Bonjour à tous !
En cette semaine de pré St Valentin, je pouvais laisser notre OTP favoris sans rien faire :p
Raison pour laquelle j'ai pondu ce petit Two Shot, histoire de me sortir un peu de "A la croisée des chemins" et de "Dès la première Origine"
Alors qui donc a eu aussi envie de sortir sa petite paire d'ailes pour pourfendre les coeurs de nos adorable Ichi et Hime ?
Bise à tous !
FreedomPen !
Cupidon ?
1ère Partie !
« Le jour de laSaint-Valentin, le14 février, est considéré dans de nombreux pays comme la fête desamoureux. Les couples en profitent pour échanger des mots doux et des cadeaux comme preuves d'amour ainsi que des roses rouges qui sont l'emblème de lapassion.
À l'origine une coutumepaïenne, cette fête a finalement été assimilée par l'Église catholique romainepar la désignation desaint Valentincommesaint patrondes amoureux. Le jour de la Saint-Valentin n'aurait pas été associé avec l'amour romantique avant le hautMoyen Âgemais avec l'amour physique. La fête est maintenant associée plus étroitement à l'échange rituel de « billets doux » ou devalentinsillustrés de symboles tels qu'un cœur ou unCupidonailé. »
« Cupidon ? »
Les yeux de Rukia s'arrondirent à la lecture de cette définition tout en faisant défiler la page virtuelle de ce fameux « Internet ». La curiosité titillée, elle continua le parcours de cette étendue d'informations.
« AuJapon, la Saint-Valentin a été introduite par des fabricants de chocolat à la fin des années 1950. Elle devient une fête commerciale où les femmes (uniquement elles) offrent des chocolats aux hommes, le 14 février de chaque année. Malgré le peu d'intérêt que suscite au départ cet évènement, la Saint-Valentin va finalement s'ancrer dans les mœurs. Dans un deuxième temps, les hommes qui ont reçu des chocolats le 14 février vont avoir l'opportunité d'offrir aux femmes un cadeau en retour, avec la création du white day(ホワイトデー,howaito dē), célébré le 14 mars. En guise de présent, les femmes reçoivent du chocolat blanc, des bijoux ou de la lingerie (de couleur blanche). La valeur de ces cadeaux peut être trois fois supérieure à celle des chocolats de ces dames. L'absence de cadeau en retour doit être considéré comme le signe d'un amour unilatéral. »
« Un amour unilatéral, hein ? » se questionna la petite shinigami, un doigt sur le menton.
L'analyse des émotions ? Les sentiments que les êtres humains étaient capables d'exprimer étaient des plus fascinants. Cette facilité de passer de la colère à l'affection, cette impulsivité à la fois refoulée et parfois explosant au grand jour.
Mais ce qui poussait la jeune noble à se triturer les méninges était cette fâcheuse tendance qu'avait l'humanité de tout célébrer de façon si officielle. Depuis quelques jours, la Soul Society l'avait envoyé ici pour « enquêter »… Du moins c'était le prétexte qu'avait trouvé l'association des femmes shinigamis pour lui octroyer le droit de prendre quelques jours pour séjourner à la clinique Kurosaki. Cela faisait plus d'un an que la petite sœur de Byakuya n'avait pas foulée le sol de Karakura.
Le souvenir de Matsumoto s'extasiant à cette idée lui tambourinait son crâne déjà bien éprouvé par le flot d'informations qu'elle venait d'ingurgiter.
« Un article sur les sentiments du shinigami remplaçant ? »
«Pas mal, hein Kuchiki ? » s'était enthousiasmée Rangiku. « Il s'agit du nouveau titre de la prochaine parution ! »
«Vous voulez faire un numéro spéciale sur… Ichigo ? » osait demander la petite sœur Kuchiki.
«OOOUUIIII ! Tout le monde se questionne à son sujet ! Je me suis dis qu'il était temps de percer le mystère ! »
« Le mystère ? »
« Il apparaît toujours lors des combats, la poitrine gonflée de fierté, mais personne ne connaît son quotidien ! Tout le monde le voit entant que shinigami mais qu'est-il entant qu'homme ?! Voilà la question que se pose le Seireitei tout entier ! Après tout, il reste un garçon de 18 ans ! Il doit bien y avoir… »
« Un garçon de 18 ans ? Matsumoto fuku-taisho… Ichigo vient de fêter ses 20 ans, il est en faculté depuis un an déjà… Et puis, il doit y avoir quoi » ?
« Je savais que tu étais la personne de la situation Kuchiki! Tu vois, tu en sais plus à son sujet que la plus part d'entre nous… Attend… 20 ans ! Ça fait déjà 2 ans que je n'ai pas mit les pieds dans le monde réel ? Kami-sama que le temps passe vite ! Je me demande comment se porte Orihime. » se questionnait la vice capitaine.
« Elle se trouve dans la même fac qu'Ichigo et aux dernières nouvelles, elle se porte bien. De même pour moi cela doit bien faire un an que je ne suis pas allé leur rendre visite… Mais vous ne m'avez toujours pas répondu… » soupirait Rukia.
« Oh… La pauvre chérie… déjà 2 ans… »
« Mais enfin ! A quoi faites-vous allusion ? »
« Peu importe… Kuchiki ! Tu dois enquêter ! »
« Mais enquêter sur quoi enfin ?! Tout le monde sait qu'il poursuit ses études, qu'il a aidé la Soul Society plus d'une fois et qu'il continue sa vie paisiblement ! » s'agaçait la petite Rukia.
« C'est très simple, tout ces détails n'intéressent personne ! »
« Alors pourquoi me demander « d'enquêter » sur quelque chose qui ne captive pas la rédaction ? »
« Une petite amie ! »
« NANI ! » s'alarma la petite noble.
« Ce serait un scoop Kuchiki ! Nous devons mettre en avant la vie romantique d'Ichigo. Ca fera grimper le lectorat en flèche ! »
« Mais enfin ! C'est une intrusion dans sa vie privée et de plus… Avec Ichigo… J'ai peur que ce soit le désert de ce côté là… »
« Peut être moins que tu ne le pense… » c'était amusée Rangiku tout en lui faisant un clin d'œil.
Tout ceci avait prit une tournure bien étrange par la suite. Rukia se souvint avoir été catapultée dans le Senkamon avec pour objectif de découvrir les dessous de la vie sentimentale de son ami pour assouvir la curiosité de la Soul Society…
Ce fut d'ailleurs avec plaisir qu'Isshin l'avait accueillit les bras ouverts ! Heureux de retrouver sa « troisième fille ». Ichigo quant à lui s'était contenté de lui afficher son air le plus hébété, puis exposa également à sa façon, sa joie de la revoir de nouveau. Inutile de préciser que dès le retour de Rukia, le volume en décibel avait considérablement augmenté dans la rue de la clinique.
Dans un premier temps, cette tâche l'avait quelques peu gêné. Elle même n'était pas très portée sur le sujet. Mais depuis son arrivée, les délires du patriarche de la famille l'avaient intrigués…
« Qu'est-ce que tu fous encore ? »
La petite shinigami fut brutalement sorti de ses pensées par un claquement sévère sur le bureau où elle s'était accoudée.
- AAHH ! Mais ça ne va pas de venir importuner les gens de la sorte ! Boke !
Ichigo bailla bruyamment pour seule réponse. Toutefois son regard ambré se porta sur la page web encore active.
- La saint valentin ? Pourquoi tu regardes ça ? demanda-t-il d'un air faussement intéressé.
- Je dois écrire un article pour la gazette des shinigamis.
- Non, sérieusement ? se rembrunit le jeune homme. C'est pour ça que tu es de retour après plus d'un an de silence ? Moi qui pensais que la Soul society t'envoyait en mission.
- C'est une mission ! C'est juste que… le commanditaire n'est pas tout à fait le même…rougit Rukia.
- Vous êtes porté sur des sujets barbants… Autant tuer des hollow, ça paraît plus distrayant.
- Ce n'est pas moi qui choisis… soupira Rukia… Ne Ichigo… Dans cet article, ils disent que les jeunes japonaises offrent des chocolats le 14 février aux élues de leur cœur… Quelqu'un t'en a déjà offert ?
- Hein ?! Pourquoi tu me demandes ça ?
- T'aimes le chocolat, non ?
- Ouais… mais bon, je n'y ai jamais fait attention. C'est surtout Yuzu qui prend cette fête idiote trop au sérieux.
- Ounto ?
- Ouais… Tu sais, c'est surtout en Europe que c'est important. Ici, tu peux en offrir à tout le monde. Je crois que c'est truc comme le type de chocolats que tu offres qui change.
- Ah ? Comment ça ? demanda Rukia en prenant des notes.
- Ben… de mémoire, les chocolats que tu offres à ta famille et tes amis sont de formes distinctes par rapport à la personne que tu aimes vraiment. Enfin, personnellement je n'ai jamais su faire la différence.
- OHH Donc tu n'as jamais reçu de chocolats d'amour, sourit la petite noble d'un air moqueur… Tu n'as vraiment pas de succès auprès des filles…
- Les joues du shinigami remplaçant s'enflammèrent soudainement.
- Qu'est-ce que ça peut te foutre à toi !
- Ichigo ne pourra jamais se marier… Ses sourcils froncés lui donne trop l'air « bad boy »…
« KYYAAAA AHAHAHAHAHAHAHA ! CETTE TÊTE DE DEGÉNÉRÉ ? RECEVOIR DES CHOCOLATS POUR LA SAINT VALENTIN ? SI JAMAIS UN TRUC PAREIL ARRIVAIT, J'ACCEPTERAIS DE ME FAIRE TONDRE AHAHAHAHAHA ! »
Les deux amis virent un éclair jaune apparaître sous leurs yeux arrondis. Kon, telle une toupie, avait fait son entrée en mode théâtrale. Une veine se mit à palpiter férocement dans le cou du shinigami remplaçant.
- NNEEE SSSAAANNN ! Si tu as besoin d'apprendre sur les choses de l'amour, je suis bien plus qualifié que cette tête de carotte périmée.
- Tête de quoi…. crépita l'étudiant fumant de colère.
- Donc même durant ses années de lycée, Ichigo est resté bredouille le jour de la Saint-Valentin ? se questionna Rukia tout en réceptionnant le lion sur ses genoux.
- Mais… tu as vu sa tronche Nee-san ? Tu crois sincèrement que cet abruti sait y faire avec les filles ? s'amusa Kon tout en s'allongeant sur les jambes de sa déesse. Même si je dois reconnaître qu'il est… Hum disons plus "homme" qu'avant… Il n'empêche qu'il reste toujours un ignorant dans le domaine.
- TA GUEULE ! Puis navré mais j'ai d'autres préoccupations ! s'indigna Ichigo.
- Oh ! A moins que l'on t'en ait proposé… mais que tu n'aies jamais offert de chocolat blanc en retour, le jour du white day, s'amusa Rukia… Tout cela parce qu'au fond…
- Au fond quoi ? se colora le fils Kurosaki.
Rukia se redressa pour faire directement face au jeune homme vacillant.
Ses pommettes étaient rosées malgré ses traits raffermis par le temps. Il était évident que ses pulsations s'étaient sévèrement accélérées sous l'appréhension de ce qu'elle allait annoncer. Peut être que Matsumoto n'avait pas tort… Sa propre curiosité s'était accrue. Ichigo aurait-il passé un cap pendant ces deux ans ? Après tout, l'adolescent qu'elle connaissait se transformait au fur et à mesure du temps en homme. Le lot des sentiments était affaire de tout humain qui appréhendait l'âge adulte…
- Parce qu'au fond… Tu est déjà amoureux depuis longtemps… et que cette personne ne t'a jamais offert de chocolats le jour de la Saint-Valentin ! le pointa-t-elle du doigt.
- Sale belette ! Je te trouve bien indiscrète ! se crispa le shinigami remplaçant. Il y à deux ans on gardait à peine contact et depuis un an tu as limite disparue de la circulation… Et tu oses débarquer, des questions singulières plein la bouche !
- Tu n'as pas nié… lui sourit Rukia.
- JE NE VOIS PAS EN QUOI ÇA TE REGARDE ! s'exaspéra Ichigo dont les rougeurs atteignirent le pourpre.
- Alors j'ai raison ? s'amusa la petite shinigami victorieuse.
- Ichigo ? Un amour secret, s'ajouta Kon l'œil brillant…
- VOS GUEULES ! JE N'AI PAS LE TEMPS POUR VOS CONNERIES ! JE DOIS ALLER EN COURS ! ALORS SOIS TU MAGNES TON CUL DE SOURIS AVANT QUE JE NE SOIS EN RETARD, OU TU TE DEMERDRES POUR ALLER À LA FAC À PIEDS !
- J'ai touché un point sensible…
- VA MOURIR !
Sur ces mots, Ichigo tourna les talons en direction de la porte qu'il claqua avec fracas. Rukia se contenta de reprendre appuie sur la chaise de bureau tout en souriant d'un air triomphant.
« Au final, Matsumoto avait raison sur toute la ligne… Ce numéro va faire monter le lectorat de façon record… »
La matinée était froide. L'air glacé piquait les joues juteuses d'Orihime alors que la neige commençait à tomber timidement. Heureusement, l'humidité empêchait les flocons d'accrocher sur le bitume. Ainsi, la douce pouvait se rendre à ses cours du matin sans craindre d'hypothétiques accidents de parcours. Cela faisait plus d'un an à présent que la jeune Inoue avait entamée son cycle d'étude pour devenir professeur d'art plastique. Le choix avait été difficile. Tant de choses l'intéressaient. Mais finalement, sa nature enjouée et son imagination débordante l'avaient convaincue. La compagnie des jeunes collégiens était un futur distrayant !
