Chapitre 1: Elira Jones, Sirius Black
La porte de la classe s'ouvrit violemment et une jeune fille très essoufflée entra en courant. Mcgonagall se retourna et déclara d'un ton sec avant qu'une seule excuse puisse être prononcée :
-Encore en retard Miss Jones, il faudra penser à vous faire offrir un réveil un de ces jours.
-C'est que j'en ai déjà plusieurs, désolée professeur. Déclara avec assurance la jeune fille.
-Excuses acceptées Miss Jones, vous me ferez 100 lignes, et donnez moi tout de suite celles de la dernière fois.
Le professeur de métamorphose attrapa d'un geste sec le rouleau de parchemin que lui tendait son élève et reprit son cour impassiblement, elle avait l'habitude de ces retards. Encore essoufflée la retardataire s'installa dans le siège vide à côté d'une timide brune. Sirius sourit et empocha discrètement le galion que lui passait James en grommelant :
-Je ne comprends pas, j'avais demandé à Akina de la surveiller pour qu'elle soit à l'heure ce matin.
-Oui mais RIEN ne rendra ponctuelle cette fille là James.
Et Sirius observa en souriant la chevelure brun-roux coupée aux épaules de sa nouvelle source de revenu. Parier sur elle était décidément trop facile il occupa le reste du cours à balancer des boulettes de papier sur sa voisine d'en face, la timide petite brune qui passait toujours inaperçue. En sortant de la classe Lupin lui demanda avec un soupir :
-Tu as réalisé qui était exactement la fille que tu viens de martyriser ?
-Non pourquoi ? C'est quelqu'un d'important ?
-Oh, pas vraiment, c'est juste Akina, tu sais, la cousine d'Elira. Elira, tu te souviens, celle sur qui tu as parié.
Sirius ouvrit la bouche, interdit de stupeur, son visage se referma et il lâcha un flot de jurons, dans lesquels ressortait le fait de sa mort prochaine. Le jeune homme passa le reste de la journée à surveiller du coin de l'œil la dangereuse Elira.
-Alors, tu as peur d'une fille maintenant ? S'amusa James
-Moi ? Jamais ! Seulement il ne s'agirait pas qu'elle me prenne par surprise, tu sais à quel point elles sont vicieuses quand elles veulent. Répondit le plus dignement possible l'intéressé.
-Tout de même, marmonna Lupin, c'est quelque chose cette fille là, son imagination dépasse les limites du concevable !
-RIEN ne dépassera JAMAIS notre propre imagination pour les sales coups, soyons très clair là-dessus Remus, nous sommes les maitres incontestés des mauvaises farces. Renchérit James.
-Absolument ! Appuya Sirius qui reprenait confiance.
Elira demeura tout à fait impassible pendant toute la journée, la vengeance est un plat qui se mange froid, elle resta tout simplement avec Akina, comme elle en avait l'habitude et personne ne leur porta d'attention. Quand Sirius se réveilla le lendemain matin il eut la désagréable surprise de trouver penchée au dessus de lui le visage d'Elira, ses yeux bleu profond le transperçant. Avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit il fut aspergé d'un jet d'eau glacé puis d'un jet de boulettes de papier mâché qui restèrent étrangement collées sur lui, et, comme il eut la bonne surprise de le constater le soir même, son lit ne séchait pas et s'était transformé en marais grouillant de têtards et de petites grenouilles. Pour ce matin là, ce fut lui qui arriva en retard en cours. Sirius pensa alors à son tour à sa vengeance, elle l'occupa toute la journée jusqu'à ce que Peter couine d'une petite voix :
-Il faudrait peut-être réviser pour les ASPIC…
-Nous ne sommes qu'au début de l'année Peter, répondit machinalement James.
-Et puis nous n'avons pas besoin de réviser, nous sommes naturellement extraordinaires. Ajouta Sirius faussement offusqué.
-Ce qui est sur c'est que nous avons des entretiens avec Mcgonagall la semaine prochaine, les plannings sont dans le hall, soupira Remus.
-Déjà ? répondit James surpris.
-Oh, c'est surement pour les incapables qui ne savent pas quoi faire, comme cette Elira par exemple, répondit joyeusement Sirius.
