Auteur : Lilith
Disclaimer : Les perso de Harry Potter sont pas à moi… (jles demande pas tous façon… juste Rogue ça irait ? (…) )
Personnages : Severuuusssss Qui d'autre ?
Résumé : A l'époque des Maraudeurs, Alessa James se voit confier une mission des plus ardues en tant qu'apprentie Mangemort. Et, malheureusement pour elle, son partenaire n'est autre que Severus Rogue. Pourquoi faut-il toujours qu'elle ait si peu de chance ?
Au nom de la Mère
« [... elle meurt fillette préservée du deuil que fut sa vie […,
sa dernère pensée est pour cet avenir qui n'aura pas lieu,
et qui peut encore être si merveilleux »
La fille démantelée, J. Harpman
Elle pénétra dans la petite pièce ronde et leurs regards se croisèrent. Que faisait-il là ? Et pire, que faisait-elle là ? Pourquoi Malefoy lui avait-il demandé de venir ? Et pourquoi avec lui ?
Tout en réalisant que ses questions tournaient en rond, Alessa vit le séduisant jeune homme s'apprêter à parler :
-Nous sommes réunis aujourd'hui... commença-t-il, non sans fierté d'être l'intermédiaire entre tous les pauvres élèves de Poudlard à la recherche du trésor insoumis qu'est la gloire et leur Maître à tous, le plus grand Mage Noir que le Monde ait connu…
Lucius toussota.
-…Pour que je vous fasse part d'un important évènement qui va bientôt se produire.
-De quoi s'agit-il ?
La voix froide du jeune homme à ses côtés résonna quelques secondes dans la petite pièce sombre et miteuse, seul endroit inconnu de l'école pour le directeur. Enfin, c'est ce qu'ils pensaient tous, se dit Alessa. Cependant, elle doutait, quoi qu'elle n'oserait jamais le prononcer à voix haute, même seule, que le vieux fou ignore quoi que ce soit de Poudlard.
Mais alors pourquoi n'agissait-il pas ?
-La fin d'année arrive à grands pas, votre diplôme s'approche… et mon mariage est presque prêt.
-Ton mariage ? dit la jeune fille d'une voix à peine audible.
-Votre condisciple Narcissa Black, prochainement Narcissa Malefoy aura l'honneur de se voir attribuer mon nom. Le Maître a approuvé mon choix : Famille aux nombreux ancêtres connus, noble sang…
-Et en quoi cela peut-il nous concerner ? demanda la voix morte de Severus Rogue, aux côtés d'Alessa.
-Le Maître a exprimé la judicieuse idée de ne pas perdre de temps et de célébrer toutes les unions à la fois. C'est pourquoi il vous propose de vous unir le même jour. Bellatrix deviendra une Lestrange ce jour là également.
Même si Lucius ne semblait pas l'avoir remarqué, la jeune fille avait perçu le mouvement brusque de l'avant bras de Rogue. Et elle ne se sentait pas en meilleure forme… Leur était-il réellement demandé ce qu'elle venait de comprendre ? Elle et … Rogue… ?
-Quel est le but de ces unions ? demanda Rogue, impassible.
-Le jour où le Maître prendra la direction du monde arrive à grands pas et il lui faut le plus de Sang Purs possible… Nos héritiers… Les Mangemorts les plus fidèles… Le Maître a même émis le souhait de participer activement à leur éducation, particulièrement à celle de l'un d'eux… Celui d'entre nous dont l'enfant sera choisi deviendra le plus illustre et le plus fier des Mangemorts, sourit-il machiavéliquement.
-Le Maître est-il sûr de… ? débuta-t-elle, hésitante.
-Remettrais-tu la parole de notre bien aimé Seigneur en doute ? siffla Lucius, cinglant et acerbe sans même lui adresser un regard.
-Non !
Elle se tut, trop terrifiée. Après tout, à quoi s'attendait-elle de mieux pour l'avenir, alors qu'elle venait de s'engager chez les Mangemorts ?
-Je me suis toujours demandé…sourit avidement Malefoy tout en la fixant, cette fois, pourquoi le Maître te gardait dans nos rangs… ? Une Sang-Pur… Laisse moi rire, Alessa… Ni ton nom ni ton visage ne rappelle quoi que ce soit, à personne. Ta généalogie est introuvable… Et je sais que le Maître se pose les mêmes questions… Dis-moi… Qui es-tu réellement ?
D'un mouvement sec, elle attrapa son bras gauche de sa main droite. Mais ce geste ne dura pas plus de trois secondes. C'est calmement qu'elle reprit la parole :
-Je suis Alessa James. Aussi inconnue que je puisse te paraître, ce n'est pas à ma généalogie qu'il faut t'en prendre, mais à ta culture générale.
Lucius tiqua, mais ne répondit rien, l'assassinant de ses deux yeux gris meurtriers.
-Enfin, si le Maître s'interroge à mon sujet, je suis ouverte à toutes les questions qu'il pourrait me poser. Je ne te dois rien, Malefoy.
