Disclaimer: Aucun personnage de la série LTM ne m'appartient sauf les personnages de ma création. Je ne touche pas d'argent ! Ni de stylo quatre couleurs ! D'oh !
- Ne pas évidement tout prendre au sérieux comme d'hab :D
Carte sur table
Trente minutes à patienter l'un à côté de l'autre, à être assis sur un petit canapé inconfortable d'une salle d'attente, à compter chaque seconde de la trotteuse de sa montre et à y soupirer son ennui à chacun de ses déplacements. Exaspéré, par cette longue attente, il commença à gesticuler dans tous les sens afin de trouver une meilleure position sur cette intolérable assise. Le cuir frottant le tissu de son jean créa un son des plus insupportable. Sa dose de patience atteinte, la jeune femme, qui l'accompagna, soupira et tourna une nouvelle page de sa revue de manière énergique pour y démontrer son agacement.
- Cal... Arrêtes s'il te plait, marmonna t-elle avec ses yeux rivés sur son magasine.
- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai encore fais ? questionna Cal, légèrement offusqué, en tournant sa tête dans sa direction.
- Tu n'arrêtes pas de bouger depuis qu'on est arrivé ici !
- Ouais bah, tu sais très bien que je n'aime rester assis à rien faire, répliqua t-il d'une petite moue de sa bouche.
- Fais comme moi, lis une revue !
- Je n'ai pas mes lunettes, réfuta t-il d'un regard fixe.
- Écoutes de la musique!
- J'ai pas mes écouteurs.
- Continues ton rapport sur le dossier White ! Je te l'ai emmené si tu veux!
- Non.
- Et pourquoi cette fois-ci ?
- J'ai la flemme..., rétorqua t-il en étendant ses jambes de tout son long. Face au comportement infantile de son ami, Gillian leva ses yeux au ciel et lui dicta d'un ton lasse:-Et bien restes tranquille!
Renfrogné, l'expert en mensonge croisa ses bras contre son corps, réussi à rester muet quelques secondes mais proclama subitement agacé avec des gestes de ses mains:-Je ne vois pas pourquoi on est ici ?! Franchement ! On avait vraiment besoin d'aller voir ce psy de pacotille ?!
- Cal...
- Quoi c'est vrai ?! Et puis son nom ne m'inspire pas du tout confiance, renchérit-il en plissant ses yeux de suspicion alors que la jeune femme fit abstraction de ses dires en tournant une nouvelle page de son journal.-Dr Wild..., marmonna t-il acerbe.
- Au moins si son nom détermine sa personnalité, tu ne seras pas surpris. Ce n'est pas le cas de tout le monde..., allégua t-elle en jetant un regard en biais à son associé pour ensuite retourner à sa lecture.
- C'est vrai, approuva l'homme d'une nouvelle petite moue de sa bouche avant de brusquement tiquer à ses paroles. Ressassant ces dernières, il marqua une pause, fronça ses sourcils et tourna avec vivacité sa tête en direction de la jeune femme.-Attends une minute, tu ne serais pas entrain de me dire que je ne suis pas une lumière ?! s'outragea t-il. Face au ton vexé de son collègue, la psychologue s'apprêta à le rassurer mais un homme à lunette l'en empêcha en s'exclamant:-C'est au tour de Mr et Mme Lightman!
Interpellée, Gillian dériva son regard sur la voix masculine qui se situait près d'une porte en bois. Songeant qu'il devait s'agir du psychologue avait qui elle avait prit rendez-vous, elle se leva rapidement pour se positionner, souriante, face à lui.
- Bonjour Docteur Wild ! Le salua t-elle en lui présentant sa main en signe de politesse.
- Bonjour ! répondit-il gaiement en serrant celle-ci avec volonté.
- Par contre petite rectification, je ne suis pas mariée avec lui, rétorqua t-elle d'un léger mouvement de tête vers son ami qui, toujours assis, secoua sa main pour avertir de sa présence.
- Oh veuillez m'excuser, la plus part du temps, les patients que je reçois ne sont que des couples ! J'ai pensé que vous étiez ensemble, s'excusa t-il en remontant ses lunettes sur son nez.
