Si tout avait été différent

Chapitre 1 – Deux options peu alléchantes

Draco Malfoy était d'humeur massacrante. Assis à la table des Serpentards il foudroyait son assiette du regard, l'air sombre et dur, s'appliquant à ne pas écouter les conversations ridicules des autres Serpentards. Ils venaient tous de rentrer des vacances d'hiver et toutes les discussions tournaient autour du même sujet : les cadeaux de Noël. Non pas que Draco n'est pas eu de cadeau, quelle idée ! Evidement le jeune héritier avait eut une salle remplis de paquets en tout genre et avait adoré les fêtes de fins d'années. Ce qui l'avait mis dans cet état c'était ce qui était arrivé après. Pour être précis exactement un jour trois heures et cinquante-cinq minutes avant qu'il ne monte dans le Poudlard express. Et tout était la faute de son imbécile de père.

Lucius Malfoy était un homme peureux. Un homme obnubilé par le pouvoir, l'argent et la puissance, mais très peureux. Donc lorsque le Seigneur des Ténèbres lui donnait des ordres, Lucius Malfoy s'en pressait de les exécuter. Or les derniers ordres qu'il avait reçu étaient pour le moins… contrariants. En faite c'était simple : Voldemort voulait que Draco Lucius Malfoy tue Dumbledore de sa main. Tout aurait été simple si Draco n'avait pas dit non, s'exposant ainsi à la colère de son paternel. Et tout le monde savait que lorsque Lucius était énervé, Lucius était violent. C'était donc pour cette raison que Draco avait passé sa dernière journée de vacances attaché à une chaise, subissant sortilège « endoloris » après sortilège « endoloris ». Encore et encore. Jusqu'à que sa mère intervienne.

Narcissa Malfoy était la seule faiblesse de son mari et la seule allié de son fils. Toutefois elle n'était pas toute puissante et si elle parvint à éviter à son Draco d'autres heures de torture elle ne pu empêcher son mari de lui poser cet ultimatum qui torturait l'adolescent depuis deux jours. Soit il tuait Dumbledore avant la fin du trimestre, soit son propre père le livrait au Seigneur des Ténèbres. Et personne ne voudrait être livré au Seigneur des Ténèbres. Pas même le fils de son serviteur préféré.

Draco Lucius Malfoy n'avait cependant pas la moindre envie de tuer le directeur de Poudlard et encore moins devenir un Mangemort après cela. Il était encore jeune et innocent. Certes légèrement méchant sur les bords mais pas de quoi commettre un meurtre ! Mais rien que penser à ce qui arriverait s'il ne le faisait pas… Le jeune blond frissonna et jeta aux autres Serpentards un regard doublement assassin. Comme il voudrait être l'un deux. Être méchant et craint sans pour autant avoir à servir le pire sorcier en personne ! Non, en faite… Ses yeux papillotèrent jusqu'à l'autre bout dans la Grande Salle et il resta un court instant à observer la table des Griffondors. Ils riaient, mangeaient avec voracité, se racontaient leur vacances ou parlaient du prochain match de Quidditch à venir. Oui, il aurait voulu être l'un d'entre eux. Son regard dévia alors légèrement et rencontra l'horrible tête brune à lunette si reconnaissable d'Harry Potter. Il retira ce qu'il venait de penser. Pour rien au monde il ne voudrait être un Griffondor ! Yeurk…

« -Tu manges pas Draco ? »

Le jeune Malfoy leva un regard dégouté vers Crabbe qui lui parlait, la bouche pleine, une cuisse de poulet dans la main. Il fit non de tête et le petit gros s'empara dans son assiette, encore intacte. Blaise Zabbini se laissa alors tomber à côté de lui, mangeant avec élégance une grappe de raisin.

Tu as passé de bonne vacances Draco ?

« -Géniale.

-Ton visage dit le contraire, répliqua le brun.

-Il fait toujours cette tête la, fit remarqué Pansy Parkinson qui était assise juste en face. »

Tous les Serpentards hochèrent la tête. Draco ne dit rien mais sentit bien le regard de Zabbini qui s'attardait sur lui. Blaise avait toujours été le plus futé et Draco avait souvent du mal à lui cacher ses émotions. Et comme il s'en doutait, le brun ne laissa pas tomber.

« -Alors, tu as eu quoi pour Noël ? demanda-t-il »

D'un geste nonchalant, Draco posa son poignet sur la table et un silence s'abattit soudainement sur le groupe. Un sourire prétentieux se dessina sur le visage du blond. Les yeux de Blaises s'étaient arrondis de stupéfaction.

