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En Alsace, la légende veut que sous la cathédrale de Strasbourg, il y'eut autrefois un lac. Dans ce lac se trouvait les âmes des enfants qui attendaient de venir au monde. Il y barbotait un gnome sur une barque argentée qui, grâce à un filet d'or, attrapait les âmes des bébés pour les donner à une cigogne. Cette dernière les déposait ensuite aux parents.
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Le 28 Mars XXXX, Sakura Haruno naquit entourée de sa famille et de quelques proches admis au sein de l'une des salles d'accouchement de l'hôpital de Tokyo. Après une longue et épuisante heure remplie de cris, de tirage de cheveux et de pleurs, elle s'endormit finalement dans les bras de son père, Kizashi Haruno, tandis que sa mère, Mebuki Haruno, avait déjà traversé les portes du sommeil depuis belle lurette. Le marchand de sable était visiblement passé.
Elle est belle, s'émut-il en caressant sa tête presque chauve d'où s'érigeait fièrement quelques cheveux bruns, un air captivé peint sur son visage. Elle sera aussi belle que sa mère plus tard.
- Kizashi, l'interrompit son grand frère, Aki Haruno.
L'interessé se détourna de sa petite charge déjà enroulée dans une couverture en laine d'un rose très pâle. Il considéra son frère un instant, puis la femme de ce dernier, qui se trouvait un peu plus en retraite. Kizashi lu sur leurs visages une telle curiosité qu'il n'hésitat pas à leur tendre le petit colis humain qu'il serrait fort dans ses bras. Ils la prirent tour à tour avec une telle délicatesse, que Kizashi en eut les larmes aux yeux. Son frère tentait d'avoir un enfant avec sa femme depuis plus de 4 ans, sans succès. Alors, si l'existence de sa petite fleur de cerisier leur redonnait espoir - Kizashi et Mebuki ont également souffert d'infertilité dans leur couple pendant les 7 années de leur mariage- il les laissera s'imprégner de sa chaleur de bébé et de ses petits ronflements réguliers.
- Elle est tellement belle, murmura Yuna, la femme d'Aki.
- Oui, souffla Aki, au bord des larmes.
- Félicitations, Kizashi-san, se reprit Yuna en lui remettant délicatement bébé Sakura. Vous venez de nous redonner du courage... vous ne savez pas tout ce que cela signifie pour nous.
- J'ose l'imaginer Yuna-san, je pense vivre un rêve actuellement. Un doux rêve.
Un silence emplit la salle de repos suite à ces douces paroles. Seuls les bruits de respiration de la mère et de l'enfant le brisait occasionnelement. Cependant, une douce torpeur y règnait. Une de celles qui ne mériteraient pas, même pour tout l'or du monde, d'être brisé.
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Un des plus beaux jours de la vie, et peut-être le plus beau jour de toute notre existence, est celui où la naissance d'un enfant ouvre notre âme à des émotions qu'elle ignorait encore hier., Joseph Droz, Essai sur l'art d'être heureux.
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À six mois et demi environ, les parents de Sakura furent sûrs et certains qu'elle serait un de ses génies qui passent à la télévision après avoir accomplit une tâche extraordinaire pour leur jeune âge. Car à six mois et demi, soient 200 jours exactement après sa naissance, Sakura prononça son premier mot. Ce dernier sortit sous une forme tordue et presque incompréhensible, mais sincèrement, quel pourcentage de bébés prononçait leurs premiers mots à 6 mois et demi?
Ce fut ainsi que le 14 octobre XXXX, dans la cuisine du triplex des Haruno, un Kizashi bouleversé regardait sa fille gesticuler.
- Q-Quoi? Répète un peu ma chérie, tenta-t-il en rapprochant prudemment sa tête de son unique enfant.
Bébé Sakura, joufflue, se contenta de le fixer de ses grands yeux verts en mâchouillant sa tétine en plastique d'un air enjoué.
- Non, non, non, s'impatienta Kizashi. Tu ne peux pas me faire le coup de l'innocence maintenant! Maman est au travail, d'accord? Je suis sensé lui rapporter toutes tes activités chaque 3h, alors si tu viens de parler, s'il te plaît, répète le.