Heureuse de voir les premières neigeotes tomber sur son petit nez, la belle continua sa marche en direction de l'université. Ce qui hâtait sa marche ne se résumait pas à l'unique plaisir de croiser ses camarades, c'était tout simplement parce qu'aujourd'hui nous étions mercredi. Le milieu de la semaine n'aurait rien d'exceptionnel pour un étudiant classique mais Orihime appréciait particulièrement ce jour. Comme tout les mercredi, depuis un an, elle déjeunait avec Kurosaki-kun. Mais pas seulement…
Ichigo avait prit pour habitude la ramener chez elle ce jour là. En effet, leurs emplois du temps avaient été aménagés de telle façon que les deux étudiants déjeunaient et terminaient à la même heure. La suite de la semaine permettait à la jeune fille d'aller travailler librement dans la même boulangerie depuis sa dernière année de lycée.
Cette habitude qui était née depuis la rentrée apaisait la jeune fille. En effet, depuis le départ de Tatsuki à l'université d'Hokkaido, Hime se sentait bien seule. Ichigo visiblement l'avait noté et s'était porté garant de rendre le sourire à la beauté auburn, lui tenant compagnie de plus souvent possible. Malgré un planning surchargé, il trouvait toujours le temps de la rejoindre dès qu'il le pouvait. Difficile lorsque l'on entame des études de médecine. Mais les départs d'Ishida pour Tokyo et de Chad pour le Mexique l'avaient amplement convaincu de garder la douce à ses côtés. Hime se disait qu'ainsi, il gardait une certaine nostalgie du temps du lycée. Dans tout les cas, elle s'en contentait. Depuis Avril, elle avait vu son amitié avec Kurosaki-kun s'approfondir. Les temps de troubles étaient terminés laissant ainsi Ichigo s'en remettre entièrement à elle. Même si la douce n'espérait plus rien de ce rapprochement, juste profiter du temps qui lui était impartie auprès du shinigami de son cœur était de pures minutes de bonheur.
La grande entrée se dessina à l'horizon et la douce en profita pour rajuster son manteau. Mais soudainement, l'attention d'Orihime fut piquée. Une voiture d'un rouge vif venait de passer près d'elle, mais ce qui l'alerta fut tout simplement le reiatsu qui en émanait. D'un pas rapide, elle s'aventura dans l'enceinte de la faculté pour retrouver le propriétaire. Une fois sur le parking, elle laissa sa voix résonner dans l'air.
"Ichi-kun !"
L'appelé tourna le menton alors qu'il avait fait le tour de sa petite citadine.
- Oh ! Salut Orihime, sourit-il chaleureusement.
- Je me disais bien avoir reconnu ta voiture, lança-t-elle une fois l'avoir rejoint.
- Ah, il faut dire cette vielle carcasse ne passe pas inaperçu, soupira-t-il. Tu vas bien ?
- Haï, je voulais te demander où est-ce que tu voulais que l'on se retrouve ce midi ? Comme je serais dans le bâtiment 3, on risque d'être pas mal éloigné, mais on peut se rejoindre.
- C'est vrai que l'on est mercredi aujourd'hui… lui sourit Ichigo. Euh eh bien justement je voulais t'appeler pour te dire que…
« Ompf ! Ichigo ! Comment on ouvre cette chariote ?! aaahhh ! Enfer et Damnation ! » tonna une voix étouffée.
- Eh ? Mais c'est… reconnu Hime.
- …Que l'on n'allait pas déjeuner que tout les deux aujourd'hui, grogna le jeune homme en ouvrant la portière.
Dans un fracas peu commun, Rukia atterrit le nez sur le bitume glacé tout en pestant nombre d'injures que les deux étudiants ne comprirent même pas…
- Kuchiki-san ! s'exclama Orihime.
- Eh ? OHH Inoue ! s'adoucit Rukia à son tour.
- Quel bonheur de te voir ici ! s'émerveilla Orihime tout en enlaçant la petite shinigami. Cela faisait tellement longtemps, tu m'as manquée ! Mais que fais-tu ici ?
- C'est une longue histoire, mais je reste quelque temps sur Karakura.
- Voilà une bonne nouvelle, sourit la beauté auburn. J'ai tellement de choses à te raconter.
- Vraiment…
Ichigo observa les deux jeunes femmes profiter de ces belles retrouvailles. Lui même en abaissa la tête tout en s'agrippant la nuque pour dissimuler son sourire. C'est en soupirant de contentement qu'il ferma sa voiture et invita ses deux amis à le suivre pour ne pas rater le premier cours de la matinée.
La Saint-Valentin, hein ?
Etrange que Rukia est abordé ce sujet en ce matin blanc. Mais ce qui était le plus déroutant, était qu'elle le piquait de vérité sans même en avoir conscience…
La matinée était déjà bien entamée depuis qu'Orihime avait abandonné Rukia et son shinigami à l'entrée de leur bâtiment. Se promettant ainsi de se retrouver à la cafétéria à l'heure du déjeuner, c'est la tête pleine de souvenirs qu'elle avait commencé sa journée.
- Ohayo Orihime !
- Ohayo, Yuki-chan !
- Dis moi, j'ai vu Kurosaki ce matin… Il était avec une fille brune !
La beauté auburn laissa un sourire ponctuer ses traits. Son amie Yuki suivait le même cursus et était certainement la personne la plus proche d'elle, mise à part Ichigo, depuis son entrée à l'université. La jeune étudiante arborait un minois des plus charmants avec sa chevelure très courte. Hime s'imaginait même la voir surgir tout droit d'un shojo tant ses yeux bruns étaient grands et étincelants d'étoiles. Mais par moment, ses mimiques mignonnes à croquer, laissaient place à un tempérament de feu dont s'amusait l'étudiante. C'était une jeune fille franche et dont l'affection qu'elle éprouvait pour Orihime grandissait chaque jour un peu plus.
- Oui, c'est Kuchiki-san. Une amie de longue date, elle est venue rendre visite à Ichi-kun et à sa famille.
- Une amie ? T'es sûre ?
- Oui pourquoi ? demanda Hime surprise.
- Je ne sais pas, mais je la trouve super proche de Kurosaki chuchota Yuki. Bon elle n'est pas très grande, mais purée qu'elle a de grands yeux et ce qu'elle est mignonne ! Enfin à côté de toi elle fait pâle figure… Mais tout de même ! A quelques jours de la saint valentin, Kurosaki n'est pas très malin de laisser une concurrente venir comme ça.
- Quel rapport avec la saint valentin ? « concurrente » ?
- Ben… Je ne sais pas, tout le monde dit qu'il ressemble étrangement à un couple. Apparemment, Kuchiki lui colle vraiment à la peau !
- Hé hé, ils sont très proches voilà tout. Ils se connaissent depuis longtemps. Mais pourquoi de telles rumeurs circulent sur eux alors que les cours ont commencé depuis 8h…
- C'est simple, la seule fille que côtoie Kurosaki dans toute l'université, c'est toi. Alors que pourtant, rien que dans sa promotion, il a un nombre incalculable d'admiratrice ! Tout de même… Ce n'est pas bien envers toi ! Il compte l'emmener avec lui pour la saint valentin ?! Déjà qu'il risque de recevoir son poids en chocolats… mais là…
- Mais enfin arrête avec cette fête, puis quel rapport avec moi ? J'aime beaucoup Kuchiki-san tu sais. C'est une de mes proches amies.
- Elle loge chez toi ?
- Non, chez Ichi-kun, pourquoi ?
- En plus ! s'exclama la jolie brune. Ton petit ami manque vraiment de savoir vivre !
Orihime s'étouffa à l'annonce de cette tirade.
- Mon… quoi ?
- Kurosaki est ton petit ami depuis la rentrée, non ? Il déjeune toujours avec toi le mercredi, puis dès que vos emplois du temps s'accordent, vous passer du temps ensemble ! Je ne compte plus le nombre de sms que vous échangez. Puis, il te ramène du travail quelques fois… Et plus d'une fois il t'accompagne à la première heure le lendemain et…
- Ca va, ça va, la calma Hime. Désolé de te décevoir, mais Ichi-kun et moi n'entretenons pas ce genre de relation…
- Ah non ? Mais tu l'appel « Ichi-kun » et lui de temps à autre t'appelle « Hime », c'est bien des surnoms que se donnerait un couple ça !
- Mais non ! s'alarma la belle. C'est lui qui m'a demandé de l'appeler par son prénom mais j'avais tellement l'habitude de l'appeler Kurosaki-kun que depuis j'ai pris cette habitude avec son consentement bien sûr. Il m'a répondu que sa petite sœur l'appelait « Ichi-nii » et du coup ça ne le dérangeait pas… et puis « Hime » c'est tout simplement parce que ma meilleure amie Tatsuki-chan m'appelait comme ça… et puis..
- Arrête d'essayer de te justifier ! Je ne me base pas que sur ses réactions mais aussi aux tiennes, soupira Yuki…
- Eh ? Comment ça ?
- Enfin Orihime… Ça se voit comme le nez au milieu de la figure que tu as un faible pour lui…
- C'est ridicule, mentit Hime.
- Ah non ? Alors pourquoi tu as repoussé les avances d'Hasegawa ? et de Maeda ? de Ito, ou même de Hidenori ? et tout les autres ? Tu ne me feras pas croire que sur la centaine de garçons qui en ont après toi, il n'y en avait aucun qui t'intéressais ? C'est uniquement parce que ton joli petit cœur bat déjà pour quelqu'un… s'amusa Yuki en tapotant l'épaule d'Hime qui s'empourprait au fil des secondes.
- Yuki-chaaannnn… Ne dis pas n'importe quoi… Nous sommes… juste amis. C'est comme ça depuis le lycée c'est tout. Comme tous nos amis sont partis de leurs côtés, nous nous sommes rapprochés… Ça ne va pas plus loin…
- Vraiment ? lança la jeune fille suspicieuse. Alors pourquoi Kurosaki est rentré dans une colère noir quand Fukuda-sensei t'a proposé des cours supplémentaires pour préparer les partiels ?
- Ne remets pas cette histoire sur le tapis…
« Fubuki-san, Inoue-san… Je vois que mon cours sur l'histoire de l'art est des plus passionnant pour attiser tant de parlotes pendant le cours… Si vous nous faisiez partager vos sentiments sur l'œuvre de « David » ? Je suis sûr que vos camarades en seront ravies… »
Quelques rires alarmèrent les deux jeunes filles qui se figèrent à leurs intonations. Yuki redressa légèrement ses orbes bruns pour voir la stature du professeur à juste quelques centimètres de son nez.
- Eh.. Eh… Fukuda-sensei…
- Eh bien ?
Fukuda-sensei… Si un titre tel que « The Most Sexy Teacher » existait, l'ensemble de la population féminine de la faculté de Karakura voterait indéniablement pour cet acabit de l'enseignement. Les épaules larges, des jambes infiniment longues redressées dans un jean avantageux, une chevelure brune coiffée en arrière et encadrant un visage aux traits soignés. Ajoutez à cela un regard langoureusement sombre, souligné par une bouche fine et alléchante. Malgré ses 33 ans, Fukuda Takeo arborait une attitude jeune et tendance. Réputé pour sa pédagogie basée sur l'échange et l'apprentissage moderne, le ronflement de sa moto faisait vibrer toutes les jeunes étudiantes de l'université chaque matin. Mais ses apparences rock étaient trompeuses. Le sérieux habitait ses iris améthyste dès lors que ses cours étaient entamés.
Orihime appréciait particulièrement ce professeur atypique pour qui elle vouait un profond respect. Tout comme Ichi-kun, derrière ses aspects bruts, se cachait un homme d'une extrême gentillesse et parfois moqueur.
- Eto… Voyez-vous Fukuda-sensei, j'expliquais à Orihime que l'œuvre de David avait marqué l'Europe par le détail du réalisme de son trait… et que… J'en étais tellement touchée qu'à chaque fois que je voyais son tableau je me retrouvais à l'époque hé hé…
- Voilà qui est intéressant Fubuki-san, s'amusa Takeo. Surtout lorsque le cours est concentré sur «Les éléphants» de Dali…
- Hime laissa un petit rire s'échapper sous les airs de reproches de Yuki. Apercevant la douce sourire sous cette petite « boutade » Fukuda lui adressa un léger clin d'œil amical auquel elle répondit d'un léger hochement de tête.
- Toutefois, je suis sûre que David aurait apprécié votre admiration pour son travail effectué pour l'empereur Napoléon. La France est un pays passionnant, n'est-ce pas ?
- Haï.. sensei.. se rembrunit Yuki.
- Bien tout le monde, passez au troisième paragraphe sur le deuxième polycopié… annonça le professeur en retournant à son bureau.
- Merci Orihime… grogna Fubuki.
- Désolé Yuki-chan, s'amusa Hime en dissimulant son sourire.
- Allez Ichigo !
- Urusai…
- Dis le moi ! S'il te plaît !
- Lâche moi avec ça ! T'es gonflante !
- Ichiiiiigggoooo…
- PUTAIN MAIS TU VAS LA FERMER ! TU NE VOIS PAS QUE J'ESSAYE DE SUIVRE MES COURS !
