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La chasseuse, le panda et le loup

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Salutations à toutes et à tous !

Aujourd'hui je partage avec vous une fiction un peu spéciale et donc assez éloignée de ce que j'écris habituellement, vu que c'est la version romancée d'un rp qu'on a en ce moment avec la gentille, la douce, j'ai nommé Audréenala ! (applaudissements, merci bien)

J'ai toujours eu envie d'en faire un et je suis pas déçue, contrairement à une fic traditionnelle tu ne peux rien planifier, obligé de te laisser guider par les réactions de ton compagnon et c'est tout simplement génial ! (je diverge un peu, désolée)

Bref, tout ça pour dire qu'il faut rendre à Audrée ce qui lui appartient, c'est à dire ici le personnage de la Commissaire (car oui, c'est une femme, vous êtes avertis) mais également celui de l'Assistant. (vous avez donc compris que la personne innocente que je suis enfile le rôle du Tueur, et je dois avouer que je l'aime bien ce costume !)
Je n'ai pas touché aux dialogues et actions donc vous savez qui féliciter dans vos commentaires (elle est trop timide mais elle écrit très bien, un jour on réussira à lui faire poster ses fics)

Bref, j'espère que cette adaptation de l'Univers d'Unknown Movie du fabulissime InthePanda vous plaira :)
Bonne lecture !


Chapitre 1 : Face à face

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France, Maison d'arrêt de Lyon-Corbas, 14h47.

Le soleil traversait le grillage entourant les bâtiments, éclairant de ses rayons la cour intérieure, vide, mais également le parking destiné aux rares visiteurs où trônait une voiture de police.
Aujourd'hui, le soleil ne sera pas le seul étranger en ces lieux inhospitaliers.

La commissaire avançait rapidement dans les couloirs sombres de la prison. Ses talons frappaient le sol de linoléum en un bruit assourdi qui rendait l'ambiance pesante. Elle regardait les chiffres des cellules et stoppa enfin face à l'une d'entre elles.
Derrière cette plaque de métal se trouvait l'être qui avait motivé son existence de long mois durant, l'être qui avait failli la tuer tout en la maintenant en vie.
C'était une drôle de sensation de se retrouver là, sachant qu'il respirait de l'autre côté. Sachant qu'il était en cage grâce à elle.

Certains de ses collègues ne se seraient pas gênés pour faire exploser leur joie à l'idée d'arriver en ces lieux en conquérants. Elle-même ne pouvait nier la sensation jubilatoire qu'elle avait eu en lui passant les fers aux poignets.
Pourtant il n'y avait aucune joie chez elle à l'idée de le revoir une dernière fois, de venir affirmer sa toute puissance jusque dans sa cellule. Elle estimait avoir plus de décence que ça.

Coupant court à ses pensées qu'il n'était pas bon de laisser s'évader, elle ouvrit sèchement la porte.

Une pièce bétonnée, séparée en deux. Vide de tout mobilier de son côté mais avec la présence d'un gardien qu'elle congédia d'un signe de tête.
De l'autre côté, derrière les barreaux, deux yeux bleus la scrutaient. Un rire rauque accueillit son entrée.

« Alors comme ça tu peux plus te passer de moi ? »

Elle serra la mâchoire, tandit la main vers la clef que le gardien venait de lui confier puis ouvrit la cellule. Plus rien ne la séparait de l'homme fatigué qu'était devenu le tueur fou. Le regardant, elle ne pu s'empêcher de remarquer la profondeur des cernes qui creusaient son visage, s'en voulant immédiatement de songer au bien être d'un prisonnier de son espèce.

« Me regarde pas comme ça, je sais que j'suis irrésistible. » Lui lança-t-il en se redressant.

Il était vêtu de la même tenue défraîchie que lors de son arrestation mais elle s'était mise à lui flotter autour. Un prisonnier tout ce qu'il y avait de plus lambda.
Sans plus le regarder elle lui ordonna d'une voix ferme et froide.

« - Viens

- Avec toi ? J'voudrais bien mais mon agenda est plein comme tu peux le voir. »

Il avait son éternel air ironique mais son ton était devenu amer. Pas très heureux de sa condition, on dirait... La suite risquait de ne pas être à son goût non plus, mais elle n'était pas là pour se soucier de ses états d'âme. Loin s'en faut.
Professionnelle, elle s'approcha, paire de menotte en main, qu'elle secoua avec un léger sourire.