Il ne vit aucun mouvement dans le sens où le bébé lui répondrait. Elle lui tendait même les bras dans le but d'être soulevée de sa chaise haute. Kizashi soupira et maudit son imagination trop fertile. Il avait fait des recherches et tout indiquait qu'un bébé prononçait ses premiers mots entre 10 mois et 3 ans. Ce n'était donc pas possible qu'elle ait tenté de parler... n'est-ce pas?
- Viens là mon trésor, murmura-t-il en la soulevant d'un coup.
Elle s'exclama bruyamment et s'agita dans les bras de son père. Sa tétine glissa et termina sa chute au pied de Kizashi. Elle tenta de l'attraper mais son père la tenait fermement et ne comptait pour rien au monde la lâcher.
- Tu ne devrais pas donner autant de travail à ton père, Sakura, soupira-t-il en tentant de se baisser. Je ne suis plus tout jeune, tu sais?
- A'ou'rg, dit Sakura en calant sa tête au creux du cou de Kizashi.
Il s'arrêta net. Il se redressa et positionna le bébé devant lui en la fixant droit dans les yeux. Il y'eut un silence où père et fille se regardèrent longuement. L'un perplexe, et l'autre en effectuant des mouvements de succion, attendant que sa tétine soit replacée entre ses lèvres.
- Yaourt?
Aucun bruit.
- Abat-jour*?
Aucun bruit.
- Je reconnais que le dernier était stupide...
Bébé Sakura pencha sa tête sur le côté, comme si elle le trouvait effectivement très stupide de penser qu'un bébé de 6 mois connaitrait ce mot.
- Je t'y verrais bien, toi!, s'insurgeât-il en boudant.
Son téléphone portable sonna.
- Ah mince! Ça fait déjà 10 minutes que je devais lui faire le rapport!, s'exclama-t-il en s'élançant vers son téléphone portable. Oui, chérie? Oui, j'avais oublié. Désolé... Désolé!... Non, Non! Tout va bien, je t'assure!... S'il te plaît mon amour, je t'assure que ce n'est pas nécessaire de-
- A'ou'rg, s'exclama joyeusement Sakura, perchée sur la hanche de son père.
Les cris à travers le téléphone cessèrent presqu'immédiatement.
- ... Amour?, tenta Kizashi, plus que surpris.
- A'ou'rg!
- Amour!, s'exclama-t-il également en soulevant le bébé dans les airs, joyeux, le téléphone tombant dans l'action.
- A'ou'rg!, rit Sakura en babillant et en gesticulant dans tous les sens.
- Oui mon bébé, dit le père en serrant dans ses bras son enfant. Je t'aime tellement moi aussi.
Il y'eut un bruit provenant du téléphone et il se rappela de sa femme, qui devait avoir tout entendu de la ''discussion'' avec leur fille. Tout excité, il se concentra sur les hurlements de joie de sa femme.
On devait la regarder bien bizarrement à son service. Enfin, ce n'était pas le plus important pour eux. Quelle joie surpassait celle du contentement des parents envers leur enfant?
Le premier anniversaire de Sakura rassembla tout le clan Haruno, ainsi que la famille de Mebuki, pour la première fois depuis le mariage tardif de l'aîné de Kizashi. Tout le monde était là, du grand-père paternel à la grand-mère maternel de Sakura, tous deux ayant perdus leurs compagnon et compagne au fil des années. Une myriade de cadeaux s'empilait dans l'immense salon qui accueillait toute cette population sans problème spatial notoire.
Kizashi Haruno, était un chef d'entreprise employant plus de 40 personnes et Mebuki, le chef du département de Neurologie de l'Hôpital Internationale de Tokyo. L'argent n'était clairement pas un problème dans leur couple. Et il ne l'aurait même pas été car ils étaient issus tous les deux de familles aisées... très aisées.
Sakura, à présent tenue dans les bras de son père, s'appliquait à tirer sur ses cheveux roses en poussant de petits bruits qui réchauffèrent le cœur de ses parents et des personnes à proximité.
- Elle aime tes cheveux, Kizashi, lui dit le "nouveau" grand-père en souriant d'un air léger. Lui teinterez-vous les cheveux plus tard?
- Oui, quand elle sera plus grande, avant qu'elle ne rentre à l'Académie, l'avait informé Mebuki en chatouillant son enfant sur le ventre.
- Ah, vous avez déjà choisis son école?, s'étonna Aki.