« Un commentaire Kurosaki ? »
- Eh… Non Yamatori-sensei… Warui…. S'excusa platement Ichigo tout en se courbant.
Rukia étouffa un léger fou rire alors que son camarade reprenait place. Elle peinait à le reconnaître. Kurosaki Ichigo était pourtant connu pour avoir obtenu moyennement son diplôme. Allez, peut être un peu au dessus de la norme après tout. Toutefois, cela ne l'avait pas empêché d'entamer ses études de médecine. Le voir ainsi, si sérieux dans une autre lutte que celle d'un sauvetage éreintant dans une contrée lointaine, était assez intriguant. Mais il était également plaisant de le voir si impliqué dans ses projets d'avenir.
Ce cursus exigeait une rigueur soutenue, qui, malgré ses habitudes studieuses, le fatiguait énormément. Trainer Rukia avec lui était dans un premier temps était amusant. Après tout, cela faisait presque un an qu'il ne l'avait vue. Mais à présent qu'elle lui collait aux pattes avec ses histoires d'ange blond tirant des flèches en cœurs, sa première impression s'évaporait. Il n'était vraiment pas commode de trimballer un shinigami ignorante des demandes drastiques auxquelles devait répondre un étudiant de son cycle… Kami-sama.. Et les partiels approchaient à grands pas… Les révisons n'allaient pas être de tout repos. Heureusement, l'heure du déjeuner arrivait. La compagnie de la petite shinigami était appréciable et cela il le pensait du plus profond de son cœur. Bien qu'il ne l'admettrait jamais par le son de sa douce voix… Pourtant, en cet instant, c'était une toute autre présence que réclamait silencieusement le jeune homme…
- Bon alors… Qui ? reprit Rukia dans un chuchotement peu discret.
- Mais quoi encore ?! s'exaspéra le fils d'Isshin, une main tendue dissimulant son visage agacé.
- Qui aimerais-tu avoir comme « Valentine » ? s'excita la petite sœur de Byakuya.
- Je me suis déjà fait sermonner et tu veux encore remettre le couvert avec ça ?!
- Ne te fais pas prier ! Je sais qu'il y a quelqu'un ! Sinon tu ne réagirais pas ainsi ! Tu l'a connais depuis quand ? Est-ce qu'elle est dans ta promotion ? Est-elle blonde ? Brune ? Rousse ? Sportive ? Studieuse ? Calme ? Farouche ?...
- Tu me les brises…
- …Petite ? Grande ? T'es-tu déjà déclaré ? Oh non ! Ne me dis pas que tu convoites une jeune fille qui serait déjà prise ?! Dans ce cas tu trouverais dans un triangle amoureux, digne d'un shojo ! Il y aurait elle, lui, toi… Dans une lutte pour conquérir son cœur meurtri par un dilemme lancinant… s'extasia la petite excitée dans des mouvements amples et flous.
- Putain… grogna l'étudiant… Mais depuis quand ma vie sentimentale t'intéresse d'abord ?
- Depuis que l'on ne m'a pas laissé le choix… soupira Rukia en reprenant ses appuies.
- Hein ?
- Laisse tomber… Alors ! Qui ?
- Et toi… Jamais tu ne laisse tomber ?... Tch…
Cela ne ressemblait pas à une dispute. Oh mes dieux non… Ichigo ne pouvait se payer le luxe d'élever la voix dans l'amphi. La petite shinigami lui avait manqué, mais ses stupides allusions gâchaient le ravissement de ses retrouvailles. Cette curiosité titillait ses nerfs déjà embrasés. Trop concentré sur la maîtrise de ses pulsions meurtrière, il relevait à peine que l'attention de plusieurs yeux ronds l'auscultaient lui et sa camarde… Cela était sûrement mieux pour sa santé mentale…
« T'as vu la nouvelle avec Kurosaki ? Ils ont l'air vachement proche quand même… » releva un étudiant dans les premiers rangs qui se retournait vers les deux concernés.
« Mouais… Ce n'est pas pour me déplaire ! » sourit le deuxième.
« Hein ? Comment ça ? Je la trouvais mignonne moi… » soupira le premier.
« Moi, je me dis surtout que comme ça, Inoue qui est en deuxième année d'art sera libre comme l'air ! Il ne la lâche pas d'une semelle d'habitude… Pour les techniques d'approches on peut dire que ça réduisait le champ de tir ! Déjà que les section littéraire et art se trouvent à l'autre bout du campus…»
« Hey ! Vous parlez de la bombe aux cheveux auburn ! Rahhh putain elle a de ses formes ! Non d'un Kami, je la croquerais avec plaisir ! » s'excita un troisième.
« Ouais bah attends ton tour ! » le rabroua un quatrième. « On est plusieurs sur le coup ! »
« He he ! Vous parlez d'Inoue ? On raconte qu'un des profs aurait le béguin pour elle ! »
« En même temps tu as vu le calibre ? Elle pourrait être une Idole ! Je serais le premier de ses fans si c'était le cas ! »
« Hey ! Regardez, j'ai pu la prendre en photo l'autre jour ! Vous avez vu comme elle est mignonne avec son bonnet ?! Rahhh je fonds ! »
« En tout cas, la petite nouvelle et Kurosaki sont arrivés ensemble ce matin. Je les aie vu, ils sortaient de la même voiture. Ça veut tout dire pour moi… Je peux tenter ma chance avec Inoue ! »
« Tu pense vraiment qu'ils sortent ensemble ? »
« Ça me paraît évident, j'ai entendu qu'elle logeait chez lui ! Et ils n'ont franchement pas l'air d'être cousin. »
« C'est vrai que maintenant que tu le dis… Ils ont l'attitude d'un couple ! Géniale ! Plus de menace orange ! »
« Un commentaire messieurs ? » les réprimanda Yamatori sensei.
« Ah ! Non sensei ! »
L'air devenait franchement pesant alors que le jeune shinigami avait enfin laissé trainer une oreille maintenant que Rukia s'était emmurée dans le silence. Les chuchotements se multipliaient et à son plus grand désespoir, Ichigo était simplement aveugle et non sourd… Pas du tout ignorant de ce qui était entrain de se produire dans cet amphi, le shinigami opta pour abandonner toute forme de rébellion face à cette nouvelle vague de rumeurs. Après tout… Il y était habitué. Entre ses premières années aux côtés de Rukia au lycée et maintenant… Ça ne faisait pas de grandes différences. En revanche… Les bruits de couloirs concernant Hime commençaient sérieusement à l'agacer… Quelle était cette malédiction ? Pourquoi ne pouvait-il entretenir une relation amicale avec une jeune fille sans que l'on suspecte une interaction charnelle. C'était dans ces moments vides qu'Ichigo avait la nette sensation de ne pas être complètement humain… Ces railleries… Tellement chiant…
La petite shinigami, quant à elle, relevait un détail. Son ami était encore bien plus populaire qu'elle ne l'imaginait. Au delà de sa crinière et de son mauvais caractère, il lui apparaissait comme le lion trottinant dans sa savane. Nombre de jeunes gazelles s'étaient retournées sur son passage tout en chuchotant et gloussant. Les pommettes rougissantes, les sourires plus kawai les uns que les autres. Kami-sama… Non… C'était bien plus effrayant que cela. Le fils Kurosaki n'était pas simplement populaire… Il était tout bonnement la star de ces dames… Alors ? La jeune Valentine se trouvait sûrement parmi elle ? Pourtant Ichi n'avait bronché sur aucune d'entre elle… Mais la shinigami ne se décourageait pas, sa promesse faite à Rangiku faisant pomper son cœur. Elle reviendrait avec le scoop du siècle ! La gazette allait exploser les records d'audience ! Mais pourquoi ce nœud dans le creux de son abdomen ? Cette espèce d'impression désagréable que tous ces yeux curieux ne se contentaient pas que d'admirer le maître du pétard capillaire orangé ? Non… Elle devait se faire des idées… Quel intérêt pourrait-elle éveiller chez ce fan-club pro Kurosaki ? N'est-ce pas ?... Elle n'était arrivée que depuis ce matin… Les humains n'étaient-t-ils pas plus matures à l'université ? Lors de ses propres études, qui remontaient à bien des années avant la naissance de la plus part de ces jeunes, elle avait souvenir que le passage à l'âge adulte humain prenait forme ici même. Les étudiants prenaient en main leur destin en choisissant soigneusement la voie à suivre. Comment une simple petite nouvelle pouvait attiser autant de curiosité ? Non, elle devait se faire des idées…Sûrement l'aura d'Ichigo ? Etre dans son sillage devait être la cause de tout ceci.
Les deux interminables heures prenaient fin et Ichigo en était soulagé. Son cerveau ne cessait de rôtir entre les commentaires de ses camarades et les interventions déplacées de Rukia. Cette torture s'achevant enfin, il s'arma de ses affaires et entraîna la petite shinigami dans le but d'aller déjeuner. Instinctivement, il plongea sa main dans sa poche pour en extraire son portable. Un rictus amusé ponctua ses traits. Elle y avait pensé avant lui :
« Coucou Ichi-kun :D Tout se passe bien avec Kuchiki-san ? Je viens juste de sortir. Est-ce que tes cours de la mâtinée sont terminés ? »
Soupirant avec un léger sourire, Ichigo pianota sur son clavier.
« C'était un enfer… Mais je peux survivre à la tornade Rukia et toi ? Tu es près du bâtiment A ? »
Une trentaine de secondes suffirent pour laisser la réponse s'afficher sur l'écran.
« Kuchiki-san est très curieuse ^^ ne te fâche pas d'accord ? Ça s'est bien passé également. Je suis juste entre le bâtiment A et la cafétéria. »
Rapidement le shinigami lança son dernier sms avant de ranger l'appareil à sa place initiale.
« Ok, bouge pas ! On arrive. »
Le regard à présent adoucis, le fils Kurosaki pressa le pas, Rukia sur ses talons. Celle-ci avait noté que son reiatsu s'était apaisé. Elle ignorait que prendre la direction du déjeuner calmerait autant son camarade. Comme quoi, Renji et Ichigo avaient bien plus de point commun qu'elle ne le pensait. A moins qu'une autre raison poussait le jeune shinigami dans sa hâte ?
Quoi qu'il en soit, elle le suivait avec plaisir, habillant son minois de son plus joli sourire. Les temps de paix et s'adonner aux simples contemplations du quotidien humain était attrayant. Elle reconnue le chemin emprunté le matin même. Cette matinée d'hiver s'était éclairée et le soleil se reflétait déjà sur les petits amas de neiges timides des toits.
Une fois encore, elle était témoin de la popularité du jeune homme. Toute ces têtes bouclées, raides, brune, blondes, rousse.. Ces rires, ces gloussements… Bon ok c'était agaçant quand même…
Mais ce fut un impact violent de son visage sur le dos d'Ichigo, à présent stoppé, qui la ramena sur Terre. Se frottant le bout de son nez rougit, la petite Kuchiki grogna.
- Oi ! Ne t'arrête pas si brutalement ! s'agaça-t-elle en le martelant du poing.
Mais seul le silence répondit à Rukia. Vexée, elle frappa une nouvelle fois son épaule qui ne vacilla pas d'un centimètre.
- Ichigo ! Tu pourrais au moins t'excuser !
- Qu'est-ce qu'il fou là ? marmonna-t-il en l'ignorant superbement.
- Hein ? Qui ça ? répondit Rukia étonnée.
- Fukuda…
Rukia saisit difficilement… De qui parlait-il ? Curieuse, elle suivit le regard du jeune shinigami qui s'était raidit. Le voir ainsi la surprenait. Lui qui avait été plutôt normal jusqu'à présent… Pourquoi ce changement soudain ? Ajustant sa vue à l'aide de sa main en visière, la petite sœur de Byakuya vit au loin la douce Inoue. Tout sourire, les pommettes rosées et faisant résonner son rire mélodieux. Mais elle n'était pas seule. La vice-capitaine réalisa bien vite quelle était l'origine du malaise. Un homme se trouvait au côté de l'étudiante. Habillé d'un blouson en cuire et d'un jean décontracté, il était appuyé sur un mur, ses cheveux brun tombant négligemment sur son visage.
- Fu-ku-da ? répéta-t-elle. Qui est-ce ? Pourquoi tu t'agaces comme ça ? Ils ne font que discuter. Puis Inoue peut bien parler à qui elle veut, non ?
- C'est son prof d'Histoire de l'art… Ce n'est pas un mec fréquentable…
- Ah non ? Pourquoi ça ?
- C'est juste un vautour…. bougonna Ichigo qui serrait le poing.
- Ha ? Il n'a pas l'air de lui manquer de respect…
Mais alors que Rukia attendait une réponse, Ichigo se contenta d'entamer une marche saccadée mais pas moins rapide vers Orihime. Hébétée, elle le suivit sans trop oser l'approcher. Son reiatsu s'épaississait au point de la faire suffoquer… Mais par les Kami, quelle mouche l'avait piquée ?
- Fukuda-sensei, vous passez votre temps à taquiner Yuki-chan ! Ce n'est pas très gentil. Elle n'est pourtant pas la seule à manquer d'attention durant vos cours, sourit Hime.
- Peut-être mais c'est la moins discrète, s'amusa Takeo.
- Vous avez réellement étudié en France, le questionna la belle.
- Oui, pendant cinq ans. C'est un pays fascinant très différent du notre, expliqua le professeur un sourire ravageur aux lèvres. Lorsque l'on étudie l'art, il est vraiment recommandé de partir quelques temps en Europe.
