Bonjour à tous! Je suis de retour après une très longue absence. Je vous avouerais que je suis légèrement déçue et un peu nerveuse pour cette fiction. En effet, cela fait 2-3 ans que je n'ai rien écrit du tout alors j'ai l'impression d'avoir perdu du poil de la bête :P Je vous demanderais donc d'être indulgent à ce sujet. Aussi, j'aimerais beaucoup recevoir vos commentaires, positifs ou négatifs. Bon... Je crois avoir tout dit... :D

Disclaimer: Les personnages de cette histoire appartiennent à J.K. Rowling, sauf Alya O'Connor. Aussi, je ne gagne aucun argent grâce à l'écriture de ce récit.

NdA: Je tiens à préciser qu'il y a évocation d'une scène de viol dans ce chapitre. Néanmoins, la scène n'est pas explicite.

Les premières chaleurs du mois de juin avaient fait leur apparition et les rayons du soleil se précipitaient d'achever les quelques élèves de la polyvalente Ste-Sophie qui avaient osé pointer leur nez à l'extérieur de l'établissement. À l'intérieur de l'école secondaire régnait une atmosphère d'anxiété et d'incertitude face à la période d'évaluation finale qui s'approchait. Les jeunes se heurtaient sans s'en soucier, s'ignoraient pour s'abandonner à leur étude et s'isolaient afin de profiter du peu de calme qui leur restait. Néanmoins, une seule personne était remarquée par ces temps difficiles, même si celle-ci aurait sans doute préféré être oubliée.

Alya O'Connor était connue de toute part du bâtiment, que ce soit auprès des élèves, des professeurs ou des employés d'entretien. Adolescente de dix-sept ans, elle se faisait charrier malgré tout par son entourage, et ce peu importe son âge. Elle était victime de brutalité, d'agression verbale et d'harcèlement depuis maintenant quelques années. Si quelqu'un de son enfance était venu visiter le futur, il n'aurait jamais cru ce que la jeune fille devait supporter tous les jours. En effet, lorsqu'elle était enfant, Alya était enthousiaste, souriante et bien entourée de ses amis. Et elle en avait tant ! Comment croire qu'elle était à ce jour violentée de toute part.

Lorsqu'elle avait fêté son onzième anniversaire, elle avait ressenti plusieurs énergies nouvelles qu'elle n'avait pu contrôlées. Elle détenait des pouvoirs qu'elle ne pouvait comprendre, ni expliquer. Ceux-ci se manifestaient à tout moment, et surtout lorsqu'elle éprouvait des émotions très fortes. Des objets s'élevaient dans les airs ou éclataient sans raison apparente. Bien que personne n'ait pu prouver qu'Alya était l'investigatrice de ces événements troublants, elle était naturellement toujours présente lors des incidents. Les autres enfants lui en avaient donc attribué la faute et la rumeur avait parcouru la ville entière. Depuis, la populace était ambivalente à son sujet ; certains la fuyaient par peur d'être atteints d'un mauvais sort, d'autres la méprisaient en la traitant d'erreur de la nature et de monstre. Dès lors, elle avait toujours été traitée comme tel.

Elle avait été énormément blessée de la tournure qu'avait subie sa vie. Car maintenant, il n'y avait plus aucun doute à son sujet : Alya O'Connor était une sorcière. La jeune fille avait alors cru à ce moment qu'elle pourrait trouver réconfort auprès de ses parents. Avec du recul, elle pouvait maintenant dire qu'elle avait fait la plus grosse erreur de son existence. À peine avait-elle pu s'expliquer des récents incidents qu'elle avait senti les regards de dégoût de son père et de frayeur de sa mère se poser sur elle. Ce fut à cet instant précis qu'Alya avait perdu la foi.

Elle était sans cesse bousculée à l'école. Tout le voisinage évitait d'entrer en quelconque contact avec elle et lorsqu'elle rentrait à la maison en croyant son enfer terminé, elle rencontrait une mère pour qui elle n'existait plus et un père, autrefois si gentil et compréhensif, maintenant autoritaire et agressif.

Elle se souviendrait toujours de cette nuit horrible où son père s'était infiltré dans sa chambre à l'insu de sa mère. Oui, elle s'en souvenait comme si c'était hier… Il s'agissait d'une des très rares nuits où elle réussissait à dormir sans faire le moindre cauchemar. Depuis, elle ne connaissait plus de sommeil paisible, mais seulement de noires ténèbres. Il s'était lentement approché de son lit et s'y était ensuite assis. Puis, il avait parlé :

« Tout allait si bien Alya. Nous étions appréciés de tous, les voisins venaient toujours nous rendre visite. Je devais avoir une promotion à mon travail et ta mère devait reprendre ses études. Nous étions si heureux. Mais tu devais tout gâcher bien sûr. Sais-tu ce qui est marrant dans cette histoire ma chérie ? Tu ne devais même pas venir au monde. Ta mère devait se faire avorter. Je ne voulais pas d'enfant. Je ne te voulais pas. Mais ta mère a réussi à me convaincre… Tout ira bien qu'elle me disait. Et tout allait bien… jusqu'à aujourd'hui. Si seulement j'avais eu le courage de te tuer moi-même lorsque tu étais enfant, tu ne détruirais pas nos vies à l'heure qu'il est et ta mère ne serait pas au bord du gouffre. Tu es abominable. Tu crois pouvoir gagner notre sympathie avec la blondeur de tes cheveux, avoir l'air mignonne pour te faire épargner... Tu n'es qu'une lâcheté, un fardeau à traîner. Tu mérites que je te fasse souffrir autant que tu nous fais souffrir. Tu mérites que je t'arrache la dernière parcelle d'innocence qu'il te reste, sorcière ! »

