Hey hey ~~Bonjour tout le monde ! Me revoilà avec une nouvelle fic, cette fois plus longue qui se déroulera sur plusieurs chapitres. J'aim beacoyp le thème e l'échange de corps. De plus, je me suis toujours demandée si Sebastian, tout parfait qu'il est, réussirait à adopter le comportement de Grell s'il y était forcé... Ca risque d'être un vrai challenge pour lui, on lui souhaite bonne chance ! Grell, de son côté, est une excellenete actrice, comme il aime nous le rappeler, on va voir s'il se débrouille si bien que ça...

Le genre est plutôt léger, mais certaintes scènes seront peut-être plus intenses ou tristes que d'autres. Rated T, on sait jamais ce qui peut se passer avec Grell.

Le pairing principal est Sebastian/Grell, mais il y aura aussi du William/Grell, je pense. Réciproque ou pas, on verra XD.

Bref, les reviews sont les bienvenue, et n'hésiter pas à me dire ce qui cloche. Bonne lecture !


Sebastian ouvrit gracieusement la porte de la cuisine principale du manoir Phantomhive. Il était huit heures du matin, et il ne lui restait déjà plus que trente minutes afin de faire le petit déjeuner de son jeune maître, ce qui, en soi, était amplement réalisable pour le diable de majordome qu'il était.

Il sortit alors tous les ingrédients nécessaires, retroussa ses manches puis se mit à l'ouvrage, le « sourire » aux lèvres. Malheureusement, cette tranquillité ne fut qu'éphémère : à peine eut-il commencé à faire réchauffer le lait qu'il fut interrompu par le bruit de chaussures à talons frappant le sol, immédiatement suivi par l'irruption fulgurante d'une tornade rouge dans la cuisine.

-SEEEEBAAAS-CHAAAAAN !

Sebastian évita de justesse l'étreinte de l'individu qui venait de faire irruption dans la pièce.

-Grell Sutcliff, soupira le démon. Que fais-tu ici, exactement ?

Grell se releva en frottant son nez endolori qui venait de heurter violemment le sol suite à l'esquive de Sebastian.

-Quoi ? Fit-il en faisant semblant de pleurnicher. Une jeune fille a-t-elle besoin d'avoir un prétexte pour rendre visite à l'élu de son coeur ?

Sebastian soupira de nouveau. Ce Shinigami était réellement insupportable.

-Grell, je n'ai pas le temps de m'occuper de toi, alors je te prierais de partir, avant que je ne te chasse par moi même.

-Eeeh ! Sebby ! Ce n'est pas une manière de traiter une invitée !

-Je suis navré, répondit Sebastian en souriant, mais tu n'es en aucun cas « une invitée ».

Grell fit la moue avant de se jeter une nouvelle fois dans les bras du majordome.

-Sebastian! S'exclama-t-il d'un ton théâtral. Comment oses-tu être si méchant ! Moi qui ai presque risqué ma vie pour venir ici !

-Et bien dans ce cas, je regrette que tu ne sois pas mort au lieu de m'interrompre en plein travail, rétorqua le démon en repoussant sèchement le Shinigami.

Sebastian crut voir un éclair de tristesse traverser les yeux verts de Grell, mais le Faucheur retrouva son expression séductrice tellement vite que le majordome n'eut pas le temps de s'interroger d'avantage.

-Diiiis... chantonna Grell en entortillant l'une de ses mèches écarlates autour de son index, tu voudrais pas faire une petite pause ? Il fait beau aujourd'hui, continua-t-il en se rapprochant de son interlocuteur exaspéré, on pourrait faire un pic-nic, qu'est-ce que tu en-

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, Sebastian, au comble de l'énervement, souleva Grell par le col de sa chemise puis l'envoya grâce à sa force surhumaine à l'extérieur de la résidence ou le pauvre Faucheur alla trouver réconfort contre la surface rude du trottoir.

Grell laissa échapper un petit gémissement de douleur alors qu'il s'assit à genoux sur le sol, trop déprimé pour se relever. Cela faisait la vingt-sixième fois en trois jours qu'il se faisait jeter du manoir par son bien aimé Sebastian. Bien sûr, le côté dangereux et puissant du démon le faisait toujours autant vibrer, mais là, c'était vraiment le rejet de trop. Il sentit la tristesse l'envahir de nouveau. Lui qui était habituellement si joyeux et qui ne se laissait jamais abattre...

