Chapitre 1 :

Power Rangers Project

~ Année 2150 ~

« Notre monde n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut autrefois. La gloire et la beauté de notre civilisation a laissé la place à la dure réalité de notre société. Elle est en crise, ravagée par la guerre, elle même causée par la surpopulation, la pauvreté d'une majeure partie de notre peuple, par la maladie et le manque de nourriture. Les plus grands savants avaient tentés de nous prévenir, mais nous n'avions pas voulus les croire. Nous nous pensions invincibles, invulnérables et éternels. Seulement, nous ne sommes qu'un grain de poussière dans cet univers. Notre avidité et notre cupidité ont finis par nous le rappeler. Notre monde est dévasté. C'est un sombre constat, mais il s'agit d'une vérité dont chacun de nous à conscience.

Notre planète compte à présent 12 milliards d'habitants divisés sur les différents continents. Seulement, peu de pays peuvent encore dire que sa population a une vie correcte. Seul les États-Unis, l'Europe et l'Empire de Russie peuvent encore le prétendre. Cette différence avec les autres nations à crée des conflits, des fins de traités et des affrontements violent. Alors que les USA et l'Europe tentent de réguler ces conflits par le biais de OMS (Organisation Mondiale de Sécurité), l'Empire de Russie a répondus en attaquant les pays qui s'en prenait à lui. C'est ainsi qu'ils ont annexé une grande partie de l'Asie. »

~ Ville de Bruxelles, Siège de l'OMS ~

Le conseil était rassemblés autour de la table circulaire. Ils avaient déjà débattus sur plusieurs problèmes, notamment du tremblement de terre qui avait ravagé plusieurs cités d'Afrique du Nord, du conflit entre l'Union Asiatique Libre et l'Empire de Russie et les menaces du dictateur sud-américain Ina Amaldano. Peu de réponses avaient été trouvées. Non pas par manque d'idée, mais plutôt parce qu'ils étaient plus intéressé par le prochain débat : le Projet P. R.

Un à un, les douze hommes et femmes se tournèrent vers le treizième membre du conseil. Il s'agissait d'un rouquin en costume cravate et portant des lunettes de soleil. L'homme ferma son dossier, referma sa veste et se leva. Tous les regards étaient fixés sur lui. Lentement, il enleva ses lunettes et promena ses yeux bleus clair sur l'assemblé. Ils avaient le dons de captiver son auditoire et l'homme s'en donna à cœur joie.

- Chers collègues, il est maintenant temps de parler du projet P. R., commença l'homme en souriant avec satisfaction. Ce projet, aussi connus sous le nom de projet Power Rangers, super soldat.

- Nous pensions que le projet n'avait aboutit en rien, dit une femme perplexe. Vous disiez encore il y a quelques mois que vous n'aviez pas de sujet compatible.

- Il est vrai que nous n'avions pas d'individus capable de supporter la technologie et l'armement adéquat qu'utiliserait cette équipe d'intervention, avoua-t-il avant d'appuyer sur un bouton. Seulement, pendant les dernières années qui ont suivit le lancement du projet et la fabrication des tenues et des armes de combats, nous avons aussi créé un appareil capable de repérer des sujets compatibles.

- Vous en avez ? S'étonna un homme tous sourire.

- Oui, dit le rouquin avant de faire apparaître un écran holographique en appuyant sur un bouton sur la table. Je vous présente les cinq futurs super soldats.

Des images de cinq adolescents apparurent sous les yeux effarés des membres du conseil. En dessous de leurs photos se trouvait leur âge, leur lieu de naissance, leur ville actuelle et la futur couleur qui leur serait imposé en tant que Rangers. Ils étaient trois garçons et deux filles.

- Ce ne sont que des enfants ! S'énerva un homme en tapant du poing sur la table. Vous voulez confier le sort et l'avenir de notre monde à des mômes ?

- Justement, ce sont des enfants, continua le rouquin en croisant les bras. Ils seront donc plus facile à manipuler. Nous pourrons donc les formatés afin qu'ils soient totalement sous notre contrôle.

- Est-ce une bonne idée, Maximilien ?

La femme qui avait posé la question était assise à son opposé. Elle était blonde et portait ses cheveux au carré. Elle portait un tailleur blanc et elle imposait le respect. Ses yeux brillaient d'une certaine intelligence.

- Madame la présidente, je vous assure que c'est la meilleur façon de gérer le projet Power Rangers, assura-t-il. Si nous confions cette mission à des adultes, nous ne pourrons pas connaître leur réaction, alors que si nous enrôlons des adolescents, nous pourrons encore faire d'eux ce que nous voulons.

