La vie est belle, vous ne trouvez pas ? Les passants, le ciel bleu, la vie dynamique, les voitures, les flashs des photos, les concerts en pleine rue, les danseuses de rues. Tout le monde sourit, tout le monde est heureux, tout le monde vit. J'aime cette image de l'humaniter, cette image qui nous dit que l'important est d'être heureux.

Parfois pourtant, l'image se brise. Toutes les lumières se ternissent d'un coup, la réalité frappant durement le monde autour. Souvent, je me dis que les personnes brisant cette image ne devraient pas le faire, ne mérite pas de le faire. Une image si dur à façonner mais si facile à annihiler. Pourquoi la briser ? Pourquoi l'arrêter brutalement ? Je ne comprenais pas, avant. Je n'arrivais pas à comprendre et au fond de moi, je haïssais les personnes qui brisaient cette image.

Seulement, à présent, c'était différent. Parce que à présent, c'était moi qui brisais cette image. Et je comprenais alors. Parfois, vous savez, il est nécessaire de briser cette image. Afin d'en créer une plus belle encore, avec plus de couleurs et plus de musique.

La mélodie s'effrite aux oreilles des vivants, elle devient tonitruante, criante, hurlante. Les sourires laissent place à l'effroi et la peur. Les yeux rieurs deviennent des yeux emplis de larmes. Ils hurlent mon nom, me demande de rester, m'insulte pour ce que j'ai fait, me hurle que je ne suis qu'une idiote et qu'ils m'aiment. Moi aussi je les aime, mais je ne peux leurs dire. Je vois leurs formes, flous au-dessus de ma tête. Je les entends de moins en moins mais je comprends tout de même. Et, alors qu'ils continuaient à me hurler dessus, j'ai souri. J'ai souri face aux magnifiques couleurs qui se mettent à danser devant mes yeux, face à la mélodie qui s'écoule lentement dans ma tête. Je leur montre ce que je ressens par mon sourire, un doux sourire remplis de joie et d'amour.

L'image est terne en ce moment pour les vivants, une jeune femme à peine adulte venant de succomber à ses blessures en voulant sauver une fillette de la mort rend forcément l'image terne et triste.

Mais pour moi, l'image restera à jamais colorée. Parce que je sais que plus tard, ils seront à nouveau heureux et vivront de nouveau comme avant, avec des couleurs encore plus vives qu'auparavant. Et tout ça me suffit amplement.

Je m'appelle Lily Luna Potter. J'ai donner ma vie pour une autre et j'en suis heureuse.

Maintenant, je peux l'affirmer avec toute la ferveurs qui à fait de moi ce que je suis jusqu'à la fin de ma vie. Je peux dire que oui, la vie est belle. Mais que la mort l'est encore bien plus.