Titre : Le baiser

Auteur : Anders Andrew

Rating : K

Pairing : Lambo/I-Pin

Notes : OS rapide rappelant au passage que Lambo adulte est un beau gosse playboy, et aussi vous ferons sûrement vous souvenir de quelques anecdotes pleines de nostalgies enfantines ^^

Bonne lecture (j'espère)


En matière de baisers, Lambo est un expert.

Il en a déjà donné des très sensuels, avec les mains qui se baladent partout. Il en a donné des rigolos, où l'on se frotte le nez en même temps que l'on se bisoute tendrement les lèvres dans de petits « smack » ludiques.

Il en a reçu des passionnés, des bons, des mauvais, des humides…mais jamais aucun baiser ne surpassa son premier.

Car son premier baiser était spécial.

C'était une fin d'après-midi, l'été de ses 10 ans. Le ciel tirait sur le rose, le soleil se couchant à l'est dans un flamboiement de couleurs crépitantes comme le feu doré d'une cheminé. Il faisait chaud, et la main de Lambo était moite dans celle d'I-Pin.

Elle le traînait d'un air déterminé; il était l'heure de passer à table, et elle était bien décidé à ne pas être en retard. Ce soir, la mère de Tsuna avait prévu de faire des gyozas.

Lambo la voyait seulement de dos. Elle portait deux tresses nouées par des élastiques décorés d'un papillon. C'est un détail qui lui resta en mémoire. Ses tresses tressautant sur son dos, d'un noir de jais brillant dans les rayons crépusculaires.

Bien sûr, il pleurait, parce qu'il n'avait pas envie d'aller manger, lui. Il voulait continuer à jouer dans le parc, à faire du tourniquet, à construire des châteaux de sable, et à essayer de faire tourner la balançoire sur elle-même en montant toujours plus haut.

Mais ses jérémiades n'atteignaient pas la petite chinoise, semblait-il.

« Tu es méchante ! Je te déteste ! »

Il avait dit ça sur un ton catégorique et plaintif; l'effet qu'eurent ses paroles lui sembla disproportionné : I-Pin se retourna…et se mit à pleurer à son tour.

- Ah ! N-ne pleure pas !

Lambo avait essayer de la réconforter, maladroit. C'était la première fois qu'il devait faire ça; I-Pin était toujours la plus forte, d'eux deux, elle n'était pas comme les autres filles à chouiner pour un oui ou pour un non.

Il lui caressa les mains, lui tapota dans le dos, tira sur ses tresses, pourtant rien n'y fit, les larmes de la petite fille ne tarissaient pas.

A court d'idées, il posa ses lèvres sur les siennes; ses mains s'aplatirent sur ses joues, et il se fit la remarque furtive qu'elles avaient une texture de pêche.

- Arrête de pleurer !

Le baiser avait un goût étrange de sel et de sucre - sel des larmes, sucre d'un reste de bonbon sur la bouche du garçon.

Puis se fut le noir, parce qu'I-Pin rougit et se transforma en bombe.

Quoiqu'il en soit, et même si la sensation ne lui avait pas laissé un souvenir impérissable, le premier baiser de Lambo demeura à tout jamais le seul baiser qu'il partagea avec I-Pin.

Et cependant…il ne désespérait pas qu'un jour…elle veuille bien recommencer.