-Maintenant que cette déclaration d'amour est terminée, as-tu autre chose à nous dire Lucius ? demanda Rogue, la voix toujours aussi vide. Dumbledore va se poser des questions si nous disparaissons trop longtemps.
En le fixant du coin de l'œil, Alessa ne réalisait pas encore ce qu'il allait devoir arriver… Se marier… Le mot mariage avait toujours été, pour elle, synonyme d'amour absolu, de bonheur et de tendresse. Etait-elle vieux jeu ? Ce n'était pas prévu… Non, pas prévu… Mais que peut-on prévoir avec Voldemort ?
Une fois sortie, elle rattrapa Severus, qui s'éloignait déjà d'elle, l'ignorant encore plus que les murs.
-Rogue !
Aucune réponse.
-Rogue !
-Que veux-tu ? dit-il tout en poursuivant sa marche.
Finalement, oui, que voulait-elle ?
-Je… On…
-Ecoute, dit-il en s'arrêtant soudainement, je n'ai pas de temps à perdre avec tes commentaires dénués de sens, j'ai d'autres choses bien plus importantes à faire.
Les larmes lui montaient déjà aux yeux.
-Pourquoi veut-il qu'on se marie ? Pourquoi nous ? Pourquoi toi avec moi ? Il y a tellement d'autres couples potentiels de Sang-Pur.
Le jeune homme de dix-sept ans mit plusieurs secondes avant de répondre, le visage impassible.
-Les questions ne sont pas pour nous. Nous devons obéir. Et si ça te dérange tant que ça, poursuivit-il sarcastiquement, tu pourras faire chambre à part.
Il la laissa alors en plan, seule dans le couloir interdit du deuxième sous-sol. Juste sous les cachots. Heureusement, car ces derniers donnaient presque immédiatement sur le hall quand on les remontait et elle avait cours avec le professeur Glutinus en Soins et Créatures Magiques.
Alors qu'elle s'y rendait, elle ne pouvait cesser de penser à Rogue. Mais quel garçon stupide ! Elle devait avouer qu'à dix-sept ans, peu étaient très malins, mais lui ! Il dépassait la moyenne. Elle atteignit le jardinet et vit sa classe de 7ème année ou plutôt ce qu'il en restait. En effet, les cours de Soins aux créatures magiques n'étaient pas ce qui intéressait le plus les Serpentards de dernière année ces temps-ci.
Bien entendu, Rogue n'était pas de ceux qui étudiaient le Soin aux Créatures Magiques. Elle vit une jeune fille aux cheveux blonds lui faire un petit signe, le visage calme. Elle la rejoignit tout en remarquant le regard d'un garçon de Poufsouffle braqué sur son amie. Alessa sourit. Narcissa était la plus jolie fille de Serpentard et tous les garçons qu'ils soient à Poufsouffle ou ailleurs la regardaient sans cesse.
-Tout va bien ? lui demanda son amie, ses yeux bleus ancrés dans les siens, verts.
Alessa se dit que jamais elle n'avait vu ses magnifiques yeux bleus autrement que tristes.
-Je t'expliquerai plus tard. Pas des bonnes nouvelles, dit doucement Alessa, tout en faisant mine d'écouter la leçon.
-Depuis quand les nouvelles de Malefoy sont-elles bonnes ?
-Je vais rectifier alors. Très mauvaises…
Narcissa fronça les sourcils en lui lançant un regard.
La fin du cours arriva plus lentement que prévu et c'est en se rendant dans la Grande Salle pour déjeuner que Alessa révéla tout à la blonde.
-Tu n'as pas l'air étonnée, dit doucement Alessa, qui elle, était encore tout aussi choquée par les nouvelles.
La blonde lui répondit tout en se servant des tomates, la voix posée.
-Penses-tu qu'un mariage arrangé comme celui-là aurait pu être caché très longtemps ? J'avais à peine l'âge de comprendre lorsque j'ai entendu pour la première fois mes parents me promettre en mariage aux fils des Malefoy. Ensuite, la mère de Lucius est revenue souvent chez moi et avec ma mère, elles discutaient des préparatifs.
-Elles en ont discutés toutes ces années ?
-Oui. Les femmes riches n'ont que cela à faire.
Alessa se tut, bouleversée. La blonde sembla s'en rendre compte car elle lui offrit un mince sourire. Et la rousse savait que c'était le mieux que son amie pouvait faire.
-Par contre, je peux comprendre que pour toi, ce soit un grand bouleversement. Surtout que tu n'es pas promise à n'importe lequel des Mangemorts du Maître… Severus est son préféré… En tout cas, ces derniers temps.
-Mais lors de notre dernière réunion, le Maître lui a fait subir trois Doloris, dit Alessa, étonnée.
Sans avoir de réponse immédiate, la rousse vit le regard de Narcissa se poser une seconde sur le sujet de leur discussion.
-C'est justement parce qu'il connaît les grandes capacités de Severus que le Maître le punit plus que n'importe lequel d'entre nous. C'est sa façon de nous montrer son intérêt, sans doute.
