AUTEUR (AUTHOR) : Glassamilk

Traductrice (Translator) : Prusse

Disclaimer : Cette histoire a été traduite depuis l'anglais, elle est la propriété de Glassamilk, et le manga dont les personnages sont issus appartiennent à Hidekazu !

Lien vers la version anglaise (Link to the english version) : Go to my bio !

Rating : M, pour les moments durs de la fic, et ça prend effet dès ce chapitre. (et non mes cocos, rien à voir avec du sexe...)

LES PERSONNAGES :

Ceci est bien un UR, mais bon, un petit rappel des noms humains des personnages ne fait pas de mal, et puis, sait-on jamais...

Peter Kirkland = Sealand

Berwald = Suède

Finlande = Tino

Arthur Kirkland = Angleterre

Francis Bonnefoy = France

VOCABULAIRE :

Le ravissement : terme biblique qui fait référence à la croyance qu'un jour, il y aura un enlèvement de quantité incroyable de personnes qui vont disparaître en une seule seconde pour rejoindre le paradis (plus d'info avec Google notre ami !)

Un flash : Je n'ai pas trouvé de mot plus approprié que le mot anglais, ici, un flash est une sorte d'éclat, de vague, un cataclysme un peu... oui, c'est évasif comme explication mais bon... vous comprendrez tout seul en lisant je pense !

Armaggedon : terme biblique qui fait référence à la fin du monde, lorsque la sixième et septième coupes seront déversées, les dernières plaies qui mèneront à la « fureur de Dieu » (Ap 16:16) (source, Wikipédia)

Desquamation : perte de l'épiderme.

Note de la traductrice (translator's note) :

Tout d'abord, sachez que chaque note, importante ou non, se fera en début de chapitre pour ne pas trop parasiter votre lecture à la fin du chapitre ;)

Ensuite, je préfère vous le dire de suite, je n'ai que 5 chapitres de traduits pour le moment. Je voulais attendre d'arriver au douzième chapitre pour commencer à poster, mais je me suis dit : mais si les lecteurs n'aiment pas et que finalement, je fais tout ça pour rien ? (bah oui, moi, je ne traduis que pour vous faire partager cette fic, après tout, je l'ai déjà terminé XD)

Alors c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de vous poster ce chapitre aujourd'hui. Le chapitre deux ne viendra que lorsque j'aurai traduit le chapitre six, puis le chapitre trois sortira quand j'aurai traduit le chapitre sept et ainsi de suite.

Je voulais aussi dire que traduire cette fic a été dur. Très, très dur ! Car l'auteur, Glassamilk, a une superbe plume, et que j'ai fait tout mon possible pour ne pas trahir son texte.

Alors, s'il vous paît, si vous aimez, manifestez-vous. Ça n'a pas été une mince affaire de me décider au départ pour traduire cette fic (les chapitres sont extrêmement longs, plus de dix pages parfois et je peux vous dire qu'on les sent passer quand on traduit !) mais mon amour pour cette histoire l'a emporté, j'aimerais que vous ressentiez la même extase que moi !

Si vous mettez en favori ou en alerte, je vous en serai reconnaissante : ça prouvera que j'ai atteint mon but : vous faire aimer cette histoire.

Mais si c'est le cas, un petit mot qui accompagne la mise en ajout me ferait bien plus plaisir (et me motiverai aussi à accélérer la cadence XD)

Bref, c'était une longue note de traductrice, mais je pense qu'elle était nécessaire : je peux vous jurer que traduire demande beaucoup plus d'heures de travail que l'écriture... Alors pensez un peu à la misérable créature que je suis devenue après plusieurs journées intensives de traduction XD

Dernière note importante je pense :

Je réponds bien évidemment à toutes les reviews. Et pour les reviews anonymes, ça se passe sur mon blog dont l'adresse est sur mon profil ;)

Une toute dernière chose, et pas des moindres :

Bonne lecture...!


Gutters — Chapitre 1 sur 20

Angleterre : « Dieu Et Notre Droit »


Certains l'appelaient le ravissement.