-Je ne crois pas qu'elle soit incapable, couina de sa voix aigue Peter en se remémorant les sortilèges dont il avait fait les frais.
-Elira, tu as trouvée quelque chose à dire pour l'entretien ? Demanda Akina d'une voix inquiète.
-Oui, je ne dirais rien, il n'y a pas de raison pour que je lui dise quoi que ce soit, c'est ma vie non ? Et toi que vas-tu dire ?
-Moi ? Tu sais bien que je vais partir…
-Tu es sûre ?
-Elira, écoute. Je ne suis ici que parce que mère m'a demandé de garder un œil sur toi et de t'accompagner, ne grogne pas, tu le sais déjà. Mais ce n'est pas ma place ici, ce n'est pas mon pays, pas ma langue, pas mes coutumes, je n'ai rien à faire dans ce monde ci, cette magie là je ne peux pas la faire. Tu sais bien que je ne peux pas faire un seul sort correctement, ce n'est pas ce que je suis Elira, je dois rentrer chez moi, retrouver ma famille. Ne proteste pas mais mon avenir est déjà tout tracé et je n'ai nulle envie de le changer, je vais vivre avec mon clan c'est tout.
-Mais…
-Non, stop, tu te tais. Je n'ai pas vraiment d'amies ici, personne à regretter, personne à revoir, personne pour me retenir. La vie au sein du clan est tout ce que je souhaite, tout ce dont j'ai besoin. Je vais partir Elira, c'est tout, c'est comme ça, ça a toujours été comme ça.
-Bon, alors j'imagine que c'est moi qui vais me retrouver toute seule.
-Ne dis pas ça comme ça, je suis sûre que si tu voulais tu pourrais te faire beaucoup d'amies ici.
-Bah, ne t'en fait pas Akina, on survivra, parce que notre famille survit toujours.
Elle sourit et ouvrit un gros volume traitant des potions dans l'esthétique.
-Alors M. Black, un projet pour l'année à venir ? demanda Mcgonagall.
-Oh, vous savez professeur, il parait que c'est la guerre alors je dois me cacher pour que ma famille ne me tue pas, et puis je pourrais toujours aider à la recherche de nouveaux sortilèges…
-Oui, répondit avec aigreur sa directrice, vous en profiterez surtout pour paresser, ce n'est pas un jeu vous savez ! Quand je pense que Potter m'a dit la même chose... Vous devriez prendre exemple sur Evans pour une fois !
-JONES ! Hurla une voix dans la salle commune des griffondors, JONES ! Ton entretiens avec Mcgonagall était il y a un quart d'heure, tu as gagné une heure de retenue et le droit d'y aller tout de suite !
-Comme vous voudrez Monsieur le préfet, déclara dignement la jeune fille en se levant du fauteuil à haut dossier où elle était dignement assise.
Elle se dirigea ensuite à pas vifs vers le bureau de sa directrice de maison en se reprochant d'avoir encore oublié l'heure.
-Et bien miss Jones, 20 minutes de retards seulement, avez-vous une montre en plus d'un réveil ? Demanda sarcastiquement la vieille dame.
-Oui madame, je suis désolée. Répondit avec une insupportable grandeur dans la voix l'interrogée.
-Bon, lors de vos buses vous m'avez affirmez que vous aviez un projet mais n'en étant pas sûre vous avez préféré le taire et prendre les matières qui vous intéressaient. Vous voilà donc, en face de vos aspics avec potion, métamorphose, sortilège, botanique, soin aux créatures magiques, défense contre les forces du mal et arithmancie. Vos notes sont bonnes mais pas excellentes dans toutes les matières, et pourtant vous avez eut optimal à toutes vos buses, vous avez une explication miss Jones ?
-Naturellement professeur, il semble que sous la pression des buses mon cerveau ait subitement développé d'insoupçonnables capacités de mémorisation et des compétences magiques plus grandes que d'habitude.
-Vraiment ? C'est très surprenant puisque vous n'avez pas révisé l'ombre d'un instant et cela pour aucun de vos examens.
-Oh ? Et bien j'ai du me souvenir de tout ce qu'il fallait au moment approprié professeur, quelle chance n'est-ce pas !
-Vous voulez que je vous dise miss Jones, rien ne m'enlèvera de la tête que vous ne faites tout simplement pas votre maximum en cours.