Alessa se tut, la gorge trop nouée pour exprimer quelque idée censée que ce soit.
Un tiraillement provenant de son bras gauche fit sursauter Alessa en cours de Métamorphose. Immédiatement, elle paniqua. Il n'arrivait jamais au Maître de les appeler durant les heures de cours. Ils risquaient trop de se faire prendre. Mais alors que s'était-il passé de suffisamment grave pour qu'il fasse appel à elle si tôt ?
Perdue dans ses pensées, elle transforma son hérisson en brosse à dents alors qu'elle était censée faire une chaise.
-James, votre manque de concentration vous vaudra 5 points pour Serpentard.
-Mais enfin professeur, je n'ai rien fait ! se fit entendre une voix faussement inquiète au fond de la classe.
Alessa leva les yeux au ciel : James Potter aimait beaucoup s'amuser à jouer sur le fait qu'elle avait pour nom le prénom de celui-ci.
-Et cette remarque plus qu'intelligente vous fait perdre 10 points, M. Potter, remarqua McGonagall, les lèvres pincées.
Quelques rires fusèrent de derrière Alessa. Sirius Black et James Potter étaient bien les derniers dont elle avait besoin pour l'instant. Elle leva la main.
-Oui, Miss James ?
-Puis-je sortir, professeur ? Je ne me sens pas très bien.
Heureusement que la comédie était l'une de ses principales qualités car la perspicacité de son professeur de Métamorphose était fort connue parmi ses condisciples.
-Bien, allez-y.
-Merci.
Ramassant ses affaires à la hâte, Alessa croisa le regard d'ébène de Rogue. Elle sortit et descendit à la hâte les escaliers menant à la Salle Commune de Serpentard. Elle tenait à prévenir Narcissa – qui avait arrêté Métamorphose l'année précédente – et puisque pour atteindre le passage secret qu'elle utilisait pour sortir en douce de Poudlard, il fallait passer par là, elle en profiterait.
C'est alors que les yeux de Rogue lui apparurent à nouveau : Pourquoi lui avait-il semblé si… perplexe derrière son masque d'impassibilité ? N'était-il pas au courant de la réunion ? Le Maître n'avait-il appelé qu'elle ?
Elle s'arrêta net alors que tous ses membres se mettaient à trembler. Que lui voulait-il ?
-Alessa ?
Se retournant, elle croisa l'unique amie qu'elle s'était faîte à l'école de sorcellerie.
-Narcissa !
-Tu n'as pas Méta… ?
-Pas le temps ! s'écria la brune tout en dénudant son bras après avoir jeté un coup d'œil alentours.
D'un froncement de sourcils, Narcissa lui demanda depuis quand elle était apparue.
-Un quart d'heure maximum, gémit-elle.
-Alors, il faut te rendre immédiatement auprès de lui. Il sera très en colère si tu n'as pas tout mis en œuvre pour aller le voir rapidement.
D'un hochement de tête, Alessa accepta, la gorge serrée.
-Va.
Elle courut, courut à travers ce qui lui sembla tout Poudlard. C'est le souffle court qu'elle atteignit son passage et sans s'arrêter, elle l'ouvrit et poursuivit sa marche.
Faîtes qu'il ne m'en veuille pas, faîtes qu'il ne me punisse pas… Toutes ses pensées étaient imprégnées d'une peur immaîtrisable.
-Ma petite Alessa… Comment vas-tu aujourd'hui… ?
La voix glaciale et effrayante susurra ces quelques mots alors qu'elle entrait dans la pièce. Ou plutôt, son 'Antre' comme Il aimait l'appeler.
-Bien Maître, fit-elle d'une petite voix.
Elle eut un mouvement de recul lorsque l'homme devant elle se leva souplement de son fauteuil d'argent. Il entreprit de se diriger vers un côté de la pièce tout aussi sombre que les autres, sans la regarder. Finalement, Alessa se dit qu'elle préférait peut-être ça. Cependant, c'était tout sauf un signe de bonne humeur.
-Tu es en retard, mon enfant.
-Je… s'étrangla-t-elle. Je suis désolée, Maître. J'étais en cours et…
-Endoloris !
Elle tomba sur le sol, recroquevillée et tremblante. La douleur était insupportable. Elle aurait voulu mourir. Ne plus jamais devoir ouvrir ses yeux si douloureux. Ne plus devoir respirer en suffoquant. Plus aucune pensée cohérente ne venait peupler son esprit. Elle allait mourir. Elle le savait. Mais pourquoi n'était-ce pas plus rapide ?
Puis, la douleur cessa. Soudainement. Seulement, la souffrance était toujours là. Ses muscles vibraient. Ses yeux ne se résolvaient pas à s'ouvrir après ce supplice. Sa première pensée fut tournée vers le sort de fin d'incantation qu'elle n'avait même pas perçu. Puis vers Lui… Peu à peu, se remettant tant bien que mal, elle entendit le frottement d'une cape sur le sol. Il s'approchait d'elle. Allait-il la tuer ?
