linge était imbibé de rouge. Du sang qui ne pouvait pas provenir du nez qu'elle avait probablement cassé. La serviette était tombée avant le flot carmin.
Natasha serra les doigts compulsivement autour de la serviette, réalisant avec horreur que Tony n'était pas sorti indemne de la bataille. Il était blessé, peut être gravement. Et elle… Elle l'avait frappé.
Elle avait vu que quelque chose n'allait pas. Elle aurait vu la douleur dans son regard si elle n'avait pas été aveuglée par la colère. Elle l'avait frappé…
« Jarvis ? » Appela-t-elle doucement.
Personne ne lui répondit et la veuve noire se laissa glisser contre la baie vitrée, serrant toujours la serviette ensanglantée.
Tony était parti.
A suivre.
Alors ? Reviews ?
