Quand le passé te rattrape

Voici une nouvelle idée de Fanfiction, qui se passe après Le réveil de Scorpia, six mois après qu'Alex soit parti vivre en Californie chez les Pleasure.

Crossover avec NCIS

Résumé : Alex vivait une vie paisible en Californie, lorsqu'un drame s'abat à nouveau sur lui. Tout est à reconstruire. Qui pourra aider le jeune espion traumatisé ?

AR/NCIS

Chapitre 1 : Seul

Il était dix-neuf heures ce soir-là lorsqu'Alex Rider regagna le quartier de Paradise Land, au centre de Washington. A maintenant quinze ans et demi, cela faisait six mois qu'Alex était arrivé en Amérique, pour venir vivre avec la famille Pleasure, après la mort tragique de sa meilleure amie et tutrice, Jack Starbright.

Jack était morte au Caire, dans l'explosion d'une voiture. Elle avait en effet tenu à accompagner Alex, lors de sa dernière mission en Egypte.

Car peu de gens le savaient mais Alex était loin d'être un adolescent ordinaire. Après avoir perdu ses parents étant bébé, à quatorze ans, il avait alors perdu son oncle, Ian Rider et découvert que celui-ci était en fait un espion au service du MI6, les services secrets britanniques. L'employeur de Ian avait alors obligé l'adolescent à suivre les traces de son oncle à neuf reprises, dans des missions plus dangereuses les unes que les autres et souvent au moyen d'un chantage impliquant Jack et ses problèmes de visa.

Bien qu'espion malgré lui, Alex avait le gène de l'espionnage dans le sang (par son oncle, mais également par son père, comme il l'avait appris lors de sa cinquième mission). Il en était toujours ressorti vivant et chacune de ses missions avait été un succès. Cependant, au cours de la dernière, qui avait vu son troisième affrontement avec la tristement célèbre organisation criminelle Scorpia, Jack avait payé le prix fort.

Pour Alex, cette dernière victoire lui avait laissé un goût plus qu'amer, même si de son côté le MI6 avait été très heureux du démantèlement de la sinistre organisation. Alan Blunt et Tulipe Jones lui avaient même annoncé l'arrestation de certains de ses membres, mais pour tout dire le jeune homme s'en moquait éperdument.

Il avait perdu sa meilleure amie et la seule personne qui comprenait ce que c'était réellement de jouer les espions. Car Alex ne doutait pas du fait qu'aucun de ses camarades de classe, anciens ou actuels d'ailleurs, n'aurait compris l'horreur du monde de l'espionnage, ne pensant qu'à comparer leurs illusions à ce qu'on pouvait voir dans les films de James Bond. Bien loin de la réalité, en effet.

Les Pleasure, qui avaient pourtant eux aussi été deux fois la cible de criminels, ne pouvaient pas non plus comprendre complètement les cauchemars et les angoisses de l'adolescent, que de nombreux souvenirs macabres hantaient : la baignade avec la méduse de Sayle, le suicide de Sarov, l'épisode des crocodiles au Kenya et bien d'autres encore. Mais le pire de tout, Julius Grief qui appuyait sur le bouton rouge, signant par ce geste la condamnation à mort de Jack.

Après sa mort, le MI6 avait compris qu'Alex était détruit et avait confié sa tutelle à la famille Pleasure, avec qui il s'était véritablement lié au cours de certaines missions. Ils l'avaient emmené chez eux, en Californie, afin que le jeune homme traumatisé commence une nouvelle vie, loin de l'univers sombre du MI6.

A présent, Alex se rendait chaque jour, comme le garçon ordinaire qu'il avait toujours voulu être, au Californian Public High-School avec Sabina, situé à une demi-heure de leur maison. Deux fois par semaine, après les cours, Alex s'entrainait au tennis et à l'équitation. Ce dernier sport avait été choisi par Sabina, qui avait une passion pour les chevaux. Alex la suivait, tant bien que mal, mais avait plus de succès au tennis où il était déjà classé 15A.

