Bonjour les n'amis ! Je suis Tiphanoushkoushki et je suis nouvelle sur le Fandom de Magi.

J'ai découvert très récemment l'anime (c'est à dire deux semaines en réalité) et je l'ai trouvé tellement excellent que je me suis dit "tient, si j'allais voir si y a des fanfics dessus." J'étais assez étonnée, comme beaucoup de personnes sur les fandom, de constater que malgré le potentiel du manga, il n'y ait QUE 26 fictions en français. Bon, je n'ai pas pût m'empêcher de venir sckouater la place.

Ceci est ma première fiction sur Magi. J'ai eût le plaisir de recevoir la collaboration de deux amies pour celle-ci. J'appelle Séphy et PandiPanda ! Nous sommes donc la coopteam de Magi (Siphano... sort de ce corps !) Ici, il aura donc cinq OC (est-ce si étonnant...?). J'ai vu qu'il y avait beaucoup de Yaoi sur le fandom donc je me suis dit que j'allais faire des pairings hétérosexuels, pour faire plaisir à Séphy (qui n'aime pas particulièrement le Yaoi. On a essayé de la convertir mais c'est mort XD PAS TAPER !), et me disant que nous avions toutes nos chances ici. Je pense que je ferais, toujours en coopération, un yaoi avec je ne sais pas trop qui. je demanderai à PandiPanda le pairing qu'elle préfère. Et vous aussi, chers lecteurs, donnez votre avis en m'envoyant un PM ou en allant directement sur mon Twitter. Cherchez à Tiphanoushkoush. Celui de PandiPanda c'est... TitPandiPanda. Oui, on est inspirées !

Auteures: Séphy, PandiPanda et Tiphanoushkoushki.

Titre : Les enfants de la nuit.

Rating : T (je ne sais pas où cela va nous mener en réalité QuQ)

Disclamer: On commence toujours par le plus frustrant... Magi n'est pas à nous, et à personne d'ailleurs... Seulement à Shinobu Ohtaka...

Paring : Characters + Ocs, forcément.

Bon, on se retrouve en bas ?

Bonne lecture !

Chapitre 1 : Choix.

La mer, grande et d'un bleu qui semble infini... Le doux vent qui faisait promener les vagues et le soleil dont la chaleur laissait transparaitre une des ces journées où l'on voudrait lézarder sans soucis. Des bateaux et voiliers, déambulant sur les vagues, aussi légers que des plumes... Et au loin, la terre, promesse d'un nouvel avenir, teintée de jaune doré et d'ocre. Au sommet de la ville, le château se distinguait même de loin. Il surgissait au beau milieu des habitations diverses. Malgré le peu de végétation, le panorama était agréable à regarder depuis le pont du navire. Le port est grand puisque Balbad est le carrefour du commerce au Sud du grand continent. Les marchandises y affluent, les gens bougent et même à la tombée du jour, les commerces se remplissent des clients de nuits.

- Enfin, c'est ce qu'on veut nous faire encore croire..., murmura une jeune fille blonde sur le pont d'un bateau.

Cette jeune fille, c'est Ever, magicienne du pays de Sindoria. Elle avait fait le long voyage en mer depuis son pays sur ordre de son père adoptif. Elle devait chercher sa sœur qui ne donnait plus de nouvelles depuis plus de quatre mois. Et cela devenait inquiétant. Le bâtiment se rapprochait doucement mais sûrement du port et de ses quais. Les marins s'affairaient à la tâche, tiraient les cordages, rentraient les voiles et enfin se préparaient à encrer dans la marina. Une fois le bateau accroché solidement à une bite d'amarrage, le ponton fut descendu, permettant à ses passagers d'enfin poser les pieds en terre ferme pour la première fois depuis un très long mois. Ever alla chercher ses affaires dans sa cabine et remonta sur le pont avec un regard visiblement inquiet sur la ville en face d'elle. Allait-elle trouver sa sœur en bonne forme ?

