Titre : Le Cinquième Sacré du Ciel.
Sous-titre : Partie 2 : Le Démon parjure.
Genre : une bonne dose d'Action, la même quantité d'Aventure, et une pincée de Romantisme.
Résumé : après la défaite de Shinrei (volume 22), Kyo et le groupe retrouvent enfin le dernier Sacré du Ciel... qui s'avère être une femme ! Quels liens a-t-elle avec Kyo et les Sacrés du Ciel, et que cherche t-elle en territoire Mibu ? Pourquoi les Sacrés du Ciel ont, semble t-il, accepté une femme dans leur groupe, alors qu'elles en sont exclues ?
Rating : 13+ (certains chapitres sont en effet plus sombres)
Statut : fanfiction terminée.
Disclaimer : les personnages de Samuraï Deeper Kyo appartiennent à Akimine Kamijyō, et je ne tire aucun profit de cette fanfiction. Seuls les personnages de Tsunae et des Kami no Aishiteru sont de mon invention, et même avec eux je ne gagne pas un kopek.
Avertissement : même si ma fanfiction part à sa dérive dès le volume 22 de la série, je n'ai pas évité les spoilers afin de mieux cadrer au manga. Parfois, j'ai aussi carrément copié-collé quelques lignes de dialogues.
Note : cette fanfiction peut se lire indépendamment de la première partie.
Chapitre 1 :
Retrouvailles, 1.
Akari tendit la main et posa sa paume sur le front de Tigre Rouge, agenouillé devant elle.
- « Aura » présente en cet homme ! psalmodia la Sacré du Ciel, je t'autorise et t'ordonne...
Une lumière éclatante irradiait de son bâton de pèlerin et enveloppa Tigre d'une douce chaleur.
- ...de prendre en mon aura ce dont tu as besoin...
Ses plaies se refermèrent, la douleur s'atténua jusqu'à disparaître totalement. Puis la lumière se résorba. Tigre Rouge observa avec surprise son corps indemne.
- La douleur a disparu ! Je suis guéri ! s'exclama t-il.
- Fais attention, le mit en garde Akari avec un sourire, les plaies se cautérisent tout de suite mais à l'intérieur tout n'est pas encore guéri !
Yuya considérait silencieusement la nouvelle venue. Tandis que le quatrième Sacré du Ciel s'occupait de soigner ses camarades de combat - en échange de l'un de leurs secrets - la jeune femme ne pouvait empêcher ses pensées de l'assaillir par vagues successives.
« Quel pouvoir extraordinaire ! Elle fait ça en rigolant mais seuls les plus grands moines pratiquent cela... »
Bontenmaru avait du mal à retenir Akari qui se défoulait sur Luciole.
« Et il y a encore plus fort... » songea Yuya en les suivant du regard. « Le fait que les anciens compagnons de combat du démon aux mille victimes, qui étaient tant craints par les autres samouraïs, se soient de nouveau rassemblés ici... »
Akira riait doucement tandis qu'Akari se jetait rageusement sur Bontenmaru.
« Les mythiques Quatre Sacrés du Ciel font à nouveau équipe ! »
oOo
- Il manque quelqu'un... soupira Akari alors qu'ils passaient le seuil de la dernière porte.
- ...
Bontenmaru ne répondit rien. Il se demandait lui aussi où « elle » pouvait bien être... Était-elle seulement encore en vie ? Le Sacré du Ciel fut tiré de ses pensées lorsqu'il se rendit compte que Yuya l'appelait. Il se retourna.
- Bontenmaru, de qui parle t-elle ?
Sasuke, intéressé par la tournure de la discussion, s'approcha de la jeune femme en faisant sauter son bilboquet.
- Bah... fit Bontenmaru, gêné.
- Explique leur, le vieux, enjoignit Kyo d'un air amusé.
- ...
- Bontenmaru ?
- Tu veux que je leur explique à ta place ? intervint Akari. Alors voilà, Bontenmaru est tombé amoureux d'une...
- C'est bon, c'est bon ! N'en rajoute pas, je vais leur expliquer !
Sasuke arrêta le mouvement régulier de son jouet et le rangea dans son sac. Le groupe pénétrait dans un jardin immense, qui étendait langoureusement sa pèlerine de soie verdoyante vers l'infini. Parsemé de fleurs odorantes et aux couleurs chatoyantes, planté de quelques arbres plus que centenaires, il émanait du jardin une impression de sérénité, de beauté simple et douce. Yuya ne put s'empêcher d'admirer l'harmonie sauvage qui se dégageait du lieu. Le groupe avança un moment en silence, savourant avec joie le moment de quiétude et de paix qui leur était accordé. Puis Akari rompit le silence :
- Alors, Bontenmaru ? Ne compte pas te défiler en prétextant la beauté d'une fleur, cela ne sied pas à ton image.