Alex Rider avait des cheveux blond cendré, un corps à la fois élancé et musclé et des yeux bruns et graves. A l'école, nombreuses étaient les filles attirées par lui au début, mais Sabina les avait vite dissuadées de s'approcher trop près de son frère adoptif, pour que celui-ci soit un peu tranquille, après tous les évènements traumatisants qu'il avait vécu.

Et peu à peu, le jeune homme avait repris goût à une vie normale, sans coups de feu ni effusions de sang. Liz et Edward étaient des tuteurs formidables et avaient tout fait pour qu'Alex se sente comme un membre de leur famille à part entière. Ensemble, ils ne parlaient jamais de son ancienne vie, mais Alex savait qu'il s'agissait plus de compassion que d'indifférence.

Alex prit le dernier tournant, atterrissant ainsi au cœur de Paradise Land, le quartier résidentiel de Washington D.C. où les Pleasure avaient décidé de partir en vacances. La dite ville était immense et, bien que le climat fut loin de celui de San Francisco, ils profitaient en famille de ces vacances bien méritées.

Alex arriva devant la résidence qu'ils avaient louée pour l'occasion et franchit le portique. Taïsen, le jeune labrador couleur chocolat de la famille ne vint pas l'accueillir immédiatement comme à son habitude mais l'adolescent ne s'en formalisa pas. Il arrivait encore que le chiot, très joueur, se cache après avoir volé pour la détruire, une chaussure qu'un imprudent aurait laissée à sa portée.

Alex fit tourner la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Chaque membre de la famille avait son propre trousseau (même sur un lieu de vacances) et, chaque fois que l'un d'eux entrait, il refermait aussitôt la porte à clé derrière lui. On n'était jamais trop prudent et les différents attentats dont avaient été victimes les Pleasure, ajoutés aux expériences d'Alex, démontraient que ce qui, pour la plupart des gens constituait de la paranoïa, n'était en vérité que des mesures de précaution élémentaires.

Alex fit un pas à l'intérieur puis referma la porte derrière lui. Il se figea aussitôt, en alerte. Un silence inhabituel régnait, alors que les voitures respectives de Liz et Edward étaient bien garées dans l'allée, signalant ainsi leur présence, habituelle à cette heure de la journée. Pour Sabina, il était moins sûr mais sa sœur avait horreur de rester seule dehors très tard et qui plus est dans une ville qu'elle connaissait mal.

Un autre détail le mettait mal à l'aise : une odeur caractéristique sur laquelle il n'arrivait pas à mettre un nom à ce moment précis mais qu'il reconnaissait pour l'avoir sentie de nombreuses fois.

Et finalement, il la reconnut. Des traces d'un rouge carmin, de la forme d'une patte de chien, recouvraient le carrelage et menèrent l'adolescent jusqu'à la cuisine. Là, sous le bar, Alex découvrit Taïsen, agonisant d'une blessure par balle en pleine gorge. De près, l'odeur était atroce. Le jeune chien gisait sur le flanc, gémissant doucement. Il n'avait plus que quelques minutes à vivre, à en juger par le flot de liquide poisseux s'écoulant sur le carrelage crème. Alex s'accroupit près de lui et entreprit de lui caresser doucement la tête, se faisant lécher les mains au passage. L'instant d'après, il avait abrégé les souffrances de l'animal d'un coup sec et précis.

Il n'y avait pas de larmes dans les yeux d'Alex. L'adolescent ne parvenait plus à pleurer depuis cette nuit fatidique dans le désert égyptien. En revanche, tout son corps trembla et il ne put empêcher son estomac de se vider à côté du cadavre. Au bout de quelques minutes, il se leva et se dirigea comme un robot vers le salon de la résidence.

Edward Pleasure était assis sur le canapé et l'on aurait pu croire qu'il dormait, n'eut été le petit trou rouge circulaire au milieu du front. Un symbol noir en forme de scorpion était visible à côté du corps encore chaud. L'assassin pouvait encore être dans la maison.