Certains se réunissaient en masse devant des représentations théologiques, à genoux les mains levées vers le ciel, et accueillaient l'évènement avec les yeux emplis de larmes le sourire aux lèvres, portés par la croyance qu'une sorte d'évènement divin se mettait en place et qu'un sauveur revenait pour les enlever à leur vie mortelle.

Certains attendaient dans des églises, assis sur des bancs avec leurs familles, regroupés silencieusement de quatre à cinq personnes, alors que les autres attendaient dans les jardins, creusant calmement leur propre tombe tout en essayant de convaincre leurs enfants agités que tout allait bien se passer.

D'autres se regroupaient avec des armes et du feu dans le but de détruire les abris. « Repentez-vous et vous serez sauvés » était leur message, les hurlements du feu de l'enfer et la misère qui attendait toute âme perdue dans sa crainte et la décadence pour finalement se tourner vers Dieu, dans l'attente d'une intervention céleste en priant et en espérant.

Peter Kirkland pensait qu'ils étaient tous fous et que toute personne possédant la moitié d'un cerveau devait savoir sans aucun doute de quoi il retournait.

La fin du monde. Armageddon. L'apocalypse.

Les scientifiques lui avaient donné un nom plus approprié. Ils l'appelaient « La Catastrophe » comme si ce n'était qu'un simple malheur et non l'extinction de l'humanité, et c'est ce qu'ils inscrivirent dans les documents. C'était plus doux. Un gentil état de fait, plus comme un coup de coude dans les côtes quand on se trouve dans le métro plutôt qu'un homme flippant au terminal, portant un carton et hurlant au visage de chaque passant. Les présentateurs TV étaient plus qu'heureux de spéculer dessus, alors que la vie changeait; ce ne serait certainement pas la fin de l'Homme si tout le monde se rendait à temps dans les abris.

Plus de personnes moururent en s'entre-tuant pour les rares places dans les bunkers que dans le premier flash.

Dans les jours précédant La Catastrophe, Sealand n'était pas sûr de ce qu'il devait penser. Il était en Angleterre lors du premier événement – le sept Juin – pour une 'visite diplomatique' à son tuteur à temps partiel. Il avait attendu dans le salon d'Arthur, en une masse recroquevillée de peur et de nervosité, pendant que l'anglais courait – métaphoriquement – d'une nation Européenne à une autre fébrilement, essayant de garder la situation sous contrôle en rassemblant son peuple terrifié dans les abris, ou tout du moins dans des buildings solides qui devraient tenir pendant les premières vagues.

Ils étaient censés avoir une semaine de plus pour se préparer lorsque le premier flash survint.

Une chaleur insoutenable, plus chaude que ce que Peter n'avait jamais connu, s'abattit sur eux condensée en une lumière blanche aveuglante qui brûla tout ce qui était à découvert, ne laissant rien d'autre dans les rues et sur les murs des buildings que des traînées noirâtres, des briques en fusion, des trottoirs fumants; une bouillie noire. Des millions de personnes disparurent simplement, en un instant.

Les tremblements de terre n'arrivèrent qu'après le second flash, décimant l'hémisphère sud un jour plus tard. Tous les contacts radio avec l'Asie furent coupés en moins d'une heure suivis par l'Italie, la Grèce, et la Turquie peu après. Des dolines apparurent par milliers dans les villes et avec elles vinrent les tsunamis et les inondations et bientôt, les villes de basse altitude furent emportées par les flots et les nations se craquelaient aussi vite que leurs bâtiments.

Le troisième flash frappa à nouveau le centre et le nord de l'Europe plusieurs jours plus tard, mais à ce moment-là, Peter était déjà trop pris par la fièvre pour s'en souvenir, toujours dans le salon d'Angleterre sous ce qu'il restait du plafond effondré, pressé entre le dos d'Arthur Kirkland et celui de Francis Bonnefoy, trempés de leur sueur maladive, Angleterre tapant faiblement sur la radio cassée, criant d'une voix rauque un appel à l'aide à toute personne respirant encore.

Peter n'avait aucun souvenir de qui vint finalement les chercher ou combien de jours ils avaient dû attendre.