La blonde resta silencieuse. Elle voulait en savoir plus sur ce projet. Elle voulait des chiffres et Maximilien le savait. Il avait toujours su qu'elle serait difficile à convaincre, mais il avait tous prévus. Il fit apparaître différent diagrammes qui différenciaient le nombre de chances qu'ils avaient de contrôlés des Rangers déjà adultes et des Rangers qu'ils formeraient dès l'adolescence. C'est alors qu'un autre homme d'origine africaine l'interpella

- Je viens de remarquer que vos enfants sont tous domicilié dans la même ville. Est-ce normal ?

- Bien entendue. Avant de former ces super soldats, nous devions aussi être sur de pouvoir les garder à l'œil. Nous avons fait en sorte de les rassembler en un seul point. Ils sont tous suivit, sans le savoir, par nos chercheurs qui leur ont inoculés différents serrum pendant leur vaccins.

- De quoi parlez-vous ?

- La formule mise au point par nos scientifiques va permettre de booster leur capacité physique et psychique. De plus, grâce à des nano-capteurs injectés dans leur corps, nous pourrons suivre leur développement.

- Maintenant que tous le projet était annoncé, seul le vote du conseil pourrait valider la suite des opérations. Ce projet avait pour but de créer des soldats capables d'intervenir dans le monde entier. Il était leur dernière chance de maintenir cette paix bancale sur ce monde en péril. Ils n'avaient pas le droit de tous laisser tomber.

- Bien, je pense que vos explications ont été très clairs pour les membres du conseil de notre organisation, dit la présidente en se redressant sur son siège. Au moment où nous parlons, notre planète est ravagée par les conflits, la guerre, la mort. La population à les yeux rivés sur nous. Nous devons donc trouvé des solutions et il se pourrait que celle proposé par le projet P. R. de monsieur Hissef Maximilien soit l'une des meilleurs que nous ayons trouvée ces dernières années. Messieurs, mesdames, il est temps de passer au vote. Que ceux qui sont pour le lancement de l'opération Power Rangers super soldat lèvent la main.

Le silence tomba sur la pièce. Bien sur, le rouquin leva la main le premier. Il était sur de lui. Même si certains membres allaient rechigner à confier cette mission à des adolescents, le temps ne leur était pas favorable. Ils n'avaient pas le choix. Trois personnes levèrent la main en même temps. Pour que le projet soit validé, il devait obtenir une majorité de voix. Cela voulait dire que si sept membre, sur les treize que formait le conseil, approuvait alors il pourrait passer à la deuxième étape.

- J'espère que nous ne faisons pas une erreur, mais je suis pour, dit un autre homme en levant la main à son tour.

- Je suis, dit une femme.

Ce qui faisait six voix. Les sept autres se regardaient silencieusement, tandis que Maximilien commençait à stresser. Il ne pouvait pas rater si près du but. Bien sur, il pourrait de nouveau soumettre le projet au vote dans un mois, comme l'exigeait le règlement, mais il aurait des contraintes pour le faire valider. Il n'avait pas le temps et les cinq sujets étaient les seuls capables de satisfaire leurs espoirs. Il commençait à douter de l'avancée de l'opération, lorsque quatre autres membres du conseil suivirent, dont la présidente. Les trois derniers ne levèrent jamais la main, mais la décision était rendue. Les Power Rangers Super Soldats allaient voir le jour.

- Il semble que vous ayez obtenu un vote favorable de la part du conseil de l'OMS, déclara la présidente en se levant. Donc, par ce vote du 1er Juillet 2150, le projet P. R. est officiellement commencé. Monsieur Hissef, vous me ferez part de l'avancée de la phase deux jour après jour. Sur ce, la réunion est terminée.

Peu à peu, les différents membres du conseil quittèrent la salle de réunion. Le rouquin rangea son dossier et quitta l'endroit en dernier. Il marcha dans le long couloir. Un homme l'attendait un peu plus loin. Il se tenait face à la baie vitrée, observant la ville en bas de la tour d'une centaine d'étages. Lorsqu'il se tourna et aperçut Maximilien, il eut un petit rictus.

- Monsieur Delbon.

- Monsieur Hissef, on dirait que vous vous en êtes bien sortis aujourd'hui, dit l'homme en lui serrant la main. Votre projet est brillant, vraiment brillant !

- Merci monsieur.

