Le Mystèrieux Mystère des Oubliettes
Disclaimer: Tout à JKRowling, y compris les nuits blanches à se demander pourquoi elle a précisé "en sept ans" pour son oeuvre.
Avertissement: Slash et Yaoi, non explicite pour cette partie, mais plus prononcé plus tard. Mais comme je n'ai jamais eu de reviews insultantes à ce sujet, j'en déduis que vous savez ce que vous lisez.
Pour Drey (et non Dray', parce que lui, il paye pas le loyer!)
Et une bise à Maffie: tu vas voir les effets de la tisane, c'est terrible!
En trois actes, prequel du M.M. du canard, durant lequel on a appris que Severus avait « déjà » infligé des oubliettes à Harry. Qu'a donc fait Severus qu'il ne veut pas qu'Harry sache ?
Episode Premier : Automnale excursion, où comment la tisane rend fou.
Harry se sentait observé. Il avait l'habitude, bien qu'il le niât, d'être la plupart du temps le point de mire de Poudlard, celui-qui-a-survécu-de-celui-dont-on-ne –prononce-pas-le-nom.
Toutefois il se serait bien passé d'être le point focal de son sévère professeur de potions qui n'avait pas détourné les yeux de sa petite personne depuis le début du cours. Les chaudrons bouillonnaient tranquillement, et aucun ne s'était pour l'instant renversé, car les relents dégagés par ceux-ci avait même découragé les plus sournois Serpentards.
« Potter » aboya le professeur. « Prenez garde à votre chaudron. Je serai consterné si vous m'obligez à enlever dix points à Gryffondor pour incapacité à effectuer une simple potion Pestilence »
Harry leva les yeux vers le professeur avec une insulte cinglante au bord des lèvres lorsqu'il ressentit une violente douleur au niveau du tibia.
« Ouille »
« Oui, Potter »
« Non, ce n'est rien professeur. » répondit-il en lançant un regard mauvais à Hermione qui était l'heureuse propriétaire de ce coup de pied dévastateur. D'un geste silencieux de la main, elle lui intima vivement de la boucler, puis mima un sablier avec une grimace qui en disait long sur la perte de points de Gryffondor depuis le début de l'année scolaire. Le mois d'octobre entamait sa course, apportant des journées plus courtes et une certaine léthargie, mais Severus Snape, professeur de potions, ne semblait pas le moins du monde connaître la langueur qui caractérisait l'automne, et redoublait de férocité avec ses étudiants, pourvus qu'ils revêtissent les couleurs de la saison.
Avec tout ce Rouge et Or, même la Forêt interdite me semble atteinte de Gryffondorite aiguë, rumina-t-il alors qu'il achevait son cour sur la Potion de Pestilence dans un silence seulement troublé par le vol d'une mouche, qui apparemment appréciait le fumet ambiant..
« Je suis sûr que c'était une mouche à merde », dit Ron d'un air dégoûté en sortant de la classe.
Hermione poussa un gros soupir exaspéré. « C'est tout ce que tu as retenu du cours, Ron »
« Euh non.. »
Harry savait que Ron aurait voulu rajouter qu'il la trouvait très jolie quand elle était exaspérée, lorsque, levant les yeux au ciel et inspirant bruyamment, ses seins frottaient contre sa robe, lui donnant de petits plis charmant. Mais Ron resta la bouche ouverte, sans qu'aucun son ne sorte, puis se résigna et emboîtant le pas à sa camarade.
Ce fut au tour de Harry de soupirer en regardant Neville de biais. « Faudrait vraiment faire quelque chose » lui glissa-t-il d'un air desespéré.
Neville coula un regard discret en direction de Ron pour voir s'il pouvait répondre à Harry en toute discrétion. « A vrai dire, Luna et moi on a pensé à quelque chose… ». Il ne put finir sa phrase, brutalement interrompu par le Professeur de Potions qui l'harangua :
« M. Londubat. Ne voyez-vous point que vous bloquez le couloir ? Je vous suggère d'aller raconter vos histoires d'amour à Potter un peu plus loin. » Le ton cassant du professeur Snape fit pâlir Neville qui baissa les yeux. Harry l'entraîna à l'écart sans plus de ménagements.
« Alors »
Neville ne s'était pas encore remis du regard de Severus Snape et commençait seulement à intégrer ce que signifiait la phrase qu'il avait entendu. Le rouge lui monta aux joues, et il regarda Harry effaré :
« Tu… tu ne le crois pas, hein »
« Quoi Neville » lui demanda doucement Harry, comme pour ne pas l'effrayer une fois de plus et éviter qu'il ne se gonfle soudainement sous le coup de la surprise comme ces poissons pleins de piquants.
