Drabble n°1 : Bodies
Thème donné par : Clémence E.
Consignes à respecter : Hermione/Pansy x 800 à 1000 mots x Doit contenir « Cendrillon », « calamar » & « unijambiste ».
Rating : K+
Note : Je me suis inspirée de la chanson ainsi que du clip de « Bodies » de Farao pour rédiger ce drabble. En espérant qu'il vous plaise ! xo.
La pointe de clé fut à nouveau enfoncée dans le tronc d'arbre, tailladant l'écorce brune pour finaliser le trait horizontal du « H ». Pansy prit quelques secondes pour admirer son œuvre puis souffla dessus, éliminant poussières et copeaux. Elle y approcha ensuite sa figure. Pressa ses lèvres sur le « H ». Hermione l'observa faire. Et lorsque Pansy se redressa pour lui voler un regard en biais, la brune l'observait toujours. Puis elle s'approcha à son tour du grand chêne, se pencha et déposa ses lèvres exactement là où sa voisine les avait déposées.
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« Où c'est, même, Stockholm ? »
Allez savoir comment Pansy avait trouvé cette piscine mais elle l'avait trouvée. A cheval entre le quartier populaire et industriel de Godric's Hollow, le bâtiment se dressait, vitres sales et intérieur en ruines. En découvrant l'état des lieux, les deux adolescentes l'avaient tout d'abord imaginé hanté. Tout ce qui hantait à présent cette piscine étaient les fous rires et confidences échangés au fil des années entre ces quatre murs.
« En Suède. Et tu le sais. » répondit Hermione, demi-sourire aux lèvres.
Elle était allongée au fond du grand bassin vide, ses longues boucles serpentant le sol en mosaïque, ses yeux clos. Cendrillon s'étalait en lettres dorées sur son sweat-shirt, cadeau d'anniversaire ironique offert par Théodore. Assise sur le perchoir grinçant, Pansy fixait Hermione, sa cigarette éteinte entre ses lèvres.
« Tu n'aurais pas pu chercher une fac plus loin encore ? »
Hermione émit un petit rire, ses paupières toujours baissées.
« Si. Mais je t'aurais manquée. »
Pansy roula des yeux.
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Il n'y avait rien de conventionnel dans leur amitié. Elles ne partageaient aucune ressemblance. Là où Pansy était feu et glace, Hermione venait apporter une touche de nuance. Lorsque Hermione idéalisait un peu trop le monde, Pansy se chargeait de la faire redescendre sur Terre. L'une contrebalançait l'autre ; elles avaient toujours fonctionné ainsi. A défaut d'être conventionnelle, leur amitié était complémentaire.
« Qu'est-ce qu'ils mangent à Stockholm ? »
Hermione mâchonna son marshmallow, pensive. Elle était installée face à Pansy, en tailleurs entre ses jambes écartées.
« Légumes, féculents, céréales, gibier. J'ai fait mes recherches. »
Typique phrase Grangerienne. Pansy aurait été étonnée qu'elle n'ait pas mémorisé l'indice démographique de la Suède entière.
« Est-ce qu'ils mangent aussi du calamar ? »
« Peut-être. » répondit Hermione en lui présentant son paquet de marshmallows. « Ils sont portés sur la pêche également. »
« Immonde. »
« Quoi ? La pêche ? »
« Le calamar. »
« Encore traumatisée par ce qu'on nous servait à la cantine de primaire ? »
« C'était absolument dé... aïe. »
Pansy grimaça, sa phalange venant de buter contre l'extrémité du gradin. Elle entreprit de la masser pour chasser la douleur mais les doigts d'Hermione s'enroulèrent autour de son poignet fin, s'y agrippant un à un.
« Fais-moi voir. »
Et Pansy la laissa voir, docile. Elle observa avec quelle attention Hermione examina son semblant de plaie. Cette même attention qu'elle lui consacrait chaque jour, même pour les choses les plus minimes. Ses lèvres se déposèrent sur son épiderme endolori en un baiser délicat, poids-plume. Comme un pansement.
« Et voilà. » chuchota-t-elle en lui offrant un sourire que Pansy voulut figer, cadenasser, voler et emporter partout avec elle.
Au lieu de ça, elle baissa les yeux sur sa main et appuya ses lèvres exactement là où sa voisine les avait appuyées.
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« Qu'est-ce qu'ils portent, à Stockholm ? »
Sa tête lovée contre les cuisses de Pansy, Hermione ricana.
« Des fringues. »
« Merci Sherlock, mais quel genre de fringues ? »
« Un pantalon, un t-shirt, deux chaussures pour les bipèdes, une seule pour les unijambistes. »
Pansy tira sèchement sur une de ses boucles.
« Sens-toi encore maligne et j'arrache ta chevelure. »
Hermione eut un rire bref puis regagna son sérieux.
« Il fait assez froid là-bas. -15°, parfois. Donc beaucoup de vêtements chauds, je pense. »
« -15° ? ! » suffoqua Pansy. « Mais qu'est-ce que tu vas foutre en Antarctique ? »
« Ils ont l'établissement que je veux... donc. »
Elle haussa simplement des épaules.
« -15°, quand même. » Pansy rejeta une volute de fumée par le nez. « Comment tu feras pour survivre toute seule, là-bas ? »
Sans moi, omit-elle d'ajouter. Mais Hermione l'entendit. Parce qu'Hermione entendait toujours ce qu'elle ne prononçait pas. Elle comprenait chacun de ses silences. Lorsqu'en relevant la tête, ses yeux ambrés croisèrent les siens, Pansy les laissa s'y ancrer. Et lorsque la brune attrapa le mégot d'entre ses doigts pour coller ses lèvres au filtre, Pansy la laissa faire.
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« Ils ont Skype, à Stockholm ? »
« Comme partout dans le monde, Pansy. »
« Donc tu n'as aucun prétexte pour ne pas m'appeler. »
« Je n'avais pas l'intention d'en fabriquer un, de toute façon. »
« Et pour m'oublier. »
« Ce n'était pas dans mes projets également. »
« Ne m'oublies pas. » insista néanmoins Pansy.
Hermione se retourna. Allongée à sa gauche dans le petit bassin vide, Pansy fixait le plafond lointain avec une intensité anormale, ses yeux verts humides. Hermione rapprocha sa main, hésita trois secondes puis enroula timidement son petit doigt autour du sien.
« Jamais. »
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Au premier pas dehors, une bourrasque nocturne les glaça jusqu'aux os. Pansy ôta instinctivement sa veste pour la déposer sur les épaules d'Hermione qui fit mine de s'enfuir avec, son rire porté par le vent. Elles se coursèrent sur le terrain vague, entre larmes d'hilarité et points de côtés. Et lorsqu'elles se firent face, ce fut le souffle court et la chevelure décoiffée. Reste. Ne pars pas. Reste. Les mots bloquaient dans la gorge de Pansy, n'attendant que d'être prononcés. Plus incertaine que jamais, elle se hissa sur la pointe des pieds pour imprimer un léger baiser sur la commissure des lèvres d'Hermione.
Et Hermione l'embrassa.
Décompte : 990 mots (OpenOffice)
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Première fois de ma vie que j'écris du yuri ! J'espère vraiment ne pas m'être ratée. Merci d'avoir lu !
xo,
IACB.