- Et bien pas ce coup-ci ! répondit t-elle en arborant un grand sourire que l'homme lui rendit. Les observant dans leur échange, Cal ne pu s'empêcher d'y crisper sa mâchoire et de se lever d'un seul bond du canapé pour se planter abruptement devant le psychologue. Physiquement, ce dernier était plutôt mince, mesurait une tête de plus que lui, son visage était d'une morphologie allongé, avec des yeux d'un bleu profond, des cheveux court tirant sur le blond vénitien ainsi qu'une barbe de trois jours bien dessiné. Du côté vestimentaire, il restait dans les classique avec sa chemise banche, sa cravate noir, son costume en tweed grisâtre et ses chaussure de ville cirés.
- Bonjour Dr Wild... Dr Lightman ! déclara faussement joyeux l'expert en mensonge avec sa main tendu en avant. Heureux de cet enthousiasme, Wild garda son sourire et accepta volontiers l'échange. Lors de ce geste, Lightman eu un grand sourire en serrant avec beaucoup de vigueur la main du psychologue.-Je voulais vous remercier du temps que vous nous accordiez pour nous accueillir ! proclama t-il en exerçant encore plus de force.
- Mais c'est normal ! C'est normal ! argua t-il d'un sourire crispé alors qu'il sentit une vif douleur se répandre dans sa main.
- Non, je vous assure ! Nous prendre comme ça entre deux rendez-vous, alors que vous n'étiez vraiment pas obligé ! Je trouve ça vraiment..., il marqua une pause, sembla réfléchir à ses paroles puis en resserrant un peu plus sa main sur celle de Wild, il ajouta:-Généreux ! C'est ça, c'est le mot! Le généreux Dr Wild !
La souffrance devenant insupportable pour le psychologue, le força à faire un léger mouvement brusque de son bras pour réussir à se défaire de l'emprise de son nouveau patient.
- J'avais du temps donc j'ai pu vous prendre! signifia l'homme à lunette en détendant discrètement ses doigts.-Bon et bien si vous le voulez bien, nous allons pouvoir commencer! affirma t-il en présentant, de sa main valide, sa salle de travail.
- Et si on ne veut pas, marmonna Lightman entre ses dents.
- Cal..., siffla Gillian pour que celui-ci reprenne son sérieux.
À cette remontrance, l'expert en mensonge offrit un grand sourire au Dr Wild et pénétra dans la pièce en compagnie de son amie qui ne fit qu'un léger sourire d'excuse à ce dernier. D'un froncement de ses sourcils et d'une bouche béate, le médecin tenta de comprendre ce qui venait de se passer mais abondona vite l'idée en entrant dans la pièce afin de rejoindre ses patients. Refermant sa porte de bureau, c'est avec une mine interrogative qu'il aperçu le dénommé Lightman lire sans gène ses dernières notes de sa précédente consultation. Gillian, le remarquant, s'était vite précipitée sur lui pour agripper sa manche de manteau et de le tirer en arrière.
- Cal ! L'interpella t-elle à voix basse.
- Quoi ?! fit-il d'un ton feignant l'innocence.
- Excusez-le ! dit la jeune femme en regardant Wild d'un air désolé.
- Il n'y a pas de mal..., répondit l'homme à lunette, d'un un petit sourire en coin, en s'avançant vers son fauteuil de couleur marron pour s'y assoir.-Je vous en pris, asseyez vous ! leur proposa t-il en indiquant le canapé qui lui faisait face. Gillian obtempéra rapidement au contraire de Cal qui, toujours debout, semblait absorbé par tout autre chose.
- Cal ? murmura son amie pour tenter de le ramener à la réalité.
- Hin quoi ? fit celui-ci en se retournant vivement vers la jeune femme.-Oh excusez moi, je regardais votre magnifique tableau de salade de fruit!
Ne comprenant pas où voulait en venir son patient, Wild eu une mine d'interrogation placardé sur son visage jusqu'au moment où il suivit le regard de ce dernier. Surprit, il dériva à nouveau son attention sur Cal en lui demandant interloqué:-Vous voulez parler de mon tableau de nature morte de Monet ?