« Pour Luna et moi, je veux dire, tu sais bien, euh… je te le dirais si on était ensemble, Harry. »
Ce dernier se retint pour ne pas éclater de rire et ajouta très sérieux.
« Bien sûr Neville, je serais même très content pour toi. Bon et maintenant que voulais-tu me dire »
« Voilà, tu sais que mon oncle m'a offert un kit de Botanique. J'ai étudié différents plants et j'ai supposé qu'en ajoutant certains ingrédients à la potion de Mizenplis qu'utilise Hermione pour ses cheveux on pourrait parvenir à un résultat intéressant… »
« Tu parles d'un filtre d'Amour » fit Harry un peu dubitatif sur les compétences en potion de son camarade.
« Non, Non… enfin pas exactement. Disons que si tu rajoutes un ingrédient en particulier, on pourrait avoir un effet… révélateur. Les gens parlant à la personne qui porterait cette préparation ne pourraient s'empêcher de révéler leurs plus profonds sentiments. Peutêtre que ça l'aiderait. »
« Ca pour sûr ! pouffa Harry. Je ne connais personne d'aussi timide que Ronà part toi bien sûr ». Ajouta-t-il à l'intention de son camarade.
« Il nous faudrait l'aide de Ginny, pour subtiliser et remplacer la lotion de Mizenplis d'Hermione, tu pourrais lui demander »
« Pas de problème, du moment que tu te charges des ingrédients manquants… »
Neville grimaça. « Oh ça… j'ai pensé que t'aurais pu m'aider. Car vois-tu, hésita –t-il, il va falloir piller tu-sais-qui, et euh… »
« Neville. Snape m'a dans le collimateur. Je te promets de faire diversion, en me prenant une retenue par exemple, mais je ne peux pas pénétrer dans le bureau à ta place »
Après un instant de réflexion, Neville acquiesça. « Ca me va. Une retenue pour toi, une fraude pour moi. Ron pourra pas dire qu'on est des mauvais potes, hein »
« Nonça, il ne le pourra pas. » confirma Harry, déjà en train de réfléchir aux multiples possibilités de mériter une retenue.
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« Severus ! Que diriez-vous de m'accompagner aux champignons » lança tout à coup Dumbledore, alors que le maître de Potions d'apprêtait à prendre congé du directeur.
Le cerveau de Severus Snape tournait à toute vitesse, afin de trouver une excuse valable aux yeux du sorcier…
« Pardonnez-moi, je dois me rendre à Pré-au-lard afin de reconstituer ma réserve de Tilleul. »
Le directeur leva les sourcils « Ah, je vois ! Hum… et bien c'est ma foi fort dommage. Une autre fois sans doute. »
Albus Dumbledore n'insista pas, l'excuse était imparable. Autant lui-même était un afficionados des sucreries citronnées, autant il était de notoriété « publique » chez les professeurs de Poudlard, que le maître de Potions ne pouvaient passer une soirée sans son infusion de tilleul, sous peine de le voir errer férocement en manque dans les couloirs de l'école, distribuant rageusement punitions et châtiments, pas toujours justifiés.
Car le tilleul calmait Severus Snape. Et oui. Avec une cuillère de miel s'il vous plaît. Non, pas de lait. Merci. Top. Là ça suffit, j'en ai assez. Avec plaisir, je goûterais bien un boudoir. Non, ma mère n'en faisait pas, elle préférait les sablés. Mais j'aime mieux les boudoirs. Bref.
Sortant du bureau du directeur, des cris parvinrent aux oreilles du professeur. Reconnaissant la mélodieuse voix de Potter, entremêlée de grognements de Malfoy, il hâta le pas avant que le concert ne dégénère et tomba sur les deux élèves au détour du couloir.
« Potter ! Veuillez lâcher le caleçon de M. Malfoy ! rugit-il. Et sortez vos doigts de son nezça ne vous rendra pas plus intelligent. Vous aussi M. Malfoy. Rhabillez-vous tous les deux. Potter, ouvrez votre bouche et arrêtez de mordre ce bras. Qu'est ce …. QUI A MIS CETTE BAGUETTE ICI ? Arrêtez de pleurnicher M. Malfoy, et rentrez dans votre salle commune ! POTTER suivez-moi »
Harry fit un signe discret à Neville à l'autre bout du couloir pour lui signaler qu'il venait d'en prendre pour au moins deux heures de récurage de chaudron en compagnie de Snape. La voie était libre.