-Je peux vous assurer professeur que je suis toujours à mon maximum.
-Dans ce cas vous faites donc exprès de rater une partie des questions, vos réponses à celles-ci sont d'ailleurs très divertissantes par leur extravagance.
-Ravie de pouvoir vous être d'une quelconque utilité.
-Mis à part votre désir manifeste d'énerver tout votre entourage, quel projet avez-vous pour l'année prochaine ?
-Mais de réaliser le plan que je forme depuis mes buses professeurs.
-Et peut-on savoir quel est-il ?
-Et bien je ne suis pas sûre que vous soyez exactement la personne avec laquelle je souhaite partager mes rêves pour le futur.
-MISS JONES ! C'est de votre vie qu'il s'agit, je ne veux que vous aider.
-Justement, c'est MA vie, je suis majeure, c'est moi qui décide maintenant et je peux vous assurer que vous ne pouvez m'apporter aucune aide professeur.
-Vous allez quitter un système d'encadrement et être propulsée dans un autre monde, celui du travail, personne ne sera là pour vous tendre la main, vous conseiller où vous aider, vous serez seule. Votre vie va basculer et vous refusez la moindre aide, vous entrerez seule dans l'inconnue. Miss Jones, vous allez entrer dans un autre monde, qu'est-ce que vous en dites ?
-Je dis ce n'est pas trop tôt.
Elle se leva dignement, se retourna et marcha d'un pas altier vers la porte la voix de Mcgonagall l'arrêta :
-Votre insolence ne vous mènera nulle part Elira, il faudra bien accepter de l'aide dans votre vie, personne ne peux vivre seul pour toujours, personne ne peux porter un masque en permanence. Pas même vous ne pourrez vivre qu'en défiant les autres, vous devrez faire des compromis, des concessions.
Elira tourna la tête par-dessus son épaule et regarda son professeur avec un sourire qui voulait dire « vous avez parfaitement raison mais nous verrons ce que je peux faire ». Et elle ouvrit la porte partit dans le couloir, marchant toujours de son pas lent et royal.
-Mis à part cela vous avez gagnez une semaine de retenue ! Cria la voix de Mcgonagall dans son dos.
La vieille dame se rassit et son regard erra un instant dans le vague, cette fille était terrifiante, et quelle aura imposante !
Elira regagna la salle commune avec un léger sourire sur les lèvres, elle passa le portrait et à peine entrée elle entendit des cris dans la pièce, un groupe de filles se disputait, et James criait sur Sirius. Peter écoutait de toutes ses oreilles et Remus essayait de lire. La jeune fille s'avança et Remus ferma le livre d'un coup sec, remarqua Elira et lui fit un signe en désignant le plateau d'échec. Elle sourit plus franchement et alla s'installer en face de lui. Pendant quelques secondes le groupe de filles resta muet puis la dispute repris.
-Akina est en haut, indiqua Remus.
-C'est très bien, répondit distraitement son interlocutrice en plaçant les pièces sur l'échiquier.
-C'est le jeu de Sirius, je doute de la bonne coopération des pièces, signala le garçon.
-Vraiment ? S'amusa sa partenaire.
Elle sortit sa baguette et retourna vers elle toutes ses pièces, elle leur adressa alors un regard perçant et Remus sentit les pièces frémir. La partie commença, chacun prenait tout son temps entre chaque coup, les filles avaient cessé leurs cris et James et Sirius se tapaient dessus à coup de coussins volants. Puis vers la fin, au moment critique, ils se mirent autour du plateau pour observer les joueurs, Remus avait un léger avantage. Le garçon lui prit une pièce, et lui annonça qu'elle avait perdue. Elle fronça les sourcils un instant puis eut un sourire éclatant découvrant une rangée de dents parfaites. Les quatre garçons restèrent interdit un instant, ils venaient de voir Elira sourire, c'était une humaine ! L'instant d'après elle avait gagné et ses pièces organisaient un chant pour célébrer sa réussite. Pour masquer sa défaite Remus demanda aux garçons l'objet de leur dispute.
-Sirius a écopé d'une semaine de retenue, mais sans moi ! Cria James.
-Et pourquoi ? Demanda machinalement Elira.
-J'ai fait un croche pied à Flitwick, il n'avait rien remarqué mais Mcgonagall m'a vu et m'a collé.