Une fois à terre, une carte en main, sa sacoche et son sceptre sous le bras, la blonde aux yeux bleus se dirigea vers l'endroit de résidence de sa sœur, un hôtel peu populaire cher les riches et discret dans la ville. Elle espérait fortement croiser la jeune fille sur le chemin pour ne pas se retrouver on ne sait où dans la cité. On ne sait jamais. Et puis, sans oublier les regards étranges des gens sur le chemin, Ever essayait de passer pour une citoyenne normale, mais sa démarche traduisait une gêne et en cela, plus son sceptre et ses vêtements, ça se voyait clairement qu'elle n'était pas du coin. La magicienne se donna du courage de finir sa course le plus vite possible car la nuit commençait à tomber sur la ville et elle ne savait pas quels genres d'individus pouvaient trainer dans les rues le soir. Arrivée à destination, la jeune blonde se présenta à la réception du dit hôtel.

- Alice... Alice... Non, je suis navré mais cette personne est partie de l'hôtel il y a plus de quatre mois après avoir réglé sa chambre, l'informa le réceptionniste.

Ever poussa un long soupir et réserva sa chambre pour les jours à venir. Une fois dans celle-ci, de colère mêlé d'inquiétude, elle balança son sac et son sceptre sur son lit et hurla de frustration de ne pas avoir pût trouver sa sœur.

-Mais où est-elle partie la gourde ?!

L'envie de tout détruire passa vite dans son esprit, mais la faim lui tenaillant l'estomac lui rappela une certaine priorité : manger. Allant dans la salle de bain dans le but de se rafraîchir un peu, changeant de vêtements, Ever chercha un moyen pour retrouver sa stupide sœur. Elle n'avait averti personne de son départ de l'hôtel il y a quatre mois, sachant que sa famille n'avait pas eu de nouvelles depuis... Qu'avait-elle bien pu faire depuis un an de séparation ? Qu'est-ce qui lui avait donc prit de partir comme ça ?

-J'ai trop faim pour réfléchir maintenant..., soupira la jeune fille en descendant les escaliers pour aller dans le restaurant de l'hôtel.

Avec l'argent que lui avait donné son père, elle ne manquerait pas moyens pour survivre. Ever s'installa dans un coin du restaurant et passa commande de crêpes avec diverses garnitures, autant salées que sucrées.

_ Faudrait que je fasse une sorte d'avis de recherche... que je demande aux citoyens s'ils ne l'auraient pas vue..., pensa t-elle alors qu'elle mangeait paresseusement sa troisième crêpe.

La journée qui s'annonçait n'avait rien de très réjouissante. Pas plus que toutes les longues journées en mer à tourner en rond dans la cabine ou sur le pont du bateau. Aller chercher Alice dans une ville totalement inconnue n'aurait rien d'une partie de plaisir. Connaissant le caractère plutôt joueur de sa sœur, elle ne serait pas facile à trouver dans ce dédale de rues et d'échoppes. C'était toujours la plus dure à débusquer à cache-cache, si bien que même le lendemain, impossible de mettre la main dessus.

_Ok... ça me saoule déjà cette histoire...

Après avoir mangé plus d'une vingtaine de crêpes, étant très fatiguée, Ever se décida à retourner dans sa chambre. S'apprêtant pour la nuit, elle souhaita par la pensée une bonne nuit à Alice.

_ Si je remets la main sur toi ma belle, tu vas passer un mauvais quart d'heure.

Quelque part dans la ville, quelqu'un éternua fortement, réveillant ses colocataires de chambrés.

Le lendemain, après un bon petit déjeuné, Ever emporta avec elle son sceptre rétractable et une bourse avec quelques pièces de monnaies. Elle quitta l'hôtel plutôt de bonne humeur et commença sa quête. Elle commença par les commerces à proximité du bâtiment. Tous lui assurèrent avoir déjà vu la jeune fille en question mais étaient incapables de dire où elle pouvait être. En quoi cela les regardaient-ils, d'ailleurs ? Ever tenta dans les bars et tavernes de jours et toujours le même résultat. Aucune trace de la brune.

_Je commence à désespérer...