- Wouaaaa ! s'émerveilla Hime. J'adorerai voir l'Europe ! Mais il paraît qu'il n'y a pas de pâte de haricot rouge sucré, ni de wasabi là bas…
- Ah ah , non pas vraiment, rit Fukuda, une main dans sa belle chevelure indisciplinée. De plus, il n'est pas recommandé de laisser une jeune fille aussi innocente que toi se balader seule dans les quartiers de Paris le soir.
- Ah non ?
- Non. C'est une ville magnifique, mais…
« Hime ? » résonna froidement la voix d'Ichigo.
Takeo et Inoue tournèrent leur regard d'un même mouvement. Il était là, fixe, jetant l'un de son regard ombré acéré.
- Ichi-kun ! s'éclaira le visage d'Orihime sous les yeux de Fukuda. Vous avez fait vite !
- Ouais… Tu viens déjeuner ? trancha le jeune homme en lui tendant une main.
Cela ressemblait plus à un ordre, non ?
- Hum ! J'arrive !
- Bonjour Kurosaki, sourit gentiment Takeo en rajustant sa veste.
- Fukuda, lâcha le fils Kurosaki de façon neutre.
Hime perçut l'atmosphère prenant du plomb. Kami-sama… Non la journée avait si bien commencée…
- Hum… Tu as l'air essoufflé, voulu-t-elle intervenir pour alléger cette tension naissante.
- Ouais… On a qu'une heure pour manger et je ne voulais pas te laisser seule trop longtemps. Il y a un peu trop de loups affamés dans ce campus, souffla l'étudiant en rajustant ses poings dans ses poches.
- Des loups ? releva le professeur qui fixait Ichigo droit dans les yeux. Quelle dévotion Kurosaki, on peu dire que tu veilles vraiment à sa sécurité. C'est remarquable, surtout dans un pays où le taux de criminalité est proche de zéro… J'ignorais que de jouer les super héros était un passe temps.
- Je peux savoir en quoi ça vous concerne ce que je fais de mon temps libre ? le rabroua Ichigo ramenant Orihime vers lui.
- Mauvais… Très mauvais. La pression spirituelle du jeune Kurosaki tourbillonnait au point de créer des trous d'air. Orihime connaissait bien trop ce regard. Elle l'avait vu tant de fois…
- Euh… Ichi-kun… tenta-elle en avançant une main vers lui. Où est …
- Inoue ! résonna une voix familière qui interpela l'assistance.
- Rukia laissa son minois s'exhiber derrière la silhouette d'Ichigo qui restait de marbre. Comme insensible aux mauvaises ondes qui émanaient de lui, elle se dressa sur ses petites jambes pour apparaître complètement. Les yeux ronds, Hime laissa la petite Kuchiki lui agripper les poignets.
- OOH Comme cette université est grande ! J'ai faillis me perdre ! Cet abruti d'Ichigo a de bien trop longues jambes ! Malgré sa crinière j'ai eu du mal à le suivre, s'exaspéra Rukia.
- Ah… Ounto ? sourit Orihime.
- Oui… Diantre, Je suis affamé, où pouvons-nous nous restaurer ? Je ne suis pas digne de Renji en matière stomacale, mais je dois bien avouer avoir besoin de satisfaire mes besoins primaires !
Ichigo laissa une main frapper violement son front alors qu'Orihime avait ses lèvres sur le point de s'étirer en un sourire gênée. Pourquoi Rukia usait encore de ce type de langage bien trop soutenu ? Cela faisait plus de cinq ans qu'elle arpentait le monde réel… Bordel… Pourtant elle savait employer des termes plus modernes dès qu'il s'agissait de sermonner Ichigo… Kami-sama…
- Tu es Kuchiki ? questionna Fukuda qui avait gardé le silence.
- Ah ? Haï Kuchiki desu, hajime mashite, Fukuda-sensei. Ichigo s'est permit de me donner votre nom. Mais comment connaissez-vous le mien ? s'étonna Rukia.
- Ah ah ! Hajime mashite Kuchiki-san, s'amusa Takeo en un salut révérencieux. Eh bien au delà d'Inoue-san qui vient de le prononcer, j'ai vu ta fiche d'inscription au bureau des professeurs ce matin. De plus ton arrivée a fait la une des bruits de couloirs du campus. Tu as une bien jolie petite amie Kurosaki.
- Petite… amie ? releva ce dernier.
- Eh ? sursauta Rukia
- Vous êtes bien ensemble non ? s'assura le professeur alors qu'Orihime avait le regard fuyant. C'est pourtant ce qui circule dans toute l'université.
- Toutes ces rumeurs ah ah, peina Rukia encore abasourdie… Ce n'est pas la première fois que j'entends de telles absurdités. Nous ne sommes qu'amis.
- Rukia n'est pas ma…
- Bon je dois y aller, les coupa Fukuda. On se voit vendredi Inoue. Passez une bonne journée.
Le jeune professeur rajusta sa chevelure indisciplinée tout en saluant sa jeune étudiante. Celle-ci y répondit d'un signe de main. Rukia en fit de même et arqua le dos en direction d'Ichigo. Mince… La lourdeur de l'atmosphère était toujours si lourde. Ce n'était donc pas Fukuda qui troublait son camarade ?
« Orihime… Pourquoi tu continues de causer avec ce prof douteux ? » s'exaspéra le jeune shinigami qui venait de rompre le silence.
Aie… Peut être que si au final… Rukia se mit alors à observer la scène en simple spectatrice, se disant qu'il serait mauvais d'intervenir pour le moment.
- Il n'est pas un professeur douteux Ichi-kun. C'est un sensei tout à fait respectable. Je ne comprends pas que tu sois si agressif avec lui, bouda Hime.
- Agressif ? Je ne suis pas agressif, je veille juste à ce qu'il ne dépasse pas les limites.
- Son comportement n'a rien d'exceptionnel avec moi. Il me traite comme n'importe quel étudiante !
- Ce n'est pas ce que me dit son regard de pervers.
- Ichi-kun ! Tu ne le connais même pas ! C'est un homme cultivé et passionné.
- Je vois surtout qu'il éveille une passion un peu trop enflammée pour toi !
- Comment peux-tu avancer de tels propos ! On ne faisait que discuter de son voyage en France !
- Ce mec est louche depuis le jour où il t'a proposé des cours particulier !
- J'avais du retard dans mes révisions ! Sans son aide je n'aurais pas pu passer en deuxième année ! Tu exagères ! Il est simplement soucieux de ses étudiants !
- Quand arrêteras-tu d'être aussi NAÏVE ! Ce gars est attiré par ton physique, c'est tout ! Comme la plus part des rats qui traine dans le coin ! C'est bien tout ce qui les intéresse chez toi !
Rukia eut le sentiment d'être sur une pente si glissante que même une paire de crampons affutés n'aurait put retenir la chute. Bouche bée, elle examina Ichigo. Il n'était pas sérieux ? La petite shinigami doubla son attention pour tenter de traduire ce qu'elle venait d'entendre. Maladresse ? Colère ? Oh par les dieux… Si son propre langage moderne laissait à désirer quant était-il du tact d' Ichigo ? Mais non… Inoue n'était pas idiote. Elle le connaissait bien. Elle devait se douter qu'il ne le pensait pas ! Que tout n'était qu'un amoncellent de paroles malheureuses. La petite shinigami voulut mettre ceci sur le compte qu'il n'avait pas eut le temps de déjeuner ce matin. Renji était souvent grincheux quand il loupait un repas. Ça devait être le cas… non ?
- Tu penses sincèrement ce que tu dis Ichi-kun ? Tu prétends que les gens ne sont intéréssé par moi que pour mon « physique » ?
- Parfaitement ! C'est le seul intérêt que tu représentes à leurs yeux. Juste une « bimbo » ! A part Fubuki, je n'ai vu personne ici dont la bave n'ait coulé !
- Imbécile, soupira mentalement Rukia… Les années passaient et visiblement Ichigo n'avait pas évolués sur tous les points…
- Très bien… Puisque je ne suis qu'une coquille vide sans intérêts qui n'attirent autrui que par son anatomie, il est inutile que tu perdes ton temps ! vrilla la douce renfrognée.
- Attends Orihime où tu vas ?! se déroba le fils Kurosaki réalisant sa bourde.
- Déjeuner au fast food ! lui tira la langue celle-ci.
- Orihime att… Puis merde ! Parfait ! Va bouder dans ton coin ! Et ne viens pas te plaindre si l'on vient une énième fois t'emmerder ! Je ne suis pas ta baby-sitter, ni ton garde du corps !
Le corps de la douce se raidit à tant de venin, la stoppant ainsi dans son élan. Cruellement, elle lui jeta un regard glaçant mêlant peine et reproche.
Double abruti ! S'exaspéra la petite shinigami grimaçante.
- Je ne t'ai rien demandé ! s'envenima-t-elle. Puis si être proche de moi est un tel poids tu n'avais qu'a garder tes distances !
- Il fallait bien que quelqu'un prenne la relève de Tatsuki, pesta Ichigo les bras croisés. On ne peut pas te laisser sans s'imaginer le pire !
Cette dernière remarque fendilla un petit quelque chose dans le cœur de la beauté auburn. Sans qu'elle ne le contrôle, ses iris brillèrent de lueurs argentées si délicates que Rukia s'en pétrifia. Un petit reniflement discret alerta le shinigami rageur qui releva un scintillement sur le minois rosé d'Orihime.
- Gomen si… si tu t'es retrouvé dans l'obligation de me surveiller, geignit-elle malgré elle. Je ne savais pas cela… Dans ce cas, ne te préoccupe plus de moi… Kurosaki-kun ! finit-elle par se dérober dans un torrent auburn.
- Attends ! Inoue ! s'écria Rukia la voyant s'enfuir.
Cette fois-ci, c'était un vrai volcan qui pulsait dans le gigai de la petite vice-capitaine… Tournant les talons, il était évident que ce mufle méritait une leçon façon Kuchiki et illico. Mais lorsqu'elle croisa le regard de sa cible, la petite shinigami rabaissa son bras surélevé.
Oh oui, il avait sa fameuse mimique aux sourcils froncés tristement célèbre qui bâtissait sa réputation de gamin désagréable. Mais ce fut le fond de ses iris maronnés qui alerta Rukia… Bon dieu… Mais c'était de la tristesse ?
- Ichigo… lâcha-t-elle simplement au lieu d'évacuer son agacement. Qu'est-ce qui t'a pris de parler comme ça à Inoue ? Je ne vous ai jamais vu vous disputer.
- Lâche moi ! se fâcha-t-il en lui faussant compagnie.
En temps normal, l'apesanteur aurait ordonné à Rukia de terminer fesses contre bitume. Mais pour une étrange raison, (peut être le froid glaciale ?) ses jambes restèrent figées, la gardant dressée comme un piquet. Ichigo avait déjà prit une autre direction alors qu'elle était encore étourdit. Mais comment une telle absurdité avait-elle pu se produire ? Cela s'était passé si vite. Inoue ? Ichigo ? Se disputer ?
On frôlait la démence là !
Toutefois, la jeune shinigami se ravisa. L'heure n'était pas à rester hébété dans la neige alors que le rouquin prenait ses distances. Un index fin sous le menton, elle tenta d'analyser la situation. Qu'est-ce qui avait bien pu faire démarrer Ichigo au quart de tour et le laisser s'aplatir comme une crêpe contre un mur si bétonné ? Surtout avec Inoue, bon sang ! Se fâcher avec ce petit bout de femme était l'équivalent de faire sortir de ses gonds Gandhi ! Et croyez-moi, elle était bien au fait de la chose, puisque que c'était l'un des membres de la 13ème division qui lui avait fait passer le sacre du Konso.
Ruminant le peu d'informations à sa disposition, elle ramena ses petites mains dans ses poches. L'enquête allait sortir des railles… Du moins juste un peu. Matsumoto n'allait pas lui en vouloir pour ça de toute façon…
« Attend-moi Ichigo ! »
S'il y avait un jour de l'année que l'on devait sélectionner pour son lot d'agacement et d'ennui, Ichigo pouvait clairement désigner celle qui venait de se dérouler. Les cours de la journée n'en étaient pas clairement la cause. Ou du moins, pas en ce qui concernait la prise de note ou ses facultés d'écoute.
Non, ce qui était extrêmement pénible était tout bonnement sa popularité. Bien que le fils Kurosaki n'était pas étranger au fait d'être la « coqueluche » de service, ces derniers temps, ce titre était des plus encombrant. Mais le poids d'un tout autre tourment s'était ajouté à son fardeau quotidien. Deux longues semaines s'étaient écoulées depuis sa fameuse dispute avec Orihime. Le jeune homme était rancunier, mais les chuchotements traînants sur son passage le rendaient particulièrement exécrable. Par les Kamis… Pourquoi la faculté se devait de faire de leur dispute, la une ? Difficile également de cerner si les gens en pensaient de bonnes ou mauvaises choses. Ces murmures s'accompagnaient régulièrement de gloussements ou de petit rire gênés. Merde… Et en plus ces idiots finis trouvaient cela amusant ? Non… Ichigo était pleinement conscient qu'en ce qui concernait la gente masculine, cette petite prise de tête était synonyme de champ libre…
Oh putain… Cette journée était presque terminée… Plus que quelques heures avant qu'il ne retrouve le calme de sa chambre. Juste idéaliser son bureau plongé dans le silence lui donnait la force de trainer encore les pieds jusqu'à la prochaine salle.