J'en peux plus de celui-là. Et dire que Dumbledore nous rabat les oreilles avec le fait qu'il est si important… Il vaut pas mieux que son père. Baguette dans le ….C'est pas possible…. Severus sentait la migraine pointer son nez. Il songea un instant à rentrer dans ses appartements et laisser filer Potter. Mais il se trouvait justement qu'il avait une bonne quinzaine de chaudrons imprégnés de Potion de Pestilence qui attendaient gentiment le chaland dans sa classe. L'occasion était trop bonne pour donner une leçon à cet effronté. Et finalement il pourrait corriger ses copies tout en gardant un œil sur le trésor de Dumbledore…
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« Alors, tu as réussi »
« Oui, pas de problème… Luna s'occupe de la préparation et… yeurk ! C'est quoi cette odeur ». dit Neville en se pinçant le nez d'un air dégoûté.
« Ca a intérêt à marcher ton truc, moi je file à la douche. »
Harry se déshabilla et se glissa dans la salle de bain du dortoir suivi par une petite mouche. Il passa une heure à se récurer les ongles et à se doucher. Puis, mu par une soudaine envie de pomponage, il s'enduisit d'huile essentielle avant de se glisser dans un pantalon de pyjama tout propre. Ne demandant pas son reste, il s'enfila dans son lit avant de sombrer dans un sommeil si profond qu'il n'entendit pas ses camarades se coucher à leur tour quelques heures plus tard.
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Pff… pas mécontent que cette journée soit finie.
Le maître de Potions se dirigeait d'un pas lourd vers ses appartements après avoir veillé tardivement sur ses copies.
Une douche et un dodo… mais avant…
Il entra dans son bureau et se dirigea vers son placard à potions. Il ouvrit le premier battant et remarqua quelque chose d'inhabituel. L'épaisse couche de poussière qui recouvrait d'habitude les potions de devant avait disparu. Un étrange pressentiment serra le ventre de Severus, et il s'empressa de faire glisser le double fond du placard. Et là…
Disparue !
Là où aurait dû se situer un pot rempli de feuilles de tilleul, se trouvait un pot rempli d'air. Vide d'air plutôt. Enfin, les feuilles qui auraient dû être dans ce pot avaient laissé la place à un néant effrayant. Envolées !
La vacuité dans ce qu'elle a de plus horrible et malsain.
Severus vacilla un instant sous la surprise. Un vertige le prit et il dû s'asseoir pour encaisser le choc. Maugréant après le sort, il vit se former dans sa tête peu à peu le visage narquois du coupable…. Potter. Ca ne peut être que lui. Toutefois, il était avec moi en retenue, il n'aurait pas pu venir avant… Les idées de Severus se brouillèrent sous l'effet du manque qui commençait à troubler ses facultés d'analyse.
Bon. On se calme. Je peux gérer cela. Après tout, j'ai bien supporté quelques douzaines de Doloris…
Cependant, au plus Severus tentait de s'apaiser, au plus l'idée de récupérer sa tisane devenait obsédante. Il DEVAIT la retrouver. Quoi qu'il lui en coûte. On est pas ancien Mangemort pour rien, nom de Merlin ! Et saisissant sa baguette, il se para d'un sort de désillusionnement et partit nuitamment en direction de la tour Gryffondor.
C'est précisément à l'entrée des quartiers de la maison rouge et or que se présenta le premier obstacle. La grosse dame dormait profondément. Aucun des sons que proférait le professeur de potions ne la sortit du sommeil. Trépignant depuis un quart d'heure devant le portrait, il n'entendit pas Peeves qui s'approchait.
« Réveille-toi » intima Severus au portrait.
« Debout »
« Allez Hop »
Rien n'y faisait. Severus songea un instant à rentrer dans ses appartements, maisla douloureuse pensée que son tilleul se trouvait làà proximité, raffermit sa volonté. Il s'apprêtait à fracasser la porte lorsqu'il sentit un courant d'air et se retourna :
« Vous devriez essayer de lui chatouiller les pieds. » observa l'esprit frappeur.
« Peeves ! Mêlez-vous de ce qui vous regarde, où j'appelle le baron »
Le Poltergeist ne se le fit pas redire et disparu au bout du couloir. Severus hésita un instant, regardant à droite puis à gauche, et se pencha, doigt en avant vers la plante des pieds offerte de la Grosse Dame.
Me voilà fin à jouer à gouzi gouzi gouzi avec un portrait, se lamenta-t-il intérieurement.
Le portrait se mit à glousser en se tortillant, puis ouvrit les yeux :
« Oh.. c'est vous » lacha-t-elle, visiblement déçue.
« En tant que Professeur de notre Noble école, je vous intime de… »
« Oui, c'est ça, c'est ça, allez-y » le coupa-t-elle en dégageant l'ouverture de la salle commune.
