Hereditas

NDA - AU où seules deux différences concrètes avec l'univers orignal justifient l'alternatif. Le reste de l'histoire n'est que la conséquence, énorme, de ces deux différences très importantes : Premièrement, les Dursley ont été "un peu" plus odieux qu'originellement avec Harry, ajoutant occasionnellement l'agression physique aux brimades, à l'isolation et aux rabaissements. Deuxièmement, dans le canon, Harry est le garçon à très bon coeur, noble, tolérant et presque parfait que nous connaissons. Et ce malgré son enfance très difficile qu'il est parvenu à oublier une fois entré dans le monde magique.

Ici, Harry et tout ce qu'il est, de sa personnalité jusqu'à ses convictions, seront changées par l'expérience et les conclusions qu'il aura tiré de sa vie aux mains de ses bourreaux moldus.

Je compte suivre le schéma d'un tome par année, vous devriez reconnaître certains passages. Évidemment, absolument rien ne m'appartiens. M pour les thèmes matures, la vulgarité, et du probable lemon plus tard. Ma première fanfic. Soyez durs !

Bonne lecture c:


Le bruit du loquet. Quelqu'un l'ouvre.

Aussitôt, le bruit beaucoup moins subtil de quelqu'un tambourinant une porte assourdit le jeune garçon qui venait à peine de s'éveiller de lui-même quelques minutes plus tôt. Il garda les yeux fermés. Il les ferma même encore plus fort. Qui sait, s'il ne faisait pas le moindre bruit, qu'ils pensaient qu'il dormait toujours, peut-être lui laisseraient-ils la paix ?

C'était probablement très naïf de la part d'Harry Potter de penser que ça marcherait, car quelques secondes après d'autres martelages de porte, celle-ci s'ouvrit brutalement. Ce qui aurait en toute logique dû inonder l'intérieur du placard qui servait de chambre à Harry de lumière. Au lieu de quoi, en ouvrant des yeux paniqués, il ne vit qu'une énorme masse disgracieuse et vaguement humanoïde l'attraper par le col de son pyjama et l'extirper hors du petit placard sous l'escalier.

"Feignant de merde." grogna l'homme au visage (et au physique) porcin en lâchant le tissu du col d'Harry, l'envoyant s'écraser contre le mur de couloir en face du placard.

Harry tenta d'amortir le choc en plaçant son épaule entre lui et le mur avant l'impact. Ça n'avait pas vraiment fait mal, cette fois, mais être aussi impuissant et ballotter comme un objet n'avait absolument rien de plaisant. Il mit un certain temps avant de se redresser complètement pour se tourner vers l'homme.

"Tu as le petit-déjeuner à préparer, gamin. Et tu te permets de paresser dans ton lit ?"

Harry ne le regardait pas droit dans les yeux pour répondre. C'aurait été une très, très mauvaise idée. Mieux valait regarder ses chaussures d'intérieur.

"Pardon, oncle Vernon. Je vais le faire, maintenant." dit Harry d'une voix basse, à peine audible.

Oncle Vernon plissa un peu des yeux et en serrant des dents, probablement agacé qu'Harry ne lui donne pas de raison de le bousculer encore un peu plus.

"Habille-toi, en vitesse. Tu as un quart d'heure pour que ce soit prêt. Et pour la peine, tu ne manges rien ce matin ! Peut-être que ça t'apprendra à ne pas te lever à des heures de larve."

Oncle Vernon s'était déjà éloigné avant de terminer sa phrase, laissant au moins l'occasion à Harry de pouvoir fermer les yeux et lutter contre les larmes qui montaient. Encore privé de nourriture.. Ça arrivait souvent. Bien trop souvent. Harry était souvent affamé. Et le fait qu'il cuisine régulièrement pour toute la famille Dursley n'arrangeait rien. Rien du tout.

