Le chapitre 5 de ma fic "Le combat d'une vie" arrive bientôt. En attendant, voici le début de la suite de ma fic "Un frère perdu".
Bonne lecture ! (je l'espère en tout cas)
UN FRERE PERDU
(suite)
Chapitre 1 :
La première chose dont Don se rendait compte en se réveillant était la douce sensation d'être enveloppé dans des bras forts et chauds. La deuxième chose était les courbatures, fruits d'une nuit passée sur le plancher de la salle de séjour. Il se demanda pourquoi il n'était pas dans son lit, chez lui, dans son appartement. Puis sa mémoire lui revint peu à peu. Je n'ai pas fait ça ?! S'était-il vraiment montrer faible devant sa famille ou n'était-ce qu'un rêve ? J'espère que ce n'était qu'un rêve.
Une main apaisante filetait ses cheveux dans un mouvement lent. Don ouvrit ses yeux et fut accueilli par le regard aimant de son père.
« Tu te sens mieux ? »
Son père ne semblait pas le juger. Son souci était sincère dans sa voix mais Don ne put s'empêcher de se sentir embarrasser par son comportement émotif. Le visage d'Alan portait toutes les traces de la fatigue et de l'inquiétude. Don regarda son frère et s'aperçut qu'il semblait aussi épuisé que son père, même dans son sommeil. Ils n'avaient certainement pas beaucoup dormi cette nuit. A cause de moi. Don se sentit coupable. Comment a-t-il pu être aussi égoïste ? Alan et Charlie s'inquiétaient déjà assez pour lui et il a fallu en plus qu'ils passent une nuit blanche à cause de lui.
Don ne répondit pas verbalement. Il se contenta d'un petit signe de tête. Il s'échappa des bras de son père. Ce dernier essaya de le retenir un peu plus longtemps mais Don se leva. Il offrit sa main pour aider Alan à se lever et marmonna quelque chose qui ressemblait à « je suis désolé » avant de se diriger vers la salle de bain.
Avec une boule douloureuse au fond de sa gorge, Alan regardait son fils monter les escaliers. Il y a quelques heures, il pensait que Don allait enfin commencer à s'ouvrir et se laisser aider mais maintenant il n'en était plus aussi sûr. Son regard se posa sur une photo de Margaret au-dessus de la cheminée. J'ai peur Margaret. Notre fils est perdu et je ne sais pas comment faire pour l'aider à retrouver son chemin. Un petit mouvement sur sa gauche attira son attention. Il sourit affectueusement à son plus jeune et s'accroupit à côté de lui en posant une main sur son épaule. Patiemment, il l'observa se réveiller. Charlie se frotta les yeux et chercha immédiatement son frère du regard.
« Où est Don ? »
« Il est en haut. Dans la salle de bain. »
« Comment il va ? »
Alan ferma brièvement ses yeux humides en soupirant.
- « Pas bien, Charlie. Vraiment pas bien. »
« Mais il semblait sur la bonne voie avant de s'endormir. »
« Je le pensais aussi mais je n'en suis plus aussi sûr. Je pense qu'il s'en veut d'avoir craquer. »
Charlie se redressa et s'adossa contre le mur.
« Pourquoi ? A un moment ou à un autre, tout le monde craque. Après ce qu'il a vécu, c'est une réaction normale. Il n'a pas à avoir honte. »
« Je sais, Charlie. Mais ton frère ne le sait pas. En tout cas, il ne le sait pas pour lui-même. Ton frère a toujours été le protecteur, la personne sur qui chacun peut compter et s'appuyer à tout moment. Et je pense qu'en raison de cela il s'interdit de montrer ses faiblesses. Il a peur que s'il les montrait nous ne voyons en lui qu'une personne faible. Je pense aussi et surtout qu'il veut nous protéger. »
Charlie soupira d'agacement.
« Quand va-t-il comprendre que nous n'avons pas besoin d'être tout le temps protégés ?! Nous ne pouvons pas l'aider s'il nous éloigne constamment ! »
Alan resta silencieux, incapable de trouver une réponse. Don était une personne violemment indépendante et il faudrait certainement beaucoup de temps avant qu'il consente à se faire aider. Et Alan avait bien conscience que le temps était bien la première chose qui lui manquait. C'était devenu un luxe dont lui et Charlie manquer cruellement. Plus le temps passé, plus il perdait son précieux fils. Fichue mission !
NUMB3RS
Assis contre la porte de la salle de bain, Don laissa la douche couler afin que son père et son frère n'entendent pas ses sanglots. Il ne comprenait pas ce qui lui arriver. Pourquoi n'arrivait-il plus à maitriser ses émotions ? Pourquoi ne contrôlait-il plus rien ? Il pleurait sans pouvoir s'arrêter. Une partie de lui voulait retourner dans les bras forts de son père et sentir la présence rassurante de son frère à côté de lui mais l'autre partie le lui interdisait. Il n'avait pas le droit de s'émietter devant eux. Il a toujours été le fort et il devait le rester, même si c'était très douloureux. Il devait surmonter ses démons seul et traiter sa peine par lui-même.
Il ne savait pas combien de temps il était dans la salle de bain mais il ne s'en inquiétait pas. Ce n'était pas l'endroit le plus confortable mais elle fournissait un bon refuge. Des petits coups à la porte l'effrayèrent.
« Don ? Tout va bien ? »
Don essuya ses larmes avec ses mains tremblantes, même si Charlie ne pouvait pas le voir à travers la porte.
« Oui Charlie, tout va bien. »
Il grimaça au son de sa voix. Au lieu d'être forte et certaine, elle était faible et tremblante. Il y eut un petit moment de silence. Don était quasiment sûr que son frère se demandait ce qu'il devait faire.
« J'arrive tout de suite, Charlie. »
« D'accord. Le petit déjeuner est bientôt prêt. »
Don prit de grands souffles profonds pour essayer de récupérer un semblant de contrôle. Il arrêta la douche et sortit de la salle de bain, soulager de constater que Charlie était redescendu. Cela lui laissait encore quelques petites minutes pour se recomposer. Il appréhendait le petit déjeuner, honteux de sa fragilité de la nuit dernière. Il espérait qu'Alan et Charlie n'en parleraient pas, feraient comme si rien ne s'était passé. Et il espérait avoir repris assez de force pour ne pas se remettre à pleurer devant eux.
C'est dans cet état d'esprit qu'il s'assit à table, en silence. Alan lui servit des pancakes, spécialement faits pour lui, et Charlie lui demanda s'il voulait du café. Il marmonna « oui » et mangea en évitant le contact d'œil direct avec eux. Par chance, son père et son frère agissaient comme il l'avait souhaité. Ils échangeaient des banalités, parlaient de la nouvelle année, de leurs bonnes résolutions. A aucun moment ils ne faisaient allusion à sa « défaillance » de la nuit dernière. Ils essayaient d'alléger l'humeur et de lui remonter le moral mais l'ambiance était tout de même lourde et étouffante.
A suivre
