Note de l'auteur :
Bonjour/Bonsoir à tous ! Me revoici avec la suite de Léna à l'école des sorciers. J'espère qu'elle vous plaira.
Juste une petite précision. Les quatre premiers chapitres correspondent aux quatre derniers chapitre que j'avais posté pour l'autre partie et que j'ai supprimé.
Bonne lecture !
Chapitre 1
De retour chez elle, Léna profita de l'été pour passer du temps avec son petit frère, sa mère et Agatha. Ils s'étaient construit de bons souvenirs au cours de leurs promenades ou encore de leurs longues discutions dans la véranda confortable dans la maison d'Agatha. D'ailleurs, cette véranda était devenue l'endroit qu'elle préférait après Poudlard, bien sûr.
Son petit frère aimait beaucoup passer du temps avec sa sœur – avant d'être diplômée de Poudlard aussi, mais depuis la fin de sa scolarité là-bas, c'était différent puisque désormais ils savaient que Léna ne retournerait plus à l'école, loin d'eux. Même si la jeune fille avait passé les meilleures années de sa vie à Poudlard, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un seul grand regret, celui d'être loin de sa famille et d'Agatha pendant les sept années passées au Château.
Tous les jours, Léna se levait tôt et marchait dans les rue de Londres. Un jour, elle était tombé sur le bâtiment aux pierres sales de pollution de l'Orphelinat Wool mais elle n'avait jamais osé franchir le portail en fer forgé de la cour. Après tout, le début de son enfance s'était déroulée ici mais elle n'en gardait que de vagues souvenirs et les personnes qu'elles avaient connus ici ne devaient plus s'y trouver, comme Tom Jedusor. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de retourner observer le bâtiment et les enfants qui jouaient dans la cour intérieure. D'ailleurs, ces derniers la connaissaient bien à force de la voir passer devant eux et venaient lui parler à chaque fois qu'elle venait. Ils l'avaient déjà invités à entrer mais Léna avait toujours décliné leur offre avec politesse. Mais elle aimait jouer et papoter avec eux. Parmi eux, un petit garçon lui faisait penser à Tom Jedusor, mais, elle savait qu'elle ne le verrait pas ici. En effet, avant la fin de l'année, il lui avait révélé qu'il quitterait l'orphelinat qu'il détestait tant. Cela devait être un véritable soulagement pour lui …
Parfois, il lui arrivait d'apercevoir la directrice dans son tailleur gris ou dans les mêmes tons sortir du bâtiment et sermonner un petit. Elle paraissait stricte mais avoir beaucoup d'affection pour les enfants qu'elle accueillait. Léna ne se souvenait plus de sa prédécesseure, cependant, il lui semblait que Madame Cole était quelqu'un de plus angoissée que stricte. Elle avait développé un penchant pour la boisson sûrement à cause de cela. Léna ne s'était jamais manifesté et avait toujours fait en sorte que la directrice ne s'aperçoit pas de sa présence. Elle ne souhaitait pas qu'elle découvre son identité et l'invite, elle aussi, à entrer.
Durant le premier mois, Léna avait eu des nouvelles de ses amis. Certains étaient parti en vacances à la mer, d'autres restaient chez eux ou participaient à des soirées mondaines. Parmi ces dernières, il y avait eu le mariage de Kiera et de David qui avait eu lieu au début du mois. Chloé, Carla et Liz s'y étaient rendue et lui avaient fait un compte rendu détaillé de la cérémonie et de la fête. Évidemment, les filles avaient dénigrés Kiera et avaient tout fait pour lui remonter le moral mais Léna allait parfaitement bien. Elle se demandait souvent si David allait être heureux avec sa femme. D'après ce qu'elle avait pu voir à Poudlard, ce n'était pas la joie. La jeune fille se rendait compte trop tard qu'il souffrait et subissait le choix de ses parents. Elle se disait souvent qu'elle aurait dû se comporter plus gentiment avec lui et se montrer compréhensive. En même temps, Léna se rappelait qu'il avait tout fait pour repousser le moment pour lui annoncer qu'ils ne pourraient jamais vivre leur vie ensemble. Partagée entre deux sentiments et pensées contradictoires, elle prenait conscience que leur histoire d'amour était de l'ordre du passé même si elle éprouvait toujours de l'affection pour lui et un peu de jalousie envers Kiera. Mais elle n'y pouvait plus rien et se contenta d'envoyer une lettre de félicitations aux mariés par pure politesse.
