Je revêtis mon long blouson bleu. Un coup d'œil à mon miroir m'indiqua que la jeune fille, qui bientôt allait prendre le Poudlard express, était bien moi. Moi ? C'était la chose la plus banale au monde à mes yeux. Une taille moyenne, des cheveux lisses d'une couleur hésitant entre le blond et le châtain, des yeux marrons et une poitrine moyenne. Bref, rien qui ne faisait de ce « moi » une personne extraordinaire.

J'empoignai mes bagages et sortit dehors. Je montai dans le bus, qui attendait patiemment devant ma maison, me préparant à la vitesse surprenante de cet engin. Bientôt, le Magicobus démarra, me faisant basculer régulièrement de gauche à droite. Ce mouvement me berça et je m'endormis rapidement. Un brusque freinage me réveilla en sursaut. Une voix grinçante m'indiqua alors le lieu.

« Gare King Cross' »

Descendant rapidement de cet engin, je restai un moment sur le seuil de la gare, surprise par la pluie diluvienne qui me tombait dessus.

Le charmant temps de l'Angleterre, un régal…

J'arrivai en courant entre les quais 8 et 9, trempée jusqu'aux os. Ne faisant absolument pas attention aux moldus, je m'avançai en courant droit sur le mur. Je fermai les yeux pour mieux savourer cette sensation. Parce que, même après cinq ans à vivre comme une sorcière, je trouvais toujours la magie formidable. Avant mes onze ans, ce concept était impossible à l'enfant rationnelle que j'étais. Mais plus je grandissais, plus je découvrais le monde sorcier, plus je me suis mis à rêver.

« Mary ! »

Cette voix me tira de mes pensées. Une jeune fille aux longs cheveux ondulés me faisait de grands signes. Un sourire éclaira mon visage. J'accouru vers elle. Mais pas trop vite, parce que le sport et moi, ça fait vingt-sept… Je lui ouvris mes bras et Alice vint s'y engouffrer. Mon amie, perfide, entreprit soudain de me faire des chatouilles. Un éclat de rire m'échappa et je me mis à me tortiller dans l'espoir d'éviter cette torture infâme. Un long sifflement nous fit sursauter. Riant de notre propre peur, nous nous engouffrâmes dans le train.

Alors que nous nous apprêtions à entrer dans un compartiment vide, je tombai. Furieuse, et sure que l'on m'avait poussée, je me relevai… Pour tomber nez-à-nez avec Dante Flitz, un Poufsouffle exécrable et incroyablement pervers.

« Alors, la p'tite Mary ne tient plus debout ?! Elle a besoin d'un p'tit bisou pour faire deux pas ? » me dit-il d'un ton sarcastique.

Sur ces mots, il mima grossièrement le bruit dudit baiser. Une colère froide m'envahit. Mais je ne voulais pas le montrer. Il allait bien finir par arrêter de m'embêter un jour ou l'autre…

« Tsss, toujours aussi gamin à ce que je vois Dante ! »

Je soupirai… Alice avait mordue à l'hameçon à ma place.

« La French je sais pas comment te dire poliment de te mêler de tes charmantes fesses.. Mais… Si tu veux un bisou, pense à moi ! »

Il s'éloigna, non s'en avoir fait un clin d'œil auparavant. La jeune fille à mes côtés passa en revue toutes les insultes qu'elle connaissait. Puis elle se tourna vers moi et me dit d'un air désolé :

« Je suis préfète en chef cette année, je dois te laisser pour aller dans le wagon à l'avant, je suis vraiment navrée..

- Il n'y a pas de problème, je te retrouve devant les diligences ! lui répondis-je. »

Elle partie, sa chevelure blonde battant ses épaules. Je m'assieds sur une des banquettes du compartiment vide, la tête contre la vitre. Alice Cambrai était un sacré numéro. Sorcière française arrivée il y a trois ans, elle avait toujours la réponse à tout et nous demandait d'argumenter nos propos. Je me concentrai sur le panorama défilant au travers de la fenêtre. Il y avait quelque chose de beau dans ces paysages battus par la pluie.