Il tenta de retenir ses larmes, premièrement parce qu'il détestait être triste, et deuxièmement parce cela risquait de faire couler son mascara, mais en vain. Il resta alors là, à genoux sur le sol, à sangloter pitoyablement en espérant qu'un homme veuille bien un jour de lui.

Il était tellement occupé à se demander ce qui clochait chez lui qu'il ne remarqua pas l'homme assis à côté de lui, et sursauta lorsque ce dernier se mit à parler.

-Ce n'est pas si confortable que ça...

Grell tourna la tête vers l'origine de cette voix et reconnut Lau, la personne avec laquelle Madam Red avait l'habitude de passer du temps et qui, pour ce qu'il en savait, vendait plus ou moins légalement de l'opium.

-« Pas confortable » ? Répéta Grell, qui ne comprenait pas bien de quoi le Chinois voulait parler.

-Oui, fit Lau en hochant la tête d'un air important. Je me disais que pour qu'une jeune fille comme vous décide de rester assise sur le trottoir de la sorte, c'est qu'il devait être confortable. N'est-ce pas Ran-Mao ?

Ran-Mao, sortant d'on ne sait où, hocha la tête d'un air inexpressif.

Grell cligna plusieurs fois des yeux, ne sachant quoi dire.

-Alors, que faites-vous assise par terre, si ce n'est pour le confor? reprit Lau.

-Hmf, fit Grell en détournant le regard. Ça ne vous regarde pas.

-Allons, allons, l'encouragea Lau en se relevant, ne soyez pas si fermée.

Sur ces mots, il lui tendit la main afin de l'aider à se relever. Grell, après quelques secondes de réflexion, accepta l'aide de son interlocuteur. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait un homme capable de reconnaître une femme quand il en voyait une.

-Je m'appelle Lau, dit-il en souriant. Et voici Ran-Mao.

Ran-Mao s'inclina poliment devant Grell qui se demanda longuement pourquoi les deux Chinois se présentaient à lui alors qu'ils avaient travaillés ensemble durant plusieurs mois, avant de se rappeler qu'il n'était plus sous sa forme de majordome.

-Enchantée, répondit Grell, en tentant de rester le plus aimable possible tout en évitant de se présenter.

-Hum... soupira Lau. Vous avez l'air triste...

-Ah, heuuu...

-Ne m'en dites pas plus (il prit un air important) Problèmes de coeur, n'est-ce pas ?

Grell fit un sourire triste et hocha la tête.

-Aaah... poursuivit Lau en levant la tête vers le ciel, c'est vrai qu'il peut-être un peu rude, parfois... Et qu'il n'est pas très compréhensif, de plus, il n'a pas vraiment l'air de s'intéresser à l'amour...

-Vous croyez ? Demanda tristement Grell.

Bien sûr, il savait que les démons, par définition, ne pouvaient pas aimer, mais Sebastian avait tout de même l'air d'être assez attaché à l'autre morveux... Ou n'en avait-il qu'après son âme ? Oooh... Il aimerait tellement passer un pacte avec Sebby-Sebby !

-En tout cas, reprit-il, je ne perds pas espoir ! Un jour, je suis sûre que je porterai ses enfants...

-Hum... fit Lau en hochant la tête. J'en suis persuadé aussi. ... ... ... Au fait, de qui parlez-vous ?

-Quoi ? Hurla Grell en tombant des nues. Vous voulez dire que vous faites semblant de savoir de qui je parle depuis toute à l'heure ?

-Et bien, je ne voulais pas perdre du temps en explications inutiles...

Grell s'avança vers Lau en montrant les dents, prêt à lui apprendre les bonnes manières.

-Il serait dommage que vous perdiez votre sang froid en vous montrant violente envers moi...Dit-il calmement tandis que Grell tentait de l'étrangler.

-Ah ouais ? Donnez moi UNE SEULE bonne raison de pas vous tuer !

-Parce que je pense qu'il est possible que le corps de Monsieur le Majordome tombe dans vos bras...

A ces mots, le visage de Grell changea immédiatement d'expression.

-Vraiment ? Gloussa-t-il au comble du bonheur. Vous voulez dire que vous connaissez un moyen pour que Sebas-Chan soit à moi ? Aaah~ ça serait MORTEL !