Léna avait aussi rendu visite à ses amies chez elles et elle les avait invité dans la petite maison où elle vivait avec sa mère et son petit frère qu'elle ne pouvait pas vraiment appeler son « chez elle » puisqu'elle n'avait presque pas vécue dedans. Aussi, les filles avaient rencontré Agatha et ses gâteaux magiques qu'elles apprécièrent aussi énormément. En discutant avec ses amies, Léna avait appris les différents avenirs qu'attendaient les autres élèves qui gravitaient dans leur cercle privilégié – les anciens élèves appartenant aux grandes familles de sorciers. Certains, la majorité pour ainsi dire, allaient travailler au ministère de la magie comme leurs parents, d'autres reprenaient l'affaire familiale ou d'autres encore se dirigeaient vers des professions diverses et variées. Concernant ses amis, elle avait eu une idée avant de rentrer chez elle mais les filles avaient eu l'occasion d'en reparler plus longuement et tranquillement chez Liz la première fois qu'elles s'étaient vues en-dehors de Poudlard.
Nathan et Alexander faisaient partis de ceux qui reprenaient l'affaire familiale, Lucas et Gabriel se dirigeaient vers une carrière au ministère dans un poste prestigieux (encore l'avis de leurs parents) et pour Adrian, il s'agissait d'un choix de sa part, celui de devenir auror. Hormis Adrian et Nathan, les trois autres étaient fiancés à des jeunes filles de bonnes familles puisque tous trois avaient des parents qui baignaient dans les traditions. Pour des raisons évidentes, Adrian était célibataire mais avait promis à ses parents qu'il trouverait quelqu'un rapidement (Chloé ?). Pour Nathan, la raison différait. Il n'avait pas de parent qui le poussait à se marier. En fait, Léna le soupçonnait d'être secrètement amoureux de Liz et de ne pas trouver le courage de le lui avouer.
Carla allait se marier à la fin du mois d'août avec un jeune homme qu'elle avait plus ou moins choisi puis allait vivre comme une parfaite mère au foyer, ce qui ne lui collait pas du tout avouons-le – mais ses amies ne lui diraient pas par respect pour elle. Léna se demandait si Carla allait supporter cette vie toute rangée et surtout ennuyeuse pour elle.
Pour Liz, il était question qu'elle poursuive ses études et un jour, peut-être, elle allait devenir le nouveau professeur de potions ou d'arithmancie à l'école de sorcellerie de Poudlard. De plus, la petite blonde, qui n'avait trouvé personne avant la fin de l'année scolaire comme convenu avec ses parents, avait obtenu un sursis jusqu'à la fin du mois de décembre. Léna la soupçonnait de vouloir mettre le grappin sur Tom Jedusor. Celui-ci conviendrait parfaitement pour les parents de Liz qui souhaitaient que leur gendre corresponde à une multitude de critères bien définies depuis la naissance de leur fille. Cependant, Léna avait du mal à le voir s'enfermer dans une cage dorée aux côtés de la jolie blonde même si la jeune fille, malgré ses sentiments naissants pour lui, souhaitait le bonheur de son amie. D'ailleurs, Liz et Léna avaient eu une petite discussion et avaient mis à plat leur différent. L'une et l'autre savait à quoi s'en tenir par rapport à l'autre et aucun coup bas n'était permis. Chacune ne voulait faire du mal à l'autre et souhaitait que leur amie soit heureuse. Amies pour la vie ! Liz et Léna avaient tout raconté aux filles qui étaient tombés des nues puisqu'elles pensaient que Liz était amoureuse de Nathan et Léna, de David. Cependant, Léna avait précisé qu'elle n'était pas amoureuse de leur ancien Préfet-en-Chef et ne souhaitait pas avoir une relation avec lui ou, en tout cas, pas pour le moment.
