Auteur : kyu - Mataishi
Titre : Furueru Kodou – Le temps d'un battement de cœur.
Base : the GazettE
Pairing : Vous le découvrirez bien assez vite.
Genre : Yaoi
Thèmes exploités : Amour non réciproque – Amitié -
Disclaimer : Les protagonistes ne m'appartiennent pas, mais l'histoire en elle-même m'appartient de droit.
Déclaration de l'auteur : Fiction que j'avais commencée à écrire il y a plus d'un an, mais par manque d'inspiration, je l'avais abandonnée. Bien décidée à la reprendre en main, je l'ai réécrite entièrement et j'espère qu'elle vous plaira !

Un beau matin d'avril, alors que j'avais prévu de glander toute la journée avant de me rendre dans l'après-midi à la répétition quotidienne du groupe, ignorant même les appels incessants du soleil qui me suppliait de sortir prendre l'air, Aoi, mon meilleur ami, eut la bonne idée de m'appeler sans aucun motif valable et exigea que je me rende immédiatement à la PSC, la compagnie de mon groupe de musique. Venant tout juste de me lever, je me douchais en quatrième vitesse et quitta mon appartement sans toucher une seule miette de la nourriture que la vieille dame du bâtiment où j'habitais, m'avait préparée avec amour. Car oui, j'avais beau lui dire que je n'étais pas son fils Reiji, comme elle m'appelle, rien n'arrivait à ses oreilles, elle continuait de penser que j'étais son unique fiston alors que celui-ci l'avait quitté il y a plusieurs années à cause des pertes de mémoire de sa vieille. Bien sûr, j'aurai pu changer d'immeuble et d'appartement à tout instant, mais j'avais tellement de peine envers cette dame qui ne recherchait que de l'amour, que l'idée de l'abandonner ne me traversa même pas l'esprit malgré les protestations incessantes des membres de mon groupe qui râlait de la voir débarquer en demandant de baisser le son de la chaîne stéréo alors qu'on faisait une petite fête à la maison qui se résumait à se bourrer la gueule. Ah… La belle vie, je vous le dis.

Mais je m'égare là. Prenant la porte située derrière le bâtiment pour rentrer discrètement dans l'immeuble de la PSC, j'aperçus Kai foncer comme une fusée devant moi et ne répondit même pas au simple bonjour que j'avais eu la maladresse de lui adresser. Encore un gars bien réveillé, pensais-je, mais je n'eus pas le temps de penser plus longtemps qu'une furie nommée Aoi, me sauta au cou et m'embarqua dans une pièce plus discrète pour me pousser contre le simple canapé qui ornait cette triste salle. Pendant plusieurs secondes, Aoi se contenta de tourner en rond, ce qui eut le don de me donner le tournis, mais certainement pas à lui, car il continua de tourner, tourner et encore tourner jusqu'au moment où il se rappela qu'il m'avait emmené de force dans cette pièce pour me parler de quelque chose d'important vu la gravité qui ravageait son visage, habituellement serein.

- Reita, tu ne vas jamais deviner ce qu'on m'a avoué aujourd'hui ! s'exclama Aoi tout en continuant de marcher dans la pièce et en se frottant la tête pour ensuite venir s'écraser telle une bombe dans le fauteuil où j'avais eu la chance d'atterrir. Je le suivis du regard lors de sa chute et déclara un bref, « Je t'écoute »

- Bah tu vois… Enfin, je suis gay, n'est-ce pas ? Ce n'est pas nouveau. Et…bien… Kai… Le pauvre Aoi me paraissait soudainement plus faible et le rouge lui monta aux joues.

- Aoi, je n'ai rien compris. Qu'est-ce qu'il a Kai ?

- Ah ! Kai il a que… Il m'aime !

Je pense que c'était la première fois depuis ma rencontre avec Aoi que je le voyais si bouleversé. Mais j'eus plus de peine pour mes pauvres oreilles. D'une part, parce qu'Aoi avait crié son aveu, mais aussi parce qu'il était exactement situé à deux centimètres de mes oreilles. Après réflexion, je fus assez étonné que Kai ait réussi à avouer ses sentiments à notre guitariste. Il est évident que ce n'était pas un secret vu que Kai n'était franchement pas discret, dans son genre. A vrai dire, il n'y avait que cet aveugle d'Aoi qui n'avait rien remarqué depuis le début et qui était le premier à se moquer de Kai quand celui-ci devenait subitement rouge alors que le guitariste le prenait dans ses bras. Mettant fin à mes réflexions, je levais mon regard vers mon meilleur ami et celui-ci semblait encore plus perdu qu'au début alors je m'approchais de lui et tapota mon épaule, lui ordonnant de venir s'y reposer.

