Bonjour/Bonsoir les amis !

Je voudrais tout d'abord m'excuser auprès des lecteurs de If he chose Rose, même si, a priori, ce ne seront pas les mêmes qui liront cela. Pour faire bref : je n'ai pas vraiment eu le temps de me consacrer à la fiction, ces derniers temps (qui se comptent en années, j'en ai peur), ce que je déplore, comprenez moi bien. Sachez cependant que le prochain chapitre est en cours d'écriture, et que je m'y remets au plus vite !

Pour les lecteurs de cette fiction : je vous souhaite la bienvenue ! :D

Cela faisait un moment que je voulais écrire une fanfiction sur Harry Potter, et ce qui m'a remotivée, récemment, c'est un livre, dont je vous mettrai les références dans ma description, si ça vous intéresse : je vous le conseille d'ailleurs vivement, à vous lectrices/lecteurs et peut-être aussi auteurs de fanfictions !

Du coup, je suis retombée sur ce texte-là, que j'ai écrit il y a... pffou ! longtemps, mais que j'ai trouvé pas trop mal, et donc, j'ai décidé d'en reprendre le concept. J'pense que vous l'aurez compris : c'est ma première fanfiction sur Harry Potter, ce qui en fait aussi ma première Fred/Hermione. Je suis un peu stressée à l'idée de la publier du coup :)

Je m'excuse en avance si j'ai loupé ne serait-ce que la moindre petite faute d'orthographe/de frappe : je me suis relue une bonne dizaine de fois, et chaque fois, j'en ai trouvées qui m'avaient échappé.

Bonne lecture !

.

Une petite mise en contexte : l'histoire commence l'été avant la cinquième année de Harry, Ron et Hermione. Je ne prends donc pas (encore) en compte ce qu'il s'est passé dans les tomes qui suivent, même si je vais (je pense) essayer de coller à peu près au cinquième.

Une petite précision : j'y fais déjà allusion dans ce chapitre, il me semble, donc je rappelle que dans la version toute originale de JKR, Hermione a bien un an de plus que Harry et Ron, et donc un de moins que les jumeaux. Cela s'explique par la date d'anniversaire d'Hermione : elle est née un 19 septembre, or, comme il faut avoir onze ans révolus pour entrer à Poudlard (et donc, onze ans révolus au 1er septembre), elle n'a reçu sa lettre que l'année suivante.

Disclaimer : Rien de l'univers de Harry Potter n'est à moi : laissons à JKR ce qui lui appartient ! Et je ne gagne pas un sou pour la publication de cette fiction.


.

Chapitre 1

.

.

Assise sur une vieille et inconfortable chaise de bois à côté de la fenêtre, la tête contre le mur, les yeux fixés au-dehors et l'esprit à des lieues de son corps, Hermione soupira. Trop d'émotions contradictoires l'emplissaient : elle était heureuse d'être ici, bien sûr, elle avait l'illusion de se sentir utile, car, bien que les réunions de l'Ordre étaient purement confidentielles, elle parvenait toujours à en connaître le sujet – jumeaux Weasley obligent – et elle avait ici toutes les personnes qui comptaient pour elle, ou presque. Et c'était bien là que résidait le problème : dans ce « presque ».

Car si elle était avec la famille Weasley – qu'elle adorait – et qu'elle voyait régulièrement Sirius, le professeur Lupin, le professeur Dumbledore, Tonks et les membres de l'Ordre qui passaient souvent au Square, elle n'était pas avec ses parents – déjà qu'elle avait si peu de temps à passer avec eux – ni avec ses grands-parents – ne parlons même pas du nombre de fois qu'elle les voyait dans l'année – qui étaient venus pour les vacances chez ses parents, ni avec ses cousins et cousines – qu'elle devait voir une fois tous les trois ans.

Et c'était sans compter l'absence de Harry, que Ron et elle devaient garder dans l'ignorance. Elle se sentait coupable de cacher un fait de cette ampleur à un de ses deux meilleurs amis et ressentait pleinement toute l'injustice de la situation : qui, sinon Harry, pouvait prétendre au droit d'être au courant de ce qu'il se passait – de l'existence de l'Ordre et de ses missions – ici ? Harry qui avait vécu plus de choses qui n'importe qui dans cette fichue maison dans sa pourtant bien courte vie. Harry qui avait participé, contre son gré, au Tournoi des Trois Sorciers l'année précédente. Harry qui avait vu la Mort en face. Harry qui avait assisté à la résurrection de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Harry qui, pas plus tard qu'il y a quatre jours, avait essuyé une attaque de deux Détraqueurs.

Elle tentait toutefois de se convaincre qu'elle faisait ça pour le bien de ses proches. Pour le bien de sa famille, qui pourrait être certainement persécutée si les troupes ennemies venaient à découvrir – à se souvenir – de son existence pour le bien de Harry, qui pourrait avoir de graves ennuis si leurs lettres étaient interceptées et qu'elles contenaient d'importantes informations et enfin, pour le bien de l'Ordre, qui ne pouvait se permettre d'être découvert par l'ennemi, sous peine de lourdes et graves conséquences. Elle ne parvenait toutefois jamais à occulter totalement ces émotions contradictoires qui la hantaient tellement certains jours qu'elle en cauchemardait la nuit. Les jours où elle écrivait à Harry – si on pouvait appeler ça écrire – en faisaient partie.

