Hémoglobine

Chapitre 1: Prologue

POV Extérieur

Londres, le 1er septembre 1989, 10h moins le quart.

La nuit couvre la ville de son manteau de noirceur. Un vent glacial annonçant la fin de l'été et l'arrivée prochaine de l'automne balaie la capitale de l'Angleterre de son souffle polaire. Pour Simone Thrümper, ce n'est qu'une nuit comme les autres, ou elle rentre chez elle à pied après avoir passé toute la journée à peindre des toiles dans son atelier pour mettre dans la chambre de son enfant, qui va naître bientôt.

Sauf que cette nuit est plus sinistre, plus sombre que d'ordinaire. Les lampadaires ne brillent pas autant de leur lumière que la nuit précédente. Elle traverse Berkeley square avant de prendre Hill Street. Ses neuf mois de grossesses l'empêchent de marcher mais elle n'a pas le choix. Comme son mari est mort et qu'elle n'a personne qui peut venir la chercher en voiture en plus de ne pas avoir assez d'argent pour s'en acheter une, elle marche. Sa maison n'est pas bien loin de son atelier de toute façon.

L'église de quartier, ou elle prie environ trois fois par semaine, se dresse devant elle, environs trente mètres plus loin, représentant de ses hautes tours, l'élévation des âmes vers Dieu. Malgré la modestie d'architecture de cette église de quartier, un sentiment solennel l'emplissait quand elle regardait ce temple sacré du Seigneur.

Rompant son admiration silencieuse de son lieu de prière, des pas lent ce firent entendre derrière elle. Simone sentie son sang ce glacer et son cœur battre de plus en plus fort, cherchant à pomper le plus d'hémoglobine pour calmer ses ardeurs.

Elle ce mit à marcher comme si ne rien n'était, espérant de toute ses forces que la personne quelques mètres derrière n'était qu'un passant solitaire, tout comme elle. Par malheur, cette dite personne ce mis à courir pour la rattraper. Cette fois le sang de Simone ne fit qu'un tour. Elle ce mis à courir elle aussi en direction de l'église, pour échapper à son agresseur, malgré la vie qui était en son ventre. Le choc de la course pourrait provoquer une fausse couche, mais mieux valait pour son fils qu'il soit vivant, même si il naissait prématurément, que mort avec elle à cause d'un psychopathe.

L'église ce rapprochait au fur et à mesure qu'elle avançait dans la pénombre de Hill Street. Les escaliers menant à la chapelle s'étalaient devant elle, salvatrices en ce moment de terreur. Elle les monta deux à deux et s'écrasa brutalement au sol. L'homme, elle en était sure, l'avait rattrapée et posai un mouchoir devant sa bouche et son nez, la forçant à en respirer l'odeur étourdissante qui s'en échappait, la plongeant dans le noir. Elle eut pour dernière image, des hommes en noir, sortant de l'église, la transportant à l'intérieur avec une grande délicatesse particulière sur son ventre, ou la petite vie allait bientôt sortir.

Elle ne vit plus rien et sombra dans un sommeil à moitié éveillé, ou elle vit d'autres hommes, tous habiller de longue tuniques noires et un seul d'une tunique rouge avec un signe dessus. Une pomme. Une pomme traversée d'un serpent avec une tête humaine de femme dans la gueule. Simone ce sentit tressaillir et tenta de bouger. Sans succès. Puis elle comprit ce qui c'était passer. Pourquoi elle ce sentait somnolente et pourquoi elle ne parvenait pas à bouger le moindre membre. L'homme qui la poursuivait avais prévu sa réaction, celle qu'elle s'enfuirait dans l'église. Pourquoi moi? pensa-t-elle. Qu'est-ce que j'ai fait? Son agresseur lui avait fait respirer un mouchoir imbibé de chloroforme, raison pour laquelle elle tentait de résister à l'envie de s'endormir.

Puis, elle regarda autour d'elle. La lumière de son église avait changé. L'énorme pièce était baignée d'une sombre lumière rougeâtre, les images de la bible recouverte de long drap noir et les vitraux également. Le crucifix était retourné vers le bas. Des centaines de cierge noires était allumée et un étrange pentacle était dessiner au sol avec un liquide rouge. La captive espérait vivement que ce liquide n'était pas du sang.

Puis, Simone eu la chaire de poule en aillant une seconde révélation. Ces personnes n'étaient pas des moines, encore moi des prêtres mais plutôt les membres d'une espèce de secte diabolique. Quelque chose de maléfique ce produisait ici. Elle pouvait sentir les émanations du mal au plus profond de son être. Elle devait sortir d'ici. Et vite.