- Mieux vaut s'y prendre tôt, commença Kizashi. J'ai lu dans un article que le futur des enfants dépend entièrement des choix d'éducation parentaux et scolaires. On était un peu stressé de devenir des parents irresponsables en n'agissant pas assez rapidement. L'Académie est le meilleure choix!
- Du calme, du calme, s'amusa Aki en levant ses mains en signe d'apaisement.
- Désolé. Je suis tellement excité! Elle est censée faire le parcours "Hokage". J'aimerais qu'elle reçoive la meilleure éducation possible au Japon.
Le parcours Hokage du complexe scolaire de "La Feuille", consistait à suivre l'évolution de l'élève inscrit de la maternelle, niveau étudiant, à l'obtention du diplôme de son choix à l'université, niveau Anbu. Après avoir validé toute leur scolarité, les plus téméraires qui poursuivaient leur doctorat et obtenaient le titre de "professeur" étaient nommés les Hokage.
Cet accompagnement personnalisé était réservé aux riches de la société qui comptaient faire de leurs enfants de parfaits successeurs. Ne s'y côtoyaient que "la crème de la crème" comme on dirait. Et 53 ans après son ouverture, la réputation du complexe ne faisait qu'augmenter. Il y'a 30 ans puis 12 ans, deux autres branches avec le même système avaient ouvert successivement à Paris puis à New York City. Ces derniers complexes furent nommées "Kiri" et "Suna" et ils accueillaient chaque année une centaine d'enfants de tout âge à former efficacement.
- Elle sera chirurgienne plus tard, s'extasia Mebuki. Elle a déjà les mains et la grâce pour, je le sens!
- Sakura... ma future chirurgienne, s'amusa Kizashi en la secouant doucement dans tous les sens.
Des cris de joies passèrent les lèvres du bébé, comme si elle comprenait qu'on la destinait à de grandes choses. Les sourires des membres de la famille ne firent que confirmer ce que Kizashi et Mebuki sentaient déjà, le succès de Sakura dans l'avenir.
À 4 ans, la petite Sakura parlait déjà couramment le japonais et un peu d'anglais, la dernière langue due à son influence dans la vie professionnelle de ses parents. Déjà à 3 ans et demie, elle s'exprimait assez bien pour débuter des cours de savoir vivre entre autres. Elle devait faire sa rentrée à l'Académie dans un mois à peine et elle était confiante. Elle aurait les meilleures notes. Elle sera la plus belle aussi. Les membres de sa famille la désignait avec plusieurs adjectifs et noms liés à la beauté, donc elle était sûre qu'elle serait aimée et chérie dans ce nouvel endroit... n'est-ce pas?
Mais, elle n'aimait pas une chose sur son physique: ses cheveux bruns. Elle voulait des cheveux roses... comme ses poupées, mais surtout comme son papa. Parce que si son père était tout doux, c'était forcément parce qu'il ressemblait à une princesse. Elle ne le lui dirait jamais à voix haute, ça non, mais dans sa logique d'enfant, tout ce qui était rose était pure et doux, donc une princesse... comme son papa. Ce fut lors d'un des rares dîners auxquels sa mère pouvait assister dû à ses heures improbables, que Sakura posa la question qui rongeait son cerveau de petite fille curieuse.
- Papa?, commença-t-elle en mangeant ces légumes d'un air assidu.
- Oui ma chérie? Tu veux plus de jus de fruit?, demande-t-il, certes d'un ton où transpirait la fatigue de la journée, mais tout aussi doux.
Elle secoua la tête d'un air perdu. Elle mâcha les derniers morceaux et fronça légèrement les sourcils. Comment devait-elle aborder le sujet sans traiter son père, par la même occasion, d'ours en peluche rose? Ce fut l'un des dilemmes les plus durs à traiter de sa vie. Elle se décida et demanda, soucieuse.
- Est-ce que... je suis ta vraie fille?
Mebuki lâcha sa fourchette et fixa, estomaquée, sa fille. Kizashi la regardait comme si elle venait d'une autre planète. Il se reprit, un peu plus habitué aux comportements étranges de sa fille.
- Oui...?, tenta-t-il, ce qui fit étrangement sonner la réponse comme une question.