- Ah oui, c'est sûr que les fruits n'ont pas l'air très frais... À sa place j'en aurais acheté d'autres ! argua Cal, d'une petite moue de sa bouche, avec un grand naturelle.
Était-ce vraiment du café qu'il avait bu ce matin se demanda Wild en se remémorant de sa matinée passé d'un regard éberlué sur Lightman. Souhaitant arrêter cette futile comédie, Gillian soupira et tira une nouvelle fois son ami en arrière pour le forcer à s'assoir à ses côté.
- Arrêtes Cal ! lui chuchota la jeune femme d'un ton réprobateur.
- Quoi ? Mais j'ai raison non ? répliqua-il vexé.
Voyant que les deux amis commençaient à se chamailler à voix basse, le psychologue décida d'intervenir en se raclant la gorge. Interpellés, les deux adultes stoppèrent toute conversation et concertèrent leur attention sur l'homme à lunette. Celui-ci observa ses patients reprendre une posture plus attentive et remarqua Cal poser son bras contre le dossier du canapé, de manière à positionner sa jambe en équerre sur sa cuisse, et émettre un immense sourire presque idiot.
- Vu que nous sommes enfin installés... je pense que nous allons enfin pouvoir commencer ! Hurm..., fit Wild en faisant semblant de regarder ses notes pour ensuite relever sa tête et y apercevoir Lightman toujours avec son grand sourire figé sur son visage.-Donc pour commencer, vous aller me dire vos prénoms.
- Je m'appelle Gillian.
Le psychologue nota le nom de la jeune femme sur son carnet puis posa son regard sur Cal comme attendant une réponse de sa part.
- Oh c'est à moi ? Je m'appelle...Bruce ! Bruce Wayne ! Et n'oubliez pas le "E" à la fin ! stipula t-il d'un geste de sa main.
- Il s'appelle Cal ! rectifia Gillian en levant ses yeux au ciel. Résigné, Wild tourna légèrement sa tête de droite à gauche puis écrivit le nom de l'homme.
- Ça aurait pu être possible ! se défendit l'expert en mensonge en écartant ses bras.
- Quoi donc ? D'avoir le même prénom que Batman ?! riposta sa collègue en lui jetant un regard noir. Faisant abstraction de ces paroles, Cal resta muet et se contenta de fixer le plafond blanchâtre d'un air songeur.
- Bon maintenant que je connais vos prénoms, je vais vous poser une première question!
- Est-ce que certaines sont à choix multiples ? demanda brusquent Lightman en fixant droit dans les yeux l'homme à lunette.-Non parce qu'on peut se tromper dans nos réponses ! Mais si vous nous offrez plusieurs choix bah... on aura moins de chance d'échouer ! argua t-il d'une petite moue de sa bouche pour y serrer ses dents.
- Laissez tomber ! Quelle est votre question ? rétorqua Gillian pour arrêter ce massacre.
- Hurm ! Donc pour quelle raison vous avez souhaité venir ici ?
- Souhaité ?! railla Cal désabusé.
- Pourquoi riez-vous Cal ? Vous ne vouliez pas venir ? s'interrogea le psychologue.
- Vous rigolez ? Moi ! Venir chez le psy de mon propre chef ! Autant donner une promotion à Loker !
- C'est moi qui lui ai demandé de m'accompagner enfin exigé serait plus exact !
- Tu m'as fais du chantage serait plus exact !
- Expliquez-vous Cal ? réclama Wild en coinçant son stylo entre son index et son pouce.
- Mais volontiers ! Cette jeune femme ici présente est une grande manipulatrice ! affirma t-il en la désignant de son index.
- N'importe quoi ! souffla t-elle.
- Laisses moi finir ! protesta t-il renfrogné.-Il n'y a pas un espèce de temps de parole dans votre truc ?
- Oui en effet... Gillian laissez finir ce que Cal à a dire.
- Merci ! Hin Gillian laisses moi finir ! répliqua t-il d'un regard en biais à son amie qui leva à nouveau ses yeux au ciel.-Donc comme je le disais c'est une grande manipulatrice ! Après une enquête, Madame ici présente a dicté qu'on devrait se rendre chez un psy de pacot... enfin chez le psy. Sinon elle ne me présenterait pas son Matthew! déblatéra t-il avec des gestes vagues de ses mains.