Une effrayante détonation, suivi des cris de Mrs Weasley et de Mrs Black, la ramena brusquement à la réalité.

- Est-ce que vous vous sentez obligés de devoir faire des bêtises tout le temps ? Hurla Mrs Weasley pendant que Mrs Black s'époumonait en traitant la maisonnée de « Sang-de-Bourbe », de « Traîtres à votre Sang » et de « Créatures infâmes ».

Hermione sourit. Ses journées ici étaient peuplées de farces des jumeaux, de boutades de Ron, de rares remarques de Bill, de discussions avec la jeune Ginny et de cris. Les siens, ceux de Ginny, de Mrs Weasley, de Mrs Black.

Alors qu'elle entendait vaguement les jumeaux se défendre, répétant que non, ce n'était pas volontaire, non, ils ne comptaient pas détruire la maison, non, ils ne sentaient pas comme un devoir d'amuser la galerie à chaque occasion qui se présentait à eux, Ron frappa, puis entra dans la chambre, suivi de près par Ginny, qui marmonnait des phrases décousues parmi lesquelles Hermione crut comprendre « tous fous dans cette fichue famille ».

- C'est là toute la solidarité familiale dont vous faites preuve ? Se moqua-t-elle gentiment.

- Solidarité familiale, tu dis ? S'exclama Ginny. Je ne fais pas partie de cette famille de dingues, moi !

Ron grimaça et grommela quelque chose sur le volume maximum de cris de sa mère que pouvaient supporter ses oreilles. Hermione rit doucement. Elle allait ajouter quelque chose quand un horrible – parce que toujours surprenant – craquement retentit dans sa chambre – qu'elle partageait avec Ginny en réalité – découvrant deux têtes rousses supplémentaires. Ron, Hermione et Ginny tentèrent d'étouffer leur cri, sans succès – ce qui leur valut un regard moqueur des deux futurs septième année.

- Vous avez failli me faire avoir une crise cardiaque, s'énerva Ginny, tandis que Ron et Hermione tentaient de calmer leur cœur qui avait fait un bond à l'arrivée des jumeaux.

- Seulement failli ? Demanda un des jumeaux – Hermione ne se risquait plus que rarement à essayer de les différencier.

- Tu m'en vois désolé, continua le deuxième, la prochaine fois, nous ferons en sorte de ne pas faire les choses à moitié.

Ginny râla, pour la forme.

- Cette manie que vous avez de transplaner d'un endroit à un autre commence à être assez... flippante, fit – à juste titre – remarquer Ron tandis que sa sœur hochait la tête.

Hermione ne releva pas – bien qu'elle commençait, elle aussi, à en avoir légèrement assez de ces débarquements imprévus.

- Cette chambre serait-elle devenu un refuge pour Weasley échoués ? Demanda-t-elle en haussant un sourcil.

- Hé ! Protesta la jeune Weasley. C'est aussi ma chambre !

- Pourquoi te sens-tu concernée dans ce cas ? Rit Hermione.

- Je suis une Weasley aussi !

Cette fois-ci, Hermione esquissa un sourire moqueur.

- Ah oui ? Ce n'est pourtant pas ce que tu disais tout à l'heure.

Ginny ne répondit rien, grommela cependant des mots incompréhensibles avant se laisser tomber sur le lit de la meilleure amie de son frère. Si les jumeaux s'abstinrent de tout commentaire – en partie parce qu'ils n'étaient pas là lorsque leur sœur avait affirmé ne pas être de la famille – Ron, lui, ne retint pas son ricanement moqueur. Hermione le fit taire d'un regard assassin, tout en lui rappelant que cela s'appliquait aussi à lui, puisqu'il était également Weasley. Il se tut, dardant ses frères d'un regard noir, comme pour les défier de se moquer de lui. Ils n'en firent rien.

- Figurez-vous, Miss Granger, fit George – du moins Hermione décréta-t-elle qu'il s'agissait de George, que notre chambre n'est actuellement pas en état d'être habitée, et que notre furie de mère s'est mis en la tête que nous devions la nettoyer à la moldue...

- Et qu'elle en a bloqué l'accès pour que nous ne puissions y entrer que sans baguette, continua Fred – ou, tout au moins, l'autre jumeau – en agitant ladite baguette devant les yeux d'Hermione.

- Très juste, mon cher frère, acquiesça George. De plus, nous sommes venus vous informer d'une imminente réunion de l'Ordre.

Il sortit de sa poche quelques longues ficelles de couleur chair.

- Vous les avez récupérées ? S'étonna Ron.

Ses frères acquiescèrent. Leur mère avait découvert, il y a peu de temps, l'existence des Oreilles à Rallonge et les avaient supprimées, ce qui avait fait qu'ils n'avaient pas pu assister en douce à une réunion de l'Ordre du Phénix depuis exactement quatre jours – date à laquelle ils avaient appris, par Harry, puis par l'Odre, l'attaque de ce premier par des Détraqueurs.

- Bien. Allez-y, fit Hermione.

Les autres lui jetèrent un regard curieux et, tandis que les jumeaux sortaient, Ginny interrogea Hermione.

- Allez-y, répéta-t-elle, Ron me racontera, ajouta-t-elle devant le regard insistant de son amie, mettant ainsi le garçon devant le fait accompli.

