Le dealer
Résumé : Post-2x15. Tobias Hankel a injecté du Dilaudid à Reid alors qu'il le retenait en captivité. Tobias est mort, mais il est resté quelque chose de lui en Reid : il est demeuré accro à la drogue. Histoire (amorale) des relations de Reid et de son dealer, et de leurs conséquences, tant sur la personnalité de Reid (altérée par la prise de drogue), que sur le reste de l'équipe, et notamment sur Hotch, qui sera le pilier de l'histoire. La fic a pour thème la déchéance de Reid, mêlée de jouissance sexuelle, et enfin sa désintoxication. Bref, histoire de la chute et de la résurrection de Spencer Reid.
Idée centrale : vous l'avez compris, les drogues et Tobias Hankel m'obsèdent. Ce sont deux facteurs qui me permettent de réaliser des 'expériences' sur le fragile Dr Spencer Reid, tel qu'il était dans les saisons 1 et 2 : tout jeune, inexpérimenté, soumis, hésitant, fragile et vulnérable, surtout depuis l'épisode Tobias Hankel. J'entends avant tout ici exploiter les conséquences de l'addiction sous un autre angle : l'angle de la transformation de la personnalité des toxicomanes par l'usage des stupéfiants. Les narcotiques métamorphosent. On ne se rend plus compte de ce qu'on fait on ose ce qu'on aurait jamais osé avant. On perd totalement le contrôle.
Personnages principaux. Fic slash. Le triangle central est constitué de Spencer Reid, Aaron Hotchner et 'Glen', un personnage de dealer que j'ai créé pour cette histoire, qui porte d'ailleurs son nom. Je veux également explorer des personnages que j'avais pour l'instant épargnés, et qui tout en restant secondaires, serviront mon objectif : principalement Jason Gideon et Haley Hotchner.
Pour ceux qui n'auraient pas lu « Huis-clos » ou « Junky », je reposte le P.S. à propos du « Dilaudid » que Tobias Hankel utilise réellement dans l'épisode 2x15 (du moins dans la version originale ; en version française, je n'ai pas vérifié) : l'hydromorphone est un puissant analgésique commercialisé sous le nom de « Dilaudid » (y compris en France). Ce narcotique chimique agit sur le cerveau pour augmenter la tolérance à la douleur. Il est parfois utilisé par les drogués comme remplacement de l'héroïne ou de l'opium. Mais il conduit à une très forte dépendance, tant physique que psychologique.
Date de création : 2009
XXXXX
Chapitre 1
Reid, assis au bord de la baignoire, écoutait la musique assourdissante venir de la pièce à côté. Il ne se rappelait plus exactement chez qui il était : Peter ? Steve ? Après tout, peu importait. Il y avait du bruit, du monde, de l'alcool et surtout des gens capables de lui vendre ce dont il avait besoin. C'est tout ce qu'il était nécessaire de se rappeler.
L'homme qui l'avait accompagné dans la salle de bain, referma la porte et tourna la clef dans la serrure.
Il sortit ensuite de son large sweet-shirt noir trois flacons de Dilaudid. Reid regarda la main pleine de son dealer et hocha la tête.
« Tu connais le tarif, n'est-ce pas ? Mike t'a prévenu ? ».
Reid sortit de sa poche un rouleau de billet qu'il lui tendit. L'homme les recompta et sourit d'un air satisfait.
« Voilà 50 dollars de plus… » ajouta Reid.
« Pour faire quoi ? Tu veux autre chose ? » questionna le dealer. « J'ai un peu d'herbe, si tu veux te détendre… ».
« 50 dollars pour que tu me fasses l'injection ».
Le type haussa les sourcils, visiblement surpris. Jamais un de ses clients ne lui avait fait une telle demande. Au contraire, généralement la clientèle préférait rester seule pour consommer tranquille.
Mais bon… Pourquoi cracher sur de l'argent si facilement gagné ? « Ok… » se contenta-t-il de dire. Il attrapa le billet que Reid lui tendait et le glissa dans sa poche.
Toujours assis sur le rebord de la baignoire, Reid tendit son bras et ferma les yeux. Le dealer s'agenouilla pour se mettre à sa hauteur.
Il attrapa le garrot et releva la manche de Reid pour le lui attacher en dessous de l'épaule. Puis il prépara la dose, remplissant la seringue avec des doigts habiles.
Lorsqu'il sentit les mains de son dealer se poser sur sa peau, son pouce frottant puis tapotant la veine, Reid murmura : « Tobias, s'il te plait… »
« Heu… non… moi, c'est Glen… »
Reid ouvrit brusquement les yeux et lui jeta un regard désespéré : « Fais semblant… Juste un moment… s'il te plait… »
« Tobias… ok… ». Pour 50 dollars, Glen n'était pas contrariant, et il voulait bien se faire appeler Tobias, Jack ou Mickey si ça lui chantait.
Glen fit lentement pénétrer l'aiguille, dénoua le garrot et appuya sur le piston de la seringue pour diffuser le Dilaudid dans les veines de Reid.
Les paupières à nouveau closes, Spencer se laissa ravager tant par la drogue que par la sensation de ces mains larges et chaudes qui le touchaient. Il sentit Glen maintenir un instant l'aiguille plantée dans sa veine, puis la retirer lentement… Il planait.
Glen laissa ses mains sur le bras de Reid un peu plus longtemps que nécessaire. Il sentait que quelque chose dans ces 50 dollars avait avoir avec ce contact-là.
Il finit toutefois, au bout de 2 ou 3 minutes, par retirer doucement ses mains du bras perforé de Reid. Lentement, il se releva. Il avait fait du mieux qu'il avait pu son travail était terminé.
Reid ouvrit les yeux et fixa Glen d'une manière un peu étrange.
Le dealer trouvait son client de plus en plus bizarre… et pourtant, des types bizarres, il en connaissait. « Bon, ben, mec… Je dois filer, là. J'ai d'autres livraisons à faire… Si t'as besoin d'autre chose, tu sais où me contacter, moi ou Mike… Tu le connais, c'est mon associé ».
« J'aimerai que ce soit toujours toi… »
« Ah… ? Pourquoi ? » questionna Glen avec une curiosité un peu soupçonneuse. Déformation professionnelle.
« C'est à cause… de… de ta barbe… » murmura timidement Spencer en rougissant.
Glen toucha les poils drus sur son visage, ne comprenant pas exactement ce que son client voulait dire.
Reid ajouta dans un souffle : « Tu me rappelles quelqu'un… »
Glen se demanda à quel point ce type était tordu… à moins qu'il ne soit gay. Ouais, c'est ça… Il devait être homo. Il en avait l'apparence et les manières, en plus. Le dealer observa son corps longiligne, ses mains blanches et fines, aux gestes un peu précieux… Ce jeune toxicomane était plus qu'ambigu. Tout son être suintait l'homosexualité.
Glen hésita quelques secondes, puis répondit finalement : « Ok… si tu y tiens… Si tu veux que je sois ton livreur, tu demandes Glen… Mais jamais le mercredi, j'ai ma gosse… » fit-il en déverrouillant la porte de la salle de bain. « Pour le reste, même tarif ».
« Y compris pour le supplément de 50 dollars ? »
Glen haussa les épaules : « Si c'est ton trip, personnellement, je m'en fous… Je deale ce que tu veux : la came et le 'service personnel'. Tu sais, moi, tant que tu me paies… ». Il ouvrit la porte et salua Reid en sortant : « A la prochaine, mec ».
« A très bientôt, Tobias… », murmura Reid en regardant son dealer s'éloigner.
A suivre…