« -Oh mon dieu… Draco ! C'est une Rolex ! C'est une Rolex, n'est-ce pas ? Pitié dis-moi que ce n'en est pas une.

-Quoi ? Ca ? fit-il d'un ton nonchalant en regardant sa nouvelle montre. En effet il me semble que c'était ce qu'il y avait écrit sur le paquet. Rolex. Mais tu sais je n'aime pas beaucoup les montres… »

Et là, les Serpentards se lancèrent dans une de leur activité favorites : maudirent Draco et la si gigantesque fortune des Malfoy.

L'heure du repas se termina et le blond sortit de la salle accompagné des Serpentards sans remarquer que le professeur Snape et Dumbledore avaient les yeux fixés sur lui. La plupart des élèves vêtus de vert et d'argent se dirigèrent vers leur salle commune mais Draco n'avait pas envie de se retrouver dans le brouhaha qui régnait toujours là-bas. Profitant d'un moment de discussion enflammé sur la personne la plus sexy de Poudlard, il s'éclipsa discrètement. Pff, ils n'avaient pas besoin de réfléchir autant, il était évident que Draco Lucius Malfoy était la personne la plus sexy de Poudlard ! Il allait se lancer dans une éloge mentale de lui-même lorsque le beau blond repensa à son problème. Il ne pouvait décemment pas tuer Dumbledore ! Et si il n'y arrivait pas, qu'allait-il se passer ?

Le jeune homme déambula dans les couloirs pendant un long quart d'heure, perdu dans ses pensées. Il réfléchissait depuis si longtemps que son cerveau n'arrivait plus à formuler de phrases cohérentes hormis « tuer Dumbledore ou mourir… dans d'atroces souffrances ». Une voix qu'il connaissait retentit dans le couloir et, par instinct, son visage pris une expression de dédain. Dans le couloir adjacent se trouvait Weasley, Granger et Potter, en pleine discussion écœurante et indécemment griffondorienne. Son estomac se noua lorsqu'il croisa le regard émeraude du grand brun à la cicatrice et une lueur de haine se mit à briller dans son regard. Rien que le voir lui donnait envie de gerber.

« -Alors Potter, cracha-t-il. Toujours aussi mal entouré à ce que je vois ? Une sang-de-bourbe et un… Weasley. Franchement je te plains. Mais je suppose que ce que l'on dit est vrai. Qui se ressemblent s'assemblent. »

Il avait pris volontaire son ton le plus détestable et un petit sourire de peste ornait ses lèvres. Le visage d'Harry se décomposa et il répliqua sur un ton tranchant :

« -Ta gueule Malfoy ! Viens pas me faire chier aujourd'hui ou tu vas le regretter ! J'ai d'autre chose à faire que tes jeux de gamins !

-Oh se pourrait-il que le grand Harry Potter est passé une mauvaise journée ? demanda Draco sur un ton insolemment angélique

-Oui Malfoy, j'ai passé une très mauvaise journée ! Parce que vois-tu il y a des gens qui ont des problèmes bien plus importants que les tiens ! »

Le sourire du blond disparut immédiatement. Il fixait Harry d'un air soudainement sérieux, voir effrayant, la colère l'envahissant.

« -Et qu'est-ce que tu sais de mes problèmes Potter ?!

-Mais y a rien besoin de savoir Malfoy ! Tu es toujours entrain de faire un caprice pour ci ou ça ! Parce que tu n'es qu'un putain de gamin pourri gâté, narcissique, égocentrique, débile, égoïste qui ne voit pas plus loin que son putain de nez ! Et un lâche en plus ! Au moindre problème tu cours te réfugier dans les robes de ton papa ! »

S'il y avait bien une chose qu'il ne fallait pas faire ce jour-là, c'était de parler de son père à Draco Malfoy. Et Potter venait de le faire. L'héritier était devenu étrangement sombre mais Harry continuait de le provoquer :

« -Quoi Malfoy ?! Je n'aurais pas du dire ça hm ? Je t'ai vexer dont tu ne dis plus rien ? »

Draco n'a rien répondu. En temps normal il aurait répliqué sur un ton aiguisé une remarque blessante sur le fait que Harry, lui, n'avait plus aucun parent chez lequel se réfugier. Mais aujourd'hui Draco Malfoy était d'une humeur massacrante. Il s'est avancé vers Harry, l'air meurtrier. N'importe qui aurait prit peur mais pas Harry Potter, qui au lieu de s'enfuir dit simplement :

« -Ne crois pas que tu me fais peur Malfoy. »

Le Serpentard sortit sa baguette sous le regard incrédule des trois Griffondors. Ce n'étaient pas inhabituel que Harry et Draco s'agressent ainsi verbalement, mais jamais ils n'avaient recours à la violence et sûrement pas à la magie. Et avant qu'ils aient le temps de sortir leurs baguettes à leur tour, Draco pointa la sienne sur Harry et murmura un seul et unique mot. Un mot terrible.