Ever était, à ce jour, certaine d'une chose : Alice était en vie et pour cause, les villageois la croisaient encore dans certains quartiers de la ville. C'était... plutôt une bonne chose non ? Mais... Pour Ever, c'était différent : sa sœur n'avait donc aucune raison d'être partie sans avoir averti personne. Et ça la mettait en rogne. Donc, retour au point de départ. La jeune mage déambula encore jusqu'à midi dans les rues avant de prendre un repas dans un restaurant, abandonnant alors une pièce d'or. Oui, pour un poulet rôti, une quinzaine de crêpes et une cruche de thé, la pièce d'or les valait largement.

_ Ne me dit pas qu'elle vit dans une poubelle ou je ne sais quoi, parce que là... je pète un câble...

Le ventre rempli, Ever marcha d'un pas lent dans le deuxième quartier résidentiel à visiter, sur les 50 à faire, sachant qu'ils étaient très grands. Ses recherches de l'après-midi ne menèrent pas à grand-chose non plus... C'est exaspérée qu'elle rentra bredouille à l'hôtel, espérant que demain serait plus propice et concluant. Surtout concluant.

Le lendemain matin, vers dix heures, la magicienne se décida à se lever. Vannée de son expédition de la veille, ses jambes la menaçaient de lâcher. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à abandonner sa sœur et à ne pas donner de nouvelles à leur père...

- Surtout qu'il risque de ne pas être content si je rentre seule..., déclara la jeune fille avec peine.

Avec le peu de courage qui lui restait, un petit déjeuné reconstituant dans le ventre, la blonde sortit du bâtiment avec à la main son sceptre rétractable. Ever passa encore sa matinée à la recherche de la moindre information concernant sa sœur mais sans plus de résultats que la veille... Désespérant tout ça. Elle apprit durant la matinée que le Gang des Brumes avait encore fait parler d'eux la nuit dernière : ces bandits auraient pillé une grande famille de nobles à la lueur de la Lune. Rien de très rassurant pour la blondinette. Vers quatorze heures, la jeune fille se posa dans une des tavernes du coin pour un repos bien mérité. Une boisson fraîche entre les mains, son regard se perdit sur l'émeraude taillée grossièrement sur le dessus de son sceptre magique, comme s'il pouvait lui apporter les réponses tant recherchées. Elle bût soudainement d'une traite et prit son sceptre dans ses mains, pressa son front et ferma les yeux.

- J'ai besoin d'un signe... Maintenant !, cria t-elle dans le bar.

Tous se tournèrent vers elle. Avait-elle trop bu... d'eau ? Ever rouvrit ses yeux bleu-gris et aperçu au dehors des Rukhs blancs voler, la narguant, visiblement. Posant vite une piécette d'or sur la table, La magicienne se mit à courir après les oiseaux blancs dans l'espoir de retrouver sa sœur. Au point où elle en était, elle se fichait bien de savoir où les Rukhs l'emmèneraient. Ils ne se déplaçaient pas très vite, mais pas trop lentement non plus. Mais cela mettait la patience d'Ever à bout. Les gens qui passaient la prenaient certainement pour une folle, mais pour ceux qui voyaient les oiseaux en question, ils souriaient tout simplement. Elle passa et repassa dans les mêmes rues que la veille. Ce foutaient t-ils d'elle ? Mais, sachant que les Rukhs ne pouvaient pas mentir... qu'essayaient-ils de lui montrer exactement ? La brune était passée par là il y a peu de temps ou bien... merde ? Durant ses allés et retours interminables dans toute la ville, le ciel commençait à se colorer de rose et de rouge, donnant à la ville un aspect presque irréel. N'oubliant pas pour autant son objectif, Ever put admirer les murs des bâtiments devenir peu à peu de la même couleur que le ciel. Les Rukhs s'arrêtèrent alors soudainement devant un bâtiment, tournoyant autour d'une porte plutôt... moche... La blonde se retourna alors et fixa le chemin parcouru. Visiblement, elle n'était plus dans les beaux quartiers. Des enfants crasseux et maigrichons la fixaient des fenêtres et des entrées des... pouvons-nous appeler ça des maisons ? Une boule se forma dans sa gorge. Que pouvait bien faire Alice dans un endroit pareil, si tentée que les Rukhs l'y aient emmenée ? Prenant son courage à deux mains, Ever poussa doucement la porte en bois qui fit un grincement terrible. Son sceptre à la main, elle entra et découvrit d'autres Rukhs s'agglutiner devant un panneau en bois au sol.