- Andrew, rectifia sèchement Gillian.
- Et qui est ce Andrew ? Leur demanda le psychologue en prenant des notes.
- Le nouveau prétendant, répondit Cal en serrant sa mâchoire.
- Ça n'a pas l'air de vous plaire Cal.
Surprit le concerné changea de position et demanda sous l'oeil intéressé de sa collègue:-C'est une question ou une affirmation ?
- À vous de me le dire, suggéra Wild en regardant Lightman s'enfoncer un peu plus dans le canapé sans dire un mot.-Bien... Nous y reviendrons plus tard ! Alors pourquoi êtes vous venu me voir, est-ce par rapport à l'enquête dont vous venez de me parler ?
- Oui ! / Non ! Déclarèrent en même temps les deux experts en mensonge. Suite à cette réponse simultanée, les deux amis se regardèrent d'un air réprobateur lorsque Gillian déclara:-Si ! C'est bien à cause de cette enquête que nous sommes là !
- J'y crois pas, marmonna Cal en roulant ses yeux.
- Je croyais qu'il y avait un temps de parole ?! riposta t-elle.
- C'est vrai, Cal laissez la parler, tempéra l'homme à lunette. Dépité, Lightman soupira et abdiqua d'un petit mouvement lasse de sa main pour indiquer à son amie de continuer.-Allez y Gillian, parler moi un peu de cette enquête.
(Luke sital singh - you love, you love)
- En fait Cal et moi nous sommes associés dans une entreprise qui décrypte le langage corporel. Nous collaborons principalement avec la police et le FBI afin de les aider à desseller le vrai du faux lors d'interrogatoire. Et il y a une semaine de cela... nous avions participé à une enquête qui nous a affecté tous les deux...
Cloîtré dans son mutisme, Cal écouta silencieusement les dires de la jeune femme en fixant le bout de ses chaussures. D'un regard extérieur, le psychologue remarqua la position renfermée de l'expert en mensonge ainsi que la contracture répétée de sa mâchoire. En consignant ces faits dans son calepin, il demanda à sa patiente:-Allez y racontez moi le déroulement de l'enquête.
D'un léger soupir, Gillian tenta de reprendre la maitrise de ses émotions puis relata en se triturant les mains:-Et bien... le FBI nous a proposé une affaire de trafic de drogue. Nous avions déjà un suspect, un homme d'une trentaine d'année. Le seul moyen de l'approcher c'était de se faire passer pour des trafiquants. Cal s'est toute de suite proposé...
- Il le fait souvent ? questionna t-il en voyant la jeune femme émettre une expression interrogative.-De vouloir être le premier à prendre des risques?
- Tout le temps !
- Et que s'est-il passé ensuite ? quémanda t-il en lançant quelques regards en direction de Lightman qui n'avait toujours pas bougé.
- Il s'est fait passer pour un dealer, je l'ai accompagné à un rendez-vous dans un entrepôt. Je l'attendais un peu plus loin dans une voiture... On pouvait tout entendre de ce qui se passait puisqu'il portait un micro..., N'arrivant plus à poursuivre sa narration, Gillian fit une pause dans son discours en déglutissant.
- Prenez votre temps Gillian.
- Je l'ai entendu crier de douleur... je...
Sans comprendre, Cal se leva brusqument du canapé et se déplaça jusqu'à se poster devant une fenêtre pour y contempler l'extérieur. Wild l'observa faire mais ne protesta pas pour autant alors que Gillian continua de conter son histoire en fixant son ami qui lui présentait son dos.
- On était avec le FBI mais ils nous avaient ordonné de ne pas bouger, qu'il fallait attendre d'avoir plus d'informations. Mais les cris étaient trop dur à supporter... Et jc'est à ce moment là que j'ai compris qu'il s'était fait prendre... Alors je suis sorti de ma voiture et je me suis rendu à l'entrepôt sans être vu par les équipes de terrain. J'étais devant une porte en fer, elle était entre-ouverte. De cette position je pouvais tout voir...
- Qu'avez-vous vu Gillian ?