- Bon calme-toi Aoi, aimes-tu Kai, comme lui il t'aime ? demandais-je le plus calmement possible, histoire de mettre Aoi à l'aise, ce qui fonctionna. Il s'étendit à coté de moi et posa sa tête sur mon épaule pour ensuite finir le tout en soupirant et me chuchota un petit oui.

- Bah alors, c'est quoi le problème ? Mon ton était toujours aussi calme. Je remarquais qu'il était lui-même surpris par cette question idiote. Indirectement, il s'était pris la tête pour rien car il avait lui-même résolu son problème.

Sans une autre parole, il se détacha de moi et m'adressa un sourire des plus sincères puis me remercia d'une étreinte. Heureux d'avoir fait ma bonne action de la journée, je fermais les yeux et n'entendit que la porte se fermer. Je ne doutais pas un instant qu'Aoi était parti rejoindre Kai, son futur amant et je fus pris d'une certaine fierté d'avoir pu les aider à se fourrer ensemble. Mais d'un coup, je sentis mes heures de sommeil manquées. En effet, je n'avais pas beaucoup dormi ces dernières nuits, car j'avais moi-même beaucoup de choses qui me tracassaient l'esprit. Alors, vu que j'avais encore du temps devant moi avant la répétition générale, je m'étendis dans le fauteuil brun en cuir sur le ventre, pour cacher mon visage sous mes bras. Sentant les bras de Morphée me capturer, je n'entendis même pas le bruit de la porte s'ouvrir.

Ruki, notre chanteur, venait de rentrer dans la salle et hésitant, il approcha timidement de mon corps et s'accroupit à mon niveau pour caresser mes cheveux décolorés. Je n'entendis qu'un petit soupire puis un sursaut quand il remarqua que je n'étais pas totalement endormi. Face à ce mouvement, il retira sa main et m'offrit un sourire nerveux, que j'avais du mal à accepter depuis peu. Il continua de me contempler avec son doux regard remplit d'un sentiment que je ne connaissais pas, puis celui-ci se perdit dans le mien. Ses lèvres s'approchèrent de mon oreille et il me souffla un petit bonjour que je lui rendis en grognant.

- Encore des problèmes de sommeil ? Si tu veux, viens dormir chez moi, ça serait un plaisir de t'accueillir dans mes draps, Rei-chou Me dit-il dans un ton plus que charmeur.

Le problème avec Ruki, c'est qu'on ne sait jamais quand il est sérieux et que je déteste cela. Ne sachant pas quoi répondre à son invitation, je détournais le regard et me mis sur le côté, regardant le canapé et laissant mon dos continuer la conversation que j'entreprenais avec Ruki. Fermant délicatement les yeux, je sentis un poids se coller contre moi et la respiration de mon chanteur se cogna contre ma nuque, réveillant un désir que je n'avais pas assouvit depuis longtemps. Satisfait du frisson qu'il ressentit, Ruki colla son torse en plus contre mon dos et calla son visage dans mon cou. Je pouvais sentir son parfum de mâle et son haleine envoutée de nicotine tellement la proximité de son corps au mien était nulle. Ruki abandonna sa main le long de mon torse puis la laissa glisser sur mon ventre pour atterrir sur la boucle de ma ceinture. Au fil que sa main descendait le long de mon corps, je pouvais sentir son corps se braquer contre le mien, me faisant sentir sa virilité tendue et entendre sa respiration saccadée par l'envie. Bizarrement, je perçus que si je ne l'arrêtais pas maintenant, quelque chose de terrible allait se produire et que je n'en serai pas le coupable. Ruki me coupa dans mes réflexions en voulant passer sa main curieuse dans mon jeans, mais il ne s'attendit pas à ce que ma poigne l'en empêche. Un grognement résonna près de mes oreilles, ce qui eut le don de me chauffer un peu plus, m'informant que j'énervais mon chanteur, mais ma main continua à ne pas bouger de sa nouvelle place et Ruki essaya de l'enlever malgré tout. Vu mon embarras, il en profita pour me chevaucher en se mettant à califourchon sur moi tout en gardant sa main sur ma boucle de ceinture. Je ne vous explique même pas la surprise que j'ai eue quand j'ai vu ce nain assoiffé de sexe voulant arracher mon jeans. Ses yeux brillaient d'envie et ses lèvres étaient entrouvertes, chassant le moindre souffle d'air. Au fond de moi, mes ressentis envers lui étaient confus. Et si, pour lui, ce n'était qu'un jeu comme les autres ?