Sakura ne comprenait plus rien. Sa mère était blonde et son père avait les cheveux roses. Dans les dessins animés, les personnages avaient la couleur de cheveux d'un de leurs parents au moins. Ses yeux s'embuèrent de larmes. Elle voulait des cheveux roses. Pourquoi n'avait-elle pas les cheveux roses?
- Mon cœur, qu'est-ce qu'il y'a?, paniqua Mebuki en se rapprochant de la chaise de Sakura pour la serrer dans ses bras chauds.
- Pourquoi? Pourquoi papa a les cheveux roses et pas moi?, explosa-t-elle. Je veux des cheveux roses! Comme... Comme papa!
La véhémence avec laquelle elle cria surpris ses deux parents. Sakura n'a jamais été une enfant à problème ni même à caprice d'aussi loin qu'ils s'en souviennent. Elle avait ses périodes bizarres où le silence ne semblait plus faire partie de son existence, mais elle était plutôt calme pour une enfant. Très bizarre, mais pas trop étrange au point d'être alarmante.
Kizashi soupira et s'avança vers Sakura. Il la pris dans ses bras et la consola progressivement.
- J'ai les cheveux de la même couleur que toi, Sakura, lui a-t-il dit en caressant sa tête, d'un air calme.
- Mais tes cheveux sont roses! Les miens sont moches et bizarres!, continua-t-elle sans plus se soucier des apparences.
- Eh bien, je suppose que je ne dois pas prendre cette insulte trop à cœur, grimaça Kizashi en entendant sa couleur capillaire originelle se faire critiquer par sa progéniture. J'ai teinté mes cheveux il y'a 13 ans, ma Sakura. Parce que... disons que ma couleur originelle ne me plaisait pas non plus. Et puis avouons qu'un homme aux cheveux roses n'était pas très courant à l'époque... et j'étais très séduisant avec!
- Tu l'es toujours mon amour, appuya sa femme, un sourire au coin de ses lèvres.
- Ten- Tenter?, essaya Sakura en cessant de pleurer à petit coup.
- Teinter, articula Mebuki. Ça veut dire que ton père a changé sa couleur de cheveux. Avant, les siens étaient de la même couleur que les tiens, mais il a changé la couleur en rose.
- On peut? On peut? Je veux tenter mes cheveux moi aussi!, s'excita-t-elle en cessant subitement de pleurer.
- Teinter, reprit Mebuki toute sourire. Et oui, on peut aller teinter tes cheveux dès demain si tu veux. Tu peux aller avec Raidô-san si ton père n'est pas occupé, d'accord?
Namiashi Raidô*, 27 ans, était le "garde du corps" accessoirement "nounou" de la jeune Sakura depuis qu'elle avait appris à marcher. Il était grand, très bien bâti, et possédait de courts cheveux bruns toujours en pagaille. Une cicatrice assez hideuse, due à une marque de brûlure -du moins, ce fut ce que pensaient les parents de Sakura- déformait presque toute la partie gauche de son visage, autour de l'œil. Pourtant, son apparence n'effrayait pas le moins du monde Sakura malgré les premières appréhensions de ses parents à sa présentation.
Ils surent qu'ils avaient élevé un ange de cœur, à ce moment là. Combien d'enfants pourraient tenir le même discours innocent que Sakura avait tenu lorsqu'elle l'avait serré dans ses petits bras en lui disant que tout allait bien aller et qu'il n'aurait plus mal à présent.
C'est ainsi que Raidô l'accompagnait dans tous ses déplacements, de la nouvelle crèmerie qui avait ouvert dans le quartier aux magasins de jouets dans un centre commercial lointain, plus en ville. Il avait été engagé sous la recommandation d'un ami posté dans les forces de police. Les enfants des gens assez fortunés devraient avoir la sécurité qui leur sont dus, leur avait-il dit suite à un enlèvement qui avait beaucoup fait parler la toile. Étant loin d'être des personnages publics importants, ni des politiciens, ils avaient opté pour un seul garde du corps, définitivement talentueux, qui leur coûtait chaque trimestre un peu plus que leur loyer mensuel, mais qui garantissait le bien être de leur fille.
Oui, Raidô avait été un choix plus que rentable. Surtout qu'il semblait avoir un point faible en la jeune Sakura, avec ses grands yeux verts et ses questions, pour la majorité des cas, très déroutantes.
- Oui! Avec Raidô-san!, s'enjoua encore plus la petite fille en s'éloignant de son père sans un seul regard en arrière.