- Ils l'avaient torturé..., lâcha t-elle subitement ; son regard se durcissant en fixant un point invisible dans le vide -Il était presque inconscient sur le sol, il avait plusieurs hématomes sur son corps, du sang...
Attentif par le récit, le psychologue détourna un instant son regard de Gillian pour voir Lightman serrer ses deux poings de rages.
- Et ensuite ?
- Je l'ai entendu gémir... Je voulais rebrousser le chemin pour avertir Reynolds.
- Qui est Reynolds ?
- Un agent du FBI, nous le connaissons très bien puisqu'il a travaillé avec nous pendant deux ans.
- Et après l'avoir rejoins qu'avez-vous fais ?
- Je n'ai jamais pu le rejoindre de moi même... Un homme m'a attrapé par surprise. Il m'a plaqué contre lui en plaçant sa main devant ma bouche pour m'empêcher de crier. Après ça, il m'a emmené dans les locaux. Et c'est là que j'ai vu une dizaine de personnes autour de Cal. Ils se sont tous écartés de lui lorsque l'homme m'a poussé non loin de son corps sur le sol.
- Il vous a vu ?
- Oui, je crois... Il était encore conscient...
- Qu'ont-ils fait ?
- Ils m'ont demandé qui j'étais, ce que je voulais..., relata t-elle avec une expression de dégout.
- Vous leur avez dit ?
- Non mais ils ont compris que j'étais avec Cal. Ils m'ont prise et m'ont jeté à ses cotés. Je me suis précipitée sur lui et je l'ai pris dans mes bras.
- Vous a t-il parlé ?
- Il a murmuré mon nom. Après ça, j'ai vu un homme me regarder, j'ai vu ses pupilles se dilater...,
À l'écoute des ces mots, Lightman baissa sa tête de dépit et crispa sa mâchoire encore plus si c'était possible. Il ne souhaitait pas entendre ces paroles, il ne souhaitait pas ressasser ces douleurs.
- Allez y Gillian vous êtes en sécurité ici.
- J'ai compris ce qu'il voulait et Cal aussi... Avec ses dernières forces, il s'est levé et il s'est interposé entre moi et l'homme. Le dealer n'a pas apprécié le fait qu'il me protège... il a sorti son arme. Ses yeux étaient rapprochés... Je savais qu'il allait tirer...
Analysant de plus en plus la situation, Wild comprit que leur problème était bien plus complexe qu'il ne le pensait. De sa main posée contre la vitre, Cal adopta toujours la même position corporel alors que Gillian commença à sentir des larmes rouler le long de ses joues.
- L'homme commençait à crier sur Cal en lui disant que s'il ne se poussait pas il tirerait sur lui..., réussit-elle à dire d'un ton tremblant.
- Il s'est poussé ?
- Non..., souffla t-elle d'une voix brisée. La douleur perçu dans la voix de la jeune femme laissa place à un lourd silence dans la pièce que le psychologue décida de briser d'un ton calme.
- Et ensuite ?
- Il a tiré sur Cal... Le FBI est toute suite venu après le coup de feu...
- Qu'avez-vous fait entre le coup de feu et le moment où le FBI est arrivé?
- J'ai hurlé comme jamais je n'avais hurlé... Je me suis mise à ses côtés et j'ai vu que la balle s'était logée vers son estomac... J'ai donc appuyé sur la blessure pour arrêter l'hémorragie mais Cal n'arrêtait pas de me dire...
- Que vous disait-il ?
- De partir, de le laisser..., avoua t-elle de manière légèrement aigri.
- Et c'est ce que tu aurais dû faire ! lui répliqua froidement l'expert en mensonge qui s'était vivement retourné à ces mots.
- Ah oui ?! Et j'aurais dû te laisser mourir ?! s'écria t-elle blessée en se levant prestement pour lui faire face.
- OUI ! affirma t-il sur le même ton d'un regard sévère.
- Comment peux-tu oser dire ça ?! dit-elle désappointée. Son regard la dévisageant un court instant, Cal resta muet et lui fit volte face pour retourner à sa contemplation de l'extérieur.
