Les profs étant absents (Youpi !) j'ai pu faire ma participation au concours alors que je pensais que je n'aurais jamais le temps. C'est modeste, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce concours, allez sur le profil d'Allocop'.

Merci en tous cas aux filles de le proposer, le thème en plus était vraiment super ! Bonne lecture à tous.

Lauriane

Edit : Pour ceux qui se posent la question, une suite n'était pas envisagée pour après le concours. Cependant devant les demandes je vais y réfléchir sérieusement. Je vous tiendrai au courant après l'annonce des résultats. Merci pour vos encouragements.


Edward & Bella, une rencontre, une nuit – OS concours

Titre: La lumière révèle parfois le son

Auteur(s): Lauriane-chan

Bêta: Aucun

Disclaimer: Les personnages ne m'appartiennent évidemment pas. Ils sont de la propriété de Stephenie Meyer.

Vous voulez lire les autres OS du concours, visiter cette page (retirez les espaces en trop) :
http : // www . fanfiction . net /community / Edward_Bella_une_rencontre_une_nuit /74561/

Mots : 5820


La lumière révèle parfois le son

***

EPOV

Encore une nuit où le sommeil m'aura quitté. Depuis trois ans que je suis au conservatoire. Trois ans où je ne vois ma famille qu'aux grandes fêtes, et encore. Trois ans où je m'acharne à jouer du piano, jour et nuit. Trois ans que j'ai accédé à mon rêve d'enfant. Trois ans que je dis à tout le monde que je suis au paradis.

Trois ans que j'ai perdu mon inspiration.

Je me croyais invincible. Touchant le piano depuis toujours, je ne pouvais pas imaginer qu'un jour il me quitterait. Et pourtant. Depuis que j'ai enfin accédé à mon rêve, celui pour lequel j'ai tant travaillé, quelque chose s'est brisé.

Je croyais vivre de par ce rêve, je me trompais. On n'est rien quand on est seul. Je me disais que tant que je suis avec mon piano, je ne suis pas seul. C'est presque vrai, il m'arrive d'oublier ma pitoyable condition quand je me mets à jouer du Debussy. Mais ensuite il faut rentrer. Toujours les mêmes gestes.

J'ouvre la porte de mon appartement. Après l'avoir refermée à clef, je pose ces dernières sur le meuble de l'entrée que ma mère a dessiné et que mon frère a lui-même fabriqué. Ma mère Esmée est décoratrice d'intérieur et mon frère Emmett menuisier. Il aime travailler le bois, parfois même il lui arrive de lui parler. Même si j'aime le taquiner, je le comprends. Je fais de même avec mon piano.

Ensuite je retire mon manteau ou ma veste selon l'époque de l'année. Quelque soit le vêtement il sera obligatoirement acheté par ma sœur, Alice, qui est styliste de mode. Je crois que je la désespère en ce qui concerne ce domaine. Elle voudrait que « je me mette plus en valeur ». Pourtant je sais que je fais tourner la tête aux filles. Il m'est arrivé d'en profiter, de me laisser aller quand vraiment j'en ai ras-le-bol. Dans ces moments là je ne suis plus Edward Cullen, le pianiste romantique intouchable qui fait rêver toutes les filles qu'il croise. Non, je peux être dominateur, et même un gros salaud. Un animal qui assouvit ses besoins. Je ne me réveille jamais dans le lit de la personne avec qui j'ai couché. Question de principe. Si un jour je dois me réveiller dans un lit qui n'est pas le mien, il faudra que j'aie une vraie raison.

Après le manteau, il y a deux possibilités. Soit je vais dans le congélateur me trouver quelque chose à réchauffer en appuyant sur deux boutons si j'ai faim. Je dois avouer que je suis un danger public en ce qui concerne la cuisine. Je pourrais empoisonner tout un régiment et depuis l'âge de quinze ans je suis interdit de cuisine. D'après mes souvenirs j'avais trouvé que les cornichons pouvaient être une bonne base de sauce pour accompagner des haricots verts. Ne me demandez pas pourquoi, je crois que j'ai préféré oublier.

Si je ne mange pas, je me jette directement sur le lit défait tout habillé et si la chance est avec moi je m'endors immédiatement. Dans le cas contraire je passe des heures à maudire le monde entier.

Certains diront que je suis tout simplement en manque de muse. D'ailleurs c'est ce que m'a sorti un jour mon maître sur le ton de l'humour. Mais je sais qu'au fond il le pense réellement. Une muse… Je me fiche d'en trouver une. Je veux juste trouver un sens à ma misérable vie.