Harry refoula ses larmes. Quelque chose qu'il avait rapidement appris. Oncle Vernon et tante Petunia n'aimaient ni les larmes, ni les apitoiements, ni les supplications. Ils ne toléraient que le silence absolu ou bien une soumission totale. Il s'engouffra à nouveau dans son placard, et s'affaira à rapidement enfiler de vieux vêtements trop grands pour lui, ceux qui n'allaient plus à son cousin. Après avoir posé ses lunettes rondes sur son nez, il s'empressa de se diriger en direction de la cuisine où, sans se préoccuper de la pile démesurée de cadeaux du salon adjacent, prépara machinalement le petit-déjeuner. Sans trop y penser, tant la force de l'habitude était présente.

C'était un début de journée tout ce qu'il y a plus de normal pour Harry. Ça aurait même pu être pire. Ça peut toujours l'être. Parfois, il n'y avait même pas de véritables raisons. Oncle Vernon pouvait enfermer Harry dans son placard pour la journée en le traitant des quotidiens "monstre", "abomination", "feignant". Il était souvent beaucoup moins poli, un peu comme ce matin. Cela avait au moins le mérite d'avoir étoffé le vocabulaire du jeune garçon de bientôt onze ans.

Un monstre. Une abomination. Les premières fois qu'il entendit les Dursley utiliser ces mots pour lui, il n'avait pas été capable de comprendre pourquoi. Pourquoi le traitaient-ils si différemment de Dudley ? Il n'était certes pas leur fils, mais il était leur neveu. De leur famille. De leur sang, du moins en partie. Pourquoi le traiter plus bas que terre ? Au fil du temps, Harry est parvenu à comprendre plutôt rapidement que oncle Vernon et tante Petunia détestaient, et détestent visiblement toujours, ses parents, morts d'un accident de voiture. Mais ça n'expliquait ni ne justifiait ce qu'ils lui infligeaient. Ça ne justifiaient pas les coups. Ça ne justifiait pas l'affamement. Ça ne justifiait pas de le traiter comme autre chose qu'un être humain.

Mais Harry avait tôt fait de comprendre.

Ils avaient raison. Harry n'était pas comme eux. Il le savait, peut-être même encore mieux qu'eux. Il n'était pas non plus comme les voisins de Privet Drive, ni même comme les autres enfants de cette horrible école. Il était à part. Lorsque Harry était particulièrement en colère, effrayé, ou profondément malheureux, il se produisait des événements impossibles. Cela pouvait être un objet de la maison lévitant pour quelques instants avant de s'écraser sur le sol, quand ils n'explosaient pas purement et simplement d'eux même. Monstrueux. Abominable. Du moins, ça l'était probablement aux yeux des Dursley. Mais pour Harry, ces capacités, ces dons, pour fous qu'ils paraissaient étaient ironiquement ce qui avait permis à Harry de ne pas sombrer dans une démence profonde après ces années de supplice. Personne n'était capable de faire ce qu'il était capable de faire. Même s'il était loin de comprendre lui-même tout ce que cela impliquait, cela le rendait unique, spécial. Et surtout, cela terrorisait les Dursley. Lorsque, par exemple, un vase explosait durant un sermon ou une raclée d'oncle Vernon, l'horreur qui s'affichait sur son visage l'enlaidissait encore plus et il se contentait d'enfermer Harry dans le placard pour le reste de la journée.

C'était un véritable pouvoir qu'il avait sur eux. Un pouvoir qu'il ne contrôlait pas, qui l'effrayait lui-même un peu, mais un pouvoir absolument jubilatoire. C'était la seule défense qu'il possédait contre les assauts répétés des trois Dursley. Et cela lui conférait un incroyable sentiment d'ascendance sur eux. Ces porcs. Ces chiens. Ces bâtards (Merci oncle Vernon). Harry n'avait rien fait pour mériter leur haine, mais eux avaient mérité la moindre petite parcelle de répugnance et de fureur qu'il pouvait éprouver à leur égard. C'est cette haine qui avait permis à son esprit d'enfant d'imaginer et de souhaiter que plutôt que de faire éclater un vase de verre, il serait bien plus satisfaisant de faire éclater la grotesque bedaine d'oncle Vern..

"GAMIN. TU CHERCHES LES ENNUIS ? NOUS ATTENDONS."