- Calmez-vous nous sommes dans lieu où nous pouvons parler sans nous crier dessus, les calma le psychologue d'un geste de la main.-Cal ? l'interpella t-il bien que celui-ci ne montra aucun intérêt pour sa personne.-Cal ? Proclama t-il avec un peu plus de ferveur. Harassé, l'expert en mensonge tourna lentement sa tête sur le côté et encra son regard de mépris dans celui de Wild. Ce dernier comprit que son patient essayait de le tenir à distance mais, n'ayant aucune peur de celui-ci, le psychologue lui demanda de but en blanc:-Lui avez-vous demandé de partir, de vous laissez mourir ?
La question posée, Cal fixa d'abord le vide avant de plonger son regard dans celui de Gillian pour souffler:-Oui.
- Pourquoi ?
- Pour la sauver. Sa vie est plus importante que la mienne.
- Diriez vous que vous méritez moins de vivre qu'elle ?
- Oui.
Abasourdit par cet aveu, Gillian s'était rassise lourdement sur le canapé pour y mettre sa tête entre ses mains.
- Comment était votre enfance Cal ?
- Je ne vois pas en quoi cela a un rapport avec l'enquête ! riposta t-il acerbe.
- Cela a tout à voir avec l'enquête. Alors Cal, comment étaient vos parents ?
- Mon père était alcoolique, il me battait moi et ma mère, il nous a abandonné, j'ai mis ma mère en hôpital psychiatrique et elle s'est suicidée en sortant. Voilà vous êtes content?! Vous avez eu ce que vous vouliez !
- C'est votre deuxième mécanisme de défense de dire la vérité même cru. En avouant celle-ci vous êtes sûr de pouvoir tout contrôler, allégua Wild en coinçant son stylo entre ses doigts. Interloqué, Cal se retourna face au psychologue et lui demanda d'un air mauvais:-Et quel serait mon premier mécanisme de défense si vous êtes si fort ?!
- L'humour. Depuis que vous êtes arrivé ici vous n'avez pas arrêté d'en faire. J'ai supposé que c'était pour cacher votre malaise, vos émotions, répondit-il en penchant sa tête sur côté pour se mettre à fixer Cal avec une certaine perplexité. Par cette conclusion, l'expert en mensonge se senti comme transparent. Il était à la fois impressionné et effrayé par cet homme à l'apparence oisive.-Vous n'avez pas à avoir peur, nous sommes ici... pour discuter, affirma l'homme à lunette en lançant un regard implicite en direction du canapé. Lightman en comprit le message et soupira avant de reprendre sa place avec lenteur au près de Gillian.-Vous n'avez pas eu l'enfance qu'un enfant aurait dû mériter.
- Tout le monde à ses problèmes ! Chacun doit vivre avec.
- Si vous résonnez comme ça, personne ne viendrait me voir et la plus part de mes patients se retrouveraient à l'hôpital... Pourquoi votre mère s'est suicidée ?
- Je ne l'ai jamais vraiment su mais j'ai supposé que c'était à cause de mon père, avoua t-il en contractant ses tempes.
- Ressentez-vous une culpabilité face à sa mort ?
- Tous les jours..., souffla t-il tandis que Gillian ne pu s'empêcher de prendre la main de son ami dans la sienne.
- Expliquez moi, réclama le psychologue en prenant des notes de ce qu'il venait de voir.
- À l'âge de 20 ans j'ai découvert une video d'elle et de son psy'. Elle disait vouloir rentrer à la maison, faire un gâteau chocolat..., conta t-il en riant nerveusement à ce fait avant de déclarer quelque peu perdu:-Je n'ai pas su voir ses traits de tristesse, de désespoir à temps. Je les ai découvert que quelques mois plus tard...
- Et depuis ce jour vous en voulez à vous même et vous pensez que vous lui devez la vie car elle vous a protégé contre votre père. Jusqu'au jour où elle ne pouvait tout simplement plus continuer. Elle vous a laissé seul et cette dette vous poursuis jusqu'à aujourd'hui. Chacun de vos actes sont en rapport avec votre histoire. Si vous avez voulu mourir pour Gillian, c'est parce qu'elle vous rappelle un peu votre mère. Elle est là pour vous dans les pires comme dans les bons moments. Vous vous sentez obligé de la protéger contre le monde extérieur. Bien qu'il existe une autre raison à cela...