« -Endoloris… susurra-t-il »

Celui-qui-à-survécut se recroquevilla en un horrible gémissement. Hermione poussa un cri et Ron plaqua ses mains contre sa bouche. Trop choqué pour réagir, ils regardèrent Draco lancer une nouvelle fois le sortilège impardonnable. Et encore une fois, puis encore une fois, et à nouveau encore. Harry se tordait sur le sol, hurlant à s'en décroché les poumons. Hermione se rua contre le Serpentard mais Draco était hors de contrôle. Il avait pété les plombs, littéralement. Il ne voyait plus Potter, ni même les deux autres. En ce moment, il était assis sur une chaise dans un des cachots du Manoir Malfoy, face à lui Lucius récitait sorts interdits après sorts interdits et sa voix lui faisait écho :

« -Endoloris… EndolorisEndoloris… Endoloris ! Endoloris ! »

Il avait perdu la raison. Il ne savait plus pourquoi il frappait, ni qui. Mais, rompant sa transe, une voix forte et puissante recouvrit la sienne :

« -Expelliarmus ! »

La baguette de Draco s'envola de ses mains et atterrit dans celle du professeure Mc Gonagald. Le jeune Serpentard papillota des paupières, se rendant alors compte que de grosses larmes roulaient sur ses joues. La directrice de Griffondor s'avança vers eux, accompagnée de nombreux professeurs et préfets, alertés par les cris de Potter.

« -Mr Weasley, Mlle Granger emmenez Mr Potter à l'infirmerie le plus vite possible. Quand à vous Mr Malfoy… DANS LE BUREAU DU PROFESSEUR DUMBLEDORE IMMEDIATEMENT ! Et que l'on prévienne le professeur Rogue ! »

Tout le monde se mit à courir dans tous les sens, les uns accompagnant Harry à l'infirmerie, les autres courant vers les salles de potions. Malfoy encore déboussolé, se raidit en entendant le nom d'Albus Dumbledore. Non, il ne devait pas se retrouver face à lui ! Tout le monde sauf lui ! Et sans perdre une seconde de plus, il se mit à courir aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Il fila à travers les couloirs sous les regards étonnés des autres élèves, tandis que le professeur Mc Gonagald hurlait d'indignation. Il passa devant deux premières années Poufsouffles.

« -Tu as vu ? chuchota l'une d'elle à son amie. C'est Draco Malfoy ! Il a l'air vachement énervé.

-Peut-être que son papa ne lui a pas acheté tous les cadeaux qu'il voulait pour Noël. »

Elles se mirent à glousser. Draco s'arrêta net. Non vraiment, ce n'était pas le bon jour pour parler de son père ! Il se tourna vers elle et leur lança un regard si meurtrier qu'elles reculèrent jusqu'à l'autre bout du couloir.

« -Je viens de réduire le héros de Griffondor à l'état de pauvre bébé gémissant vous ne voudriez pas que je fasse de même avec vous ?! dit-il d'une voix glaciale.

-Draco Malfoy. »

Le jeune sorcier se figea, avant de se retourner lentement, très lentement. Derrière lui se tenait le sorcier le plus connu et le plus puissant du monde entier. Albus Dumbledore. Le directeur de Poudlard. L'homme à abattre.

« -Suis-moi je te prie, Draco. »

Il déglutit, mais ne pouvant pas s'enfuir de nouveau il n'eut pas d'autre choix que d'obéir. Il croisa alors le regard de Severus Snape, le professeur de potion, debout à l'autre bout du couloir. L'homme le regardait d'un air qui aurait été indéchiffrable pour quelqu'un d'autre que Draco Malfoy. Cet air disait « Fais. Le. ».

Lorsque le vieil homme referma la porte derrière lui, Draco avait pris sa décision. Oui, il tuerait Dumbledore, comme le lui avait demandé son père. Le vieillard lui tendit une chaise et le jeune homme s'assit. Mais il ne prit pas la parole, se contentant simplement de le fixer de ses yeux bleus glacés.