En attendant, je ferme mon piano après un long soupir. J'ai bien travaillé cette nuit. Mes morceaux étaient fluides, sans fausse note. J'ai presque réussi à y mettre sincèrement du cœur. Mais maintenant je suis censé commencer à composer. Il va falloir que j'y parvienne si je veux garder ma place ici. J'ai déjà des morceaux à mon actif, et c'est justement une des raisons qui a fait que j'ai le meilleur maître de l'université. J'en ai écrit un qui parle de chacun des membres de ma famille, y compris de Rosalie et de Jasper, des jumeaux qui sont fiancés ou mariés avec Emmett ou Alice. De mon père aussi, Carlisle, ce médecin qui m'a réparé plus d'une fois quand j'avais décidé de tester mes limites.

Mais depuis longtemps je ne fais plus rien de potable. Comme pour un auteur qui a le syndrome de la page blanche, les notes n'arrivent plus à se lier entre elles sous mes doigts afin de former une mélodie.

Je traverse maintenant ce couloir silencieux et obscur. Depuis bien des heures plus personne ne traine dans les parages. Les autres ont une vie sociale ou ne sont pas insomniaques.

Du moins je le croyais. Alors que j'allais arriver à la porte d'entrée j'entendis une musique au loin. Du Queen. The show must go on. Je ne pus m'empêcher de sourire en l'entendant, me rappelant du jour où Emmett n'avait pas réussi à se souvenir de l'interprète de la chanson alors qu'il se disait fan du groupe. Il en a entendu parler pendant des mois, et aujourd'hui encore nous prenons un malin plaisir de le lui rappeler.

Je m'approchai alors de la porte pour lire l'écriteau.

BPOV

Je vous jure, je la tuerai ! Un jour je laisserai malencontreusement tomber le pot de révélateur sur ses habits à 300$ le centimètre de tissu, puis je créerai sans le vouloir un court-circuit avec les lampes et je mettrai le feu à sa mini-jupe et je l'achèverai en la pendant par les pieds. Là par contre il faudra que je trouve une excuse. Ce n'est pas gagné.

Non mais ce n'est pas vrai ! Renverser son café sur mes photographies tout fraichement tirées alors que mon dossier doit être clos et rendu pour le lendemain… Le pire c'est que je sais qu'elle l'a fait exprès. Elle cligne des yeux quand elle est contente d'elle. J'avais repéré son tic quand elle avait réussi à attraper le seul mec qui s'intéressait à moi au lycée. Comment déjà ? Ah oui, Mike Newton. Remarquez qu'elle avait rendu un grand service. Je ne savais plus quoi faire pour lui faire comprendre que ce n'était pas la peine d'espérer. Gentil mais lourd. Et puis je n'avais aucune confiance en lui.

Bref, me voilà à deux heures du matin à tenter de tirer en noir et blanc des photographies le plus nettement possible alors que j'ai l'impression de voir double depuis vingt-trois heures. Surtout que je les aime ces photographies ! Mon thème était en plus difficile mais j'avais fini par être fière du résultat, chose qui n'était encore jamais arrivé.

J'ai essayé de retracer par toute une série de clichés des scènes de mes romans favoris, mais transposé au contemporain. Comment vous expliquer ? Et bien imaginez la scène du balcon de Roméo et Juliette dans un HLM. Je sais que ça parait vraiment farfelu, mais des amis et des inconnus ont bien voulu se prêter au jeu. Certaines fois même c'était pris dans le feu de l'action. Le résultat est surprenant et il n'est pas forcément obligatoire d'avoir des sous-titres pour retrouver ces scènes pourvu que l'on ait un minimum de culture littéraire.

J'ai ainsi fait le parallèle entre les deux mondes dans lesquels je baigne : le monde des mots et le monde de la lumière. On croit souvent que littérature et photographie sont très différentes. Pourtant quand on parle d'une photo et qu'on la décompose, on parlera aussi de verbe, de sujet, de compléments. Elle raconte aussi une histoire et laisse place à l'imagination pour déterminer passé, présent et futur. Chacun a son interprétation. Elle peut être atemporelle ou au contraire ancrée dans une certaine époque. Pourquoi alors séparer ces deux univers ?

Tenez, si je disais ça à Jessica Stanley – la raison de ma présence ici – elle me rirait à la figure me disant que je ne comprends rien. Excusez moi de ne pas prendre mon pied à faire des photographies de mannequins qu'on ne reconnaitrait jamais dans la rue si on les croisait tellement elles sont maquillées. Je préfère le naturel, la vérité et alors ?