_ Une trappe ?

Ni une ni deux, la blonde souleva la trappe et descendit des escaliers à la lumière de son sceptre. Ses pas résonnèrent jusqu'en bas. Là, elle déboucha sur une grande salle, une sorte de cave.

- C'est qui elle ?

- C'était... ouvert..., répondit Ever, penaude.

Il y avait foule en bas. Tous pleins de regards étaient posés sur elle, plus ou moins méfiants. Ever serra fortement son bâton dans les mains et respira profondément. Elle balaya du regard l'assemblée en face d'elle, et posa sa question :

- Est-ce... que vous connaîtriez une certaine Alice par hasard ?

Tous se regardèrent et se mirent à rire. La jeune fille se demandait ce à quoi les autres pouvaient bien rire. Certains regards échangés montraient plus ou moins les sentiments du groupe : amusé, effrayé, mécontent…

- Ah ouais, la meuf pas commode qui nous suit depuis quatre mois.., fit un gars.

- Elle devrait pas tarder à revenir, on l'entend à des kilomètres !, répondit un autre.

La blonde regarda les autres, sceptique. Était-ce réellement de la même personne que tournait la discussion ? Mais bon, vu le caractère de cochon que se traînait la brune, il était peu probable que celle-ci change au bout d'un an de séparation. Était-elle encore plus ronchon que d'ordinaire ? Soudain, comme sortit de nulle part, un jeune homme blond aux yeux d'un doré envoûtant et apaisant dispersa le groupe, comme une sorte de nouveau Moïse. Il s'arrêta à la limite du groupe et regarda la magicienne. Il pencha la tête en fronçant les sourcils. Des murmures se levèrent doucement, réponse directe à se froncement de sourcils. Ever devait-elle craindre quelque chose de l'individu ?

-Comment es-tu entrée ici ?, demanda t-il calmement.

-Par… la porte d'entrée…, répondit-elle sur le même ton.

-Va falloir régler ça, continua t-il en hochant la tête comme pour approuver une de ses pensées. Attrapez-la., ordonna t-il ensuite.

-Waouh ! Quoi ?!, fit-elle, surprise.

A peine l'injonction lancée, Ever prit son sceptre entre ses mains et le déploya de toute sa longueur d'un geste rapide et expert. Elle était prête à en découdre, quitte à perdre tout son Magoï. Le groupe resta sur la défensive mais dû se heurter à un problème plus épineux encore qu'une petite fouine : des engueulades, encore et toujours. Des voix s'élevèrent dans les escaliers et visiblement, cela n'était pas pour plaire aux autres.

-Tu t'es encore trompé de dague ! Tu ne peux pas faire attention ?!, fit la voix d'une jeune fille.

-Je t'ai déjà dit que j'étais désolé ! Lâche-moi les basques maintenant !, fit sur le même ton la voix d'un garçon. Et t'as qu'à pas laisser tes affaires partout !

Le blond se passa une main fatiguée sur le visage et soupira fortement, exaspéré. Des pas, des voix plus présentes que jamais et enfin deux personnes firent leurs apparitions dans l'espèce de cave.

-Mais ma dague était dans ma chambre ! MA chambre, bordel ! Tu foutais quoi dans ma chambre ?!

La jeune fille en question posa sur le sol un gros sac de pommes et foudroya du regard le jeune homme qu'elle avait à côté d'elle. Il était grand, avec des dreadlocks noirs tenues en queue de cheval, sans oublier des yeux dorés où brûlait un désir de bagarre. Visiblement, il y avait désaccord. Ever regarda la scène avec amusement, contrairement aux personnes présentent. Le silence ambiant laissa le jeune homme un peu gêné et se racla la gorge.

-Il y avait un rat, répondit-il enfin.

-Kassim…, soupira le blond qui s'avança pour ramasser le gros sac de pommes.

La jeune fille renifla l'air avec mécontentement mais se permis un sourire amusé. Ever resta sous le choc en reconnaissant la jeune fille. Plus petite que les jeunes hommes à côtés d'elle, le regard bleu-vert défiant quiconque se mesurerait à elle, les cheveux châtains arrivant aux épaules, un fort caractère…

-ALICE !, gronda la voix de la magicienne.