-Non.

-Eh ? Quoi « non » ? Vous venez de dire que...

-J'ai dit qu'il est possible que le corps de Sebastian vous appartienne, pas que je savais comment faire.

-QUUUOOOIIII ? ! Rugit-il. JE VAIS VOUS APPRENDRE A FAIRE DE FAUX ESPOIRS A UNE JEUNE FILLE INNOCENTE !

-Hum ? Que dis-tu, Ran-Mao ?

Grell, emporté par sa colère, n'avait pas remarqué que la jeune Chinoise était en train de chuchoter quelque chose à l'oreille de son ami.

-Ah, je vois, dit calmement Lau. Ran-Mao dit qu'il existe une sorte d'enscent chinois qui pourrait vous permettre d'obtenir votre majordome... Eh... Je ne savais même pas que j'avais ça, moi !

-Sûr ? Demanda Grell, sur la défensive. C'est pas une blague, cette fois-ci ?

Lau répondit un petit « non » en même temps que Ran-Mao secouait négativement la tête. Grell poussa alors un cri suraigu et se mit à sauter partout en chantonnant que c'était le plus beau jour de sa vie.

Après une longue marche dans les rues de Londres ( ponctuée par les plaintes d'un certain Shinigami rouge qui n'aimait pas tellement marcher), Lau, Ran-Mao et Grell arrivèrent enfin à l'intérieur de l'entrepôt dans lequel Lau exerçait ses activités. Une odeur d'opium – plutôt étouffante – flottait dans l'air, et les deux hommes du trio furent accueillis par une farandole de filles en tenues plus que légères.

-Hiii ! Mais lâchez moi ! Glapit Grell qui n'appréciait que très peu cet accueil.

-Allons, allons, mesdemoiselles, dit Lau en riant, laissez donc notre invitée tranquille !

Les filles obéirent en s'inclinant silencieusement puis reprirent ce qu'elles étaient en train de faire avant l'arrivée du trio.

-Ierk, renifla Grell avec mépris. Je déteste ce genre de fille vulgaire. Tout ce qu'elles méritent c'est... la MORT ! De plus, je trouve que c'est un grand manque de respect de m'avoir prise pour un homme.

-Eh ? Vous n'êtes pas un homme ? Demanda Lau avec grand étonnement.

Grell sentit de nouveau la colère le gagner.

-Non mais attendez, là ! Si vous avez deviné que je suis – je veux dire, si vous pensez que je suis un homme, pourquoi vous vous adressez à moi comme à une femme depuis le début ?

Lau haussa les épaules.

-J'ai pensé que cela vous ferait plaisir.

-QUOI ? C'EST LA SEULE RAISON ?

-Enfin bref, suivez-moi, je crois que l'enscent se trouve par ici...

Grell le suivit mais continua à fulminer dans son coin. Alors comme ça Lau avait fait semblant de le prendre pour une femme ? Ca ce voyait tant que ça qu'il était un homme ? Lui qui faisait tellement d'effort pour paraître le plus féminin possible... C'en était désespérant...

Tout en déprimant sur sa condition, Grell pénétra à l'intérieur d'une espèce de cave dont les murs étaient tous entièrement recouverts d'étagères qui supportaient des pots de tailles diverses.

-Alors, Ran-Mao, fit Lau d'un ton amusé, quel est le pot qui contient l'enscent dont tu parles ?

La jeune Chinoise désigna alors du doigt un petit pot marron dont dépassaient quelques bâtons d'enscent.

-Ah, très bien, s'exclama Lau en prenant l'un des bâtons et en l'orientant juste sous le nez de Grell.

-Hum ? C'est tout ? Je suis un peu déçue, je m'attendais à un truc un peu plus spectaculaire...soupira Grell. Ce n'est qu'un banal bâton d'enscent...

-Détrompez-vous, Miss. (Il sortit une allumette de sa poche et l'enflamma). A l'instant même où j'aurai allumé ce bâton et que la fumée vous englobera, il sera impossible de faire marche arrière, déclara-t-il d'un ton sérieux. Etes-vous sûre et certaine de...

-Si je suis sûre et certaine de vouloir mon Sebby pour moi toute seule ? Huhu, la question ne mérite même pas d'être posée ! Finit-il en chantonnant.