Il y a encore quelques années je me serais terré dans mon coin et j'aurais gardé toutes ces pensées pour moi. Mais un jour elle m'a volé mes photos de portraits pour avoir un travail que je convoitais aussi. Je n'ai jamais pu prouver qu'elles étaient de moi car je ne les avais jamais montrées. Elles étaient planquées dans ma chambre universitaire. Depuis ce jour là j'ai décidé de le prouver d'une autre manière. Elle n'a jamais été capable de reproduire le style. Moi je peux, c'est le mien. Il est loin d'être parfait ou original, mais c'est ma vision. Et je suis prête à le montrer.

Je rallume enfin la lumière. Mes yeux sont alors agressés et deviennent même aveugles pendant quelques secondes. La fatigue n'aide certainement pas non plus. Mais au moins j'ai terminé. Tout en écoutant et en dansant sur Queen qui m'a permis de rester éveillée aussi longtemps je regarde le résultat avec attention. Aucun droit à l'erreur entre la netteté ou le contraste. Soit je donne un travail satisfaisant, soit je ne donne rien du tout. Peut-être suis-je trop perfectionniste.

EPOV

Laboratoire photographique

Je ne savais même pas qu'il y en avait un. En même temps, sorti de mon univers musical je ne vois pas grand-chose, mais quand même… Depuis trois ans je passe devant et je n'ai jamais remarqué cet écriteau.

Je reste plusieurs secondes le regard dans le vague. Je crois tout simplement que la fatigue commence à me gagner. Ma tête me dicte maintenant devant cette constatation évidente de poursuivre ma route. Mon appartement n'est pas très loin, et je me donne même l'autorisation de jeter ma veste en vrac en plein milieu du salon avant de me jeter dans mon lit. Quel luxe !

Mais ma main n'a pas décidé d'écouter ma tête ce soir. Je la vois déjà s'approchant de la poignée de la porte et l'actionnant. Mes jambes avancent d'elles-mêmes et entrent dans une toute petite pièce. Elle n'est éclairée que d'une lampe rouge clignotante. Je remarque cependant aisément que l'espace est vide et ne fait que mener à une autre pièce dont la porte blindée garantit l'accès.

Malgré mon esprit embué par la fatigue, j'arrive à comprendre que cette pièce permet de ne pas laisser filtrer la lumière et que la lampe rouge signifie certainement « Défense d'entrer ». Je commence donc à me retourner pour rentrer enfin chez moi quand la lumière s'allume et la lampe rouge s'éteint. Derrière la porte et par-dessus le Queen j'entends du bruit. Des pas, du rangement peut-être.

Je me décide donc de découvrir l'identité mystérieuse de la personne qui a l'air aussi insomniaque que moi et ouvre délicatement la dernière porte.

Cette personne est une femme. Je ne la vois que de dos. Ses longues boucles brunes descendent jusqu'à mi-dos. Elle regarde des photographies tout en dansant légèrement au rythme de la musique. Mes yeux descendent presque malgré moi sur la partie qui bouge le plus : ses fesses. Elles sont parfaitement moulées dans un jeans simple mais non moins sexy. Je m'oblige alors à secouer la tête afin de me réveiller. Même si parfois je me laisse aller, je ne matte pas ainsi une fille à son insu. Elle ne sait même pas que je suis là. Je me demande si je ne ferais pas mieux de partir…

BPOV

Victoire ! Toutes mes photos sont bonnes. Heureusement que j'ai une bonne mémoire concernant les temps d'exposition à la lumière. Bref. Mon effet spécial sur l'une de mes photos est même presque mieux réussi. Je préfère garder le presque car sinon il me faudrait remercier Jessica. Quoi que tentant si j'obtiens une meilleure note qu'elle.

Il me faut maintenant ranger tous les produits. Enfin je vais pouvoir retrouver mon lit ! A treize heures je me rendrai à mon cours pour donner mon dossier complet et ensuite repos. Un programme tel que je les aime !

Alors… Révélateur… Homme en train de m'observer… Fixat… Hein ?

Oh. Mon. Dieu. Si c'est un psychopathe, au moins j'aurai eu la chance de tomber sur un dieu vivant. Bon, trêve de plaisanterie, qui est cet Adonis ? Ah, j'y suis. Je dois déjà dormir. Ce ne serait pas la première fois où je m'endormirais debout. La dernière fois que ça m'est arrivé j'ai été réveillée par un poteau qui s'est trouvé sur ma route piétonne. Heureusement d'ailleurs.

