Disclaimer : Eowyn et sa famille appartiennent à Tolkien et ses héritiers.
AN : Cet OS a été écrit dans le cadre des nuits du fof (un thème, une heure, un texte) pour le thème « chant ».
Le Chant du Cygne
Chant du cygne : expression apparue pour la première fois dans l'Agamemnon d'Eschyle, puis reprise par Platon, elle fait référence à la légende selon laquelle à l'heure de sa mort, le cygne, muet sa vie durant, chante une mélodie merveilleuse. Par extension, cette expression est utilisée pour décrire la dernière œuvre ou représentation remarquable d'un artiste, d'un poète ou d'un orateur.
Eowyn, la fille d'Eomund, troisième Maréchal du Riddermark, est morte quand elle s'est prise pour la première fois à appeler dans ses pensées son oncle « père » quelque mois après qu'il les ait recueillis son frère et elle après la mort de leurs parents.
Eowyn, la fille-sœur de Théoden, a lentement agonisé en voyant son oncle dépérir, son esprit petit à petit conquis par la sénilité et les mauvais conseils de Grima Langue-de-Serpent.
Eowyn, la fille de la Maison d'Eorl, est tombée en même temps que son cousin et futur Seigneur, en même temps que les villages de l'Ouestfold et que tous les enfants de la Marche qui ne verraient jamais toutes les années auxquelles ils avaient le droit de prétendre.
Eowyn, la Blanche Dame du Rohan, a été mortellement blessée quand on l'a empêchée de se battre pour son pays, quand on lui a ordonné de se réfugier dans les cavernes avec ceux qui ne pouvaient pas manier une arme et ce même alors qu'elle avait été entraînée aux arts de la guerre.
Eowyn, la femme, est morte quand l'homme qu'elle aimait, peut-être d'un amour plus teinté d'admiration que d'affection, l'a rejetée. Avec douceur et politesse, mais l'a rejetée néanmoins.
Alors quand après tout cela, on a ordonné à l'Eowyn qui était toutes les autres Eowyn de rester en arrière, exilée loin des siens, de n'avoir pour destin que celui d'attendre et de brûler dans la maison quand les hommes n'en auront plus besoin, alors cette dernière Eowyn s'est éteinte à son tour. Désormais, il n'y a plus que Dernhelm, un cavalier de la Marche comme les autres, libre d'aller se battre pour son roi et son pays et de courir à la ruine et à la fin du monde dans une aube sanglante comme Arda n'en avait plus connue depuis un Age. Libre de mourir et d'acquérir une éternelle gloire.
Si tant est qu'il y est encore des vivants pour la chanter..