Non… Elle savait que non… Et c'était certainement pire ainsi…
-Je ne veux pas d'excuse, siffla-t-il. Maintenant, lèves-toi.
C'était un ordre. Aucune désobéissance ne serait tolérée. Et elle ne voulait pas tenter le diable. Elle se redressa, ses membres la tiraillant. Supporter. Encore un peu. Il ne fallait pas abandonner. Bientôt, elle serait sortie.
Voldemort lui tourna alors le dos, se dirigeant calmement vers son fauteuil. Alessa profita de ses quelques secondes pour reprendre son souffle.
-Lucius t'a mis au courant de la nouvelle… ?
Sa voix semblait amusée derrière son ton métallique et impitoyable.
-Ou…Oui.
-Bien… Approche, approche, dit-il tout en joignant le geste à la parole.
Elle le fit, gardant tout de même une respectable distance entre eux. Puis, elle s'agenouilla et baissa sa tête jusqu'à ce que son front atteigne le sol. En se redressant, elle remarqua une petite chaînette d'argent qui était négligemment déposée sur l'avant-bras du trône de son Maître. Celle-ci l'intrigua car, même si elle ne l'avait jamais vue entre les mains de Voldemort, elle lui disait quelque chose… D'un frisson, elle se rendit compte qu'elle s'était déconcentrée et que le Maître ne lui donnerait pas une seconde chance après ce premier Doloris.
-J'ai un petit quelque chose pour toi.
D'un coup de baguette, il fit apparaître trois petites fioles de cristal. La jeune fille ne dit rien, sachant de quoi il s'agissait.
-Ses potions ont été réalisées spécialement à ton attention. Surtout, je te défends d'en briser une seule, même malencontreusement.
Elle hocha la tête. Il les lui tendit, frôlant les doigts de Alessa intentionnellement. Réprimant un frisson, elle fixa le liquide bleu emplissant les trois fioles, le regard vide.
-Bois-en une.
Hésitante, la rousse s'exécuta, tremblante de peur et de la douleur persistante du Doloris.
-Bien. Maintenant, écoute attentivement. Voldemort n'est pas connu pour sa patience. Tu en boiras une seconde dans une semaine, même jour, même heure. Et la troisième la semaine suivante.
-En…tendu…
-Surtout, ne me déçois pas.
Etrangement, la potion ne lui avait rien fait ressentir de particulier. La plupart du temps, lorsque le Maître lui avait préparé des filtres, elle souffrait atrocement dans la seconde. Elle se rappela de la fois où elle s'était mise à vomir sans plus pouvoir s'arrêter et décida de laisser ce genre de pensées pour plus tard.
Alessa sortit dans le froid de décembre et alors qu'elle marchait inconsciemment vers la forêt dissimulant le manoir de son Maître, elle remarqua pour la première fois qu'il neigeait…
'Pourquoi tu pleures… Dieu ?'
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-Potter !! Combien de fois devrais-je vous répéter que l'asmodèle en poudre ne se mélange pas avec le crin de licorne !? Vous êtes bien le digne fils de votre père ! hurla Rogue, hors de ses gonds.
Harry admit intérieurement que son professeur avait peut-être – cette fois seulement – raison de s'énerver. En effet, cela faisait trois fois que le jeune homme tentait de réaliser la même potion et trois fois consécutives, il avait commis la même erreur. Cette potion était peut-être maudite… Ou alors c'était lui que les potions maudissaient…
-Désolé, professeur, dit-il sans en penser un mot.
Car bien sûr, jamais il n'admettrait que son professeur avait sans doute raison. Rogue ne répondit rien, trop enragé pour écouter et retourna s'asseoir à son bureau.
Ayant accumulé les retards en potions – 'manque de concentration' selon certains, 'manque d'intelligence, selon Rogue' – Harry était forcé de suivre des cours de rattrapage en potions. Pour son plus grand malheur…
-Vous n'êtes qu'un bon à rien. Maintenant, sortez. Je ne veux plus vous voir.
S'exécutant sur le champ, le jeune homme entassa ses affaires. Et alors qu'il se retournait vers la porte, son sac heurta une armoire et une dizaine de livres ainsi que des fioles en tombèrent, dans un éclat de verre.
Une légère grimace se dessina sur le visage du Survivant alors qu'il attendait la sentence. Parfois, il s'étonnait même que Rogue ne le frappe pas. Quelle maladresse… Pourquoi maintenant ? Il ne le laisserait certainement plus sortir avant qu'il ait tout lavé trois fois…
Harry sentit alors une cape l'effleurer et remarqua que Rogue, le regard meurtrier, se tenait juste devant lui. Déglutissant difficilement, le jeune homme baissa les yeux.
-Ramassez !!!
Alors qu'il poursuivait sa tâche depuis quelques minutes, le plus jeune se dit que le cri de son professeur avait dû s'entendre dans tout le château. C'est alors qu'il tomba sur un livre à la couverture noire, très sale. Il est étrange comme la curiosité est piquée au vif parfois, juste comme ça. Sans comprendre pourquoi, Harry ouvrit l'ouvrage et tomba sur la description d'une potion. Apparemment, cette dernière était une découverte récente et avait permis une avancée scientifique magique prodigieuse.