Puis, à force de volonté et d'effort interminable, elle parvient à articuler :

-Que…Qu'est-ce que je fais ici? Qu'est-ce qui ce passe ici?

Les hommes ce regardèrent, étonné qu'elle puisse parler, puis un d'entre eux répondit :

-Comment ce fait-il qu'elle puisse encore parler? Tu n'as pas assez mis de chloroforme Roylce.

Roylce. C'est son nom. Donc elle avait vu juste. Son agresseur était avec eux. Tout ça n'était qu'un piège. Tout cela n'expliquant pas pourquoi ils s'en sont pris à elle, elle tenta une deuxième fois de leur parler.

-Pourquoi moi? Articula-t-elle de nouveau, les larmes aux yeux. Qu'est-ce que j'ai fait?

Les hommes ne firent pas attention à la mère terrifiée. Ils continuèrent à parler entre eux comme si elle n'était pas la.

-De toute façon le réceptacle doit être conscient. C'est mieux qu'elle soit réveillée. Et puis…Elle est forte, donc son fils l'est aussi!

-Mais putain vous allez me répondre merde?! Cria Simone en tentant de s'assoir sur ce qui semblait être une table de pierre. Des cierges aussi noirs que les autres étaient placés au quatre coins de la table. Ne voulant pas se brûlé, elle les évita de sa main engourdie.

L'homme en rouge s'approcha. Elle le regarda avec défi malgré le fait qu'elle était terrifiée. Il lui dit :

-Vous avez été au mauvais moment au mauvais endroit. C'est tout. Le destin à voulu que votre enfant sois le digne fils de l'ange préféré de Dieu. Celui qui fût jeté du Paradis par ce même Dieu dans les sombres abimes de l'enfer. Ces abimes dont il devint le roi.

Simone n'en revenait pas. Ce n'était pas après elle que ces hommes en voulaient. Ils en voulaient à son fils. L'unique souvenir de son amour disparût. Le seul homme qu'elle avait assez aimé pour vouloir un enfant de lui. Un enfant de l'amour.

Et ces sataniques voulaient en faire un des leurs? Pire ils voulaient qu'il devienne le fils de Satan ou Lucifer, peut importe le nom qu'ont lui donne, ils voulaient en faire l'enfant du Diable? Comment pouvaient-ils vouloir en faire un concentré de haine alors que cet enfant est destiné à aimer?

L'homme poursuivi :

-Votre fils deviendra l'incarnation du mal sur terre. Il tuera pour le plaisir et son père, Lucifer, le prince de sang, le prince de feu reviendra et livrera bataille contre les entités célestes! Il vaincra et le monde ne sera plus qu'un chaos de sang et de douleur! Mais nous, ceux qui l'avons fait venir, nous serons à ses côté pour l'éternité!

Ce type est malade. Pensa-t-elle effrayée.

-Vous êtes complètement cinglé! Jamais mon fils ne deviendra l'enfant du mal! Jamais!

Elle avait dit cette phrase en mettant ces deux mains sur son ventre. Comme pour le protéger. Puis elle sentit quelque chose pénétrer dans son cou. On l'avait piquée. Elle sentit tout ces muscles ce raidir puis ce figer. Elle ne sentait plus rien. Elle respirait par le nez mais ne pouvait que bouger ses yeux dans tout les sens sans fermer les paupières.

Des mains ce saisirent d'elle et la recoucha sur la table. Puis les sataniques ce mirent à prononcer des paroles en langue inconnue et à chanter. Elle ne sentait qu'une chose. Le cœur de son enfant battre.

L'homme en rouge dit en anglais :

Ô Satan! Prince de sang! Je t'offre mon corps en sacrifice! Viens le prendre! Tu seras ensuite mon sang et je te présenterai ton fils. Celui qui est et qui deviendra l'homme qui te fera revenir sur terre. Ô Lucifer prince des flammes et des abimes brûlants! Honore-nous de ta présence et de ta chaleur! Viens en moi, moi qui suis ton ultime offrande!

Le maître de cérémonie fût agité de spasme et de tremblement. Ces yeux roulèrent dans leurs orbites. Deux autres hommes s'approchèrent avec une bassine d'argent. Celle utilisé lors des baptêmes. Simone redouta la suite.

Le maître ce saisi d'un athamé noir et le porta à sa gorge. D'un cou lent et profond il ce trancha la gorge, le sang rouge vif éclaboussant la bassine. Puis, un second homme, celui qui ce tenais à la droite du maître entrepris de vider le corps du mort et de faire couler le sang dans la bassine.