« - T'as pas le choix. »

La voyant avancer, le Tueur se crispa et jeta un coup d'œil au gardien qui devait se trouver derrière la porte.

« - Après t'être donnée tant de mal pour me voir à l'ombre tu m'amènes prendre l'air ?

-Oh juste pour quelques heures...

- J'suis pas encore ton toutou, Commissaire » croisant ses bras pour appuyer son propos.

« - Pas encore. Mais tu sais ce qu'on dit : Il faut faire prendre l'air au chien, sinon il ne survit pas.

- N'espère même pas que j'aboie.

- Tu es un gentil chien. »

La phrase, dite sur ce ton, faisait se hérisser les poils du prisonnier. Il se leva et se rapprocha d'elle, bien décidé à lui faire ravaler ses paroles malheureuses. Il ne put pourtant faire plus de deux pas avant d'être retenu par les chaînes à ses pieds.
Pour la première fois, juste un court instant, il avait oublié où il se trouvait. Saleté de prison.

Tranquillement posée hors de portée, la Commissaire le regardait, légèrement moqueuse. Ah, elle était fière de l'avoir à sa merci, elle venait jouir du spectacle, de sa déchéance. Pourtant il devait admettre que ce n'était pas son style.

Lui adressant un rictus qui dévoilait ses dents de manière plus menaçante qu'amicale, il prit une voix doucereuse pour lui poser la question.

« - Si tu arrêtais ça et que tu me disais la raison de ta présence ici ?

- On te change de prison. Pour une avec une surveillance plus accrue et des règles plus strictes.

- Pas de ça avec moi, t'es la dernière personne qu'ils auraient envoyée »

Ce disant il regarda l'endroit sous sa chemise où se trouvait la cicatrice qu'il lui avait faite en tentant de lui échapper durant son dernier jour de liberté. Quel idiot il avait été de revenir, comme si ça aurait pu effacer les dernières heures et le sang qui tâchait ses mains.
Il aurait pu la tuer ce jour là, il avait même failli y arriver. Puis le vent avait tourné...

La policière haussa un sourcil mais effleura inconsciemment la marque qui ornait désormais sa hanche. Malgré les stigmates c'était elle qui avait remportée la partie. Il ne pouvait lui ôter cette victoire.

« - Je suis la personne qui t'a arrêté, mon cher. Je suis donc le premier choix.

- Mouais, qui a eu de la chance surtout » un insupportable sourire innocent ornait son visage « puis tu l'as dit : je suis un gentil chien, qui voudrait déménager un gentil chien ?

- Tu es un gentil chien, mais qui n'est gentil que lorsqu'il est sous contrôle.

- Un toutou qui n'a rien fait en six mois parce qu'on ne l'a pas dérangé ! »

Agacée, elle se dirigea derrière lui, aveugle au regard furibond qu'il lui adressa. Elle n'avait pas que ça à faire de sa journée, avec l'autre tueur en liberté... « Tu voudrais pas que ça change par ta faute, commissaire ?

-Et menacer un garde parce qu'il n'avait pas vu un film, c'est être gentil ? »

Prudente, elle lui enfila les menottes et sortit la clef de sa poche pour lui détacher les pieds. Voilà, c'était fait. Ne manquait plus qu'à l'embarquer et elle serait libérée de cette corvée.

Rageur, un grognement sortit de sa gorge « - Je t'aurais.

- Bien sur... Ah, et il y a aussi le détenu que tu as presque buté parce qu'il préfère Michael Bay à Tarentino. »

Montrant ses dents : « - Il m'avait cherché, je l'avais prévenu et il ne m'a pas écouté ! Et il est toujours vivant, c'est ce que vous vouliez non ?

- N'empêche... Juste parce qu'il n'aime pas les même trucs que toi... »

Elle ne pouvait s'empêcher de répondre à ses provocations. Pourtant elle savait qu'elle ne devait pas, à chaque fois qu'elle lui répondait elle lui offrait une arme contre elle.
Mais il n'aurait plus jamais l'occasion de s'en servir. Lui tenant les poignets, elle le poussa fermement vers la sortie.

Ils n'avaient pas fait deux mètres qu'il partit d'un rire dément.

