TITRE : Cassiopeia Malefoy et l'honneur des Serpentard
GENRE : Humour
RATING : K+ parce que zéro scène de sexe ici, mais... Peut-être que le passage pour la moto peut un peu choquer, non, je ne pense pas. Donc K+.
SUMMARY : Cassie avait une vie bien rangée. Future médecin, étudiante sans histoire. Puis il avait fallu qu'elle meure, et qu'elle se retrouve au beau milieu d'Harry Potter. Alors quitte à être là, autant l'être à fond et rétablir l'honneur déchu des Serpentard. Ça, c'est cool sauf que petit problème : Ici, elle s'appelle Malefoy. Et devinez à qui ils sont loyaux ? SI (Zéro Mary-Sue, humour, blabla)
Note d'Auteur : J'aaaai eu du mal - vraiment pour cette damnée histoire. D'abord pour son prénom, parce que je cherchais un truc un peu style constellation mais pas trop Mary-Sue... Donc, bon Cassiopeia, pour un joli petit Cassie. (En fait, ce surnom ça vient d'une amie, donc on va la créditer !)
Enfin bref. Donc c'est un self-insert je l'espère plutôt réaliste. J'ai essayé de mélanger les réactions de mon entourage avec les miennes si jamais on se retrouvait dans Harry Potter et... Pouf. Cassie.
Donc "Petit Traité d'un Serpentard" sera supprimée et remplacée par celle-ci ! ;)
Bisous, Bisous
AH Au fait, le prologue et le chap 1 sont ensemble, déjà parce que je trouvais ça bête de les séparer compte tenu de la taille du Prologue mais pas d'inquiétude, il n'y aura jamais plus d'autres chapitres ensembles. Enfin pas deux chapitres en un chapitre si vous comprenez.
Ah et n'oubliez pas de regarder les notes de fin parce qu'il y a souvent des choses pour vous.
PS : Oui, j'ai eu des petits... doutes pour les publications, modifiant beaucoup MAIS C'EST FINI :D
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Prologue
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Il y avait plusieurs façons dont on imaginait l'après-mort. Certains pensaient qu'on accédait à un lieu paradisiaque, d'autres qu'on était jugé en fonction de nos actes sur terre ou encore , selon des philosophes, que l'on se réincarnait.
Mais Cassie était presque sûre que personne n'avait émis l'hypothèse que ladite réincarnation la fasse arriver en plein dans un roman pour enfant, et de surcroît de pouvoir en changer le cours des évènements.
Et pourtant elle était bien là, entourée par des chouettes et des baguettes, en pleine route pour Poudlard. Il y avait peu de temps - enfin façon de parler - elle était en pleine voie pour réussir ses études, moldues et tout à fait normales, réalisant son rêve d'enfance. Qui était de disséquer des organes pendant onze ans, soit médecine, oui. Sauf qu'il avait fallu qu'elle monte sur cette moto et... Elle ne vous retracerait pas la suite, ça semblait logique.
Toujours est-il qu'elle s'était retrouvée dans le corps d'un môme onze ans, braillant ses poumons et surtout, surtout, avec une nouvelle famille. Les journées avaient beau avoir défilé, elle restait toujours sous le choc, silencieuse puis infernale. Elle se souvenait très bien avoir mené la vie dure à ses nouveaux parents, émerveillée comme elle l'était par chaque acte de magie.
A tel point qu'elle avait été menacée de n'être approchée que par la vieille elfe de maison, la faisant se calmer sur le champ. Elle ne savait pas si vous vous rappeliez précisemment de Dobby dans les films, mais vous n'aviez pas envie d'être approché par ça, et encore moins d'être élevé par ça. Alors elle s'était faîte plus calme, brusquement, et découvrait le reste en silence.
Les deux premières semaines, incapable de faire beaucoup de choses, elle s'était imposée plusieurs choses. D'abord ne pas interférer avec la quête de destruction d'Harry Potter envers Voldemort.
Cassie était loin d'être stupide - et surtout loin d'être folle. Si elle avait eu l'opportunité de se réincarner, de profiter d'une seconde vie, et de plus ici, ce n'était pas pour tout gâcher en se lançant dans un combat digne d'une Mary-Sue contre la Seigneur des Ténèbres. Ses nouveaux parents lui en avaient suffisamment parlé pour qu'elle se décide.
Soit elle le rejoindrait pacifiquement - on pouvait toujours rêver - soit elle ne bougerait pas le petit doigt, laissant le héros sans peur dit Potter s'en charger.