Il avait flotté entre conscience et inconscience, à peine conscient des fortes oscillations du sol sous lui et de l'odeur écrasante de la rouille et du sel, du soufre, du sang et de la fumée. Il sut vaguement qu'il était sur un bateau mais sa connaissance s'arrêtait là. Et ce ne sera qu'un mois plus tard qu'il apprendra qu'un civil l'avait sorti des décombres et emmené au bunker de Munich.

Il s'était réveillé en sentant des mains sur ses bras, beaucoup trop douces pour que se soient les siennes, et se retrouva face à une jeune femme dont la moitié du visage manquait, en train d'imbiber sa peau d'aloès. Il eut immédiatement peur d'elle. Elle n'avait pas de cheveux, qu'un seul œil, et sa peau, noire, rouge et humide était cachée par de fins bandages tachés de vermeil et ayant un besoin évident d'être changés. Ses lèvres étaient retroussées sur ses dents et portaient les marques de nombreuses cloques.

Il avait crié.

Ou plutôt, il avait essayé de crier. Il avait essayé d'appeler Berwald d'abord puis Tino et Arthur, puis Francis et tous les autres, mais tout ce qui sortit de ses lèvres fut une série de hoquets étranglés et de toux qui amenèrent des cendres rouges et noires sur sa langue. La femme l'avait attiré contre sa poitrine alors qu'il se débattait en pleurant, et avait caressé ses cheveux de ses mains, de ses mains qui étaient restées trop douces, lui avait soufflé des mots allemands dans un vain effort de le réconforter et l'apaiser, sa voix aussi fort qu'un chuchotis et rocailleuse rappelant à Peter un froissement de papier.

Il lui avait résisté fortement. Elle le terrifiait avec son visage fondu; il avait lutté et frappé, essayant d'échapper à son étreinte mais ne réussissant qu'à se tortiller faiblement, un élancement de douleur perçant le rappelant à l'ordre à chaque fois qu'il effleurait ses vêtements sales. Il avait besoin de se libérer d'elle. Il avait besoin de s'éloigner d'elle et de sa peau rougeâtre, de ses bandages détrempés et puants. Pourtant, elle ne le laissa pas partir et il avait fondu en larmes, agrippant le tissu déchiré de sa chemise striée de cendres, criant après Suède. En l'entendant, la femme s'était tu et avait laissé passer un moment silencieux avant de lui demander en anglais si c'était de là-bas qu'il venait. Il n'avait fait que crié plus fort et elle avait incliné la tête, lui murmurant que la Scandinavie n'était plus.

A ces mots, il s'était glacé. Lors du troisième flash, avait-elle expliqué, l'Europe du nord avait pris le choc de la chaleur et depuis, il n'y avait pas âme qui vive parmi les débris carbonisés. Elle s'excusa tout en caressant sa tête et lui dit qu'il n'y avait aucun moyen d'y retourner.

Elle l'étreignit, le laissant pleurer jusqu'à l'épuisement.

Il dormit plusieurs jours, voguant entre conscience et inconscience dans une brume fiévreuse le temps de quelques secondes avant de se recroqueviller en boule, essayant de noyer les cris des gens, tentant d'oublier le gargouillement vicieux de son estomac et la démangeaison douloureuse de ses propres brûlures qui pelaient comme un coup de soleil l'aurait fait. Il avait été vaguement conscient de ces mains douces; le touchant avec tendresse à longueur de temps, l'apaisant en induisant du gel froid sur sa chair parsemées de cloques et en passant des chiffons graisseux sur son front moite, doucement, avec précaution, mais sans les callosités dures auxquelles il avait été habitué lorsqu'il était avec Berwald et Tino.

Il avait, à un moment donné, demandé quel était son nom, mais là, les cloques avaient trop rongé ses lèvres fendues pour qu'elle puisse encore parler et elle avait simplement passer ses longs doigts dans ses cheveux, le berçant pour qu'il se rendorme, une main placée sur la sienne.

Quand il se réveilla, sa gardienne macabre était morte dans le lit de camp voisin.

