PROLOGUE

POV BELLA

The scientist – Coldplay.

Si un jour on m'avait dit que je serai là, sur cet immense tapis rouge au milieu des flashs, alors j'aurai tout simplement rougis et ris comme jamais auparavant.
Bella Swan ne pouvait pas être le centre de l'attention, Bella Swan ne pouvait pas être au bras de celui qui avait ravi son cœur lors de son adolescence. Bella Swan était banale, triste, battante mais défaitiste. Bella Swan ne pouvait être digne de tant de bonheur… Pourtant j'étais là.

Je n'entendais pas vraiment la foule autour de nous. Je me contentais simplement de serrer très fort sa main et de me noyer dans les yeux d'un vert émeraude de celui qui partageait désormais ma vie. Edward Cullen.
Il y a cinq ans, ce n'était qu'un nom, peu évocateur pour moi et d'une pauvre crédibilité. Puis il est devenu une obsession pour tout transformer dans ma pauvre existence.
Il m'offrit son plus beau sourire et je percevais au loin les cris de ses fans. Les flashs ne cessaient plus, les lumières du Grand Rex éclairaient toute l'avenue et là près de la porte d'entrée de l'immense cinéma, se tenaient ceux qui avaient changé ma vie. La pauvre et insignifiante Bella Swan n'était plus si invisible, plus si sensible, plus si idiote qu'elle l'était.
Maman m'avait toujours dit « l'amour n'existe pas, il n'est que le reflet de la solitude. Le jour où tu seras prête à entrevoir ta vie différemment que par cet acteur, tu te rendras vite compte de la réalité, et ce jour là ma chérie tu trouveras quelqu'un digne de toi ou du moins une pâle réplique des princes charmants des livres ou histoires que tu dévores ». Renée était le genre de femme à repousser l'amour même si elle était une bonne vivante. Puis elle avait retrouvé l'amour avec Phil peu de temps après cette déclaration, ce qui fut le plus beau cadeau au monde pour moi. Elle méritait d'être heureuse après avoir été si déçue de la relation qu'elle entretenait avec Charlie… mon père.
Même si pendant ces deux ans les choses s'étaient arrangées entre nous, et ce grâce à Edward, notre relation était quelque peu tendue. Horriblement tendue. Je ne lui pardonnerai sans doute jamais le mal qu'il m'avait fait, même s'il a eu autant mal que moi, je ne pouvais pas oublier cette partie de mon cœur qui s'était décrochée.

Tandis qu'Edward me tira un peu plus vers lui, comme pour me rapprocher encore plus et marquer son territoire, je croisais les yeux de mes meilleures amies : Angie, Alice et Rose qui semblaient pleurer silencieusement tandis que Esmé, Carlisle, Emmett, Jasper et les autres souriaient, faisant des signes de la main aux paparazzis, ceux-là même que nous avions fuit depuis le début de cette histoire. Je les détestais toujours un peu, comme Edward d'ailleurs qui faisait tout pour les éviter ou les affronter du regard. Cela me fit rire et il rit aussi devant les images qui traversent nos esprits qui semblaient sur la même longueur d'onde.

Nous arrivions à hauteur de notre famille, scellant à jamais nos destins. Je laissais derrière moi la petite Bella Swan maladroite pour entrer dans ma nouvelle vie et refermer la période mouvementée de celle d'Edward. Il me jeta un coup d'œil et je savais pertinemment qu'il voyait devant lui la même scène qui ne cessait de me revenir à la mémoire. Notre rencontre mouvementée, notre première discussion, nos premières disputes, notre belle amitié, notre complicité, notre déchirement puis nos déclarations si inattendues.
En avançant je me rendais compte qu'il fallait vraiment être stupide pour ne pas voir la réalité en face. Angie m'avait toujours dit de suivre mon cœur tandis que les autres me disaient de laisser tomber, ou de vivre pour autre chose… Cependant les signes qui s'étaient imposés à moi devenaient indéniables mais ils m'avaient fait trop peur et le destin avait voulu se jouer de moi. Alors j'avais suivi le conseil des autres en abandonnant peu à peu toute quête du bonheur.
Il y a deux ans, à mes 21 ans j'avais décidé de survivre plutôt que de vivre. D'oublier mes rêves et d'avancer dans une vie sans but précis. Edward était là à chaque pas, dans chaque chanson, dans chaque film que je voyais. J'en étais à m'accrocher à cet acteur si fort que mon cœur ne battait plus. Je n'étais pas vraiment vivante, pas vraiment là à part pour les autres parce que je vivais plus pour eux que pour moi. J'étais heureuse mais il me manquait ce petit quelque chose décrite si bien dans les livres, les chansons et les films.

Jusqu'au jour où tout à basculer comme ils l'avaient prévu…