De son côté, Chloé n'avait pas l'obligation de se marier dans l'immédiat. Cependant, ses parents souhaitaient qu'elle se trouve quelqu'un avant ses vingt ans. La jeune fille avait (enfin !) avoué à ses amies qu'elle avait le béguin pour Adrian mais elle souhaitait prendre son temps et voir comment leur relation allait évoluer avec la distance que leur imposait la fin de la scolarité. Chloé et Adrian ne s'était pas encore parlé de leurs sentiments respectifs mais en étaient conscients sans oser percer l'abcès. Comme Léna, la jeune fille allait suivre une formation de médicomage.
Quant à Rose, elle allait poursuivre son rêve au grand désespoir de sa famille et tenir une auberge de campagne avec son ami d'enfance moldu, Ernest Leglion. Ses amies l'avaient taquiné et avaient soupçonné une relation plus qu'amicale entre eux deux. Et, à leur plus grand étonnement, la jeune fille n'avait pas niée et leur avait même avoué qu'elle avait eu une relation amoureuse avec lui deux ans auparavant.
Léna n'avait pas eu de nouvelle de Tom Jedusor, même les filles ne l'avaient pas vu au mariage de David et de Kiera, mais elle avait reçu des lettres de Nathanaël qui lui expliquait qu'il voulait attendre avant d'en parler à sa mère et aux parents de Léna. Enfin, c'était ce qu'il disait au début du mois. En effet, vers la fin de juillet, celui-ci avait changé de discours et lui écrivait qu'il « préparait le terrain » afin de leur annoncer la nouvelle bientôt. La jeune fille attendait d'en parler de son côté à sa mère. Par ailleurs, elle ne savait pas du tout comment aborder le sujet et comment elle allait le prendre. Léna avait fait promettre de ne rien dire à Agatha à qui elle avait tout expliqué et celle-ci de son côté respectait sa promesse, la rassurait et lui prodiguait des conseils quant à la façon de parler à sa mère.
Au début du mois d'août, une bien mauvaise nouvelle arriva à la demeure Jones. Le père de Léna était mort en se battant pour son pays lors de la deuxième guerre mondiale, 1939-1945. Ils avaient finalement retrouvé sa dépouille parmi de nombreux autres dans un trou qu'avait formé un obus en explosant. Dans la missive, au nom de leur pays, l'employé, qui l'avait écrite, leur présentaient leurs plus sincères condoléances et les remerciaient pour la bravoure que le père de Léna avait montré sur le front.
Même se elle s'en doutait, la petite famille encaissa difficilement la nouvelle. Julian, le petit frère de Léna, pleura toute la journée et la nuit qui suivirent et sa mère arpenta la maison en quête d'un objet quelconque. Elle semblait chercher à s'occuper l'esprit pour oublier sa tristesse. Elle-même, la jeune fille retenait avec difficultés ses larmes et n'arrivait pas à s'occuper. Le lendemain matin, Léna et sa mère avaient envoyé de nombreuses lettres à tout leurs proches pour les prévenir de la mauvaise nouvelle et pour les convier aux funérailles qui avaient lieu deux jours plus tard. La jeune fille en avaient envoyé à ses amis et à Nathanaël. Elle avait envie que ce dernier soit présent, même s'ils ne se connaissaient pas depuis longtemps mais pour elle, il faisait partie de sa famille.