« RRoohh mais c'est amer ! » s'exclama une voix dans son dos le faisant sursauter.
- Rukia ? lança-t-il encore plus piqué au vif.
- Cette machine a bien avalé mes pièces comme tu me l'avais indiqué. Mais elle m'a donnée cette espèce de liquide sombre en échange.
- C'est du café… Si tu n'en voulais pas, il suffisait d'annuler la commande. C'est quand même pas compliqué.
- Ne sois pas désobligeant ! Il n'y avait pas de tels monstres de métal dans ton lycée, s'agaça la petite shinigami.
- Ben ne le bois pas si tu n'aimes ça… soupira l'étudiant.
- On voit que tu n'as jamais été dans le besoin toi ! Quand je me trouvais dans le rukongai avec Renji, on mangeait ce qu'on trouvait sans faire les fines bouches.
- Alors bois le ! Putain… Ce n'est pas possible d'être aussi exaspérante !
- Je ne te permets pas d'être aussi désagréable avec moi ! Ce n'est pas parce que tu es de mauvaise humeur que je dois en récolter les frais Ichigo !
- Cette journée est interminable…
« Vous avez-vu ? Ils se disputent encore. »
« Pas de doute, ils sont en couple ! Il faut vraiment être proche pour oser s'incendier comme ça en public.. »
« Il est veinard ce Kurosaki quand même… Inoue puis maintenant Kuchiki. Le tout en moins d'un an… »
« C'est quand même incroyable de passer du coq à l'âne comme ça… »
Oh… par les Kami… qu'on le téléporte à l'autre bout de la planète et rapidement…
Des picotements traversèrent le dos d'une jeune tête auburn qui traversait le couloir marbré. Orihime, chaudement camouflée dans son écharpe bleu, pouvait alors entrapercevoir une tête orangée s'enflammer auprès d'une petite brune. Le cœur de la douce se resserra à cette vue et surtout aux bruits de couloirs qui venaient de résonner d'un groupe d'étudiants qui passait par là. Oh oui… deux semaines. Quinze jours chargés où toutes ces rumeurs pesaient un peu plus sur sa raison. Surtout que depuis leur échange épineux, Ichigo n'avait reprit contact avec elle. En temps normal, la douce aurait fait un effort, tant être éloignée de son shinigami préféré la peinait. Mais les dernières paroles du jeune homme retentissaient encore entre ses tympans. Éveillant ainsi une petite douleur lancinante sous son buste, elle réalisait à quel point ce discours glaçant l'avait retournée. Jamais Ichi-kun n'avait élevé la voix ainsi à son encontre. Jamais il n'avait osé être aussi mauvais. Cela ne lui ressemblait pas et Hime n'en comprenait pas l'origine.
C'est donc attristé qu'elle adressa un regard aux deux amis qui échangeait encore sur une histoire de café noir.
Les veines sur le front du fils Kurosaki pulsaient férocement. La migraine qu'entrainait cette journée était tout aussi carabinée qu'une grippe barbare. Mais une chaleur familière l'engloba subitement comme l'incitant au calme immédiatement. Reconnaissant l'origine de ce reiatsu familier, il courba la nuque en direction de sa source.
« Oh mais c'est Inoue ! » s'écria Rukia tout en lui faisant signe d'approcher.
La douce sursauta aux appels de la petite shinigami. Toutefois d'un sourire timide, elle garda ses distances tout en la saluant de loin.
« Hey attend Inoue ! hey ! » insista la petite Kuchiki s'affolant dans ses pas.
Cherchant visiblement à rejoindre la beauté auburn, Rukia enchaina ses petits pieds à sa rencontre. Ce n'était pas parce que sa tête brûlée de camarade s'était enguirlandée avec ce petit bout au cœur tendre, qu'elle se devait de prendre partie. Non mais ! Après tout les affaires d'Ichigo n'étaient pas les siennes. La compagnie d'Orihime lui avait manqué durant ces deux semaines, alors inutile de cultiver cette distance plus longtemps. Consumée par sa détermination, la petite brune assura plus fortement encore son avancé. Oubliant même qu'elle se trouvait en plein couloir alors que les cours allaient s'entamer, c'est bien distraite qu'elle ne vit une bande de quelques étudiants lui passer sous le nez avec empressement. Gratifié d'un simple « Gomen ! » qu'elle ignora superbement, pour cause qu'elle s'était faite bousculé dans la mêlée.
« Rukia ! » brailla Ichigo tout en se jetant à sa rescousse.
« Oh non ! Kuchiki-san ! » s'était ajouté Hime de son point de vue.
Mais trop tard… Les fesses à quelques centimètres du marbre, la petite Kuchiki avaient le regard plein d'étoiles tourbillonnantes. Elle perçut même un liquide brûlant traverser son manteau pour atteindre son chemisier que lui avait prêté Yuzu pour la journée. Ne comprenant par quel miracle son postérieure flottait en lévitation, elle jeta un œil en arrière. Ichigo la soutenait par les bras pour lui éviter toute rencontre avec le sol.
- Ça va ? T'as rien ? quémanda-t-il.
- Hein ? euh non… Je crois seulement que j'ai juste renverser le « cafouet », souffla-t-elle.
- Café… s'exaspéra Ichigo en la redressant. Mais qu'est ce qui te prend de traverser comme ça sans regarder où tu vas ?
- Il y avait Inoue à l'autre bout. Je voulais la saluer, ça fait deux semaines que je ne l'ai pas vu et…
- Hime.
- Oui ! T'es sourd ? T'as besoin que je le répète combien de fois ?
- Tch… ce n'est pas une raison pour foncer tête baissée. Regarde moi ça ! T'en as partout ! s'énerva de plus belle le jeune homme en lui époussetant les épaules.
- Hime de son axe observait la scène dans un premier temps soulagé. Il semblait évident que la petite shinigami n'avait rien. Rattrapée de justesse par…
« Ichi-kun » soupira-t-elle attristé.
En toute logique, la douce se serait empressée de les rejoindre. Mais de là où elle se trouvait, elle ne pouvait entendre clairement leur échange et n'osait encore être trop près d'Ichigo. Le souvenir de leur dernière dispute était encore frais. Comme à son habitude, Ichigo exprimait son mécontentement et …touchait Kuchiki-san ? Hime en écarquilla ses paupières. N'était-il pas retissant au contact physique ? Du moins, n'était-ce pas cela qu'il étalait souvent ? Sans explications rationnelles, le cœur de la jeune fille se mit à bondir durement derrière ses côtes. Ce n'était… rien… Il l'avait simplement rattrapé et lui tendait à présent un mouchoir. Non… Il essuyait le visage de Kuchiki-san délicatement avec… Cette vision avait quelque chose d'intime, la repoussant dos au mur.
« Oh… Kurosaki est très prévenant avec sa petite amie. » se glissa une voix sur le côté.
Orihime, subitement arrachée à son inspiration de la seconde, dévia le regard sur la droite.
« Fukuda-sensei. » reconnut-elle.
- Bonjour Inoue, sourit le bel enseignant.
- Ohayo, souffla-t-elle simplement.
- Eh bien, on dirait que ça ne s'arrange pas.
- Eh ?
- Ta mine, la pointa-t-il du doigt. Cela faits plusieurs jours que je sens une espèce de mélancolie provenant de toi. Est-ce que tout va bien ?
- Oh… Les révisions me fatiguent beaucoup, répondit la beauté auburn en agitant une main.
- Vraiment ? Il n'y a que cela, tu es sûre ? En cours tu es particulièrement pensifs ces temps-ci. Même Fubuki n'arrive a attirer ton attention.
- Je vous assure que tout va bien, mentit la douce avec un sourire se voulant rassurant.
De l'autre côté du couloir, une paire d'iris ambré fixait la scène. Rukia qui peinait avec son mouchoir que lui avait donné Ichigo réalisa que l'attention du jeune homme était concentrée ailleurs. Ça devenait une habitude par les Kamis ! Le fils Kurosaki était déconnecté « H24 » depuis cet échange épineux avec Inoue. Après plusieurs heures d'observation, la petite shinigami avait décelé le malaise de cet idiot. Chaque fois que la douce croisait leur chemin, il boudait. Chaque apparition d'Orihime accompagnait une espèce de léthargie crépitant autour du jeune homme. Pas de doute cette situation l'agaçait et cela même s'il ne le disait pas. Mais aujourd'hui, cette inertie s'était muté en quelque chose se plus passionné. Toujours plongé dans son enquête, Rukia en chercha la cause. Suivant le regard de son imbécile de colocataire provisoire, elle en réalisa la source. Bon sang… comment ne l'avait-elle pas deviné plus tôt ! Fukuda était là. L'air gentil, brossant délicatement sa chevelure sombre et indisciplinée. Avec attention elle comprit un détail qui lui avait échappé jusque là. Ichigo ne laissait paraître tant d'émotion que lorsque ce professeur hors norme s'approchait d'Inoue. Oui, puisque la veille ils s'étaient croisés au détour d'un couloir et le fils d'Isshin ne lui avait même pas accordé un regard. C'était donc la proximité entre ces deux là qui l'agaçait tant ? Mais pourquoi ?
Oscillant un sourcil, elle claqua des doigts pour que la cible de son attention la regarde de nouveau.
- Hey Ichigo ? C'est ce prof qui te gêne ? Ou le fait qu'il arrive à rendre le sourire à Inoue ?
- Eh ? de quoi tu parles ? grogna l'appelé en lui accordant enfin l'attention qu'elle demandait.
- Tu boudes depuis des jours. C'est bien à cause de cette dispute ! Allez avoue, elle te manque, sourit malicieusement Rukia en jouant du coude.
- De quel droit tu fouines dans mes affaires toi ?
- Je ne « fouine » pas, je constate. Pourquoi tu ne vas pas t'excuser ? On parle d'Inoue, c'est évident que si tu lui demandes pardon, elle t'ouvrira les bras. Regarde comme elle est triste. Votre dispute est stupide. Vous vous manquez et ça se voit.
- Mais de quoi je me mêle ! Je te pose des questions sur ton amitié avec Renji moi !
- Non, mais c'est juste qu'elle me manque aussi et cette situation est désespérante. Sois un homme et fais le premier pas ! Ne me dis pas qu'une fois encore je vais devoir te traîner jusqu'à elle ! Fais les choses correctement Ichigo.
- Roh la ferme ! s'exaspéra le fils Kurosaki en dissimulant ses pommettes rosées.
Tiens ? Une réaction peu commune chez Ichigo.
- Bien évidemment que je voulais arranger les choses. Arrête de jouer les entremetteuses. Ça fait déjà un moment que j'avais décidé d'aller lui parler, bougonna le jeune homme en lui montrant son dos.
- Vraiment ? sourit Rukia.
- Je suis à la bourre à cause de tes conneries…
- Ah ? Elle avait vu juste. La petite Kuchiki s'en félicita. Mais le peu d'informations réunies ne suffisaient pas à mettre le doigt sur le fond du problème. Pour cela, elle aurait besoin d'aide extérieure. Heureusement qu'il ne restait qu'une heure de cours avant de rejoindre la clinique.
Six…sept…huit…neuf…
Bon sang, dixième soupir en moins d'une demie heure. Yuki en fronça ses jolis sourcils.
Orihime accoudée à sa table, jouait mollement avec son stylo. Son sublime regard argenté était plongé dans le vague sans aucune indication de ce qui la préoccupait. Pour sa jeune amie, il était évident que le sujet lui tenait à cœur pour la faire soupirer autant. La dernière fois qu'un tel événement s'était produit, la douce n'avait simplement pas eu l'occasion de déjeuner avec le fameux Kurosaki par manque de temps. Mais comme par miracle le jeune homme s'était présenté à la fin du cours pour la ramener chez elle, ce qui lui avait rendue le sourire. Priant pour que la cause d'une telle léthargie soit tout aussi bégnine, la jolie Fubuki se replongea dans son écoute assidue.
Fukuda sensei était attrayant tout de même songea-t-elle intérieurement. Pourquoi la jolie Hime se devait de se torturer pour cette mandarine enflammée ? Bon… certes il était séduisant et plus de la moitié de la gente féminine de la faculté n'aurait pas dit « non ». Cependant, voilà plus d'un an que ces deux là se tournaient autour sans conclusion. Qu'espérait-elle à la fin ? Fukuda-sensei était à sa disposition, n'attendant qu'un simple signe. A sa place elle se serait jeté dessus sans condition. Surtout si l'élue de son cœur venait de faire apparaître la concurrence en la personne de Kuchiki. Elle n'avait pas spécialement d'opinion sur cette brunette, mise à part qu'elle était bien mignonne. Mais effectivement, il n'y avait aucune animosité provenant d'elle à l'encontre d'Orihime. Raaahh cette situation était assommante ! La jeune amie d'Inoue vint même espérer que cet idiot de Kurosaki pointe le bout de son charmant nez à la fin du cours pour…
« Fubuki-san »
« HAI FUKUDA-SENSEI ! »
- Encore dans vos pensées ? s'enquit le professeur.
- Euh… non… J'imaginais… une mandarine épicée…
Les rires résonnèrent dans l'amphi alors que Takeo plissa légèrement les paupières. Son attention plutôt concentré sur la belle aux côtés de la jeune fille qu'il avait arraché à son imaginaire. Le manque de réaction le peina. Mais que pouvait-il faire dans sa position ? Pas grand chose dans la seconde… Mais cela, il comptait bien y remédier.