Soudain Akina déboula de l'escalier en criant :
-Elira ! Tu m'avais promis de m'aider pour les devoirs cette semaine, comment se fait-il que tu ais préféré te faire coller tous les soirs à la place ?
Les maraudeurs la regardèrent et demandèrent d'une même voix comment elle avait fait.
-Insolence envers cette chère Mcgonagall pendant l'entretien.
Ils la regardèrent avec de grands yeux, personne n'avait jamais eu ça !
-Tu aurais put te retenir, soupira Akina.
-Ou j'aurais pu aller encore plus loin, tu as de la chance : ce n'est pas un mois !
Une fois dans le dortoir, avant de tirer les rideaux de leurs grands lits à baldaquins, Akina se tourna vers sa cousine et lui demanda :
-Et bien, tu vois que tu peux te faire des amis quand tu veux, il suffit que tu « daignes » les approcher.
-C'est toi qui a demandé à Lupin de m'inviter aux échecs ?
-Et bien pas directement, je suppose que lui dire de tenter de t'approcher ne compte pas vraiment.
-Mmh.
Elles se tournèrent toutes les deux et tirèrent les rideaux avant de s'endormir rapidement.
Le lendemain Sirius et elle se retrouvèrent devant le bureau de leur bien-aimée directrice de maison pour leur première retenue de la semaine.
La porte s'ouvrit toute seule, la directrice était au fond, à son bureau et corrigeait des copies.
-Approchez et asseyez-vous, ordonna-t-elle sans lever les yeux.
Ils entrèrent et s'installèrent dans les fauteuils qui faisaient face au bureau de l'imposante dame, d'autres se seraient probablement mis sur le bout du siège, se tenant droit, tentant de faire bonne impression mais pas eux. Sirius s'enfonça dans le fauteuil et croisa les jambes avec désinvolture, affichant le sourire poli qu'on voit sur les lèvres des parents en rendez-vous. Elira s'enfonça également mais adopta plutôt la posture presque arrogante d'une reine dans sont trône. Mcgonagall leva enfin les yeux et soupira en voyant l'attitude de ses deux élèves impertinents.
-Et bien vous semblez satisfaits de vous trouvez ici jeunes gens.
-Qui ne rêve pas d'une soirée avec sa directrice de maison madame ? Demanda Elira d'une voix séduisante, affichant un sourire enjôleur. Que Sirius appuya par un sourire encore plus charmeur.
-Aucun de vous ne m'achètera, que cela soit bien clair. Déclara d'un ton sec la vieille dame.
-Loin de nous cette idée professeur, murmura d'un ton presque sensuel Sirius.
-Bon, vous ne semblez pas descendre de votre arrogance, je vous ai prévu quelque chose de passionnant ET d'utile.
Elle se leva fit apparaitre une table en face d'eux, avec encrier et plume et partit chercher quelque chose au fond de la pièce. Elira se pencha vers l'encrier et souleva la plume qui y reposait, l'encre était rouge. Sirius demanda d'un ton incrédule :
-Vous allez nous faire faire des enluminures pour vos manuscrits personnels ? Nous aurions pu nous contenter de lignes.
-Vous n'y êtes pas M. Black, comme aucun de vous ne révise j'ai de quoi mettre à l'épreuve vos connaissances, qui j'en suis sûre sont parfaitement complètes.
-Evidemment Madame, assura Sirius.
-Donc vous nous faites faire des séances de rattrapage ? Demanda avec un léger mépris Elira.
Mcgonagall posa alors en face de chacun une haute pile de parchemins gribouillés et déclara sarcastiquement :
-Non miss Jones, une mise en pratique des théories. Ces copies sont celles de premières années, vous avez de la chance, ce n'est que de la métamorphose ! J'ose espérer que vous pouvez corriger les fautes de premières années, bien sur je lancerais ensuite un sort pour vérifier que tout est corrigé alors faites ce travail sérieusement.
-Parce qu'il y a des sortilèges pour corriger ? S'indigna Sirius
-Bien sur que non Black, répondit le professeur en pinçant les lèvres, mais l'encre que vous utiliserez est soumise à un sortilège particulier, allez ! Au travail !