Le jour des funérailles arriva. Dans sa robe de la couleur du deuil, Léna arrangeait sa coiffure dans le miroir. La mine triste, elle jeta un coup d'œil vers son petit frère, vêtu également de noir, qui l'observait assis sur le lit de l'ainée. Il ne disait pas un mot depuis qu'il savait que son père était mort et Léna ne le lâchait plus d'une semelle. Elle se pencha vers lui et l'embrassa sur le front. Puis, en tout en lui caressant les cheveux affectueusement, elle s'agenouilla face à lui.
- « Julian, parle-moi, s'il te plaît ».
Le petit serra ses lèvres tremblantes. Ses petits yeux expressifs luisaient d'une triste lueur qui assombrissait la couleur de ses iris à l'origine bleues. Il renifla faiblement et serra ses petits poings. Léna posa sa main sur la sienne qu'il prit entre ses doigts et les serra très fort.
- « Julian. Je sais que tu es triste. Maman aussi est triste et moi aussi. Mais, un jour, ce sera finit. La tristesse disparaitra ».
La jeune fille essayait de trouver les mots justes et de les exprimer de façon simple mais elle se sentait pitoyable.
- « Mais, moi, je voulais revoir Papa … Je voulais qu'il m'apprenne à faire du vélo et qu'il m'emmène à l'école … Je l'attendais, moi, Papa, dit finalement le petit frère de Léna, d'une voix chevrotante et le menton qui tremble. Mais je ne le reverrais plus … ».
Il éclata en sanglots. Léna le prit dans ses bras et le berça jusqu'à ce qu'il se calme. Elle-même, n'en menait pas large. La détresse de Julian la touchait énormément et s'ajoutait à sa propre tristesse. Ses larmes coulaient sur la petite épaule de Julian où elle avait posé son menton. En même temps, elle entendait sa mère terminer sa douche dans la pièce voisine. Ils allaient bientôt y aller mais Léna ne s'en sentait pas sa force. Ils attendirent une bonne dizaine de minutes dans les bras de l'un et de l'autre avant que leur mère sorte de la salle de bain. Léna recula et observa Julian qui reniflait. Elle lui donna un mouchoir dans lequel il se moucha et le recoiffa. Le petit garçon mit le morceau de papier dans sa poche puis se leva en regardant le sol. La jeune fille se leva à son tour et lui tendit la main qu'il prit entre ses petits doigts, s'y accrochant comme si sa vie en dépendait. Puis, ils rejoignirent leur mère.
Quelques minutes plus tard, ils sortirent de la voiture et entrèrent dans l'église où les accueillis le Père John. Un coup d'œil alentour apprit à Léna que quelques personnes étaient déjà assises et attendaient que la cérémonie débute. Ils échangèrent quelques mots avec l'homme religieux pendant que le reste des personnes arrivent enfin. Léna aperçut ses amis qui lui firent signe et plusieurs visages qui lui étaient familiers. Elle n'avait pas le temps de les saluer maintenant mais elle irait les voir plus tard. Pour le moment, la jeune fille et Julian suivirent leur mère jusqu'au premier banc qui faisait face à l'estrade sur laquelle était monté le Père John et assistèrent à la cérémonie de bout en bout. Léna et Julian avaient préparé un petit mot d'adieu à leur père qu'ils lirent ensemble. Tout le monde en fut ému, davantage que celui que leur mère avait prononcé quelques minutes auparavant. D'ailleurs, celle-ci pleurait désormais à chaudes larmes face à la détresse de ses enfants.
A la fin de la cérémonie, Léna et sa mère reçurent les condoléances des personnes présentes. Du haut de ses six ans, Julian regardait avec ses yeux d'enfant la foule qui s'amassait devant lui et sa sœur à qui il tenait toujours la main. Il semblait ne pas comprendre pourquoi ces gens venaient dire toutes ces choses.