Encore sceptiques, les Weasley sortirent, laissant Hermione seule dans la chambre. Cette dernière attendit que la porte se referme sur ses amis pour se précipiter au bureau et attraper un rouleau de parchemin, une plume et un flacon d'encre. Elle s'assit au sol, déboucha la bouteille d'encre, y trempa sa plume et regarda le parchemin. Il fallait qu'elle le fasse. Et puis, elle ne briserait pas la promesse faite à Dumbledore – pas vraiment – si elle parlait sous forme de code. Elle se mordit la lèvre inférieure, et, prise d'un soudain élan d'inspiration, se mit à écrire. La plume semblait courir sur le parchemin.

.

Harry,

Je sais que j'aurais dû faire ça il y a longtemps déjà.

L'Ordre règne en maître par ici, Mrs Weasley semble être devenue une maniaque du ménage. Ce matin, nous avons dû astiquer le tableau du salon – tu sais celui avec un Phénixc'est épuisant. Il faudra que nous montions une société secrète pour les enfants maltraités. Mes parents m'ont parlé d'une qui existait déjà, mais je ne crois pas qu'elle nous conviendrait. Il y a longtemps que je ne leur ai pas parlé en face, d'ailleurs. Quand je les vois, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter à leur sujet : qui sait si Tu-Sais-Qui ne les a pas déjà repérés ? Et s'il les prenait pour cible ? Et s'il s'était déjà rendu compte à quel point je suis importante à tes yeux ?

Je devrais arrêter de t'ennuyer avec mes problèmes. Attends, je vais chercher Ron : son hibou est vraiment exaspérant. Il vole dans tous les sens, et il ne faudra pas longtemps pour que ma colère soit à son apogée. Maintenant qu'il est revenu, je vais pouvoir continuer tranquillement ma lettre.

FreD. a constamment la bougeotte : dernièrement, lui et son frère ont rassemblé toute la famille pour embêter les gens qui refusaient de se soumettre à leur autorité. Nous avons beaucoup ri quand ils ont annoncé ça. Mais on aurait dû se douter qu'il y avait anguille sous roche : ils ont ensuite utilisé une de leur dernière farce. Nous avons lutté contre les lutins qui nous attaquaient. Il y en avait un, d'ailleurs, qui ne lâchait pas Ron : il lui tirait les oreilles, le nez, les cheveux et tout ce qu'il pouvait atteindre. Il lui a ensuite sauté sur la tête pour la dernière fois et il est parti.

Ron a eu une réaction étrange. Ses membres se sont agités dans tous les sens et il n'a pas cessé de bouger pendant au moins une heure. Les adultes se rassemblent en ce moment pour décider d'une sanction. Ils en ont marre que les garçons fassent si régulièrement des farces comme celle-ci, qu'ils préparent d'ailleurs ici. Mais ils nous ont dit que ce n'était pas volontaire et que les lutins ne devaient pas s'échapper aujourd'hui. Nous nepouvons pas en être sûrs. Mrs Weasley m'a laissée assister à une des ces « audiences » - c'est comme ça que les appellent les jumeaux.

Aux réunions, il était dit que nous – les plus jeunes – devions les surveiller. Mais tu te rends compte ? Ils ont carrément inversé les rôles. Ce qui est sûr, c'est que je ne le ferai pas. Nous les connaissons assez pour savoir que ce n'est pas ça qui les arrêtera. Nous avons donc décidé, d'un commun accord, que nous ne nous en occuperions pas.

Bon je me doute que tout connaître dans les détails ne t'intéresse pas. Je passerai donc directement à la fin. Heureusement, les jumeaux ont arrêté – pour le moment – toutes ces blagues pour le moins puériles. Je ne doute pas qu'ils ont inventé un système pour contrer toutes les règles. Un truc qui va encore nous faire avoir des ennuis. Bon, ça permet de les occuper et d'avoir la paix pendant un moment, mais quand même, ils pourraient penser à nous. D'ici à ce qu'ils trouvent une idée qui provoquera une nouvelle pagaille générale, il n'y a pas des kilomètres. Voilà pour le résumé de la situation des jumeaux.

Les membres de Ron vont mieux, je crois. Ses parents suivent à la lettre les indications que leur a fournies le Médicomage. Il a dit que ce n'était trop grave, que ça n'arrivait sûrement pas au niveau des blessures irréversibles que les Mangemorts peuvent infliger. Tu sais que les Weasley ne sont pas connus pour leur calme, mais je n'avais jamais vu Mr et Mrs Weasley aussi en colère : ils ont crié que c'était normal et que ce que leurs fils font ne va jamais aussi loin et que ça ne serait jamais aussi grave. Ils n'ont pas décoléré pendant des jours. Leurs rapports avec leurs fils s'en ressentent, d'ailleurs. Ils essaient pourtant de cacher leur colère, mais c'est peine perdue.

Je vais devoir te laisser, parce que j'ai entendu que les jumeaux cherchaient à recruter le plus de gens possible pour une nouvelle farce, et je vais de ce pas les remettre à leur place, parce qu'il n'est pas question qu'ils leur – ou nous, ça revient au même – prennent la tête avec des tours de plus en plus minables. Il faudrait qu'on leur trouve un chien de garde – nous n'avons pas encore pensé à ça, ça peut être un bon plan, quoique dangereux si découvert. Ils nous font aussi tout un tas de cachotteries, mais je trouverai de quoi ils parlaient la dernière fois.

Je t'ai, en gros, dit tout ce que nous savons dû subir. Cependant, FreD. nous a fait promettre de ne rien te dire, il faudra donc que tu fasses comme si tu ne savais rien.