Tous regardèrent la blonde avec stupéfaction. L'intéressée ne bougea pas d'un pouce, trop surprise pour faire quoi que ce soit de toute manière. Même le dit Kassim n'osait faire un quelconque commentaire. Comme quoi, tout peut arriver.

-Ca fait quatre mois qu'on n'a pas de nouvelles de toi et c'est ici que je te retrouve après deux jours impossibles à ta recherche ?! J'espère que tu as une bonne raison de ne pas avoir écrit de lettre à papa parce que là, tu m'as vraiment énervée ! Et pas que moi !

A bout de souffle, des mèches déplacées devant les yeux, Ever reprenait peu à peu pieds à la réalité. Elle se redressa rapidement, replaça ses cheveux dérangés et se racla la gorge.

-Je me suis inquiétée…, finit-elle par dire d'une petite voix.

Alice n'en revenait pas (et les autres aussi d'ailleurs), de la gueulante qui venait d'être poussée. Elle ne savait même plus quoi dire. Le blond finit par casser le gros blanc entre les deux jeunes filles, informant ainsi ses deux compagnons de la raison de la venue de la blonde en ces lieux. Kassim tiqua tandis qu'Alice resta tout bonnement et simplement à regarder Ever dans le blanc des yeux. Elle finit par prendre une inspiration bruyante et déclara :

-T'es cheveux n'auraient pas poussées depuis un an ?

Nan mais sérieusement, vous y croyez ?

-Ah tu as remarqu… Nan mais oh !

La blonde allait tirer les oreilles de la brune et personne ne bougea le petit doigt, comme si cette situation était normale et habituelle. Ce cinéma durant encore quelques instants avant que le brun ne sépare les deux jeunes filles qui se tiraient littéralement les cheveux pour savoir qui avait raison. Kassim eut plus de mal à contenir Alice qu'il n'en avait avec Ever. Une fois calmées, les deux sœurs se sourirent mutuellement avant de se jeter dans les bras de l'autre.

-Je comprends rien là…, déclara le blond en se grattant la tête.

-Moi, j'ai arrêté d'essayer de comprendre quelque chose aux femmes…, fit son ami en un sourire compatissant.

Après le câlin interminable, voici le temps des questions. Alice baissa les yeux, puis releva la tête en souriant à pleine dent.

-J'ai rencontré un beau garçon après six mois passés ici, fit-elle en regardant dans la direction de Kassim. Et puis, je me suis retrouvée à faire des aller et retours ici et ailleurs. Désolé de t'avoir inquiétée.

-C'est plus papa qu'il faut blâmer. C'est lui qui m'a envoyé ici pour te trouver. Après quatre mois sans nouvelles de ta part, il craignait pour ta vie.

Un soupire exaspéré se fit entendre et le brun aux dreadlocks partit avec quelques personnes à l'étage. Ever lança un regard interrogateur à sa sœur qui elle haussa les épaules. D'autres personnes sortirent, d'autres descendirent des sacs chargés de tout un tas de choses, autant de la nourriture que du vin et des bijoux.

-Il peut paraître froid aux premiers abords mais en fait Kassim est très gentil, expliqua Alice à sa sœur.

-Je vois ça, continua l'autre en fronçant les sourcils, peu convaincue. Bon, revenons-en à nos moutons, tu veux ?

Alice hocha la tête et mena sa sœur dehors pour plus d'intimité. Elles arrivèrent au bord de ce qu'il semblait être une voie d'eau qui traversait la ville. Le spectacle était abominable : Les maisons qui faisaient le quartier étaient toutes ou presque en piteuses états et menaçaient de s'écrouler sur leurs occupants. Des détritus jonchaient le sol comme si cela avait toujours été leur place, des tissus en lambeaux, des bouteilles de verres brisées et du sang…

-Dans quel endroit vis-tu Alice ?, demanda Ever, inquiète.

-Vois-tu comme le monde est aussi semblable à notre ancienne vie… La déchéance d'un tyran menace l'équilibre mental et organique des gens de ce pays…

Alice était de dos mais Ever pouvait tout à fait s'imaginer le visage de sa sœur en ce moment même : noir de haine et de dégoût, froid et inquiétant.