Si les livres avaient retracé la vérité alors Harry n'aurait en aucune façon besoin de son aide, même si elle aurait donné beaucoup pour pouvoir faire partie du Trio d'Or. Elle comptait suivre la trame, se tracer une vie normale et fluide dans ce chaos qui se profilait et c'était tout ce qui importait réellement.
En temps que fan d'Harry Potter - les livres pas le personnage - Cassie s'était perdue sur les sites de fanfiction, en avait lu, en avait écrit, et suffisamment pour se dire que dans la réalité, les conseils hasardeux de blondes multicolores aux yeux violets-rouges-bleu-orange-bref n'étaient pas les meilleurs à suivre.
Ensuite éviter comme la peste le trio d'Or et ce malgré sa famille, et enfin sauver les Serpentard innocent de la catastrophe qui se profilait à l'horizon.
Oui. Comme un prince charmant.
C'était la raison pour laquelle elle ferait du chantage au directeur, ploierait le genou comme un vaillant Jon Snow, ou toute autre façon pour améliorer la situation dans la maison des serpents. Malgré son aversion fascinée pour eux. C'était dingue d'ailleurs, que les serpents, qui faisaient parti du top 5 des phobies mondiales, représentaient une maison. Un peu comme si on avait voulu, dès le départ, ranger les Serpentard du mauvais côté.
Toujours est-il qu'elle avait appris avec difficulté, dévalisant la bibliothèque de leur manoir avec passion. Dévorant les manuels de métamorphose, parcourant du regard les annotations de ses ancêtres au sein des pages écornées, vieillies par les années. Une petite minorité de livres, les plus intéressants pour elle, pourrissaient à cause de l'humidité, sans sorts de protection. La première chose qu'elle avait fait était de demander à un de ses elfes de restaurer chacun d'entre eux ainsi que de les placer sous sortilège.
Cassie savait parfaitement pourquoi ils étaient abandonnés – c'était de rares ouvrages à propos de magie blanche, et Merlin savait à quel point sa famille haïssait la magie blanche. Mais après être tombée sur un sort servant à faire imploser des organes suite à une exploration dans la bibliothèque, Cassie s'était juré de ne pas toucher aux préférés de sa famille,se dirigeant en tremblant vers quelque chose de plus… Propre.
La seule chose qu'elle avait laissé de côté, au grand regret de son paternel, c'était le Quidditch. Flotter à cent mètre du sol sur un balai et sans protection, très peu pour elle.
Si elle avait toujours refusé les manèges à risque dans les parc d'attraction - peu dangereux - ce n'était pas pour se livrer au seul sport magique qui risquait de vous tuer. Non. Rectification : tous manquaient de vous faire tuer.
On aurait dit que comme ils avaient la magie, les conditions de sécurité ils s'en moquaient comme d'une guigne.
En résumé, sa vie aurait pu sembler parfaite. Tiré d'un conte de fée – si on exceptait sa mort plutôt douloureuse – et promettant un avenir radieux. Oui, sans hésitation, c'était le reflet d'une vie probablement jalousée par des centaines de sorciers et sorcière.
Et Cassie l'aurait très probablement appréciée, savourée – si elle ne venait pas de se réincarner en Draco Malefoy.
Chapitre Un :
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Cassie s'était réveillée dans un lit d'infirmerie, la respiration haletante, le cœur battant à tout rompre et le regard hanté par son accident.
Elle se rappelait encore du crissement des pneus sur la route, du klaxon paniqué du conducteur en face d'elle. Elle se rappelait du dérapage qu'avait fait sa moto, glissant sur la flaque de fuel qui avait fui, elle se rappelait d'avoir serré ses mains sur le guidon dans un vain effort pour contrôler la situation.
Elle se rappelait avoir croisé les yeux terrifiés du chauffeur, du bref échange entre eux, alors qu'ils comprenaient ce qui allait se passer. Elle se rappelait de la sensation de son corps projeté dans les airs, sa dernière pensée, affolée et dénuée de sens. Elle se rappelait avoir pensé que sa mère serait fâchée pour la moto avant qu'elle ne heurte le bitume – et qu'ensuite elle ne se rappelle plus de rien.