- Je ne vais définitivement pas me sentir visé, murmura Kizashi tandis que Sakura se jetait dans les bras de sa mère en souriant.
Le matin de la rentrée scolaire à l'Académie trouva une Sakura toute excitée. Elle étudiait son profil d'un œil plus critique que ne devrait une aussi jeune fille. Mais elle ne voulait pas faire "tâche". Ces cheveux rose fushia - qu'elle trouvait magnifique donc que personne n'avait l'audace de commenter- lui allait bien selon ces critères. Oui, car dans sa tête d'enfant, plus c'était rose et visible, mieux c'était. Sa teinte était bien loin de celle de son père... très loin même de l'idée originale.
Elle devait être la plus belle et la plus intelligente. Elle sourit à son reflet et attrapa son sac à dos My Little PonyTM.
En route vers son école avec ses deux parents -même sa mère avait libéré sa matinée pour l'accompagner!- elle leur racontait ses projets d'amitié, de popularité, et de perfection. Ses parents furent très amusés par son imagination débordante. Et non, les petites licornes n'allaient pas à l'école comme dans sa série préférée donc il n'y avait aucune chance, aucune, qu'elle en aperçoive.
La séparation fut plus douloureuse qu'elle ne le pensait. Elle se retint presque de pleurer quand son professeur, Umino Iruka, la saisit délicatement par la main en discutant avec ses parents des dernières recommandations. C'est les larmes aux yeux que ses parents la quittèrent, en se noyant dans la masse de voitures de luxe noires qui se garaient régulièrement et en ordre, laissant descendre des enfants ainsi que leurs nounous. Raidô l'attendrait dans une aile réservée aux chauffeurs, employés de sécurité, et nounous. Le personnel, plus généralement, y résidait en attendant la fin des cours et les récréations.
- Sakura-chan, lui disait Iruka tendrement. Veux-tu que je te fasse visiter l'école après la cérémonie d'accueil?
Elle aimait Iruka. Juste comme ça. Si Sakura le pouvait, elle l'enlèverait sûrement et l'enfermerait dans leur triplex pour qu'il reste avec elle dans ses moments de réflexion. Elle se contenta d'hocher la tête et de rougir un peu sous le regard bienveillant de son premier tuteur.
- Très bien, il se peut que vous soyez nombreux mais tu peux me tenir la main si tu veux, dit Iruka en la conduisant dans une immense salle où semblait se rassembler ces futurs camarades. Ça peut être intimidant mais je connais tes parents, Sakura-chan. Et si tu n'as, ne serait-ce qu'un quart de l'acharnement de ta mère, tu n'auras aucun problème ici.
Elle lui serra la main beaucoup plus fort, toute sa confiance déjà revenue devant les regards des dizaines d'enfants. Il la rassura d'une pression forte et s'arma de son sourire le plus gentil, si c'était encore possible.
- Je suis là, lui a-t-il dit en se rapprochant des autres.
Oui. Elle allait définitivement garder Iruka.
L'Académie consistait en une seule année de maternelle accessible dès 4 ans et jusqu'à 6 ans, hors cas exceptionnels, où basiquement tous les enfants apprenaient à se connaître et à inconsciemment fixer des limites selon le rang social de chacun. Enfin, la brochure scolaire ne l'indiquait pas, bien évidemment, mais le fait que certains cours ne soient disponibles et accessibles que pour les fils et filles de politiciens, et pas aux autres sous couvert de besoins spécifiques et spéciaux au futur de la relève politique étaient forcément louches.
C'est ce qu'a compris Sakura après un mois de cours. Sa famille -ayant des antécédents très fructueux financièrement parlant et ce depuis des générations- l'avait bien placé dans la hiérarchie. Elle n'avait pas à se plaindre des traitements reçus, loin de là, contrairement aux enfants des Self-made Men et des vendeurs généraux.