Et bien, j'aime mes rêves. Mon idéal masculin se trouve devant moi. Pour une fois j'ai une bonne imagination. Peau pâle mais sans aucune imperfection, barbe de deux jours sans que cela fasse sale, cheveux cuivrés – je crois, avec la lumière qui vient d'être rallumée les erreurs sont possibles – et complètement désordonnés, mâchoire carrée. Mais le plus exceptionnel ce sont ses yeux. Même s'ils ont l'air des plus fatigués, ils sont d'un vert si intense. Je n'ai jamais rencontré pareil regard. D'ailleurs le mien le croise.

Un courant électrique passa immédiatement en moi, suivi d'un magnétisme. Je me trouvais comme un aimant attiré irrémédiablement par une autre surface aimantée. Cette attraction me laissa supposer que soit mon rêve est très réel, soit je suis éveillée et j'ai effectivement un dieu dans mon labo en train de me déshabiller du regard comme moi je l'ai fait.

Bon sang ! Dans quel pétrin me suis-je encore fourrée ?

EPOV

Je ne peux m'empêcher de l'observer. Je suis comme cloué ou hypnotisé. Jamais je n'ai ressenti pareille sensation. Je ne peux y mettre de mots dessus. Aussi quand elle se retourne et m'aperçoit je ne bouge pas. Je suis même incapable de parler. Je continue de la dévorer du regard.

Une perle cachée dans une huitre. Cette image presque stupide me vient immédiatement à l'esprit. Son visage en cœur est si expressif que c'en est désarçonnant. Pas de faux-semblant, de la sincérité à l'état pur, tant et si bien qu'il est impossible de savoir ce qu'elle pense. C'est trop limpide, trop honnête pour que quelqu'un qui ne vit qu'avec des faux-semblants puisse le comprendre.

Même si elle n'est pas très grande, à peine quelques centimètres de plus que mon lutin de sœur, elle est parfaitement proportionnée. Des formes où il faut, des jambes magnifiques. Mais rien n'égale son regard. Alors qu'elle me détaillait je pouvais l'observer sans m'y perdre. Mais maintenant, il s'est accroché au mien. Et je tombe, je plonge. Qui a dit que les yeux bruns sont inexpressifs ? Quoique ceux là ne sont pas bruns. Non, ils sont… chocolat. Oui. La même couleur que ce met qui met à genou la majorité de la population. Pour lequel on pourrait se damner. Et ils ont la même vertu, ou le même vice selon le point de vue.

Je crois que ça fait déjà plusieurs minutes que nous nous observons. Je ne peux l'affirmer, j'ai perdu la notion du temps. Je ne reprends pied avec la réalité que quand elle rougit et baisse le regard. Putain ! Elle est encore plus irrésistible ainsi ! Il faut que je sorte avant de lui sauter dessus. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

BPOV

Quel est le problème avec moi ? Un mec m'observe sans aucune gêne et je ne dis rien, je le laisse faire. Pire, au lieu de m'enfuir ou de le castrer je me mets à fantasmer sur lui alors que je ne le connais pas et qu'il pourrait être un meurtrier doublé d'un psychopathe passant son temps à violer les filles seules. Mais non, tout ce que je sais faire c'est espérer sentir ses mains sur mon corps et même plus…

Cette constatation me ramena sur Terre et je ne pus m'empêcher de rougir et de baisser le regard. Mais bon sang, que faisait-il là à une heure pareille ?

- Heu… Je suis désolé… J'ai entendu de la musique et je croyais être le seul ici donc je suis venu voir, la curiosité…

Parce qu'en plus cet Adonis a une voix ?

Bien sur, t'es vraiment stupide Bella !

Tais-toi la voix de ma conscience, mets-la en veilleuse pour ce soir ce n'est pas le moment !

Je relève enfin le regard pour observer à nouveau mon interlocuteur à la voix enchanteresse. Bon à priori ce n'est donc pas un psychopathe. Normalement c'est mon tour de répondre je crois… non ? Alors, montre que tu sais aligner deux mots.

- Ah, heu… J'avais du travail à finir…

Bravo, quelle éloquence !

Si c'est pour être cynique la conscience, ce n'est vraiment pas la peine !

- Je crois que je vais te laisser… Je suis désolé je ne voulais pas te faire peur.

Une main passe dans ses cheveux désordonnés. J'en viens à en être jalouse. Pourquoi est-ce que sa main peut toucher les fils d'or et que la mienne n'est destinée qu'aux produits chimiques ?