Et elle s'était réveillée dans ce fameux lit d'infirmerie, les effluves de potion et de propreté lui agressant les narines. Cassie avait paniqué, avait hurlé, sa peur faisant enfin surface. Puis quand tout le monde avait couru vers elle, des gens qu'elle ne connaissait pas, elle avait enfin mesuré sa chance d'être en vie et avait simplement tremblé. Tremblé sans s'arrêter, jusqu'à ce que l'infirmière ne lui enfonce de force une potion entre les lèvres, croisant ses prunelles terrifiées, s'asseyant à côté d'elle pour la rassurer.
Cassie s'était endormie dans ses bras ce jour-là, dans un brouillard cotonneux.
Mais le pire n'avait pas été son accident non, le pire était quand elle s'était réveillée. Quand elle avait éclaté de rire en voyant toutes ces choses étranges autour d'elle, les baguettes en bois, la terreur dans les yeux de deux inconnus – soi-disant ses parents. Et le reste s'était déroulé dans une brume irréelle, les explications, qu'elle s'était évanouie en plein banquet et que pendant six jours personne n'avait pu la réveiller, Cassie n'émergeant que pour s'époumoner, piégée dans ses cauchemars.
La pilule n'était pas bien passée, loin de là. Cassie avait mis du temps avant de se faire à l'idée, de réaliser qu'elle était bien dans Harry Potter – et surtout, ô oui surtout, qu'elle était Draco Malefoy.
Enfin, elle-même s'évertuait à nommer son corps Draco Malefoy, quand bien même celui-ci était féminin. Il semblerait – divergence énorme du canon – que malgré tout leurs efforts, Narcissa et Lucius Malefoy n'aient pas réussi à enfanter l'héritier tant espéré. Résultat, ils n'avaient réussi- au prix de nombreuses consultations, d'une dizaine de potions et d'aphrodisiaques – qu'à avoir une seule fille, sans espoir de lui accorder des frères et sœurs, les médicomages avaient été formels.
Narcissa comme Lucius étaient presque stériles, et l'arrivée de l'héritière Malefoy avait été un succès inespéré. Retenter l'expérience serait inutile en plus d'être potentiellement dangereux pour la future mère.
Loin de se décourager, Lucius n'avait pas baissé les bras et enseigné à sa fille toutes les règles des traditions Sang-Pur, espérant bien un jour la voir à la tête de l'entreprise familiale de Jus de Citrouille glacé – et Cassie avait manqué d'en faire une syncope en découvrant qu'ils en étaient les « inventeurs »
Bien sûr une dizaine de recette de Jus de Citrouille Malefoy existait, détournées pour faire main mise sur une partie du marché mais la famille Malefoy les avaient devancé, déposant un label pour sa création. Résultat, la famille était plus florissante et riche que jamais, ne serait-ce qu'avec les commandes faramineuses que faisaient Poudlard chaque année.
« L'accident » de Malefoy avait eu lieu vers la fin de l'année, plus précisément en plein milieu du banquet final. Et Cassie comptait bien découvrir ce qui lui était arrivé en rentrant à Poudlard. Parce que celui-ci n'avait jamais rien eu dans le canon et qu'il lui semblait étrange qu'il se soit effondré tout à coup. Elle misait sur une blague des Gryffondor, peut-être même Harry Potter.
Harry Potter – Cassie frissonna, l'air frais de sa barque n'aidant en rien. C'était quelque chose d'angoissant de se dire qu'on allait rencontrer un personnage de fiction aussi… populaire. Dans le milieu moldu, elle voulait dire. Elle se demandait à quoi il ressemblerait – sa version livre ou plutôt celle cinématographique ?
Mais ce n'était pas le plus important – elle avait des projets.
Cassie n'avait pas chômé durant ces deux mois de vacances, avait patiemment réfléchi. C'était peine perdue que de lui demander de ne se mêler de rien, surtout en étant Draco Malefoy. Alors il fallait la jouer subtil – serpentard.
Une pensée lui avait traversé l'esprit. Quelque chose qui l'avait marquée dans le canon, et c'était un des rares souvenirs qui lui restait, c'était le traitement des Serpentards. Bien sûr, l'œuvre de J.K était avant tout pour les enfants, mais la séparation noir-blanc l'avait indignée.
Chacune des actions des Serpentard – des enfants bon sang – était vicieuse, moqueuse.
Et elle s'était donné la mission de rétablir leur honneur, de prouver à tous que non la maison Serpentard n'était pas uniquement composée de futurs mages noirs mais aussi de bon éléments. Et pour ça, elle avait dressé des plans.
Parfaitement des plans.
Oui - Cassie avait la mauvaise habitude de faire des PLANS.