En rechignant Sirius attrapa le premier parchemin de la pile et commença sa lecture, pendant qu'il déchiffrait les pattes de mouche il gribouillait machinalement sur le bord de la feuille. Elira lut et corrigea rapidement sa première copie et se sentit le devoir d'assaisonner l'œuvre de quelques bons commentaires et de dessins expressifs. Au bout d'un moment chacun des deux punis regarda où en était l'autre, Elira aperçut la multitude de petits dessins sur les copies de son voisin et Sirius remarqua l'épaisse marge rouge de commentaires sur l'en-tête de chaque copie et les occasionnels dessins assassins qui pigmentaient le tout. Ils se regardèrent avec incrédulité et pour la première fois se sourirent. Ils partirent vers onze heures et demie et filèrent dans leurs dortoirs sans s'adresser la parole. Le lendemain les premières années de métamorphose ouvrirent de grands yeux devant leurs copies barbouillées de rouge, jamais ils ne s'étaient fait traiter de cafards, de résidus de poulpes ménopausés, où de bouffon des glace, jamais de petits dessins et barbouillis n'avaient pollués leur copie. Cependant aucun d'eux n'osa faire de remarque envers leur professeur. Le soir les copies à corriger furent celles des deuxièmes années, le soir suivant des troisièmes années, ils firent les quatrièmes et les cinquièmes années. Le dernier soir leur professeur leur adressa enfin la parole pour la première fois en une semaine :
-Et bien il semble que vos cerveaux aient eut une illumination, toutes vos corrections sont justes, je vous félicite.
-Mais ce fut un plaisir de travailler pour vous madame, déclara d'un ton presque enjôleur la belle Elira.
-Oui, la prochaine fois prévoyez quelque chose de plus…pimenté, ajouta le garçon de la même voix.
-Merlin, rappelez moi de ne plus jamais vous punir ensemble ! S'exclama Mcgonagall fatigué de ces charmeurs.
-Et bien, s'exclama Elira sur le chemin du retour, je suis surprise que personne n'ai porté plainte !
-Je trouve dommage de ne pas avoir eut à corriger les copies des 7èmes années, je pense qu'ils auraient tous été ravis de voir nos sublimes corrections, soupira Sirius avec un regret dans la voix.
-Si ce n'est que cela, je pense qu'on peut arranger les choses, murmura Elira avec un sourire.
-Comment, la grande Elira ferait une bêtise autre que l'insolence ? Se récria Sirius en surjouant la surprise.
-Et bien choisit ton moment…
-Je pense que pour une entrée splendide il faut que ce soit pendant son cours, disons au tout début, au moment d'entrer…
-Très bien, alors dans ce cas tu seras en retard avec moi, comme ça on se prendra la retenue ensemble, mais si ça dépasse une semaine Akina m'étripe donc je te tue au passage, c'est clair ?
-Très clair. Que vas-tu faire ?
-Moi ? Mais juste une erreur, une erreur fatale, en fait je pense qu'il serait mieux de ne pas le faire alors que c'est nous qui avons cours, disons juste avant le cours de potion, d'accord ?
-Les potions ? Mais pourquoi ?
-Tu es trop curieux Black, on te l'a déjà dis ?
-Bon, donc demain, avant Potion, en face de la salle de métamorphose, on sera en retard en Potion…mais je ne fais pas potion moi !
-Moi si, donc ça ira.
Ils étaient arrivés en face de la grosse dame qui se repoudrait lascivement en face de son miroir.
-Mot de passe ? demanda-t-elle distraitement.
-cafard à la citrouille. Marmonna Sirius.
-Non très cher, le mot de passe vient de changer, il est minuit 01 comme vous le savez surement.
-Donc, c'est avec élégance et assurance que vous refusez d'ouvrir le passage à Elira Jones ? Demanda avec un brin d'arrogance cette dernière.
-Oh ! Elira Jones, je suis désolée, je ne vous avais pas vue…mais la règle…je ne souhaite pas vous déplaire mais ce pourrait-être un intrus déguisé en votre…gracieuse personne.
-Mais en fin, je n'apprends jamais les mots de passes et vous me laissez toujours passer !
-Oui, mais là vous êtes avec Black, et c'est très suspect !
-Depuis quand suis-je suspect ? S'indigna le garçon.