Son visage était déjà pourri et jaunâtre, et les autres avaient dépouillé son corps de ses vêtements et ses bottes, la laissant complétement nue et meurtrie dans la faible luminosité du bunker. Il avait de nouveau pleuré, s'approchant d'elle et la suppliant de se réveiller, agrippant ses douces mains, hurla quand tout ce qu'il trouva furent des monticules de pustules et de la peau en desquamation, là où les mains lisses, les doigts doux, s'étaient un jour trouvés.

Un homme deux lits plus loin lui avait gueulé de sa la fermer et il avait obéit, se retournant pour faire face au mur, tremblant et pleurant dans ses mains.

Ce fut près d'une semaine plus tard que quelqu'un vint finalement déplacer les restes fétides du lit de camp, et elle fut remplacée par une autre femme presque immédiatement, beaucoup moins gentille, mais semblant intacte. Jamais elle n'adressa un mot à Peter et en l'espace de quelques jours, elle mourut aussi. Le cycle se répéta pendant des mois jusqu'à ce que Sealand se sente assez bien pour, tout en tremblant, traîner son lit de camp le plus loin possible dans le bunker, loin des lumières et loin des morts qu'on brûlait.

Cinq mois passeront avant qu'il ne puisse de nouveau se mettre debout et le travail lui tomba immédiatement dessus. Un homme lui avait fourré un seau d'eau brunâtre et un chiffon déchiré dans les mains, lui expliquant qu'il était dans un abri anti-atomique à Munich et que s'il voulait rester ici, il devrait gagner sa place. Nettoyer les lits de camp devint son travail, avec trois autres garçons qui lui diront plus tard que tous ceux qui se trouvaient dans le bunker étaient des réfugiés des pays voisins qui avaient été ramassés par des bateaux de sauvetage.

« Tenus par des gens, pas par le gouvernement, » lui avaient-ils expliqué.

Les bateaux revenaient tous les deux mois avec chaque fois plus de personnes, pas une seule en bonne santé. Puis le bunker se retrouva bientôt en manque de places et les personnes trop faibles pour tenir debout étaient simplement mises par terre, où elles restaient souvent jusqu'à ce que quelqu'un vienne inévitablement emporter leurs cadavres dehors.

Peter avait vérifié dans chaque recoin de l'abri mais n'avait jamais trouvé Arthur ou Francis.

Il avait passé la moitié d'une année à laver les traces laissées par les morts dans le refuge. C'était devenu une routine : il se levait, mangeait sa ration, aidait à nettoyer les corps qui seraient brûlés dehors, lavait les lits de camps, retournait sur son propre lit et essayait de dormir. Dans les mois qui suivirent, il se lia d'amitié avec un jeune garçon asthmatique venant de Pologne. Le garçon avait perdu sa famille et devait porter un gros masque respiratoire couvrant son nez et sa bouche qui filtrait l'air putride. Il avait montré à Peter le gros sac contenant les filtres de rechange et lui avait fait promettre de ne le montrer à personne d'autre, car s'il les perdait, il serait incapable de respirer correctement. Peter s'était empressé d'acquiescer et avait pris en pitié cet enfant efflanqué, l'invitant à partager son lit.

Quelques semaines plus tard, quand le garçon mourut, Sealand ne fut ni surpris ni affolé. Les gens venaient et partaient, et c'était stupide de s'accrocher à quelqu'un. Il avait simplement fait rouler le garçon hors de son lit et rassemblé ce qui lui appartenait. Une routine tout ce qu'il y a de plus commune quand quelqu'un rendait l'âme. Il avait pris les bottes du garçon – de la même taille que les siennes – son masque et son sac contenant les filtres, les cachant dans sa taie d'oreiller tachée avant de le transporter aux portes où il serait plus tard jeté dans la fosse à l'extérieur et brûlé avec le reste d'entre eux.

Il n'avait pas versé une seule larme.

Il n'avait pas crié quand il les avait vu emmener le garçon dehors le lendemain matin, trop maigre et trop blanc, complétement nu. Il avait simplement regardé, un chiffon serré dans son poing, et était reparti à son nettoyage aussi-tôt que les portes s'étaient refermées.

Certains continuaient d'appeler ça le ravissement.

Peter Kirkland continuait de penser qu'ils étaient fous.

A suivre...