EPOV

Je suis vraiment trop con. Je sens que je vais m'insulter des jours durant. Tout ce que je sais faire c'est lui sortir des phrases banales et me casser comme un lâche. Je comprends mieux ma panne d'inspiration. Je suis d'une manière générale trop stupide pour toucher au beau, à la vérité. J'ai l'incarnation de la musique que je veux écrire devant moi en chair et en os et tout ce que je sais faire c'est lui tourner le dos.

Alice a raison. Je suis un handicapé de la vie. Un lâche, une tapette – dixit Emmett –, un coincé. Tout ce que vous voulez sauf un mec qui arrive à marcher la tête haute. Et j'espère après réussir à composer quelque chose de potable alors que je suis moi-même un moins que rien qui a peur de tout dans la vie ?

Je me crois déjà à la voiture quand je me rends compte que je n'ai pas bougé d'un centimètre. Mon regard est encore perdu dans celui de la belle inconnue. Merde ! Je ne connais même pas son nom ! Et voilà qu'elle se mord la lèvre. Cette femme est l'incarnation de la sensualité. Dès que ses dents lâchent le morceau de chair je vois le sang la rougir encore plus.

Là je ne sais plus si mon cœur s'est arrêté de battre ou au contraire s'il dépasse le mur du son. Je ne contrôle plus rien. Je suis aimanté et je ne peux que me diriger vers le fruit défendu.

BPOV

Quand il s'avance vers moi, je ne bouge pas. Je devrais fuir, mais j'ai peur au contraire que si j'effectue ne serait-ce qu'un geste c'est lui que je vais faire fuir. Or, je n'en ai vraiment aucune envie. Ce magnétisme, cette électricité me manipulent tellement que je deviens consentante pour aller à l'encontre de mes principes.

Mon souffle se coupe. Il n'est plus qu'à quelques centimètres de moi. C'est comme s'il avait laissé une certaine distance de sécurité.

Ma sélection de Queen se termine. Maintenant c'est Police. Roxanne. Je crois que le sort s'acharne définitivement contre moi. La Bella Swan, fille timide d'un shérif respecté, n'existe plus. Je ne suis plus non plus Isabella Swan, futur photographe professionnel qui se bat pour vivre de sa passion et qui ne se laisse plus marcher sur les pieds. Je ne suis plus rien. Je ne sais même plus mon nom.

Il penche légèrement sa tête. Ses lèvres se rapprochent des miennes.

Va-t-en.

Reste.

Laisse-moi partir.

Pose tes lèvres sur les miennes.

Il s'arrête à deux centimètres. Je sens son souffle se mêler au mien. A moins que je ne respire plus. Puis son nez frôle le mien. Une décharge électrique me traverse à nouveau. Je ne connais pas son nom. Je ne sais rien de son passé. Et je m'en fiche. A ce moment précis le temps n'existe plus. Il n'y a ni passé, ni futur. Juste le présent. Et un présent pour lequel je me damnerais. Je me fiche de savoir si c'est un rêve ou pas. Mais si c'en est un, pourvu que jamais je ne me réveille.

Mes yeux se ferment. Non que je ne veuille plus voir ce dieu grec, mais je veux apprécier chaque moment. Peut-être vais-je le regretter car quand je les rouvrirai il ne se tiendra pas devant moi, et je ne saurai jamais s'il était réel. Mais pour l'heure je me laisse guider par mes instincts.

Et j'ai raison. Quelque chose d'une douceur infinie vient se poser sur mes lèvres. La forme a été faite pour se marier avec ma bouche.

C'est définitif, je suis damnée. Et je m'en moque.

Je réponds au baiser. Avidement. Quand il demande l'accès à ma langue de la sienne, je le lui donne sans une once d'hésitation. C'est comme si j'avais passé des semaines sans boire et que soudain on me présentait une réserve d'eau infinie. Je plonge ma tête dans l'eau avec ardeur jusqu'à en oublier de respirer. La seule différence est que l'eau ne me procurerait pas autant se sensations. Là mon corps devient feu. Je m'embrase. Mes mains vont se loger dans ses cheveux et mon corps se colle au sien de manière complètement indécente. Je perds définitivement le contrôle.

EPOV

Putain ! De telles sensations peuvent-elles exister ? Même si je ne le voulais pas, j'espérais qu'elle me frapperait, qu'elle m'arrêterait avant que je ne puisse l'embrasser. Je lui en avais laissé le temps alors que je me délectais de son odeur de freesia. Mais elle n'avait rien fait. Elle avait fermé ses yeux. Quand mes lèvres se sont posées sur les siennes je me suis cru au Paradis. Et encore, le Paradis ne peut avoir cette perfection.