-« La grande maison des Nattiowa règne sans partage, elle étend sa domination et gouverne avec justice, jamais défaite, jamais vaincue, jamais abattue, éternelle est la maison des Nattiowa ». Jamais personne d'autre que moi ne vous sortirais ça, maintenant ouvrez.
-Bien sûr, Miss Elira, désolée d'avoir douté, toutes mes excuses…
La grosse dame se répandait encore en excuses que les deux jeunes gens étaient déjà au pied de leurs escaliers de dortoir.
-Les portraits te parlent comme ça ? C'est écœurant, qu'est-ce que tu leur as fait ? demanda Sirius, dégouté de la facilité avec laquelle elle était entrée.
-Les portraits me parlent comme ils veulent, bonne nuit.
Avec un grognement Sirius monta dans son dortoir et s'endormit vite, comme il en avait l'habitude. Elira, monta également mais elle corrigea au crayon à papier le devoir d'Akina que cette dernière avait abandonné sur se table de nuit. Puis la jeune fille tira une volumineuse mallette de sous son lit et partit s'enfermer dans la salle de bain. Elle ouvrit sa mallette et installa sur le carrelage son chaudron pliable, elle alluma un feu magique en dessous et commença la préparation d'une mystérieuse potion à l'aide des nombreuses fioles d'ingrédients et de pré-potions qu'elle avait également dans sa valisette. Quand elle eut finit elle mit un échantillon dans un tube à essais qu'elle ferma d'un bouchon hermétique et plaça dans la mallette, elle mit une autre partie dans ce que nous appellerions un erlenmeyer qu'elle ferma également mais plaça sur le sol avant de ranger et nettoyer tout le reste. Quand elle partit enfin se coucher rien n'aurait put faire supposer qu'elle avait préparé une quelconque potion à part le récipient de verre émettant une faible lumière sur sa table de nuit.
Le lendemain Akina (qui corrigea proprement son devoir) et elle (qui avait dormi tant qu'elle pouvait) furent en retard en cours de Sortilège, leur première leçon. Le professeur Flitwick les excusa distraitement avant de poursuivre sa démonstration sur le sortilège protéiforme. Ensuite elles avaient Potion, Akina avait prit les mêmes options que sa cousine mais avait ajouté la divination.
-Part devant Akina, j'ai oublié un truc, marmonna Elira honteuse de mentir à sa meilleure amie.
-Alors Jones, l'aborda Sirius sur le chemin de la salle de métamorphose, il faut faire quoi ?
La jeune fille se posta devant la porte, sortit son erlenmeyer pleine d'une potion qui faisait de légers bouillons et déclara avec un sourire machiavélique :
-Tu te disputes avec moi, tu essaye de me prendre le flacon des mains, disons…pour essayer de savoir ce que c'est, il faut qu'on fasse sauter le bouchon, puis, avec tous les deux les mains sur la bouteille on tombe de manière à renverser la potion sur le bas de la porte. Il ne faut surtout pas s'en mettre sur les mains.
-Super, c'est facile à faire ! Mais elle fait quoi cette potions ?
-Surprise, bien sûr tu auras l'air catastrophé et désolé devant les dégâts.
-Cela va de soi.
Et il enchaina avec un geste pour prendre le récipient, qu'elle esquiva. Puis plus rapidement il s'empara de la bouteille et fit sauter le bouchon, la jeune fille réussit à remettre les mains sur sa préparation, chacun d'eux tirait de son côté, finalement, les mains en l'air, ils tombèrent à plat ventre devant la porte, renversant la potion sur les bas de la porte et les dalles en dessous. L'effet fut immédiat, la potion devint rose et le bas de la porte disparut, rongé par les bulles de la potion. De l'intérieur, Mcgonagall vit des bulles roses monter le long de sa porte, comme des puces excités, puis la porte s'ouvrir et vaciller, rongée par le produit. A terre, à la source du problème, se tenaient Jones et Black, à plat ventre les jambes en l'air car il semblait qu'ils étaient tombés, les mains dirigées vers une erlenmeyer vide, un air catastrophé sur le visage. Le sang de la vieille dame ne fit qu'on tour, elle hurla :
-BLACK ! JONES ! EXPLIQUEZ- VOUS !