Plans en majuscule parce qu'il avait la fâcheuse manie de ne jamais marcher. Oui, c'était presque une règle établie, ses plans ne marchaient jamais. Déjà parce que tout ne se passait que rarement comme prévu et ensuite parce qu'elle les modifiait toutes les secondes. Mais peu importait : elle avait des plans.
Et selon son plan RLSPSLDMS : rétablissons l'honneur des Serpentard pour sauver le destin du monde sorcier : il y avait le petit I, alinéa a. La sociabilisation.
En effet, si les Gryffondors se mêlaient aux Serdaigle et aux Poufsouffle, la dernière maison était toujours tenue à l'écart, sans jamais fraterniser en dehors de leur propre maison. Et ça, c'était inacceptable. Comment se montrer sous un jour positif si on restait asocial ?
Cassie se le jurait : elle allait changer tout ça.
Elle avait le nom des Malefoy, elle avait l'argent et la volonté. Et surtout, elle avait du temps, six ans pour être correcte. Alors il n'y avait pas de raisons qu'elle ne puisse pas réussir ce qu'elle s'était fixée, surtout sachant son ôpiniatreté.
Cassie descendit de la barque en même temps que les autres, lorsqu'elles touchèrent terre sous la lumière mordorée de la lampe d'Hagrid, ignorant les murmures sur son passage. Elle ne doutait pas que l'accident de Malefoy avait dû faire beaucoup jaser, en particulier sa propre maison – inquiète à ne pas en douter de la position de faiblesse qu'il avait dû renvoyer.
De plus chacun avait dû se demander ce qui avait pu se passer, sans nouvelles pendant près de deux mois, et le revoir en parfaite santé avait de quoi faire parler les bavards.
Cassie se contorsionna pour essayer d'apercevoir la chevelure rousse d'un certain Weasley, sans succès du fait de l'absence de luminosité. La faible lanterne d'Hagrid éclairait sur quelques mètres, faisant plus ressortir sa taille – avait-il jamais été aussi grand ? – qu'illuminant les élèves.
Elle bondit sur ses pas, essayant d'éviter un maximum la foule de deuxièmes années.
La nouvelle sorcière s'était isolée du mieux possible dans le train, alternant entre toilettes et cabine du chauffeur – qui d'ailleurs s'appelait Ernest et lui avait offert des suçacides – pour échapper aux curieux.
Elle voulait leur faire face au sein de l'école, confortablement installée en face d'un bon repas, et les idées au clair. Cassie avait brodé une version plutôt plausible, pour répondre aux questions intrusives des Malefoy – Narcissa étant littéralement folle d'inquiétude. Son père lui avait été plus calme mais elle avait su voir le tonnerre sous l'apparence tranquille et s'était livrée à de longues explications.
La jeune fille leva enfin les yeux vers Poudlard – émerveillée. C'était encore plus magnifique que sur écran et Dieu seul savait à quel point elle avait admiré le travail fourni pour représenter l'école. Et pourtant, aussi somptueuse eut-il été il ne rendait aucunement hommage à Poudlard – encore plus impressionnante.
Perché au sommet d'une montagne, l'immense collège hérissé de ses donjons pointus étincelait dans le ciel, ses longues fenêtres vitrifiées constellant le ciel d'étoiles artificielles.
Le château semblait véritablement immense – véritable forteresse entre ses hautes tours et sa superficie, totalement plongé dans le noir. Des centaines de fenêtres en ornaient les murs, illuminant la nuit comme des lucioles. Les tours semblaient percer les nuages, et elle du basculer entièrement sa tête pour en voir la hauteur.
« Magnifique… » murmura-t-elle dans un souffle, malheureusement perçu par Hagrid.
Le demi-géant se tourna vers elle, un sourire ému sur son visage pataud.
« Pas vrai ? Ça fait des années qu'j'suis là et pourtant c'est toujours aussi beau qu'au premier jour. C'est vraiment quelque chose. »
Cassie acquiesça d'un hochement de tête, toujours soufflée. Elle ne détourna le regard que pour dévisager Hagrid, en profitant allégrement. Visiblement Robbie Coltrane avait incarné ce grand gaillard à la perfection, certains traits de son visage se retrouvant dans ceux du Hagrid originel. Visage rond, nez épaté de ceux qui aimaient plus que bien vider quelques bouteilles avant d'aller dormir, cette même barbe ébouriffée impressionnante.