- Mais à quoi tu joues, Ruki ? Criais-je tout en retenant ses mains d'aller se reposer sur mon membre qui commençait à s'éveiller de ce long rêve où il n'était que victime. Voyant la mine vexée de mon ami, je compris tout de suite que j'allais passer un mauvais quart d'heure si je ne lui laissais pas le quartier libre.

- Je veux ma friandise, mais tu ne veux pas me la donner ! Avoue-t-il tout en gardant sa bouille de gamin prétentieux à qui on ne savait rien refuser.

- Je ne suis pas ton vide-couilles ! Va te chercher quelqu'un d'autre, merde !

- Oh ! Tu baisses dans mon estime, sale singe ! Je te cause plus, nah.

- Et bien, tant mieux ! Ca me fera des vacances.

Vous l'auriez certainement compris, cet énergumène est la cause de mon manque de sommeil. Ca fait plus de trois mois qu'il me court après, réclamant sa soi-disant friandise, que je suis le seul à posséder, selon lui, mais le problème c'est qu'il ne comprend pas que je suis hétéro ! Ce n'est pas parce que je suis dans un groupe où la quasi-totalité des membres sont gays que j'en suis d'office un, n'est-ce pas ? Et bien, non, ce cher Ruki n'arrive pas à rentrer cette simple constatation dans sa petite cervelle de moineau, qui en plus, n'est déjà pas fort peuplée. Du coup, je dois me taper son petit cirque tous les jours, presque trois cents soixante cinq jours sur l'année et on me reproche encore d'être trop dur avec le petit du groupe. Mais voyez-vous ça, ça se voit qu'ils ne doivent pas supporter sa Majesté le pervers qui profite de toutes les occasions possibles pour me tripoter. Que ce soit pendant les lives ou dans les coulisses ou même pendant les fêtes qu'on organise, mais son excuse est toujours la même : « Je suis iiiiiivre, Reiiiiita ! » A la bonne heure, oyé.

Repoussant Ruki de mes cuisses, celui-ci tombe le fessier en premier sur le sol froid et me dévisage méchamment en se plaignant qu'il ira le dire à maman Kai. Oyé, encore une de ses machinations diaboliques pour obtenir tout ce qu'il veut, mais avec moi, tout cela ne fonctionne pas et le pire, c'est qu'il ne le comprend toujours pas. Je me dépêche de sortir de cette pièce et croise en chemin notre premier guitariste, Uruha qui me demande ce qu'il se passe face à ma mauvaise mine.

- C'est encore le nain qui te fait la vie dure ?

- A qui le dis-tu ! Je vais craquer si ça continue. Il me harcèle tous les jours ! Que ce soit quand je suis ici, pendant les concerts, dans les coulisses, chez moi, dans un bar, dans mon bain, chez un pote et j'en passe. Je t'assure, il a sûrement un GPS ou un radar ! Il va me tuer ! Uruha, sauve-moi !

Uruha doit certainement me prendre pour un fou, car il se contente de me tapoter le dos comme un gosse et avoue qu'il compatit à ma douleur. Je le vois sourire tendrement et me rassure que tout cela passera un jour. Un jour, mais quand ? Cela peut très bien être à la fin de ma vie, quand je serai vieux et que je n'aurai toujours pas de femme, car il n'aura pas cessé de m'espionner, pire, de m'harceler comme il le fait déjà si bien maintenant. Quand j'entends le bruit de la serrure qui s'ouvre où j'étais à moitié séquestrée par notre chanteur, je délaisse Uruha et lui crie que je suis dans l'obligation de partir avant qu'il ne me retrouve.

Caché dans un coin, près d'une plante, je vois la mine triste du nain sortir de la salle pour baisser la tête face au regard dominant du guitariste blond qui lui demande d'arrêter immédiatement de m'embêter sans cesse. Soulagé, je remercie Uruha par télépathie et décide de rentrer dans la salle de répétition pour accorder ma basse, mais un mot me glace sur place et me retient là.