- Vous savez, comme je suis l'un des membres du conseil et aussi, le chef de nos groupe d'intervention rapide, j'aimerais en savoir un peu plus sur les Power Rangers.

- Pour le moment, je ne peux rien dire que vous ne sachiez déjà, déclara le rouquin en se tournant vers la ville. Tous les détails sont dans le dossier que je vous ai confié.

- C'est vrai ! C'est vrai ! Ironisa l'homme.

Ils devinrent silencieux. Bien qu'il est eut un vote favorable à l'opération, Maximilien se méfiait de cet homme. Delbon Benjamin était un ancien militaire. Il avait participé à de nombreuses guerres avant de parvenir à son poste et on lui reprochait souvent de vouloir toujours régler les problèmes par la force.

- J'espère que vos enfants feront des merveilles, dit-il en souriant. Notre monde est pourrie, ils devront avoir des tripes pour survivre. Sinon, nous devrons malheureusement abandonner et tous détruire afin de mieux reconstruire notre société.

- Je refuse de parvenir à des solutions aussi extrême, avoua Maximilien. Cette opération aboutira, j'en fais la promesse. Je ne laisserais pas notre monde sombrer dans les ténèbres.

- Ne vous faites pas trop d'espoirs quand même.

- Que voulez-vous dire ?

- Ce ne sont que des enfants et, vous le savez comme moi, les enfants font parfois des bêtises, expliqua-t-il avant de rire grossièrement.

- Pourquoi avoir voté pour si vous doutiez de la qualité de ce projet ?

- Je veux voir de mes yeux vos espoirs s'envoler, dit l'homme avec amusement. Une fois vos Power Rangers (il accentua bien chaque syllabe) anéantit, le conseil ne pourra plus refuser mes solutions. Je vous souhaite bonne chance, Maximilien Hissef.

L'homme ne laissa pas le tente au rouquin de répliquer et il disparut plus loin. L'autre serrait les dents. Cet homme pouvait croire que le projet aller échouer, mais lui y croyait depuis toujours. Il ne lâcherait rien. Il préféra ne pas s'attarder sur ce soldat en manque de combat et prit la direction du centre de recherche. Il passa des portes automatiques blanches et entra dans une salle immense, haute de plusieurs étages. Des passerelles parcouraient les murs, parsemées d'escaliers pour descendre ou monter sur les autres niveaux.

- Monsieur Hissef, l'interpella un homme à son approche. Ahmed vous attend au niveau moins trois. Est-ce que le projet a été...

- Nous allons pouvoir enchaîner sur la deuxième phase, dit le rouquin en lui coupant la parole. Je veux que tous soit près rapidement. Allez au poste d'observation et synchronisez tous les nano-capteurs. Je veux que chaque donnée soit enregistré à partir de maintenant sur le serveur centrale.

- Bien monsieur.

L'homme partit au pas de courses et Maximilien continua sa descente jusqu'à un autre poste de travail. En descendant, il observa l'immense forme qui était maintenue en suspend au milieu de l'endroit. Les plates-formes entouraient un robot immense à l'allure humanoïde. Il devait faire la hauteur d'un building américain et des hommes le parcouraient pour brancher des fils, souder des plaques de métaux et resserrer des boulons.

- Une fois finis, ce sera le robot le plus grand jamais conçus depuis l'invention de la robotique, dit une voix dans son dos.

Maximilien se tourna face à son second. Il s'agissait d'un jeune homme dans la vingtaine. Il avait des cheveux courts et portait un jean noir et un haut blanc sans manche qui révélait ses tatouages. Il avait des piercings à plusieurs endroits et il avait des yeux marrons.

- Ahmed, le projet a été validé. Maintenant, j'ai besoin de savoir si les Morpheurs sont prêt pour nos futurs Rangers.

- La phase de test est terminé et les résultats sont plus que concluants, dit le chercheurs en faisant signe au rouquin de le suivre. Bien sur, ils sont maintenant réglé sur l'ADN de nos héros et seuls eux pourront les utiliser.

- C'est ce que nous voulions car ils ne doivent pas tomber entre de mauvaise mains.

Il s'arrêtèrent devant un mur de métal sur lequel était dessiné plusieurs carrés, tous de la même forme. Ahmed leva le poignet et composa un code sur une sorte de montre. L'un des carrés s'alluma et coulissa, laissant sortir un tiroir métallique. À l'intérieur, posé sur des supports souples, on pouvait y trouvait cinq bracelet à la forme étrange et tous d'une couleur différente. Une rouge, un bleu, un vert, un rose et un jaune.