-Tu te rappelle comment papa nous a trouvé ? Les enfants de ce quartier sont comme nous l'avons été : crasseux, vide à l'intérieur. Te rappelles-tu de la sensation de la faim te prenant le corps si bien que tu ne pouvais plus bouger ?

-Ce n'est arrivé qu'une fois…, répondit la mage avec peine.

-Ici s'est tout le temps !, fit Alice en haussant le ton. Les dirigeants de ce pays sont des gredins, des monstres qui oublient la population. C'est différent de Sindoria, Ever.

-J'avais cru comprendre en voyant cet endroit… Mais… Quelle est la raison de ta présence ici ?

La brune leva les bras vers le ciel et ferma le poing. Elle respira l'air du quartier empli d'émotions pour les deux jeunes filles.

-Je veux leur redonner espoir, comme papa l'a fait pour nous. Mais, tout n'est pas aussi simple. Si je n'ai pas envoyé de rapport depuis quatre mois, c'est parce que personne ne sait réellement qui je suis.

-Oui, investir sous couverture dans le gang des Brumes… mais… si jamais ils venaient à découvrir ta véritable identité ?

-Je peux compter sur ta discrétion ?

Alice se retourna pour faire face à la mine grave de sa sœur. Elle comprenait parfaitement le dilemme qui se jouait en ce moment même dans l'esprit de la brune. Le même prenait place dans le sien.

-Crois-tu qu'ils m'accepteraient dans leur groupe ?, demanda sérieusement la blonde.

-Même en sachant ce que nous faisons ?

-Je ne suis pas d'accord avec la manière de procéder mais je ne suis pas non plus d'accord avec se qu'il se passe dans ce pays. Ca fait longtemps que Sindoria à l'œil sur la région et l'Empire Kô n'arrange rien.

Alice sourit alors en même temps qu'Ever et elles se mirent à rire de concert. Elles feraient donc route ensemble. Reprenant leur sérieux, Ever ajouta durant le chemin qu'elle devait rendre compte à leur père adoptif pour le rassurer. Alice fit la grimace et sentait l'engueulade à des kilomètres à la ronde. Il ne serait pas content du tout. Une fois de nouveau dans la bâtisse, Ever pût faire la connaissance du gang des Brumes et expliqua qu'elle compatissait pleinement à leur histoire. Elle garda pour elle le fait qu'elle n'aimait pas leu manière de faire : piller les riches pour donner aux pauvres, c'est plus cool dans les contes de fées que dans la réalité, comme bien des choses malheureusement. Elle fit aussi la connaissance des deux représentants du groupe : Alibaba Saluja et Kassim. Nés dans un bidonville qui fût rasé, ils voulaient redonner à ce pays ses lettres de noblesses. Alice expliqua à sa sœur comment elle rencontra le brun avec moult rires entrecoupés de commentaires de la part de Kassim. Il avait tout simplement volé ses affaires et donc, la brune l'avait poursuivit dans la ville pendant plus de deux jours. C'est ainsi qu'elle fit la connaissance du gang des Brumes, les nouveaux Robin des Bois de Balbad.

Ever alla chercher ses affaires à l'hôtel avant que la nuit ne soit trop noire. Alice l'accompagna, peu confiante de laisser sa sœur dans la rue seule. Certains citoyens saluèrent la brune avec beaucoup de joie et Alice déclara que « la pêche fut bonne ». La magicienne n'aimait pas être embarquée dans une affaire aussi périlleuse mais le fait que sa sœur ait insisté sur la teneur des faits l'a convaincue, en partie seulement. Même si le sort des citoyens de Balbad les affectaient, aillant été dans la même galère dix ans auparavant, elles ne devaient pas oublier leur véritable but : espionner le palais royal pour le compte de Sindoria. Alice lui expliqua en toute confiance et intimité que les riches devenaient chaque jour plus exigeants et plus gourmands depuis la venue des billets papiers qui remplaçaient maintenant les pièces d'or. Même si celles-ci avaient encore un poids important aux yeux des Balbadiens, il n'empêche que la donne changeait.