Après avoir passé au peigne fin le rez-de-chaussée, Alex monta les escaliers en silence.

Liz Pleasure n'avait même pas eu le temps de sortir de sa baignoire. Son sang coulait par trois trous (deux dans la poitrine et un dans la tête) et avait complètement coloré l'eau du bain. La main droite pendait mollement par-dessus bord, clairement sans vie. Tout comme les yeux d'Alex, vides et froids, depuis quelques minutes, quand il s'était rendu compte que sa vie volait à nouveau en éclat.

Toujours tel un automate, il se rendit dans la chambre de Sabina et trouva celle-ci allongée sur le sol, son bras droit formant un angle bizarre. La jeune fille avait du essayer de se défendre mais son agresseur, trop fort pour elle, l'avait violemment rejetée à terre. La précision et la promiscuité avait permis au tireur de viser droit dans la jugulaire, sans se rater. Au moins, sa sœur était morte instantanément, sans même rien sentir.

Mais cela était loin de suffire pour consoler Alex. Le jeune homme ressortit et entra dans la pièce voisine, sa propre chambre, et s'accroupit près de son lit. Il souleva la trappe qui se trouvait sous celui-ci et en sortit une boîte métallique. A l'intérieur était rangé un Smith & Wesson tout neuf avec quelques chargeurs de rechange. L'arme pouvait tirer huit coups d'affilée.

Alex l'avait achetée il y avait presque six mois, sous une fausse identité. Il n'aimait guère les armes à feu, mais là encore il s'agissait d'une précaution tout à fait compréhensible vu ses antécédents.

Il soupesa l'arme, avant de sortir de chambre. Il passa sans un regard devant la porte de la chambre parentale pour se diriger vers la pièce sans fenêtre que le journaliste utilisait comme bureau. Sous la porte, une douce lumière filtrait. Cela n'étonna guère le garçon. Après tout, les cadavres encore chauds prouvaient que le tueur venait d'effectuer sa besogne et Monsieur Pleasure était lui-même un journaliste important, conservant des documents sur des affaires sensibles. De ce fait, Scorpia pouvait ainsi faire d'une pierre deux coups : se venger d'Alex et récupérer des documents intéressants.

Le garçon posa lentement sa main gauche sur la poignée de porte, l'autre main tenant fermement le pistolet, l'index prêt à presser la détente. Il actionna rapidement la clenche et ouvrit la porte du bureau à la volée, avant de pénétrer d'un pas souple dans la pièce.

L'homme était encore là. Dos au jeune espion, il fouillait tranquillement dans un des tiroirs. Mais il s'agissait d'un professionnel et il avait perçu la présence d'Alex dès que ce dernier s'était approché du bureau fermé.

« Alex Rider. », fit l'assassin d'un ton assuré.

L'adolescent ne répondit pas mais ses mains se crispèrent imperceptiblement.

N'attendant aucune réponse, le tueur enchaîna, impassible, en se tournant vers lui.

« Scorpia n'oublie jamais. Scorpia ne pardonne jamais. »

Les deux interlocuteurs restèrent un long et silencieux moment face à face, sans bouger un cil. Puis, Alex leva lentement la main qui tenait l'arme à feu devant lui sans trembler et la pointa sur l'homme. Celui-ci leva seulement un sourcil ironique. Il n'avait pas l'air de penser que le garçon pouvait constituer une menace sérieuse.

Alex hésita à peine avant de vider le chargeur du Smith & Wesson. L'homme de Scorpia n'eut pas même le temps de dégainer sa propre arme, avant de s'effondrer, le corps criblé de balles.

Alex resta un instant planté là, sans réaction, avant de retourner mécaniquement dans la chambre de Sabina. Il se mit alors à bercer le corps de la jeune fille, comme si cette dernière était simplement endormie.

Il ne bougea pas, même lorsque moins d'une heure plus tard, alertés par un voisin, des agents du gouvernement arrivèrent dans ce qui avait été la résidence de vacances de toute une famille.