".. J'arrive, oncle Vernon."

Perdu dans ses réflexions, Harry avait visiblement négligé d'amener les plats qu'il était pourtant parvenu à faire en réfléchissant. Il commença à amener les plats. Jusqu'à ce qu'il apprenne à faire exploser oncle Vernon, il serait bien obligé d'obéir. Et puis, il ne comptait pas vraiment le faire, même s'il le pouvait.. Ce serait horrible. N'est-ce pas ?

Les Dursley discutait pendant qu'Harry servait la nourriture qui lui avait été interdite. Il n'écoutait pas ce qu'ils pouvaient bien dire. C'était rarement intéressants, et rarement une bonne idée. Selon les Dursley, il est très impoli d'écouter les conversations qui ne nous regardent pas. Il entreprit de retourner dans la cuisine afin d'attendre qu'ils aient terminés de manger. Bien sûr, la vaisselle était pour lui également. Mais un morceau de la conversation finit par attirer l'attention de ses oreilles. Ils parlaient de lui. De Dudley. De son anniversaire. Et du zoo.

Ils allaient au zoo. Tous ensembles. Joie.


Les Dursley n'aimaient pas être vus en compagnie d'Harry en publique. Et durant les rares sorties comme celle-ci, il leur en était reconnaissant. Cela voulait dire qu'il pouvait plus ou moins aller à son aise dans le zoo. Tant qu'ils restaient dans son champ de vision. La journée se passait alors plutôt bien, aussi bien pour les Dursley que pour Harry. Il eut même le droit de finir la glace que Dudley ne voulait plus, parce qu'il trouvait la boule trop petite. Puis vint le vivarium.

Dudley était occupé à ennuyer les différentes espèces de serpent en tapant sur leurs vitres et à baragouiner différentes manières d'exprimer son ennui. Harry passa après lui devant la vitrine d'un énorme serpent. Il lu rapidement le petit écriteau informatif. Boa constrictor. Brésil.

"C'est loin. Ça doit être horrible.. D'être si loin de chez soi." dit doucement Harry en reportant son regard sur le serpent d'Amérique du sud.

Parler aux animaux. C'est sûrement quelque chose que font beaucoup de gens qui se sentent seuls. Tant que personne ne le remarque, après-tout..

Harry haussa haut les sourcils en remarquant que le boa constrictor venait de redresser la tête pour le regarder d'un air curieux. Étrange, le serpent avait pourtant l'air complètement apathique devant Dudley. Le boa inclina doucement la tête de côté, en direction de la plaque informative. Harry plissa des yeux en suivant lentement la direction indiquée, et relit la plaque, plus attentivement.

"Né en captivité. Mhm.. Ça reste horrible. Tu es toujours un boa constrictor du Brésil. C'est chez toi, là-bas. Pas ici."

Si l'attitude du serpent l'avait hautement intrigué, cette fois, l'acquiescement triste de la tête de l'animal lui glaça le sang. Ce ne pouvait être qu'une impression. Harry n'était même pas certain que l'animal puisse l'entendre au travers de la vitre de son vivarium personnel. Pourtant il ne semblait pas être le seul à avoir remarqué le regain d'activité du boa.

"PAPA, VIENS VOIR CE QUE J'AI RÉUSSI A LUI FAIRE FAIRE !" hurla Dudley alors qu'il venait tout juste de pousser Harry au sol et prend sa place en se servant de la masse de graisse probablement héritée de son porc de père. A terre, Harry serra ses poings en fixant Dudley. Il n'avait plus envie de faire exploser oncle Vernon. C'est LUI que Harry voulait voir souffrir et payer. Payer pour l'enfer au moins équivalent à celui que lui faisait vivre son père. L'école était un endroit atroce à cause de son cousin. Dudley organisait des "Chasses au Harry" et faisait en sorte que personne ne se montre amical avec Harry. A la maison, il s'arrangeait toujours pour que ses propres bêtises soit attribuées à Harry, et oncle Vernon et tante Petunia était bien trop heureux de jouer son jeu, même lorsque que c'était un grotesque mensonge à peine réfléchi.

