ETERNAL FLAME
La première fois qu'il lui avait adressé la parole, c'était simplement pour rendre Lily jalouse. Mais si le destin en avait décidé autrement? Voici l'histoire improbable d'un triangle amoureux déchirant et de copains pas toujours de bon conseil, mettant en vedette nos maraudeurs favoris, Lily, Rogue, et de nouveaux personnages attachants, pour des chassés-croisés amoureux plein de rebondissements. Amour, sexe et trahisons au rendez-vous!
Je me demande si elle est végétarienne. Si elle préfère le jour ou la nuit. Si elle a des tics quand elle devient nerveuse : se ronger les ongles, se mordre la langue, regarder ailleurs, sourire exagérément. Si elle a déjà frôlé la mort. Si elle parle d'autres langues. Si elle a beaucoup voyagé. Ce qu'elle souhaite faire pour gagner sa vie. Si elle dort nue. Si elle a les pieds froids. Son genre de mec. Si elle est bonne en histoire de la magie. Si elle croit en Dieu. Ce qu'elle fait dans ses temps libres. Si elle est profondément complexée, angoissée, timide. Si c'est une fille qui fait tomber les hommes, une briseuse de cœurs en série. Je me demande à quoi elle pense. 1
Chapitre 1
Il n'y a pas d'amour impossible, sauf les amours impossibles
Mai 1974
Ce jour-là, il avait juste voulu rendre Lily jalouse. Elle avait encore refusé avec véhémence de l'accompagner à la soirée clandestine à Pré-au-lard, ajoutant en plus devant tout le monde qu'aucune fille ne voudrait d'un ver de terre pareil de toute façon. L'humiliation.
Ils avaient quatorze ans. Cela faisait plusieurs mois qu'il avait jeté son dévolu sur elle et, au fond, il sentait qu'il lui plaisait un peu quand même. Lily était une fille plutôt marginale, elle traînait toujours avec un grand maigrichon à l'air sombre du nom de Severus Rogue et ils passaient leur temps à comploter dans leur coin ; des premiers de classe assez géniaux en vérité, mais flanqués d'un refus total et énervant de conformité sociale. Ils portaient de grosses bottes cloutées et depuis peu, Lily avait commencé à gainer ses jambes interminables dans des bas-résilles ; il la trouvait absolument craquante.
Or, lui, James Potter, était tout sauf marginal. Brillant, sportif et conventionnellement beau garçon, il faisait partie de l'élite. Son meilleur ami Sirius et lui formaient un duo des plus populaires et Lily se faisait un plaisir de les dédaigner haut et fort. Malgré tout, elle n'était pas insensible au charme potterien, James en était sûr. Un jour, elle craquerait, et ce jour-là, il serait prêt.
En attendant, il lui montrerait, à Lily Evans, que n'importe quelle autre fille serait ravie de sortir avec « un ver de terre pareil ».
Il l'avait choisie, elle, d'abord parce qu'elle était assise juste à côté de lui en Sortilèges, ensuite parce qu'elle était plutôt jolie, et finalement parce qu'elle était en train de lire son livre préféré, ce qui lui offrait une perche en or. Il se pencha légèrement pour voir où elle en était. Chapitre 8. Parfait, il en maîtrisait justement plusieurs citations.
- « Il avait toujours refusé de prendre parti, mais voilà que l'ultimatum crucial se présentait à lui : c'était choisir ou mourir. Choisir contre ses principes, mourir pour ses convictions. »
La jeune fille leva les yeux : ils étaient bruns, plutôt grands, surtout perplexes. Un gars à qui elle n'avait jamais parlé ne venait-il pas de lui citer de mémoire le passage du roman, anonymement dissimulé dans son cahier de sortilèges, qu'elle était en train de lire?
James Potter lui souriait, attendant une réaction ; désarçonnée, elle lui adressa un bref sourire et reporta son attention, hésitante, sur ses pages.
Il ne lâcherait pas prise aussi facilement.
- Il ne va pas mourir de toute façon.
Cette fois, elle sourit franchement :
- Ça t'arrive souvent de révéler la fin des histoires aux gens qui lisent?
- Seulement quand elle est décevante.
- C'est un très vilain défaut tu sais.
- Personne n'est parfait!
- D'ailleurs je ne suis pas d'accord avec toi, cette fin est tout sauf décevante.
- Tiens tiens, tu as déjà lu ce bouquin, donc.
- Quelques fois.
- CHUT! siffla Eva McCormick, assise devant James.
