Alors ça y est, c'est fini.
C' était la fin de ce monde.
Et tu le savais.
Les dragons sont arrivés.
Par centaines.
Par centaines de milliers.
Il n'y avait pas d'espoir de gagner contre ces monstres, tu l'as compris, tu t'es cachée.
Tes amis se sont dressés contre eux. Ils sont morts.
Tous.
Et tu as compris une chose.
Il n'y avait pas d'espoir dans ce monde de ruine.
Ils furent nombreux à tomber, des amis, des connaissances, des inconnus.
Et toi, pauvre petite étoile tombée, oui, toi, Lucy Heartfilia, tu n'as rien fait.
Tu t'es contentée de regarder, les larmes aux yeux, la chute du monde.
Oh ! Et tu t'en veux ! Quand tu as vu Gajeel mourir, tu as pleuré.
Quand tu as vu Grey se faire transpercer par un rayon d'énergie, tu t'es écroulée à terre, toi, petite lâche insignifiante que tu es.
Quand tu as vu tous tes amis mourir, tu ne voulais pas voir. Tu t'es cachée les yeux.
Quand, ô supplice ultime, tu as vu Natsu, l'increvable Natsu, le Natsu souriant, toujours prêt pour une bagarre… quand tu l'as vu s'écrouler, agonisant, tu as hurlé.
Tu voulais mourir, tu voulais que les dragons t'entendent, qu'ils te réduisent en charpie.
Les dragons ne t'ont pas entendue.
Les dieux sont cruels parfois, n'est-ce pas, petite étoile ?
C'était trop tard tu étais arrivée après la bataille. Tu aurais dû les aider, mourir avec eux.
Mais tu as été lâche, tu as préféré te cacher.
C'est la fin de ce monde.
Et tu le sais.
Soudain, une petite lueur d'espoir s'allume dans ton esprit.
Tu marches. De plus en plus vite. Tu cours.
Le Château. Il tient à peine debout, le coucher de soleil illumine la ruine qu'il est devenu.
Il illumine ce 7 juillet.
Il illumine l'Apocalypse.
Tu continues. Dans le château, tout n'es que ruines, désolation. Tu continues. Un mur s'effondre sur ton bras droit, celui qui porte la marque de la guilde. « Les dieux sont cruels », songes-tu. Tu continues.
Et là, au détour d'un couloir en ruine, perdant ton sang, tu la vois.
La Porte Éclipse.
C'est l'intuition qui t'as menée là. Et une phrase de la princesse Jillkonis.
« Tellement…tellement de chose peuvent être effacés, reconstruite, grâce à cette porte. Vous ne pourrez jamais comprendre. » Avait-elle dit.
Quelques heures plus tard, les portes de la fin s'ouvraient. En même temps qu'Éclipse.
Pour la première fois depuis le début de l'enfer, tu souris.
Tu ouvres la porte, tu la passe.
Peu importe ce qu'il y a derrière, si l'histoire peut être réécrite, tu la réécriras.
Si ta mort se trouve derrière, tu auras au moins essayé de tous les sauver.
La lumière de la porte t'aspire, une conviction s'invite en toi.
C'est la fin de ce monde.
Mais pas celui d'un autre.
Et tu le sais.