Le coulissement de la porte me fit détourner mon attention du spectacle extérieur. Un homme, vêtu d'une longue cape noir, entra et s'assied en face de moi. Je ne pus arracher mes yeux à ce personnage. Son mystère m'attirait. A travers sa longue robe de sorcier, on pouvait voir quelques muscles saillants. Je sentis mes joues s'empourprée lorsque mon regard croisa le sien. Je reconnus instantanément ses pupilles froides. L'homme qui me faisait face était Severus Rogue, professeur de potion à Poudlard.

Je me sentis honteuse. J'avais l'espace d'un instant envisagé de parler à l'inconnu. Eloignant mes pensées loin de cette présence surprenante, je me mis à songer à cette sixième qui m'attendait à l'école des sorciers. Un frémissement de joie me parcourue. Ce château était ma deuxième famille et chaque information nouvelle, je l'emmagasinais. J'avais choisi de continuer les potions, la défense contre les forces du mal, les sortilèges, la métamorphose, la botaniques, et les runes.

J'allais sombrer dans les abîmes du sommeil – oui j'aime beaucoup dormir lorsque je n'ai rien à faire- lorsqu'un raclement de gorge me tira de ma somnolence. Rogue avait rejeté sa capuche sur ses épaules et me dévisageait. Il semblait être sur le point de me dire quelque chose. Puis il se ravisa, se recoiffa et regarda le couloir du train. J'eus un haussement de sourcil étonné puis, regardant ma montre, je me rendis compte que je me devais de revêtir l'uniforme et la couleur de ma maison.

Quelques minutes plus tard, le Poudlard Express entra en gare. Je descendis rapidement et me précipitai vers les diligences. Je fixai les Sombrals d'un œil vide lorsqu'une tape sur les épaules me fit sursauter. Jenny Bralled me faisait face, un grand sourire dévorant son visage parsemé de tâches de rousseurs. Serpentarde, elle avait des amies dans toutes les maisons et ne prenait pas part aux violentes disputes. Elle s'éloignait alors, et revenait plus tard. Je remarquai qu'Alice était à ces côtés.

« On monte ? »

J'acquiesçai, et la suivit. La voiture allait démarrer lorsqu'un jeune homme surgit essoufflé et sauta dedans. Il se laissa tomber sur une place. Je reconnus à ces boucles blondes Nicolas, le frère ainé d'Alice. Il fit un sourire étincelant à Jenny et moi.

« Encore entrain de fuir ses admiratrices Cambrai ? Demanda mon amie verte et argentée.

-Bingo ! Cette chère Violette me poursuit depuis qu'elle m'a vue allé aux toilettes. Figurez-vous qu'elle m'attendait derrière la porte ! » Lui répondit-il, enclin à la plaisanterie.

Je rigolai de bon cœur avec mes camarades. J'imaginais très bien Violette Bennslay, dans sa longue robe parsemée d'étoile – oui, cette charmante jeune fille avait cousu des étoiles dorées dessus… - et sa queue de cheval rousse de côté attendre que Nicolas sorte. Un air éperdument niais collé sur le visage bien évidemment.

Dès que nous arrivâmes au château, je sautai sur mes pieds, attrapant Alice par le bras et faisant un signe à mes compagnons. J'avais le ventre qui criait famine et voulait avoir une bonne place sur la table des Serdaigles. Alors que je fonçais, tête baissée à travers les couloirs, mon amie à ma suite, je le cognai à un corps. Qui était plutôt dur. Je relevai la tête et vis Severus Rogue.

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C'est ma première fic' alors soyez indulgent. :3
Je l'ai commencé pour l'anniversaire d'une amie à qui je tiens beaucoup.
Et d'ailleurs amie, si tu te reconnais, tu regarderas le prenom et nom entier du personnage principal ; cela fait un anagramme. :3

Et postez une review', ça fais toujours plaisir ! :)