« - En fait tu te crois forte parce que t'es flic mais t'a pas idée de la vie en prison. Tu sais pas qu'ici c'est la jungle ! C'est ici que les gens deviennent fous ! Ici que naissent les vrais malades de cette société ! »

Reculant brusquement de quelques pas, il réussit à la coincer contre les barreaux de la cellule.

Impassible, elle le regarda. Elle avait beau sentir le fer dans son dos elle ne songea pas une seconde à appeler le garde pour qu'il lui prête main forte. C'était un homme dangereux mais pas pour elle. Elle avait bien vu lors du procès que, malgré ses bravades, il savait qu'elle le dominait.

« - Si un jour ils s'échappent, je ne donne pas cher de votre peau à toi et à tes petits copains. »

Ce disant, il profitait de sa proximité avec la policière pour tenter de fouiller ses poches. Les deux mains derrière le dos, ce n'était pas pratique mais peut-être que s'il se décalait un peu sur la droite il pourrait...
Ça y était, la poche de sa veste. Il pouvait sentir le trousseau à travers le tissu.
Encore un instant et...

« - Eh bien, à ce moment là, nous serons prêts. »

Elle le repoussa sèchement.
Le Tueur n'ajouta rien, serrant les dents. Il avait été si près ! Il y aurait d'autres occasions, il n'avait qu'à rester vigilant.

Se décollant des barreaux, la Commissaire le regarda froidement. « Maintenant, tu te la fermes et tu me suis. Comme le gentil toutou que tu es.

- C'est ça, prend moi pour un chien... » Se retournant vers elle il secoua la tête en grimaçant. « En fait tu ne sais rien ! Rien !

- Et je ne veux rien savoir. Tu ne m'intéresses pas.

- Tu es seule et faible. » Commençant à avancer vers la porte, il fut rapidement rattrapé par la Commissaire qui lui attrapa brutalement les poignets. Elle regrettait presque de ne pas l'avoir serré plus fort, qu'il garde les marques de sa visite plusieurs jours, en souvenir.

« - Et si je te disais la vérité, comme ça juste entre nous, on est devenu proche depuis le temps non ?

- En attendant, c'est pas moi qui suis menottée »

Il jeta un regard rapide dans son dos, comme s'il venait de se rendre compte qu'il avait les mains liées. « - Ça ? Ça c'est rien face à la souffrance et au désespoir que tu vas vivre ma belle. »

Il profita de l'absence du gardien pour se rapprocher et lui susurrer une phrase à l'oreille. « - Tu n'as pas la moindre idée du monde dans lequel tu vis. Tu ignore que le chien qui dort à tes pieds est en réalité un loup…

- Si tu es un loup, alors je suis le chasseur. » Réplique instantanée, même ton, même menace. Pourtant elle ne pouvait cacher le frisson qui l'avait parcourue à ces mots. Pas de terreur, non, d'adrénaline.

« - Je ne suis pas un loup, plus un ours ou un panda. Dangereux si tu lui cherches des noises, imposant.

- Le panda est la définition du mignon. C'est loin d'être ton cas. » Elle ricana puis se figea.
Qu'est-ce qu'elle avait donc à réagir ainsi comme une gamine de six ans ?
Alors qu'elle avait l'habitude des interrogatoires et des face à face avec sa hiérarchie, voilà qu'elle était réduite à ce genre de remarques stériles.
Maintenant qu'elle l'avait arrêté, toute sa détermination semblait s'être évaporée pour la laisser sensible à l'aura qu'il dégageait encore. Rien que de voir son regard clair et sa mine goguenarde...
Putain il fallait qu'elle se re-concentre, pas question d'entrer dans son petit jeu !
Elle ne se laisserait plus influencer.

Quelques coups contre la porte et le gardien lui avait ouvert. Parfait. Lui attrapant le bras, elle entraîna son prisonnier vers la sortie de la prison. Il se laissa curieusement faire mais reprit la parole aussitôt que la silhouette masculine fut hors de portée.

« - Tu n'a pas la moindre idée sur ce qui t'entoure en fait !
Ton chien te tuera, chasseuse, il se délectera de ton sang et là, » sa voix s'assombrit, « tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenue... »

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Voilà !

Qu'est-ce que vous en dites ? On se nourrit de commentaires (surtout que c'est une première pour moi de poster autant de dialogues) Rendez-vous très bientôt pour la suite (j'ai plein de chapitres en réserves)