-Très bien.

Sur ce, Lau alluma le bâton. Aussitôt, une épaisse fumée violette s'en échappa et vint entourer le corps de Grell, qui toussota.

-Pensez fort à monsieur le Majordome, ordonna gentiment Lau.

Ce ne fut pas très dur, puisqu'il ne se passait pas une seconde sans que Grell ne pense à son Sebas-Chan. Il ferma les yeux et se concentra alors intensément sur les traits de son visage, sur ses magnifiques yeux rouges, sur ses étonnant cheveux d'ébène, sur ses lèvres si désirables, sur son corps parfait... Bref, sur chaque détail, aussi insignifiant soit-il, de son cher et tendre.

Lorsque Grell ouvrit les yeux, il se serait presque attendu à voir Sebastian à genoux devant lui, prêt à satisfaire ses moindre désirs, mais il ne trouva que le visage souriant de Lau et l'air impassible de Ran-Mao.

-Et... Après ? Hésita Grell en regardant autour de lui avec attention, dans le but de peut-être trouver un indice qui pourrait laisser croire que le démon était dans la pièce.

-Après... ... ... Aucune idée.

Grell cligna des yeux.

-Pa-Pardon ?

-J'ai dit que je ne savais pas ce qui était sensé se produire après.

-Euh, rassurez-moi, là... Vous aviez déjà utilisé ce truc et vous en connaissez les effets, n'es-ce pas ?

-Non, répondit-il en haussant les épaules, pas du tout.

Là, ce fut trop pour Grell. Dans un rugissement de fureur, il sortit sa tronçonneuse et entreprit d'éventrer cet imbécile qui osait donner des produits incertains à la pauvre victime qu'il était, mais sa Faux fut soudainement stoppée par la force incroyable de Ran-Mao. Cette dernière lui arracha son arme des mains, ne lui laissant que le temps de gémir.

-Eeeeh ! Rend-moi tout de suite ma tronçonneuse !

-Ran-Mao, dit Lau en souriant, rend donc son joujou à la demoiselle. Je suis sûr qu'elle n'essayera plus de nous faire le moindre mal.

Ran-Mao hocha la tête et tendit froidement sa Faux à Grell, très heureux de ne pas avoir à se battre contre la Chinoise qui avait l'air assez dangereuse.

-Bon, et bien, je vais y aller, moi ! Dit nerveusement Grell. Je vais rendre une petite visite à Sebas-Chan, voir s'il n'a pas envie de s'amuser avec moi... Bye bye ~ !

Sans attendre de réponse de la part des deux Chinois, Grell prit la fuite en direction du manoir Phantomhive.

Il avait déjà parcouru la moitié du chemin lorsqu'il sentit sa tête lui tourner. Tout d'un coup, l'odeur de l'enscent que Lau avait utilisé sur lui l'engloba de nouveau, au fur et à mesure que ses pensées devenaient de plus en plus embrouillées. Il tomba doucement au sol, incapable de bouger. Il ressentit la même chose que le jour de sa mort, lorsque son âme fut enlevée de son corps avant de ne lui être ré-incorporée afin de faire de lui un Shinigami.

La sensation que son âme quittait son corps, pour s'envoler on ne sait où...

Sebastian ouvrit doucement les yeux. Etrange... En tant que démon, il ne dormait pratiquement jamais, et surtout pas en début de matinée alors qu'il avait encore tant à faire. Peut-être avait-il perdu connaissance ? Non, cela n'avait aucun sens, un démon ne pouvait pas perdre connaissance...Mais alors, que faisait-il allongé dans ce qui semblait être... un cercueil ?

-He he he he... Tu es réveillé ?

Sebastian frissonna à l'entente du rire si familier, juste avant de se relever en position assise.

-Undertaker... Pourriez-vous m'expliquer ce que je fais dans votre boutique ?

-Tu ne te rappelles de rien ? Ricana Undertaker. Intéressant...

Sebastian soupira et s'extirpa du cercueil.

-Je suis profondément navré, mais je n'ai pas le temps de jouer avec vous.

Sur ce, il voulu sortir sa petite montre de sa poche, mais se rendit compte avec étonnement que les vêtements qu'il portaient n'étaient en vérité pas les siens...

-Un problème ? Demanda Undertaker, toujours en ricanant.

