Mauvais Timing

-Passe le ther Scott, tu t'es assez endormi dessus…Ordonna Lydia de sa voix forte et sensuelle dont seule elle détenait le secret.

Après avoir attrapé le collage des mains abimées du jeune homme, elle posa l'extrémité au coin de sa bouche, inhala la fumée en laissant une délicate trace de rouge à lèvres. Un fond sonore de Bob Marley raisonnait dans la pièce, tandis que Scott, Lydia, Alyson et Stiles s'étaient réunis atour d'une table basse en verre qui n'allait pas tarder à craquer sous le poids des bouteilles de vin, des packs de bière des paquets de clope et des grammes déjà bien étamés de cannabis. Le salon enfumé, transformé en véritable aquarium de THC était comparable à un paradis, au moins pour les quatre amis bedaveur qui observaient leur idéal matérialisé en ce moment.

C'est lorsque que Bob murmurait pour la première fois « jamming » au creux de leurs oreilles que Scott plongea son regard whisky dans ceux de Lydia. Il hésita quelques instants avant de commencer : « Faut que je te parle d'un truc. » Alyson releva la tête d'un coup sec interpellée par cette affirmation qui semblait être un aveu, prête à lâcher le bang et rejeta vivement la fumée qui lui brulait les poumons. Stiles lui, déposa son paquets de chips sur ses genoux en les regardant l'un après l'autre, la bouche entrouverte, comme s'il était au cinéma.

-Et de quoi veux tu parler ? Demanda t il comme si la question lui était destinée.

-Regarde ta teub toi. Répondit il agressivement.

-Mais je n'aurais pourtant pas dis mieux Scott, de quoi veux tu parler ? Repris Lydia avec un regard sombre

-Fais pas l'innocente.

-Moi ? Jamais.

-Attendez, interrompit Alyson qui avait abandonnée le bang pour la première fois de la soirée, on respire, enfin on essaye et on se fait ce putain de Jamming. Au lieu de commencer une discussion qui n'a surement pas lieu d'être.

Scott voulu l'ignorer, se redressa et craqua ses poignets. Il finit par affirmer qu'elle avait raison après une courte mais certaine réflexion, en distribuant un joint à chacun qu'il avait préalablement roulés.

-On remet la chanson au début ? Proposa t il.

-Pas la peine, elle est déjà bien assez longue. Lui répondit Alyson en attachant ses longs cheveux bruns, qui formaient désormais une longue cascade le long de sa colonne vertébrale.

-Oh chui chaud Mireille ! Eclata Stilles en fessant référence au podcast préféré du groupe –En passant pécho. Tous pouffèrent avant d'allumer leur splif' respectif. A chaque fois que le tant respecté chanteur prononçait « Jamming » les quatre fumeurs tirait sur leur pers en lançant des regards moqueurs en attendant celui qui craquerait le premier. Ce fut dés la première minute que Stilles déposa son joint dans le cendar, les yeux tellement rouge qu'on les auraient remarqués dans le noir le plus complet. Puis se fut au tour de Scott, suivit de prés de Lydia et Alyson continua même après la fin, habituée au excès et totalement accro à Marie Jeanne, qu'elle s'amusait à appelé la femme de sa vie.

-Stilles, t'as un gage ! Annonça t elle avec un énorme sourire aux lèvres.

-Tu devrais même en avoir deux, tellement tu as abandonné le game tôt, l'enfonça Scott sous le regard amusé de Lydia.

-Ca va… J'accepte. De toute façon je ne suis pas sur d'avoir véritablement le choix.

-En effet, t'es loin de l'avoir. Dit Lydia qui adorait contrôler et donner des ordres aux autres.

-Hum… J'ai pas vraiment d'idée sur le coup. Avoua Alyson un peu défaitiste.

-Je pourrai peut être juste aller chercher les pizzas pour tout le monde, proposa Stilles dans le but d'éviter les propositions sadiques de ses amis.

-Non, ça je m'en occupe ! Déclara Scott, j'ai les jambes engourdies et j'irai plus vite que toi en skatant.

-Stu veux, acquiesça t il avec regret.

A ces mots, Scott se leva de son fauteuil en cuir habituel, dépoussiéra son pantalon bordeaux plein de miette, de tabac, de cendre et de flemme, entreprit une petite danse pour se motiver, attrapa son skate et son anorak Nike avant de claquer la porte derrière lui. Il avait déjà dépasser le perron quand il entendit la porte s'ouvrit de nouveaux. Il se retourna en tapotant ses poches pensant qu'Alyson lui apportait son porte monnaie qu'il avait du oublier. Mais non. A sa grand surprise, il s'agissait de Lydia. Le vent agitait ses mèches blond vénitien et la nuit animait paradoxalement ses yeux sombres. Debout devant la porte, elle semblait attendre quelques chose avait son éternel regard de défi.

-Tu voulais qu'on parle.

-Il fait froid, t'es en manche courte.

-Je vois pas le rapport, lança t elle sèchement, décidée à avoir cette discussion.

-Ecoute, je sais que la patience est ta pire ennemie, mais rentre avec les autres, c'est pas le moment.

-Tu vois, c'est ça le problème avec toi. Tu commences toujours tout, sans jamais rien finir.

C'était signé Lydia, l'agressivité et la méchanceté reprenaient le dessus alors qu'il simple « ok » aurait largement suffit. Pas prête à abandonner, elle serra ses bras autour de sa taille fine afin de paraître plus imposante et fière en se réchauffant par la même occasion.

-Comment ça ? demanda Scott faussement surpris.

-Fais pas l'innocent lui rappela la jeune femme.

-Ecoute Lydia. Tu veux jouer à ça, on va jouer : « 0000,14 ,11 ,11 »

-Quoi ? S'étonna Lydia qui commençait à le prendre pour un crétin fini.

-C'est mon énigme. Résous la et tu saura de quoi je veux parler.

-T'es qu'un gamin, conclu t elle en s'allumant une Phillip Moris.

La nuit s'étalait sur Beacon Hills, toujours accompagnée d'une légère brise d'été. Les deux adolescent sur le perron étaient désormais tellement prêts que leur corps étaient à quelques centimètres l'un de l'autre. Elle pouvait sentir son souffle. Il se prenait toute sa fumée de cigarette.

Habillée d'une simple robe noire, la chaire de poule de la jeune donnait froid a n'importe qui la regardait, ce n'était qu'une question de temps pour que Scott lui prête sa veste. Mais aveugle qu'il était, il se contentait juste de la regarder. Elle finit par mettre fin à se duel de regard langoureux qui devenait véritablement ambiguë en le poussant à aller chercher les pizzas.

-N'oublie pas, une Margarita pour moi et vérifie qu'il n'y a pas de poils, de cheveux ou de substance chelou à l'intérieur.

-Bien sur madame. Et je ferai semblant de ne pas avoir remarqué le manque de marque de politesse.

-Fais donc cela ! Dit elle en riant, affichant ainsi ses jolies pommettes saillantes.

Puis elle fit demi tour, se pencha vers la poignet de la porte d'entrée avant de se retourner quelques instants plus tard. Mais Scott avait déjà traversé la moitié du jardin et ne semblait pas décidé à faire marche arrière comme elle était ridiculement en train de le faire. Elle secoua la tête en se demandant qu'est ce qu'elle attendait et finit par ouvrir la porte.

Le tout, quelques secondes avant que Scott ne l'imite.

Mauvais Timing.

Tout deux vaquèrent donc à leurs occupations sans savoir que l'autre avait la même sensation étrange dans le creux du ventre.