Trop en manque (de tisane) pour être contrarié par un tel comportement avec un membre de l'équipe pédagogique, Severus se glissa sans un mot dans la salle commune de Gryffondor, qui baignait dans l'obscurité. Suivant sa proie avec l'instinct du chasseur, Severus ne tarda pas à découvrir l'escalier qui menait aux dortoirs. Il grimpa ceux-ci jusqu'à voir apparaître la plaque « 7ème année » et s'arrêta devant la porte. Vérifiant son sort de désillusionnement, il rajouta un sort de discrétion afin de ne pas craindre le bruit que de manquerait pas de provoquer sa fouille en règle des dortoirs de gryffondors. Retenant son souffle, il pénétra dans le dortoir. Les lits étaient disposés tout le long des murs, rideaux fermés. Ne connaissant pas les propriétaires des placards situés à côté de ceux-ci, Severus décida de les fouiller méthodiquement, un à un. Il ouvrit le premier et tendit l'oreille vers le lit le plus proche. Des bruits de respiration apaisée parvenaient jusqu'aux oreilles de Severus, qui rassuré continua ses recherches. Le premier placard était rempli de caleçons et de chaussettes de diverses couleurs et Severus se demanda un instant s'il n'était pas tombé sur celui de Dobby. Le second ne lui apporta pas grand-choseà part quelques revues moldues « spécialisée » qu'il empocha pour une investigation ultérieure. Le troisième placard recelait à sa grande surprise des petits pots de plantes et Severus crut qu'il touchait son but…. En vain. Le quatrième ne contenait que quelques habits. Il allait s'approcher du cinquième lorsque des gémissements étouffés parvinrent à ses oreilles.
Merde, s'il réveille tout le monde celui-là, je suis fait !
Severus s'approcha des rideaux et pencha sa tête à l'intérieur. Le garçon semblait vivre un cauchemar épouvantable et tressaillait à tout moment dans son lit. Soudain, il se retourna sur le dos, et Severus le reconnut avec effroi.
Potter ! Ce n'est pas étonnant, après tout… Il doit être en sa compagnie. Severus sentit une petite pointe lui traverser le cœur à cette idée. Mais il fut tiré de sa réflexion par un gémissement plus fort que les autres. Chuttt…. Murmura-t-il en posant la main sur le front de son élève. Il s'assit sur le rebord du lit et referma les rideaux. « Du calme…. Ça va passer », souffla-t-il d'une voix rauque et fatiguée. Harry s'était un peu calmé et son corps s'était détendu. Il se réveillait. Severus paniqua un instant, un instant de trop car Harry venait de saisir à tâton ses lunettes et les portaient à présents vers ses yeux.
« AHHHH ! AAAgmphmmmm » Severus avait baillonné, mais trop tard son élève de sa main gauche en lui intimant silencieusement de se taire.
« Harry » la voix ensommeillée de Ron répondit presque aussitôt au cri. « Ca va, Harry »
Severus fit d'énormes yeux à Harry, et lui fit comprendre tout en soulevant ta main qu'il devait rassurer son camarade. Harry était plus surpris qu'effrayé de voir son professeur de potion au bord de son lit, mais répondit quand même pas très convaincu :
« Euh.. Oui Ron, ce n'est rien »
« T'es sûr, je viens si tu veux »
Severus chuchota clairement à Harry « Mieux que ça ! »
« Non, Ron ! Ca ne sert à rien ! Je crois que je rêvais d'araignées… »
« .. .. euh, OK, l'entendit-il dire pas rassuré,…. Alors, rendors toi, hein ? ZZZzzzzzzzzz »
Severus lança un sort d'insonorisation sur le lit et observa :
« Vous avez encore des visions. »
Ce n'était ni une question, ni une affirmation, plutôt quelque chose entre les deux. Harry acquiesça pourtant. Severus continua :
« Ne croyez pas que je sois ici pour surveiller vos humeurs nocturnes, Potter. » C'est à cet instant qu'il s'aperçut que sa main était toujours posée sur son front. Un peu agacé, Severus retira sa main et fit mine de partir.
« Professeur ? Que faites-vous alors ici » demanda Harry qui regrettait déjà le contact de la main chaude sur son front moite.
« Je venais surveiller un trafic de plantes médicinales, pourquoi, vous avez quelque chose à me cacher, Potter »
« Non, professeur, s'empressa –t-il de répondre, en tentant de fermer son esprit.