La fin du cours sonna, laissant les étudiants s'étirer enfin après quelques heures purement studieuses. Orihime le réalisant enfin, rangea ses feuilles blanches. Impossible de se concentrer durant cette dernière heure.
Kurosaki est très prévenant avec sa petite amie…
Cette petite phrase de son sensei, ne cessait de tourbillonner dans sa tête comme une toupie. Ce n'était pas la première fois que la jeune fille se questionnait sur la nature de leur relation. Toutefois, ces derniers jours l'avaient un peu tiquée. Oh pourtant elle ne s'attendait à rien de la part de son roux préféré, mais malgré tout, les bruits de couloirs étaient venus jusqu'à elle. Immergée à présent dans le doute, elle peinait à croiser leurs regards en plus de la dispute qui la séparait dorénavant d'Ichigo. Comment tout avait pu se compliquer en un laps de temps si court ?
Peu importe, il était temps de rentrer et la jeune fille rêvait de son futon. Saluant simplement Yuki d'une main lasse, Orihime s'arma de son sac tout en resserrant son écharpe molletonnée.
Parcourant les derniers mètres la séparant de la porte, elle se figea. Ces émanations ? Oh non !
Sous les appels de Fukuda qu'elle ignora, elle pressa le pas pour se diriger vers la porte principale. Il n'était pas loin ! Elle devait fuir ! Vite !
Mais alors qu'elle pressait ses jambes, une main accrocha son poignet, la stoppant ainsi dan son élan. Mince… Elle n'avait même pas pu atteindre le fond du couloir alors que les étudiants se pressaient déjà vers la porte extérieure.
- Inoue…
- Fukuda-sensei ? reprit la douce d'un sourire forcé.
- Est-ce que tu te sens bien ?
- Euh… oui pourquoi cette question ?
- Tu es pâle et tu n'as pris aucune note pendant le cours. Je commence sérieusement à m'inquiéter. Cela fait plusieurs jours déjà.
- Je vous remercie, mais c'est inutile. Je vous l'aie dit. Le stresse des partiels et je…
- Et si on allait prendre un café ?
- Hein ?
Fukuda sensei était de ces hommes éloquents capable de vous surprendre en alignant juste quelques mots. Cette simple phrase avait désarçonnée la pauvre Hime qui cherchait encore à fuir. En second plan, Yuki venait d'apparaître, un certain petit sourire soulignant ses pommettes. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir de drôle dans cette situation gênante ?
- Je…
- Tu pourras m'expliquer ce qui te stresse tant dans tes examens, non ? Comme quand tu étais en première année.
- C'est que…
L'esprit de la douce s'agitait à la recherche d'une excuse valable pour s'écarter de l'invitation. Non pas que la compagnie de se séduisant professeur était désagréable, mais pour le moment, juste l'envie de se cacher se faisait ressentir. Les instincts d'Orihime lui criaient de se défiler rapidement car la pression ambiante augmentait. Un reiatsu familier était en approche et au passif des derniers jours, la fuite était de rigueur.
« Orihime ? »
Trop tard… Comme quoi, la réflexion avait été bien trop lente.
Vrillant son regard orageux, Hime reconnu la source de son trouble apparaître. Au détour du couloir, Ichigo, en compagnie lointaine de Rukia, observait la scène. Ses paupières écartées, laissant traduire sa surprise ne l'a mit pas plus à l'aise. Ses iris ambré avaient rétrécis et ses traits s'étaient endurcis sous une forme de colère incompréhensible. Sa propre main resserrant frénétiquement la lanière de son sac en était l'exemple le plus flagrant.
- Ichi-kun ? se surprit-elle à lâcher sous la stupeur.
- Kurosaki ? s'étonna également Takeo.
Mais aucune réponse ne vint jusqu'aux lèvres d'Ichigo qui étaient pourtant entrouvertes. La petite shinigami qui l'accompagnait releva sa torpeur sans pour autant en rajouter. La situation confirmait ses soupçons lorsqu'elle réalisa la prise de Fukuda sur le poignet de sa douce amie.
Hime, dans un reflexe ramena ses doigts prisonniers contre elle tout en abaissant le menton dans une honte incertaine. Pourquoi cette condition attisait tant de gêne ?
- Hum… Inoue ? sourit gentiment Rukia. Nous étions sur le point de rentrer, mais Ichigo se demandait si tu n'avais pas envie de rentrer en voiture aujourd'hui.
- Eh ?
- Oui, eh bien, il commence à neiger et il fait plutôt froid alors peut être voudrais-tu rentrer avec nous ?
Hime redressa ses orbes baignés de confusion à l'adresse de son shingami, mais celui-ci resta stoïque. Ne laissant aucun indice sur le fond réel de ses pensées, son mutisme accentua le malaise ambiant.
L'affronter ? Aujourd'hui ?
Le dilemme était de taille. Mais la douce ne trouva malheureusement aucun courage à piocher dans ses réserves. Puis… une certaine rancœur manœuvrait encore son esprit bien éprouvé.
- C'est très gentil à vous deux, mais j'étais sur le point de partir avec Fukuda-sensei. Nous avions prévu d'aller prendre un café en ville pour discuter de mes révisions, peina-t-elle dans un discours saccadé.
- Vraiment… ah c'est dommage, s'attrista la petite sœur de Byakuya.
- On y va Rukia, énonça simplement Ichigo qui tournait déjà les talons.
Sans l'ombre d'un sentiment dans ses iris, Hime laissa une fois de plus ses épaules s'affaisser sous le regard d'un Fukuda ébranlé. Le vent semblait changer de direction une fois encore…
Rukia qui suivait à présent Ichigo laissa ses traits se ponctuer dans une mimique à la fois déçue et colérique. Quelle tête de mule, ce n'était certainement pas la bonne attitude. Son enquête devait s'approfondir. Heureusement, il était temps de rentrer à la clinique.
Aaaaahhh… Cette paperasse. Cela faisait plusieurs années qu'Isshin vivait parmi les humains et ces mondanités administratives lui apparaissait toujours aussi barbantes. Même un simple vaccin demandait un rapport détaillé dans un carnet de santé. Remarque, le temps où il se trouvait encore en situation de capitaine, les colonnes de papiers décoraient son bureau…
Soupirant une nouvelle fois, il s'enquit à sa tâche en faisant gratter son stylo une nouvelle fois. Mais lorsqu'une porte s'ouvrit, il fut une nouvelle fois interrompue. Tournant sur sa chaise, il reconnu aisément la petite Rukia-chan qui avait élu domicile ici depuis quelques semaines.
- Rukia-chan ?
- Bonjour, sourit-elle gentiment.
- Vous venez de rentrez ? Ah je n'ai pas vu l'heure passer ! Yuzu doit déjà être en cuisine, je me dépêche !
- Oh Kurosaki-san… je ne viens pas pour ça, le coupa Rukia dans sa tirade.
- Ah ?
- Non… je… humm…
- Quoi Ichigo fait encore la tête ? s'amusa Isshin sous l'air stupéfait de la petite kuchiki.
- Eto…
- Je connais mon fils par cœur, lança promptement Isshin en se grattant le menton. Voilà deux semaines qu'il baigne la clinique de son reiatsu crépitant. Ça en devient agaçant… Tiens maintenant que j'y pense que, cela correspond au soir où il est rentré plus tôt que d'habitude. Un mercredi de mémoire. De plus il n'est pas allé chercher Orihime-chan à la sortie du travail… Hum… Ils ne se seraient pas disputé ces deux là ?
- OH ! se surprit la petite sœur de Byakuya les yeux en soucoupe. Vous êtes fort !
- C'était donc ça, sourit le médecin satisfait. Je me disais bien aussi qu'Orihime-chan n'avait pas passer la porte de la clinique depuis un petit moment.
Malgré son air décontracté, le père Kurosaki laissa son regard s'obscurcir. La petite shinigami n'était pas habituer à un tel spectacle. Le grand Isshin exposait un visage traduisant une certaine inquiétude, voilà qui n'était pas coutume. Les iris en point d'interrogation, elle approcha de quelques pas.
- Vous aviez devinez qu'Ichigo était mal à cause d'Inoue… Mais si vous le saviez, pourquoi n'êtes vous pas allez lui parler.
- Mon fils est une tête de mule. Cela fait plus d'un an qu'il tourne autour d'Orihime-chan sans rien tenter.
- Il est… amoureux d'Inoue… souffla Rukia la tête penchée.
- Cela t'étonnes ? lui sourit le patriarche.
- Non pas vraiment à vrai dire, s'amusa la petite Kuchiki. Depuis quelques années je soupçonnais déjà qu'il lui portait un intérêt particulier. Cela m'attriste de le voir réagir aussi mal par rapport à elle, s'assombrit-elle.
- Oh ne fais pas cette tête Rukia-chan, se voulut rassurant le paternel. Ce n'est qu'une passade. Lorsque se sont nos sentiments qui parlent, on a vite tendance à être maladroit. Ichigo n'échappe pas à la règle. Ce n'est pas la première fois qu'ils se font querelles ces deux là. Ça va forcément s'arranger.
- Pas la première fois vous dites ?
- Non. J'ai déjà vu mon fils rentrer dans une colère noir parce qu'Orihime-chan s'était rapproché d'un autre garçon. L'un de ses professeurs si j'ai bonne mémoire.
- Fukuda-sensei ? J'ai vu en effet Ichigo perdre contenance face à lui. Il s'est passé quelque chose ?
- Je n'ai pas le détail. Je pense simplement que le fait que cet homme lui tourne autour a fait réalisé à mon idiot de fils que son affection pour Orihime-chan allait au delà de la simple amitié.
- Je ne sais pas non plus ce qui s'est passé, mais on ne peut pas rester comme ça ! s'écria subitement Rukia.
- Eh ?
- Ces deux là sont attirés l'un par l'autres et pourtant Ichigo réagit comme un enfant ! C'est ridicule !
- Rukia-chan… Si je peux me permettre de te donner un conseil, c'est de ne pas te mouiller. Laisse-les régler leur problème. Connaissant Orihime-chan et Ichigo cette situation de malaise ne durera pas infiniment…
- Non ! Vous ne comprenez pas ! s'excita la petite shinigami. Ichigo a prononcé des paroles qu'il regrette mais Inoue ne le laisse pas approcher tellement elle a été blessé ! Si personne ne fait rien, ils vont s'éloigner !
- Rukia-chan, je continue à penser que tu devrais rester en retrait.
- Inoue se rapproche de Fukuda-sensei de jour en jour. Si jamais il devient de plus en plus entreprenant ?! Ichigo aura perdu l'avantage ! Non non ! Ce n'est pas acceptable !
Enflammé par la passion de ses propres paroles, Rukia exprimait une énergie naissante. Le père Kurosaki en fut tout abasourdi. Elle qui était entré la peine au cœur. Toutefois, cette volonté ne le rassurait en rien…
De son côté, la jolie brune réfléchissait à toute hâte. Ces deux amis, plus idiots l'un que l'autre, se tournaient le dos à cause d'un malentendu stupide. Il lui avait fallut plusieurs jours pour elle même réaliser le trouble qui rongeait son ami. Comment réunir ces deux aveugles ?
- Rukia-chan, je pense que tu t'emballes, ralentie, sourit gentiment Isshin.
- Il faut qu'ils se parlent… Mais san sans pour autant qu'ils n'abordent le sujet qui fâche… Humm… Non une autre raison doit les réunir… Mais quel prétexte pourrait faire l'affaire, réfléchit-elle à toute hâte et ignorant Isshin.
- Rukia-chan…
- Un motif… un motif…
- Rukia-chan…
Plongée dans son questionnement, Rukia faisait jongler son regard dans toute la pièce en quête d'inspiration. Les appels d'Isshin résonnaient en fond, mais elle se contenta de les mettre de côté, bien trop absorbé par sa recherche active de solution. Jusqu'à ce que son regard voilé accroche un élément de la pièce. Simplement suspendu au mur, un calendrier barré de rouge à certaines dates, était en exposition. Les globes de la petite brune s'écarquillèrent à la seconde de cette rencontre visuelle. Voilà la raison idéale !
- Merci Kurosaki-san ! Je vous laisse, j'ai une course à faire ! s'empressa-t-elle en quittant la pièce.
- Oi ! Attends Rukia-cha….
Mais trop tard… La porte venait de claquer sous l'impulsion de la petite shinigami. Encore en pose, Isshin laissa un soupir s'échapper de ses lèvres grandes ouvertes.
Quelque chose lui disait que les prochains jours allaient être mouvementés.
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis ce fameux entretien entre Isshin et Rukia, bien que ni Ichigo ni Orihime n'en avaient conscience.
Hime pour sa part s'était simplement renfermée depuis plusieurs jours. Suite à ses multiples rendez-vous avec Fukuda-sensei, presque aucun souvenir n'en découlait. Juste quelques bribes de conversations comme « Que comptes-tu faire une fois que tu auras obtenu ton diplôme ? » ou encore « Un voyage à l'étranger ne te tentes pas ? ». Takeo avait délibérément évité le sujet « Kurosaki » d'une part car la douce affichait une mine attristée et également parce qu'il ne souhait vraiment pas l'aborder.
En soit, le jeune professeur n'enviait strictement rien à la coqueluche de l'université. Après tout, lui même avait une sacré côte de popularité, parfois agaçante il devait bien l'avouer. Cet étudiant à la crinière enflammée lui inspirait même un certain respect et loin de lui l'envie de lui chercher querelle. Pour être honnête il se reconnaissait en lui sur certain domaine… Notamment un en particulier.… Evidement, ce détail n'avait pas échappé à Fukuda. Il était évident que cette surprotection qu'il exprimait auprès de la belle Inoue n'était pas le fruit que d'une simple amitié. Mais loin de lui l'envie de le mettre en avant.