-Le gang des Brumes est au courant de ça ?, demanda Ever en prenant son sac à dos de sa chambre.

-Non, j'ai pensé que garder ça pour moi était la meilleure chose à faire. Je ne suis pas sûre qu'ils auraient compris le réel problème. Kassim est persuadé que c'est à cause de la royauté qu'ils en sont là... Il n'a pas tort dans le fond mais... quelque chose me chiffonne...

Alice fit part de ses inquiétudes concernant l'avenir du pays. D'après ce qu'elle avait apprit, le Roi de Balbad prévoyait quelque chose d'horrible pour le pays. Étant assez proche des deux leaders du gang, elle avait pour habitude de leur rendre compte quand elle le jugeait bon. Eux aussi ne comprenaient pas vraiment la teneur des accusations qui pesait sur les épaules du Roi.

-Kassim... tu le verrais quand il parle de piller les riches... Il a les mêmes yeux que nous quand ont étaient petites... Ca me fait peur parfois. On dirait un meurtrier, poursuivit la brune avec inquiétude.

Pour Alibaba, c'était assez différent. C'était aussi un Balbadien d'après Kassim et ils seraient nés dans le même bidonville.

-Des amis de longues dates..., soupira Ever. Je crains le pire...

-Je ne sais pas où cela va les mener..., fit Alice en se gratta le haut de la tête.

Il ne fallait pas oublier que le bidonville avait été rasé dix ans auparavant. Bon nombre de personnes ne savaient pas où aller.

-D'où l'état plus que déplorable des habitations ici..., suivit Ever.

C'était assez déstabilisant de se retrouver, quelque part d'autre que chez soi, les mêmes atrocités. C'était d'autant plus triste. Si personne ne se dévouait à la cause, rien ne serait arrangé. Alice pensait que c'était là sa vraie mission dans ce pays et non aller voir tous les deux jours ce qu'il se tramait dans ce foutu palais. C'était, semble t-il, une autre manière de faire. Mais ne pas envoyer de rapport avait compliqué la situation. La brune savait qu'Ever allait en envoyer un à leur père et dire forcément qu'elles avaient intégré le gang le plus dangereux de la ville. Ça n'allait pas plaire mais tant pis, il fallait prendre une décision : aider la population ou bien rester dans l'ombre à attendre qu'une instance supérieure œuvre pour le bien des habitants. Mais l'aide peut toujours arriver trop tard. Les filles en avaient déjà fait l'expérience. Et pour rien au monde elles ne voudraient que cela se reproduise. Surtout pas dans un pays tel que celui-ci, le fleurons du commerce du sud bon sang !

Une fois le dédale de rue passé, des enfants salués, les filles rentrèrent à l'espèce de maison, la base dissimulée du gang. En réalité, la basse ville était la base du gang des brumes. Les riverains cachaient ceux qui les aidaient à survivre dans les moments difficiles.

_J'aurais aimé voir la même compassion pour nous étant petites..., soupira intérieurement Alice.

Ever se disait la même chose. Rien d'étonnant. C'est Zaynab (la seule fille en dehors d'Alice et d'Ever dans le groupe) qui les accueillit sur le pas de la porte avec une mine fatiguée. Elle conduit Ever à sa chambre tandis qu'Alice était partit à la cave pour ranger les provisions prises la veille et achetées du jour même. La brune croisa Alibaba au détour d'un couloir qui la regardait avec intérêt. Il la suivit et l'aida à ranger les courses précautionneusement et garda le silence. Silence brisé par le blond.

-Peut-on avoir confiance en elle ?, demanda t-il sans un regard.

-Oui, c'est ma sœur, on peut avoir confiance. Elle est magicienne. Elle est utile, répondit Alice, un brin énervée.

Le réseau du gang ne tenait qu'à un fil. Si quelqu'un vendait la mèche, ils étaient tous sûr de finir à l'échafaud. Gêné par la réponse reçue, Alibaba resta encore plus muet qu'une tombe. Il ne fallait pas attaquer Alice en terrain miné. Kassim l'expérimentait assez tous les jours.

-Alibaba., fit une voix présente derrière eux. Il faut qu'on parle.