Severus plissa les yeux. « Je ne suis pas dupe, Potter, de votre petit jeu. Mais sachez qu'un jour ou l'autre, Dumbledore ne vous protégera plus ! Et ce jour là… »
« Vous serez là. »
« Je serai là. » confirma Severus, sans savoir dans quel sens Harry comprenait cette phrase.
« Et bien, vous savez quoi ? Je suis rassuré. » glissa Harry.
« Vous êtes rassuré »
« Oui, glousssa Harry, j'aime bien savoir que vous serez toujours près de moi. »
Severus n'en croyait pas ses oreilles. Ce sale gosse pensait qu'il comptait pour lui ! Il se trompe ! Je n'ai que faire de lui. Je ne suis pas attiré par ces prunelles brillantes. Je n'ai pas besoin de le protéger. Lui et ses belles petites fesses d'attrapeur. Le héros de notre monde selon Dumbledore. Cette tête échevelée bourrée de suffisance !
En proie à un grand désordre intérieur, Severus n'avait pas senti que Harry lui avait saisi le poignet. Sa main reposait désormais contre le torse du Gryffondor.
« Votre main… elle est si chaude… si rassurante… ». lui dit timidement Harry en la caressant.
Severus roula des yeux mais ne retira pas sa main. Il grogna « Je doute que vous n'aillez besoin de quoi que ce soit, Potter »
« Restez avec moi cette nuit. » implora-t-il d'une petite voix. « Vous aussi, vous savez ce que c'est… cette souffrance, cette noirceur qui tente de m'envahir chaque nuit. » expira enfin Harry sans regarder Severus. « Vous aussi, cela vous empêche de dormir. »
Severus ne répondit pas. Il ne s'était jamais douté de cela. Cette ressemblance… Il hésita un instant.
« Très bien. Répondit-il enfin. Racontez-moi. » et il s'installa sur le lit, près d'Harry qui se blottit contre son torse et qui s'exécuta.
Severus l'écoutait silencieux lui parler de ses peurs et de sa solitude. Harry se confia sans pudeur, sans appréhension et cette confiance étonna Severus. Timidement, alors, puis de plus en plus confiant il lui parla à son tour, soulevant le voile sur des morceaux de sa vie. Il ne lui racontait pas tout, oh non ! Il ne s'était jamais réellement confié à personne. Mais il donnait par touches de peintures, quelques images de sa vie passée. De ses doutes, de ses déceptions aussi. Cela lui faisait du bien. Plus de bien que sa fameuse tisane, même. Il avait l'impression de crever un abcès qui l'encombrait depuis de nombreuses années se surprenant même à sourire à certaines réflexions du Gryffondor.
Le dortoir était calme, et la nuit était à eux.
Harry se pelotonna contre le professeur de Potions qui s'attendait à tout instant que celui-ci ne se mette à ronronner sous les caresses.
Puis le silence revînt. Et Severus s'aperçut que Harry s'était rendormi, apaisé. Cette nuit ne devait rester qu'à eux. Personne ne devrait savoir. Surtout pas Granger, ni Weasley, pensa-t-il dans un soupir. Cela ne lui laissait qu'une seule solution. Le jour ne tarderait pas à se lever.
Severus dégagea son bras de sous le cou du Gryffondor et lissa ses vêtements d'un geste ample. Puis il se leva et rabattit la couverture sur Harry. A un instant, il eut la tentation de goûter ses lèvres entrouvertes, puis il se ravisa.
Dans un ultime soupir, il brandit alors sa baguette vers le visage reposé et prononça à demi-voix la formule magique. Puis il franchit les portes du dortoir sans se retourner.
Le lendemain, Hermione passa une journée étrange. Malfoy l'attrapa dans les couloirs pour lui dire combien il était jaloux de ses résultats scolaires. Parkinson lui demanda très sincèrement comment elle avait fait pour être si intelligente tout en étant une sang-de-bourbe. Colin Crivey lui proposa de poser nue pour lui, et le professeur Snape lui fit un sourire éclatant lorsqu'il lui rendit sa copie avec un A+. Mais le plus étrange furent ses proches amis. Neville se montra très impressionné lorsqu'elle raconta sa journée, Harry... fut juste Harry quoi, et Ron avança vers elle, très sûr de lui, avant de la renverser en arrière et de lui attribuer un baiser hollywoodien devant toute la grande salle réunie.
Reprenant son souffle, il ajouta enfin qu'il la trouvait charmante lorsque elle était exaspérée et que ses seins frottaient contre les plis de sa robe. Harry éclata de rire et ne remarqua pas le regard lègèrement attristé que le professeur de Potion portait sur lui.
Voiiliiii... Vous savez ce qu'il faut faire pour la suite, hein? (oui reviews si vous voulez) mais attendre serait plus juste...