Avec toute mon amitié,

Hermione.

.

Fière de sa lettre, la jeune fille la plia, la mit rapidement dans une enveloppe et la cacheta. Elle espérait que Harry comprendrait le double sens de sa lettre – surtout que tout ce qu'elle avait raconté pour cacher le message était faux et totalement absurde. Elle venait de laisser partir Hedwige avec la lettre pour son ami quand la porte de la chambre s'ouvrit sur Ron, Ginny et les jumeaux.

Hermione leur demanda nonchalamment comment s'était passée la réunion. Ginny lui sauta dans les bras.

- Ils vont chercher Harry ce soir et ils le ramènent ici ! S'exclama-t-elle.

- Super ! Lâcha Hermione, avec un soulagement non feint. On va enfin pouvoir lui parler de tout ça.

Ron acquiesça en hochant la tête. Il ramassa un reste de biscuit pour hibou qui était tombé sur le parquet sale de la chambre et voulut le remettre à la chouette blanche de son meilleure ami, qui était arrivée en même temps qu'une nouvelle lettre pleine de colère du survivant.

- Tiens, où est Hedwige ? Demanda-t-il en constatant qu'elle n'était plus sur l'armoire de filles, qui était pourtant son lieu de prédilection quand elle ne tentait pas de leur arracher les doigts à coups de bec pour que son maître obtienne les réponses qu'il attendait.

- Pardon ? Fit Hermione, d'un air absent.

- Hedwige...

- Oh, je l'ai laissée sortir, elle ne cessait de piailler, mentit-elle.

Elle passa volontairement sous silence la lettre qu'elle venait d'envoyer à Harry, non sans une pointe de culpabilité à l'idée de ne pas mettre son deuxième meilleur ami dans la confidence.

.

- Aaaaahhh ! Râla Ginny, quelques heures plus tard, j'en peux plus d'attendre, ils sont partis il y a une éternité !

Elle était couchée sur le lit de Ron, et tâchait de patienter jusqu'à l'arrivée de leur ami commun. Fred et George rirent.

- Bon, nous, on va vous laisser, parce que bon, ce n'est pas qu'on vous aime pas mais... commença l'un.

- Mais en fait si ! Compléta l'autre.

- Et puis, sans vouloir vous vexer, reprit le premier.

- Quoique nous n'en avons rien à faire en réalité...

- Nous avons beaucoup mieux à faire que de nous plaindre en votre compagnie !

Ils transplanèrent ensuite directement dans leur chambre, non sans un éclat de rire. Personne ne tiqua : ce n'était pas la première fois qu'ils s'éclipsaient ainsi. Pour concocter une de leurs farces, certainement. Rien de bien grave. Et puis, ce n'est pas comme si ce qu'elle avait écrit à Harry était vrai, pensa Hermione avec un sourire, comme s'ils pouvaient faire une chose aussi absurde : des lutins et des complots pour nous soumettre à leur volonté, et puis quoi encore ?

Elle se déplaça de façon à être plus convenablement installée sur le lit qui serait bientôt celui de Harry et continua la lecture de L'Histoire de Poudlard. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas lu et elle comptait se détendre un peu entre deux périodes de recherches intensives quant aux lois sur la Restriction de l'usage de la Magie chez les sorciers de premier cycle, afin d'aider Harry pour son audience du 12 août, lors de laquelle il serait jugé pour s'être défendu de Détraqueurs devant son cousin moldu.

Elle cherchait, dans L'Histoire de Poudlard, des secrets du château auxquels elle n'avait jamais prêté attention. Comme cette fameuse Salle-Va-et-Vient : qu'était-elle exactement ? Où pouvait-on la trouver ?

Concentrée sur son ouvrage, elle n'entendit que vaguement Ron et Ginny débattre des techniques utilisées lors du dernier match de Quidditch et de ce que les poursuiveurs des Canons de Chudley auraient du faire ou ne pas faire pour gagner la partie.

Alors qu'elle entamait le chapitre du plafond enchanté de Poudlard, une voix perçante la fit sursauter.

- Ginny ! Cria Mrs Weasley.

L'appelée soupira et sortit de la chambre en adressant un signe de main aux deux autres.

- Qu'est-ce que tu lis ? Demanda Ron à Hermione, tandis que Ginny criait à sa mère qu'elle arrivait.

Il s'installa sur le lit de Harry, à côté de son amie.

- L'Histoire de Poudlard, répondit-elle en lui montrant la couverture.

- Tu ne la connais pas encore par cœur ? Rit le jeune homme.

La jeune fille le fusilla gentiment des yeux – du moins tant qu'on peut gentiment fusiller quelqu'un des yeux.

- Ce livre regorge de faits intéressants, répliqua-t-elle avec humeur, tu savais, par exemple, que le plafond de Poudlard était un vrai plafond, ensorcelé par Dumbledore lui-même pour être le parfait reflet du ciel, à l'extérieur ?

- C'est au moins la centième fois que tu le répètes depuis notre première année, sourit Ron.

- Et que chacun des directeurs de Poudlard avait apporté quelque chose à l'école ? Continua-t-elle sans se soucier de l'air moqueur de son ami. Et que, je ne suis pas encore arrivée à ce chapitre, mais je m'en souviens, le sortilège anti-transplanage qui dure depuis quelques centaines d'années avait été lancé par... Harry !