- Chacun des Morpheurs ne peut être utilisé que par l'un des Rangers et ils ont été attribués en fonction de leur capacité, étudié au préalable par nos chercheurs en biologie humaine. Ils ont chacun leurs armes appropriées et ils fonctionnent tous à l'énergie naturelle. Ils nous permettront aussi de connaître l'état physique des Rangers en cas de combat, de suivre leur déplacement et de communiquer avec eux.

Maximilien attrapa le Morpheur rouge. Il le leva devant ses yeux et l'observa lentement. Bientôt, ce rêve deviendrait réalité. C'était le signe d'un espoir que ce monde pouvait encore être sauvé. Peut importait les sacrifices, car l'avenir de notre monde en dépendait.

- Nous allons faire en sorte qu'ils les reçoivent le plus rapidement possible.

- Combien de temps va durer la phase de test avant que vous n'entriez en contacte avec eux ? Demanda le basané intrigué.

- Environ une semaine si tous se passe bien. Pour cela, nous allons devoir briser certaine règle car certains d'entre eux vivent dans des quartiers bien tranquille.

- Nous étions déjà préparé à ça.

- Mettons-nous au travail.

Ahmed fit apparaître sur un tableau holographique les visages des cinq adolescents. Yohann, dix-sept ans. Najib, seize ans. Léo, seize ans. Sarah, quinze ans et Ayumi, dix-huit ans. Ils ne le savaient pas encore, mais ces cinq là avaient déjà leur avenir tous tracé. Le chercheur exécuta l'association des Morpheurs sur l'écran, pour que Maximilien puisse connaître la configuration de son équipe. Ils reçurent leur couleur dans le même ordre, le rouge, le bleu, le vert, le jaune et le rose. Leur destin était scellé. Ils étaient les Power Rangers.

~ Paris - Cité Mère ~

Paris, l'une des villes les plus grandes d'Europe et aussi le meilleur exemple du devenir de notre monde. Bien que prospère, elle représente le contraste entre la beauté et la laideur de notre civilisation, du moins ce qu'elle est aujourd'hui. Au cours des cents dernières années, elle s'est étendue, annexant la plupart des villes autour d'elle sur un rayon de cinquante kilomètre. La raison de cette expansion : la guerre, le manque de travail, le manque de nourriture. Tant de causes qui ont créé un immense exode rurale. Et tandis que les campagnes de ce qu'on appelait autrefois la France se vidèrent, la capitale devint vite une mégapole. Un Pays sur une ville unique.

Pourtant, aussi glorieuse que soit son expansion, aussi incroyable que soit son extension, la ville est aussi habitée du même mal, du même virus que le reste de notre monde. Car où règne la lumière, il existe toujours une part de ténèbres. Une trop forte population et un pourcentage de chômages records. Dans les bas fonds de la ville, des pauvres gens vivent à la rue, créant des bidonvilles. Certains s'organisent en bande et survivent grâce aux vols, aux pillages, aux braquages. Des guerres de gangs ont alors commencé et des zones de non-droits se sont créés. Les forces de l'ordre peinent à rétablir l'ordre dans les quartiers les plus pauvres.

Heureusement pour lui, Yohann avait la chance de vivre dans l'ancien Paris. On appelait cet endroit, la cité mère. Faites de buildings immenses, de jardins suspendus, de routes se chevauchant les unes aux autres, certains disaient que les habitants qui y vivaient en avaient oubliés la couleur du sol. Le jeune homme vivait avec son père et son frère, mais de classe moyenne, ils habitaient bien plus vers le sol que les riches. Pourtant, il vivait tous de même une vie bien paisible, sans se préoccuper des soucis dans les autres parties de la ville.

Le jour venait de se lever sur Paris et la lumière vint lui gêner les paupières. Comme toujours, vers huit heures, les volets automatiques s'ouvraient le forçant à quitter son sommeil. Il retira lentement la couette et s'étira. Il n'avait pas bien dormis. Heureusement pour lui, il n'avait pas cours, ce qui lui permettrai de traîner toute la journée. Il se leva pour se diriger vers la salle de bain. Une bonne douche le réveillerait un peu plus.

Yohann était un grand garçon, brun aux cheveux courts. Il avait une allure sportif, surtout depuis qu'il avait décidé de s'inscrire dans l'équipe de basket-ball de son lycée. Il avait un regard sombre, qui lui donnait un air plutôt sévère et pourtant, il avait un cœur en or. Il portait une boucle d'oreille et un piercing à l'arcade. Il ne lui manquait plus que le tatouage pour devenir un Bad Boy selon ses amis. Le garçon entra dans la douche et, à l'aide de l'écran tactile sur le mur métallique, il régla la puissance du jet et la température de l'eau. Ensuite, il alluma la radio.