Le pire dans tout ça, c'est qu'elle répond avec une telle passion à mon baiser… Jamais encore je n'en avais vécu un qui ressemblait de près ou de loin à celui là. Aucun même ne valait la comparaison. Et la voilà qui se colle à moi. Ses mains passent dans ma chevelure désespérément désordonnée, me procurant une infinité de frissons.

Déjà mon jeans devient plus qu'étroit, presque au point de m'en faire mal. Elle ondule des hanches, peut-être même inconsciemment, et je perds définitivement mon contrôle.

Mes mains se posent d'elles-mêmes sur ses fesses et soulèvent ma belle inconnue qui enroule ses jambes autour de mon bassin.

Ma bouche quitte finalement la sienne. J'en profite pour la regarder.

BPOV

Son regard est noir comme l'ébène de désir. Il halète autant que moi. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais je me vois en lui. Ce même besoin de sentir son corps contre le mien. De ne faire qu'un avec lui. C'est presque comme si nos vies en dépendaient.

Cette fois-ci c'est ma bouche qui part à la rencontre de la sienne à nouveau. Toujours cette passion qui me consume pour cet inconnu qui me fait sentir pour la première fois moi-même. Il me plaque contre un mur et soudainement la lumière blanche s'éteint pour ne laisser place qu'à la lumière rouge. Nous sommes presque dans l'obscurité. Le seul éclairage ne tient que de petites ampoules rouges ne nous incitant que davantage à la passion. Le destin est avec nous ou contre nous, je l'ignore, mais il nous accompagne.

A nouveau nos bouches se séparent, par besoin de respirer. Mais pourtant ses lèvres commencent à se balader sur mon cou auquel je lui donne plein accès. La chaleur de mon bas-ventre ne cesse de s'accroitre et tout mon corps le réclame. Je déroule mes jambes afin qu'il me pose à terre, ce qu'il fait. Les mains ainsi libres je commence à déboutonner sa chemise.

Bella ! Réveille-toi maintenant ! Tu ne peux pas faire ça, tu ne le connais pas ce mec !

Oh shut up ma conscience !

Décidant pour une fois d'envoyer balader une bonne fois pour toutes ma conscience, je continue d'ouvrir la chemise. Mes doigts effleurent le torse semblant parfait du dieu. Une fois à l'air libre, j'explore en les caressant ses pectoraux parfaitement dessinés. Et dire que je voulais me damner pour moins que ça ! C'est définitif, je rêve, ce que je vis ne peut pas m'arriver à moi.

C'est maintenant ma bouche qui part à l'exploration. J'y laisse des baisers mouillés, me délectant du goût extraordinaire qu'il m'est permis de découvrir.

Dieu qu'il est beau à cet instant précis ! Il a la tête en arrière, les yeux fermés et des grognements de plaisir se font entendre. Et c'est moi qui les lui provoque. J'ai envie de le goûter. J'ai envie d'être toujours plus près de lui. D'avoir le plus de points de contact possibles. Même mes dents décident d'entrer en contact avec sa chair délectable entre deux baisés. Ce sont finalement mes mains qui font glisser sa chemise de ses épaules. Elles descendent le long de ses bras, me permettant de sentir encore plus ses muscles discrets mais bien présents. Puis elles arrivent à hauteur de ses mains et elles s'entrelacent toutes les quatre.

A travers mes baisers je sens qu'il se redresse. Je rapproche en même temps ses mains près de mon tee-shirt difforme destiné au tirage-labo. Nos mains se séparent alors pour qu'il puisse l'empoigner et le relever à fin de l'enlever complètement.

EPOV

Je suis un putain de chanceux, c'est prouvé. La femme de mes rêves est en train de s'offrir à moi entièrement. Elle me fait comprendre qu'elle ne veut pas reculer en menant mes mains à son propre tee-shirt. Je n'hésite pas une seule seconde et le lui enlève. Elle se retrouve alors en soutien-gorge. Sa poitrine est parfaite. Je prends le temps de la regarder, d'apprécier cette vue.

Elle commence alors à vouloir se cacher et je devine sans aucun problème qu'elle rougit. Je l'arrête dans son élan.

- Ne te cache pas, tu es magnifique.

Ce sont les premières paroles que nous échangeons depuis ma perte de contrôle. Ma voix est rauque et peine à sortir. Néanmoins ces paroles sortent du fond du cœur. En fait elle n'est pas magnifique. Elle est divine. Je la vois se remordre la lèvre inférieure. Cette fois-ci je ne me prive pas de l'attraper moi-même avidement entre mes dents alors qu'elle pousse un gémissement.

Cette femme va me tuer.