Elle se surprit à sourire – reportant son regard sur le château.
Quel dommage que sa vie n'ait jamais été une partie de plaisir.
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Leur entrée dans la Grande Salle fut fracassante – comment l'être autrement quand on était accompagnés d'un demi-géant d'un bon deux mètre cinquante ?
Heureusement pour elle, Cassie avait rabattu sa capuche afin de camoufler son visage, du moins du mieux qu'elle pouvait. Leur ascension jusqu'à leur table se fit dans le silence le plus complet, chaque paire de regards fixée sur eux.
Elle se glissa à un siège de la table des Serpentard, tout au bout, des coups d'œil curieux sur elle. Sa chevelure enterrée sous le lourd capuchon noir, il n'y avait aucune chance qu'on ne la reconnaisse de loin – et elle comptait l'ôter que lorsque la répartition commencerait, détournant l'attention d'elle.
Les chuchotements reprirent de plus belle, chacun devinant sans doute l'individu sous la capuche mais refusant de le dire à voix haute.
McGonagall se leva brusquement, la sauvant. Elle fronça des sourcils en n'apercevant pas ni Harry ni Ron, deux places vides aux côtés de Granger. Ce ne fut que lorsqu'elle vit la chaise manquante à la table des professeur qu'elle comprit – se sentant soudain très stupide.
Bien sûr – Dobby ! Il avait dû bloquer le mur à la gare, obligeant Harry comme Ron à utiliser la vieille Ford Anglia de son père. Ils avaient dû se faire coincer par l'arbre à cette heure-là et ne feraient leur apparition que le lendemain, déjeunant dans le bureau d'un des professeurs.
« Abercrombie, Elphias ! »
Un môme de onze ans, tremblant et adressant un sourire se voulant rassurant à ses amis grimpa sur le siège. La sous-directrice posa le Choixpeau sur sa tête, celui-ci n'hésitant qu'une seconde avant de livrer son verdict.
« SERDAIGLE ! »
Le petit poussa un soupir rassuré – faisant grincer des dents Cassie. Et, c'était quoi ça ? Parce que certaines maisons valaient mieux que d'autres ?
Puis elle se rappela qu'il n'avait qu'onze ans et que ses amis levèrent le pouce haut en l'air, la faisant se détourner avec une grimace, relevant son capuchon dans un même mouvement.
Alors que la sous-directrice appelait un autre prénom, une main se posa sur son avant-bras, captant son attention. Plutôt rapide, songea-t-elle, plus lasse qu'agacée.
« On dit beaucoup de choses sur toi ces derniers temps, Malefoy. Et si tu nous éclaircissais un peu tout ça ? » glissa son voisin, l'air de rien, tapotant distraitement le bord de la table.
Cassie se tourna vers lui, essayant de reconnaître son interlocuteur. Sauf que peine perdue, avec le corps ne venait pas les souvenirs, et elle n'en avait aucune foutue idée.
Elle essaya de chercher un soutien chez les autres Serpentard mais ce fut une vaine tentative car l'ensemble de la table les regardaient d'un œil, se donnant des allures indifférentes.
« Les gens aiment parler. Les faits eux, sont souvent bien moins intéressants que des ragots déformés. »
« Tu n'en tireras pas comme ça, Malefoy » intervint une autre élève, le sourire étirant ses traits adoucissant son ton faussement sec. « On est tous mort de curiosité de savoir ce qui t'es arrivée mais on reste trop coincés pour te le demander franchement, alors vas-y, explique. »
Cassie déglutit, sans échappatoire. Elle finit par déposer ses couverts, poussant un soupir d'exaspération et de fusiller presque gentiment l'ensemble de ce que ses yeux couvraient.
« Vous ne me laisserez pas en paix n'est-ce pas ? » tenta-t-elle, un air de désespoir dans la voix.
Les autres secouèrent la tête, pas prêts de lâcher le morceau.
Cassie ne l'aurait pas avoué mais elle s'amusait plutôt bien, chacun la fixant comme si elle allait lâcher une bombe à tout moment. Et elle cultivait son suspens, ralentissant délibérément chacune de ses actions.
« Vous voulez vraiment savoir ? » insista-t-elle prudemment, la neutralité de ses traits déteignant sur son intonation.
Ils acquiescèrent, les yeux brillants, penchés sur elle et dédaignant tout à fait la répartition. Causant un grand silence dans la salle, d'ailleurs, pour l'absence d'applaudissement suite à l'arrivée d'une nouvelle dans leur maison. Elle pouvait presque sentir le regard moralisateur de Dumbledore sur eux – et ses pensées devaient probablement ressembler à un mélange entre dépit et résignation.