Ils affichaient un air embarrassé et tentaient de se relevez tout en poussant l'autre à terre, avec une mine désolée Elira commença :
-Je suis désolée professeur, je me rendais en potions avec cet échantillon à la main quand Black a voulu me le prendre, nous nous sommes disputés et la bouteille s'est renversée quand nous sommes tombés.
-C'est vrai professeur, enchaina rapidement Sirius, mais c'est parce que Jones venait de me manquer de respect, je ne pensais pas…
-VOUS NE PENSIEZ PAS ? VOUS NE PENSIEZ PAS ? C'EST ÇA VOTRE PROBLÈME BLACK, VOUS NE PENSEZ JAMAIS !
-Professeur je vous assure, balbutia ce dernier.
-Allez, une semaine de retenue en plus vous fera du bien, oust, Jones ne soyez pas en retard en Potions où je demande au professeur Slughorn de vous rajoutez une semaine de retenue.
La jeune fille fila alors sans demander son reste et sans prendre le temps de ramassez son flacon, Sirius tenta lui aussi un repli stratégique mais la terrible vieille dame l'attrapa par l'oreille et lui donna pour mission de nettoyer les restes de potions. Les secondes années regardaient encore avec fascination le bas de la porte.
Le soir même les deux coupables se rendirent de nouveau au bureau de leur directrice de maison.
-Comme vous semblez insister, commença-t-elle, je vous donne donc les copies des sixièmes années.
Et elle posa devant eux un volumineux paquet de copies. Le plus sereinement du monde ils commencèrent les corrections, ajoutant dès qu'ils le pouvaient les fleurons de leur répertoire de jurons. Mais les sixièmes ne firent pas non plus de commentaires, ils se contentèrent de rire tout bas, se rendant bien compte par la différence des écritures que ce n'était pas leur professeur qui avait corrigé. Le lendemain ils attaquèrent les copies de leur propre niveau.
-Pas d'injustices où de préjugés ! Intervint sévèrement leur professeur.
Et elle commença par donner à Elira la copie de Sirius et à Sirius celle d'Elira. La jeune fille fut surprise, le garçon avait une écriture insoupçonnable, très lisible pour un garçon, presque jolie en fait. Et il avait répondu sérieusement à toutes les questions, il employait visiblement à dessein un style amphigourique et alambiqué mais une fois le sens des phrases établit les réponses étaient invariablement justes. A côté de la note O en haut du parchemin Elira inscrivit la mention suivante : « Peut faire mieux, style déplorable, même un poisson chat en bonnet de nuit pourrait faire mieux, abandonnez ce style de centaure complexé et alors vous serez probablement décoré de l'ordre de Merlin pour la perfection écœurante de votre travail ». Sirius quant à lui fut surpris dans l'autre sens, la jeune fille brillante qui se trouvait à ses côtés et corrigeait sans aucune faute ne semblait pas la même que celle qui avait rédigé le test. Très précisément les trois quart étaient juste et le quart restant était faux, il ne put s'empêcher de pouffer devant l'absurdité des réponses qu'il lisait même les Poufsouffles ne sortaient rien de tel. Un rire trop évident lui échappa cependant lorsqu'il lut la réponse sur l'animagisme : « L'animagisme c'est un animal magique qui se transforme un autre animal, bien que certains essayent de faire croire que ce sont des humains atteint d'une horrible maladie qui les force à se transformer en poisson poissons rouge-garou lors de la lune montante, ce qui reste tout de même plus plausible que l'aberration de voire des humains devenir à tout jamais de stupides animaux au cerveau réduit par faute de place dans la boîte crânienne, finalement on peut en conclure que l'animagisme est une légende et que ceux qui l'enseigne sont des imbéciles qui n'ont jamais regardé plus loin que le bout de leurs oreilles et qui ne cherche qu'à jeter de l'eau sur les braises pour raviver les conflits en suspens dans la métaphysique de l'être en suspens sous forme analo-psycho-autonomlo-gigue. ». Quand Mcgonagall s'aperçut du fou-rire qui l'agitait elle soupira :
-regagnez votre sérieux et considérez plutôt tout ce que cette gamine stupide me fait subir depuis son entrée à l'école.