L'interpellé jeta un coup d'œil noir au Sacré du Ciel. Akira et Luciole ne semblaient pas disposés à l'aider ; les deux garçons marchaient en silence, un silence que Yuya trouvait tendu, presque triste. Kyo patientait, un sourire indéfinissable aux lèvres.
- Les Quatre Sacrés du Ciel... finit-il enfin par murmurer comme pour lui-même... Il y a eu un moment où nous étions cinq. Les Cinq Sacrés du Ciel.
- Qui était-il ? demanda Yuya.
Le visage de Bontenmaru s'assombrit.
- Elle. Autrefois la règle qui ne s'appliquait qu'aux hommes n'existait pas. C'est elle qui a voulu la mettre en place... pour des raisons que j'ignore.
- Pourquoi parles-tu d'elle au passé ? fit Akira d'une voix d'où pointait la colère.
- On ne sait pas ce qu'elle est devenue, répliqua Bontenmaru sur le même ton. Je sais même pas si elle est encore en vie !
- Tu n'as pas cherché à savoir... persifla Akira.
- Toi non plus, que je sache ! Et puis pourquoi tiens-tu tellement à...
- Ca suffit, tous les deux ! tempêta Akari. Vous avez fini de vous disputer pour un oui ou pour un non ? On dirait deux gamins !
- ...
Ils gardèrent le silence un moment. Yuya n'osait pas lever la voix... Elle sentait l'atmosphère autour des deux Sacrés du Ciel se faire pesante, tendue. Luciole promenait un regard vague sur la nature qui l'environnait, Sasuke reprit son jouet et se remit à en faire jouer la corde, Tigre Rouge, les mains derrière le dos, ne savait quoi dire.
- Le cinquième Sacré du Ciel est parti de son côté peu après notre séparation, il y a quatre ans, reprit enfin Bontenmaru. Seulement, bien que j'aie eu de temps en temps des nouvelles des autres, elle restait silencieuse. Comme si elle n'avait jamais existé.
- ...
Yuya ne sut que répondre. Le groupe continuait sa progression au travers de l'immense parc, à l'ombre d'arbres immenses et à la ramure dense. Des rayons de soleil perçaient entre les feuilles, qui s'agitaient sous une brise légère, pour rayer l'obscurité de la forêt comme une pluie éparse de lumière.
oOo
- Aaahh... j'en peux plus... souffla Akari en s'affalant à l'ombre d'un arbre gigantesque.
Cela faisait en effet des heures qu'ils marchaient sans voir la fin du parc. La forêt qu'ils traversaient semblait profonde, obscure, et pourtant plus calme que la forêt d'Aokigahara. Kyo posa son sabre contre un tronc avant de se laisser tranquillement glisser contre l'écorce. Puis il croisa ses bras derrière sa nuque et promena son regard au ciel.
- On se repose cinq minutes, lâcha t-il sans se laisser démonter.
Akari parut ravie de l'attention si discrète de Kyo à son égard et en profita pour s'approcher de lui, faussement sensuelle. Sasuke grimpa dans un arbre et scruta les environs, tandis que Tigre Rouge s'occupait de créer un feu. Bontenmaru s'alluma une pipe, Luciole sembla se concentrer intensément sur le passage d'une chenille et Akira s'assit en tailleur à côté de Bontenmaru. Yuya, jugeant les environs tranquilles et sans danger, s'éloigna un peu, voulant profiter de la quiétude que lui offrait l'ombre rassurante de la forêt. Perdue dans ses pensées, elle se prit à songer de nouveau à son frère Nozomu, à Sakuya, et à son rôle dans tout cela. La jeune femme était encore emplie de doutes et maintenant que le dragon de Shinrei avait disparu, son esprit était encore plus troublé, même purifié de l'imminence de sa mort. Ses pensées s'égarèrent et Yuya se demanda qui pouvait bien être le cinquième Sacré du Ciel. Pourquoi les autres avaient-ils caché son existence ?
« Akira et Bontenmaru semblaient amers lorsqu'ils l'ont évoquée... Est-ce elle, la femme dont me parlait Akira au Paradis des Lotus Rouge, et qui a souffert en lui préférant Kyo ? »
Noyée par ses pensées, elle s'adossa contre un arbre. Elle soupira et leva les yeux au ciel, laissant les rayons fugaces du soleil lui caresser la peau.
- Yuya !
La jeune femme sursauta en entendant Tigre Rouge l'appeler. Il était suivit de Bontenmaru. Yuya se força à sourire. Il ne fallait pas qu'ils s'inquiètent, pas après les épreuves qu'ils avaient tous subies.
- Ca fait des heures qu'on te cherche ! Où t'étais passée ? fit Sasuke en sautant de la branche où il était perché.