Cette peste d'Eva, première de classe, énormes barniques appuyées sur un petit nez retroussé et criblé de taches de rousseur : un cliché. Il lui tira la langue lorsqu'elle se retourna.
- Où en étions-nous? reprit James. Ah! la fin du bouquin.
La fille fit de grands yeux, visiblement étonnée qu'il se remette immédiatement à lui parler après s'être fait reprocher de déranger. James sourit, il venait de voir du coin de l'œil que leur discussion avait attiré l'attention de Lily.
- D'accord, alors dis-moi en quoi tu la trouves décevante, cette fin, osa poursuivre la fille.
- Marisa Abigail Brown! couina le professeur Flitwick, Votre bavardage n'aura-t-il donc jamais de cesse? 10 points de moins pour Gryffondor!
Elle se raidit sur son siège, choquée. Eva McCormick eut un hoquet outré et la fusilla du regard. James vit Lily secouer la tête.
Ainsi, elle s'appelait Marisa Brown.
- Je ne suis pas de l'avis de l'auteur, voilà tout, poursuivit James alors que son interlocutrice jetait un regard nerveux au professeur. Son personnage aurait dû mourir pour ses convictions.
- Son personnage n'était justement pas convaincu, chuchota-t-elle finalement.
- Marisa Brown et James Potter! Dernier avertissement!
Marisa rougit. James, lui, semblait très à l'aise.
- C'est un bon point, dit-il.
- Chut, murmura-t-elle.
- Allons donc.
- Je ne veux pas aller en retenue.
-Ce n'est rien, comparé à une discussion intéressante.
Arriva ce qui devait arriver.
-Brown! Potter! En retenue! Les cachots, ce soir, 19h tapantes. Et vingt points de moins pour Gryffondor!
oooo
- Veux-tu bien me dire c'était quoi ÇA?
Marisa marchait d'un pas rapide, visiblement frustrée, bousculant sans s'excuser plusieurs élèves au passage. Elle avait fait perdre 30 points à sa maison. Et elle se faisait coller une retenue par-dessus le marché!
- « Ça » quoi? grogna-t-elle en rajustant la courroie de son sac.
Ashley et Faith se lancèrent un regard amusé.
- Cette longue conversation apparemment passionnante avec James Potter! lâcha Ashley. C'est nouveau cet intérêt?
- On dirait bien, marmonna Marisa.
Elle poussa la porte et sortit enfin dehors. C'était une fraîche et belle journée de mai, plusieurs étudiants s'étaient installés sur la pelouse pour discuter durant le battement.
Marisa et Ashley s'allumèrent une cigarette, devant la grimace de dégoût familière de Faith.
- Alors? renchérit Ashley.
- Alors rien! s'impatienta Marisa. Apparemment, Potter a déjà lu Les sorciers de la Nuit.
-C'est bien, dit Ashley, expirant sa bouffée de nicotine. Comme ça, tu vas pouvoir t'arranger pour m'avoir une touche avec Sirius Black!
Marisa roula les yeux. Elle les imagina un instant, Ashley en compagnie de Sirius et elle avec James, toutes deux aux bras des deux garçons les plus populaires de la quatrième année. Puis elle revit en pensée le visage de son petit copain. Elle regretta son petit moment de faiblesse.
- Et on laisserait Pettigrew à Faith, continua Ashley, goguenarde.
- Quoi, ce moche sans goût! s'écria Faith
Marisa éclata de rire devant l'air indigné de son amie et rejeta d'une chiquenaude sa cigarette.
Faith était une petite fille frêle à l'allure aristocratique, avec ses cheveux bruns à la mise en plis irréprochable, ses ongles manucurés, ses pommettes hautes et son bronzage parfait. Elle portait toujours des vêtements de qualité, au style plutôt conservateur, avec de la dentelle, du nacre et au décolleté rare. Elle n'était pas d'une grande beauté, mais ses traits irréguliers et sa délicatesse lui conféraient un charme remarqué. Marisa et elle avaient grandi ensemble dans une banlieue tranquille et ne s'étaient jamais quittées. Leurs parents à toutes deux étaient sorciers, ce fut donc sans surprise qu'elles reçurent en même temps leur lettre d'admission à Poudlard et y partagèrent le même dortoir.
C'est en deuxième année qu'elles se lièrent d'amitié avec Ashley, qui devint rapidement la tête forte du groupe. Ashley était également la plus jolie des trois, avec ses longues jambes, ses yeux verts en amande et ses cheveux couleur café au lait. Elle attirait souvent l'attention par sa beauté, mais aussi par son fort caractère. Puisqu'elle était fille de Moldus, Ashley avait une fascination touchante pour le monde sorcier et les découvertes quotidiennes qu'elle y faisait. Marisa doutait aussi parfois que son amie se sente obligée de faire ses preuves en tant que sorcière, elle avait l'impression qu'Ashley tentait de mettre les bouchées doubles tant dans ses études que dans ses rapports avec les autres pour se faire accepter.