Orihime quant à elle devenait de plus en plus prompt au silence. Trait de caractère lui ressemblant peu et attisant l'inquiétude de Yuki. Malgré ses tentatives, la douce ne parvint à calmer cette anxiété de sa jeune amie. Aujourd'hui, sa compagne n'était pas venue pour faute d'un devoir en retard et d'une panne de réveille carabiné. Hime se retrouvait donc seule dans le couloir en direction de son cours magistrale du matin. L'absence de Fubuki éveillait un peu plus la triste situation dans laquelle se trouvait la beauté auburn. Comme si le temps n'épongeait rien de sa lassitude mais la rendait plus vive.
La journée avait commencée dans le doute et jeter un dernier regard en contre bas ne fit que conforter ce sentiment de malaise. Par les Kami… pourquoi l'avait-elle prit ? Non… Pourquoi s'était-elle arrêtée dans cette librairie aux couleurs rougeoyantes et décorées d'angelots blondinets ? Aucune idée.. Sûrement une pulsion qui l'avait poussée à se mettre aux fournots la veille. Stupide… stupide ! Qu'elle idée, ce n'était pas le moment, ni même la bonne initiative.
« Inoue ? » résonna une voix familière.
« EH ! » sursauta celle-ci.
- Encore dans tes pensées, sourit Fukuda.
- Oh sensei, je vais finir par faire une crise cardiaque tant vous apparaissez de façon si soudaine.
- C'est plutôt toi qui es trop rêveuse, s'amusa l'enseignant.
- Ne dite pas ça, je me sens gênée maintenant.
- Ah ah ! Tiens ? s'étonna Takeo. C'est quoi ce sac ?
De petites fourmis se mirent à faire frétiller l'estomac de la douce.
- Euh… rien rien d'important, tenta-t-elle en dissimulant maladroitement le sac.
- Rien vraiment ? Alors que nous sommes le 14 février ?
- Eh ? Ça n'a aucun rapport je vous assure !
- Vraiment ? Permets-moi d'en douter…
- Fukuda-sensei… Cette conversation devient vraiment gênante.
- Ne t'enflamme pas Inoue, je trouve ça très bien que ton cœur se soit esprit de quelqu'un.
- Fukuda-sensei.. . supplia la douce, les joues enflammées. Je vous en pris, cessez de parler de ça. Je vous assure qu'il n'y a aucun lien entre la saint valentin et ce sac.
- Et tu ne comptes pas profiter de cette journée pour te déclarer à Kurosaki ?
Etait-ce Orihime ou le temps venait de se stopper ?
- Que dites-vous ?
- Tiens, ça me fait penser que je l'ai vu arriver tout à l'heure avec Kuchiki. Tu ne les as pas encore salué ?
- Non… s'affaissa la belle en souvenir de leurs échanges encore froid. Mais pourquoi me parlez-vous de déclaration ? Il n'y a strictement rien entre Ichi-kun et moi. Je vous l'ai déjà dit, nous sommes amis.
- Peut être pour lui… Mais en ce qui te concerne, il me semble évident que tu l'affectionnes tout particulièrement.
- Je… Enfin…
- Toutefois… s'engagea Takeo d'un ton plus sérieux…
- Hum ?
- Si jamais cet idiot laisse passer sa chance…
- Sa chance ? releva la douce
- Je prendrais la place avec plaisir… Du moins si tu m'y autorises, sourit l'enseignant, une certaine lueur dans le regard.
- Fukuda-sensei ?
- Je dis juste que… Inoue, ne passe pas ta vie à attendre quelqu'un qui ne partage pas tes sentiments. Si jamais ce que tu ressens n'est pas réciproque, n'hésite pas à me laisser recueillir tes larmes, enchaîna le professeur en caressant affectueusement la tête auburn.
Sans réelle raison, Hime eut le sentiment qu'une barrière s'était brisée par cette touche. Son sensei affichait un air de détermination qu'elle ne lui connaissait pas. Cette sensation fit palpiter son cœur comme un petit oiseau affolé. Quel était ce regard ? Pourquoi tant de compassion et de détresse en émanait alors qu'il se voulait rassurant. Le doute se mit à ravager la douce qui perdait un peu plus contenance alors que son professeur et ami lui indiquaient clairement ses intentions. La lèvre inférieure coincée entre ses dents la rappela tout de même à la réalité. Fukuda venait de lui exposer son dos et s'en allait tranquillement tout en la saluant d'une main. La stupeur frappait Hime qui ne voyait plus que son ombre à présent.
Les paroles de Takéo résonnant encore dans son esprit, elle fit deux pas en arrière tout en ajustant son regard sur son petit sac.
« Se déclarer à Ichi-kun… » répéta-t-elle dans le vague.
La réflexion était difficile à cet instant. Le cœur dilapidé en plusieurs morceaux, Hime peinait à les rassembler. C'était un coup de tête qui l'avait poussé à faire le contenu. Pourtant… l'envie était bien là. Durant toute ces années à ses côtés, l'idée l'avait effleuré mais jamais la belle n'avait osé. Expliquer ce qui l'avait décidé alors qu'ils étaient fâchés ?
« Je suis désespérante… » s'admonesta-t-elle une main sur le front. « Qu'est-ce qui me prend ? Je sais qu'il aime le chocolat, alors je pensais que peut être cela nous permettrait de nous réconcilier… Quelle idée, le jour de la Saint Valentin… Orihime ça ne tourne pas rond dans ta tête. »
Une vibration soudaine sortit la belle de ses pensées négative. Plongeant la main dans sa poche, l'image de Yuki se dessinait. Peut être venait-elle aux nouvelles. Hime s'était habitué à son harcèlement depuis quelques temps. Presque soupirante elle laissa le sms s'afficher et qu'elle ne fut sa surprise en lisant le nom qui s'était affiché…
« Ichi-kun ? »
« Retrouve-moi à 15h40 dans le parc derrière l'université. Je dois te parler. »
Les iris argentés s'illuminèrent de curiosité. Quel coup du sort intéressant ! Au moment où ses pensées se tournait vers lui. C'était enfin sa chance. Oserait-elle ?
Prenant son courage à deux mains, elle enchaîna ses deux pouces sur le clavier tactile.
« J'espères que tu vas bien. J'y serais… A tout à l'heure. »
Les rougeurs de la belle s'enflammèrent sur ses pommettes, son cœur palpitant en fond sonore. Ils s'étaient retrouvés si souvent rien que tout les deux. Mais jamais rien n'avait indiqué à la douce qu'elle pouvait se lancer. Peut être que les paroles électrisantes de Fukuda lui avaient insufflé suffisamment de courage pour tenter sa chance. Ce n'était peut être pas une mauvaise idée de ramener son petit sac après tout ?
Le risque était prit, le rendez-vous dans quelques heures. Elle savait qu'elle commencerait par de plates excuses pour enfin se déclarer. Peut être cela signerait la fin de leur amitié, mais Fukuda-sensei avait raison.
Elle ne pouvait passer sa vie à attendre…
C'est donc l'âme déterminée, qu'elle prit le chemin de son cours magistrale. Pourtant, elle ne releva aucunement qu'une personne l'épiait discrètement dans l'ombre. Un certain téléphone dans la main, Rukia observait son ami de dos. Ses épaules étaient un peu plus redressées, son regard moins orageux. Oui… Elle avait bien fait. Maintenant, il était de temps de s'occuper d'Ichigo !
« À 16h ? T'es chié toi ! Je termine à 15h aujourd'hui ! Je voulais rentrer le plus tôt possible pour réviser ! »
Les sourcils bruns de la petite shinigami tiquèrent presque à la verticale ! Quel ingrat ! C'était bien la peine qu'elle se donne tout ce de mal !
- Ne fais pas ta tête de mule ! s'irrita-t-elle l'œil dégrossi par une colère implicite.
- Je ne fais pas ma « tête de mule », répondit Ichigo en se grattant l'oreille. J'ai mes partiels dans peu de temps et dernièrement j'ai pris du retard !
- C'est parce que « dernièrement » tu as l'esprit trop préoccupé ! souligna la petite Kuchiki.
- Rien à voir !
- Et en plus, trop fière pour l'admettre ? Bref ! Je te dis d'être là 16h et c'est tout !
- Qu'est-ce que tu manigances encore ? Je n'aime pas quand tu ne me donnes pas le détail, je trouve ça louche.
- Je ne manigance rien, je fais une bonne action et pour se faire, j'ai absolument besoin que tu viennes. C'est tout.
- Hein ?
Quelle journée de merde ! Sérieusement, la saint valentin était un supplice pour Ichigo depuis un an, mais avec Rukia dans les pattes, cela devenait infernal. Bien évidemment la raison était autre que les révisions. Fuir la faculté un 14 février était obligatoire pour le bien de ses nerfs. Toutes les étudiantes se passaient le mot. Oui, le bruit courait que le jeune Kurosaki aimait le chocolat, mais étrangement, une certaine aversion envers la gourmandise naissait facilement aujourd'hui. L'année dernière, il avait cessé de compter après la 27ème boite. Depuis ce matin, il n'avait arrêté de s'esquiver et franchement ce « cache cache » devenait horripilant ! Venait même l'espoir d'entendre l'alerte de son badge le priant d'aller briser du masque. Mais comme si le hasard avait bien choisit son moment, celui-ci s'était contenté de rester silencieux. Quelle poisse… Les hollow fêtaient aussi la saint valentin ? Ou était-ce leur jour de congé ? Quoi qu'il en soit, il lui tardait de quitter les lieux au plus vite avant de se noyer dans un tsunami de chocolat et de petits coeurs !
- Tiens au passage ! Merci, je n'en ai plus besoin, lança Rukia en lui rendant son mobile.
- Urahara ne pouvait pas te filer un téléphone sérieusement ? Ou rajouter la fonction sur ton Soul manager ?
- Je n'ai pas eu le temps de le lui demander, puis de toute façon c'est plus pratique d'utiliser le tien.
- Dis simplement que tu n'y as pas pensé…
La petite brune marmonna un juron qu'Ichigo eut du mal à percevoir tant la tonalité était basse. De toute façon, il devait être cité dans un dialecte qui ne lui était pas accessible…
- Bref… ne sois pas en retard ! s'enquit-elle la mine durcie.
- Ça ne va pas être difficile, étant donné que je termine une heure plus tôt et que tu comptes me faire poireauter !
- Cesse d'être si contrariant… Franchement, depuis que tu es en froid avec Inoue, tu es encore plus irascible ! On dirait une jeune fille indisposée…
- Quoi ! s'indigna le fils Kurosaki les oreilles fumantes. Ne me compare pas a… Oh putain, laisse tomber, on se retrouve tout à l'heure. Je patienterai à la bibliothèque. Il y a plutôt intérêt à ce que se soit important !
- Ça vaut le coup, crois moi, lui sourit la petite Kuchiki de toute ses dents.
- Mouais…
« Kurosaki-sempai ! » « Oh il est là ! Kurosaki-san ! » « Attends Kurosaki-san ! Je voudrais te parler ! » « Kurosaki ! » « KUROSAKI-SAAAANNNNN »
Vrillant du regard, les iris indigo de la petite sœur de Byakuya s'illuminèrent. Une masse impressionnante de couettes, de boucles et pommettes rosées venait de faire son apparition. Il était difficile de les compter, tant les jeunes étudiantes incluant première et deuxième années se mélangeait. Un rictus amusé habilla rapidement les traits de la petite shinigami alors que le front d'Ichigo perlait rapidement de sueurs froides.
- Ah… On dirait que tes admiratrices t'on retrouvés…
- Eh merde ! s'écria le jeune homme estomaquer et cherchant une issue.
- A tout à l'heure Ichigo, s'amusa Rukia. Psst, les filles il est passé par là bas, s'enquit la petite shinigami en pointant du doigt la bonne direction.
- SOIS MAUDITE ! rugit la cible en disparaissant derrière un couloir.
Rukia se contenta de le saluer d'une main alors qu'elle s'éloignait déjà. Fine stratège, elle se félicitait. Son plan se déroulait comme prévue et en plus d'être une bonne action, le scoop serait de taille ! La brunette imaginait déjà les sauts de lapin de Rangiku. Mais par dessus tout, enfin une conclusion heureuse. Oui… Ça ne pouvait que bien se passer. Inclinant le menton sur sa montre alors que le troupeau en furie en recherche de Kurosaki lui passait sous le nez, elle réalisa vite que le temps passait bien vite. Il était temps de faire sa dernière course pour mettre en avant la dernière étape du plan. Ça tombait bien, la boutique en face faisait pas mal de promotions pour la Saint Valentin. Prendrait-elle le temps d'acheter une paire d'ailes ?
15h10…
Juste 10 minutes depuis la sonnerie… Entre les sauts, les sprints et les esquives Ichigo rêvait d'obtenir le pouvoir d'invisibilité… Alors qu'il tentait une énième fois d'échapper à ses poursuivantes, le fils Kurosaki peinait à se dissimuler derrière un chêne dénudé. Heureusement qu'il avait eu l'idée de camoufler sa crinière sous une capuche. Ne pas oublier de remercier Yuzu pour avoir insisté lors de l'achat de son manteau d'hiver. Lorsque les dernières jeunes « valentines » s'éloignèrent, lassées de le chercher, il put enfin respirer. Mais se fut principalement un soupir agacé qui s'extirpa de sa bouche grande ouverte.