Cette fois-ci, Ron resta perplexe. Il tenta de déchiffrer les pattes de mouches sur les pages du livre que tenait son amie.

- Attends, le sortilège de Machin-Chose a été lancé par Harry ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils. Mais comment ça peut être possible ? T'as pas dit que ça s'était pass...

- Mais non ! Harry n'a pas lancé ce sortilège, il n'en aurait jamais été capable !

- Ça me fait plaisir de voir à quel point tu me surestimes, Hermione, ironisa une voix qu'ils connaissaient bien tous les deux.

Hermione ne fit plus attention à Ron, abandonna son livre sur le lit et courut se jeter dans les bras de Harry.

- Ça fait si longtemps ! S'exclama-t-elle. Comment tu vas ? Tu t'es remis de l'attaque des Détraqueurs ? Quand nous avons entendu ça, et l'histoire de l'audience au ministère... quel scandale ! J'ai bien étudié la question, ils ne peuvent pas te renvoyer, c'est impossible, il y a une disposition dans le décret sur la Restriction de l'usage de la Magie chez les sorciers de premier cycle qui autorise le recours aux sortilèges en cas de légitime défense...

Et tout ça sans reprendre son souffle. Harry eut l'impression qu'elle aurait pu continuer pendant des heures encore si Ron ne l'avait pas interrompue.

- Hé, Hermione, calme-toi, laisse-le un peu respirer !

Il ferma la porte puis se tourna vers Harry et attendit que leur amie se soit décollée de lui pour lui donner une poignée de main amicale.

- Ça fait plaisir de te revoir, vieux.

- Ouais, à moi aussi, sourit Harry.

Hermione ne se rendit compte d'à quel point il lui avait manqué qu'à ce moment précis. Rien que le fait d'entendre enfin sa voix semblait lui ôter des épaules un poids considérable. Elle avait l'impression que tous ses problèmes allaient rapidement trouver une solution. Secouant vivement la tête, elle tenta de chasser cette impression : tous ses problèmes étaient loin d'être résolus. Elle interrogea Harry du regard. Il sourit.

- Oui, j'ai reçu ta lettre, Hermione.

Elle lui renvoya un sourire éblouissant : cette phrase voulait non seulement dire qu'il avait eu sa lettre, mais aussi qu'il l'avait comprise et qu'elle était pardonnée – au moins en partie.

Ron fronça les sourcils en les regardant tour à tour.

- Tu lui a envoyé une lettre ?

- Oui, avoua Hermione en rosissant.

- Mais... pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Tu m'as dit que tu avais laissé Hedwige sortir parce qu'elle ne cessait de piailler !

Hedwige, que Ron n'avait pas remarquée, émit un hululement indigné depuis l'épaule de Harry et s'envola rejoindre Coquecigrue – qui avait depuis peu cessé de voleter en tous sens – sur l'armoire. Hermione rougit encore plus.

- C'est parce que... commença-t-elle.

- Tiens, fit Harry en lui tendant la lettre, qu'il avait sortie de la poche de son jean, pensant désamorcer la dispute qui se profilait.

- C'est quoi ? Demanda Ron en s'en emparant.

- Lis !

Tout en grommelant dans sa barbe, Ron en commença la lecture. Quand il fut arrivé à la moitié de la lettre, ses yeux s'écarquillèrent.

- Quoi ?! S'écria-t-il. Qu'est-ce que c'est que cette lettre ? J'espère que tu ne l'as pas crue, Harry, parce que ce n'est qu'un tissu de mensonges : « nous avons dû astiquer le tableau du salon – tu sais celui avec un Phénix » ? Il n'y pas de tableau avec un Phénix dans ce fichu salon ! Et puis : « lui et son frère ont rassemblé toute la famille pour embêter les gens qui refusaient de se soumettre à leur autorité. » ? Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Les jumeaux n'ont jamais fait ça ! C'est... c'est totalement absurde ! Et puis, la cerise sur le gâteau : « Ron a eu une réaction étrange. Ses membres se sont agités dans tous les sens et il n'a pas cessé de bouger pendant au moins une heure » ! Tu n'as pas cessé de me ridiculiser tout au long de ta lettre, Hermione ! J'espère que ça t'as amusée au moins !

- Pardon ?! S'exclama ladite jeune fille. Mais tu dis n'importe quoi ! Ça ne m'as pas amusée du tout !

- Alors c'était quoi, l'intérêt de tout ça ? S'énerva Ron. Me ridiculiser ? Parce que là, c'est réussi ! Nan, attends, ça, c'est pas le pire. Le pire, dans cette histoire, c'est que tu as envoyé une lettre à Harry sans me prévenir, alors que tu racontais des bêtises sur ma famille !

Hermione sembla scandalisée par ce que le rouquin venait de dire : pensait-il réellement qu'elle était capable de faire une chose pareille ? Elle n'aurait jamais pensé qu'il réagirait ainsi à la découverte de la lettre. Elle ne s'attendait certes pas à ce qu'il lui saute dans les bras en la remerciant et en la couvrant de baisers, mais tout de même... une réaction de cette ampleur... Jamais elle n'aurait pensé que Ron la croyait capable d'un tel acte.

- Mais Ron... tenta-t-elle d'expliquer, les larmes aux yeux.

Elle se sentait blessée, blessée qu'un de ses meilleurs amis pense ça d'elle.

- Quoi « mais Ron » ?