Marisa regarda ses deux amies et sourit de l'équilibre de leur petite bande, elle était elle-même plutôt effacée, et avait le tempérament lunatique des artistes ; son côté rebelle était comblé par Ashley, et son côté rationnel s'accordait avec celui de Faith. Toutes trois débattaient souvent, mais ne se disputaient jamais ; Marisa avait conscience de la chance qu'elle avait de compter dans son entourage de si bons amis : elle était également très liée avec un garçon efféminé et exubérant du nom de Glabius. Ce dernier avait souvent des arguments avec Ashley, et Faith le trouvait trop vulgaire pour son goût –il était vrai que Glabius n'avait pas la langue dans sa poche-, mais Marisa l'adorait et lui racontait absolument tout.
Ashley grilla une nouvelle cigarette et Faith agita sa main gantée de dentelle devant son nez retroussé de dégoût ; Marisa sourit et, prise d'un élan d'affection, entoura ses deux meilleures amies de ses bras.
oooo
Lily était installée à califourchon sur une large bordure de fenêtre au deuxième étage. Quelle journée pourrie! se dit-elle. Elle était d'humeur exécrable. Elle voyait, plus bas, celle qui avait parlementé tout le cours de sortilèges avec Potter.
Marisa Brown.
Lily grogna et se pencha pour l'examiner mieux. C'est une fille de taille moyenne, aux cheveux foncés très droits et à la frange bien nette. Pas laide, mais pas vraiment belle non plus. Mignonne. Pas assez populaire ou asociale pour se faire remarquer, pas assez académiquement douée, ni médiocre non plus. Moyenne en tout, quoi. Banale. Lily avait déjà entendu son nom, elle savait que Marisa avait pour seules amies ses camarades de dortoir, on lui connaissait aussi un petit copain, plus vieux, en sixième ou septième année, banal lui aussi.
Bref, rien qui ne justifiait le soudain intérêt de Potter à l'égard de cette fille.
-À quoi tu penses?
Severus Rogue, son meilleur ami d'enfance, venait de s'installer près d'elle. Il était si discret qu'on ne l'entendait jamais arriver, il lui arrivait souvent de surgir à l'improviste comme ça et de la faire sursauter.
Lily haussa les épaules.
- J'ai entendu parler d'une soirée clandestine à Pré-au-lard, laissa-t-elle tomber.
Mais pourquoi parlait-elle de cette stupide soirée? C'était la première chose qui lui était passée par la tête, allez savoir pourquoi : Severus et elle s'étaient toujours éperdument foutus de ces rassemblements d'adolescents en rut.
L'air de Severus indiquait qu'il se demandait lui aussi pourquoi Lily évoquait une de ces soirées débiles organisées par Potter et sa bande, il haussa un sourcil en sa direction.
- Tu as envie d'y aller? questionna-t-il lentement.
-Non! s'écria Lily. Non, non, bien sûr que non! Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, j'avais l'esprit ailleurs et je repensais à ma journée, Potter m'a invitée ce matin.
Severus ne dit rien. Il était avare de mots en général, mais il fallait reconnaître à sa défense qu'il n'y avait pas grand-chose à dire à une Lily rouge de confusion, qui débitait n'importe quoi.
-J'ai tous les ingrédients, lâcha-t-il finalement. Ce soir, cachots, vingt heures trente.
oooo
- Ce soir c'est le grand soir!
Sly était surexcité. Dans un sursaut d'enthousiasme, il souleva Marisa et la fit tournoyer.
Grand gaillard à l'air jovial, Sly Anderson était un brave jeune homme de dix-sept ans, qui graduait le mois prochain. Au début de l'année scolaire, il avait eu le coup de foudre pour cette adolescente à la frange noire qui était toujours assise près de lui dans les gradins. Meilleur ami de Lawrence McCoy, le gardien de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, Sly ne manquait pas un match, alors que Marisa assistait à toutes les parties pour accompagner Ashley, qui était une grande fan du sport sorcier. Sly avait d'abord cru Marisa plus vieille et faillit abandonner lorsqu'elle lui eut finalement avoué son âge. Heureusement, il se convainquit que l'écart d'âge n'avait aucune importance et réussit à faire fi des commentaires pas toujours plaisants de ses amis. Dans un mois, il serait au collège, et alors tout serait différent.