Liz, Carla, Rose et Chloé virent serrer Léna dans leurs bras chacune leur tour et les garçons lui présentèrent leurs condoléances avec une tape affectueuse sur l'épaule. Lorsqu'elle vit Nathanaël, la jeune fille se jeta dans ses bras et le serra de toutes ses forces. Il ne lui dit pas qu'elle l'étouffait, ce qu'il aurait pu faire dans d'autres circonstances, mais lui rendit son étreinte. Julian était dans les bras de Rose et Léna l'appela pour qu'il vienne faire la connaissance de Nathanaël. Celui-ci fronça légèrement les sourcils.
- « Julian, je te présente Nathanaël, dit simplement la jeune fille.
- Appelle moi, Nath, fit le jeune homme en se mettant à la hauteur du petit.
- Enchanté, Nath » Répondit Julian en lui serrant la main comme un véritable petit homme d'affaire, ce qui réussit à faire sourire Léna.
La jeune fille croisa le regard d'Agatha derrière le jeune homme et hocha la tête pour lui signifier qu'il s'agissait bien de son cousin. Celui-ci se leva et lui adressa un dernier regard puis s'éloigna. Puis ce fut au tour d'Agatha qui serra dans ses bras Léna, Julian puis leur mère qui venait dire bonjour aux amies de sa fille.
Toutes les personnes présentes furent invitées chez Agatha puisque la maison des Jones était trop petite pour accueillir tout le monde. L'hôte, la mère de Léna et la jeune fille avaient préparé un buffet. Agatha avait même mis à disposition ses gâteaux à la recette mystérieuse. Ainsi, les invités se régalèrent tout en discutant tranquillement dans un chuchotement respectueux – presque religieux.
Léna échangea quelques mots par politesse à toutes les personnes. Chacun s'accordait à dire que son père avait été une personne exceptionnelle dont les valeurs étaient admirables. La jeune fille se demandait s'il le connaissait vraiment. Même si elle était d'accord avec eux, elle ne pouvait s'empêcher de se dire que ces personnes lui servaient un discours copié-collé qu'ils ressortaient à chaque enterrement. En même temps, pour la plupart, elle ne les avait jamais rencontré. Passablement irritée par ses pensées, Léna s'isola dans la véranda quelques minutes. Alors qu'elle observait la pluie qui tombait sur la vitre au-dessus d'elle en mangeant un biscuit d'Agatha, Nathanaël la rejoignit un verre à la main.
- « Tss, tss ! Pas d'alcool, tu es trop jeune, Nath » Le taquina-t-elle en employant le surnom que Julian utilisait désormais.
Le jeune homme observa un instant sa coupe remplit de liquide orange.
- « Je suis innocent ! Il s'agit d'un simple jus d'orange » Rétorqua-t-il en souriant.
Il s'assit à côté de Léna sur un canapé et contempla lui aussi la vitre au-dessus d'eux. La pluie s'intensifiait de minutes en minutes comme si le ciel s'était mis à pleurer la mort du père de la jeune fille. Le sourire de cette dernière disparut à cette pensée. Ses yeux lui piquèrent et sa gorge se noua mais les larmes ne venaient pas. Si elle arrêtait de se dire qu'elle ne reverrait plus jamais son père, la jeune fille ne pleurait plus, ce qui ne faisait pas disparaître la douleur, loin de là.
Léna renifla, ce qui attira l'attention de son cousin qui s'était perdu dans sa contemplation. Il la regarda longuement puis, dans un élan d'affection, il passa un bras autour de ses épaules en détournant les yeux, ce qui démontra qu'il n'avait pas l'habitude de se montrer si proche de quelqu'un ou tendre avec quelqu'un. La pensée qu'il ne referait peut-être jamais cela de lui-même lui traversa l'esprit. Ainsi, Léna en profita et se pelotonna dans ses bras. Le silence qui s'installa ensuite était salvateur. En fait, avec Nathanaël, les silences étaient toujours agréables. Le jeune homme n'était pas bavard. Il exprimait avec peu de mots ce qu'il pensait et ressentait mais cela suffisait amplement. Il était de ceux qui rien qu'en leur présence l'ambiance devenait tout de suite plus calme de manière agréable.
