Chapitre 1.
Bonjour à tous et merci de commencer cette fic, qui je pense, est celle dont je suis la plus fière. J'aime beaucoup les personnages de CDZ, particulièrement les chevaliers d'or. Cette fic est consacrée à Saga, et son appréhension envers sa maladie de TDI (Trouble de l'identité). J'espère qu'elle vous plaira. J'attends vos réactions en commentaires. A bientôt chers lecteurs :)
"Tu es un amour Saga. Tu es l'homme le plus doux que je connaisse." "Je pense que tu es le meilleur de tous les chevaliers." "Personne ne peut se comparer à toi Saga, tu es certainement le plus fort !" "Je prends toujours plaisir à passer du temps près de toi." Décidement, c'était fou comme Saga était aimé de tous. Des chevaliers, des villageois, des jeunes apprentis, tout le monde faisait tout le temps son éloge et clamait son habilité et sa force au combat, ainsi que sa beauté. Oui, les chevaliers étaient le fantasme de bien de jeunes femmes, mais Saga était de loin au dessus. Le nombre de jeunes femmes qui le désiraient était bien grand, bien que le Gémeau en avait toujours gardé une pudique mais aimable distance. Certains disaient qu'il était intimidé. D'autres, qu'il n'était simplement pas intéressé. Il ne parlait que peu de sa pensée, alors on ne pouvait que faire des hypothèses sur sa personne.
Saga, celui qu'on appelait l'incarnation d'un dieu, le plus grand des chevaliers, et à qui tout le monde promettait la future place de grand pope. Oui, mais ça, c'était maintenant il y'a longtemps. Assez longtemps pour que certains ne puissent plus s'en souvenir à présent. Les années étaient passées, le mal était fait. Sa maladie l'avait poussé à une extrême regrettable, et même s'il avait décidé de se punir par le suicide, le combat contre Hadès avait dut le ramener sur terre pour de nouveau affronter le regard de chacun de ses frères d'armes. Mais une fois Hadès vaincu, et que tous revinrent à la vie, le chevalier des gémeaux avait l'esprit rempli de questionnements.
Maintenant que tout était accompli, il ne voulait pas rester ici. Il sentait la rancoeur dans le regard de plusieurs chevaliers, qui depuis n'avaient toujours pas pardonné. Même Shion, le Grand Pope, bien qu'il en était silencieux, gardait une réserve envers le Gémeau. Après tout, il l'avait pris au piège et terrassé, même si cela faisait des années, étais-ce si facile à oublier...? Shura, à qui il avait ordonné l'assassinat du Sagittaire en le faisant passer pour un traitre, ne lui accordait ni regard ni attention. A vrai dire, il faisait parti de ceux qui ne lui avaient plus adressé la parole depuis le temps. Et le frère du Lion ne cachait pas le mépris qu'il ressentait pour Saga, disant qu'être face à lui était au dessus des forces. Mais le plus pesant dans tout ça pour le Gémeau, ce n'était pas vraiment les jugements ou les regards blessants. C'était surtout sa propre culpabilité.
- Je ne peux pas rester au Sanctuaire tant que je ne suis pas guéri, déclara t'il faiblement face à Shion et Athéna ainsi que tous les autres chevaliers. Je pense que c'est parce que j'ai manqué de vigilance que tout ceci est arrivé. Je suis malade depuis l'adolescence et je pensais sincèrement pouvoir passer au dessus de ça, mais je me suis trompé. Tellement de choses sont arrivées à cause de moi... A présent je demande la permission de me retirer afin de traiter cette maladie convenablement. Je ne veux pas créer le malheur une seconde fois.
Alors c'était ainsi, les chevaliers n'imaginaient pas qu'il s'en aille de la sorte. Une ambiance bien triste prenait place, plusieurs avaient du mal à croire que ce Saga qui avait tellement été vanté de tous, pouvait aujourd'hui avoir un tel discours. Shion se leva et s'approcha du gémeau :
- Je ne suis pas fâché contre toi, dit-il. C'est moi qui t'ai donné cette armure et sache que je ne le regrette pas. C'est moi qui suis couvert de honte de n'avoir rien vu après autant d'années près de vous tous. Je n'imaginais pas une seule seconde que tu étais malade.
- Non..., répondit Saga en baissant la tête. J'ai tout fait pour le cacher parce que je voulais vraiment avoir la chance de devenir chevalier un jour et protéger Athéna de mes propres mains. Alors, Kanon a beaucoup veillé sur moi... J'ai été égoiste et je le regrette amèrement.
- Saga, je pense que c'est une sage décision, dit Athéna les mains croisées. Nous t'attendrons ici et dès que tu seras remis, tu pourras à nouveau revêtir l'armure des gémeaux. Prends soin de toi, et ne nous oublie pas...
- Je ne pourrais jamais vous oublier, même si je le voulais...