- Ce soir, mon amour, c'est le party non-officiel de graduation dans la salle commune des Gryffondor! s'exclama-t-il. Tu y seras n'est-ce pas?
Marisa fit la moue.
-Je serai en retenue pour un temps indéterminé.
-En retenue? Toi!
Sly était étonné, Marisa n'était pourtant pas du genre à se faire remarquer en classe.
- Je sais, soupira-t-elle… J'espère que je n'en aurai pas pour trop longtemps. Flitwick m'a donné rendez-vous aux cachots.
-Aïe. Mauvais signe.
Sly avait l'air tout déçu.
- Je passerai quand même après, le consola Marisa en lui donnant un petit baiser. Si tu n'abuses pas trop de la bièraubeurre!
- C'est mal me connaître, fit Sly, retrouvant son sourire.
Une cloche sonna, annonçant la fin de la pause.
- Viens, Anderson! s'écria Lawrence McCoy, surgissant derrière le couple qui s'embrassait. Laisse la gamine retourner à la crèche, on a potions dans cinq minutes.
- Va au diable, McCoy, dit Marisa entre ses dents.
Bon sang qu'elle détestait ce crétin!
oooo
Ce soir-là au dîner, James discutait tranquillement avec ses copains, à leur table habituelle dans la Grande Salle, lorsqu'il reçut un robuste coup de livre derrière la tête.
-Ouille!
-30 points de moins pour notre Maison, espèce d'andouille! Vraiment, je me demande si on a réellement la même mère! Ou alors, elle était complètement droguée lors de ta conception!
Jessica Potter se laissa tomber à sa place désignée, entre James et Remus, devant un Sirius hilare et un Peter désarçonné. D'une année sa cadette, la grande sœur de James ne manquait pas de caractère.
-Allons Jessie, tu sais très bien que tu vas nous regagner ces beaux points en un rien de temps! fit James pour l'amadouer.
-Rho, tais-toi, grommela-t-elle, je suis sûre que tu trouves ça très drôle en plus! J'espère au moins que tu as une bonne raison – oh, pardon Remus.
Elle venait de lui frôler la cuisse par mégarde. Le pauvre Remus devint rouge comme une pivoine : tout le monde savait qu'il craquait pour la sœur de James. Sauf elle. Et James – dieu soit loué. Même si Jessie était l'aînée et ne s'en laissait pas imposer, James était très attaché à sa sœur, et très protecteur par le fait même. Il détestait chacun de ses copains et jamais il ne supporterait qu'un de ses propres amis sorte avec elle.
-Une excellente raison! s'enorgueillit James, alors que Sirius éclatait de rire devant l'air hagard de Remus. J'ai rendu Lily Evans… jalouse!
Jessie, qui était en train de séparer une mie de pain, suspendit son geste et baissa la tête, l'air sévère.
-J'espère que c'est une blague.
-Bien sûr que c'est une blague, intervint Sirius. Franchement, James, tu crois vraiment que ta banale conversation avec cette inconnue a rendu ta punkette jalouse?
Jessie fronça les sourcils, visiblement elle ne trouvait pas que ces banalités valaient une perte de trente points.
-C'est… c'était vraiment immature, fit Remus.
-Alors? demanda Jessie, ignorant Remus – à la grande déception de celui-ci. Ça a marché?
-Absolument! répondit James avec un sourire victorieux.
-Absolument pas, répondit Sirius en roulant les yeux.
-Je suis de l'avis de Sirius! dit Peter.
-T'en penses quoi toi? demanda Jessie à Remus.
-Euh…
-Dans ce cas, ça nous prendra une preuve, Jamie! conclut Jessie.
Elle avait cette manie détestable de le surnommer Jamie : James lui tira la langue, Jessie fit de même. Ils étaient pareils ; même taille, mêmes yeux rieurs, mêmes fossettes sur les joues ; tous deux avaient les cheveux bruns et frisés, à la différence que les boucles de Jessie croulaient dans son dos.
-Défi accepté sœurette, remarque bien l'air de Lily Evans lorsque je ferai rire ma charmante nouvelle amie!
James se leva de table, l'air très sûr de lui, et se dirigea vers Marisa Brown d'un pas conquérant. Ce n'est qu'arrivé à sa hauteur qu'il se rendit compte qu'il ne savait absolument pas ce qu'il allait lui dire.
Ce fut Faith qui remarqua son arrivée la première. Elle donna un discret coup de pied sous la table à Marisa, qui ne comprit pas. Faith lui fit de gros yeux en soupirant.