« … Alors que la vidéo du dictateur sud-américain a fait le tour du cybermonde, les forces de l'ordre et les autorités de l'OMS ne se sont pas prononcé en faveur d'une intervention particulière. Selon la présidente, madame Avalon Sophitia, il n'y aurait pas lieu de s'inquiéter. Dans une... »

- Pas les infos pour me réveiller, pleura le garçon en changeant la station.

Il opta plutôt pour de la musique électronique, qui se mit à résonner dans la pièce pendant qu'il se lavait. Une fois bien propre, il sortit de sa douche et s'observa dans le miroir. Il jugea bon de ne pas raser sa barbe naissante et quitta la pièce pour s'habiller. Il enfila un haut blanc, un short en jean noir et attrapa son sac et une planche posé contre un mur. Il passa dans la cuisine et alluma le projecteur. Une image d'un homme apparut devant lui.

« Salut Yo' ! Je suis partis avec ton frère très tôt ce matin pour la grande course de l'été, dit l'image de son père. Rappel-toi que tes amis t'attendent au skate parc aujourd'hui. Et, s'il te plaît, ne t'attire pas des ennuies... encore. »

Yohann éteignit l'appareil avant qu'il ne rediffuse le message. Il ignora les paroles de son père, attrapa son téléphone portable et quitta l'appartement de son père. Il traversa les couloirs de l'immeuble désert, emprunta l'ascenseur jusqu'au niveau 5 et sortit sur la grande route. Une fois sur le trottoir, il posa la planche sur le sol. Il s'agissait d'un overboard, un skate antigravitationnel. Il monta dessus et donna un coup de talon sur le bouton de mise en marche. L'engin trembla légèrement, avant de se soulever lentement à quelques centimètres du sol.

- C'est partit ! Lança joyeusement le jeune homme en se penchant légèrement en avant.

Il partit en trombe sur la route, planant au dessus du sol. En face de lui, il ne voyait que des immeubles immenses, des routes perchées au dessus de lui et, parfois, il apercevait de drôle d'engins traverser le ciel. Les sphères blanches s'agitaient dans la ville et leur grand œil mécanique scannait la moindre artère de la cité, transmettant ce qu'elle voyait au service de sécurité. Yohann disparut dans une ruelle avant que l'une d'elles ne l'aperçoive, les routes étant interdite aux overboards.

- J'ai eu chaud !

Pendant quelques secondes, il regarda derrière lui, vérifiant que l'une de ces saletés ne l'avait pas suivi. Il souffla en tournant la tête. C'est alors qu'il aperçut une silhouette au milieu de la rue. Il fit faire une brusque manœuvre d'évitement à sa planche. Elle s'emballa tous de suite, lui faisant perdre l'équilibre. Il chuta et roula sur plusieurs mètres, avant d'atterrir sur le ventre. Il redressa la tête en soupirant. Heureusement, il n'avait rien de cassé. Il se releva et dépoussiéra ses vêtements, avant d'aller retrouver son skate. Lui n'avait pas eu de chance, il était brisé en deux et des étincelles fusait du système d'anti-gravité.

- Super, il est totalement fichu, dit le garçon en s'abaissant sur les restes de sa planche. Papa va me tuer. Attends que je chope cet idiot.

Bien sur, il savait que c'était de sa faute, mais cet overboard lui avait été offert par sa mère. À l'idée qu'il fut réduit en miette, il fulminait et devait passer ses nerfs sur quelqu'un. Il se tourna, près à frapper cet inconnu qui lui avait barré la route. Seulement, celui-ci fut plus rapide que lui. Il se jeta sur Yohann et le plaqua au sol, la main sur la gorge.

- Lâchez... moi... suffoqua le garçon en tentant de se dégager.

L'homme, dont l'haleine était plus que dérangeante, le regardait avec des yeux injectés de sang. Son visage était brûlé et il ne parlait pas. Il poussait plutôt des hurlements de rages. Yohann ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, mais ce gars ne comptait pas le laisser tranquille. Il lui donna alors un grand coup dans les parties. Le fou furieux roula sur le côté, paralysé par la douleur. Yohann se releva en se massant la gorge.

- Il est malade celui-là ! Faut vous faire soigner !