- « Tu as des nouvelles de Tom ? Demanda brusquement Nathanaël, alors que Léna s'endormait.
- Non et toi ? Répondit la jeune fille en ouvrant les yeux mais en gardant la tête contre la poitrine de son cousin.
- Non ».
Le silence reprit à nouveau sa place. Mais Léna avait une question qui lui trottait maintenant dans la tête.
- « Quand vas-tu leur dire ?
- Je ne sais pas, répondit son cousin en comprenant ce qu'elle voulait dire. Avant la fin du mois en tout cas.
- Tu penses qu'ils vont m'accepter ?
- Bien sûr ! Pourquoi voudrais-tu qu'ils te rejettent ? Fit le jeune homme en soulevant les sourcils. Ils vont sûrement être en colère puisqu'ils vont penser que tu es en danger à cause de Richard mais je suis sûr qu'il t'apprécient déjà sans te connaître.
- Je l'espère ».
Il y eut une pause de quelques secondes avant que le jeune homme reprenne la parole.
- « Je suis surpris que Tom ne t'a pas contacté, insista Nathanaël.
- Pourquoi tiens-tu tant à ce que nous gardions contact, Tom et moi ?
- Vous étiez très proche à Poudlard, répondit-il.
- Pas tant que cela, rétorqua Léna, les joues rouges en pensant aux baisers qu'ils avaient échangés avant de se quitter.
- En fait, il semblerait qu'il n'ait pas donné signe de vie depuis le début des vacances.
- Ah bon ? Il a sûrement des choses à faire. Il m'a dit qu'il souhaitait voyager lorsqu'il quitterait Poudlard et l'orphelinat qu'il déteste tant, fit la jeune fille dont les paupières se faisaient de plus en plus lourdes.
- Tu ne penses pas sérieusement qu'il va entreprendre un voyage alors qu'il n'a pas d'argent » Rétorqua le jeune homme en s'écartant de Léna qui fut obligée de se réveiller complètement.
A vrai dire, elle n'y avait pas pensé du tout … Elle le savait débrouillard et, face à l'absence de nouvelle de sa part, la jeune fille ne s'en était pas inquiétée, outre mesure. Maintenant, une pointe d'inquiétude lui chatouillait les entrailles.
- « Peut-être qu'il a trouvé du travail et qu'il n'a pas beaucoup de temps pour lui, proposa-t-elle quand même.
- Peut-être ».
Le regard de Nathanaël se perdit dans le vague quelques instants pendant que Léna s'imaginait les pires scénarii quant à la situation actuelle de leur ancien Préfet-en-Chef. Pourquoi n'avait-il pas donné de nouvelle ? Lui était-il arrivé quelque chose ? Son cousin sembla être de retour dans la réalité et croisa le regard de Léna. Il dut y voir toute l'inquiétude qu'elle ressentait s'y refléter puisqu'il replaça son bras autour de ses épaules et l'attira à lui.
- « Il a sûrement trouvé du travail et n'a pas trouvé le temps de nous écrire, tout simplement » Dit-il en essayant d'avoir l'air d'y croire.
Léna, aussi, se força à y croire. Il fallait qu'elle lui fasse confiance. Il lui avait dit que où qu'elle soit, il la retrouverait. Alors, il la retrouvait. Mais, et s'il ne voulait plus la voir ou s'il voulait disparaitre à tout jamais ? Après réflexion, le Grand Tom Jedusor ne voudrait jamais disparaitre à tout jamais. De cela, elle en était sûre et certaine.
- « Oh ! On dirait des amoureux ! » S'exclama une voix masculine à l'entrée de la véranda.
Léna crut qu'il s'agissait de Tom Jedusor. Elle releva alors la tête et se pencha en avant mais fut un peu déçue en découvrant la personne qui venait de parler. Elle s'enfonça dans le canapé et se dépêcha de chasser ce sentiment tant en se forçant à sourire à Gabriel qui s'installa en face d'eux.