Il ressentait de la tristesse dans la salle. Ils étaient tous bouches fermées, à regarder ce qui était en train de se passer mais aucun ne disait mot, comme impuissants, comme spectateurs face à cette scène. Et pourtant, Saga avait tant de chose à leur dire, à chacun. Mais il commençait à se sentir de trop dans le Sanctuaire, de trop dans leur vie, même si certains s'entêtaient à lui faire comprendre que ce n'était pas le cas. Il fallait qu'il s'arrête, prenne soin de lui et guérisse. Ne serais-ce que pour eux, il se devait de le faire.
- Si tu t'en vas je viens avec toi, dit son jumeau en s'approchant de lui. Il faut bien que quelqu'un prenne soin de toi.
- Je ne suis pas handicapé.
- Pardon mais, si. Et je refuse de te laisser tout seul.
Saga abandonna immédiatement, il savait que quand son frère avait quelque chose en tête, il fallait s'appeler Zeus pour l'en faire sortir. Ils avaient passé toute leur enfance et leur adolescence ensemble, s'aimant et se disputant, se battant et se défendant, mais depuis que la maladie de Saga s'était montrée quand ils étaient encore tout jeunes, Kanon avait développé une surprotection, presque étouffante envers son frère. Il ne le quittait pas, mordait tout ce qui le touchait et veillait à ce que son traitement soit prit correctement. Il l'avait aidé à dissimuler la vérité et à gagner l'armure des gémeaux. L'ainé ne s'était jamais douté qu'en prenant cette décision, son frère le suivrait. Le gémeau sorti de sa rêverie en entendant la voix d'Aldébaran.
- On pourra au moins venir te voir ? demanda t'il.
Saga posa les yeux sur lui ne sachant pas trop quoi répondre. C'était quand même surprenant que l'un d'entre eux souhaite le voir après tout ça. Mais au moins, ça le rassurait un peu. Peut-être y'avait il une petite chance de renouer...?
- Oui... Bien sûr. Si mon cerbère de frère vous laisse entrer.
Aldébaran sourit à sa réponse. Il comptait bien passer de temps en temps et s'assurer que Saga s'en sortait. Au diable la rancune, la haine et toutes ces choses, cet homme avait besoin de soutien et il lui en donnerait.
Le lendemain, Saga emménageait dans un petit appartement, bien loin du Sanctuaire et de toute sa prestance. Il avait choisi une petite ville, où il faisait beau et où personne ne le connaissait. Il déballait ses cartons et commençait à ranger, accompagné de son frère qu'il avait convaincu de ne pas s'installer ici. Kanon serait à quelques maisons du voisinage et aurait un double des clés, débarquerait quand il en aurait envie, mais au moins Saga aurait de l'espace pour respirer un peu. Il avait besoin de repos et de réfléchir de façon solitaire. Ici, ce n'était pas aussi joli et aussi spacieux que la maison des gémeaux, mais peu lui importait. Il y'avait un salon, une cuisine, une petite salle de bain et sa chambre, c'était largement suffisant. Une télévision trônait aussi au salon question de se changer les idées. Saga n'avait jamais été très bouquin, il fallait absolument que ça bouge. De plus, son hygiène de vie serait complètement changée : plus de réveil à quatre heure du matin, plus d'entrainements et de sport intensif, plus de méditation, rien, juste des soins et du repos.
Une fois chaque chose à sa place, l'ainé s'asseya sur le canapé en soufflant. Kanon le rejoignit :
- J'ai fini de monter le lit. J'ai laissé tes cachets sur le chevet, attention à bien les prendre. Tu veux que je te cuisine quelque chose ?
- Non, je me débrouillerai. Kanon... Tu ne me détestes pas ?
- Je ne suis pas sûr de vouloir en discuter en détail, mais non, je ne te déteste pas.
Prendre soin de Saga avait été une tâche rude, peut-être même bien trop rude pour le jeune qu'il était à l'époque. Saga avait un trouble de l'identité depuis ses 13 ans, et cette maladie avait emmené des sautes d'humeur, de la dépression, des crises identitaires sérieuses et parfois même violentes. Peut-être un peu trop pour les petites épaules de son cadet à l'époque. Mais il s'y était habitué, cela ne faisait plus grand chose à Kanon depuis bien des années. Saga lui avait tout fait en pleine crise. Entre les insultes, les coups et toutes ces extrêmes, l'ex dragon des mers était bien trop vacciné pour se mettre en colère à l'heure qu'il est. Il s'assied près de lui et passa son bras autour de ses épaules, posant sa tête contre la sienne :
- On est une équipe tu te souviens ? dit Kanon d'un ton rassurant. Je ne te laisserai jamais en arrière. Je ne retournerai pas au Sanctuaire tant que tu resteras ici.
- Quelqu'un doit protéger la maison des Gémeaux Kanon..., répondit l'ainé.
- Je ne suis pas chevalier des gémeaux, affirma t'il en haussant les épaules.
- Ne joue pas avec les mots et prends en soin, tu sais que c'est important pour moi. Je ne sais pas combien de temps il faudra avant que je guérisse.
Du moins, s'il guérissait un jour. Pourrait il un jour guérir de tout ça, et revenir sans plus avoir honte ? Ce serait certainement le plus beau jour de sa vie, juste après celui où Athéna lui accordait son pardon.