C'est alors qu'il l'avait prise. Prise de toutes ses forces. Cette dernière petite naïveté d'enfant qu'il lui restait avait disparu cette nuit-là. Cet homme l'avait souillée… Il l'avait souillée de sa sueur, de son sang et de sa semence. Il lui avait déchiré la peau, le corps et le cœur. Il lui avait volé sa beauté et son âme. Elle n'était que lambeaux de chair. Il lui avait ôté la vie et y avait pris plaisir. Et elle, elle n'était plus…

Elle avait crié, s'était débattu pour sauver son dernier souffle et elle avait pleuré. Au lever du soleil, elle ne pleurait plus. Recroquevillée sur elle-même parmi les restes de draperie profanés, elle ne bougeait plus, ne respirait plus. Elle avait sombré, noyée dans la douleur et l'humiliation. Elle avait trépassé.

Les jours suivants, elle n'avait pas bougé de son lit. Son père avait agi comme si rien ne s'était produit et avait dit à sa mère qu'Alya avait fait un cauchemar, ce qui expliquait les cris qu'elle avait entendus. La jeune femme avait alors abandonné tout espoir. Elle était maintenant seule, face aux autres et à elle-même.

Elle avait donc troqué sa chevelure dorée pour une tignasse échevelée violine et avait coupé ses cheveux pour faire en sorte qu'une longue frange camouffle la moitié de ses yeux émeraude. Ainsi, elle pourrait cacher son visage aux autres. À présent, personne ne pourrait percevoir une quelconque émotion de sa part. Elle avait donc réussi à se créer une première barrière, mais pour ses compagnons de classe, ce n'était qu'une raison de plus pour la déprécier.

Six ans plus tard, à la veille des examens évaluatifs, elle se disait qu'il ne lui restait plus que la dernière année à passer pour qu'elle puisse enfin embrasser sa liberté. Assise à une table solitaire du coin le plus sombre de la bibliothèque, Alya s'amusait à se perdre dans ses pensées, mâchouillant une mèche de cheveux du coin des lèvres et tapotant son livre d'algèbre d'une main. Elle chantonnait un air de rock complètement inconnu, se contentant de griffonner quelque parole que ce soit sur le coin de la page. Au son de la cloche, elle se leva prestement, pestant contre elle-même d'être en retard à son contrôle de mathématique. Elle courut le plus vite qu'elle pût, pour ensuite s'arrêter devant la porte de sa classe. Elle inspira un grand coup et baissa la tête, se préparant au pire.

Après avoir refermé la porte tout doucement afin de ne pas attirer l'attention des autres, la jeune fille se dirigea rapidement vers sa table de travail située tout au fond de la pièce. Parvenue à mi-chemin, elle souffla de soulagement, contente de ne pas avoir subi de représailles, mais s'en mordit les doigts immédiatement. En effet, à peine eut-elle franchi les derniers mètres restant qu'elle sentit une boulette de papier lui heurter la joue gauche. Elle s'arrêta une seconde, les yeux toujours rivés au sol, puis alla s'asseoir à son pupitre sous le rire de tous les jeunes ayant assistés à ce divertissement.

Deux heures plus tard, les élèves furent libérés de leur copie et se dirigèrent vers leur casier. Alya attendit que tous les autres eurent désertés la classe avant de se lever et de suivre le courant. Tentant de se frayer un chemin parmi les étudiants, le regard toujours baissé, elle marcha rapidement vers sa case. Cependant, après quelques pas seulement, elle se sentit projeter dans les airs avant d'heurter à grand fouet le mur à sa proximité. Le choc avait été si dur qu'elle s'effondra immédiatement sur le sol, tentant tant bien que mal d'ignorer les ricanements sonores environnants. Dégoûtée des autres et d'elle-même, elle prit son sac d'une main et fila vers la sortie, ne cessant jamais de courir, jusqu'à ce qu'elle ait atteint la terrasse de sa demeure. Elle essuya les quelques perles qui avaient involontairement coulées sur sa joue durant sa course. Comme tous les jours, elle partait après son premier cours et comme tous les jours, son père la harcèlerait sur son comportement de fugitive.

Alors qu'elle se dirigeait vers la porte d'entrée, elle ne put se résoudre de tourner la poignée. Celle-ci était brûlante et rendait la maison encore plus hostile. Son regard fut alors attiré vers la gouttière. Ce ne serait pas la première fois qu'elle l'escaladerait… Lorsqu'elle fut arrivée au sommet de l'arche du toit, elle se laissa glisser sur la corniche de façon à atteindre sa fenêtre de chambre. Une fois à l'intérieur, elle prit une décision. Elle devait partir…

Quelques heures plus tard, le père d'Alya ouvrit la porte de chambre de sa fille. Il ne lui fallut pas long pour comprendre les derniers événements. Les tiroirs et la penderie avaient été vidés et les effets personnels de la jeune femme avaient disparu. L'homme se dirigea prestement vers la fenêtre et regarda l'horizon maintenant orangé. Il savait que sa fille était déjà loin. Il ferma l'interrupteur et se retourna une seconde fois, alors qu'un rictus était apparu sur ses lèvres.

« Bon débarras ».

Voilà! Une petite review:D