« Putain… Je dois tenir encore une demie heure dehors… Pourquoi as-t-il fallut que j'en croise autant à la bibliothèque ? Fais froid… ça craint… Satanée Rukia tu me le payeras ! »
Fatigué par la course poursuite, Ichigo se permit de s'accroupir. Ses jambes ne tenaient plus à force de fuir depuis son arrivée. Par les Kami, les étudiantes étaient bien plus effarouchées que les lycéennes. Du temps de Daichi, un simple froncement de sourcils était amplement suffisant pour écarter les gêneuses… Mais ici c'était peine perdue… A croire même que son regard ambré accentuait les phéromones de ces dames… quelle plaie. Un deuxième soupir plus court le fit légèrement arquer le dos.
Que mijotait Rukia pour l'inciter à prolonger son calvaire ? La raison avait plutôt intérêt d'être valable, sans ça, la petite naine entendrait parler de lui. Scannant son environnement, histoire de passer le temps, le jeune shinigami se perdit dans ses pensées. Un trouble familier vint lui chatouiller les tympans et à cette arrivée s'accompagnait une mine penaude. Sans en prendre conscience, il sortit son téléphone de sa poche. Comme hypnotisé par l'écran, les iris d'Ichigo s'assombrirent à quelques souvenirs récents qui lui crispaient les membres. Pourquoi cette situation s'était installée ? Pourquoi réagissait-il aussi mal ?
« Hime… » souffla-t-il simplement.
Pourquoi ? Pfff question stupide, il le savait très bien. Depuis un an… Il en était parfaitement conscient…
A son entrée en faculté, Ichigo s'était retrouvé en la seule compagnie d'Inoue… « Inoue » qui s'était transformé en « Orihime », puis en « Hime »… Un rapprochement qui s'était opéré si naturellement qu'il peinait à se souvenir de l'époque où il prononçait simplement son nom de famille. Mais en plus d'entrer dans un cycle supérieur d'études, aujourd'hui une partie de lui avait prit en maturité. Oh, bien évidemment, il eut du mal à l'admettre. Tout s'était goupillé sans qu'il ne le comprenne réellement. Certains indices, comme une accélération cardiaque ou encore une envie inexplicable de se trouver à ses côtés. Multiplier leurs sorties, le nombre d'allusions salaces de son géniteur, le fait simple qu'il ne supportait l'idée de la voir pleurer... Comme le jour anniversaire de la mort de son frère où il l'avait retrouvé sous une pluie de larmes brillantes. Une image qui lui avait écartelé les entrailles et poussé à la réconforter dans la chaleur de ses bras. Non… Cela était même bien plus vieux et bien plus inconscient… Peut être que cela avait toujours été ainsi sans qu'il ne le réalise ? Ichigo ignorait exactement quand cela avait commencé, c'était là tout simplement.
Ce fut Chad qui lui dévoila clairement la source de son « problème ». Lors d'une visite l'année passé, le géant avait annoncé clairement (comme à son habitude) qu'il approuvait clairement leur relation. Imaginez la tête de notre rouquin devenu si rouge qu'il concurrençait aisément un coquelicot. De son pouce levé, son meilleur ami avait simplement donné ses encouragements dans l'entreprise du shinigami suppléant. Ichigo fit mine de ne pas comprendre ce qui amusa Yasutora qui lui avait frappé amicalement l'épaule.
« Si tu tiens tant à elle, ne la laisse pas filer. Ça fait tellement longtemps, que je me demandais quand est-ce que tu allais l'assumer pleinement. » avait-il dit simplement d'un sourire en coin.
Sa mine renfrognée de l'époque annonçait clairement la véracité des propos du mexicain. Oui, Ichigo le savait mais s'était contenté de rester en retrait. Comment annoncer à une amie de longue date que la nature de nos sentiments pouvait évoluer ainsi ? N'allait-il pas l'effrayer ? Ne risquait-il pas de la perdre définitivement ? Cela, il ne pouvait se le permettre tant la douleur de ce rejet était redoutée par le jeune homme. Sur ces interrogations, il avait préféré garder secret ses réelles intentions. Privilégient ainsi leur lien unique et imposant sa protection à sa belle inconsciente de ce qui le rongeait intérieurement. Mais depuis cette dispute idiote… Roh oui ce qu'elle était idiote ! Par les Kamis quel abruti ! Comment avait-il pu être aussi cru. Non pas que la délicatesse était de ses plus grandes qualités mais Orihime n'agissait-elle pas comme un calment habituellement ? Pour cette fois l'effet était inversé. La douce Hime avait agit entant que détonateur de la bombe qu'il enfermait difficilement.
Et ces conneries d'histoire de chocolats de Saint Valentin… La pensée le fit rougir et le poussa même à se recroqueviller sur lui même tout en laissant juste ses iris ambré en vue. Orihime lui offrant une boite de chocolats ?… Les palpitations de son cœur endurant le firent vite réaliser qu'il aurait adoré cela. Même si la belle avait cuisiner elle même ! Au risque de faire une intoxication alimentaire ! Rien à foutre ! Il aurait tant préféré cela aux centaines d'idiotes qui criaient son nom dans les couloirs. Non pire… Ce n'était pas de la préférence, c'était de l'envie… Putain… Quel con… Imaginer qu'un grand gaillard grincheux comme Kurosaki espérait qu'on lui offre une boite de choco aux cœurs fondants, voilà qui était bien étrange.
« Tu te ramollis Ichigo… » pensa-t-il à haute voix. « Jamais je n'aurais penser être capable de me prendre autant la tête pour… pour une fille… »
De toute évidence, cette année encore, il rentrerait bredouille.
Suffisamment agacé par ses pensées, il se redressa jetant un dernier œil à sa montre. 15h20…Pfff… Il serait en avance, la belle affaire. Mieux valait patienter sur le lieu de rendez-vous, de toute façon il n'avait pas mieux à faire. Puis le froid commençait à congeler ses articulations. Aux dernières nouvelles, il ne s'appelait pas Mr Hitsugaya Toshiro !
Les minutes passèrent longuement alors qu'il arrivait déjà sur les lieux. Seulement 15h30… Les mains dans les poches, ses mains se crispèrent soudainement. Putain… C'était une blague ?
Une silhouette familière s'était dessinée au loin. Petite, chétive, brune… Maintenant un sac en forme de cœur. C'était quoi encore ce manège ? Serrant les dents, il s'en frappa le front. S'était pourtant évident que cette naine préparait quelque chose dans son dos. La question était quoi puis surtout, pourquoi avait-elle 30 minutes d'avance ?
« T'es déjà là ? C'était bien la peine de me dire d'être là à 16h00 pile ! » grogna-t-il dans le dos de sa camarade.
Le sursaut de Rukia le fit reculer de deux pas. Claquant des talons par agacement la petite shinigami lui offrit une mine à la fois décontenancée mais surtout extrêmement agacée. Ceci fit plisser les paupières du jeune homme qui ne comprenait toujours pas le stratagème.
- Mais qu'est-ce que tu fais déjà là ?! le pointa-t-elle d'un doigt crispé.
- Hein ? qu'est-ce que ça peut faire que je sois en avance ? Puis pour infos je t'avais dit que je terminais à 15h00. Comment ça se fait en plus que tu sois là si tôt ?
- Espèce d'imbécile ! s'envenima Rukia. Ne reste pas là et reviens à l'heure, tu vas tout faire rater !
- Quoi ? Rater quoi ?! Je ne vais pas faire demi tour pour revenir dans 15minutes ! Puis pourquoi t'es aussi agité ? Et c'est quoi ce sac ? s'irrita Ichigo.
- Tu le saura en temps voulu, mais va-t'en et ne reviens qu'à 16h00 comme convenu ! s'excita la petite Kuchiki, une sueur froide sur la tempe.
- Mais pourquoi tu t'agites comme ça ?
- JE TE DIS DE DÉGAGER ICHIGO !
« AH AH ! ATTENTION ! »
Les deux camarades vrillèrent le regard d'un même mouvement. Rukia ne vit qu'une masse sombre foncer droit sur eux à une vitesse fulgurante. Le temps se stoppa alors qu'elle perçu un bras l'englober pour éviter le choc. Mais alors qu'elle assimilait enfin qu'un cycliste venait de les frôler, manquant de peu l'impacte, ses pieds s'entrechoquèrent avec ceux d'Ichigo. En l'espace d'une seconde, le sol dur et froid percuta le dos du fils Kurosaki sous une plainte bruyante de la petite Kuchiki.
Sonnés, les deux mirent au moins une minute avant toute réaction. Alors qu'ils peinaient tout deux à reprendre leur souffle qui avait été coupé, la jeune shinigami rouvrit les paupières. Sur le point d'incendier cet idiot, ses paroles restèrent néanmoins coincées. Ichigo était figé, le regard exorbité et l'auscultant avec hébétude. Lorsqu'elle réalisa que son propre corps ne touchait pas le sol, Rukia fut frappée par la même torpeur. Leurs visages à quelques centimètres, la réalité la fit vite vaciller. C'était une position plus qu'indécente !
« Vous avez vu ? C'est pas Kurosaki-san et Kuchiki-san ? »
« Quand même, ils pourraient faire ça dans un coin plus tranquille et à l'abris des regards… »
« Ohh ce que c'est gênant… »
« Hey regarde ! Ce sont des chocolats de Saint Valentin sur le sol ! Kuchiki a dû lui offrir pour la fête des amoureux ! »
« Ouais enfin, ils étaient pas obligés de se sauter dessus comme ça dans le parc universitaire quand même ! »
… Et surtout à la vue de tous…
Ichigo désarçonné n'arrivait à bouger le moindre muscle. Trop stupéfait pour croire qu'une telle chose était en train de se produire. Rukia le chevauchait suite à une chute… Mais la position était plus que désarmante ! En soit, il n'y aurait pas fait attention mais là… Merde ! Ils étaient complètement encerclés par les étudiants du parc ! De toute évidence la petite Kuchiki était tout aussi abasourdie puisqu'elle ne parvenait à se dégager.
Agrippant ses épaules, il la redressa complètement dans un grognement traduisant à la fois sa honte et son agacement grandissant. Enfin droite, Rukia réalisa sauta sur ses pieds pour se relever rapidement. Mais alors qu'Ichigo suivait le mouvement, ses membres se raidirent lorsqu'il redressa le menton.
Ne comprenant cette réaction, Rukia encore gêné voulut le presser par l'épaule mais ces gestes se glacèrent quand elle suivit son regard.
« Hime… » expira Ichigo désorienté.
Rukia ne put même émettre le moindre au son.
Emmitouflée dans une écharpe épaisse, on ne pouvait entrapercevoir qu'une paire d'orbes rutilants d'argent. Les larmes perlaient le longs de ses joues et s'écoulaient jusqu'à mourir sur la laine pastel. Ses genoux grelottants, peinaient à la maintenir debout et ses épaules s'arrondissaient. Elle savait qu'elle n'avait rien à espérer mais… Mais… Juste le temps de quelques heures, elle avait eu pourtant le courage… Le courage de lui avouer.
Mais cette bravoure venait de s'effriter. La douce percevait les miettes de son cœur s'éparpiller comme du verre brisé. Les bras ramenés en croix, Orihime laissa un geignement plaintif trahir les apparences. En état de détresse, elle ne parvenait à bouger le moindre centimètre de son être affligé.
Il était là, l'œil agar, quelques secondes plus tôt, il maintenait Kuchiki-san contre lui. Jetant un œil distrait sur le sol, elle reconnu une boite de chocolats éparpillé. Croisant une dernière fois le regard d'Ichigo, la douce perçut une lame pourfendre de qui restait d'elle.
« O…Ori…Hime.. Hime ! » laissa échapper Ichigo.
Rukia quant à elle ne pouvait aligner le moindre mot tant la confusion s'emparait de sa lucidité. Maligne, elle comprenait aisément ce qui se déroulait. Pourtant, elle restait incapable d'entamer la moindre réaction tant la peur d'aggraver les choses la glaçait.
Ichigo ne percevait que l'écho des battements de son propre cœur. Perdu dans son embrouillement, le jeune homme n'osait faire le moindre mouvement. Comme si le moindre souffle engendrerait la fuite de sa belle qui tremblait à sa vue. Cette vision craquelait la fierté du shinigami.
Fébrilement, il leva une main en sa direction, cherchant une moindre lueur de reconnaissance dans son regard embué. Mais seul la déception et la tristesse transpiraient de cet échange pénible. Alors qu'il tendait ses doigts crispé vers elle, la douce, n'eut qu'un mouvement de recule en agitant la tête de façon négative.
« Orihime ! » s'écria-t-il en percevant Hime s'agiter.
Mais Orihime recula encore d'un pas, puis d'un autre. Secouant encore la tête comme si elle refusait d'approcher, Ichigo tendit une main encore plus chancelante.
« Orihime ! »
Sur ce dernier cri, Hime perçut un courant électrique parcourir son échine. Exorbitant ses iris larmoyant, elle tourna les talons.
« Non attends ! Hime ! »
Mais l'appelée fit claquer ses talons pour mieux fuir sous les appels de celui qui venait de piétiner ses sentiments. Les pas d'Orihime raisonnaient dans l'air au point de perdre Ichigo dans la torpeur.