Ne comprenant pas ce dernier argument, les deux experts en mensonge froncèrent leurs sourcils d'incompréhension. Cal souhaita prendre connaissance de cette idée et demanda perplexe au psychologue:-Quelle serait l'autre raison?
- Je vous laisse le soin de le découvrir de vous même... Et vous Gillian comment était votre enfance?
- Elle était plus chaleureuse que celle de Cal...
- Nous ne pouvons pas comparer les souffrances?
- Oui je sais... Mais quand je pense au vécu de Cal, je me dis que c'est futile...
- Racontez moi Gillian.
Dans l'optique de la rassurer, Cal caressa la main de son amie pour que celle-ci puisse prendre la parole. Cela fonctionna puisque la psychologue avoua:-Dans mon enfance il y a eu des hauts et des bas comme tout le monde. Ma mère était toujours là pour me soutenir, mon père était alcoolique et les seuls souvenirs que j'ai retenu de lui dans mon enfance c'était ses remarques...
- Contre vous ?
- Oui et ma mère. Mais contrairement au père de Cal, il ne nous a jamais touché. Maintenant il tente de se rattraper..., déclara t-elle avec un petit rictus en coin.
- Avez-vous des enfants Gillian ? l'interrogea brusquement Wild en remarquant une émotion de tristesse passer sur son visage.
- Hurm ! Non..., répondit-elle mal à l'aise
- Vous en voulez ?
- Oui plus que tout au monde, j'ai même essayé d'adopter avec mon ex-mari mais quelques mois après on nous a reprit notre enfant..., relata t-elle de ses yeux humides par ses souvenirs encore trop déchirant pour elle.
- Comment s'appelait-il ?
- Elle s'appelait Sophie..., Gillian ne pu contenir une nouvelle fois ses larmes à l'annonce du prénom.-Parfois je crois la revoir dans un parc ou simplement quand je passe avec ma voiture devant l'école à côté de chez moi..., conta t-elle d'une voix éraillée en effaçant, à l'aide de sa main, quelques unes de ses larmes.
- Pourquoi avoir adoptée ?
- J'ai des difficultés à concevoir...
- Donc en parallèle, en ne pouvant pas offrir tout l'amour et la sécurité que vous posséder à un enfant, vous vous sentez obliger de protéger Cal. Et donc vous essayez d'être la personne qui n'a pas pu le protéger dans son enfance.
Pour reprendre une certaine contenance, suite à ses derniers aveux, Gillian se racla la gorge et déclara:-Oui je suppose... Et puis c'est mon ami, je dois l'aider à faire face à ses démons, à ses peurs... On ne peut pas avoir un ami si c'est pour simplement partager que les bons moments.
- Oui aussi, bien que je pense que cette amitié n'est qu'un prétexte, argua Wild, faisant de nouveau émettre un air interrogatif aux deux amis.-Avant de continuer à parler de l'enquête, Gillian j'aimerais savoir comment sont vos relation avec les hommes ?
- Hurm... Et bien...Je...
- Vous en avez beaucoup eu ?
- Hurm oui... enfin je crois..., bredouilla t-elle ne sachant que répondre face à une telle question.
- Vous avez dû mal à trouver une stabilité amoureuse parce que l'image que vous avez de votre père ne vous permet pas d'avoir une confiance en eux.
- Comment vous..., commença à dire la jeune femme interloquée par cette rapidité d'analyse lorsque Wild la coupa en déclarant:-Le seul conseil que je peux vous donner pour le moment, c'est d'apprendre à faire confiance petit à petit aux personnes qui vous entour et le mieux serait de commencer avec votre...ami dirons nous... Revenons à l'enquête, Gillian qu'avez-vous ressenti quand l'arme fut pointée sur Cal ?
- Je... et bien de la peur...
- Allez plus loin Gillian, dicta t-il avec des gestes de ses mains.-Refaites-vous la scène dans votre esprit. L'homme sort son arme, Cal se lève et se place devant vous et l'homme tire. Que ressentiez-vous ?
- Comme si on m'enlevait une partie de moi même..., répondit-elle attristée.
- Gill'..., souffla Cal en baissant sa tête de dépit.
