Sherlock le regarda droit dans les yeux, de ce regard perçant qu'il maniait si bien. Il ne savait que penser. Comment avait-il pu commettre une telle maladresse ? Lui qui savait si bien se maîtriser d'ordinaire, lui ancien soldat.
-Oublie, Sherlock.
-Oublier quoi, John ?
John souris discrètement, soulagé, reconnaissant du tact dont faisait preuve son ami. Ah, comme son estime pour lui grandissait en cet instant, que n'aurait-il pas fait pour avoir la certitude que Sherlock le considérait de la même manière que lui le faisait. Mais non, tout n'était que doute. Pourtant cet « oubli » volontaire de l'incident, de la part du détective n'était-elle pas un signe clair et net que ce dernier ne ressentait rien d'autre que de la simple amitié à l'égard de son collègue ? John préféra porter son attention vers d'autre pensée, celles-ci étant trop douloureuse et embarrassantes.
-Alors, des nouvelles de Lestrade ?
-Je t'en aurais parlé, s'il y avait eu une nouvelle affaire en cours. Rien, donc.
-Bien.
L'ancien soldat se leva du sofa et se dirigea vers la porte de sa chambre, en vu de se reposer un peu et de repenser aux récents évènements.
-John.
Il se retourna. Sherlock s'était également levé, et le regardait à nouveau intensément, ses yeux bleus si expressifs le sondant au plus profond de son âme. Il baissa les yeux.
- Je suis désolé John, je ne peux pas oublier, tout compte fait.
-…
-Et i là rien d'embarrassant, rien d'anormal, John.
Il ne cessait de répéter son prénom, dans chacune de ses phrases, probablement dans le but de le mettre en confiance, mais ça ne marchait pas.
-John.
-C'est bon Sherlock, laisse tomber.
-Et si je te disais que je ne veux pas laisser tomber.
-Sherlock.
-John ?
-Arrête ça.
-Arrêter quoi ?
-Ce que tu fais.
-Qu'est ce que je fais ?
-Sherlock…
-…
-…
-Je voulais juste que tu sache qu'il se peut que ce que tu ressens soit réciproque. C'est une éventualité à ne pas ignorer.
John ne trouva rien à répondre, embarrassé, content, puis souris. Sherlock, Sherlock, Sherlock.
FIN