- « Comment trouves-tu les gâteaux d'Agatha ? Demanda Léna en s'apercevant qu'il en avait deux à la main.
- Succulent ! J'aimerais que ma cuisinière sache en faire d'aussi bon. Agatha ne veut pas lui donner la recette. Elle dit que c'est top secret, répondit le jeune homme dont les yeux se mirent à briller de malice. Tu ne voudrais pas t'introduire chez elle pendant la nuit et lui voler la recette ?
- Cela m'étonnerait que la recette soit écrite sur quoi que ce soit. Je pense qu'elle se transmet à l'oral ! » Sourit Léna.
Elle voyait bien que le jeune homme essayait de lui changer les idées et il y arrivait bien.
- « Qu'est-ce que tu fais pendant tes vacances ? Poursuivit la jeune fille pour faire la conversation. Tu es parti à la mer il y a quelques jours ?
- Oui, je suis allé dans le sud de l'Espagne avec ma famille et ma fiancée. J'ai fait connaissance avec elle » Répondit le jeune homme dont le bronzage sauta aux yeux de Léna qui n'avait pas fait attention.
Il jeta un coup d'œil autour de lui et se pencha en avant.
- « A vrai dire, cela fait quelques jours que j'essaye de l'éviter, leur confia-t-il.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- C'est la fille du patron à mon père. Elle est gentille et très jolie mais …
- Mais ? Répéta Léna, curieuse.
- Elle est … Comment dire ? … Insupportable ! Avoua le jeune homme, dépité, qui lâcha le dernier mot avec un extrême soulagement comme s'il avait attendu des jours pour le dire – et cela devait être le cas.
- Je croyais qu'elle était gentille, rit Léna.
- Oui, au début, désespéra-t-il. Mais, après une journée entière à entendre ses jérémiades, je pense que tu serais du même avis que moi. Je ne savais pas qu'une fille pouvait à ce point être agaçante. Pourtant, je vous ai côtoyé quotidiennement votre petite bande, Carla, Chloé, Liz, Rose et toi.
- Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?
- Rien du tout. Ce que je veux dire, par là, c'est que j'ai connu beaucoup de filles et que je pensais les connaitre par cœur » Tenta-t-il de se rattraper.
Avec Alexander et Lucas, ils avaient collectionnés les conquêtes à Poudlard et en-dehors. Alors oui, Léna pouvait s'imaginer qu'il connaissait bien les filles – ou, en tout cas, qu'il en avait connu un grand nombre. Son beau visage et ses cheveux blonds en étaient pour beaucoup même si lui et les deux autres casanovas n'étaient pas aussi populaires que Tom Jedusor qui excellait dans toutes les catégories confondues. Et, il n'y avait pas que Léna qui le pensait.
- « Et toi, Nathanaël ? Ta mère a des projets pour toi ? Changea-t-il de sujet.
- Non, pas pour le moment. En fait, je ne pense pas qu'elle va m'obliger à me marier avec quelqu'un qu'elle aura choisi.
- Tu as bien de la chance, rétorqua Gabriel.
- On arrête de râler, Gabriel aux cheveux d'ange, se moqua Léna qui faisait référence au sobriquet qu'une de ces conquêtes lui avait donné et que les autres, qui avaient suivi, avaient adoptés.
- Oh non ! Ne prononce jamais ce surnom devant elle. Elle va m'appeler comme ça après.
- Pourquoi pas ? J'aime bien ce surnom. Je trouve qu'il te va bien. Avec ton nom et tes cheveux … Commença Léna qui ne put continuer puisqu'elle dut éviter un cousin lancé par Gabriel.
- Moi, je trouve qu'il ressemble à cupidon. Tu ne trouves pas qu'il a un visage de bambin et les mêmes cheveux que lui, Léna ? Intervint Alexander qui entrait dans la véranda.