-'Sanguinis vita' murmura le jeune homme.
Il se sentit alors décoller du sol et constata que son professeur le tenait par le col.
-Qu'allez-vous inventé de nouveau cette fois ? chuchota la voix menaçante de Rogue qui jeta un coup d'œil au livre. Vous ne me ferez pas croire qu'un si petit esprit soit enfin intéressé par quelque chose.
L'homme souriait mesquinement, le regard flamboyant de colère. Il le relâcha.
-Je ne voulais pas. C'est juste…
C'était juste quoi ? Finalement, il aurait mieux fait de ne pas se lever, ce jour-là…
-Vous me rédigerez cinq parchemins sur la potion 'Sanguinis Vitae' pour demain, sourit mauvaisement le professeur.
-Cinq ?
-Ne seriez vous même pas capable de compter jusque là, Potter ? Cela ne me surprendrait pas, bien au contraire, mais je devrais admettre que votre talent pour tromper ceux qui vous appellent désormais l'Elu serait alors extrêmement développé.
Le jeune homme lui répondit d'un regard noir.
-Sortez, maintenant.
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Dis, Narcissa…
Tu te souviens de notre première rencontre… ?
Tu étais si jolie dans ta robe blanche.
C'est la seule et unique fois où je t'ai vu sourire…
…
Et tu te souviens de ces milliers de nuits passées à nous raconter nos vies futures… ?
Moi, j'ai tout oublié…
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Cela faisait une semaine qu'elle avait dû rejoindre Voldemort. Et plus rien… Il ne les avait pas appelés du week-end, aucun d'entre eux. En tous cas, d'après ce que les rumeurs disaient… Parce que certains empêchaient toute rumeur de circuler, aussi doués soient les commères… Rogue passa dans la tête d'Alessa alors qu'elle terminait de rédiger son devoir de Sortilèges dans la Salle Commune.
Par chance – C'est ainsi qu'elle le voyait – le cours de McGonagall avait été annulé et elle pourrait prendre sans risque sa potion. Demander une fois de plus la permission de sortir aurait été plus que suspicieux.
-J'y vais.
Sans relever les yeux, Narcissa hocha la tête, fixant d'un air ennuyé son livre de Sorts. La blonde n'avait rien demandé à Alessa et les mots étaient inutiles au vu de son état à son retour. Les blessures commençaient enfin à cicatriser. Mais la jeune fille savait bien que c'était de courte durée et ce pour deux raisons : Voldemort ne les laissait jamais 's'ennuyer' et puis, le filtre qu'elle devait boire ne passerait certainement pas aussi bien que le premier.
La rousse traversa les couloirs vides du 2ème étage. Les toilettes de Mimi Geignarde étaient les plus sûres pour ce genre de chose, mais elle devrait faire un détour pour éviter Peeves qui s'amusait ces temps-ci à vider l'eau sale des cuisines sur les têtes des passants.
Alessa soupira et son regard se posa machinalement sur un tableau représentant un sorcier dont on ne voyait que le buste et la tête. Il portait un grand chapeau et ce qui semblait être une banale cape noire. Cependant, ce n'était pas ces détails qui attiraient les yeux d'Alessa à chaque fois qu'elle passait là – et d'ailleurs la plupart des élèves ne pouvait s'empêcher de fixer ce tableau à chaque passage – c'était la main tendue de l'homme devant lui qui intriguait. En effet, en outre les yeux moqueurs et le sourire mesquin de l'homme à la main tendue, on pouvait lire en lettres de sang sur cette dernière, un seul et unique mot : 'Destin'.
Alessa avait d'étranges sentiments pour cet homme qui avait gravé au couteau un mot sur sa paume : Du dégoût, du mépris, de l'admiration… Et surtout, l'impression grandissante d'avoir déjà vu ce tableau avant d'arriver à Poudlard…
Alors qu'elle atteignait les toilettes, elle mit fin à ses réflexions plus que douteuses. Cela ne lui prit que quelques secondes d'entrer furtivement dans une toilette et d'ingurgiter le contenu de la petite fiole. Et elle se félicita d'avoir été suffisamment discrète pour ne pas alerter l'habitante éternelle des lieux.
Mais c'était sans compter sa chance indomptable…
-Que fais-tu là ? lança une petite voix aigue et suspicieuse.
Se retournant, Alessa croisa les yeux plissés du fantôme qui tentait certainement de deviner ses pensées.
-Je t'aurais bien répondu… Mais non.
Sur ce, elle sortit rapidement, ne souhaitant pas recevoir les foudres de Mimi… ou plutôt, les vagues déferlantes des eaux des toilettes que Mimi utilisait pour punir les visiteurs malhonnêtes. Riant sous cape, la rousse entendit le fantôme crier jusqu'à ce qu'elle ait atteint le Hall.