-Tiens, tiens, James Potter! s'écria (sans aucune subtilité) Ashley.
-Bonsoir mesdames.
Marisa se retourna brusquement, c'était bien vrai, James Potter était derrière elle. Il ne semblait pas tout à fait à l'aise, ce n'était pas dans ses habitudes.
-Oh…, fit Marisa, mille points d'interrogation dans les yeux. Salut?
James sentait trop de regards rivés sur lui : celui perplexe de Marisa pour commencer, ceux de ses trois amis à elle et de tous ses amis à lui ; il espérait que celui de Lily faisait aussi partie du lot, quoiqu'il avait l'air plutôt stupide pour le moment, mais bon, il ne fallait tout de même pas que cela soit en vain. Aller, contenance. James se ressaisit et s'installa à la place vide près de Marisa, il s'appuya nonchalamment sur la table et se mit à faire la conversation, en abordant le sujet de leur retenue du soir même pour briser la glace. Tout se déroula plutôt bien, somme toute, mis à part le fait qu'il ne trouva aucune excuse pour justifier sa présence à leur table et qu'il ne réussit pas à la faire rire. Même sa plaisanterie sur la pomme de terre cracmole tomba à plat.
-Bon, eh bien je ne te dérangerai pas plus longtemps, on se voit ce soir!
-Oui…
Marisa haussa les épaules devant les airs ébahis de ses amis.
-Ne me regardez pas comme ça : je ne comprends pas plus que vous.
-Ce qu'il est beau, soupira Glabius, regardant James s'éloigner. Mais je préfère de loin Remus. Oh! Tu crois que tu pourrais m'arranger le coup avec Remus?
-Je prends Sirius! fit aussitôt Ashley.
- Jamais je ne sortirai avec un Pettigrew, oublie le projet! grimaça Faith.
-Oh là! On se calme! J'ai l'air de quoi moi, Cupidon?
-En tout cas, Potter a flashé sur toi ma chérie.
-N'importe quoi.
Marisa roula les yeux. Elle se sentit tout de même, en secret, très flattée.
À l'autre bout de la table, Lily s'était levée. Elle envoya délibérément son sac cogner sur la tête de James en passant près de lui et cracha, lorsqu'il se retourna : « Ne t'essaie même pas, je n'irai pas à ta stupide soirée! »
James eut un sourire en coin.
-T'inquiète tigresse, j'en ai trouvé une plus douce pour m'accompagner.
-Pff, un second choix, siffla Lily après avoir figé quelques secondes. Viens, Severus.
Elle sortit rapidement, flanqué de son grand gothique. Jessie donna aussitôt une grande claque sur l'épaule de son petit frère.
-Alors là! s'exclama-t-elle. Je dois bien te donner raison. Si ça c'était pas de la jalousie, je vois pas ce que c'est!
-N'est-ce pas? dit James, fièrement. Je l'aurai, cette petite entêtée.
-En attendant, tu lui as dit quoi à la brunette? s'enquit Sirius, curieux.
-Oh, des tas de trucs intéressants.
-Elle a pas ri en tout cas.
-T'as pas raconté ta blague pourrie de pomme de terre quand même?
James fit l'air penaud.
-Mais c'est pas vrai, c'est pas vrai! soupira Jessie, la tête entre les mains.
- Hey, sa copine est VRAIMENT bien, remarqua Sirius, lorgnant du côté de la table de Marisa. Tu crois que tu pourrais m'arranger le coup avec elle?
-J'ai l'air de quoi, une agence matrimoniale? rétorqua James. Débrouille-toi tout seul.
Sirius détailla une dernière fois Ashley des yeux et haussa les épaules.
-En tout cas, fit Jessie, tu es sur la bonne voie avec ta rouquine, parole de grande sœur. Avec l'autre brunette, tu sais ce qu'il te reste à faire.
-Quoi?
-La séduire, voyons!
James considéra Marisa qui se levait de table au loin. Elle était moins tape-à-l'œil que Lily, mais pas désagréable à regarder quand même. Les cheveux longs et la frange, il aimait bien. Et puis, il fallait l'avouer, elle l'intriguait. Il ne savait se décrire exactement ce sentiment, mais il avait envie d'en savoir plus sur elle ; sa vie, ses goûts, sa personnalité. Ça tombait bien : il avait une retenue d'une durée indéterminée, seul avec elle, dans à peine une heure.
-Ça devrait pouvoir se faire, répondit-il en souriant malicieusement.
À suivre...
-1. Coup de foudre, clichés et autres atrocités