- Non mais vous allez arrêter ! Je n'ai rien d'un bébé joufflu. Je suis un jeune homme athlétique et beau comme un dieu, d'après toutes les filles avec lesquelles je suis sortie !
- Et qui … S'occupe très bien des demoiselles … Comme un dieu, enchérit Lucas qui s'assit de l'autre côté de Gabriel et évita d'expliciter davantage sa pensée devant Léna. Ou pas.
- Je vous ferais dire qu'elles me remercient toutes sans exception et me supplient … Se défendit le jeune homme.
- C'est bon ! Je n'ai pas envie de tout savoir, merci, intervint la seule fille du groupe, ce qui fit rire les garçons.
Il y eut une petite pause puis Alexander sourit.
- Tu dis qu'elle se plaint tout le temps mais qui est-ce qui nous rebat les oreilles avec elle depuis ce matin ? Serait-il possible que son comportement déteins sur toi ?
- Bon, ça va. J'arrête de vous embêter avec elle, dit Gabriel. Mais vous, vous avez de la chance d'être tombé sur des filles qui ne se plaint pas à longueur de journée.
- C'est vrai, ça ! Réalisa Léna. Parlez-moi un peu de vos fiancées, fit-elle, curieuse.
- Dis donc, petite fouineuse, je ne te permets pas ! La taquina Lucas.
- Léna se transforme en commère ! Attention ! Enchérit Alexander.
- Pour ma part, je suis plutôt content de ma fiancée. Elle est simple à vivre et jolie, répondit finalement Lucas.
- Et moi, ma fiancée est très gentille et très riche. Je la connais depuis que j'ai quatorze ans.
- Et donc ? Fit Gabriel qui avait flairé une faille.
- Oui, Alexander. Qu'est-ce que tu ne nous dis pas ? Insista Lucas qui semblait savoir ce qu'il cachait.
- Rien ».
Il reçut un coussin dans la tête et se résigna à répondre.
- « Je ne la trouve pas jolie.
- Et alors ? La beauté ne réside pas qu'en l'apparence, répliqua Léna.
- Dit-elle, alors qu'elle est amoureuse de Tom Jedusor, la contra Alexander.
- Ce n'est pas vrai. Je ne suis pas amoureuse de lui ! S'exclama la jeune fille en faisant face au trio infernal. Et puis, je ne vois pas le rapport.
- Tes joues rouges nous prouvent le contraire, se moqua Lucas.
- Je vous jure que non !
- Mais, bien sûr, Léna. Nous allons te croire alors que tu passais ton temps avec lui en le regardant avec des yeux de merlan frit et que tu riais niaisement à toutes ses blagues, répondit Gabriel.
- Je NE suis PAS amoureuse de lui, insista Léna. Et il ne raconte pas de blague ! »
La jeune fille se leva.
- « CQFD ! » Lâcha-t-elle en leur tirant la langue et en sortant de la pièce.
Le trio rit du comportement de Léna et se rappela soudain qu'il s'agissait d'un enterrement.
- « Nous sommes peut-être aller trop loin, dit Lucas en regardant les trois autres garçons.
- Ne t'inquiète pas. Je pense que cela lui a fait du bien de rire, de se changer les idées, répondit le cousin de la jeune fille, surprenant les garçons.
- Dis-moi, Nathanaël, entre nous … Quelle est ta relation avec Léna ? Demanda Gabriel, un peu hésitant.
- Nous n'avons qu'une relation amicale, si tu veux savoir » Fit le jeune homme, en restant vague.
Un silence s'installa pendant que le trio infernal réfléchissait à ce que Nathanaël venait de dire. Ils se demandèrent à un moment s'ils n'avaient pas fait une bourde en parlant de Tom Jedusor puisqu'ils soupçonnaient que Léna ou le jeune homme éprouvait des sentiment amoureux envers l'autre.
- « Bon, je pense qu'il serait temps de rejoindre les autres » Dit finalement le plus jeune en se levant et en laissant les trois autres pantois.