"AAAH-"

Dans un "plouf", Dudley passa soudainement à l'intérieur du vivarium du boa constrictor pour atterrir dans le petit coin d'eau qui lui servait d'environnement. La vitre protectrice s'était purement évaporée alors que son cousin était appuyé dessus. Et comme si cela ne suffisait pas, le serpent en profita pour se glisser hors de sa prison, en ignorant et passant par-dessus un Dudley trempé et paralysé par la peur.

Harry riait aux éclats. Il ne comprenait pas tout à fait ce qu'il venait de se passer, mais ça lui plaisait énormément. Et cela s'entendait à son rire. Il sonnait bien trop satisfait. Presque cruel. Il est aussi possible que cela soit simplement dû au fait qu'Harry n'aie pas ri tout court depuis très longtemps.

Cependant, son rire et son sourire s'éteignirent bien vite quand il se rendit compte que l'animal se dirigeait droit vers lui. Ces choses n'étaient-elles pas capable d'étouffer à mort un adulte ? Alors un enfant de dix ans si chétif..

Mais cela n'arriva pas. Le serpent se stoppa face à Harry, et il.. Parla.

"Merci."

Le son "s" était, évidemment, très prononcé, mais pas de doute possible. Le serpent lui avait bel et bien parlé. Remercier.

"De.. De rien.. ?" tenta un Harry plus qu'hésitant. L'animal sembla être satisfait de la réponse et se détourna pour se glisser en direction d'un couloir, ne laissant derrière lui que les hurlements des visiteurs du zoo. Où allait-il ? Harry espérait qu'il parviendrait à éviter les employés du zoo. Mais il doutait sincèrement qu'il puisse de toute façon atteindre le Brésil depuis le Royaume-Uni.. Pauvre bête.

Harry tâcha de reprendre ses esprits et pu enfin se rendre compte qu'oncle Vernon affichait un regard empli d'une haine au moins équivalente à celle qu'Harry pouvait souvent ressentir pour son oncle. Non loin, tante Petunia hurlait hystériquement frappait frénétiquement la vitre du vivarium, réapparue entre-temps, et qui empêchait son Dudley chéri grassouillet d'en sortir. La journée avait été plaisante. Le soir allait sans doute être tout le contraire.


Harry n'avait jamais passer autant de jours d'affilé dans ce maudit placard infesté d'arachnides. Sans prendre la peine de compter le nombre exact, l'été devait avoir tranquillement avancé. Le retour du zoo a été - relativement - moins pénible que prévu. Apparemment, l'équilibre de la terreur que faisait régner la crainte des pouvoirs d'Harry avait dissuadé oncle Vernon de laisser libre cour à sa colère. Harry n'aura eu droit qu'à une gifle pateuse avant d'être enfermé dans son placard pour une durée indéterminée. C'était à prévoir. Après tout, il s'en était pris à leur Dudley adoré. Et le jour de son anniversaire qui plus est. Mais cet isolement prolongé, ponctué de biscuits salés et d'un bol d'eau par jour, lui as permis de songer longuement à tout ce qui s'était produit ce jour là. Une nouvelle manifestation de son pouvoir. Et il pouvait parler aux animaux. En tout cas aux serpents. Et à cette pensée, à la pensée de ce qu'il avait accompli ce jour là, Harry ne pouvait s'empêcher de sourire, béatement. Il n'y avait aucun doute possible; il n'était pas comme eux, et dieu qu'il en était heureux. Il ne voulait définitivement plus rien à avoir à faire avec les Dursley. En tout cas, le moins possible. Le moins de choses en commun. Avec eux. Avec ces idiots de voisins qui le regardaient soit bizarrement soit carrément hostilement dans le quartiers. Avec ces crétins de l'école aux ordres de Dudley.

Harry Potter les dépassait, tous ! Les Dursley le savent. Et ils ont peur de lui. Harry ne se considérait pas comme quelqu'un de mauvais. Il n'avait jamais fait de mal à qui que ce soit. Mais être l'innocent et obéissant petit Harry ne l'a jamais aidé, bien au contraire. Il n'avait donc aucun scrupule à être enthousiasmé par la peur qu'il inspirait à ses bourreaux ! Et puis, ce n'était que de la peur.