- Ce n'était pas du tout le but de la lettre, dit-elle rapidement, comme si elle avait peur que son ami l'interrompe à nouveau.

- Ah ouais ? Demanda-t-il rageusement. Tu peux me dire à quoi sert cette lettre alors ?

Hermione hésita, mais devant l'expression enragée qui avait pris place sur le visage de Ron, elle déballa tout.

- Je... je n'en pouvais plus... commença-t-elle. Je me sentais coupable de cacher toutes ces choses à Harry, alors qu'il me semblait bien plus juste qu'il en sache, sinon plus, au moins autant que nous. Et je sais bien ce que ressent Harry quand il est chez les Dursley, tu le sais aussi. Pense un peu à ça, Ron : il était seul, avec son oncle, sa tante et son cousin qu'il déteste, et nous, on est là, ensemble ! On ne peut certes pas assister aux réunions, mais on savait ce qu'il se passait. On avait les Oreilles à Rallonge ! Lui était maintenu dans l'ignorance. Il aurait sûrement fait une bêtise !

Harry acquiesça avec force.

- Si je n'avais pas été enfermé à double tour dans ma chambre, expliqua-t-il, j'aurais sûrement pris mon balai, ma malle et la cage d'Hedwige pour vous rejoindre au Terrier – où je croyais que vous étiez.

- Tu vois ? Reprit Hermione. Il se serait mis en danger. Je... ça ne pouvait pas continuer comme ça, j'étais en train de devenir folle !

Ron les regarda d'air étrange, un peu perdu. Il haussa un sourcil.

- Qu'est-ce que ça a à voir avec la lettre ? Demanda-t-il.

- Mais ça a tout à voir ! S'exclama Hermione.

- C'est une lettre codée, expliqua Harry.

Il lui montra la lettre.

- On dirait que ce n'est qu'un tissu d'absurdités, au premier abord, mais regarde, si tu fais attention : « L'Ordre règne en maître par ici, Mrs Weasley semble être devenue une maniaque du ménage. Ce matin, nous avons dû astiquer le tableau du salon – tu sais celui avec un Phénixc'est épuisant. Il faudra que nous montions une société secrète pour les enfants maltraités. Mes parents m'ont parlé d'une qui existait déjà, mais je ne crois pas qu'elle nous conviendrait. Il y a longtemps que je ne leur ai pas parlé en face, d'ailleurs » devient : « L'Ordre du Phénix. C'est une société secrète qui existait déjà il y a longtemps ».

Ron parut abasourdi. Les pointes de ses oreilles se teintèrent de rouge.

- Excuse-moi ? S'étonna-t-il.

- Tu ne vois donc pas les changements dans le style de l'écriture d'Hermione ? Ce qui est écrit normalement, c'est la lettre de camouflage, et ce qui en italique, c'est le vrai message ! C'est vraiment ingénieux ! (1)

Les joues d'Hermione rougirent au compliment de son ami. Elle sourit.

- Du coup, reprit-elle, enjouée, « FreD. a constamment la bougeotte : dernièrement, lui et son frère ont rassemblé toute la famille pour embêter les gens qui refusaient de se soumettre à leur autorité. Nous avons beaucoup ri quand ils ont annoncé ça. Mais on aurait dû se douter qu'il y avait anguille sous roche : ils ont ensuite utilisé une de leur dernière farce. Nous avons lutté contre les lutins qui nous attaquaient. Il y en avait un, d'ailleurs qui ne lâchait pas Ron : il lui tirait les oreilles, le nez, les cheveux et tous ce qu'il pouvait atteindre. Il lui a ensuite sauté sur la tête pour la dernière fois et il est parti. » donne : « D. a rassemblé les gens qui ont lutté contre lui la dernière fois. »

Ron les regarda, l'un après l'autre, incrédule.

- La vraie lettre, continua Harry, ce n'est pas ça (il agita le morceau de parchemin), mais ça, écoute : « L'Ordre du Phénix. C'est une société secrète qui existait déjà il y a longtemps. Quand Tu-Sais-Qui était à son apogée. Maintenant qu'il est revenu, D. a rassemblé les gens qui ont lutté contre lui la dernière fois. Ses membres se rassemblent régulièrement ici. Mais nous ne pouvons pas assister aux réunions, nous ne connaissons donc pas les détails. Heureusement, les jumeaux ont inventé un système qui nous permet d'avoir une idée générale de la situation. Les membres suivent des Mangemorts connus et font des rapports, essaient de recruter le plus de gens possible, ou prennent des tours de garde – nous n'avons pas encore découvert de quoi ils parlaient. Je t'ai, en gros, dit tout ce que nous savons. Cependant, D. nous a fait promettre de ne rien te dire, il faudra donc que tu fasses comme si tu ne savais rien. »

Harry marqua une pause.

- Et D. désigne Dumbledore, je suppose, finit-il.

Hermione lui adressa un nouveau sourire radieux, heureuse que son ami ait tout compris.

- Mais... pourquoi tu ne m'as pas prévenu ? Demanda Ron à Hermione, en dernier recours. Je n'aurais rien dit à personne !

La jeune fille rougit, gênée. Elle y avait bien pensé, mais n'avait jamais trouvé un moment pour le lui dire : ils n'étaient pas souvent seuls, et elle avait écrit la lettre sur un coup de tête.

- Je... je voulais pas que...

- Tu voulais pas ? Tu me fais pas confiance, c'est ça ?!