Cassie se força à applaudir, ne serait-ce que pour briser le silence pesant, le reste des élèves suivant le geste par effet de foule.
Sitôt la petite nouvelle installée, chacun s'étant poussé pour lui faire une place sur le banc, ils retournèrent à leur interrogatoire, une nuée de yeux curieux pointés sur Cassie.
Okay – ça c'était légèrement oppressant.
« J'ai simplement abusé des philtres de sommeil – endormant à force d'excès l'ensemble de mon système nerveux. »
Et Cassie retourna tranquillement à l'observation des autres maisons, savourant le spectacle. Les autres haussèrent des sourcils, ébahis par tant de simplicité, échangèrent des murmures incrédules, avant qu'une des plus courageuses ne reprenne la parole.
« Et… C'est tout ? »
« C'est tout. Vous voyez, pas de combat fulgurant entre moi et des dons de voyance, pas de crise d'épilepsie due à un mauvais sort, pas de leucémie brutale. Des questions ? »
Cassie se retenait de rire, tant l'expression sceptique et dubitative des Serpentard était fabuleuse. Elle ne savait pas les scénarios qu'ils s'étaient imaginés mais c'était nettement moins héroïque qu'un combat intérieur avec une ancienne divinité ayant essayé de dévorer son âme – en bref, un accident visiblement, ça n'avait pas dû leur plaire parce qu'elle était sûre que la majorité ne la croyait pas.
« Weasley, Ginny ! »
« GRYFFONDOR ! »
Elle darda immédiatement son attention sur l'estrade, captivée. Le visage de la Weasley disparaissait sous le chapeau miteux, alors que McGonnagal l'ôtait d'un air vif et que la table des rouges et or explosait en applaudissements.
Un peu plus expansifs que pour nos recrues, nota-t-elle avec un sourire presque peiné.
Elle détailla attentivement Ginny, curieuse de l'apercevoir. Pour le moment, en dehors d'Hagrid, des professeurs et du dos d'Hermione Granger, elle n'avait pas vraiment croisé de personnage principal. Etonnamment celle-ci semblait minuscule – encore plus que les enfants de son âge.
Elle s'assit à côté de ses frères, noyant la table sous son coup d'œil introspecteur – cherchant vraisemblablement son aîné et son célèbre ami. Ginevra Weasley dût sentir une présence peser sur son dos car elle se retourna en direction de sa propre table, croisant son regard.
Cassie se retint de rouler des yeux.
L'expression de pure frayeur qui s'était inscrite dans ses prunelles en découvrant les bordures vertes et argents était poignante – ridicule. Bon sang, qu'est-ce qu'on apprenait aux enfants de la « lumière » ? Que les Serpentard égorgeaient des vierges tout les quatres matins pour en faire un smoothie protéiné ?
« Qu'est-ce qu'il se passe avec la traître à son sang ? » la rappela à la réalité son voisin de table – décidément très bavard – d'un ton inquisiteur.
Cassie pivota son buste pour lui faire face, ses sourcils se fronçant lentement.
« J'ai engagé un contrat de mariage avec son frère – j'en suis éprise comme une folle, comme un soldat. Je compte même lui faire six enfants, vendre le manoir Malefoy pour acheter une ferme à la campagne et partir élever des cochons d'inde, le tout sous le regard attentif de l'ensemble de sa famille et de nos douze chiens et chats. D'autres détails ? »
Et elle se retourna, irritée. Elle commençait à comprendre cette aversion des Serpentard, si chacun d'entre eux était aussi touche à tout. Pourrait-elle sincèrement faire un seul pas sans que l'ensemble de son année ne la suive du regard ?
Elle ignora délibérément le hoquet étranglé du garçon. Tant pis pour lui, il apprendrait bien vite à faire la distinction entre ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas.
Cassie se retint de toute ses forces de ne pas lever les yeux au ciel. Voilà pourquoi elle s'était lancée l'ardue tâche de devenir le chevalier blanc de tout les Serpentard, pour la connerie abyssale de leurs parents et de leur éducation. Si ouverts, si... larges d'esprit. Chez les Gryffondor comme chez les Serpentard, tout individu qui s'écartait du lot, du droit chemin pour aller dans une autre maison était considéré comme un pestiféré.