« -Il le méritait, grogna Malfoy.

-Oh mais j'en suis certain Draco. Il me semble que tu traverses une période difficile en ce moment hm ? »

Le visage de Draco se défit et au contraire le directeur se mit à sourire. Il s'assit à son tour, de l'autre côté du bureau.

« -Allons Draco, tu pensais que je l'ignorais ? Que tu as décidé de me tuer à l'instant où tu es entré dans mon bureau, hm ?

-Je n'ai pas le choix ! répliqua le garçon.

-Tss, tss, fit le vieil homme. On a toujours le choix Draco. »

Le blondinet leva les yeux au ciel, plus qu'agacé. Il avait toujours eu horreur des réflexions savantes de Dumbledore, comme s'il savait tout sur tout !

« -Parce que vous pensez qu'être livré au Seigneur des Ténèbres est une option ?

-C'en est une en effet. Certes peu alléchante mais il s'agit bel et bien d'une option, répliqua Dumbledore.

-Entre vous tuer ou me faire tuer j'ai déjà fais mon choix. Je ne suis pas un Griffondor.

-Cela t'empêche-t-il d'être courageux ? »

Draco fronça les sourcils mais l'homme ne cessa jamais de sourire. Il se leva et se dirigea d'un pas lent vers sa bibliothèque.

« -Ton problème, Draco. C'est que tu ne réfléchis pas à l'essence du problème. Tu ne penses qu'à la question posée. Pas à ce qui pousse cette personne à te la poser.

-Vous ne pouvez pas vous empêcher de parler comme en énigme hein ?! fit observer le Serpentard et Dumbledore lâcha un rire. »

Il revint s'asseoir et posa devant Draco une fiole. Sous le regard encourageant du directeur il s'en saisit et lut l'étiquette :

Si tout avait été différent…

« -Qu'est-ce que cela veut dire ? dit-il au sage

-Je te l'offre, répondit calmement Dumbledore. Il s'agit ta troisième option Draco. »

Perplexe, le jeune sorcier fixa un long moment le flacon. Si tout avait différent, il n'aurait certainement pas été obligé de choisir entre la vie et le meurtre.

« -Qu'est-ce que vous voulez en échange ? Que je ne vous tue pas ? Que je vous dise où se trouve le Seigneur des Ténèbres ?

-Oh non Draco, pas du tout ! Je veux quelque chose de simple. Que tu t'excuses auprès d'Harry Potter. »

Silence. Donc il s'excusait auprès d'Harry Potter et tout ses problèmes disparaissaient ?

« -HORS DE QUESTION ! s'écria-t-il en se levant d'un bond. »

Pour rien au monde il ne présentera ses excuses à Potter ! Les Malfoy ne s'excusent pas ! Il avait une réputation à tenir tout de même. Visiblement, Dumbledore ne s'attendait pas à ça car il perdit son sourire et fronça les sourcils. Alors étonné vieux chnoque ?! Quoi ? Draco pouvait tout ce qu'il voulait dans sa tête ! Même insulter Dumbledore de vieux chnoque !

« -Et bien je garde donc ceci, dit le directeur en récupérant la fiole. »

Draco se leva, et regarda le vieil homme d'un hautain qui était si naturel chez lui.

« -Tu auras seize heures de colle pour avoir user d'un sortilège impardonnable. »

Le Serpentard hocha la tête et quitta le bureau sans plus tarder. Avait-il bien fait d'écouter sa fierté plutôt que la sagesse du vieux sorcier ? Encore plus énervé que ce matin, il traversa l'école d'un pas énergique, entra à Serpentard, ne s'attarda pas dans la salle commune et s'engouffra directement dans sa chambre pour s'emmitouflé sous sa couette. Quelques secondes plus tard, Blaise Zabbini entra à son tour dans le dortoir.

« -Draco, dit-il d'un ton sans appel.

-Laisse-moi. »

Il tira sur ses drap sans prévenir, ignorant le regard malfoyien qui lui lançait. Sans aucun doute s'était bien un Serpentard de pur souche pour ne pas trembler devant son regard assassin. Le grand brun s'assit au bord du lit.

« -Draco, je suis ton meilleur ami tu sais que tu peux tout me dire.

-Non, Zabbini je ne peux pas tout te dit, répliqua le blond d'un ton mordant.

-Ca a un rapport avec les Mangemorts n'est-ce pas ? »

Malfoy ne répondit pas et Blaise poussa un long soupir.