Elle était presque pleine. Le second homme revêtit une tenue similaire à celle du maître et vida du vin dans la bassine d'argent pour achever de la remplir. Puis il s'approcha de Simone, brandissant le même athamé que celui utilisé par le maître pour son sacrifice. Simone eut une nausée sachant que la prochaine à être découper sera elle.

De son couteau, il commença par entailler la chair de la captive pour tracer le pentacle satanique. Ne pouvant fermer les yeux elle vit toute la scène. Ils allaient la tuer et prendre son enfant. Son sort était sellé. Son seul vœux, être consciente le plus longtemps possible. Qu'elle puisse au moins voir le visage de son fils avant d'aller rejoindre Gordon dans l'au-delà.

(Note : J'ignore le nom du père biologique des jumeaux. Et je ne connais rien des rites du baptême. Donc, je figure. )

Elle sentit une légère pression au niveau de son ventre. L'homme le lui avait ouvert. Elle vit le couteau trancher sa chair et le sang ce répandre sur l'épiderme de son corps. Une larme roula sur sa joue immobile, comme tous ses membres.

L'homme sorti de son ventre un petit être rose, minuscule et chétif qui pleurait. Ce qu'il était mignon avec ces petites joues et ces petites mains…son fils. À elle et à Gordon. Son charmant petit poupon avec ces petits pieds et son petit ventre. Son fils qu'elle ne verrait jamais grandir, sourire ou même piquer une petite crise. Son fils qui grandirait loin de sa mère.

Son nom…Pensa-t-elle alors que tout s'assombrissait autour d'elle et que l'anesthésiant commençais à perdre de son effet. Elle ouvrit la bouche et articula faiblement :

-Tom…Son nom…Appeler le Tom Thrümper…s'il vous plaît…

Les hommes la fixèrent quelques instant. Puis ils trempèrent le bébé dans la bassine d'argent avant de le baptiser sous le nom de Tom Thrümper. Le petit ce mis à pleurer avec force et à ce convulsionner dans tout les sens. Les cierges s'éteignirent et un puissant vent souffla sur la table de pierre.

- J'aimerai que mon fils puisse grandir comme un enfant normal. Qu'il reçoive l'amour qui lui permettra de survivre malgré la haine que cet homme vient de lui insuffler malgré moi. J'aimerai toujours Tom quoi qu'il arrive. Et s'il meurt, je serai la pour le guider et le présenter à son père. Son vrai père. Il ne sera jamais tien.

Simone murmura ces paroles à une énorme ombre noire qui s'élevait derrière son fils, dans les bras du nouveau maître de cérémonie. L'ombre sembla tressaillir de colère et Simone sentit quelque chose sur son cou. Une force tentait de l'étouffer. Comme si ce qu'elle disait le mettait en colère. Puis, Simone sentit ses muscle ce relaxer, son souffle s'atténuer et ses yeux ce fermèrent. Avant qu'elle ne meure l'ombre lui dit d'une voix caverneuse par l'intermédiaire de son fils :

-Faible femme. Tu ne peu rien contre moi. Tes paroles de mère insensée ne protègeront pas ton fils pour longtemps. Et puis tu ne peux rien y faire puisque tu meurs!

-Il y a des choses pires que la mort. Je veillerai sur lui d'en haut et j'assisterai avec grand plaisir à ta perte.

Ce furent les dernière paroles de Simone Thrümper prononça d'une voix ferme. Puis, tout s'assombrit. Amenant dans l'au-delà l'image de son adorable fils, espérant que les mots d'amour qu'elle eu dit pour lui le protègerons jusqu'à ce qu'il grandisse et que quelqu'un d'autre qu'elle lui donne cet amour, une larme silencieuse coula pour son fils. Pour Tom.

C'est ainsi que Tom Thrümper, fils de Simon Thrümper, naquit le 1er septembre 1989 lors d'une nuit froide et silencieuse dans la grande ville de Londres en Angleterre.

Tom joue avec la tunique de l'homme qui le tient. Il sent un énorme vide lorsque la femme en face de lui ferme les yeux et il ce met à pleurer.

-Plaçons-le dans un couvent d'orphelin. De cette façon notre communauté aura un œil sur lui.

Tom entendis l'homme qui le tenait dire ces mots sans pour autant en saisir le moindre sens.

À suivre…

Tite review!! J'espère que mon premier chapitre ne vous à pas foutu la trouille!! 3

Ciao!

DankeNagasaki