La voix de Ron allait crescendo, si bien qu'il se retrouva bientôt à crier sur son amie. Laquelle avait à nouveau les larmes aux yeux, larmes qui ne tarderaient pas à déborder s'il continuait ainsi.

- De toutes façons, c'est toujours comme ça avec vous ! Vous faites des trucs ensemble et vous ne me le dites jamais. Et après, vous osez prétendre que je suis votre meilleur ami !

- Roooon... gémit la pauvre Hermione, au bord des larmes.

- Comment ça, « Rooon » ?! (il parodia grossièrement le malheureux gémissement d'Hermione) Tu vas encore me dire que tu ne pensais pas à mal ? Que je prends tout de travers ? Que je ne comprends jamais rien ? Non, j'en ai marre la coupe est pleine. Va-t-en, et ne viens plus jamais me parler, si c'est pour le faire avec cet air constamment condescendant.

Hermione laissa échapper un couinement, puis ravalant ses larmes avec fierté, elle planta ses yeux humides dans ceux de celui qu'elle pensait être son ami.

- Ronald, tu es stupide, lâcha-t-elle amèrement.

Elle fit ensuite volte-face et courut vers la porte, qu'elle claqua derrière elle. Tandis qu'elle montait quatre à quatre les escaliers qui menaient à la chambre qu'elle partageait avec Ginny, elle entendit la voix de Ron qui hurlait, un étage plus bas : « Tu vois, elle recommence ! ».

Elle ouvrit la porte de sa chambre à la volée, la laissa claquer contre le mur, se jeta sur son lit, et fondit en larmes. Elle était tellement vexée, blessée de voir qu'un de ses meilleurs amis – les seuls qu'elle avait jamais eu – puisse penser ça d'elle. Elle n'avait pourtant pas l'impression d'être si exaspérante. Elle ne l'était pas... si ? Elle savait que c'était l'une des raisons qui faisait qu'elle n'avait pas plus d'amis, et qu'elle n'en avait pas eu avant d'arriver à Poudlard. Elle laissa échapper un sanglot supplémentaire : elle se sentait trahie.

Un craquement familier la fit sursauter.

- Vous voyez pas que j'ai envie d'être seule ? Asséna-t-elle d'un ton sans appel aux jumeaux qui avaient transplané dans la pièce. Allez-vous en !

D'abord, seul le silence lui répondit. Puis, une voix se fit entendre.

- Ron est un imbécile.

Sous l'effet de la surprise, Hermione s'arrêta immédiatement de pleurer. Elle se retourna pour faire face à l'intrus.

- George ?! Laissa-t-elle échapper. Où est Fred ?

Elle était étonnée de ne voir qu'un des jumeaux Weasley, eux qui étaient toujours fourrés ensemble. Le roux, adossé à l'encadrement de la porte, fit une grimace.

- C'est moi, Fred. George est au haut, il essaie de contrer le sortilège de Maman.

- Oh ! Pardon, s'excusa la jeune brune. Je...

- J'arrive pas à croire que tu nous confonds encore après toutes ces années, soupira Fred, l'air légèrement vexé.

Hermione sentit ses joues rougir de honte.

- On ne se voit pas si souvent, bredouilla-t-elle en excuse.

- C'est vrai, confirma le garçon.

Le silence retomba sur la pièce. Hermione s'assit sur son lit, s'adossant au mur contre lequel le meuble était posé. D'un regard, elle invita Fred à prendre place à côté d'elle, sans vraiment savoir pourquoi elle le faisait. Elle n'avait jamais été particulièrement proche des jumeaux.

- Que fais-tu là ? Demanda-t-elle au jeune homme une fois qu'il se fut installé. Ne devrais-tu pas être avec ton frère, en train d'essayer de rompre le charme que votre mère a jeté sur votre chambre ?

- Si, répondit-il, mais cela dépasse largement nos capacités (ce qui n'était pas peu dire, pensa Hermione). Qui donc est capable de trouver le nom d'un sortilège inconnu grâce à ses simples effets ?

Fred ne faisait qu'un constat, se plaignant de sa mère par la même occasion. Néanmoins, Hermione se sentit directement concernée par cette dernière phrase.

- Ne me dis pas que tu es venu me demander de le faire moi-même ? S'étonna-t-elle.

Elle trouvait étrange que Fred vienne lui demander une telle faveur seul : elle aurait pensé que les jumeaux, s'ils avaient besoin de son aide, viendraient tous deux la charrier jusqu'à ce qu'elle cède.

- Tu ferais ça ? Demanda-t-il, en se tournant vers la jeune brune.

- Tu l'as fait exprès, n'est-ce pas ? Lui reprocha Hermione.

Il la regarda d'un air si surpris qu'il lui parut sincère.

- De quoi tu parles, exactement ?

- Tu... tu n'es pas venu ici avec l'intention de me demander de vous aider ?

Alors qu'un éclair de compréhension traversait son visage, Fred lança à la brune un regard étrange. Elle rougit, un peu honteuse de la prétention dont elle venait de faire preuve.

- Je ne suis pas venu te demander d'aide, je sais bien que ce n'est pas ton genre d'aller contre les règles. Surtout quand tu juges la punition méritée. (Hermione rougit encore plus, sans savoir cependant si c'était de la gène ou de la colère) Non, en fait, j'ai cru comprendre que tu avais des différends avec mon crétin de frère, et, comme je me doute que ce n'est pas évident de parler de ce genre de choses avec le meilleur ami ou la sœur du concerné, je venais te proposer ça.