« -Sérieusement, laisse-moi tranquille. Je suis fatigué.

-D'accord Draco, comme tu voudras. Je suppose que je ne peux rien pour toi de toute façon.

-Et je ne veux pas de ton aide, ajouta son ami.

-Tu es pire qu'une diva Draco. Pire qu'une diva. »

Et sur ce, il quitta la pièce, au grand soulagement du blond qui rabattit ses draps par-dessus sa tête et enfoui son visage dans son oreille. Mais dans quel merdier il s'était fourré ! Tout ça était la faute de son abruti de père. Tout en insultant mentalement Lucius Malfoy, Draco sombra dans un sommeil profond et douloureux.

Je suis assis sur une chaise, il fait froid. J'ouvre les yeux et reconnaît l'endroit aussitôt. Le cachot du Manoir Malfoy. Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi est-ce que je reviens à cet endroit même dans mes rêves ? Je m'apprête à me lever, lorsque j'entends un sifflement significatif. Avec horreur je remarque le serpent qui glisse sur le sol en ma direction. Nagini. Cela ne peut vouloir dire qu'une chose. Le Seigneur des Ténèbres est ici. Je me mets à trembler malgré moi. Il faut que je m'en aille ! Petit problème : aucun de mes membres n'accepte de m'obéir. J'ai beau me dandiner dans tout les sens, mes bras et mes jambes restent inertes. Le serpent monte le long de ma jambe et s'enroule autour de moi, bloquant mes bras contre le reste de mon corps. D'un bruit de pas résonne dans l'air froid. Je déglutit avec difficulté. Mon père, mon parrain et mon maître viennent d'entrer. Lucius Malfoy, Severus Snape et le Seigneur des Ténèbres me regardent d'un air froid et, il faut l'avouer, terrifiant. Je suis véritablement mort de peur. C'est mon père qui prend la parole en premier :

« -Tu as fais ton choix Draco ?

-Tu dois tuer Dumbledore… continue Snape

-… ou venir avec moi, finit Lord Voldemort avec un sourire inquiétant. »

Je ne réponds pas et Nagini resserre son emprise sur moi, me broyant les os. Ce n'est qu'un rêve Draco, n'oublie pas que ce n'est qu'un rêve. Tu n'as pas a avoir peur.

« -J-je ne… je ne peux pas ! balbutie-je »

C'est alors que l'air se rafraichit encore. Et un Détraqueur entre. Oh non, pitié tout sauf ça ! La créature s'avance jusqu'à moi tandis que je lance un regard suppliant à mon père. Qui m'ignore évidemment… La chose se penche vers moi et commence à aspirer mon âme. Oh mon dieu non !

« -Choisis bien Draco, me disent les trois hommes en chœur »

Je sens le froid entrer en moi et mon âme s'échapper.

Dans son lit, Draco Lucius Malfoy pleurait, gémissait et hurlait sans pour autant parvenir à se réveiller.

« -Je tuerais Dumbledore ! hurle-je »

Le Détraqueur ne s'arrête pas.

« -Tu es sûr ? lance Lucius

-Oui sûr et certain père ! réponds-je du tac au tac »

Le Détraqueur ne s'arrête toujours pas.

« -Mais le veux-tu ? demande Snape

-Oui ! Je rêve de tuer ce vieillard depuis ma 1ère année ! »

Le Détraqueur ne s'arrête toujours pas !

« -Me serviras-tu ? lance de sa voix si effrayante de Lord Voldemort

-Je serais votre serviteur le plus dévoué ! Je vous suivrais jusqu'en enfer mon Maître. »

Les trois hommes sourient et brusquement le Détraqueur me lâche. Je recommence enfin à respirer.

« -Alors jure-le ! »

Père m'attrape le bras, remonte brusquement ma manche. Snape sort sa baguette et le Seigneur du Ténèbres serre ma main dans la sienne. Avant que je comprenne ce qu'ils font, mon parrain prononce le sort et Lord Voldemort me relâche. Le serment inviolable est lancé…

Draco se réveilla en hurlant. Il était trempé de sueur, son cœur tambourinait dans sa poitrine. Mais le plus inquiétant c'était son bras. Son avant-bras gauche le brûlait atrocement. Un horrible pressentiment dans la gorge il remonta sa manche et ses yeux s'écarquillèrent d'horreur. Dans sa peau était gravé le signe du serment inviolable.

Ce n'était pas seulement un rêve.