Cela faisait du bien de sourire un peu après toutes les tensions qu'elle avait subies la semaine précédente.
Mais alors qu'elle allait atteindre la porte d'entrée pour se rendre au cours de Botanique, Alessa s'effondra. Son corps était secoué de spasmes et elle gémissait de façon saccadée sans pouvoir se contrôler.
Elle eut l'impression que plusieurs heures passaient alors que la mort ne venait pas. Pourquoi fallait-il qu'elle ait reçu cette malédiction ? Beaucoup de choses auraient été plus simples sans cela !
Elle sentit sans vraiment s'en rendre compte deux mains lui saisir les épaules et la retourner. Elle croisa un regard noir, puis elle ne vit plus que l'obscurité.
La jeune fille se réveilla avec une migraine à fendre le crâne. Papillonnant des yeux, elle sut immédiatement qu'elle était à l'infirmerie. Mais pourtant, Me Pomfresh était censée être absente cette semaine…
Tentant de se lever, elle constata qu'on l'avait vêtue d'une blouse blanche et que de nombreux pansements bandaient ses jambes. Que s'était-il passé ?
-Bonjour, Miss James, lança aimablement une voix qu'elle aurait voulu ne pas entendre. Ou plutôt devrais-je dire, Bonsoir.
Elle se retourna pour croiser les yeux de Dumbledore, mais changea aussitôt de direction. Il ne fallait pas que son Maître apprennent qu'elle lui avait parlé et son don pour l'Occlumancie laissait encore à désirer.
-Que s'est-il passé ?
-J'aurais aimé que vous ayez une explication à me donner, mais apparemment ce n'est pas le cas, dit calmement le vieil homme tout en se dirigeant vers la fenêtre.
Au moins, il ne la fixait pas de ses yeux limpides et perçants. Un silence naquit.
-…Je… Je vais bien, maintenant. Je peux m'en aller ?
-Je pense qu'il serait préférable que vous restiez cette nuit. Le professeur Glutinus est un bon guérisseur, mais pour animaux, sourit-il malicieusement. Et Me Pomfresh revient demain, elle pourra vous ausculter.
-Non. Refusa-t-elle catégoriquement.
Le vieil homme leva un sourcil étonné en se retournant vers elle.
-Je vais bien, professeur, s'enquit-elle en fixant un point invisible face à elle.
-Je crains que Me. Pomfresh m'en voudrait si je vous laissais vous en aller après si peu de temps. Elle prend beaucoup de temps à essayer de garder ses patients, sourit-il.
-…
-Mais je suppose que vous êtes suffisamment responsable.
Elle hocha la tête, levant pour la première fois et brièvement les yeux vers l'homme. Pourquoi avait-il l'air triste derrière ce mince sourire ?
D'un coup de baguette, il fit apparaître ses vêtements sur une chaise, puis sortit après lui avoir adressé un sourire qu'elle fit mine de ne pas voir.
Une fois qu'il fut sortit, Alessa courut sur sa robe de sorcière et entra sèchement sa main dans sa poche : La fiole avait disparu…
-Non, Non ! Paniqua-t-elle à voix haute.
Elle fouilla encore fébrilement, mais c'était peine perdue. Elle gardait toujours ses deux fioles dans sa robe de sorcier pour être certaine qu'il ne leur arrive pas malheur, dépourvues de sa protection. Mais finalement, sa prudence avait joué contre elle ! Comment allait-elle faire ? Elle n'avait pas imaginé que cette solution puisse arriver. Pourtant, elle aurait dû se douter que jamais les potions du Maître n'étaient deux fois indolores.
Il allait la tuer. De plus, il l'avait gravement prévenue. Tremblante, la jeune fille se décida à aller voir son amie. Seulement, elle savait bien que Narcissa ne pourrait rien faire pour elle. En outre, cette dernière n'était pas très émotive et cela stresserait bien plus Alessa : La blonde aurait l'air de s'en moquer.
Que faire alors ? Et surtout, qui avait la fiole ? Il n'y avait aucun débris sur les lieux, ni dans sa robe. Dumbledore l'avait-il en sa possession ? Ce serait la pire chose qu'il puisse arriver. La rousse était certaine que si c'était le directeur qui la détenait, Voldemort allait utiliser contre elle son plus bel atout… Non… Elle ne voulait pas y penser, elle était parvenu à l'éviter jusque là. Il fallait qu'elle résiste.
Alors qu'elle remuait dans tous les sens ses atroces pensées, elle avait traversé de nombreux couloirs. Soudain, elle dut s'arrêter d'avancer et, plaçant sa main contre le mur pour ne pas tomber, elle ferma les yeux en fronçant les sourcils : Sa tête tournait et des milliers de points blancs l'empêchaient de voir quoi que ce soit lorsqu'elle gardait ses deux perles vertes ouvertes. Que lui arrivait-il ? Habituellement, elle n'avait jamais de baisses de tension. Cette potion l'avait-elle tellement affaiblie ?