- Et vous Cal, qu'avez-vous ressenti quand vous avez vu que cet homme allait s'en prendre à Gillian ? l'interrogea le psychologue intéressé en pointant Lightman de son stylo.
- J'ai ressenti..., l'expert en mensonge soupira puis déclara.-Ma propre mort en face...
- Vous voulez dire que vous aviez l'impression d'être à sa place. Que vous resentiez la même chose ? Cal ne répondit pas mais lança un simple regard d'approbation à Wild.-Je vois..., murmura t-il en laissant passer quelques secondes de silence avant de demander:-Sur quoi est fixée votre amitié ?
- Pourquoi vous voulez savoir ça ? fit Gillian surprise.
- J'aimerais... juste comprendre quelque chose.
Dans un semblant d'embarras, les deux experts en mensonge délièrent leurs mains qui étaient jusqu'à présent liées. Voyant que son ami ne comptait pas répondre à la question, Gillian toussota et parti les devants en alléguant:-Nous avons... établi une limite.
- En quoi consiste cette limite ? questionna l'homme à lunette en écrivant sur son carnet.
- Elle n'est pas vraiment explicite. Nous n'en parlons jamais mais elle existe.
- Essayez moi de la décrire.
- Hé bien... par exemple lorsque Cal a des problèmes personnels j'évite de m'y interposer.
- Je fais la même chose avec sa vie privé, poursuivi l'expert en mensonge.-Par exemple, lorsque Gillian à un homme dans sa vie j'essaye de rester en retrait, expliqua t-il brièvement en posant son coude sur l'accoudoir du canapé pour y supporter sa tête dans le creux de sa main.
- Mais d'après ce que je vois cette limite ne fonctionne pas.
- Bien sur que si ! réfuta Cal légèrement sur la défensive.
- Cette limite a pour but de vous protéger l'un comme l'autre mais d'après ce que vous me raconter, elle vous pousse plus à l'enfreindre qu'à la suivre. Puisque vous Gillian, vous étiez prête à risquer votre vie en entrant dans cet entrepôt et vous Cal en vous mettant face à cette arme. Cette limite n'est qu'un prétexte une illusion et...
Le psychologue dû s'arrêter brutalement dans sa phrase quand une personne vint ouvrir la porte de son bureau pour proclamer:-Excusez moi Docteur Wild mais un des vos patient attend depuis dix minutes pour son rendez-vous et...
Regardant sa montre, Wild eu une expression surprise et déclara:-Oh merci Julia ! Je n'avais pas vu que j'avais dépassé l'heure de ma consultation. Dites à Monsieur Anderson que je vais le prendre immédiatement !
- Bien ! dit l'assistante en refermant la porte après son passage.
- Bien, nous en avons fini pour aujourd'hui. Je pense que vous devriez faire le point sur ce que je viens de vous dire et surtout sur cette limite entre vous ! clarifia Wild en se levant de son siège ; vite imité par ses deux patients qui arboraient des mines d'incompréhensions. Il ouvrit sa porte pour les laisser partir, les regarda avec un petit sourire et leur souffla:-Entre un homme et une femme, l'amitié ne peut être que la passerelle qui mène à l'amour. Jules Renard n'a peut-être pas tort, pensez y... Mr Anderson c'est à vous !
L'homme appelé, se leva de son siège et entra avec rapidité dans le bureau de Wild. Ce dernier referma sa porte et laissa seuls les deux experts en mensonge complètement interdits sur place. En entrant dans cette pièce, ils ressortirent avec beaucoup plus de questions, dans leur esprit déjà tourmenté, que de réponse. Peut-être que nos deux spécialistes comprendront un jour la signification du message caché par Wild mais cela nous le saurons plus tard...
À SUIVRE ...
TorriGilly : J'ai pensé exactement la même chose ! mais finalement je me suis dit aller pourquoi pas :P Merci pour ton com'^^ (En espérant que j'arrive à écrire la suite !) Tu sais quoi ? J'étais à 95,5 % sûr que c'était toi :D
Julie: hey Julie ! Merci pour ton commentaire :) Heureuse que ce chapitre t'ai plu ^^ Pour répondre à ta question je n'ai pas encore posté la suite, elle est en cours d'écriture pour le moment :)