Besoin de toujours plus de contacts. Mes mains partent à la recherche de l'attache de son soutien-gorge. Heureusement, en tant que pianiste, je maitrise chaque mouvement et parviens à le dégrafer sans problème. Aussitôt ses seins sont libérés de leur carcan. Son torse nu se frotte au mien nous arrachant des gémissements alors que nos langues continuent leur danse sensuelle.

Mes mains se posent sur ses hanches pour la guider. Je l'allonge à-même le sol sans pour autant rompre le baiser. Puis ma bouche entreprend une descente. Son cou d'abord. Sa peau légèrement sucrée me fait la réclamer davantage à chaque fois que ma langue la lèche.

J'arrive à sa poitrine. Ma main prend son sein gauche, le titille, le pince. Pendant ce temps ma bouche s'occupe de son sein droit, le léchant et le mordillant. Je sens ses tétons se durcir alors qu'elle gémit et grogne.

Puis j'alterne. Mon autre main va sur son sein droit et ma bouche s'occupe de son sein gauche. Je l'entends haleter, peiner pour respirer. Je commence à apercevoir des gouttelettes sur son front qui ne font que m'exciter davantage.

Mes mains parviennent au bouton de son jeans alors que je m'applique à lécher le contour de son nombril, centre d'un ventre divinement plat. Elle soulève les fesses afin de m'aider à retirer ce morceau de tissus qui était devenu mon ennemi. J'en profite pour retirer sa culotte. Mes doigts arrivent alors à hauteur de son bouton d'or.

Putain ! Elle est complètement trempée, et ce juste pour moi !

BPOV

OH MON DIEU !!!

Je ne sais pas pourquoi, mais cet homme a des mains de maître ! Il titille mon centre nerveux, me provoquant tremblements, spasmes, gémissements, grognements, et pour finir un orgasme. Jamais je n'avais vécu une telle expérience. Je veux dire, je ne suis pas vierge, mais là… Ces sensations… Jamais je n'aurais pu ne serait-ce imaginer que ça pouvait exister.

Je sens ses caresses changer d'endroit, pour aller sur mes jambes. Puis quelque chose d'humide sur mon clito.

Il n'est quand même pas… ?

Si, il est. Ce ne sont plus ses doigts que je sens, mais sa langue. Je vois des couleurs que je n'avais jamais vues.

Mmmmmmmmmm !

Il vient d'introduire un doigt et maintenant deux dans mon vagin, m'arrachant un cri sans que je ne puisse le contrôler. Sa langue continue de jouer avec mon centre nerveux pendant que ses doigts font des allers et retours. Je sens à nouveau mon corps se tendre pour se cambrer dans un deuxième orgasme.

Cet homme aura ma peau !

Je prends quelques secondes pour reprendre mon souffle. J'aperçois mon bel inconnu avec un sourire en coin ravageur. Pour la première fois depuis que je l'ai rencontré, je vois un sourire sincère et il semble tout simplement… heureux.

Mais il est encore beaucoup trop habillé avec son jeans. Je lui retourne alors le sourire, et plus entreprenante que je ne l'ai jamais été, je le retourne afin qu'il soit allongé et lui détache son pantalon. Il m'aide à la tâche en soulevant ses merveilleuses fesses juste rebondies comme je les aime.

Je vois clairement à travers son caleçon que sa virilité se manifeste fortement. Je commence à toucher la bosse de mon nez puis le regarde d'un air de défi. Je le vois froncer les sourcils, se demandant surement où je veux en venir.

Alors de mes dents j'attrape délicatement le morceau de tissus qui reste et le fais glisser. Je fais particulièrement attention à faire en sorte que mes lèvres frôlent son sexe tendu. Je l'entends gémir, ce qui me fait comprendre que mon effet recherché est réussi. Puis je remonte.

Ma main attrape son sexe tendu et commence des va-et-vient. J'en profite pour le regarder. Il est tellement beau qu'il est une œuvre d'art à lui tout seul. Ses pectoraux se soulèvent au rythme de sa respiration saccadée. Des perles de sueur apparaissent sur son corps d'Apollon.

Puis je décide de le goûter. Je n'ai jamais fait ça, n'en ayant jamais eu envie. Mais là, je le veux. Ma bouche s'approche de son membre. Je commence par le lécher sur la longueur avant de le prendre entièrement dans ma bouche et de titiller son gland. Dieu que c'est bon !

Je l'entends grogner, gémir toujours plus, me faisant moi-même gémir alors que continue ma torture. Puis il m'attrape par les épaules.