-Aucun, fit Sebastian en souriant à son interlocuteur, mais j'aimerais tout de même savoir pourquoi vous m'avez enfermé cercueil, et surtout, dans quel but vous avez décidé de changer mes vêtements... Pardonnez mon ignorance, mais j'ai du mal à cerner les motifs d'une telle action...

A ces mots, Undertaker éclata de rire.

-HE HE HE HE ! Je ne te savais pas si drôle ! HE HE HE HE !

Sebastian fronça les sourcils. Bien sûr que le croque-mort connaissait son potentiel comique ! Il lui avait déjà donné de nombreux fous-rires par le passé... Il se passait décidément quelque chose de bien étrange.

-Ecoute, finit par souffler Undertaker en écrasant une larme, comme tu m'as fait rire, je veux bien répondre à tes questions : premièrement, je t'ai allongé dans mon lit ( Sebastian haussa un sourcil) parce que je ne pouvais tout simplement pas te laisser dormir en plein milieu de la route.

-Je dormais en plein milieu de la route ? ... Désolé, mais vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre...

-He he he... je ne crois pas, tu es facilement reconnaissable... Par contre pour ce qui est de tes vêtements, je ne vois pas de quoi tu parles. He he... je n'oserais jamais déshabiller une lady pendant son sommeil...

Les yeux de Sebastian s'écarquillèrent. Une lady ? Soit Undertaker avait perdu le peu de raison qu'il lui restait, soit...

Le démon tapota son corps. Non, il était bien un homme, aucun doute là dessus. Néanmoins, il constata que ce corps n'était pas le sien.

Un affreux doute le prit. Il ne connaissait qu'un seul homme qui aimait être appelé « lady ». Il porta alors ses mains à ses cheveux, anormalement longs et...et rouges. Il passa sa longue sur ses dents étrangement... pointues... ... Oh non... Ces doutes se confirmaient... Il était bien dans le corps de...

-Grell, tu te sens bien ? S'interrogea Undertaker.

Le sourcil de Sebastian tiqua à l'entente de ce nom, qui était, apparemment, désormais le sien. Ce n'était pas tellement le fait de ne pas être dans son corps qui le dérangeait – en tant que démon, il avait dû emprunter de nombreuses enveloppes corporelles différentes en fonction de la personne avec laquelle il passait un contrat. Son véritable corps était son apparence démoniaque, et il ne la revêtait que très rarement - Ce n'était pas non plus le corps de Grell en lui même qui le dérangeait. C'était ce qu'il représentait. C'était ce qu'il allait être obligé de faire pour faire croire à tout le monde qu'il était bien Grell, et surtout, c'était les raisons qui avaient poussé Grell à vouloir un échange de corps, car Sebastian était sûr que le Faucheur y était pour quelque chose dans cette histoire.

Le démon ferma les yeux, prit une profonde inspiration puis adressa un sourire qu'il voulu « Grellien » à son interlocuteur.

-Tout va très bien (son sourcil tiqua de nouveau) je suis très contente que tu t'inquiètes autant pour moi, finit-il, dégoûté par le son de sa propre voix – la voix de Grell.

-He he he... Tant mieux... (il lui tendit une boîte de cookies) Tu restes un peu ou tu es trop pressé de repartir embêter ton majordome ?

Ne sachant pas vraiment ce que Grell aurait répondu à cela, Sebastian se contenta de refuser poliment en terminant par un gloussement et un regard suggestif. Undertaker éclata de nouveau de rire, et Sebastian en profita pour s'éclipser silencieusement, décidé à se rendre au manoir Phantomhive dans le but de tuer Grell.

A peine fut-il sortit de la boutique qu'il fut stoppé par une voix morne et familière.

-Grell Sutcliff.

Sebastian se retourna en soupirant. Il ne manquait plus que lui.

-Oh, Mr Spears, quelle agréable surprise, fit-il d'un ton sarcastique, oubliant momentanément qu'il devait se faire passer pour Grell.

William fronça les sourcils, manifestement surprit par le peu d'enthousiasme que venait de provoquer sa venue – d'habitude, Grell lui sautait dessus dès qu'il le voyait.

-Ne devriez-vous pas être en plein travail, au moment où je vous parle ? Poursuivit-il en remontant ses lunettes à l'aide de sa Faux.