Et ça la mettait hors d'elle.
Bon sang, comment pouvait-on trahir son sang ? Comme si la divergence d'opinion vous faisait renier toute une histoire et ses traditions.
La répartition se termina aussi vite qu'elle avait commencé, la maison Serpentard héritant d'un peu moins d'une dizaine de nouveaux – ce qui était peu surprenant. Elle avait déjà réalité en lisant les livres que Poudlard n'hébergeait qu'une minorité de jeunes sorciers, chaque maison devant compter environ entre soixante et soixante-dix élèves.
Bon.
Cassie prit une grande inspiration, reposant ses couverts, se préparant à rentrer dans la cage aux lions. Ou aux serpents, plus précisément. Elle avait beau avoir joué l'autruche pendant l'ensemble de la répartition, il était temps d'enfin faire le point – et d'établir clairement des bases pour l'année à venir.
Elle ferma les yeux - une seconde. Et elle se redressa - lentement, en prenant appui sur le bord de la table - de quoi attirer le regard. S'il y avait une chose à déplorer chez elle, et qui avait construit la réputation de Malefoy, c'était son sens du spectacle. C'était plus fort qu'elle - une envie irrépressible d'attention. Il fallait qu'on la voie, qu'on la regarde lorsqu'elle se sentait d'humeur - et elle devrait exacerber ça pour réussir à se faire passer pour son hôte.
Cassie humecta ses lèvres, tordant ses mains nerveusement. Seul le souvenir du fait qu'elle devait se montrer impassible, son expression faciale figée en une neutralité sereine, l'aida à ne pas se rasseoir.
Des paires de yeux se fixèrent une fois de plus sur elle, alors qu'elle passait une langue sur ses lèvres, un tic visant à la rassurer.
« Vous devez tous certainement être au courant de mon accident l'année dernière. Enfin à moins d'être aveugle ou désespérément focalisé sur son assiette, il parait difficile de ne pas remarquer que quelqu'un s'évanouit à quelques centimètres de vous. » commença-t-elle, laissant échapper un petit rire nerveux, réalisant le taux de sarcasme.
Heureusement pour elle, les Serpentard se fendirent d'un petit sourire discret, amusé. Alors elle reprit, encouragée.
« Mais ce n'est pas très important - parce que j'ai réalisé plusieurs choses durant ma convalescence. Savez-vous comment est-ce qu'on considère la maison Serpentard ? Si vous deviez choisir un mot, un seul mot, pour la décrire, qu'est-ce que ça serait ? Ruse répondraient les plus ambitieux, Sang-pur déclameraient les plus puristes, honneur aussi pour les traditionnalistes. Et vous savez quel est le mot qu'ils choisiraient, eux, pour décrire notre maison ? Eux, ça signifie tous les autres, ceux de Poudlard, ceux d'en dehors, ceux qui n'ont entendu que des rumeurs sur nous. »
Cassie marqua une pause, cultivant son suspens. Elle fixa chacun des élèves les plus proches dans les yeux, déterminée.
« Ils diraient magie noire, ils diraient fourberie. Regardez les Gryffondor, on dit qu'ils sont courageux, loyaux et les Serdaigle ! » Cassie les désigna d'un mouvement du menton, alors qu'ils levaient leurs verres pour saluer les nouveaux arrivants. « Ce sont eux qui résoudront tout les mystères non élucidés, ceux qui feront la lumière sur ce qui est encore inconnu. Les Poufsouffle aussi : les futurs médicomages, ceux qui se soucient des autres, ceux qui observent, ceux qui apportent un peu de chaleur. On les valorise, tous - tous, sauf nous. »
La table des Serpentard explosa en murmures et chuchotements, acquiesçant à grand renfort de sourcils froncés et hochement de tête. Peu à peu certains élèves des autres maisons aux alentours s'intéressaient à son discours, ceux qui l'entendaient de là où ils étaient. Cassie reprit son souffle, continuant de plus belle.
« Nous sommes ceux qui dirigeront la société, nous somme ceux qui feront passer les lois ! Nous sommes les rouages du monde sorcier, dirigeant alliances politiques et intrigues d'une main de fer - et nous sommes cantonnés à la simple description de mages noirs. Mais nous sommes bien plus que ça : alors pourquoi est-ce que nous laissons cette situation s'installer ? »
Cassie secoua la tête.