Il ne faudrait pas s'y tromper cependant. Aucune maltraitance ni paroles désobligeantes n'étaient ne serait-ce que murmurer à leur encontre. Jamais l'établissement ne permettrait ce genre de comportement, plus pour son image qu'autre chose. Ils avaient tous payés le même écolage pour accéder supposément aux mêmes services. Cependant, pour signer des contrats avec des écoles internationales ou encore recevoir des autorisations de constructions à l'étranger, disons que les politiciens qui soutenaient l'école étaient prioritaires et les autres... disons qu'ils n'étaient pas forcément la priorité en tout point. Parce que si on pouvait gagner 50.000 dollars chaque heure, alors on pouvait en perdre 100.000 pour un mauvais placement l'heure suivante. La logique derrière cette pensée resta mystérieuse pour Sakura qui voyait tout le monde sur un même pied d'égalité.
Sa classe était composée, pour la plupart d'enfants de familles aisées depuis des générations, voire même bourgeoises, comme elle. Ils étaient un peu plus d'une vingtaine cette promotion là, mais Sakura se sentait intimidée. Elle fut contente que chaque niveau d'étude -étudiants, Chuunin, Jounin, et Anbu- ait son propre bâtiment situé dans la ville de Tokyo à au moins 15 minutes de trajet entre chacun.
Elle avait alors fait la connaissance des personnes qui l'accompagneront supposément dans tout son cursus scolaire à La Feuille. Pourtant il n'y en eut que 5 qui retinrent son attention.
Ino Yamanaka, la fille unique de Inoichi Yamanaka, le très riche propriétaire, depuis des générations et des générations, des boutiques de fleurs de luxe Fleurs de PrestigeTM, ainsi que l'heureux détenteur des laboratoires de botaniques basés dans des dizaines d'université, y compris l'université de La Feuille.
Hinata Hyuga, une fille très calme, ou peut-être timide -à vérifier selon Sakura-. Elle était l'héritière d'une chaîne d'hôtels 5 étoiles basés dans toute l'Asie ainsi qu'en Amérique et à Paris. Sakura n'avait pas bien compris quand ses parents lui expliquait à sa demande, mais apparemment les hôtels Hyuga devaient signer quelque chose avec des gens pour ouvrir à Londres également l'été prochain.
Ensuite, il y'avait Karin Uzumaki, la cousine de Naruto Uzumaki, qui lui-même est le fils du précédent président du Japon. Elle avait demandé innocemment à ses parents pourquoi un garçon aussi âgé -7 ans ce n'est pas rien!- ne faisait que commencer l'Académie maintenant. Un silence lourd et gênant avait prit place, et son père avait détourné la conversation en continuant par lui parler des autres personnes qu'elle avait ciblé dans la salle en dehors des deux cousins.
Comme si elle était stupide et qu'on pouvait détourner son attention dès qu'elle était focaliser sur une question.
Ce n'était juste pas possible.
Vraiment.
Mais elle laissa tomber en se promettant qu'elle aurait les réponses tôt ou tard.
Puis, il y'avait Sasuke Uchiwa... elle en rougissait rien qu'à la prononciation de son nom. Il était le garçon le plus "cool" qu'elle ait jamais rencontré. Pas qu'elle en connaisse des masses d'ailleurs, son père lui avait interdit de tomber amoureuse avant ses 27 ans et elle lui obéissait toujours. Sauf que l'attraction fut la plus forte cette fois-ci.
De sa tête aux rondeurs d'enfant à ses petits pieds toujours enfermés dans des baskets blanches de marque, Sakura l'aimait. Il ne souriait pas beaucoup, certes, mais il était tellement mignon que tout le monde se courbait soit pour lui caresser les cheveux d'un air indulgent, soit pour lui tirer les joues. Ou peut-être était-ce pour s'attirer les faveurs du benjamin de l'actuel Chef de Police, un atout incomparable politiquement parlant.
Quoiqu'il en soit, Sasuke aimait beaucoup son grand-frère, Itachi, d'après ce qu'elle a pu constater au cours du deuxième mois de l'année scolaire. Et ce dernier lui rendait cet amour fraternel en venant le chercher chaque soir en voiture à l'heure. L'Académie ouvrait de 7h à 17h officiellement, et fonctionnait un peu comme une garderie mais avec des cours et des heures de récréation pour laisser les enfants interagir plus longtemps . Sasuke finissait plus tard à 19h après deux heures d'un cours spécial que rares parmi eux pouvaient suivre.