Alice ne se tourna même pas. Elle savait que Kassim n'était pas trop d'accord pour intégrer une étrangère à la ville dans leur groupe. Qui sait qui elle pouvait être. Ali posa les dernières affaires qu'il avait en mains, suivit son ami et ferma la porte de la réserve. Alice se retrouva seule avec pour lumière des torches de fortunes brûlants dans chaque coins de la petite pièce. Qu'allait-il dire encore ? Elle avait réussit à le convaincre plusieurs fois mais ici, il s'agissait de sa sœur. Après un an d'absence, elles avaient tellement à se dire... Mais la troupe des Brumes prenait tout son temps. Il pouvait bien comprendre ça non ? Et puis, cela n'avait pas l'air de déranger les autres membres de voir une nouvelle tête, au contraire : cela faisait une fille plutôt gentille en plus dans l'équipe.

_Ils croient tous qu'Ever est une sainte ni touche. Comme ils se trompent !

Alice riait intérieurement. Toutes ces personnes verront bien de quoi la blonde serait capable. Autant Alibaba est impressionnant mais il n'égalait pas la magie d'Ever en termes de Magoï. Et puis, cela fait un an qu'elles ne s'étaient pas vues, qui sait les progrès qu'elles avaient accomplis depuis. Après avoir fini de ranger la réserve, Alice décida d'aller voir sa sœur. Elle la trouva en pleine discussion avec Alibaba. Des étoiles brillaient dans les yeux de la blonde. Apparemment, elle venait d'apprendre que le blond était un prince de Balbad. Enfin, Prince illégitime mais Prince quand même. La soirée se passa sans encombre même si Kassim s'était encore frité avec Alice. Les membres de la troupe expliquèrent à Ever que c'était leur lot quotidien et qu'il ne fallait même plus faire attention. Sur ces bons conseils, Ever entraîna sa sœur à sa suite pour aller dormir. Elles s'assoupirent dans le même lit, si on peut appeler un lit une paillasse avec une couverture.

A lueur d'un nouveau jour, une silhouette traversa la basse ville à la vitesse de l'éclair. Vraisemblablement, l'ombre ne voulait pas s'attarder dans le coin. Elle passa comme une plume dans les rues jusqu'au port où un bateau était à quai. Les voiles rentrées, rien ne disait clairement qu'il y avait de la vie à bord. Pourtant, l'ombre monta sur le pont d'un bond, posa un rouleau marqué d'un seau rouge et partit aussi vite qu'elle n'était venue. Un dernier regard au navire et le silhouette retourna de là où elle était venue, en espérant que son message arriverait à destination à temps.

«Année 1XXX, jour XX.

Ever, code trois.

Je suis bien arrivée. Désolée de ne pas avoir envoyé de missive il y a deux jours mais disons qu'il y a eût quelques imprévus. J'ai retrouvé mon Couteau, il va bien et coupe toujours autant. Ça fait plutôt plaisir. Cependant, il a rencontré quelques difficultés en arrivant ici. Je ne sais pas quoi faire avec. Je n'ose pas le remporter à la maison et je ne pense pas que ce soit faisable. Le bois est fendu. Je vais donc rester ici pour voir ce qu'il en est.

J'ai appris par les habitants que Balbad ont reçu une hausse d'impôts importante. Le prix d'une pomme a augmenté et un peu trop à mon goût. La qualité n'est plus là et je crains une révolte. Des bandits sévissent et je suis sûre que c'est eux qui ont cassé mon Couteau.

En espérant que ce message soit parvenu à toi, papounet.

Ever qui t'embrasse très fort. »


Alice : Je… je commence à en avoir marre…

Moi : De quoi ? Ce n'est que le commencement !

Ever : Justement… Il va se passer quoi après ?

Séphy : Aucune idée. On y travaille !

Alice : C'est qui mon père cette fois ? Et depuis quand j'ai une sœur ?

Moi & Séphy : Depuis qu'on vous a inventées ! Et on fait ce qu'on veut !


Alors, c'est un bon début ou pas?

En espérant que ce chapitre vous aura plus.

Un grand merci de toute l'équipe, la coopteam de Magi.