Cet alors que l'homme se releva. Dans le quartier général de l'OMS, Maximilien, Ahmed et ses hommes observaient la scène avec intérêt. Ils savaient tous que l'homme qui s'en prenait à Yohann avait été infecté par un virus qui l'avait rendus fou. Après tous, c'était eux qui l'avait placé sur la route de l'adolescent. D'un moment à l'autre, le gamin recevrait son Morpheur.

Dans la ruelle, Yohann se mit à paniquer lorsque l'homme se releva. Voulant éviter l'affrontement avec ce type complètement fou, il se mit à courir. Son agresseur fut plus rapide. Il se jeta sur sa proie et tenta de le mordre au visage. Comprenant que sa vie était en danger, Yohann se mit à frapper. Il n'avait pas le choix. C'était de la légitime défense. Pourtant, plus il frappait l'homme, plus celui-ci devenait violent. Il réussit une nouvelle fois à le dégager et recula contre le mure. Il était en sueur. Il avait la peur au ventre. L'homme s'avança lentement.

- Putain, mais tu veux quoi mec ? Hurla Yohann en se plaçant en position de combat. Dégage !

L'homme répondit avec un hurlement inquiétant, telle une bête sauvage. Il bondit sur le garçon. Dans le bureau, Ahmed se contenta de tourner un bouton. Sous les yeux de ses observateurs, un bracelet rouge apparut sur le bras de Yohann.

- « Activation du Morpheur Rouge, dit une voix mécanique. Séquence de lancement. Mise en place de l'armure de combat. »

- Qu'est-ce que... ?

Sans comprendre pourquoi, une armure se forma autour du corps du jeune homme. Il s'agissait d'une tenue semblable à celle d'un motard, mais avec des traits rouges et fins sur les cotés. Des gantelets arrivant à ses coudes, des épaulettes, des jambières montant jusqu'aux genoux et un plastron métallique vinrent se poser sur la tenue. Les éléments étaient de couleur rouge sombre. Puis, un casque rond recouvra son crâne, avant qu'une visière ne se baisse devant son visage.

- C'est quoi ce délire ? S'énerva Yohann.

- « Armure opérationnelle. Analyse de situation de combat. Individus violent repéré. Pourcentage de victoire calculer à 90%. »

- C'est le verdict, dit Maximilien en observant la scène, debout devant l'écran géant.

L'homme malade regarda Yohann dans sa tenue de combat avec un air intrigué. Seulement, sa folie n'avait pas de limite. Il n'avait pas peur, du moins, il n'avait pas conscience de sa peur. Il se rua sur Yohann. Le garçon eut un réflexe incroyable. Il se baissa, avant de donner un violent coup de poing dans le ventre de l'homme. Ce dernier tomba et se releva avec du mal.

- On dirait que j'ai frappé plus fort, s'étonna Yohann en faisant bouger ses doigts. Je sais pas ce que c'est que ce truc, mais ça va me sauver la vie.

Il courut sur son agresseur et lui donna un coup de pied alors qu'il se redressait. L'homme roula sur le sol. De colère, il poussa un hurlement en se relevant. Il courut jusqu'à une poubelle et en sortit une grande barre de fer. Il fonça droit sur Yohann. Alors qu'il abaissait son arme de fortune, le jeune garçon plaça son bras gauche au dessus de sa tête. L'arme frappa dessus, le choc des métaux résonnant dans la ruelle.

- On dirait que tu n'es pas très futé, dit Yohann en se défendant d'un autre coup. Il va falloir que je t'assomme pour que tu comprennes que tu peux plus rien me faire. Mais comment ?

- « Sélection Arme. Sabre du tigre. Matérialisation. »

Sans comprendre comment c'était possible, une arme se matérialisa dans la main de Yohann. Il s'agissait d'un grand sabre noire, au pommeau rouge comme son armure. La garde avait la forme d'une tête de tigre, dont la lame sortait de sa bouche.

- Il suffisait de demander en fait.

Il fit faire un moulinet à son sabre, comme s'il avait toujours eu cette arme et frappa d'un coup sur la barre de fer qui fut tranchée en deux. L'homme, apeuré, sembla prendre conscience de la situation. Il poussa un cri de désespoir en courant dans la rue, avant de tomber inerte sur le sol. Il avait fait une crise cardiaque. L'armure disparut lentement et Yohann observa le bracelet à son poignet. Il ne comprit pas ce qu'il s'était passé, ce qui était sur, c'est qu'il devait partir avant que quelqu'un ne découvre le corps de son agresseur.