EPOV

Cette femme ne cessera de me surprendre et de me faire découvrir des mondes inconnus. Mais je refuse d'éclater dans sa bouche. Je veux faire un avec elle. J'en ai physiquement besoin. Je veux la sentir se contracter contre moi. Alors je l'attrape par les épaules et l'allonge à côté. Avant de continuer je plonge ma main dans mon portefeuille, prend le préservatif s'y trouvant et l'enfile. Puis, nos langues se ressoudent à nouveau et elle écarte les jambes, m'invitant à entrer en elle, ce que je fais d'un coup de rein.

POV Externe

Ils ne font alors plus qu'un. Physiquement, mentalement. Quand Edward entra en Bella, elle poussa un cri de plaisir. Tous deux se laissent aller afin de goûter toujours un peu plus au nirvana. Commence alors la danse sensuelle. Edward cherche à aller toujours plus profondément en elle. Leurs cris se confondent, tous comme leurs corps.

Le plaisir continue de s'emparer d'eux. Ils ne sont plus Edward et Bella, mais deux inconnus faisant l'amour et fondant leur âme l'une dans l'autre.

Leurs corps s'imbriquent parfaitement, puis dans un cri ultime, les parois de Bella se contractent et lui offrent l'orgasme le plus puissant qu'elle n'ait jamais eu. A peine une seconde plus tard, c'est Edward qui se laisse emporter par sa jouissance.

Les deux respirations des amants s'entremêlent pour devenir peu à peu un peu plus calmes. Edward embrasse alors délicatement Bella, avec tendresse, puis se retire d'elle.

EPOV

Je ne sais plus ce qui m'a amené là. J'ai été pris dans un tourbillon incroyable et indéfinissable. Elle me regarde maintenant tendrement mais ne dit rien. D'ailleurs, je n'ai entendu qu'une toute petite fois sa voix, mais je m'en souviens parfaitement. Claire et belle. Tout comme elle.

Mais maintenant, que faire ?

Je continue de la regarder, d'ancrer mon regard dans le sien. J'y lis des choses inimaginables. Comme si elle me racontait sa vie, ou peut-être la mienne.

Aujourd'hui je sais que je ne serais plus jamais en panne d'inspiration. Mon maître avait raison. J'étais en manque de muse. Mais maintenant, je l'ai rencontrée. Peu importe ce que sera le futur. Jamais je ne pourrai oublier cette nuit et cette infinité de sensations à l'état pur que j'aurai expérimentées.

BPOV

Je suis changée, à jamais. Ce qu'il s'est passé cette nuit est trop indescriptible pour que quiconque un jour ne soit au courant. Ce sera mon jardin secret. Je sais qu'il va s'en aller. S'il ne le fait pas, je le ferais. Aucune promesse n'a été faite. C'est tout juste si nous avons prononcé quelques mots. Mais il restera à jamais ce rêve qui aura été réel et qui me hantera pour le restant de ma vie.

Aussi je me rhabille alors qu'il me regarde. Je crois qu'il ne sait pas trop quelle attitude adopter. Une fois toutes mes affaires récupérées, je me penche vers lui et l'embrasse. J'y mets toute ma tendresse, ma douceur, et peut-être même mon amour. Puis, je me détache de lui.

- Cette nuit j'ai appris qu'on ne sait jamais ce que le Destin nous réserve.

Ma voix n'avait été qu'un murmure. Mais ainsi je mettais fin à ce rêve, tout en nous laissant l'espoir, de peut-être un jour, nous retrouver.

On ne sait jamais ce que le Destin nous réserve.

EPOV

Et elle part ainsi. Sur ce baiser et cette phrase. Je veux lui crier de rester. Pour la première fois je veux m'endormir et me réveiller avec la personne avec qui j'ai passé la nuit. Mais ce n'est pas dans les règles du jeu.

Je me rhabille à mon tour et prends soin de bien fermer la porte. Je me dirige vers la sortie pour rejoindre mon appartement d'une manière complètement mécanique. Puis, je fais soudainement demi-tour afin de retourner à la salle de musique. Je sais ce que je dois faire. Je suis épuisé et encore complètement retourné de ce qu'il vient de se passer. Pourtant, je sais que c'est maintenant ou jamais.

Je fais alors passer mon envie de me réveiller près d'elle en l'imaginant entrain de dormir. Mes mains se mettent alors à jouer un morceau qui jusqu'alors n'a jamais connu le jour. Ce sera une berceuse. Sa berceuse. Les notes s'enchainent de la manière la plus naturelle au monde.

On ne sait jamais ce que le Destin nous réserve.