- Mais… Mais je l'aime Ruha… C'est lui qui ne comprend rien… Alors pourquoi c'est moi qu'on engueule ?

- Parce que tu es envahissant pour lui. On ne peut pas se faire aimer de tous, hein ? Sinon, le monde serait trop joyeux.

- Ca veut dire que Rei ne m'aime pas, Ruwa ?

- En quelque sorte, oui, ça veut dire qu'il ne t'aime pas. Je suis désolé.

De ma place, je vois le nain baisser sa tête et murmurer quelque chose puis une larme dévale sur sa petite face de gamin pour tâcher ses lèvres pulpeuses. Ses petites menottes frottent lentement son visage alors qu'Uruha le regarde pleurer tristement, incapable de le rassurer. Brusquement, je sentis mon cœur se serrer face à cette scène et je me rendis compte que je menais aussi la vie dure à Ruki. Pourquoi n'allais-je pas le trouver pour lui dire que ses sentiments n'étaient pas réciproques ? Pourquoi le laissais-je continuer à jouer dans ce jeu malsain ? Prenais-je du plaisir à voir quelqu'un autant attacher à moi ? Je crois que… je ne me rendais pas compte de la gravité de la situation. Je pensais que Ruki jouait avec moi alors que ce n'est peut-être pas le cas, si j'ai bien tout suivi de sa conversation avec Uruha. Et moi dans tout ça, est-ce que je l'aime comme lui il m'aime ?

Je n'ai pas la possibilité d'approfondir mes réflexions si philosophiques, qu'un frisson me traverse l'échine, m'informant qu'une personne m'observe avec intérêt… Regardant à gauche et à droite, je me retourne brusquement et là, que vois-je ? Une jolie nana comme je les aime qui me toise perplexe, se demandant certainement pourquoi suis-je caché derrière une fausse plante verte en plastique qui en plus, est plus petite que moi. Réfléchissant à l'excuse que je peux lui donner pour ne pas éveiller les soupçons, je décide de passer en mode « playboy » pour l'amadouer, mais surtout pour éviter qu'elle aille raconter à tout le monde que je matais le chanteur et le premier guitariste de mon groupe. Mon corps se pose automatiquement contre le mur tandis que je croise mes bras sur mon torse tout en lui faisant croire que je la dévore du regard. Lui intimant silencieusement que je la désire, sa réaction est immédiate : son visage devient rouge cramoisi et elle me bafouille quelques mots que je n'ai bien sûr pas compris. Je tends ma main vers elle et lui caresse le bras tout en lui demandant ce qu'elle désirait me dire. Elle relève ses prunelles noisette vers les miennes et envoûté par mon regard mystérieux et mon côté inaccessible, elle me fait une révérence et s'enfuit telle une lapine se cachant dans la profondeur des bois obscures, évitant à tout prix de se faire croquer par le dangereux animal que je suis.

- Ouf… Encore un peu et j'me faisais prendre…

- Ah oui ? Et prendre par qui, Rei-chou ?

J'eus un sursaut de surprise face à cette voix si enfantine, mais à la fois si diabolique qui provenait de mon chanteur. Ma tête tourna lentement vers l'arrière et quand je fus devant le petit démon qui hantait mes nuits, accompagné du guitariste blond, un sourire nerveux orna mon visage. Vexé de ne pas connaître la personne qui allait me faire jouir à sa place, Ruki me bouscule volontairement contre le mur gris du couloir et affiche une bouille de gamin fier de sa bêtise avant de s'enfermer dans la salle de répétition, en n'oubliant pas de claquer violemment la porte. Uruha tourna son regard vers moi tout en gardant son éternel sourire et me donna un coup de coude dans les côtes.

- Non mais j'en ai marre de me faire frapper par tout le monde !

- C'est qui ? Hein allez, dis-moi ! Je veux savoir c'est qui ce mec qui va-

- Je ne suis pas gay ! Et personne ne va me faire crier ce soir !

Enchanté de me faire sortir de mes gonds, Uruha pouffe de rire face à mon visage cramoisi autant par la honte que par la rage, et pose son bras autour de mon cou pour embrasser ma joue.

- Je plaisante, mon petit rebelle de la forêt. Je sais très bien que tu n'oserais pas tromper ton nain favori.