Il tendit un cahier à sa cadette d'un an. La jeune fille ne put résister à l'envie de le toucher. Elle se rendit bien vite compte qu'il était fait d'épaisses pages de parchemin.

- Un cahier ? Fit-elle, intriguée.

- C'est un prototype. Je ne suis pas encore sûr qu'il aura l'effet voulu, mais ça te ne coûte rien d'essayer. Au pire, tu auras juste un journal intime pour y inscrire tes états d'âme.

Hermione s'apprêtait à répondre quand soudain, une explosion retentit un étage plus haut. Presque aussitôt, les voix de Mrs Black et Mrs Weasley se firent entendre – pour la seconde fois de la journée. La bouche de Fred se tordit en une expression à mi-chemin entre le sourire et la grimace.

- Je te laisse, ce serait dommage de ne pas donner une raison de plus à Maman pour crier, lui dit Fred, la voix pleine de malice.

Il transplana après lui avoir adressé un clin d'œil, laissant la jeune Granger seule avec ses interrogations. Un des jumeaux Weasley venait-il réellement de lui offrir un cahier ? Pour écrire ses états d'âme ? Fred avait dit qu'il s'agissait d'un prototype : cela n'avait aucun sens. Et s'il s'agissait d'une de leurs nombreuses farces ? Non : Fred avait paru beaucoup trop sincère pour que ce soit le cas.

Malheureusement – ou heureusement, tout dépendait du point de vue duquel on analysait la chose – une seconde explosion ne lui permit pas de se torturer plus longtemps l'esprit. En effet, le plafond de sa chambre – et donc, le sol de celle des jumeaux – venait de trembler dangereusement, faisant tomber une épaisse poussière sur toute la surface de la chambre des filles, située à l'étage juste en dessous.

Hermione poussa un cri de souris et tenta de se protéger la tête de ses bras alors que des pans du crépis du plafond dégringolaient dans toute la pièce. Elle se dirigea tant bien que mal vers la porte mais fut stoppée dans sa course par un lambeau de plafond plus gros que les autres qui manqua de lui arracher un membre en s'écrasant lourdement au sol. Debout au milieu des débris et de la poussière volatile, elle faillit céder à la panique alors qu'un second morceau de plafond menaçait de mettre fin à sa courte vie.

Elle se sentit soudainement attrapée par la taille puis comme aspirée et compressée dans un tube de caoutchouc. Sa respiration se coupa et elle tenta, en vain, de porter ses mains à sa gorge. Pendant un instant, elle crut que tout était fini, et qu'elle mourrait sans avoir le temps de mener à bien tous ses projets : et dire qu'elle n'avait même pas fait de la S.A.L.E. une organisation officielle et active...

Elle ne put reprendre son souffle qu'une seconde plus tard, avant d'être violemment projetée au sol. Alors qu'elle se pensait enfin tirée d'affaire, elle sentit une vive douleur au niveau de sa pommette. Lentement, elle y porta sa main, et, la sentant devenir humide au contact du point douloureux, elle la retira aussitôt, la découvrant couverte de sang.

- Que s'est-il passé ? Demanda-t-elle, désorientée.

.

.


(1) Si vous êtes perdu(e)s, que vous ne comprenez plus rien à ce que raconte Harry : pas de panique ! J'ai inversé les styles dans la lettre : Hermione n'écrit pas sa lettre en italique, donc ce qui est en style normal correspond à l'italique dont parle Harry et inversement.


.

Verdict ? Vous ne me lynchez pas sur la place publique pour avoir massacré les personnages de JKR, dites ? J'ai fait au mieux pour coller à ce que j'imagine que sont leurs caractères, et je crois bien que j'ai laissé dériver le caractère colérique de Ron... Qu'avez-vous pensé des jumeaux (pour le peu qu'on en voit dans ce chapitre) ? Je tiens à ce qu'ils soient crédibles, à vous de me dire si j'ai réussi ;)

Ce chapitre est, en plus d'être introductif, ma manière de contourner la crise de nerfs que Harry a piqué en arrivant au Square dans l'histoire originale, parce que je vous avoue que ce n'est pas mon passage préféré.

Sinon, oui, en effet, je me suis bien amusée à écrire la lettre codée d'Hermione ;P Qu'en avez-vous pensé, d'ailleurs ?

Ah oui, et pour les très puristes : oui, je me suis bien trompée dans l'agencement des chambres. J'ai vérifié sur l'encyclopédie-hp . org, à défaut d'avoir les bouquins sous la main à ce moment très précis, et, normalement, ce sont les filles qui ont leur chambre au premier et Harry et Ron au deuxième, bien que j'étais convaincue du contraire. Je ne sais pas trop où les autres sont censés dormir, par contre, donc j'ai improvisé. Je ne me suis rendue compte de mon erreur qu'après avoir eu fini le chapitre, mea culpa !

N'hésitez pas à me dire tout ce que vous en avez pensé en review, je suis ouverte à toute suggestion !

Une petite parenthèse aussi au sujet de l'image que j'aurais aimé mettre en miniature si j'avais les droits : il s'agit d'un super dessin de Fred et Hermione, que vous avez peut-être déjà vu, je vous mettrai le lien dans ma présentation, aussi ;)

Cette fois, je crois que je vous ai tout dit, alors je vous fais des tas des bisous !

Plume d'Ivoire.