Pourtant, elle ne sentait pas grand-chose de différent. A part peut-être cette légère migraine et cette sensation agaçante d'être faible et sur le point de tomber à chaque minute.
-James !
Elle ne se retourna pas immédiatement, trop occupée à retrouver ses esprits. Et des mouvements trop brusques n'amélioreraient pas la situation.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit face à elle Severus Rogue, les sourcils tellement peu froncés qu'elle ne l'aurait pas remarqué si elle ne passait pas la plupart de son temps à l'observer depuis le jour où elle avait appris qu'elle devrait l'épouser.
-Rogue…grogna-t-elle difficilement, la main gauche déposée sur sa tempe.
Etrangement, aucune remarque acerbe ou insinuation dénuée d'émotion ne vint tinter à ses oreilles et elle ouvrit les yeux. Malgré le fait que depuis l'année précédente, Severus Rogue n'avait plus rien d'autre sur le visage que de l'indifférence, Alessa put remarquer une légère inquiétude. Elle devait vraiment être blanche comme une morte…
-C'est juste un mal de crâne. Je ne vais pas mourir, sourit-elle.
Mais il lui rappela bien vite à qui elle s'adressait d'une manière aussi peu conventionnelle et surtout aussi…'amicale' par un regard noir. Le mot 'ami' n'était pas le mot à mettre en couple avec Rogue. Et la rousse pensait que Alessa n'entrait pas non plus dans les noms à mettre en couple avec Rogue.
-Ce n'est pas ce que tu laissais voir dans le hall ce matin…
La main d'Alessa retomba mollement sur le côté alors qu'elle réalisait à quoi il faisait allusion.
-Beaucoup de gens m'ont vu… ? demanda-t-elle.
-Seulement moi et c'est une chance vu le genre de choses avec quoi tu te balades… répliqua-t-il sèchement.
Elle ne répondit rien sur le coup, réalisant. Et surtout, comprenant qui l'avait amenée à l'infirmerie avant même de penser à ce que les mots de Rogue signifiaient réellement : La fiole n'était pas entre les mains de Dumbledore et elle était intacte !
-Tu… Tu l'as ?
Sur le coup de la nouvelle, la rousse fut tellement heureuse qu'elle s'avança d'un pas, distinguant encore mieux les vagues noires des yeux de Rogue.
Ce dernier ne bougea pas, la fixant d'un regard indifférent.
-Oui.
Elle soupira de soulagement.
-Mais cela ne signifie pas que je vais te la rendre sans une bonne explication.
Le ton changea alors entre eux, la jeune fille n'étant pas d'accord.
-Je n'ai rien à te révéler, Rogue.
-Vraiment ? dit-il en levant un sourcil sarcastique. Pourtant, il semble que c'est moi qui suis le plus en position de discuter.
-Il n'y a rien à dire ! J'ai besoin de cette fiole, Rogue. Je t'en prie, tu te doutes bien d'où elle vient.
-Merci, je ne suis pas stupide, dit-il d'un ton sec et catégorique, les yeux perçants.
On se le demande parfois, se dit-elle intérieurement.
-Alors, rends-la moi… murmura-t-elle.
-Sais-tu quelle est l'utilité de cette potion ? Ce qu'elle est déjà occupée de te faire si je comprends, en voyant cette unique fiole, que tu as déjà pris les deux précédentes ?
-Comment sais-tu qu'il y en avait trois ? lâcha-t-elle, surprise qu'il soit au courant.
-Cette réponse met fin à mes doutes. Tu ne te renseignes même pas sur ce que tu ingurgites.
-Et à quoi bon ? explosa-t-elle. Penses-tu que savoir de quelle façon tordue il va me faire souffrir cette fois peut m'aider alors que de toute façon, je serai forcée de les boire ?
Alessa mit aussitôt sa main devant sa bouche, fixant Rogue de ses deux yeux apeurés. Quelle injure avait-elle osé proférer envers le Maître devant celui qu'il préférait ? Qu'est ce que Rogue allait raconter ? Comment le Maître se vengerait-il ?
Son faible talent d'Occlumens lui permettait à peine de dissimuler cette part de ses sentiments.
Alors qu'elle s'attendait à ce qu'il sourit sadiquement ou qu'il lui tourne le dos, Rogue lui répondit, de son air calme :
-Peut-être pour trouver un remède que tu prendras une fois que le Maître aura fini de s'amuser.
Il avait dit cela sans ciller et Alessa ne sentit pas de marque d'irrespect envers Voldemort. Juste de la logique.
-Le Maître n'est pas du genre à accepter dans ses rangs des faibles qui ne supportent pas les difficultés qu'il leur envoie. Ce n'est cependant pas pour cela qu'il veut les voir mourir, au contraire. Ceux qui survivent après l'avoir diverti acquièrent un statut plus important à ses yeux.
-C'est ce qu'il s'est passé, pour toi ?
Elle avait dit cela sans réfléchir et plutôt sèchement.