- … Quoi ?

Il profite de ma surprise pour courir se réfugier dans la salle de répétition où je suis sûrement celui qu'on attend encore. Mais où suis-je tombé ? Suis-je le seul membre normalement constitué, mais surtout moralement stable ? JE-NE-SUIS-PAS-GAY. Do you understand, baby? I love F******* the pussy ! Bon allez, je vais vous épargner la traduction en italien parce que je suis trop généreux, mais surtout parce que je ne la connais pas. Au loin, j'aperçois la nana de tout à l'heure et rien qu'à ma vue, elle s'empourpre et prend le chemin inverse. Chouette, je pense que ma diversion de tout à l'heure a vraiment bien… mal fonctionné. Un soupire s'échappe d'entre mes lèvres alors que je reçois un texto de la part de Kai, notre batteur :

Expéditeur : Kai.

Objet : Bouge tes…

Bouge tes jolies petites fesses blanches sinon je me ferai une joie d'envoyer le nain avide de sexe à ta recherche.

Délicatesse et politesse. Deux qualités qu'on ne peut retrouver chez Kai, le batteur du groupe. D'ailleurs, je plains ces centaines de fans qui raffolent de son sourire. Si seulement elles savaient la vérité sur la nature de ce tyran, elle le regarderait différemment, car ce type est sadique, sadomaso, pervers… moins que le nain, car lui, c'est totalement impossible de le battre. Même quand Kai affiche son amour pour Aoi, ça fait peur. La preuve, il l'appelle son canard en sucre. Il ne peut s'empêcher de parler sans ne pas se référer à la nourriture. Ah… Quand je vous dis que je fais partie d'un groupe de taré, mais personne ne veut me croire ! On me fait toujours passer pour un idiot ou un menteur alors que personne ne survivrait dans un tel groupe ! Je suis Reita, le survivant.

Rentrant néanmoins dans la salle de répétition pour éviter qu'il lâche la bête féroce à mes trousses, je suis surpris de trouver les membres du groupe occupés à préparer leurs matériels. Aoi et Uruha accordent leur instrument, Kai joue avec ses baguettes, les yeux fermés en s'imaginant taper sur sa batterie tandis que Ruki chauffe sa voix avec des vocalises, tout en buvant son thé vert bouillant. Ma venue entraîne le commencement de la répétition pour le prochain album et celle-ci se termine deux heures plus tard sans le moindre problème. Soulagé d'avoir pu jouer tranquillement et sans devoir supporter le regard affamé du nain sur mon corps de rêve, j'empoigne ma basse blanche et la fourre précieusement dans son étui de transport pour ensuite la porter sur mon épaule et la mettre dans le coffre de ma voiture. Mais au moment où je veux quitter la salle, Ruki me retient par le bras et me déclare avec un ton sérieux que je ne lui reconnais pas, qu'il doit m'avouer quelque chose. Avalant difficilement ma salive face à son visage adulte et ses yeux bleu acier qui me dévisagent, il me demande de m'installer sur le fauteuil et me déclare pour me rassurer qu'il ne tentera rien de sexuelle. Son petit corps fascinant s'installe à côté du mien et sa main traverse sa chevelure blonde pour remettre les quelques mèches qui le gênait en arrière. Sa langue caresse lentement sa bouche alors que mes yeux n'arrivent plus à se détacher de ce membre qui gesticule devant moi.

- Je… J'aimerai m'excuser de mon comportement inadmissible de ces derniers mois. Je sais que j'ai été un poids pour toi alors je te demande pardon.

- Euh…

- Je te promets que je vais arrêter de t'embêter alors restons ami, s'il te plait.

Alors là, je n'en reviens pas. Le nain qui vient me parler sans sous-entendu sexuel, c'est déjà un miracle, mais alors qu'il vient me faire ses excuses, là, c'est la fin du monde ! Ne m'attendant pas du tout à un tel changement de comportement venant de sa part, je ne trouve pas les mots adéquats pour lui répondre que j'accepte avec joie ses excuses. Ses yeux me regardent furtivement pour essayer de décrypter ma pensée, mais face à mon mutisme, Ruki décide de se lever pour écourter la discussion et me tend sa poigne pour me dire au revoir, comme un homme viril et sûr de lui. Waouh, Ruki aurait-il subi un lavage de cerveau ?