- Je... euh...
Yuya se rendit compte qu'elle avait perdu la notion du temps. La jeune femme se reprit. Akari, Luciole et Akira arrivaient derrière, suivis tranquillement par Kyo.
« Ils s'inquiétaient quand même pour moi... » ne put s'empêcher de penser Yuya.
- Qu'est ce que tu foutais, planche à pain ? ironisa Kyo.
- Rien ! je voulais me promener sans t'avoir sur le dos, et...
- Et tu t'es perdue, termina le démon.
La jeune femme tiqua.
- Je me suis pas perdue ! Tu crois que j'aurais besoin d'un abruti de ton espèce pour retrouver mon chemin ?
Akari retint Yuya en riant doucement, alors que la jeune femme tentait de bondir sur Kyo afin de lui faire ravaler ses sarcasmes.
- Pff... ricana Kyo.
Il se détourna et lança un bref « on y va » avant de s'enfoncer dans l'épaisseur de la végétation. Bontenmaru semblait taciturne, sombre. Luciole et Akari se concertèrent du regard. C'était bien la première fois qu'il paraissait si tendu. Le Sacré du Ciel, sans proférer un mot, se mit à marcher derrière Kyo.
C'est alors que Yuya glissa de côté, en voulant se dégager de l'étreinte d'Akari...
et franchit un bosquet qui dissimulait une paroi abrupte.
Yuya n'eut pas le temps de hurler, battant frénétiquement l'air des bras pour retenir son équilibre... avant de se sentir partir brutalement en arrière. Akira lâcha son kimono lorsqu'ils s'étalèrent tous les deux au sol en soulevant un léger nuage de poussière.
- Yuya ! Est-ce que...
Mais Akira, saisit lui aussi par la scène, ne termina pas sa phrase.
C'était une vaste clairière, dont la pente abrupte en dessinait clairement la forme elliptique, et au centre de laquelle, majestueux, se tenait un chêne énorme, presque millénaire tant le tronc était épais. Autour de lui, une herbe tendre poussait, parsemée de fleurs dorées.
- ...
Yuya était tellement fascinée et émue par ce spectacle qu'elle en demeura sans voix. Devant la beauté simple de la clairière, les larmes lui montèrent aux yeux... et coulèrent d'elles-mêmes sur ses joues lorsque son regard tomba sur le pied du chêne.
Une femme, le dos appuyé contre le tronc, semblait dormir. Des cheveux d'un noir splendide, aux reflets cuivrés, retombaient en une natte serrée qui s'arrêtait juste au-dessus de ses hanches. De longues mèches partaient comme folles autour de son visage, aux traits fins et réguliers, à l'expression sereine. Assez grande, fine et aux formes élancées, la femme reposait contre le tronc du chêne, un bras le long du corps et l'autre sur son ventre, la tête légèrement inclinée vers eux. Un sabre en bois brut était posé auprès d'elle.
Bontenmaru et Kyo étaient revenus sur leurs pas, Akari souriait. Sasuke seul restait impassible devant la scène. Tigre Rouge, bouche bée, ne resta pas de marbre face à la beauté de la créature qui somnolait dans la clairière.
- Qui c'est ? fit alors Luciole derrière eux. Elle me rappelle quelqu'un...
Yuya essuya ses larmes d'un revers de la manche. Kyo s'approcha du rebord de la pente et entreprit de la descendre.
- Kyo ? Qu'est ce que tu fais ?
- Je descends, planche à pain. Ca se voit, non ?
Il adressa un sourire moqueur à Yuya qui, hargneuse, s'agenouilla et passa une jambe par-dessus le rebord. Kyo ricana et lâcha prise, avant de se rétablir tranquillement en bas... et de tendre les bras pour amortir la chute de Yuya.
- Mais... que...
- Je t'avais pas prévenue ? La pente est glissante.
Yuya rougit, et lorsque Kyo la reposa enfin elle lissa soigneusement son kimono. Les autres membres du groupe les rejoignirent, Akari lançant des regards noirs à la chasseuse de primes.
- C'est bien elle... fit Akari. Mais qu'est-ce qu'elle peut bien faire ici ?
- Étrange qu'elle ne se soit pas réveillée avec le boucan qu'on a fait, s'étonna Bontenmaru.
- Elle est peut-être morte, hasarda Sasuke.
Akira serra le poing.
Non, c'était impossible.
Kyo surprit son geste et fit siffler le Tenrô hors de son fourreau.
- Kyo ?
Yuya n'eut pas le temps d'intervenir, ni les autres d'ailleurs. Sidérés, ils virent le démon élever son sabre au-dessus de sa tête
- MIZUCHI !
avant de lancer sur la femme endormie le coup divin. Yuya hurla.
oOo