-Vous possédez des dons de raisonnement hors du commun, répondit Sebastian en souriant.

Il se serait attendu à ce que William réponde par un coup de Faux, ou bien une autre réplique cassante, mais à sa grande surprise, il n'en fut rien. Le Shinigami se contenta de le fixer avec un air presque... blessé ? Sebastian enragea intérieurement. D'habitude, il était capable de pratiquement lire les pensées des humains et des Shinigamis, et là, il ne savait absolument pas ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Spears. Etait-il possible qu'en perdant son corps, il ai également perdu ses pouvoirs de démons ?

-Grell, reprit William en rajustant de nouveau ses lunettes. Je ne sais pas ce qu'il t'arrive, et de toute manière je n'en ai rien à faire, mais je te prierais de ne pas me manquer de respect, je suis ton supérieur. Maintenant, viens. Tu as beaucoup de dossiers en retard, si j'ai bonne mémoire, finit-il en lançant un regard glacial à celui qu'il prenait pour Grell.

Sebastian ne put réprimer un sourire amusé : le regard que venait de lui lancer William n'avait rien à voir avec celui remplit de haine qu'il lui adressait habituellement. Il ne fallait pas être doté de dons de déduction excessivement élevés pour comprendre que William T. Spears ne méprisait pas Grell autant qu'il le laissait croire.

-Je suis navré, déclara Sebastian, toujours en souriant, mais j'ai quelque chose de bien plus important à faire.

Il eut la confirmation qu'il avait bel et bien laissé ses pouvoirs démoniaques avec son corps lorsqu'il ne parvint pas à bouger assez vite pour éviter le coup de Faux de William.

-Grell ! Si tu possèdes ne serait-ce qu'un soupçon d'intelligence, je te conseillerais d'en faire usage dès maintenant : tu es déjà à deux doigts de te faire renvoyer et rétrograder au rang de simple humain ! Ne va pas rajouter « refus de se rendre au travail » à la liste de tes infractions !

Le visage de William était parfaitement insondable, si bien que sans sa capacité à interpréter les sentiments des autres, Sebastian était incapable de savoir ce que ressentait son interlocuteur.

-Est-ce une menace ? Demanda-t-il.

William rajusta ses lunettes.

-Grell... Tu crois vraiment que je t'aurais défendu comme je l'ai fait lors du cas "Jack l'éventreur" si je voulais que tu sois renvoyé ?

Cette fois ci, l'inquiétude était clairement lisible sur les traits habituellement impassible de William. Ainsi donc le grand William T. Spears se préoccupait du sort du pauvre et inutile Grell Sutcliff ? Intéressant... Très intéressant... Sebastian se demanda si Grell savait à quel point il comptait pour William. Il leva de nouveau les yeux vers le Shinigami. C'était la première fois que Sebastian voyait William ôter son masque de froideur. Le faisait-il uniquement en présence de Grell ?

Une étrange sensation envahit alors le corps de Sebastian – enfin, le corps de Grell. Comme s'il avait envie d'agir gentiment envers Spears, dans le but de ne pas blesser Grell lorsqu'il retrouverait son corps. De la compassion ? Mais les démons ne ressentaient pas ce genre de sentiments... Oui, mais dans le moment présent, Sebastian n'était pas un démon, mais un Shinigami, autrement dit, un humain doté de quelques privilèges.

-Excuse moi, Will, fit Sebastian après avoir décidé que finalement, il allait agir comme Grell l'aurait fait. Je suis un peu sur les nerfs en ce moment.

-Ce n'est en aucun cas une excuse pour ne pas faire ton travail, coupa sèchement William, apparemment de nouveau d'aplomb.

Sebastian jugea que c'était le moment de placer un petit « Will, tu es toujours si froid~ » suivit par un soupir de William.

-Vraiment... reprit-il en remontant ses lunettes avec sa Faux. Allez, suis-moi.

Sebastian ne se le fit pas répéter. Il détestait être aux ordres de Spears, mais n'étant pas dans son corps, il ne voulait pas risquer de se confronter à lui – il ne savait pas s'il aurait le dessus. Et puis... ces sentiments humains exécrables le poussaient à agir dans le bien de Grell...

Il suivit donc ceui qui était à présent son supérieur hiérarchique en direction des bureaux des Shinigamis...

A SUIVRE ~