Sakura avait appris en écoutant volontairement une conversation sensée être privée, que Itachi finissait à 15h30 mais passait tout le reste du temps dans leur voiture , pour attendre son petit-frère et le cueillir dans ses bras. Itachi avait 5 ans de plus que Sasuke mais il était déjà en deuxième année du niveau Chuunin, ou 5ème, à 10 ans. Son bâtiment se trouvait un peu plus au sud de la ville, dans le Bloc C, à 15 minutes en voiture du Bloc A, celui des étudiants, soient eux, les maternels. D'après les parents de Sakura, Itachi était un génie comme il y'en avait peu ces dernières années.
La famille Uchiwa dirigeait les forces de police essentiellement, ainsi qu'une immense entreprise qui formait et employait les gardes du corps -comme Raidô-san!, s'était exclamée Sakura-. Ils avaient également des usines de fabrication d'armes à feu au service de l'état. Ils avaient même récemment ouvert un label portant le nom de CBS RecordsTM. Cette lancée dans l'industrie musicale avait ravie la presse et les critiques qui se sentaient plus "en sécurité" maintenant que "l'ordre" avait envahie le domaine. Un jeu de mot pourri, avait dit Sakura à son père qui semblait se retenir de pleurnicher devant l'air inexpressif de sa fille.
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Ce matin, elle était arrivée plus tôt et s'était assise à côté de Sasuke. Il arrivait toujours au moins 30 minutes avant, car Itachi débutait ses cours à 6h15, et il avait sûrement envie de partir avec lui d'après les constats de Sakura. Il s'asseyait alors à la même place et essayait d'éviter les contacts comme la peste. Mais Sakura se pensait spéciale. Aucune autre fille n'avait les cheveux roses fushia, et la seule s'en rapprochant était cette peste de Karin qui voulait lui voler son Sasuke. Elle ne laissera pas cela arriver. Jamais.
- Bonjour Sasuke-kun, se lança-t-elle comme chaque matin.
Il ne daigna, ne serait-ce que regarder dans sa direction pour reconnaître son existence. Comme d'habitude elle fut mal à l'aise un moment devant sa froideur, mais laissa couler. Il était tellement mignon.
Les cours se passèrent sans encombres jusqu'à ce que Naruto ne s'approche d'eux. Surprise, Sakura voulut lui demander ce qu'il voulait, lorsqu'elle sentit Sasuke se lever et partir avec lui, sans un mot.
C'était la première fois que cela se produisait. D'habitude, Naruto, jaloux notoire et compulsif de Sasuke, ne faisait que le narguer et chercher la bagarre. Le brun l'ignorait souvent d'ailleurs. Mais il lui lançait également des piques très violentes occasionnellement.
Naruto et Sasuke n'étaient pas fait pour bien s'entendre. C'était une évidence depuis 4 mois. Sakura et Sasuke, si. Ils étaient nés pour s'entendre. Pour se marier et avoir des enfants.
Mais alors, que se passait-il?, se demanda Sakura, perplexe.
Ils s'étaient regardés comme s'ils étaient les seuls qui comprenaient des choses dont elle n'avait même pas idée.
Sasuke semblait même être un peu dégourdi, presqu'à l'aise à côté du blond souriant de toutes ses dents.
Elle ne comprenait plus. Mais elle savait que la jalousie qui venait tout juste de naître dans son cœur n'était pas une mince affaire. Elle aimait Sasuke. Et si elle avait été assez intelligente pour couper court aux tentatives des autres filles de la classe pour avoir toute son attention, elle coupera également court aux autres garçons la recherchant.
Ce qu'elle ne savait pas à l'époque, c'était que surestimer l'intelligence face aux sentiments comme l'amitié ou l'amour était vain.
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A suivre...
Les 9 premiers chapitres traiteront de l'évolution de Sakura depuis bébé jusqu'à la fin du Collège! C'est la partie 1: Vers les étoiles.
La partie 2 traitera de sa vie au lycée entre hormones, passions, amis, coups bas etc!
Je conseille de lire la partie 1 pour ne pas être perdu en lisant la partie 2.
Pauvre Sakura... elle va en baver entre tous ces Uchiwa...
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N/A: J'ai dû corriger le texte une fois de plus XD Cette histoire est postée initialement sur Skyrock. Mon pseudo est Yarneyliag comme sur fanfiction :-) Faîtes y un tour si vous voulez, j'ai des tas et des tas d'OS, Two-Shots et Three-Shots, sur divers couples si vous êtes intéressés par une lecture rapide ou longue :-)
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