« Nous en sommes les seuls fautifs. Pas les sang-mêlés, pas les sang-de-bourbes » Et étonnamment le mot sortit bien plus facilement qu'elle ne l'aurait pensé
« Parce que nous laissons les choses s'envenimer sans intervenir - sans jamais protester. Croyez-vous que se taire, que rester dans son coin et mordre quand on est acculé soit la signification de l'honneur des Serpentard ? Non ! Il est temps de montrer que les choses ont changées, que le temps file et de prouver à tous notre valeur. La valeur que nous méritons. »
Le silence s'était désormais fait sur l'ensemble de la table, alors qu'elle refusait de se laisser déstabiliser. Non maintenant qu'elle avait commencé, elle allait continuer jusqu'au bout et terminer sa tirade, dût-elle subir l'ahurissement total des Serpentard et leur désaccord.
« Il faut montrer à tous ce que nous valons. Il faut rétablir la vérité sur qui nous sommes et qui nous voulons être. Alors montrons-le ! L'équipe de Quidditch ! Qu'est-ce qui nous est arrivé l'année dernière ? Pourquoi avoir perdu si lamentablement quand nous gardions la coupe depuis des années ? Le club de Potions, le club de Bavboules, le club de Sortilèges, celui d'Astronomie ! Les Gryffondors font partie d'un club d'art, les Serdaigle, les Poufsouffle s'affrontent au cours de duels d'échecs et sur leurs centres d'intérêts. Pourquoi la maison Serpentard est-elle aussi étrangère à tout ça ? Pourquoi ne prouvons nous pas que nous sommes les meilleurs en les affrontant sur leur propre terrain ? Et le Quidditch ! Pourquoi ne pouvons pas nous exclamer que nous pouvons élargir nos horizons ? L'ancien champion mondial sorcier de Neptune Step, cette fameuse natation à obstacle, venait de Serpentard ! »
« Il est temps pour nous d'apporter notre propre pierre à l'édifice qu'est Poudlard. Construisons, créons ! Marquons la pierre de notre passage dans cette école, pour que les générations suivantes soient inspirées et se souviennent de qui nous avons été. »
Cassie froissa ses mains, concluant d'un ton nerveux.
« Nous avons de quoi améliorer ce qui doit être amélioré, alors faisons-le. Apportons la preuve à tous que Serpentard peut être une maison accueillante et novatrice, et que venir ici n'est pas un échec en soi face aux autres maisons. Apportons la preuve que nous sommes ceux qui peuvent améliorer et faire bouger les choses. Apportons la preuve, enfin, que la maison Serpentard est digne de la grandeur de Poudlard. »
Et elle se rassit, baissant enfin la tête. Ce qui allait se passer maintenant scellerait son avenir pour les six prochaines années. Soit les Serpentard se sentiraient insultés qu'elle les considère comme en dehors de la solidarité des trois autres maisons et la renieraient soit... hé bien, soit elle pourrait enfin faire bouger les choses.
Le silence qui régnait toujours dans la salle n'inaugurait rien de bon. Elle commença à serrer les lèvres, se mordant l'intérieur de la bouche pour ne pas craquer, pour ne pas... Elle ne savait pas quoi mais juste... Ne pas craquer.
Son voisin commença à applaudir. Rapidement suivi par un autre, puis un autre. Encore un, et encore, et encore et encore, jusqu'à ce que l'ensemble des Serpentard n'applaudisse à tout rompre, sifflant et criant de plus belle.
Cassie aurait pu en rester là, les remercier et leur offrir des sourires. Sauf qu'un élève de Poufsouffle suivit, s'attirant des regards choqués de ses camarades. Il échangea un clin d'oeil avec Cassie, avant que les Poufsouffle ne suivent et s'excitent presque autant que les Serpentard. Les Serdaigle se contentèrent de quelques faibles applaudissements, plutôt ennuyés par la situation tandis que les Gryffondor ne faisaient pas un bruit mais... C'était un début.
C'était un sacrément bon début.
Aloooors ? :D
PARTICIPATION
Pour inaugurer cette histoire, vous pouvez proposer un OC ! Nom, prénom, famille, sang, même histoire si vous voulez et si elle n'est pas trop Mary-Sue, elle peut être choisie pour faire partie de cette histoire comme personnage secondaire !
Hésitez pas à le détailler ! (Par contre que ce soit un brin logique, du style pas la demi-soeur d'Harry Potter ou... Hein :P)
XOXO
Skaelds
(Une peluche Dragon virtuelle, Vyserion (TrueFansKnowWhy) offerte à chaque review !)