-… Lorsque tu auras pris cette dernière fiole, ton corps se videra complètement de son sang. Le mécanisme est déjà en route, la première fiole a figé le sang sans que tu ne t'en rendes compte. En une semaine, il a été prêt à être extrait invisiblement. Aujourd'hui, la deuxième phase du processus s'est mise en marche. Ta crise de spasmes l'a montré. Ton sang commence à être réduit à néant par ton corps lui-même. Tu te suicides sans le remarquer. Dans une semaine, il t'en restera juste assez pour lever le bras et boire cette dernière fiole.
Après, c'est la mort assurée.
Alessa avait écouté ce monologue sans ciller. Il avait évité sa question, mais d'un sens, elle n'avait pas à lui dire cela alors qu'il l'avait amenée à l'infirmerie et qu'il lui expliquait, à l'instant même, les différentes conséquences de la potion.
Cependant, cela ne lui faisait ni chaud ni froid.
-Ecoute, Rogue. Merci pour tes renseignements, mais rends-moi la potion. S'il te plait.
Elle avait dit cela calmement, son visage aussi limpide que celui de son interlocuteur. Il fronça, cette fois plus visiblement, les sourcils.
-Tu ne comprends donc pas…
-Pourquoi fais-tu cela ? s'écria-t-elle brusquement. Il te l'a demandé ? C'est un autre test ?
Le jeune homme ne répondit rien, le visage lassé.
-Je suis suffisamment grande pour savoir ce que je fais et les risques que je prends, Rogue. Rends la moi, je t'en prie…supplia-t-elle.
C'est alors qu'un grand brouhaha retentit dans le couloir et qu'Alessa vit toute une troupe d'élèves envahirent les lieux. Le souper venait de se terminer et tous retournaient dans leurs Salles Communes respectives. La rousse soupira et tourna à nouveau sa tête vers Rogue ou plutôt vers l'endroit où se trouvait le garçon quelques secondes plus tôt. Quel… ! Il était parti en douce, profitant du grabuge pour filer.
Qu'allait-il faire de la fiole ?
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-J'en ai assez de ces cours particuliers. On dirait que l'humeur de Rogue s'aggrave de minute en minute.
Harry était assis sur l'une des grandes marches de l'escalier d'entrée de Poudlard, son regard posé au loin, bien au-delà de la Forêt Interdite qui se trouvait face à lui. Hermione était debout à sa gauche et face à Ron qui était assis sur un petit muret.
-Il ne te reste plus que quelques cours Harry, soupira la jeune fille, lassée de ces plaintes constantes.
-C'est facile à dire pour toi, Hermione. Tu ne dois pas te le coltiner 7 heures de plus par semaine !
En effet, Harry avait deux heures de potions le mardi soir, le mercredi soir et il avait trois heures le samedi matin. Il en était malade rien que d'y penser.
-Au fait, Harry, lança Ron pour changer de sujet, Hermione a trouvé quelques trucs intéressants sur ce que tu lui avais demandé.
-Vraiment ? demanda le brun, les yeux alors fixés sur la jeune fille.
-Oui, plus ou moins, répondit-elle en sortant un petit papier chiffonné de sa poche. « 'Sanguinis Vita', un élixir élaboré au cours de cette dernière décennie et dont les effets sont spectaculaires. En effet, cette potion contre les séquelles néfastes que la potion 'Sanguinis Nox', son jumeau sanguinaire, provoque envers les personnes qui l'ingurgitent. »
-C'est un remède à une autre potion ?
-Hm. Je ne comprends pas pourquoi elle t'intéresse tant Harry.
-Je l'ignore. Je pense que la réaction de Rogue et surtout, le fait que cette page avait l'air d'avoir été lue et relue des milliers de fois tellement elle était chiffonnée m'ont intrigués.
-En tout cas, cette potion n'est plus d'aucune utilité aujourd'hui.
-Que veux-tu dire ?demanda Ron.
-Eh bien, 'Sanguinis Nox' demandait un talent indéniable pour réaliser des potions et surtout des ingrédients qui étaient en voie de disparition, il y a une vingtaine d'années.
-Donc, aujourd'hui, on ne peut plus la réaliser… murmura Harry.
-Oui. Et surtout, Harry, tu m'as dis que le livre s'intitulait 'Les Milles et Unes Potions de ce millénaire'.
-Et alors ?
-Eh bien, j'ai lu quelque part que ce livre comprenait toutes les potions réalisées il y a des centaines d'années et qu'aujourd'hui, il n'était plus du tout d'actualité. Car, en effet, la plupart des potions qu'il contient ne sont plus réalisables.
-Mais pourquoi Rogue conserverait un livre inutile dans sa bibliothèque personnelle ? Et puis, cet antidote à une potion a été découvert récemment, tu l'as dit toi-même !
-C'est vrai. J'en ignore la raison.
-Et quels sont les effets de 'Sanguinis Nox' ?demanda Harry, prêt à se rendre à la bibliothèque pour réaliser d'autres recherches avec Hermione.
-Apparemment, elle tue en vidant les gens de leur sang.
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