Elira releva alors la tête en haussant les sourcils, affichant la figure même de l'innocence. Le garçon tenta alors de dessiner un poisson rouge-garou et d'autres petits bonshommes avant d'enchanter le tout pour que le poisson chasse et mange les autres personnages. Pendant le reste de la retenue chacun d'eux s'ingénia à trouver les commentaires, jeux de mots et dessins les mieux sentis pour leurs camarades de classe. Elira ajoutait de petits messages personnels comme « Comment va ton frère, guérit ? » car en dépits de son apparente solitude elle connaissait tout le monde.
Le lendemain, quand Akina reçut sa copie et vit dessus « Salut ma belle ! Et bien tu vois que tu n'es pas si nulle que tu souhaites me le faire croire, tu es très forte pour la théorie ! » Et en bas une phrase d'une autre écriture « Surtout n'empêche jamais Elira d'arriver en retard ! ». Elle s'aperçut que tous autour d'elle considéraient d'un air surpris leur travail et cherchaient d'un air soupçonneux autour d'eux qui pouvait bien être l'auteur de cette mauvaise farce. Elira s'amusait beaucoup du dessin enchanté et Sirius relisait d'un air scandalisé le commentaire de sa partenaire de retenue. Soudain James demanda à la ronde :
-Tient ! Mais est-ce que Black et Jones n'étaient en retenue de métamorphose hier soir ?
Puis plus bas il lança à Sirius :
-Je t'avais dit de ne pas te faire punir sans moi !
Dès que le cours fut finit la salle explosa en cris et hurlement et tous s'attroupèrent autour de Sirius et Elira, certains criaient des félicitations, d'autres des imprécations mais la plus part s'avéra enchanté du tour qu'ils avaient joués à la vieille dame. Cette dernière, surprise ramassa une des copies qui était tombée par terre, et ouvrit de grands yeux furieux. Le soir même elle posa devant chacun des puni un énorme volume de métamorphose de niveau troisième année d'étude et leur déclara qu'ils seraient testés à la fin de la semaine sur le contenu du livre complet et que tant qu'ils n'auraient pas 100% de réussite elle les garderait en retenue même si cela leur prenait jusqu'à la fin de l'année. Précautionneusement Elira souleva la couverture poussiéreuse de son volume et examina la table des matières, avec un soupir elle sortit un parchemin et une plume, recopia le titre du premier chapitre et entama la lecture.
-Tu vas prendre des notes ? Demanda Sirius abasourdis
-Juste marquer la notion essentielle, comme un mémo, si je relis la feuille tout me reviendra en mémoire… marmonna la jeune fille qui bientôt agitait sa baguette au dessus de l'ouvrage en tentant de déceler si un quelconque maléfice avait donné un sens caché aux mots mystérieux qui s'étiraient sur la page fine.
-Inutile Jones, coupa Mcgonagall, il faut juste que vous fassiez preuve d'un peu d'intelligence.
-Vous n'attendez tout de même pas qu'on étudie les deux premières années ? demanda Elira avec impatience.
-Vous faites comme pour vous miss Jones, je ne vous teste que sur ce livre là. Répondit avec un sourire sadique l'horrible vieille dame, ravie d'avoir enfin coincé l'orgueil de la jeune fille.
Mais au bout d'une semaine Elira obtint 100% de réussite à son test, au grand dam de Sirius qui n'eut que 90% et dût par conséquent rester une semaine de plus avec sa directrice bien aimée.
-Comment as-tu fait ? demanda un soir Akina à sa cousine
-J'ai lu le livre, il n'y a pas de mystère, cette fois je ne pouvais pas faire autrement, et elle jeta un regard mauvais à Sirius qu'elle tenait responsable de cette punition démesurée.
Ce dernier venait de s'étouffer dans son whisky pur feu quand il avait entendu qu'elle avait « simplement lu le livre ».
-Quel livre ? Intervint alors Lily qui cherchait avec désespoir d'autres élèves aussi sérieux qu'elle.
-Oh, le livre de troisième année d'études de métamorphose. Répondit avec nonchalance Elira qui rédigeait à la plume à papote son devoir de sortilège pendant que sa cousine prenait désespérément des notes.
Cette réponse marqua le début d'une grande amitié entre Lily et Elira.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire ce chapitre! Les chapitres suivants seront à peu près aussi longs, c'est ma première fanfic, et j'aimerai beaucoup savoir ce que vous en pensez!