Arriva fatalement un jour où Dudley en eut assez d'effectuer les corvées qui incombaient habituellement à Harry, ce qui lui offrit la permission, et même l'ordre de sortir pour les faire. Visiblement, la dose de terreur du zoo avait fini par s'estompée. C'était agréable le temps que ça a duré. La vie reprit un cours relativement normal. Quelques jours passèrent. Un matin, et comme il était de son devoir de faire tous les matins, il sortit prendre le courrier pour l'amener à oncle Vernon dans la cuisine. Habituellement, il ne prenait certainement pas la peine de lire les enveloppes. Aucun intérêt, il n'y avait jamais rien pour lui. Qui lui écrirait ? Mais une enveloppe attira son attention. Lourde et épaisse, elle était faite d'un parchemin jauni. Une publicité un peu crétine ?

L'inscription sur l'enveloppe, faites à l'encre vert émeraude, faillit lui faire échapper le tas de lettres des mains.

Mr H. Potter

Dans le placard sous l'escalier

4, Privet Drive

Little Whinging

Surrey

C'état purement impossible. Premièrement, que quelqu'un sur ce monde lui adresse une lettre, et deuxièmement, surtout, que l'expéditeur soit au courant du placard sur l'escalier. Ce n'était clairement pas quelque chose que les Dursley tenaient à que cela se sache. Enfermer un jeune garçon dans un placard durant dix ans n'avait rien de "convenable". Il retourna la lettre, les yeux écarquillés, en oubliant presque de respirer. Harry vit un sceau de cire frappé d'un écusson qui représentait un aigle, un lion, un blaireau et un serpent entourant la lettre « P ». P pour Potter.. ? Non, non. Il avait reçu une lettre, il n'était pas devenu noble. Si le nom de Potter était un nom noble, il ne serait pas coincé ici avec ces porcs.

"GAMIN. J'attends ce courrier !" hurla oncle Vernon depuis la cuisine. Harry était resté sur le pas de la porte d'entrée en fixant son courrier comme un ahuri. Il retourna à l'intérieur, espérant qu'aucun crétin de voisin matinal ne l'aie remarqué. Harry s'empressa alors d'ouvrir l'enveloppe, en essayant de ne pas abîmer le joli sceau, et d'en extraire la lettre, le tout en se dirigeant inconsciement en direction de la cuisine et en commençant à lire.

COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE

Directeur: Albus Dumbledore

(Commandeur du Grand-Ordre de Merlin, Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers)

Cher Mr Potter,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au Collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.

La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.

Veuillez croire, cher Mr Potter, en l'expression de nos sentiments distingués.

Minerva McGonagall

Directrice adjointe

Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop d'informations, de questions. L'une des premières réflexions d'Harry fut que ce papier ne soit rien d'autre qu'un canulard et une farce assez cruelle. Mais, quelque part, il avait envie d'y croire. Il n'avait aucune idée de ce qu'était Poudlard, ce prétendu collège pour Sorciers, mais..

"Tu n'as plus honte de rien. Tu ouvres et lis mon courrier maintenant ?" soupire oncle Vernon, assis à la table de la cuisine, étrangement plus ennuyé que réellement en colère. Néanmoins, lorsqu'il posa ses yeux sur le parchemin, l'enveloppe, et le sceau que tenait Harry dans ses mains, la rage, la haine, l'horreur; tous ces sentiments semblaient s'être entremêlés dans ses yeux.

Harry fronça les sourcils et recula d'un pas, son coeur frappant lourdement sa poitrine. Oncle Vernon savait. Comment, c'était une énigme, mais il savait. Et il n'était pas du tout heureux avec ça.

"Mon garçon.. Tu vas me donner ça. Tout de suite." siffla oncle Vernon entre ses dents serrées. Il voulait la lettre d'Harry. Cette réaction ne faisait que consolider Harry dans son souhait le plus cher, que cette lettre ne soit pas juste une farce cruelle. Et comme ça n'avait pas l'air d'être le cas, il était hors de question qu'on la lui arrache.

"Non." cracha presque Harry, la respiration lourde et bruyante, terrorisé par sa propre rébellion. "C'est à moi. On me l'a envoyée. Qu'est-ce que c'est ? Vous le savez, pas vrai ?"

Harry recula d'un nouveau pas. Oncle Vernon se leva au même moment, brusquement, de sa chaise.

"Comment oses-tu seulement me répondre, espèce de sale petit merdeux ?" lâcha-t-il après un silence pesant, rouge de rage, accentuant encore plus son air porcin. "Tu es de la même espèce de chien que ton salaud de père !"

"TAISEZ-VOUS. ARRÊTEZ DE BOUGER." hurla à moitié Harry, assez fort pour faire descendre des escaliers tante Petunia et Dudley, qui se contenteront de regarder la confrontation depuis le couloir. Petunia posa une main instinctive sur l'épaule de son mastodonte de fils, protectrice.

"Je ne le répéterai pas, Harry." Oncle Vernon n'avait jamais utilisé le prénom d'Harry. Du moins, pas de mémoire de ce dernier. Quelque chose se passe. La manière dont son oncle avait dit son propre nom fit l'effet d'une enclume dans l'estomac d'Harry. Mais au final, cela ne fit que renforcer la détermination du jeune garçon.

"Non, oncle Vernon. Je vais garder cette lettre. Elle est à moi." Harry prend une grande inspiration avant de reprendre, tentant d'avoir l'air déterminé et menaçant malgré la terreur qu'il ressentait à l'idée d'être rossé comme jamais. "Je vais retourner dans mon.. Placard. Et vous me laisserez tranquille. Sinon.. Je recommence. Je recommence à faire ce que vus détestez. Je recommence à faire ces choses qui vous font peur, à tous les trois !"

Il se tourna brièvement vers sa tante et son cousin, comme pour ajouter du poids à la menace. Du bluff total. Il ne savait pas plus maîtriser son pouvoir que depuis le zoo ou bien avant. Mais ça, ils n'en savaient rien. Harry tenta un nouveau pas en arrière, toujours face à oncle Vernon. Celui-ci fulminait, mais derrière sa colère on pouvait percevoir de l'hésitation et de la mesure. Harry estima que les graines qu'il avait planté avec ses paroles faisaient effets et jugea opportun d'en profiter pour un nouveau pas en arrière, puis un autre, pour enfin se détourner, et marcher d'un pas rapide en direction de son placard, passant devant tante Petunia et Dudley qui aura été tiré en arrière par l'épaule par sa mère au passage du dangereux Harry.

Harry s'engouffra dans son petit sanctuaire et ferma rapidement la porte derrière lui. Ensuite, il patienta dans le silence le plus total. Toujours rien. Ça avait définitivement marcher. Ils le laisseraient en paix, en tout cas pour un temps. Harry était probablement bien plus angoissé que les Dursley, mais ça aussi, ils ne le savaient pas. Les minutes passèrent, et il put se détendre doucement, et même sourire de nouveau. Faire peur aux Dursley était probablement la chose qu'il adorait le plus au monde !

Le jeune garçon alluma la petite ampoule qui lui avait été miséricordieusement accordé un jour pour pouvoir lire à nouveau la lettre, ainsi que la liste du matériel mentionnée. Il allait relire cette lettre et cette liste des jours durant encore, toujours incapable de complètement y croire, mais brûlant d'envie de pouvoir. Mais il était assez inquiet. Il n'avait pas la moindre idée de comment contacter cette école et encore moins d'acquérir le matériel demandé. Avec quel argent ? Il ne pouvait certainement pas compter sur les Dursley pour lui en donner. Ils semblaient aussi en savoir plus que lui sur ce collège Poudlard. Mais là encore, Harry n'espérait aucune aide de leur part. Poudlard attendait son hibou avant le 31 juillet, le jour de son anniversaire.

Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ?


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